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La Culture comme moyen de construction d’une identité

Quatrième partie / La recherche d’une culture identitaire


« Une communauté de communes existe par une volonté et une affirmation
d’identité »106.
Il nous semblait important de montrer que la culture pouvait faire partie
intégrante d’un vrai projet de territoire et participer à son développement. C’est en
effet à cette condition de développement que la notion d’identité pourra prendre
réellement fonctionner. Le but de cette dernière partie est dans un premier temps
de se saisir de la notion d’identité : que signifie-t-elle vraiment ? Ensuite, nous
nous attacherons à mettre en relation les trois notions principales de notre travail :
territoire, culture et identité. Comment s’articulent-elles ensemble ? Qu’est-ce qui
peut conditionner, améliorer l’identité vis-à-vis d’un territoire ? Nous nous
pencherons sur quelques cas particuliers d’actions culturelles sur d’autres
territoires que la Bretagne Romantique.
1. Identité culturelle ?
Notre travail consiste en une tentative d’éclaircissement sur ce que la culture
en général et la culture vivante en particulier, peut apporter au territoire et à son
identité. Son but n’est donc pas de faire un travail sociologique sur la notion
d’identité, mais il nous semblait important d’en faire une présentation. Aussi nous
efforcerons nous d’aller à l’essentiel.
a. Identité ? Tentative de définition
Une identité (de territoire) est « un ensemble de valeurs, images, de
concepts qui définissent la particularité locale, qui définissent l’existence d’un
groupe par la délimitation d’un territoire »107. C’est une construction qui s’opère
au travers des années. On ne la choisit pas, on naît avec. La notion même
d’identité touche à l’abstrait. Elle fait référence à une population d’un territoire et
la distingue des autres. L’identité, c’est l’existence : on a une identité propre si on
106 Jean-Pierre MONDY, entretien du 20 août 2007
107 In « Politiques locales et enjeux culturels », dirigé par Vincent DUBOIS, Paris, La
documentation française, 1998, p.31
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se sait exister, si on a conscience de son identité et surtout si les autres le
reconnaissent. Le « Moi » n’a donc de sens que par rapport à un « Nous ».
L’identité, c’est la singularité d’un peuple, peuple d’une commune, d’un pays,
d’un continent, ou d’une communauté de communes. Singularité vis-à-vis des
autres, mais identité et singularité ne sont pas communautarisme. Alors que le
monde se modelise, les populations ont besoin de singularités pour s’affirmer.
Le but d’une identité ne doit pas être de mettre les composantes d’une
population, d’un territoire dans « le même moule », mais il est bien de lui trouver
des fondements communs. C’est ce qui va aider à trouver une légitimité au
territoire. D’ailleurs Monique Robinault a insisté sur ce point lors de l’entretien
que nous avons eu avec elle, en mettant en évidence la particularité de chaque
commune par exemple : « Chaque commune doit à mon avis garder sa part
d’indépendance, les gens sont différents d’une commune à l’autre, ont des
mentalités différentes. Pourquoi vouloir mettre les gens dans le même panier » ?
D’une commune à l’autre, nous pouvons en effet penser que les gens ont des
façons de penser ou des pratiques et comportements différents.
De même, à l’intérieur d’un territoire, de nombreuses identités peuvent
coexister. Elles sont multiples car il y a autant d’identités possibles que
d’habitants et plusieurs variables vont créer cette multiplicité : l’âge ou la classe
sociale par exemple. L’identité d’un territoire n’est donc pas d’identifier de façon
semblable tous les individus, mais encore une fois de les rassembler avec un socle
commun.
la
culture a été considérée comme un moyen de construction d’un
territoire et de son identité
La culture est en effet un
des vecteurs les plus importants, si ce n’est le plus important, pour renforcer ou
créer une identité
Une culture seule, sans référence à un espace, ne peut définir une identité,
comme un territoire vide de population, et donc sans culture, ne peut porter une
identité
On cherche une identité lorsque l’on en manque mais il faut reconnaître et
cultiver celle que l’on a déjà. Le patrimoine, ce socle visible, est aussi un facteur
de rapprochement et d’identification à un territoire »114.
La transmission du patrimoine culturel demeure un enjeu primordial pour
caractériser le territoire, mieux le comprendre et favoriser l’émergence d’actes
créatifs. La culture permet de comprendre d'où l'on vient, où l'on va. Le
patrimoine est la marque de cette richesse. Chaque génération doit se l'approprierpour le
faire vivre et l'enrichir à son tour. Les jeunes ont plus de difficultés que
leurs aînés à y accéder pour des raisons matérielles, mais aussi psychologiques. Le
patrimoine est en effet souvent lié à une image négative. L'éducation culturelle est
donc indispensable dès le plus jeune âge pour éveiller la curiosité.
Le patrimoine a besoin d'animation pour séduire, créer la surprise,
provoquer l'échange. La vie culturelle est à la croisée d'influences variées
Pour manifester leur sentiment d’appartenance à l’égard des autres à travers
le patrimoine identitaire, les communautés ont plusieurs moyens. Le spectacle
vivant peut en être un. Il en est ainsi de manifestations collectives comme les
spectacles « sons et lumières » dans la cour d’un château par exemple, au cours
desquelles une communauté mime sa propre histoire devant des centaines, voire
des milliers de spectateurs comme pour donner à voir son identité. L'identité aussi
peut être mise en scène dans des temps plus longs comme pour se donner à voir de
façon permanente. Parmi ces dispositifs symboliques on pourrait citer les musées :
musées d'identité, écomusées dont les programmes renvoient à des projets
culturels plus vastes et s'appuient sur une volonté de réappropriation collective du
patrimoine culturel.
La culture doit donc aider une identité à vivre
Concrètement, la communauté peut aider ces associations et compagnies,
notamment par du soutien technique, de l’aide administrative, des subventions aux
manifestations, et non au fonctionnement des associations,
Les élus
espèrent que les spectacles ne seront pas seulement fréquentés par les gens de la
commune, mais au-delà, par ceux du territoire »139.
La question identitaire ? Matthieu Beuvin avoue commencer à y penser. Il
en parle parfois avec des artistes. Les élus se sont aperçus que la culture était bien
le vecteur à développer pour faire exister le territoire et lui donner du sens, mais
ces mêmes élus doivent d’abord eux-mêmes d’approprier leur propre territoire
intercommunal.

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