Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
Mathématiques Financières
Version 2010
Introduction aux mathématiques financières
2
Table des matières
2 Les options 17
2.1 Les options sur actions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2 Les différents types d’options . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
II Modèles financiers 23
3 Objectifs et principes 25
3.1 L’approche classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.1.1 Les objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.1.2 Les outils de modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.1.3 Les hypothèses sur les marchés . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2 La finance quantitative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2.1 La physique des marchés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2.2 Les risques et leur minimisation . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3
Introduction aux mathématiques financières
4.3 Filtrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.3.2 Mesurabilité d’un processus . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.4 Espérance conditionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.5 Martingales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.6 Prix actualisés, martingales et rendements . . . . . . . . . . . . . . 34
4.7 Arbitrage et applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.7.1 Arbitrages et marchés viables . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.7.2 AOA et applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.8 Une première obtention de la formule de Black et Scholes . . . . . . 37
4
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
7 Risque et valorisation 57
7.1 Quelques notions de risque sur les marchés financiers . . . . . . . . 57
7.2 Gestion quantitative du risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
7.2.1 Mesure de risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
7.2.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
7.3 Gestion optimale par minimisation du risque pour les dérivés . . . . 59
7.3.1 Marché à une période . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
7.3.2 Généralisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
7.3.3 Passage au temps continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
7.4 Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5
Introduction aux mathématiques financières
6
Première partie
7
Chapitre 1
La bourse NYSE-Euronext
Euronext est la Bourse paneuropéenne, société de droit néerlandais créée le
22 septembre 2000 par la fusion des entreprises gérant les marchés des bourses
de Paris, de Bruxelles (BXS) et d’Amsterdam (AEX), les bourses de Lisbonne et
de Porto (BVLP) ayant été intégrées à ce Groupe en 2001, le LIFFE (London
International Financial Futures and options Exchange) en 2002.
Ces fusions et rachats ont ainsi participé d’un mouvement de regroupement des
bourses, indispensable pour réduire les coûts de négociation dans un environnement
de concurrence européenne et mondiale de plus en plus intense.
Chaque société de bourse est restée cotée sur sa Bourse d’origine, mais ses
titres sont négociés sur la plateforme commune. Euronext Paris SA, Euronext
Amsterdam NV et Euronext Brussels SA/NV sont dès lors devenues filiales à 100
% de l’entité Euronext.
Le 1 er juin 2006, Euronext a annoncé un accord de fusion “ entre égaux ” avec
la principale place boursière américaine et mondiale, le NYSE (New York Stock
Exchange), fusion devenue effective depuis le 4 avril 2007.
9
Introduction aux mathématiques financières
Les indices
La plupart des Bourses mondiales proposent des indices qui permettent d’évaluer
les performances d’un marché ou d’un secteur.
Citons les principaux indices des marchés actions français.
– Le CAC 40 est l’indice principal de la place de Paris. Il est calculé à partir
de 40 valeurs choisies parmi les cents sociétés dont les échanges sont les plus
abondants sur Euronext Paris.
– Le CAC Next 20 regroupe les vingt valeurs dont l’importance suit celle des
valeurs composants le CAC 40.
– Le SBF 120 est calculé à partir des actions du CAC 40 et du CAC Next 20
ainsi que de 60 valeurs du premier et du second marché les plus actives de
la côte.
– Le SBF 250 calculé à partir de 250 sociétés reflettant l’ensemble des secteurs
d’activités. Il est composé des valeurs du CAC 40 et du CAC Next 20 ainsi
que celles du CAC Mid 100 et du CAC Small 90.
Une nouvelle gamme d’indices européens a été lancée le 26 février 1998 par
STOXX Limited, société conjointe détenue à parts égales par la SBF Bourse de
Paris, la Deutsche Borse, le Swiss Exchange et la Dow Jones Company. Ces indices
principaux sont :
– Le Dow Jones Stoxx, composé de 665 valeurs de 16 pays.
– Le Dow Jones Euro Stoxx, composé de 326 valeurs de 10 pays de la zone
Euro.
– Le Dow Jones Stoxx 50 et le Dow Jones Euro Stoxx 50, composés chacun de
50 valeurs sélectionnées pour leur capitalisation, leur liquidité et leur poids
sectoriel.
Parmi les indices internationaux citons aussi :
– Le Dow-Jones Industrial Average. C’est le plus vieil indice du monde. Il
est composé des 30 principales valeurs industrielles de la bourse de New-
York (les blue chips). Pour des raisons historiques, sa valeur est la moyenne
arithmétique (non pondérée par la capitalisation) des valeurs qui le compose.
– Le SP 500 regroupe les 500 plus importantes sociétés de Wall Street. Sa
valeur est bien plus représentative que celle du Dow-Jones.
10
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
11
Introduction aux mathématiques financières
Un emprunt d’état (en anglais : government bond, dont le diminutif usuel est
govvie) est une obligation ou un titre de créance négociable émis généralement
dans sa propre devise par un gouvernement.
Dans le cas d’une émission dans une devise convertible, celle du pays ou d’un
autre, on utilise généralement l’appellation d’“obligation souveraine”, adaptation
directe de l’anglais sovereign bond.
Les OAT
La plupart des Trésors des grands pays développés utilisent le système des OAT
(Obligations Assimilables au Trésor).
Le principe de l’assimilation (en anglais : reopening, réouverture) est le suivant :
l’Etat émet un emprunt de départ qui est complété ultérieurement par l’émission
de tranches d’obligations assimilables aux précédentes, c’est-à-dire ayant les mêmes
valeurs nominales, taux de coupon (intérêts), dates de paiement des coupons et
dates de remboursement (en France, 25 avril ou 25 octobre).
Une OAT est toujours une obligation dont le principal est remboursé in fine,
c’est-à-dire en un seul versement à la date d’échéance, les coupons étant versés
annuellement.
Toutes les obligations créées lors de l’emprunt initial (dont le but est toujours de
financer le déficit budgétaire d’un Etat) ou de ses “rallonges” sont identiques : elles
font l’objet d’une seule ligne de cotation, et bénéficient ainsi d’une forte liquidité
et d’une capitalisation boursière totale considérable.
Il existe des OAT à taux fixe, à taux variable, à taux indexé sur l’inflation, ou
encore “de capitalisation”.
Un investisseur qui acquiert une OAT de capitalisation sait exactement quelle
somme il percevrait à l’échéance, mais il peut réaliser une plus-value ou une moins-
value avant l’échéance, en fonction des variations de cours de cette OAT.
12
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
13
Introduction aux mathématiques financières
laitages, blé, mas, soja, sucr, bois, etc.), métaux (or, argent, cuivre, aluminium,
zinc, palladium, etc.) et matières liées à l’énergie (gaz, pétrole, charbon, électricité).
Ces Futures sur actifs physiques, qui permettent notamment aux producteurs
et aux négociants de se couvrir contre le risque de variation des prix, donnent le
plus souvent lieu à la livraison du sous-jacent, contrairement aux Futures sur actifs
financiers.
Les Futures sur actifs financiers ont également pour les investisseurs un objectif
de couverture contre les risques et ils portent sur les actions, les obligations et
autres titres de créance négociables, les taux d’intérêt (80 % des Futures échangés
dans le monde en 2007), les indices et les devises.
14
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
Comme un produit structuré ne peut pas se trouver coté sur un marché, son prix
est déterminé en utilisant des modèles mathématiques restituant le comportement
du produit en fonction du temps et des différentes évolutions du marché.
Ce sont souvent des produits vendus avec des marges importantes. La crise
financière déclanchée en 2007 les a frappé de plein fouet car leur opacité est devenue
suspecte et redhibitoire.
15
Introduction aux mathématiques financières
16
Chapitre 2
Les options
17
Introduction aux mathématiques financières
Stratégies
Le détenteur d’une option peut :
1. vendre son option au prix du marché (à tout moment)
2. exercer son option (seulement à échéance si l’option est européenne, sinon à
tout moment)
3. abandonner son option (à tout moment)
Notons que le dernier jour de cotation, les options “bénéficiaires” sont automa-
tiquement exercées si elles n’ont pas été abandonnées.
L’acheteur d’un call échange une perte certaine mais limitée (la prime) contre
un gain aléatoire mais théoriquement illimité quand le cours du sous-jacent aug-
mente. Il spécule donc à la hausse. Pour le vendeur d’un call les perspectives sont
inverses. Il doit donc fixer la prime en fonction du risque de hausse du cours du
sous-jacent.
L’acheteur d’un put échange une perte certaine mais limitée (la prime) contre
un gain aléatoire, limité au prix d’exercice mais pouvant être important si le cours
du sous-jacent baisse fortement. Il spécule donc à la baisse. Pour le vendeur d’un
put, les perspectives sont inverses. Il doit donc fixer la prime en fonction du risque
de baisse du cours du sous-jacent.
18
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
∂C
∆=
∂S
– Sensibilité du delta au sous-jacent :
∂C 2
Γ=
∂S 2
– Sensibilité de la prime à la volatilité :
∂C
V =
∂σ
– Sensibilité de la prime á l’échéance :
∂C
Θ=
∂T
19
Introduction aux mathématiques financières
20
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
21
Introduction aux mathématiques financières
22
Deuxième partie
Modèles financiers
23
Chapitre 3
Objectifs et principes
25
Introduction aux mathématiques financières
sur le marché.
Martingales : Les martingales sont des processus aléatoires aux propriétés re-
marquables : la meilleure estimation en moyenne quadratique que l’on peut faire
d’une valeur future du processus est sa valeur actuelle.
26
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
27
Introduction aux mathématiques financières
28
Chapitre 4
29
Introduction aux mathématiques financières
On trouve : 2
+∞
e−u /2
Z √
µ̂T +σ T u
E((h − K)+ ) = (S0 e − K) √ du
−∞ 2π
√
Or S0 exp(µ̂T + σ T u) − K ≥ 0 équivaut à u ≥ σ√1 T ln( SK0 ) − µ̂T . Donc en
notant d2 = − σ√1 T ln( SK0 ) − µ̂T :
+∞ −u2 /2 +∞ 2
µ̂T +σ T u e e−u /2
Z √
Z
E((h − K)+ ) = S0 e √ du − K √ du
−d2 2π −d2 2π
ou encore :
+∞ +∞ 2
S0 e−u /2
Z √
Z
µ̂T − 21 (u+σ T )2 du+ 21 σ2 T
E((h − K)+ ) = e √ e −K √ du
2π −d2 −d2 2π
2
√ e−u /2 d
Z
Notons maintenant d1 = d2 + σ T et F (d) = √ du. On a alors E((h −
−∞ 2π
K)+ ) = S0 exp((µ̂ + σ 2 /2)T )F (d1) − KF (d2 ) et donc :
30
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
4.2.2 Comparaisons
Soit X et Y deux p.a définis de (Ω, F , P ) dans (Ω′ , F ′ )
Définition 4.3.
– X et Y sont dits parfaitement égaux si et seulement si
∀n ∈ N ∀ω ∈ Ω Xn (ω) = Yn (ω)
– X et Y sont dits indistingables si et seulement si
P (Xn = Yn , ∀n ∈ N) = 1
– Y est une modification de X si et seulement si
∀n ∈ N P (Xn = Yn ) = 1
Remarque : en temps discret les deux dernières définitions sont équivalentes.
4.3 Filtrations
4.3.1 Généralités
Soit (Ω, F ) un espace probabilisable.
Définition 4.4 (Filtration).
Une filtration de (Ω, F ) est une suite croissante de sous-tribus de F
31
Introduction aux mathématiques financières
Définition 4.6.
– X est adapté à (Fn )n∈N si et seulement si ∀n ∈ N ω 7→ Xn (ω) est Fn -
mesurable.
– X est prévisible pour (Fn )n∈N si et seulement si ∀n ∈ N ω 7→ Xn (ω) est
Fn−1 -mesurable.
Notation : Y = E(X|S)
Propriété 4.2.
1. E(X|S) = X si X est S-mesurable
2. E(X|S) = E(X) si X est indépendant de S
3. E(X|{∅, Ω}) = E(X)
4. E(X.Y |S) = X.E(Y |S) si X est S-mesurable et (X borné ou X.Y ∈ L1 )
5. E(E(X|S)) = E(X)
32
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
E(X|Y ) = E(X|σ(Y ))
4.5 Martingales
On est souvent amené à estimer les valeurs futures d’un processus en fonction
des informations disponibles et donc à calculer des espérances conditionnelles.
Dans ce cadre, les martingales sont des processus qui vérifient des propriétés re-
marquables.
Soit X = (Xn )n∈N un processus de (Ω, F , P ) dans (R, B(R)) adapté et tel que
∀n ∈ N Xn ∈ L1 .
Définition 4.9.
– X est une sous-martingale (relativement à la filtration (Fn )) si et seulement
si
∀p ≤ n E(Xn |Fp ) ≥ Xp p.s
– X est une sur-martingale (relativement à la filtration (Fn )) si et seulement
si
∀p ≤ n E(Xn |Fp ) ≤ Xp p.s
– X est une martingale (relativement à la filtration (Fn )) si et seulement si
33
Introduction aux mathématiques financières
34
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
On appelle marché viable tout marché dans lequel il n’existe pas d’opportunité
d’arbitrage.
35
Introduction aux mathématiques financières
Ct + Ke−r(T −t) = Pt + St
Remarque : on pourra en exercice en déduire qu’en l’absence de dividende, le
prix d’un call américain est égale à celui d’un call européen.
36
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
37
Introduction aux mathématiques financières
Par ailleurs, nous avons établi en exercice que sous les hypothèses prises :
σ2 √
Sn = S0 e(r− 2
)n+σ nU
38
Chapitre 5
5.1 Introduction
Pour cette présentation, nous nous appuierons en particulier sur les ouvrages
(Lamberton and Lapeyre, 1997) et (Follmer and Schied, 2004). D’autres références
sont données en bibliographie. Les démonstrations données ne sont pas toujours
très détaillées. Elles feront l’objet de développements en cours, ou peuvent être
consultées dans les ouvrages cités.
39
Introduction aux mathématiques financières
Par définition, (Vt (φ))t=0...T est donc le processus de prix d’un portefeuille as-
socié à la stratégie (φt )t=1...T . Ce processus sera noté (Vt )t=0...T sauf en cas de
confusion possible. V0 est le prix de la stratégie à la date 0.
40
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
Proposition 5.2. Soit (φ̄t )t=1...T un processus prévisible à valeur dans Rd . Soit
V0 une variable aléatoire mesurable par rapport à F0 . Alors il existe un unique
processus stochastique (φ0t )t=1...T à valeur dans R tel que le processus
(φt )t=1...T = (φ0t , φ̄t )t=1...T
soit une stratégie autofinancée de valeur initiale V0 .
Démonstration. L’existence et l’unicité du processus s’obtiennent par une méthode
constructive. Si φ0 est un processus tel que (φt ) = (φ0t , φ̄t ) soit une Pstratégie de
valeur initiale V0 , alors nécessairement V0 = φ1 · S̃0 et φ01 = V0 − di=1 φi1 S̃0i est
entièrement déterminé par V0 et φ̄. On montre ensuite par récurrence la même pro-
priété pour φ0t , t > 1 en écrivant l’autofinancement de la stratégie (φt ). Finalement,
la prévisibilité du processus obtenu se vérifie également par récurrence.
41
Introduction aux mathématiques financières
Définition 5.8. Un modèle de marché financier est dit sans arbitrage ou encore
viable ( arbitrage-free) s’il n’existe pas d’opportunité d’arbitrage, i.e. si pour toute
stratégie admissible (φ)t=1...T
V0 = 0 ⇒ VT = 0 P − p.s. (5.9)
42
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
43
Introduction aux mathématiques financières
44
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
45
Introduction aux mathématiques financières
Proposition 5.5. Dans le modèle binômial, le prix à la date 0 d’une option d’achat
européenne de strike K et de maturité T (“standard call”) s’écrit :
où
n o
k T −k
k0 := min k ∈ NS0 (1 + b) (1 + a) >K , (5.22)
1+b 1+br−a
q ′ := q= , (5.23)
1+r 1+rb−a
46
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
(N )
où les Rk , k = 1, . . . , N sont les rendements de l’actif risqué S (N ) du modèle à
N périodes.
(N )
Théorème 5.7. Sous les hypothèses (H1)-(H3), la distribution de SN sous QN
converge en loi vers une variable√ aléatoire ST suivant une loi log-normale de
σ2
paramètres ln S0 + rT − 2 T et σ T .
(N )
Corollaire 5.1. Sous les hypothèses (H1)-(H3), le prix Πcall d’un call européen
dans le modèle binômial à N périodes tend lorsque N croı̂t vers le prix ΠBS
call du
call européen dans le modèle classique à temps continu dit de Black & Scholes, i.e.
(N )
lim Πcall = ΠBS
call := S0 N (d1 ) − Ke
−rT
N (d2) (5.29)
N →∞
avec
σ2
ln SK0 + (r + 2
)T
d1 = √ (5.30)
σ T
σ2 √
ln SK0 + (r − 2
)T
d2 = √ = d1 − σ T (5.31)
σ T
où N est la fonction de répartition de la loi normale centrée réduite.
47
Introduction aux mathématiques financières
5.6 Bibliographie
Bachelier L., Théorie de la spéculation. Annales scientifiques de l’Ecole Normale
Supérieure, 3, 17 (1900), p.21-86.
Black F. and Scholes M., The Pricing of Options and Corporate Liabilities.
Journal of Political Economy, 81, 3 (1973), p.637.
Cox J.C., Ross S.A. and Rubinstein M., Option pricing : a simple approach.
Journal of Financial Economics, 7, (1979), p.229-263.
Follmer H. and Schied A., Stochastic Finance : An Introduction in Discrete
Time. de Gruyter Studies in Mathematics 27, de Gruyter, Berlin, (2004).
Harrison, J.M. and Pliska, S.R., Martingales and stochastic integrals in the
theory of continous trading. Stochastic processes and their applications, 11 (1981),
p.215-260.
Lamberton D. and Lapeyre B., Introduction au calcul stochastique appliqué à
la finance. Ellipses, Paris, (1997).
Shreve S.E. Stochastic Calculus for Finance I : The Binomial Asset Pricing
Model, Springer Finance, Springer-Verlag, New-York, (2004).
48
Chapitre 6
6.1 Introduction
Depuis sa publication en 1973, la formule de Black et Scholes s’est imposée
comme la référence pour la valorisation des options 1 . Sa notoriété s’est main-
tenant largement répandue hors des frontières des mathématiques financières. La
modélisation choisie par ses auteurs, basée sur les processus stochastiques, leur
a apporté notoriété et reconnaissance : le prix Nobel d’économie a été décerné à
Scholes (Black étant décédé avant).
Cet incontestable succès est dû à la fois à la simplicité des formules obtenues
et à leur utilisation intensive par les opérateurs de marché. Néanmoins, nous al-
lons voir que ce n’est pas la justesse du modèle qui en est à l’origine mais la
manière universelle de calculer la grandeur financière véritablement intéressante :
la volatilité.
49
Introduction aux mathématiques financières
6.2.2 La formule
Sous les hypothèses précédentes, on peut établir qu’en toute date t comprise
entre l’origine et l’échéance de l’option, le prix du call et du put sont :
50
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
et
1 S σ2 √
d1 = √ (ln( ) + (r + )(T − t)) d2 = d1 − σ T − t
σ T −t K 2
51
Introduction aux mathématiques financières
Malgré son succès, le modèle de Black et Scholes est très imparfait car il repose
sur des hypothèses trop fortes et parfois non justifiées. Parmi ses inconvénients
citons :
Pour des produits simples (vanilles) ces difficultés sont contournées par les
opérateurs de marché grâce à l’utilisation d’un smile de volatilité correspon-
dant à une surface donnant une volatilité (éventuellement interpolée) pour chaque
échéance et chaque strike.
– volatilité paramétrique ;
– volatilité locale ;
– volatilité stochastique ;
– processus à sauts ;
– processus de Levy.
Dans tous les cas, l’inversion de la formule de Black et Scholes reste le moyen
de transformer un prix en volatilité.
52
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
∆c = F (d1) > 0
53
Introduction aux mathématiques financières
∆p = F (d1) − 1 < 0
54
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
55
Introduction aux mathématiques financières
56
Chapitre 7
Risque et valorisation
57
Introduction aux mathématiques financières
ii. Variance
On mesure E L2T − (E (LT ))2 pour quotienter par les distributions con-
stantes
iii. Semivariance
Ne considérant que les cas défavorables, c’est-à-dire les événements pour
lesquels LT est positive, on mesure E XT2 − (E (XT ))2 avec XT = (LT )+ =
max (LT , 0)
iv. VaR (Value At Risk)
Cette mesure de risque n’est autre qu’un quantile de niveau α. La VaR de
niveau α, soit V aRα , est la plus petite valeur l telle que la probabilité de
l’événement {LT > l}soit inférieure à (1 − α). C’est le quantile de niveau
(1 − α) de la fonction de répartition de LT :
58
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
C’est donc la moyenne des V aRu de niveaux u > α. Dans le cas où LT est
intégrable et admet une densité continue, on montre la relation suivante qui
justifie le nom de “ perte moyenne ” :
ESα = E (LT |LT ≥ V aRα )
7.2.2 Exemples
Nous pouvons préciser, à l’aide d’exemples, certains types de risques associés
à des distributions de pertes particulières. Considérons par exemple les trois dis-
tributions ci-dessous :
L1T = σ0 X
L2T = σ0 (λX + (1 − λ) (Y − E (Y )))
L3T = ΣX
où X est une variable aléatoire de loi normale centrée réduite N (0, 1), Y est une
loi binomiale prenant la valeur y > 0 (resp. 0) avec la probabilité py (resp. 1 − py ),
λ, 0 < λ < 1, est un réel fixé et Σ est une variable aléatoire positive admettant
une densité qΣ (x). On suppose les trois variables indépendantes et on choisit les
paramètres λ, y, py et la fonction qΣ (x) de telle sorte que les variances des trois dis-
tributions de perte soient identiques. En étudiant les densités des ces trois variables
aléatoires, on voit facilement que les distributions de perte (et donc les “ risques ”
associés) sont de nature assez différentes. La densité de L1T est symétrique avec
2
une décroissance en e−βx à l’infini. La densité de L2T est asymétrique, elle possède
une “ bosse ” autour d’une valeur y. Quant à celle de L3T , elle est symétrique, mais
son comportement asymptotique dépend du comportement de la densité qΣ (x) et
2
ne décroı̂t plus nécessairement en e−βx (phénomène de subordination).
59
Introduction aux mathématiques financières
7.3.2 Généralisation
L’approche décrite dans la section précédente est généralisable au cas d’un
marché à plusieurs périodes en appliquant le principe de récurrence : à chaque
instant tn nous cherchons à déterminer la valeur du portefeuille, soit Vn , et la part
de la stratégie investie dans l’actif risqué, soit φn , telles que le risque conditionnel
à l’étape suivante soit minimum :
2
(Vn , φn ) = Argmin E Vn+1 − Vn − φn Stn+1 − Stn |Fn .
60
Lionel Gabet, Frédéric Abergel, Ioane Muni Toke
7.4 Références
A. J. McNeil, R. Frey, P. Embrechts, Quantitative risk management, Princeton
Series in Finance, Princeton University Press, 2005
H. Föllmer, A. Schied, Stochastic Finance, Walter de Gruyter, 2004
H. Föllmer, M. Schweizer, Hedging by sequential regression : an introduction to
the mathematics of trading, ASTIN Bulletin, vol. 19, 5, 1986, pp 29-42, 1986
61
Introduction aux mathématiques financières
62
Rappel des notations
63