Deutschland, 2005
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SOMMAIRE
Le réalisateur page 4
Interview avec le réalisateur page 5
Fiche technique/artistique page 8
Le film
Synopsis page 9
Sequenzprotokoll page 10
Autour du film
Site utilisé
www.bpb.de
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Marc Rothemund
(aus Wikipedia, der freien Enzyklopädie)
Rothemund ist der Sohn des Filmregisseurs Sigi Rothemund und begann seine
Karriere als Assistent seines Vaters. Seine ersten Arbeiten als eigen-
verantwortlicher Regisseur legte er fürs Fernsehen vor.
Sein erster Kinofilm war 1998 Das merkwürdige Verhalten geschlechtsreifer
Großstädter zur Paarungszeit Seinen Durchbruch erlebte er 2005 mit dem Film
Sophie Scholl - Die letzten Tage. Für diesen Film wurde er am 19. Februar 2005
mit dem Silbernen Bären als bester Regisseur der Berlinale, sowie mit dem
Bernhard-Wicki-Filmpreis ausgezeichnet.
Sophie Scholl - Die letzten Tage wurde am 31. Januar 2006 für einen "Oscar" in
der Kategorie "Bester fremdsprachiger Film" nominiert.
Filmographie
1998 - Das merkwürdige Verhalten geschlechtsreifer Großstädter zur
Paarungszeit - mit Cosma Shiva Hagen
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Entretien avec Marc Rothemund
Quel est le sujet de " Sophie Scholl - Les derniers jours (Sophie Scholl - Die
letzten Tage) (2004) " ?
Ce film redonne vie à Sophie Scholl, l’une des rares héroïnes de l’histoire
allemande, une figure devenue quasiment mythique. Il est centré sur les six
derniers jours (du 17 au 22 février 1943) de sa vie, depuis la préparation de
l’opération de distribution de tracts à l’université de Munich jusqu’à son
arrestation, son interrogatoire, puis sa condamnation et son exécution.
Il ne s’agit pas d’atteindre à une épure censée présenter Sophie Scholl comme
une sainte, mais comme la jeune femme qu’elle était : aimant la vie,
courageuse et fervente, totalement impliquée dans son combat au sein de la
Rose Blanche contre le nazisme.
Dans quelle mesure ce film est-il différent de celui de Michael Verhoeven sur
la Rose Blanche ?
Le film de Percy Adlon “ Les Cinq derniers jours (1982) ” couvre la même
période…
Le film de Percy Adlon est consacré à cette période mais aborde les événements
à travers Else Gebel, la compagne de cellule de Sophie Scholl. Le film se termine
lorsque Sophie est emmenée au tribunal. Notre film se situe toujours du point de
vue de Sophie. Nous avons également reconstitué le procès et donné vie au
tristement célèbre juge sanguinaire Roland Freisler. Mais ce qui distingue peut-
être plus ce film des précédents sur Sophie Scholl est que nous avons pu
consulter des documents qui étaient encore inaccessibles dans les années 80.
A savoir ?
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protéger ses amis et de convaincre l'agent que la Rose Blanche, dont les tracts
ont toujours donné l'impression de provenir d'une vaste organisation, n'était
constituée que d'elle-même et de son frère.
Oui, puisque avant nous, personne ou presque ne s'était soucié de mener des
recherches à son sujet. Robert Mohr était une figure intéressante : un spécialiste
de l'interrogatoire qui avait déjà travaillé sous deux autres gouvernements et un
collaborateur passif qui faisait respecter la loi, quels qu'en soient les auteurs.
C'est saisissant de voir comment cet homme pouvait nier à ce point les horreurs
perpétrées à l'époque. Je me suis longtemps demandé pourquoi, après avoir
interrogé Sophie Scholl plusieurs jours durant, il lui avait finalement offert une
chance de sauver sa peau. Puis j'ai découvert que Mohr avait un fils de l'âge de
Sophie qui avait été récemment envoyé sur le front de l'Est.
Nous disposions des arrêts des sentences de mort rendues par le juge Roland
Freisler, des actes d'accusation et des minutes officielles du procès. Nous avions
également de nombreux récits de témoins oculaires. Sur la base de tous ces
documents, Fred Breinersdorfer, qui a longtemps pratiqué le droit, a écrit un
palpitant récit d'audience : trois accusés – trois points de vue complètement
différents. Tout d'abord Christoph Probst, qui se bat pour sa survie et, avec
l'accord de Hans et Sophie Scholl, prend ses distances par rapport aux idées de la
Rose Blanche par peur que ses enfants grandissent sans père. Puis Hans Scholl,
dont les arguments se heurtent très directement aux opinions du juge Freisler
puisque Scholl, contrairement à Freisler, s'est battu au front pour son pays. Et
finalement Sophie, qui argumente sur un plan plus émotionnel et est
spontanément guidée par son sens du bien et du mal. Elle tient courageusement
tête à Freisler, jusqu'au bout.
J'admire son courage. Elle refuse l'offre que lui fait l'agent Robert Mohr, signant
pratiquement sa propre sentence de mort. Cette approche de la mort est
sidérante : comment une jeune femme aussi pleine de vie, aussi positive que
Sophie Scholl peut-elle admettre le fait qu'on lui ôte la vie ? Quel sens donne-t-
elle à sa mort ? Et bien sûr, en tant qu'athée je me demande : est-ce plus facile
d'affronter la mort pour un croyant ?
Quelle était pour vous la chose la plus importante : que le film soit captivant
ou que ce qui y est montré soit historiquement authentique jusque dans les
moindres détails ?
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C'est comme ça que j'ai envisagé le personnage avec Julia Jentsch : nous avons
élaboré le personnage à partir de toutes ces informations et de la vision que
nous avions d'elle.
J'avais vu Julia à l'écran, ainsi que sur scène dans "Othello" aux Kammerspiele de
Munich. C'est une actrice d'une grande intensité de jeu, qui dégage une
puissance incroyable quand elle est en scène ou face à la caméra. Et elle aurait
donné n'importe quoi pour jouer Sophie. Nous avions besoin de battants comme
elle pour le film, parce que les conditions de tournage étaient difficiles pour
tout le monde. Julia, par exemple, commençait à six heures du matin puis
travaillait jusqu'à 18h30, allait aux Kammerspiele où elle tenait le
rôle principal le soir, et était ponctuelle sur le plateau à six heures le lendemain
matin. Fabian Hinrichs, que j'avais beaucoup aimé dans "Schussangst" et qui
incarne Hans Scholl, a quitté Munich pour Berlin à 17 heures après son premier
jour de tournage, a passé 3 heures et demie en scène à la Volksbühne avant de
revenir en voiture à Munich pour tourner avec nous 14 jours durant. Il fallait
vouloir à tout prix faire partie de l'aventure pour faire des choses pareilles.
Le plus possible, oui. On voit, par exemple, Hans et Sophie Scholl quitter leur
ancien appartement à Munich, rue Franz-Joseph et sortir dans la cour. Comme
l'atelier de Schwabing où la Rose Blanche imprimait ses tracts n'existe
malheureusement plus, nous l'avons reconstitué après de minutieuses
recherches. Le Wittelsbacher Palais, rue Brienner, où était situé le quartier
général de la Gestapo à Munich, a été détruit en 1964, mais il existe plusieurs
bâtiments avec des façades semblables, par exemple celui du gouvernement de
Haute Bavière. Nous disposions de plans détaillés de l'intérieur et les avons
reconstitués fidèlement dans les studios Bavaria. Nous avons bien sûr également
filmé à l'université Ludwig-Maximilian et au tribunal de Munich. J'ai découvert
incidemment sur de vieilles photos que les arbres de la place Geschwister-Scholl
face à l'université, qui ont été remplacés quelque temps après la guerre, ont
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maintenant exactement la même hauteur qu'au début des années 40. J'ai vu cela
comme un bon présage : l'époque est mûre pour ce film !
L’ÉQUIPE TECHNIQUE
Réalisateur Marc Rothemund
Scénariste Fred Breinersdorfer
Producteurs Christoph Mueller
Sven Burgemeister
Fred Breinersdorfer
Marc Rothemund
Coproducteur Bettina Reitz
Image Martin Langer
Décors Jana Karen-Brey
Son Roland Winke
Costumes Natascha Curtius-Noss
Casting Nessie Nesslauer
Montage Hans Funck
Musique Johnny Klimek
Reinhold Heil
Maquillage Martine Flener
Gregor Eckstein
Mixage Tschangis Chahrokh
Design sonore Daniel Dietenberger
Alex Saal
Magda Habernickel
Directeur de production Patrick Brandt
Chargé de production Jo N. Schäfer
une production Goldkind Film et Broth Film
en coproduction avec Bayerischer Rundfunk, Süd-West Rundfunk et Arte
avec le soutien de FilmFernsehFonds Bayern (FFF) Filmförderungsanstalt (FFA)
Bundesanstalt für Kultur und Medien (BKM)
Ventes internationales Bavaria Film International
FICHE ARTISTIQUE
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Synopsis
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S1
Vorspann und Einblendung: „Dieser Film hält sich an historische Fakten.“ –Sophie
und ihre Freundin Gisela hören im Radio Swing-Musik. Die Stimmung ist
ausgelassen. – Sophie sucht das geheime Versteck der Weißen Rose auf. Die
Gruppe druckt gerade ein Flugblatt (Musik). Hans teilt den anderen einen Plan
mit: Er will am nächstenTag an der Universität Flugblätter verteilen. Willi Graf
bezeichnet das Vorhaben als „Wahnsinn“.0:00-0:06
S2
Hans und Sophie in der gemeinsamen Wohnung. Sie schreibt einen Brief an
ihre Freundin Lisa, er bereitet die nächste Verschickung von Flugblättern vor. –
Am Morgen machen sich die Geschwister mit einem Koffer voller Flugblätter
auf den Weg zur Universität(Musik). – In der leeren Aula legen sie hastig
Flugblätter aus (Musik, Montagesequenz). Danach kehren sie noch einmal zurück,
um auch noch die letzten Flugblätter loszuwerden. Sophie schubst einen Stapel
von der Empore in den Lichthof. Eine Glocke ertönt. Die Geschwister mischen
sich unter die Studierenden, die aus den Sälen strömen. Sie werden vom
Hausmeister, der sie beobachtet hat, festgehalten.
0:06-0:14
S3
Erste Vernehmung beim Rektor. Hans und Sophie leugnen die Tat. Hans versucht
einen Flugblattentwurf zu vernichten, wird dabei aber vom Hausmeister ertappt.
Der Gestapobeamte Robert Mohr kommt hinzu und setzt die Vernehmung fort.
Die beiden finden weitere Ausreden.
0:14-0:17
S4
Sophie und Hans werden abgeführt. In der Aula begegnen sie Gisela. Sie wirkt
erschüttert. – Sophies Verhör wird in der Gestapozentrale, dem Wittelsbacher
Palais, fortgeführt. Mohr droht ihr mit Zuchthaus oder Tod. Er stellt
Detailfragen, vor allem zu dem leeren Koffer. Sophie erklärt sich und ihren
Bruder für „unpolitisch“. Mohr befragt sie nach ihrer Meinung zum Eklat im
Deutschen Museum vor einer Woche, bei dem Studierende gegen die Rede des
Gauleiters protestierten. Sie weicht aus. Mohr teilt Sophie mit, dass sich ihre
Aussagen mit denen von Hans decken und stellt ihr die baldige Freilassung in
Aussicht.
0:17-0:29
S5
Einlieferung ins Gefängnis (im Volksempfänger eine Rede von
Propagandaminister Goebbels). Aufnahme durch Else, eine mitgefangene
Kommunistin, die dafür Sorge tragen soll, dass Sophie sich nichts antut. – Sophie
wird abgeholt. Der Beamte Locher soll ihr einen Entlassungsschein ausstellen. Im
letzten Moment ein Anruf. – Sie wird erneut Mohr vorgeführt. Im bekannten
grauen Verhörzimmer befragt er sie zu den politischen Ansichten ihres Vaters,
ihrer Mitwirkung im BDM und ihrem Verlobten Fritz Hartnagel. Sie wird mit
Beweisstücken konfrontiert. Mohr zeigt ihr ein Flugblatt, das auf der
Schreibmaschine der Scholls geschrieben wurde. Durch das bei Hans gefundene
Flugblatt sei nun auch Christoph Probst schwer belastet. Hans habe alles auf sich
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genommen. Sophie gesteht ihre Beteiligung. – Locher führt sie zur Toilette. Sie
blickt in den Spiegel und weint (Musik). – Sie unterschreibt ein Geständnis.
0:29-0:51
S6
Sophie wird erkennungsdienstlich erfasst.– In der Zelle macht ihr Else Hoffnung:
Vielleicht komme sie nur in ein Umerziehungslager, der Krieg sei vielleicht bald
vorbei. Sophie gesteht ihre Angst vor der Sippenhaft und weint (Musik).
0:51-0:53
S7
Fortsetzung des Verhörs. Mohr verlangt Informationen über Mittäter und
Geldgeber.
Sophie bezeichnet sich und Hans als alleinige Täter/innen und erklärt, sie und
ihr Bruder hätten lediglich den Anschein einer „breiten Basis“ erwecken wollen.
Mohr stellt Strafmilderung in Aussicht, wenn sie Namen nenne. Sophie lehnt
diesen „Hochverrat“ entschieden ab.
0:53-1:00
S8
In der Zelle. Else erzählt von Mohr, der über Sophie gesagt haben soll: „Solche
Leute braucht Deutschland eigentlich.“ In ihren Betten liegend führen Sophie
und Else private Gespräche. Sie schwärmt von einem unbeschwerten Sommer mit
Fritz, mit dem sie aber auch oft politischen Streit habe (Musik).
– Nachts hört sie Folterschreie aus angrenzenden Räumen. Sie betet zu Gott
(„Unruhig ist unser Herz, bis es Ruhe findet in dir“, Musik).
1:00-1:04
S9
Im Verhörzimmer. In einem philosophischen Gespräch äußern Sophie und Mohr
ihre unterschiedlichen Ansichten über Gesetz und Gewissen. Für Sophie steht das
Gewissen über dem Gesetz. Für Mohr ist dies eine privilegierte Sicht der Dinge.
Diskussion über die Begriffe „Freiheit“ und „Ehre“. Mohr sieht beides im
Nationalsozialismus verwirklicht. Sophie konfrontiert ihn mit ihrem Wissen
über den Mord an den Juden und Euthanasie. In Mohrs Gesicht spiegeln sich
erstmals Zweifel. Er baut ihr eine „goldene Brücke“: Wenn sie ihren „Fehler“
eingestehe, dürfe sie auf Strafmilderung hoffen. Sophie lehnt ab. Sie wolle die
Konsequenzen ihres Handelns tragen.
1:04-1:14
S 10
In der Zelle berichtet Sophie Else von Mohrs Angebot und ihrer Ablehnung:
„Es gibt kein Zurück.“ Eine Sirene kündigt einen Fliegeralarm an. Während
Else in ihr Bett flieht, sieht Sophie sehnsüchtig aus dem Fenster. – Am
nächsten Tag berichtet ihr Else von der Verhaftung Christoph Probst. Sophie
ist entsetzt. Sie wird ihrem Ankläger vorgeführt, auf dem Weg dorthin begegnet
sie Christoph. – In der Zelle betet sie erneut („Wende dich nicht von mir, lieber
Gott!“, Musik).
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Sie wird ihrem Pflichtverteidiger Klein vorgestellt, der aus seiner Ablehnung
keinen Hehl macht. Allein mit Else, zitiert Sophie ihren Bruder Hans: „Ein harter
Geist, ein weiches Herz.“ Sie nimmt Abschied von Else.
1:14-1:24
S 11
In einem Polizeiwagen wird Sophie in den Justizpalast gebracht (Musik).
Präsident des Volksgerichtshofs ist Roland Freisler, das Publikum bilden
uniformierte Nazis. Christoph verteidigt sich mit einer psychotischen Depression.
Lachen im Saal. Hans hält nach seiner Befragung ein Plädoyer gegen den Krieg.
Hitler könne den Krieg nicht gewinnen, sondern nur verlängern.
Freisler ist empört, im Publikum ist Unruhe vernehmbar. Sophie hält ebenfalls
eine Ansprache und wird von Freisler wütend unterbrochen. Vater Robert Scholl
drängt in den Saal und fordert vergeblich eine Anhörung. In seinem letzten
Plädoyer bittet Hans darum, Christoph zu verschonen. Sophie droht: „Bald
werden Sie hier stehen, wo wir jetzt stehen.“ Ohne weitere Beratung verkündet
Freisler gegen alle drei das Todesurteil.
1:24-1:39
S 12
Abtransport durch den Lichthof. Sophie wird in eine Zelle gebracht, wo sie
Abschiedsbriefe schreiben kann. Sie brüllt und weint. Besuch der Eltern. Der
Vater bekundet seinen Stolz. Sophie tröstet ihre Mutter: „Wir sehen uns in der
Ewigkeit wieder.“ Beim Herausgehen begegnet sie noch einmal Mohr. Sie betet
mit dem Gefängnisgeistlichen und erhält von ihm den Segen. Die Aufseherin
gewährt den drei Verurteilten eine letzte gemeinsame Zigarette. Sophie wird
von ihren Henkern zum Schafott geführt (Musik). Sie legt den Kopf unter die
Guillotine.
Schwarzblende. Schritte. Im Off Hans’ Stimme: „Es lebe die Freiheit.“
1:40-1:53
S 13
Abspann. Vor schwarzem Hintergrund werden die Todes- und Haftstrafen der
einzelnen Mitglieder der Weißen Rose aufgelistet. – Die Kamera blickt in den
Himmel, wo zwei Flugzeuge vorbeiziehen.Eine Sprecherstimme erzählt von
hunderttausenden Flugblättern der Weißen Rose, die von englischen Jagdfliegern
über Deutschland abgeworfen wurden. – Der weitere Abspann zeigt
historische Fotoporträts der Mitglieder.
1:53-1:56
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LES DERNIERS JOURS DE SOPHIE SCHOLL ( Marc Rothemund 2005 )
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3ème séquence : l’interrogatoire de Sophie Scholl.
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Cette séquence est, nous l’avons dit, répétée à plusieurs reprises. Loin d’être
une redondance inutile, elle est au contraire un enrichissement. C’est en
superposant tout ce que disent les deux personnages que le spectateur se rend
compte de leur complexité. Sur le plan narratif, le procédé de la répétition
permet à l’histoire de se construire de façon originale. Ainsi, les premières
confrontations ont une fonction dramatique forte (Il s’agit pour Robert Mohr de
faire avouer Sophie) mais la dernière permet d’élargir le propos philosophique
du film en évoquant la place de chacun dans un univers totalitaire. Avec le
personnage de Sophie Scholl, on ne peut s’empêcher de penser à l’œuvre de
Jean Anouilh, Antigone, elle-même inspirée de la tragédie de Sophocle. Comme
Sophie, Antigone tient tête à l’autorité – le roi de Thèbes, Créon - qui voudrait
l’amener à se soumettre et la sauver. Elle a en effet, braver l’interdiction
royale d’offrir à son frère une sépulture. Mais devant son obstination, Créon
devra se résigner à la faire exécuter.
Cette intertextualité pourrait se poursuivre en analysant le contexte de
création de la pièce de Jean Anouilh. Celle-ci est présentée pour la première
fois à Paris le 4 février 1944 peu avant la libération de Paris. Créon devient
alors Pétain et Antigone , la Résistance.
- Tout d’abord Christoph Probst, diminué par l’épreuve qui se bat pour sa
propre survie.
- Puis Hans Scholl dont les opinions se heurtent très directement aux
opinions du juge. Il apparaît jusqu’auboutiste et assume pleinement ses
actes. On sent par l’intermédiaire de ses phrases, « l’Allemagne sera
montrée du doigt pour avoir accepté Hitler », poindre la culpabilité
allemande.
- Et finalement Sophie, qui argumente sur un plan plus émotionnel. C’est
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elle, une fois de plus qui fait vaciller une partie du public (un homme
baisse la tête submergé par l’émotion). Elle apparaît dangereuse parce
qu’elle persuade de la justesse de sa cause.
Le contraste entre les accusés et le tribunal est évidemment saisissant. Ils sont
les seuls à ne pas faire le salut nazi, ils font la leçon au président (« J’étais sur
le front russe, pas vous… »), Hans montre du doigt ses accusateurs. Leur
attitude (particulièrement celle de Hans et de Sophie) est calme, déterminée et
courageuse et contraste évidemment avec celle du président, totalement
hystérique et odieux. La justice apparaît comme un instrument de terreur
utilisé pour imposer la dictature national-socialiste. Par un jeu de mise en
parallèle et d’opposition, la mise en scène souligne donc le conflit entre tous
les personnages.
Hubert Schang
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Erzählen Sie anhand der Fotos die Geschichte von Sophie Scholl
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20
Texte zum Einstieg
Dazugehören
Hans J. Massaquoi
Aus: Neger, Neger, Schornsteinfeger
in: Warum, livre de Première
Hausaufgaben
Jakob Arjouni
in : Alternative, livre de Terminale
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nur in deinen Ausschnitt fallen,
wenn sie prahlen von der Alten,
die sie sich zu Hause halten,
denn das Weib ist nur was wert
wie dereinst - an Heim und Herd,
tritt nicht ein in den Verein:
Sage nein!
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Le
groupe
de
En juillet 1942, Hans Scholl, Alexander Schmorell et Willi Graf furent incorporés
dans la Wehrmacht en tant qu'étudiants en médecine, pour servir comme
infirmiers au front de l'Est ; ils furent envoyés en URSS pour trois mois. De retour
en Allemagne, ils prirent contact avec d'autres groupes de résistance. Hans
Scholl et Alexander Schmorell se mirent ainsi en relation avec Falk Harnack, le
frère de Arvid Harnack, l'un des dirigeants de l'organisation Harnack-Schulze-
Boysen. Pendant l'hiver 1942-1943, lorsque la bataille de Stalingrad atteignit son
paroxysme, les étudiants rédigèrent avec leur professeur Kurt Huber le
cinquième tract de la Rose Blanche. Des milliers d'exemplaires furent imprimés
et distribués non seulement à Munich, mais aussi à Augsbourg, Francfort,
Stuttgart, Salzburg, Linz et Vienne.
Les étudiants écrivirent sur les murs des slogans pacifistes et antifascistes,
collectèrent du pain pour des détenus de camps de concentrations et
s'occupèrent de leurs familles. Les actions de la Rose Blanche furent prises en
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exemple à partir de janvier 1943 par des intellectuels du sud de l'Allemagne et
de Berlin. Leurs tracts furent également recopiés et distribués à Hambourg par
un groupe de jeunes gens en contact avec la Rose Blanche, qui s'était constitué
autour de Hans Konrad Leipelt, étudiant en chimie. En février 1943, après la
défaite de Stalingrad, Kurt Huber rédigea le sixième tract. Il fut imprimé à plus
de 2 000 exemplaires, distribué et envoyé par la poste. Le 18 février 1943, Hans
Scholl et sa sœur Sophie lancèrent des centaines de tracts dans la cour
intérieure de l'université de Munich ; le concierge les arrêta et les livra à la
Gestapo. Ils furent condamnés à mort, car leurs appels au ressaisissement
éthique des consciences allemandes fut considéré par les nazis comme un crime
politique majeur. Le réseau de Hambourg fut lui aussi démantelé par la Gestapo
à l'automne 1943. Hans et Sophie Scholl, ainsi que Christoph Probst, un autre
membre du groupe, furent guillotinés le jour même de leur condamnation, le 22
février 1943 ; d'autres résistants, Alexander Schmorell, Willi Graf et le
Professeur Kurt Huber furent exécutés quelques mois plus tard. Dix autres
membres de la Rose Blanche furent assassinés les années suivantes, dont huit à
Hambourg. 80 personnes furent arrêtées dans le sud de l'Allemagne, et 50
personnes dans la région de Hambourg ; elles furent condamnées à des peines de
prison allant jusqu'à cinq ans, pour avoir été en contact avec la Rose Blanche.
Alexander Hans Scholl Sophie Scholl Christoph Probst Willi Graf Kurt Huber
Schmorell 1918-1943 1921-1943 1919-1943 1918-1943 1893-1943
1917-1943
Hans Konrad Karl Ludwig Traute Lafrenz Heinz Kucharski Bruno Himpkamp Albert Suhr
Leipelt Schneider *1919, libérée le 15 1919-1945 *1925, libéré le 12 *1920, libéré le 12
1921-1945 *1919, libéré le 12 avril 1945 avril 1945 avril 1945
avril 1945 à Bayreuth à Stendal à Stendal
à Stendal
1921
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9. Mai: Sophie Scholl wird in Forchtenberg/Kocher (Württemberg) als Tochter des
liberalen Bürgermeisters Robert Scholl und dessen Frau Magdalene (geb. Müller)
geboren.
Sie wächst in Ulm auf und wird in christlich-humanistischem Geist erzogen.
Wie ihr älterer Bruder Hans Scholl glaubt sie während ihrer Gymnasialzeit
zunächst an das von den Nationalsozialisten propagierte Gemeinschaftsideal: Sie
tritt dem Bund Deutscher Mädel (BDM) bei.
1937
Dezember: Infolge ihrer fortgesetzten Arbeit in der Bündischen Jugend wird sie
zusammen mit ihrem Bruder für mehrere Wochen in Stuttgart inhaftiert.
1940
Sophie Scholl beginnt eine Ausbildung zur Kindergärtnerin.
Durch Eindrücke während des Arbeits- und Kriegshilfedienstes entwickelt sie bald
eine Abwehrhaltung gegenüber dem nationalsozialistischen Regime.
1942
Sie nimmt an der Universität München ein Biologie- und Philosophiestudium auf.
Durch ihren in München Medizin studierenden Bruder kommt sie in Kontakt mit
anderen Studenten, die sie in ihrer Ablehnung gegen den Nationalsozialismus
bestärken.
Entschlossen zur illegalen öffentlichen Kritik, beteiligt sie sich an der Verbreitung
von Flugschriften der studentischen Widerstandsgruppe "Weiße Rose".
Die Mitglieder der "Weißen Rose" verschicken ihre Aufrufe, legen sie in
Telefonzellen und in parkende Autos und geben sie zur Verteilung an
Kommilitonen in anderen Städten.
1943
Januar: Sophie Scholl ist erstmals an der Herstellung eines Flugblatts beteiligt.
Die u. a. in Köln, Stuttgart, Berlin und Wien verteilten Flugschriften verursachen
Aufsehen und führen zu einer intensivierten Fahndung nach den Urhebern.
Januar/Februar: Die Geheime Staatspolizei (Gestapo) vermutet die Autoren der
Flugblätter in Münchener Studentenkreisen.
15. Februar: Fertigstellung und Versand des sechsten Flugblatts mit dem Aufruf,
das NS-Regime zu stürzen und ein "neues geistiges Europa" zu errichten. Es wird
in England nachgedruckt, von britischen Flugzeugen über Deutschland
abgeworfen. Der Inhalt wird außerdem durch den Sender British Broadcast
Corporation (BBC) verbreitet.
18. Februar: Die Geschwister Scholl verteilen etwa 1.700 Flugblätter in der
Münchener Universität. Ein Hausmeister, der sie dabei beobachtet, meldet sie. Die
Gestapo verhaftet die Geschwister Scholl und Christoph Probst (1919-1943), ein
weiteres Mitglied der "Weißen Rose".
22. Februar: Nach dreitägigem Verhör folgt der Prozeß vor dem Volksgerichtshof.
Den Vorsitz führt der aus Berlin angereiste Roland Freisler. Hans und Sophie
Scholl werden gemeinsam mit Christoph Probst zum Tod verurteilt und noch am
selben Tag im Strafgefängnis München-Stadelheim hingerichtet.
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Fünftes Flugblatt der Weißen Rose. Nach einem Entwurf von Hans
Scholl und Alexander Schmorell mit Korrekturen von Kurt Huber,
Januar 1943.
Der Krieg geht seinem sicheren Ende entgegen. Wie im Jahre 1918 versucht die
deutsche Regierung alle Aufmerksamkeit auf die wachsende U-Boot-Gefahr zu
lenken, während im Osten die Armeen unaufhörlich zurückströmen, im Westen
die Invasion erwartet wird. Die Rüstung Amerikas hat ihren Höhepunkt noch
nicht erreicht, aber heute schon übertrifft sie alles in der Geschichte seither
Dagewesene. Mit mathematischer Sicherheit führt Hitler das deutsche Volk in
den Abgrund. Hitler kann den Krieg nicht gewinnen, nur noch verlängern! Seine
und seiner Helfer Schuld hat jedes Maß unendlich überschritten. Die gerechte
Strafe rückt näher und näher!
Was aber tut das deutsche Volk? Es sieht nicht und es hört nicht. Blindlings folgt
es seinen Verführern ins Verderben. Sieg um jeden Preis! haben sie auf ihre
Fahne geschrieben. Ich kämpfe bis zum letzten Mann, sagt Hitler - indes ist der
Krieg bereits verloren.
Deutsche! Wollt Ihr und Eure Kinder dasselbe Schicksal erleiden, das den Juden
widerfahren ist? Wollt Ihr mit dem gleichen Maße gemessen werden wie Eure
Verführer? Sollen wir auf ewig das von aller Welt gehaßte und ausgestoßene Volk
sein? Nein! Darum trennt Euch von dem nationalsozialistischen
Untermenschentum! Beweist durch die Tat, daß Ihr anders denkt! Ein neuer
Befreiungskrieg bricht an. Der bessere Teil des Volkes kämpft auf unserer Seite.
Zerreißt den Mantel der Gleichgültigkeit, den Ihr um Euer Herz gelegt!
Entscheidet Euch, ehe es zu spät ist! Glaubt nicht der nationalsozialistischen
Propaganda, die Euch den Bolschewistenschreck in die Glieder gejagt hat!
Glaubt nicht, daß Deutschlands Heil mit dem Sieg des Nationalsozialismus auf
Gedeih und Verderben verbunden sei! Ein Verbrechertum kann keinen deutschen
Sieg erringen. Trennt Euch rechtzeitig von allem, was mit dem
Nationalsozialismus zusammenhängt! Nachher wird ein schreckliches, aber
gerechtes Gericht kommen über die, so sich feig und unentschlossen verborgen
hielten.
Was lehrt uns der Ausgang dieses Krieges, der nie ein nationaler war?
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auf welchem ein neuer Aufbau möglich sein wird. Jede zentralistische Gewalt,
wie sie der preußische Staat in Deutschland und Europa auszuüben versucht hat,
muß im Keime erstickt werden. Das kommende Deutschland kann nur
föderalistisch sein. Nur eine gesunde föderalistische Staatenordnung vermag
heute noch das geschwächte Europa mit neuem Leben zu erfüllen. Die
Arbeiterschaft muß durch einen vernünftigen Sozialismus aus ihrem Zustand
niedrigster Sklaverei befreit werden. Das Truggebilde der autarken Wirtschaft
muß in Europa verschwinden. jedes Volk, jeder einzelne hat ein Recht auf die
Güter der Welt!
Freiheit der Rede, Freiheit des Bekenntnisses, Schutz des einzelnen Bürgers vor
der Willkür verbrecherischer GewaltStaaten, das sind die Grundlagen des neuen
Europa.
Le cinquième tract de la « Rose blanche » a été rédigé en janvier 1943 alors que
se confirme la défaite de Stalingrad. Il se présente comme un tract du
«mouvement de résistance ». L' heure semble venue de mobiliser le peuple
contre les criminels nazis qui l'entraînent à sa perte.
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« La guerre touche irrémédiablement à sa fin. Comme en 1918, le
gouvernement allemand s'efforce d'attirer l'attention sur le danger croissant que
représentent les sous-marins, alors qu'à l'Est les armées reculent sans arrêt et
qu'à l'Ouest le débarquement est attendu... Avec une certitude mathématique,
Hitler conduit le peuple allemand à l'abîme. Hitler ne peut plus gagner la guerre,
il peut seulement la prolonger. Sa responsabilité et celle de ses acolytes ont
infiniment dépassé la mesure. L' heure du juste châtiment approche.
Allemands ! Voulez-vous, vous et vos enfants, partager le destin qu'ont subi les
juifs ? Voulez-vous être jugés à la même aune que vos suborneurs ? Devons-nous
être à jamais le peuple le plus haï et le plus rejeté de la terre ? Non ! C'est
pourquoi, séparez-vous des sous-hommes nazis ! Prouvez par l'action que vous
pensez autrement! Une nouvelle guerre de libération commence. La meilleure
partie de notre peuple combat à nos côtés. Déchirez le manteau d'indifférence
dont vous avez recouvert votre cœur ! Décidez-vous avant qu'il ne soit trop
tard...
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national-socialisme », il n’a pas hésité à lancer ses troupes dans des
entreprises et des excès tout à fait illégaux.
La population est alors traumatisée par la crise économique, le chômage.
Le système politique est bloqué. L’émiettement des partis politiques, leur
incapacité à conclure des alliances ont empêché la formation de
gouvernement disposant d’une majorité parlementaire. Les extrêmes en
profitent et transforment le débat politique en guerre civile. D’un côté,
les communistes avec leur drapeau rouge, de l’autre les nazis avec leur
croix gammée, il y a des blessés et des morts. Les élites de droite
sentent le moment venu de réaliser leurs objectifs, abolir le régime de
Weimar, établir un régime autoritaire et éliminer le régime bolchevique.
Peu à peu l’idée d’une alliance avec Hitler fait son chemin même si les
désaccords subsistent ; en juillet 1932, le NSDAP devient le premier parti
du Reichstag et les conservateurs poussent Hindenburg à choisir Hitler à la
chancellerie, pensant « mettre le caporal bohémien dans leur poche ».
Dès son arrivée au gouvernement, Hitler s’engage dans la destruction de
l’État de droit et l’organisation d’un État totalitaire aux méthodes
répressives. C’est dans ce nouveau contexte politique que se sont
manifestées sous des formes différentes, des oppositions à Hitler qui
constituent la Résistance allemande.
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Après les élections du 5 mars 1933 où le NSDAP n’obtient pas la majorité
parlementaire absolue, une série d’ordonnances mettent fin en quelques
semaines à la démocratie en Allemagne. Le 21 mars, le décret sur
« L’interdiction d’attaques perfides contre le gouvernement du
soulèvement national » punit de prison tout acte ou toute parole portant
préjudice au pouvoir en place : ce décret rend pratiquement impossible
toute opposition.
En l’espace d’un an, de nombreuses autres mesures vont réduire la
plupart des possibles contre-pouvoirs existant encore en Allemagne. Les
partis et des syndicats autres que nazis sont dissous, la presse et la
culture sont « mises au pas », puis les gouvernements des Länder sont
réduits au rang de simples unités administratives aux ordres du
gouvernement central ou du parti unique dont est proclamée, en
décembre 1933, l’Union avec l’État.
Après la mort du maréchal Hindenburg en 1934, Hitler cumule les
fonctions de chancelier et de président du Reich, il se fait appeler
« Führer du Reich et du peuple allemand ». Il s’attache plus directement
les officiers, les juges et les fonctionnaires en exigeant qu’ils prêtent un
serment de fidélité à sa personne.
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débutants n’avaient guère de chance de subsister longtemps. Leur
habileté à s’infiltrer et à entretenir des agents dans les groupes de la
résistance ouvrière initiale a été d’une efficacité dévastatrice. Le
maintien en place de policiers de l’époque de Weimar explique aussi que,
dans certains lieux comme Munich, les méthodes de la Gestapo,
notamment au cours des interrogatoires, sont restées plus « douces »
qu’ailleurs.
Cependant, alors que la Gestapo se plaignait de son manque de moyens et
de personnels (32 000 en 1942), son efficacité a été renforcée par la
délation pratiquée à haute dose par une société exerçant une sorte
d’auto surveillance. Ainsi, la Gestapo s’est-elle appuyée sur le plus grand
nombre pour persécuter ou détruire des minorités dissidentes ou
résistantes ainsi que les « ennemis » raciaux.
Dès mars 1933 sont réactivés les tribunaux d’exception déjà utilisés à la
fin de la République de Weimar et qui traitent de la criminalité politique.
Le 24 avril 1934, le tribunal du Reich, qui a mécontenté le pouvoir en
acquittant trois communistes accusés dans le procès de l’incendie du
Reichstag, est remplacé par le tribunal du Peuple : celui-ci est chargé de
juger les crimes de haute trahison. Jusqu’en 1945, il prononça plus de 5
000 condamnations à mort. Constitué de juges et de jurés fidèles à la
ligne du parti, il est l’instrument par excellence de la justice politique du
IIIe Reich et met en pratique la conception du droit national-socialiste.
Selon le national-socialisme, le droit est ce qui est utile au peuple, le
droit de la communauté passe avant les droits individuels. Dans cette
conception il n’existe plus de séparation des pouvoirs, le droit n’a plus
aucune valeur normative supérieure aux impératifs politiques, nationaux
ou raciaux. Il n’est plus qu’un outil aux mains du pouvoir. Il n’est plus le
même pour tous, seuls sont égaux devant la loi, les citoyens de race
aryenne agissant dans le sens voulu par le pouvoir. Les ennemis raciaux
(les juifs) ou les ennemis de l’État doivent être mis hors d’état de nuire.
Ils sont punis plus sévèrement que les citoyens de race aryenne.
Contrairement aux principes de l’État de droit, la définition des délits et
des peines perd en précision. Tout ce qui est jugé contraire à la « saine
sensibilité populaire » ou à la volonté du peuple, c’est à dire du Führer
qui l’incarne, devient punissable. Le « principe du chef » implique que le
Führer « juge suprême » soit la source de la loi et du droit.
Dans l’ensemble, la mise au pas de la justice n’a pas posé trop de
problèmes dans un corps judiciaire qui était en très grande majorité
conservateur et nationaliste. Épuré rapidement de ses éléments « non
aryens », juifs et « marxistes » grâce à la loi sur la re-fondation du
fonctionnariat en avril 1933, le corps judiciaire accepta sans trop discuter
la centralisation de la justice et le renforcement du code pénal auxquels
procède en 1933 et 1934 une série de décrets ou de lois.
La justice du IIIe Reich se veut expéditive. Les procès sont accélérés, la
sentence peut être immédiatement exécutée. Les droits de l’accusé et de
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la défense sont réduits, ceux de l’accusation élargie. Pire : les juges
allemands accepteront qu’à côté de la justice « normale » existent une
police et une justice politiques qui échappent à leur compétence et qui
finiront par leur dicter leurs volontés. La guerre aggrave ces conditions
draconiennes. Ce qui importe maintenant c’est de prévenir, de
dissuader. La seule intention de commettre un acte considéré comme
délictueux suffit à justifier les plus lourdes sanctions. Des délits de plus
en plus nombreux sont jugés par les tribunaux d’exception. Le pouvoir,
par l’intermédiaire de la police politique, fait usage d’une sorte de droit
de veto lui permettant de casser ou de rectifier les jugements trop
cléments.
La SS et la Gestapo s’arrogent de plus en plus le pouvoir d’arrêter, de
juger et de punir, hors de toute procédure judiciaire, ce qui rend toute
résistance extrêmement vulnérable.
Problème de définition
L’État total veut l’homme total. Or, sa prétention à mobiliser tous les
individus et à obtenir de chaque individu une adhésion à ses normes et à
ses valeurs entraîne des formes de résistance inconnues dans les pays où
il s’agit prioritairement de se débarrasser de l’envahisseur. Ces modes de
résistance ne sont pas forcément actifs, pas forcément politiques.
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L’étude de la résistance allemande par les historiens s’est d’abord
prioritairement consacrée à la résistance politique ou éthique des élites
ou groupes dûment organisés et identifiables. Puis, elle a peu à peu
découvert une résistance qui traverse tout le corps social et peut prendre
des formes diverses. La notion de résistance « la Resistenz » est alors
très élargie : « Par résistance, il faut entendre tout comportement actif
ou passif révélant le refus du régime nazi ou d’une partie de son idéologie
et lié à certains risques ». L’historiographie de la résistance n’a depuis
lors cessé de découvrir « à la base » de nouveaux foyers de résistance à la
fois au sens large et au sens étroit du terme. Mais, on ne peut pour autant
faire du peuple allemand un peuple résistant.
Entre les deux pôles que constituent la Resistenz d’une part et la
résistance fondamentale et active de l’autre, les historiens ont essayé de
cerner différents types de refus ou d’opposition désignés par des
appellations différentes, mais aucune des typologies n’est totalement
satisfaisante.
Dans son livre « Les Résistances allemandes à Hitler » qui nous sert de
base pour cet article, Gilbert Merlio construit son ouvrage sur une
caractéristique de la résistance allemande relevée par Peter Steinbach
pour qui elle présente un caractère progressif.
En criminalisant les oppositions ou, plus généralement les attitudes non
conformes, le régime nazi suscite des résistances. Ses victimes deviennent
des adversaires qui s’opposent à lui au fur et à mesure qu’il dévoile sa
nature totalitaire et criminelle. Ce qui veut dire que les différents
groupes sont entrés en résistance à des moments différents pour des
motivations différentes et sous des formes différentes.
Ainsi, à la résistance ouvrière de type politique, succède l’opposition
idéologique ou spirituelle des Églises, elle-même suivie par la résistance
active et armée des élites traditionnelles. C’est la nature dictatoriale du
régime qui contraint l’opposition des organisations ouvrières à entamer
une lutte clandestine contre le régime. C’est la persécution des Églises
qui les fait entrer en dissidence. C’est la politique aventureuse et
criminelle du régime qui engendre la résistance de certains membres des
élites traditionnelles civiles et militaires.
La guerre suscite de nouvelles formes de résistance, notamment dans la
jeunesse, à l’exemple du réseau de La Rose Blanche. Au sein des élites
civiles ou de l’armée, la résistance sera longtemps, sinon jusqu’à la fin,
accompagnée d’une collaboration objective avec le régime. Alors que les
opposants politiques entrent dès le début en résistance, l’opposition des
Églises et des élites traditionnelles civiles et militaires est caractérisée
par une « période de latence ». L’idée ou la décision de résister,
déclenchée par tel événement, n’est suivie d’effet qu’après cette
période. Le passage à l’acte est postérieur. Entre-temps, on continue
d’obéir, de collaborer.
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Sur le demi-million d’ Allemands qui quittèrent le sol national entre le 30
janvier 1933 et 1945, 90% étaient juifs. L’émigration des juifs atteignit
son apogée après « la nuit de cristal » du 9 novembre 1938. Au début du
IIIe Reich, ce furent 30 000 à 40 000 opposants politiques qui durent fuir
en catastrophe leur pays pour échapper aux poursuites de la police et à
l’enfermement dans les nouveaux camps de concentration. Il s’agissait
surtout de représentants des partis et syndicats de gauche, communistes,
sociaux-démocrates et parfois chrétiens, auxquels il faut ajouter quelques
dissidents du parti nazi et de nombreux intellectuels juifs ou non.
Ces exilés avaient conscience de représenter « l’autre Allemagne » et se
considéraient comme partie intégrante de l’opposition à Hitler, certains
tentèrent de s’organiser afin de venir en aide à la résistance intérieure.
Celle-ci laminée, ils durent se contenter de maintenir dans de
nombreuses publications la tradition culturelle de l’Allemagne.
Bibliographie :
Die Presse
Im Frühling 1943 nähert sich die Schlacht um Stalingrad ihrem Ende. Das
hunderttausendfache Sterben nährt in vielen die Erkenntnis von der krankhaften
Obsession Hitlers, den Krieg um jeden Preis weiter zu führen. An der Münchener
Universität haben sich Studenten zusammen getan, um den Wahnsinn zu
bekämpfen. Sie nennen sich „Die weiße Rose“. In Flugblättern fordern sie zum
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Widerstand gegen das Nazi-Regime auf. Bei einer Flugblatt-Aktion auf dem
Gelände der Universität wird die junge Studentin Sophie Scholl zusammen mit
ihrem Bruder Hans verhaftet. Es folgen tagelange Verhöre durch die Gestapo….
Kritik: Das Martyrium von Hans und Sophie Scholl und den anderen Mitgliedern
der pazifistischen Widerstandsgruppe „Weiße Rose“ benutzt Regisseur Marc
Rothemund, um die Jahre des Nationalsozialismus und den Widerstand gegen das
Nazi-Regime aus der Sicht einer jungen Frau zu beleuchten. Rothemund hält sich
an historische Fakten und konzentriert sich auf die Psycho-Duelle zwischen den
Widerstandskämpfern und den Vernehmungsbeamten. Nach dem Fall der Mauer
1989 erhielt der Regisseur Zugang zu wichtigem Archivmaterial, insbesondere zu
den Original-Vernehmungsprotokollen der Geschwister Scholl. Gestützt auf
dieses Material, gibt Rothmund das Geschehen detailgenau wieder und zeigt uns
ein Kammerspiel von eindringlicher Intensität.
Rothemund zeigt Sophie Scholl nicht als Heilige, sondern als junge,
verantwortungsbewusste Frau, die das Leben liebt und dennoch nicht davor
zurück schreckt, bis zum äußersten zu gehen. Sophie Scholls Hinterlassenschaft
ist eine Herausforderung für die nachfolgenden Generationen, insbesondere für
die heutige Jugend und stellt zugleich jeden vor die Frage, wie er selbst sich
wohl unter ähnlichen Bedingungen verhalten würde. Die Konfrontation der
Studentin mit dem Nazi-Schergen (Alexander Held), der es Dank seiner blinden,
beflissenen Ergebenheit vom Nichts zur Gestapo-Vernehmungsbeamten gebracht
hat, hat nichts einseitiges, aber große Wirkungskraft.
Der Film erreicht ein hohes Niveau an emotionaler Intensität, nicht zuletzt
wegen der eindringlichen Darstellung der Sophie Scholl durch Julia Jentsch, die
wir noch weitaus oberflächlicher in Weingartners „Die fetten Jahre sind vorbei“
in Erinnerung haben. Einen wesentlichen Anteil trägt auch André Hennicke, der
den Präsidenten des Volksgerichtshofs, Dr. Roland Freisler so lebensnah
darstellt, dass uns bei seinem hasserfüllten Gebrüll das Blut in den Adern
gefriert. Rothemunds Film erreicht einen Grad an Emotionalität und Anspruch,
den nur wenige für sich in Anspruch nehmen können. „Sophie Scholl – Die letzten
Tage“ ist ein düsteres, bedrückendes Werk, durch das nur vereinzelt
Sonnenstrahlen ziehen, die Sophie Scholl, wie ein Geschenk entgegen nimmt –
eine Aufforderung, niemals aufzugeben.
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