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Le marché du travail après 45 ans :

un milieu en mutation

par

André Grenier
Économiste

Novembre 1999
Cette publication a été réalisée par
la Direction de la planification et de l’information sur le marché du travail
d’Emploi-Québec

Recherche et rédaction
André Grenier

Dépôt légal
Bibliothèque nationale du Québec, 1999
Bibliothèque nationale du Canada, 1999
ISBN 2-550-35276-9
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

TABLE DES MATIÈRES

LISTE DES GRAPHIQUES.............................................................................................IV


INTRODUCTION ............................................................................................................. 1
RÉSUMÉ ......................................................................................................................... 2
1. LA POPULATION ..................................................................................................... 9
2. LA POPULATION ACTIVE ..................................................................................... 17
2.1 LA POPULATION ACTIVE SELON LE SEXE..................................................... 20
2.2 QUELQUES COMPARAISONS INTERNATIONALES........................................ 24
3. L’EMPLOI ............................................................................................................... 27
3.1 L’EMPLOI SELON LE SEXE............................................................................... 31
3.2 LE TRAVAIL À TEMPS PARTIEL ....................................................................... 35
3.3 LES CATÉGORIES DE TRAVAILLEURS ........................................................... 37
3.4 LE CUMUL D’EMPLOIS...................................................................................... 40
3.5 LES HEURES TRAVAILLÉES ............................................................................ 42
3.6 LA PERMANENCE DE L’EMPLOI ...................................................................... 44
3.7 LA COUVERTURE SYNDICALE ........................................................................ 45
3.8 LA DURÉE DE L’EMPLOI ................................................................................... 46
3.9 L’EMPLOI SELON LES SECTEURS D’ACTIVITÉ .............................................. 48
3.10 L’EMPLOI SELON LES PROFESSIONS ........................................................ 51
3.11 LES SALAIRES DES EMPLOYÉS .................................................................. 55
4. LE CHÔMAGE........................................................................................................ 58
4.1 LE CHÔMAGE SELON LE SEXE ....................................................................... 61
4.2 LA DURÉE DU CHÔMAGE................................................................................. 63
4.3 RAISON DU CHÔMAGE OU DE L’INACTIVITÉ ................................................. 67
4.4 LA FRÉQUENCE DU CHÔMAGE....................................................................... 68
4.5 LE CHÔMAGE DANS QUELQUES PAYS DE L’OCDE...................................... 69
5. LE MARCHÉ DU TRAVAIL ET LA SCOLARITÉ..................................................... 72
5.1 LA POPULATION................................................................................................ 72
5.2 LA POPULATION ACTIVE ET L’EMPLOI ........................................................... 73
5.3 LA SCOLARITÉ ET LE CHÔMAGE .................................................................... 77
5.4 L’ACTIVITÉ ET LA SCOLARITÉ, COMPARAISONS INTERNATIONALES ....... 78
6. LE MARCHÉ DU TRAVAIL RÉGIONAL ................................................................. 81
6.1 LA POPULATION................................................................................................ 81
6.2 L’ACTIVITÉ ......................................................................................................... 83
6.3 LE CHÔMAGE .................................................................................................... 85
ANNEXE STATISTIQUE................................................................................................ 87
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................. 88
RÉFÉRENCES ............................................................................................................ 134

III
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 Population du Québec selon l’âge, 1971, 1978, 1988 et 1998 9


Graphique 2a Évolution de l’âge médian, 1971 à 1998 10
Graphique 2b Évolution de l’âge moyen, 1971 à 1998 10
Graphique 3 Population québécoise de 15 ans et plus selon le groupe d’âge
1971 à 2010 10
Graphique 4 Part de la population selon le groupe d’âge 11
Graphique 5a Population, variation annuelle 1990-2000 12
Graphique 5b Population, variation annuelle 2000-2010 12
Graphique 6 Population québécoise, taux de variation annuel 13
Graphique 7a Évolution de la population québécoise de 15 à 64 ans de
1976 à 1998 (1976=100) 14
Graphique 7b Évolution de la population canadienne de 15 à 64 ans de
1976 à 1998 (1976=100) 14
Graphique 8 Évolution de la part des personnes de 45 à 64 ans dans la
population québécoise d’âge actif de 1993 à 2008 15
Graphique 9 Pyramide des âges, Québec, 1996 16
Pyramide des âges, Québec, 2011 16
Graphique 10a Évolution de la population active québécoise de 1976 à 1998
(1976=100) 17
Graphique 10b Évolution de la population active canadienne de 1976 à 1998
(1976=100) 17
Graphique 11a Taux d’activité québécois selon le groupe d’âge, 1976 à 1998 18
Graphique 11b Taux d’activité canadien selon le groupe d’âge, 1976 à 1998 18
Graphique 12a Part des 45-64 ans dans la population active québécoise totale,
1976-1998 19
Graphique 12b Part des 45-64 ans dans la population active canadienne totale,
1976 à 1998 19
Graphique 13a Taux d’activité masculin au Québec, 1976 à 1998 20
Graphique 13b Taux d’activité masculin au Canada, 1976 à 1998 20
Graphique 14a Part des 45-64 ans dans la population active masculine québécoise
totale, 1976 à 1998 21
Graphique 14b Part des 45-64 ans dans la population active masculine canadienne
totale, 1976 à 1998 21
Graphique 15a Taux d’activité féminin au Québec, 1976 à 1998 22
Graphique 15b Taux d’activité féminin au Canada, 1976 à 1998 22
Graphique 16a Part des 45-64 ans dans la population active féminine québécoise
totale, 1976 à 1998 23
Graphique 16b Part des 45-64 ans dans la population active féminine canadienne
totale, 1976 à 1998 23
Graphique 17 Taux d’activité des 55-64 ans dans certains pays de l’OCDE, 1997 25
Graphique 18a Évolution de l’emploi québécois de 1976 à 1998 (1976=100) 27
Graphique 18b Évolution de l’emploi canadien de 1976 à 1998 (1976=100) 27
Graphique 19a Taux d’emploi québécois selon le groupe d’âge, 1976 à 1998 28
Graphique 19b Taux d’emploi canadien selon le groupe d’âge, 1976 à 1998 28
Graphique 20a Part des 45-64 ans dans l’emploi québécois total, 1976 à 1998 30

IV
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Graphique 20b Part des 45-64 ans dans l’emploi canadien total, 1976 à 1998 30
Graphique 21a Taux d’emploi masculin au Québec, 1976 à 1998 31
Graphique 21b Taux d’emploi masculin au Canada, 1976 à 1998 31
Graphique 22a Taux d’emploi féminin au Québec, 1976 à 1998 32
Graphique 22b Taux d’emploi féminin au Canada, 1976 à 1998 32
Graphique 23a Part des 45-64 ans dans l’emploi masculin québécois total,
1976 à 1998 33
Graphique 23b Part des 45-64 ans dans l’emploi masculin canadien total,
1976 à 1998 33
Graphique 24a Part des 45-64 ans dans l’emploi féminin québécois total,
1976 à 1998 33
Graphique 24b Part des 45-64 ans dans l’emploi féminin canadien total,
1976 à 1998 33
Graphique 25a Part de l’emploi féminin dans l’emploi total au Québec
selon le groupe d’âge, 1976 à 1998 34
Graphique 25b Part de l’emploi féminin dans l’emploi total au Canada
selon le groupe d’âge, 1976 à 1998 34
Graphique 26a Part de l’emploi à temps partiel au Québec, 1976 à 1998 35
Graphique 26b Part de l’emploi à temps partiel au Canada, 1976 à 1998 35
Graphique 27a Part du travail à temps partiel au Québec chez les 45-64 ans
selon le sexe, 1976 à 1998 36
Graphique 27b Part du travail à temps partiel au Canada chez les 45-64 ans
selon le sexe, 1976 à 1998 36
Graphique 28a Part du travail à temps partiel involontaire au Québec,
1976 à 1995 37
Graphique 28b Part du travail à temps partiel involontaire au Canada,
1976 à 1995 37
Graphique 29a Part des travailleurs indépendants de 45 à 64 ans au Québec
selon la catégorie, 1987 à 1998 38
Graphique 29b Part des travailleurs indépendants de 45 à 64 ans au Canada
selon la catégorie, 1987 à 1998 38
Graphique 30a Emploi selon la catégorie de travailleurs et le groupe d’âge
au Québec, 1998 39
Graphique 30b Emploi selon la catégorie de travailleurs et le groupe d’âge
au Canada, 1998 39
Graphique 31a Cumul d’emplois en pourcentage des personnes occupées au Québec,
1987 à 1998 41
Graphique 31b Cumul d’emplois en pourcentage des personnes occupées au Canada,
1987 à 1998 41
Graphique 32a Cumul d’emplois en pourcentage des hommes occupés au Québec,
1987 à 1998 41
Graphique 32b Cumul d’emplois en pourcentage des femmes occupées au Québec,
1987 à 1998 41
Graphique 33a Heures hebdomadaires habituellement travaillées au Québec
à l’emploi principal, 1976 à 1998 42
Graphique 33b Heures hebdomadaires habituellement travaillées au Canada
à l’emploi principal, 1976 à 1998 42
Graphique 34a Heures hebdomadaires habituellement travaillées au Québec
à l’emploi principal selon le sexe, 1976 à 1998 43
Graphique 34b Heures hebdomadaires habituellement travaillées au Canada
à l’emploi principal selon le sexe, 1976 à 1998 43

V
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Graphique 35a Part d’employés temporaires selon le sexe et l’âge au Québec,


1998 44
Graphique 35b Part d’employés temporaires selon le sexe et l’âge au Canada,
1998 44
Graphique 36a Taux de couverture syndicale des employés selon l’âge et
le sexe au Québec, 1998 45
Graphique 36b Taux de couverture syndicale des employés selon l’âge et
le sexe au Canada, 1998 45
Graphique 37a Durée de l’emploi selon le sexe au Québec, 1976 à 1998 47
Graphique 37b Durée de l’emploi selon le sexe au Canada, 1976 à 1998 47
Graphique 38a Répartition des personnes occupées selon la durée de l’emploi
au Québec, 1998 48
Graphique 38b Répartition des personnes occupées selon la durée de l’emploi
au Canada, 1998 48
Graphique 39a Emploi sectoriel masculin chez les 45-54 ans, 1998 50
Graphique 39b Emploi sectoriel masculin chez les 55-64 ans, 1998 50
Graphique 39c Emploi sectoriel féminin chez les 45-54 ans, 1998 50
Graphique 39d Emploi sectoriel féminin chez les 55-64 ans, 1998 50
Graphique 40 Répartition de l’emploi selon les groupes professionnels
au Québec, 1998 51
Graphique 41 Répartition de l’emploi selon les groupes professionnels et le sexe
au Québec, 1998 53
Graphique 42a Salaire hebdomadaire moyen des employés au Québec, 1998 55
Graphique 42b Salaire hebdomadaire moyen des employés à plein temps
au Québec, 1998 55
Graphique 43a Salaire horaire moyen des employés au Québec, 1998 56
Graphique 43b Salaire horaire moyen des employés à plein temps au Québec,
1998 56
Graphique 43c Salaire horaire moyen des employés à temps partiel au Québec,
1998 56
Graphique 44a Évolution du chômage au Québec, 1976 à 1998 58
Graphique 44b Évolution du chômage au Canada, 1976 à 1998 58
Graphique 45a Part des 45-64 ans dans le chômage total au Québec, 1976 à 1998 59
Graphique 45b Part des 45-64 ans dans le chômage total au Canada, 1976 à 1998 59
Graphique 46a Taux de chômage selon le groupe d’âge au Québec, 1976 à 1998 60
Graphique 46b Taux de chômage selon le groupe d’âge au Canada, 1976 à 1998 60
Graphique 47a Taux de chômage masculin selon le groupe d’âge au Québec,
1976 à 1998 62
Graphique 47b Taux de chômage féminin selon le groupe d’âge au Québec,
1976 à 1998 62
Graphique 47c Taux de chômage masculin selon le groupe d’âge au Canada,
1976 à 1998 62
Graphique 47d Taux de chômage féminin selon le groupe d’âge au Canada,
1976 à 1998 62
Graphique 48a Part du chômage de longue durée dans le chômage total au
Québec, 1976 à 1998 64
Graphique 48b Part du chômage de longue durée dans le chômage total au
Canada, 1976 à 1998 64
Graphique 49a Taux de chômage de longue durée au Québec, 1976 à 1998 65
Graphique 49b Taux de chômage de longue durée au Canada, 1976 à 1998 65
Graphique 50a Durée moyenne du chômage au Québec, 1976 à 1998 66

VI
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Graphique 50b Durée moyenne du chômage au Canada, 1976 à 1998 66


Graphique 51a Québécois devenus chômeurs au cours de l’année en proportion
de la population active, 1976 à 1998 69
Graphique 51b Canadiens devenus chômeurs au cours de l’année en proportion
de la population active, 1976 à 1998 69
Graphique 52 Taux de chômage total et des 55-64 ans dans certains pays
de l’OCDE, 1997 70
Graphique 53a Part de la population de 45 à 64 ans selon la scolarité au Québec,
1990 à 1998 72
Graphique 53b Part de la population de 45 à 64 ans selon la scolarité au Canada,
1990 à 1998 72
Graphique 54a Part de la population active de 45 à 64 ans selon la scolarité au
Québec, 1990 à 1998 73
Graphique 54b Part de la population active de 45 à 64 ans selon la scolarité au
Canada, 1990 à 1998 73
Graphique 55a Part des personnes occupées de 45 à 64 ans selon la scolarité
au Québec, 1990 à 1998 74
Graphique 55b Part des personnes occupées de 45 à 64 ans selon la scolarité
au Canada, 1990 à 1998 74
Graphique 56a Taux d’activité des 45-64 ans selon la scolarité au Québec,
1990 et 1998 75
Graphique 56b Taux d’emploi des 45-64 ans selon la scolarité au Québec,
1990 et 1998 75
Graphique 57a Taux d’activité des 45-64 ans selon la scolarité au Canada,
1990 et 1998 76
Graphique 57b Taux d’emploi des 45-64 ans selon la scolarité au Canada,
1990 et 1998 76
Graphique 58 Taux de chômage des 45-64 ans selon la scolarité au Québec,
1990 et 1998 77
Graphique 59 Taux de chômage des 45-64 ans selon la scolarité au Canada,
1990 et 1998 78
Graphique 60 Répartition de la population active de 45 à 64 ans selon le niveau
d’instruction, 1995 79
Graphique 61 Part de personnes âgées dans la population régionale, 1996 81
Graphique 62 Part des 45-64 dans la population régionale d’âge actif, 1996 82
Graphique 63 Taux d’activité régional des 45-64 ans, 1987 et 1998 84
Graphique 64 Taux de chômage régional, 1998 85

VII
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

INTRODUCTION

Le marché du travail québécois a connu de profondes transformations au cours des


dernières décennies avec l’arrivée massive des baby boomers et des femmes sur le
marché du travail. Aujourd’hui, les jeunes qui atteignent l’âge où l’on intègre le marché
du travail sont beaucoup moins nombreux qu’auparavant et l’accroissement du taux
d’activité des femmes a ralenti. Par ailleurs, le nombre de personnes qui prendront leur
retraite va bientôt faire un bond important avec le vieillissement des baby boomers. En
outre, les emplois qui se créent requièrent beaucoup plus souvent une solide formation.

Les mutations que vit ou est appelé à vivre à courte échéance le marché du travail
confrontent les intervenants à de nouveaux défis. Si la création d’emplois demeure
toujours un enjeu majeur en raison de la persistance d’un chômage élevé, l’adaptation
de la main-d’œuvre aux exigences actuelles et futures du marché du travail devient un
enjeu de plus en plus stratégique.

Le vieillissement de la main-d’œuvre pose également la question du sort réservé aux


travailleurs plus âgés. Doit-on favoriser chez eux une retraite hâtive pour faire de la
place aux jeunes ou plutôt faire en sorte qu’ils puissent s’adapter aux besoins
changeants du marché du travail afin de demeurer actifs plus longtemps? Le
vieillissement de la population aura pour conséquence que la société comptera une part
croissante de retraités qui compteront sur moins de gens d’âge actif pour assurer la
production de la richesse collective.

Les problèmes auxquels est confronté le Québec ne lui sont pas propres. Ils sont
partagés, à des degrés divers, par l’ensemble des pays développés. Les réponses que
ces pays apportent aux problèmes des travailleurs âgés diffèrent souvent grandement.

La présente étude n’a pas pour objet de définir des orientations à privilégier. Elle vise à
fournir aux intervenants qui seront appelés à exprimer des choix ou prendre des
décisions touchant les travailleurs plus âgés (actuels et futurs) une information aussi
complète que possible sur le marché du travail, les tendances passées et celles qui se
dessinent ainsi que l’évolution de la place qu’y occupent les personnes de 45 ans et
plus.

1
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

RÉSUMÉ

La population

La population québécoise vieillit plus rapidement que la population canadienne,


vraisemblablement en partie à cause d’un bilan migratoire plus faible. La part de la
population plus âgée connaîtra en outre une accélération marquée au cours des
prochaines années. La proportion des personnes de 45 ans et plus y est légèrement
plus élevée qu’au Canada et aux États-Unis, mais plus faible qu’en Europe et au Japon.

Le vieillissement de la population, au Québec comme ailleurs dans les pays


industrialisés, s’accompagne d’un ralentissement notable de la croissance
démographique. En ce qui a trait à la population d’âge actif, le déclin de la population de
15 à 44 ans a déjà commencé tandis qu’on observe une accélération de la croissance
de celle de 45 à 64 ans, croissance qui se poursuivra au cours de la prochaine
décennie. Ce groupe, qui comptait pour à peine plus du quart de la population de 15 à
64 ans il y a une vingtaine d’années, en représente maintenant plus du tiers et la
tendance se poursuit. Selon un récent scénario du BSQ, le même groupe formera plus
des deux cinquièmes de la population d’âge actif en 2008 et près de un cinquième aura
plus de 55 ans.

La population active

Malgré un certain essoufflement au cours des années 1990, la population active


québécoise de moins de 65 ans s’est accrue, depuis 1976, à un rythme presque deux
fois supérieur (33,1 %) à celui de la population d’âge actif (18,3 %). La population active
de 45 à 64 ans a augmenté encore plus rapidement (63,3 %), cette progression étant
jusqu’à maintenant imputable essentiellement aux 45-54 ans. En 22 ans, la part de
personnes actives dans la population de 45 à 54 ans est passée de moins des deux
tiers à près des quatre cinquièmes, tandis que chez les 55-64 ans, cette proportion a
reculé de près de la moitié à tout juste un peu plus de deux sur cinq. Le décrochage du
marché du travail des 55-64 ans a été moins prononcé dans l’ensemble du Canada que
chez les Québécois. Ce recul semble toutefois s’être arrêté au cours de la présente
décennie, tant au Canada qu’au Québec.

La part de la population active de 45 à 64 ans, qui était du quart en 1976 et qui a


légèrement reculé jusqu’au milieu des années 1980, s’est accrue au Québec depuis
pour atteindre 30 %, progression entièrement imputable aux 45-54 ans. L’augmentation
du poids relatif des 45-64 ans a été légèrement moins prononcée au Canada. Quant
aux personnes de 65 ans et plus, leur présence sur le marché du travail est négligeable.

L’évolution du marché du travail chez les 45-64 ans a été fort contrastée selon le sexe.
Depuis 1976, le taux d’activité des hommes de ce groupe d’âge a reculé de 84 % à
74,5 %. Le déclin a été particulièrement marqué chez les hommes de 55 à 64 ans dont
les trois quarts étaient présents sur le marché du travail en 1976 contre à peine plus de

2
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

la moitié en 1998. Pendant cette période, le taux d’activité des femmes de 45 à 64 ans
est passé du tiers à plus de la moitié. Ce gain est à mettre au compte des femmes de 45
à 54 ans dont le taux d’activité a gagné près de 30 points de pourcentage, pour
s’approcher de 70 %, pendant que le taux d’activité de celles de 55 à 64 ans ne
progressait que de 24,5 % à 30,7 %.

L’attachement au marché du travail des personnes de 55 à 64 ans diffère


considérablement selon les pays. Leur taux d’activité variait en 1997 de plus des deux
tiers en Suède, en Norvège et au Japon à 30 % ou moins en Italie et en Autriche. Le
Canada se situait au milieu du peloton, à un peu moins de 50 %, tandis que le Québec
était légèrement en retrait. On constate que, parmi les pays reconnus pour l’importance
de l’État providence, celui-ci s’exprime de façon contrastée selon les pays. On ne peut
non plus établir de parallèle entre le niveau d’attachement au marché du travail des
personnes de ce groupe d’âge et le taux de chômage.

L’emploi

L’emploi des Québécois de 45 à 64 ans a progressé légèrement moins vite que la


population active. Il a stagné de 1976 jusqu’au milieu des années 1980, avant de
connaître une croissance soutenue qui se poursuit toujours. Jusqu’à tout récemment,
les gains d’emplois étaient attribuables essentiellement aux 45-54 ans. Une timide
reprise semble toutefois se manifester chez les 55-64 ans depuis 1997.

Le taux d’emploi des 45-64 ans, qui a peu bougé jusqu’en 1993 alors qu’il s’élevait à
54,7 %, a connu un redressement depuis pour atteindre un sommet de 58,5 % en 1998.
Il a gagné 11 points de pourcentage en 22 ans chez les 45-54 ans pendant qu’il se
contractait de plus de 8 points chez les 55-64 ans. Le taux d’emploi selon le sexe a lui
aussi évolué en parallèle avec le taux d’activité. Parmi les 45-64 ans, il s’est contracté
de plus de 11 points chez les hommes alors qu’il progressait de plus de 18 points chez
les femmes.

Le retard du taux d’emploi des Québécois de 45 à 64 ans au regard de la moyenne


canadienne a peu varié avec les années. Il était de 5,5 points de pourcentage en 1998.
Il s’avérait moins élevé chez les 45-54 ans et plus élevé chez les 55-64 ans.

La part des emplois occupés par des personnes de 45 à 64 ans est passée du quart en
1976 à un peu plus de trois emplois sur dix en 1998. Les 45-54 ans étaient alors trois
fois plus nombreux que les 55-64 ans à occuper un emploi. Par ailleurs, moins de 30 %
des emplois détenus par des personnes de 45 à 64 ans en 1976 l’étaient par des
femmes. Cette proportion atteignait 42,4 % en 1998. Au Canada, elle était de 43,9 %.

Depuis 1976, près de la moitié des emplois créés au Québec s’identifiaient à des postes
à temps partiel, faisant passer la part de ceux-ci de 9 % à 17,5 % de l’emploi total. Cette
proportion atteignait 13,7 % chez les 45-64 ans, soit 12,1 % chez les 45-54 ans et
18,1 % chez les 55-64 ans. La part du temps partiel est passée de 1,7 % en 1976 à
6,1 % en 1998 chez les hommes de 45 à 64 ans et de 18,4 % à 24 % chez les femmes
du même groupe d’âge. Bien que l’écart ait diminué, le temps partiel a toujours été plus

3
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

répandu au Canada qu’au Québec. Le temps partiel n’est cependant pas toujours
librement consenti. En 1976, le temps partiel involontaire était le fait d’un travailleur
québécois de 45 à 64 ans à temps partiel sur huit. Cette part a grimpé à deux sur cinq
en 1995. La part du temps partiel involontaire est moins élevée au Canada, soit un peu
moins du tiers chez les 45-64 ans en 1995.

Contrairement à une opinion largement répandue, le travail indépendant (ou autonome)


n’est pas l’affaire des plus jeunes (à peine 4 % chez les 20-24 ans), mais des
travailleurs plus âgés. C’était le fait d’un travailleur de 45 à 64 ans sur cinq, proportion
qui atteignait un sur quatre chez les 55-64 ans. Ce sont les travailleurs indépendants
sans aide rémunérée qui sont responsables de la croissance observée du travail
indépendant depuis 1987. Ce type de travail est un peu plus répandu au Canada,
essentiellement en raison d’une plus forte proportion de travailleurs indépendants sans
aide rémunérée. Le travail indépendant est en outre davantage une affaire d’hommes,
touchant le quart de ceux de 45 à 64 ans en 1998 contre 15 % des femmes.

Le cumul d’emplois, quant à lui, est un phénomène marginal et ne concernait que 2,4 %
des personnes occupées de 45 à 64 ans au Québec en 1998. Cette proportion était
légèrement plus élevée dans le reste du Canada.

La durée de la semaine de travail des 45-64 ans, un peu plus longue que la semaine
moyenne des travailleurs de 15 ans et plus, a diminué de près de trois heures depuis
1976. Une des raisons majeures de cette contraction est la part grandissante du travail
à temps partiel. La durée de la semaine de travail des 45-64 ans travaillant à plein
temps a en effet diminué beaucoup plus modestement. Les 45-54 ans travaillaient plus
longtemps (38 heures par semaine) que les 55-64 ans (37,1 heures). La durée de la
semaine de travail des hommes de 45 à 64 ans, de 40,8 heures, était de 7,2 heures plus
longue que celle des femmes.

La grande majorité des employés de 45 à 64 ans occupent au Québec un emploi


permanent. En 1998, 8,5 % n’avaient qu’un emploi temporaire, contre 10,2 % pour
l’ensemble des employés de 25 ans et plus. La précarité est plus élevée chez les 55-64
ans, avec 9,8 % d’employés temporaires, que chez les 45-54 ans, dont 8,1 %
occupaient un emploi temporaire. Les femmes de 45 à 64 ans (9,8 %) étaient plus
exposées que les hommes (7,4 %) à occuper un tel emploi. La part d’emplois
temporaires était un peu moins répandue au Canada.

La moitié des employés de 45 à 64 ans étaient en 1998 couverts par un syndicat. Cette
couverture était nettement plus élevée chez les 45-54 ans (52,4 %) que parmi les 55-64
ans (41,1 %). Les hommes de 45 à 64 ans (52,7 %) bénéficiaient davantage que les
femmes (46 %) d’une couverture syndicale. La couverture syndicale était plus faible au
Canada, ne touchant que 44,4 % des employés de 45 à 64 ans.

L’ancienneté des hommes dans leur emploi est plus grande que celle des femmes, tout
comme cette ancienneté est plus élevée parmi les 55-64 ans que chez les 45-54 ans.
Toutefois, tant l’écart entre les sexes que celui entre les deux groupes d’âge se sont
amenuisés avec le temps. Par ailleurs, la durée d’un même emploi est légèrement plus

4
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

élevée au Québec qu’au Canada, en particulier chez les 45-54 ans, ce qui pourrait être
une indication d’une moins grande mobilité professionnelle des Québécois. On note
également que, chez les 45-64 ans, une personne sur dix au Québec occupe son
emploi actuel depuis moins d’un an.

Le quart des personnes occupées de 45 à 64 ans détenaient en 1998 un emploi dans le


secteur public, contre le cinquième de l’ensemble des travailleurs de 15 ans et plus. Les
45-54 ans (27,9 %) étaient beaucoup plus présents que leurs aînés (15,9 %) dans ce
secteur. Les femmes y étaient largement plus présentes que les hommes malgré une
plus faible représentation dans l’administration publique. La part des emplois occupés
dans la production de biens était au-delà de deux fois plus importante chez les hommes
(plus du tiers) que chez les femmes (un emploi sur six). Les femmes étaient beaucoup
mieux représentées dans les industries des services. Chez les 45-54 ans, elles
occupaient quatre emplois sur cinq des personnes de leur groupe d’âge dans la santé et
l’assistance sociale, plus des deux tiers dans les services financiers et les assurances et
environ trois emplois sur cinq dans l’hébergement et la restauration ainsi que dans
l’enseignement. On observe peu de différences dans la composition sectorielle de
l’emploi des 45-64 ans entre le Québec et le Canada.

La répartition de l’emploi selon les groupes professionnels met en évidence des


différences importantes entre les personnes occupées de 45 à 54 ans et celles de 55 à
64 ans. Près du quart des premières occupaient en 1998 des emplois de niveau
professionnel ou technique contre seulement une sur six chez les secondes. Les 45-54
ans étaient également davantage représentées dans les emplois de direction et
d’administration. Ces deux groupes professionnels sont ceux qui ont enregistré la plus
forte croissance de l’emploi depuis 1987. Les 55-64 ans étaient aussi faiblement
représentés dans les emplois du travail de bureau. On les retrouvait en plus forte
proportion, entre autres, dans les emplois de la transformation, l’usinage et la
fabrication, des services, de la vente ainsi que de l’exploitation des transports et les
autres métiers liés au travail manuel.

Des différences importantes sont également observées selon le sexe. Les hommes de
45 à 64 ans étaient plus présents que les femmes en 1998 dans les professions de
direction et d’administration, mais l’écart tend à se réduire avec les années. Ils étaient
également présents en plus grande proportion dans les métiers liés au travail manuel.
Les femmes dominaient par ailleurs nettement dans les emplois professionnels et
techniques, le travail de bureau et les emplois des services.

Les travailleurs de 45 à 64 ans gagnaient en 1998 un salaire hebdomadaire (658 $) plus


élevé que la moyenne (559 $). Ce salaire était toutefois plus élevé chez les 45-54 ans
(672 $) que chez les 55-64 ans (612 $). Les hommes de 45 à 64 ans touchaient un
salaire (778 $) supérieur à celui des femmes du même groupe d’âge (513 $). Les écarts
salariaux selon l’âge ou le sexe ne s’expliquent qu’en partie par la plus ou moins longue
durée de la semaine de travail. L’examen du salaire horaire des employés à plein temps
montre en effet un déficit de 22 % entre celui des femmes et celui des hommes de 45 à
64 ans.

5
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Le chômage

En 1976, moins de un chômeur québécois sur six était âgé entre 45 et 64 ans. En 1998,
c’était un sur quatre, soit près de 100 000. Le taux de chômage des 45-64 ans était de
5,6 % en 1976, soit plus de 3 points de pourcentage de moins que la moyenne
québécoise. En 1998, à 8,6 %, l’écart avec le taux de chômage moyen était réduit à
moins de 2 points. Le taux de chômage des 45-54 ans et celui des 55-64 ans, qui ont
longtemps été comparables, tendent à se différencier depuis la récession du début des
années 1990. En 1998, le taux des 45-54 ans était de 8 % tandis que celui des 55-64
ans atteignait 10,3 %, un taux comparable à celui de l’ensemble des 15 ans et plus, qui
était de 10,4 %. Le taux de chômage des 55-64 ans était sensiblement plus faible au
Canada, à 6,9 %. Par ailleurs, contrairement à ce qui est observé dans la population
active en général depuis le début de la décennie, le taux de chômage féminin est
demeuré plus élevé que le taux masculin chez les 45-64 ans. Ces taux étaient
respectivement de 9 % et 8,3 % en 1998.

Malgré un important redressement au cours des deux dernières années, le chômage de


longue durée (un an et plus), qui touchait seulement une personne sur dix-sept chez les
chômeurs québécois de 45 à 64 ans en 1976, en visait un sur six en 1998. Chez les
55-64 ans, un chômeur sur cinq était dans cette situation. Au milieu de la décennie,
c’était près du tiers de ces derniers qui cherchaient un emploi depuis plus d’un an.
L’incidence du chômage de longue durée est également plus grande chez les hommes.
Parmi les 45-64 ans, c’était en 1998 le cas d’un chômeur sur cinq contre une chômeuse
sur sept. Au cours de la même année, 1,5 % de la population active québécoise de 45 à
64 ans était à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an contre 1 % au Canada.

Chez les personnes inactives de 45 à 64 ans, plus de 30 000 se sont retirées du marché
du travail à la suite de la perte de leur emploi au cours de la dernière année, dont près
des trois cinquièmes n’avaient pas 55 ans. Ce chiffre ne comprend pas les personnes
qui ont fini par abandonner leurs démarches après avoir tenté en vain pendant plus d’un
an de réintégrer le marché du travail.

Le nombre d’entrées au chômage, qui était d’environ 1,4 million au Québec en 1998,
correspondait à 40 % de la population active. Chez les 45-64 ans, les 300 000 entrées
au chômage représentaient le quart de la population active de ce groupe d’âge, contre
le cinquième dans la seconde moitié des années 1980. Chez les 55-64 ans, le nombre
d’entrées au chômage équivalait en 1998 à 27 % des personnes de ce groupe
présentes sur le marché du travail. Un tel niveau est préoccupant si l’on considère la
plus grande difficulté des personnes de ce groupe à réintégrer le marché du travail.

En comparaison de onze pays industrialisés dont ceux du G7, le Québec arrivait en


1997 à l’avant-dernier rang chez les 55-64 ans en ce qui a trait au taux de chômage, à
10,2 %, devant l’Allemagne (14,5 %). Même la France et l’Italie, où le taux de chômage
total était plus élevé qu’au Québec, faisaient nettement meilleure figure parmi les
personnes de ce groupe d’âge. On notera toutefois que, dans ces deux pays, le taux
d’activité de ces personnes est très bas. C’est en Norvège que le taux de chômage des
55-64 ans était le plus bas, à 2 %, suivie des États-Unis et du Japon.

6
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

La scolarité

La part de la population québécoise de 45 à 64 ans sous-scolarisée, celle qui n’avait


pas complété d’études secondaires, est passée de 56,7 % en 1990 à 37,1 % en 1998.
La moitié des 55-64 ans étaient sous-scolarisés contre 28,9 % des 45-54 ans. Par
ailleurs, le tiers des 55-64 ans et la moitié des 45-54 ans avaient au moins un certificat
ou un diplôme d’études postsecondaires. Contrairement à ce qu’on observe chez les
nouvelles générations, les femmes de 45 à 64 ans sont moins scolarisées que leurs
homologues masculins. Chez les premières, 39,6 % étaient sous-scolarisées en 1998
contre 34,7 % des hommes.

La participation au marché du travail est en relation étroite avec la scolarité. Les


personnes sous-scolarisées de 45 à 64 ans, même si elles représentaient 37,1 % de la
population de ce groupe d’âge, ne comptaient que pour 28,3 % de la population active
et 27,2 % des personnes occupées de ce groupe. Le taux d’activité des moins
scolarisés, ceux ayant huit années d’études ou moins, était en 1998 à peine la moitié de
celui des diplômés universitaires de ce groupe d’âge, soit 42,9 % contre 81 %. Au
Canada, les taux d’activité et d’emploi des 45-64 ans étaient plus élevés qu’au Québec,
mais l’écart a diminué depuis 1990. Selon le niveau de scolarité, les taux étaient
comparables chez les 45-54 ans, mais un écart subsistait chez les 55-64 ans.

Une hausse du taux de chômage a été observée pour presque tous les niveaux de
scolarité au cours des années 1990 parmi les 45-64 ans. Néanmoins, il existait toujours
en 1998 une relation étroite entre le chômage et la faible scolarité. Le taux de chômage
variait alors de 4,5 % chez les diplômés d’université à 12,2 % chez les personnes ayant
complété 8 ans d’études ou moins. Les sous-scolarisés ont été également plus
durement touchés que les autres par la récession du début de la présente décennie.

Comparé à dix pays développés, le Québec arrivait au quatrième rang sur onze en 1995
pour le pourcentage d’universitaires dans sa population active de 45 à 64 ans, avec
17,5 %, tout juste derrière le Canada. Il surpassait largement des pays comme le
Royaume-Uni (11,2 %), la France (11,1 %), l’Italie (10,9 %) et l’Autriche (6,8 %). Le
Québec faisait cependant moins bonne figure quant au pourcentage de personnes
sous-scolarisées, où il ne se classait que septième.

Les régions

Les régions administratives comportant la plus forte proportion de personnes âgées


étaient, en 1996, celles de Montréal et de la Mauricie, où le quart de la population avait
55 ans et plus. À l’opposé, cette proportion était inférieure à 10 % dans la région du
Nord-du-Québec et d’une personne sur six dans celles de la Côte-Nord, de l’Outaouais,
de l’Abitibi-Témiscamingue et de Lanaudière.

En ne prenant en compte que la population d’âge actif, c’est en Mauricie que les 45-64
ans représentaient la part la plus importante de ce bassin de personnes, soit plus de
35 %, suivie de Laval et Québec, Montréal n’arrivant qu’au septième rang. C’est dans le

7
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Nord-du-Québec que cette proportion était la plus faible, suivi de l’Abitibi-


Témiscamingue, l’Outaouais et la Côte-Nord.

Par ailleurs, c’est surtout dans les régions administratives de la grande région
montréalaise que le taux d’activité des personnes de 45 à 64 ans était le plus élevé en
1998. Ce taux atteignait 67,4 % dans la région métropolitaine de recensement de
Montréal contre 64 % dans l’ensemble du Québec. Il n’était que de 50,2 % en
Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine. Les femmes de ce groupe d’âge étaient aussi plus
présentes sur le marché montréalais et des environs. En Gaspésie—Îles-de-la-
Madeleine, au Saguenay—Lac-Saint-Jean et en Mauricie, à peine deux femmes sur
cinq de ce groupe faisaient partie de la population active. C’est dans les régions de la
Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, du Saguenay—Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord et
du Nord-du-Québec que l’attachement des personnes de 55 à 64 ans était le plus faible
avec seulement trois personnes sur dix présentes sur le marché du travail.

L’attachement au marché du travail étant influencé par les perspectives d’emploi, on ne


sera pas étonné de constater que c’est dans la région administrative de la Gaspésie—
Îles-de-la-Madeleine que sévissait, en 1998, le taux de chômage le plus élevé chez les
45-64 ans, dépassant 20 %. À l’opposé, les deux régions où le taux d’activité des
personnes de ce groupe d’âge était le plus élevé se retrouvaient parmi les trois où le
taux de chômage de ces personnes était le plus bas.

8
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

1. LA POPULATION

La population du Québec vieillit. La cohorte de ceux et celles qu’on a appelé les baby
boomers, nés entre 1946 et 1965, a cette année entre 34 et 53 ans. La part de la
population plus âgée augmente déjà régulièrement, mais elle connaîtra une accélération
marquée de sa croissance quand les premiers baby boomers rejoindront ce groupe de
la population.

Graphique 1

Population du Québec selon l'âge,


1971, 1978, 1988 et 1998
150 000

100 000

50 000

âge

1971 1978 1988 1998

Source : Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles 1998.

Au début des années 1970, les plus vieux baby boomers avaient tout juste 25 ans et la
grande majorité d’entre eux n’avaient pas atteint la vingtaine. Le déplacement de cette
cohorte avec les années fait qu’aujourd’hui la plus forte concentration de population se
situe au tournant de la quarantaine, en même temps qu’on observe une nette
augmentation de la population dans la cinquantaine depuis une dizaine d’années.

L’allongement de l’espérance de vie et la chute de la natalité contribuent à un


vieillissement constant de la société québécoise. Celle-ci vieillit d’ailleurs un peu plus
rapidement que la société canadienne. En 1971, la population québécoise était plus
jeune que la population canadienne. À l’époque, l’âge médian1 de la population
québécoise était de 25,6 ans et celui de la population canadienne, de 26,2 ans. L’an
dernier, il était passé à 37,1 ans au Québec et à 36 ans au Canada2. C’est en 1978 que
le Québec a rattrapé le Canada à ce chapitre. De même, l’âge moyen est passé au
cours de la même période de 29,9 à 37,4 ans au Québec et de 30,7 à 36,7 ans au
Canada. La population du Québec a vieilli en moyenne de 7,5 ans depuis 1971 pendant
que la population canadienne vieillissait de 6 ans.

1
L’âge médian est celui qui partage en deux parties égales la population selon l’âge.
2 o
Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles 1998, cat. n 91-213-XPB, mars 1999.

9
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Si la chute de la natalité à la suite du baby boom est une cause majeure du


vieillissement de la population, le fait que ce vieillissement soit plus rapide au Québec
trouve vraisemblablement sa principale explication dans sa plus faible immigration. Les
immigrants sont en général plus jeunes que la moyenne de la population. Non
seulement le Québec attire, en proportion de sa population, moins d’immigrants
internationaux que le Canada, mais il connaît en outre une migration interprovinciale
négative.

Graphique 2a Graphique 2b
Évolution de l'âge médian, 1971 à 1998 Évolution de l'âge moyen, 1971 à 1998

38 38
37
36
36
34 35
32 Québec 34 Québec
33
30 Canada 32 Canada
28 31
30
26
29
24 28

Source : Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles 1998.

Ce vieillissement s’est caractérisé à la fois par un rétrécissement des groupes d’âge les
plus jeunes et par un accroissement des groupes plus âgés. Selon les projections du
Bureau de la statistique du Québec3, la population de moins de 35 ans devrait se
stabiliser sous peu, tandis que celle de 35 à 44 ans déclinerait et que celles de 45 à 54
ans, de 55 à 64 ans et de 65 ans et plus poursuivraient leur croissance.

Graphique 3

Population québécoise de 15 ans et plus selon le


groupe d'âge, 1971 à 2010

6 000 000
5 000 000 65+
4 000 000 55-64
3 000 000 45-54
2 000 000 35-44
1 000 000 25-34
0 15-24

Sources : 1971-1996, Statistique Canada, Statistiques démographiques


annuelles 1998; 1997-2010, Bureau de la statistique du Québec,
Perspectives démographiques du Québec, 1996-2051, scénario de
référence.

3 er
Depuis le 1 avril 1999, le BSQ est devenu l’Institut de la statistique du Québec.

10
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Malgré le glissement observé vers les groupes plus âgés, la composition de la


population québécoise selon le groupe d’âge demeure encore relativement voisine de
celles observées ailleurs en Amérique du Nord. D’après les plus récentes estimations,
36 % de la population québécoise avait 45 ans et plus. Cette proportion était de 34,5 %
au Canada et de 33,9 % aux États-Unis. Le vieillissement de la société est plus marqué
en Europe et au Japon. Ainsi, la proportion de la population qui avait 45 ans et plus
atteignait 37,6 % en France, 37,4 % au Royaume-Uni, 41,3 % en Allemagne et 44,5 %
au Japon. La part des personnes de 65 ans et plus est nettement plus grande en
Europe et au Japon, où elle varie de 15,7 % à 16,2 % de la population totale, alors
qu’en Amérique du Nord, cette proportion oscille entre 12,3 % et 12,7 %. Par ailleurs, en
ce qui regarde les personnes de 45 à 64 ans, C’est uniquement en Allemagne (25,5 %)
et au Japon (28,3 %) que ce groupe d’âge est plus important qu’au Québec.

Graphique 4

Part de la population selon le groupe d'âge

100
80 65 et plus
60 45-64
40 15-44
20 0-14
0

er er
Québec, Canada et États-Unis : 1 juillet 1998. France : 1 janvier 1999.
Royaume-Uni : en 1996 (les deux premiers groupes sont, pour ce pays, les 0-15
ans et les 16-44 ans). Allemagne : 31 décembre 1997. Japon : en 1998.
Sources : Statistique Canada, U.S. Bureau of the Census, Institut national
d’études démographiques (France), Office of National Statistics, U.K.,
Statistisches Bundesamt Deutschland, Statistics Bureau Management and
Coordination Agency (Japon).

Le vieillissement s’accompagne d’un ralentissement de la croissance démographique.


Au cours des années 1970 et 1980, la population québécoise croissait de 0,7 % par
année en moyenne. Selon le scénario de référence du BSQ, le taux de croissance
ralentirait à 0,5 % au cours de la présente décennie et à 0,3 % entre 2000 et 2010.
L’évolution de la population d’âge actif4 est à peu près comparable, avec une
progression annuelle de 0,5 % dans les années 1990 et de 0,4 % au cours de la
décennie 2000.

4
La population d’âge actif est celle qui a entre 15 et 64 ans.

11
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

L’évolution démographique du Québec dans les années 1990 et 2000 s’apparente dans
une large mesure à celle de la France, à mi-chemin entre l’évolution nord-américaine et
celle des autres principaux pays européens et du Japon. La croissance démographique
atteint 1,2 % au Canada et 1 % aux États-Unis au cours de la décennie actuelle et elle
sera de 0,8 % dans les deux pays, selon l’OCDE5, lors de la prochaine. La population
d’âge actif, qui demeurera constante à 0,9 % aux États-Unis au cours des deux
décennies, reculera légèrement au Canada, soit de 1,1 % à 0,8 %. À l’autre extrême, la
population de 15 à 64 ans, qui n’augmente que de 0,1 % par an en Allemagne et qui a
arrêté de croître au Japon dans les années 1990, sera en déclin de 0,5 % par année au
début du prochain siècle dans ces deux pays.

Graphique 5a Graphique 5b
Population, variation annuelle 1990-2000 Population, variation annuelle 2000-2010

1,2 1,2
0,9 0,9
0,6 Total 0,6 Total
%

%
0,3 0,3
0,0 15-64 ans 0,0 15-64 ans
-0,3 -0,3
-0,6 -0,6
ni

ni
c

ce

ce

n
ne

ne
ni

ni
be

be
ad

ad
po

po
U

U
an

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ag

ag
U

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e-

e-


an

an
Ja

Ja
s-

s-
Fr

Fr
m

m
m

m
Q

Q
C

C
at

at
le

le
au

au
Ét

Ét
Al

Al
oy

oy
R

R
Sources : OCDE, Le vieillissement dans les pays de l’OCDE; pour le Québec : Statistique Canada,
Statistiques démographiques annuelles 1998 et BSQ, Perspectives démographiques du
Québec, 1996-2051.

La croissance de la population d’âge actif a considérablement ralenti au Québec. Elle


atteignait 1,6 % de 1971 à 1980, à l’époque où les baby boomers rejoignaient
massivement ce groupe d’âge. Elle avait déjà reculé à 0,7 % dans les années 1980. Par
ailleurs, l’évolution est fortement contrastée entre les personnes de moins de 45 ans et
celles de 45 à 64 ans.

La population de 15 à 44 ans, dont l’effectif augmentait de 1,7 % par an entre 1971 et


1980, a vu sa croissance se limiter à 0,4 % annuellement dans les années 1980, avant
de décroître de 0,5 % par an dans les années 1990, contraction qui devrait atteindre
0,9 % au cours de la prochaine décennie selon le scénario de référence du BSQ.
Pendant que la population de 15 à 44 ans décline, on observe une accélération de la
croissance de celle de 45 à 64 ans. Cette variation, qui était de 1,4 % dans les années
1970 et 1980, atteint 2,6 % au cours de la présente décennie et sera encore de 2,3 %
dans les années 2000.

Dans l’Enquête sur la population active, Statistique Canada définit différemment la


population de 15 ans et plus6, qui est la population cible de l’enquête. La population
5
Organisation de coopération et de développement économiques.
6
Statistique Canada définit ainsi la population de l’enquête : « La population cible de l’enquête
correspond à l’ensemble des personnes de 15 ans et plus qui résident dans les provinces du Canada, à
l’exception de celles qui suivent : les personnes qui vivent dans les réserves indiennes, les membres à
temps plein des forces armées et les pensionnaires d’établissements (par exemple, les personnes
détenues dans les pénitenciers et les patients d’hôpitaux ou de maisons de repos qui ont résidé dans

12
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

estimée selon l’EPA est passée de 4 758 200 en 1976 à 5 968 200 en 1998, soit une
augmentation de 25,4 % ou 1 210 000 personnes en 22 ans. Au cours de la même
période, la population canadienne de 15 ans et plus passait de 17 123 500 à
23 993 900. Cette addition de 6 870 400 personnes représente une progression de
40,1 %. La population d’âge actif a connu une croissance plus lente. En outre, cette
croissance a été presque deux fois inférieure au Québec (18,3 %) qu’au Canada (34 %).
Pendant ce temps, la population de 65 ans et plus faisait un bond important de 92,8 %
au Québec, surpassant légèrement le Canada où cette population s’est accrue de
89,8 %.

Graphique 6

Population québécoise, taux de variation annuel

3,0
2,5
2,0
Pop. totale
1,5
15 à 64 ans
%

1,0
15 à 44 ans
0,5
0,0 45 à 64 ans
-0,5
-1,0
1971-1980 1980-1990 1990-2000 2000-2010

Sources : Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles 1998;


BSQ, Perspectives démographiques du Québec, 1996-2051.

Sans connaître une croissance aussi marquée que leurs aînés, la cohorte des 45-64
ans s’est accrue nettement plus que l’ensemble de la population d’âge actif. Cette
progression a été presque aussi importante au Québec (47,4 %) qu’au Canada
(52,6 %). L’écart entre le Québec et le Canada est le fait des 45-54 ans, dont l’effectif
s’est gonflé davantage au Canada (64,9 %) qu’au Québec (55,6 %). L’augmentation de
la population de 55 à 64 ans est pour sa part comparable, avec 36,3 % au Québec et
36,7 % au Canada.

On notera que, de 1976 jusqu’au milieu des années 1980, la cohorte des 45-64 ans a
connu au Québec un rythme de croissance à peu près comparable à celui de l’ensemble
de la population d’âge actif, mais il a augmenté depuis. Au Canada, avant d’accélérer
dans la seconde moitié des années 1980, la croissance de la population de 45 à 64 ans
était même inférieure à celle de l’ensemble des 15-64 ans. Le gonflement de la
population québécoise de 45 à 54 ans n’a débuté qu’en 1986, l’effectif de ce groupe
étant demeuré à peu près inchangé au cours des dix années précédentes. Cette

l’établissement pendant plus de six mois). » Source : Guide de l’Enquête sur la population active,
Statistique Canada, janvier 1999, p. 12.

13
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

accélération est imputable à l’apport des baby boomers. Chez les 55-64 ans, par contre,
une progression nettement plus rapide que la moyenne a été observée jusqu’en 1988,
après quoi la population de ce groupe d’âge a stagné pendant plusieurs années, faisant
écho à la stagnation observée chez les 45-54 ans au cours de la période précédente,
avant de connaître de nouveau la croissance au milieu des années 1990, croissance qui
s’est accélérée au cours des deux dernières années. On observe des mouvements
comparables de la population canadienne.

Graphique 7a Graphique 7b
Évolution de la population québécoise de 15 à 64 Évolution de la population canadienne de 15 à 64
ans de 1976 à 1998 (1976=100) ans de 1976 à 1998 (1976=100)

170 170
160 160
150 45-64 ans 150 45-64 ans
140 45-54 ans 140 45-54ans
130 130
120 55-64 ans 120 55-64 ans
110 15-64 ans 110 15-64 ans
100 100
90 90

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

La croissance de la population féminine québécoise totale de 15 ans et plus (26,3 %) a


été plus marquée que celle de la population masculine (24,5 %) au cours des 22
dernières années. Cependant, on observe le phénomène inverse chez la population
d’âge actif, où l’augmentation a été de 19 % chez les hommes et de 17,6 % chez les
femmes. L’écart se creuse chez les 45-64 ans, où l’on observe une progression de
50,1 % chez les hommes contre 44,8 % chez les femmes. Ces dernières composaient
toujours une légère majorité de la population de ce groupe d’âge, soit 50,7 % en 1998,
comparativement à 51,6 % en 1976. Au Canada, on ne trouve pas cet écart dans la
population d’âge actif, qui a progressé au même rythme chez les hommes et les
femmes, mais on observe comme au Québec une augmentation plus marquée chez les
hommes dans la cohorte des 45-64 ans. Les femmes canadiennes de ce groupe d’âge
composaient par ailleurs une majorité plus ténue qu’au Québec (50,3 %).

Le poids relatif de la cohorte des 45-64 dans la population québécoise d’âge actif est
demeuré à peu près inchangé de 1976 à 1986, passant de 27,5 % à 27,9 %, mais il
s’est accru nettement depuis lors pour atteindre 34,3 % en 1998. Ce groupe, qui
comptait pour à peine plus du quart de la population de 15 à 64 ans il y a une vingtaine
d’années, en représente maintenant un peu plus du tiers et sa part se gonfle de plus de
un demi-point de pourcentage par année depuis cinq ans. Au Canada, cette part était
plus élevée en 1976, soit 28,8 %, mais elle s’est accrue plus lentement, représentant
32,7 % de la population d’âge actif l’an dernier.

Le poids des deux groupes formant la cohorte des 45-64 ans a évolué différemment.
Les 45-54 ans, qui composaient 15,8 % de la population québécoise d’âge actif en
1976, ont vu leur part fléchir à 14,7 % au milieu des années 1980 avant de connaître
une forte poussée jusqu’à 20,8 % en 1998. Pour leur part, les 55-64 ans ont vu leur
poids augmenter de 11,7 % en 1976 jusqu’à 13,4 % en 1988, avant de se contracter

14
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

jusqu’en 1994 et 1995 avec un creux de 12,9 %, puis d’augmenter de nouveau pour
atteindre un sommet de 13,5 % l’an dernier. Au Canada, pendant ce temps, la part de la
population d’âge actif est passée de 16,2 % à 19,9 % pour les 45-54 ans et est
demeurée pratiquement inchangée chez les 55-64 ans, passant de 12,6 % à 12,8 %.

La part des 45-64 ans dans la population d’âge actif continuera de prendre de l’ampleur
au cours des années qui viennent. Selon le scénario de référence des plus récentes
perspectives démographiques du BSQ, celui jugé le plus plausible par l’organisme, le
nombre de Québécois de 45 à 64 ans augmentera de 16,1 % de 1998 à 2003 et de
30,2 % de 1998 à 2008. Cette croissance, jusqu’en 2003 et 2008, sera respectivement
de 12,2 % et 21,1 % chez les 45-54 ans et de 22,1 % et 44 % chez les 55-64 ans.
L’arrivée des baby boomers dans ce groupe aura fait augmenter de près de moitié la
population de cette cohorte en dix ans, soit de 688 400 à 991 000, pour un gain de
302 600, pendant que l’augmentation aura été de 220 200chez les 45-54 ans.

Pendant que leurs aînés connaîtront une forte croissance démographique, les 15-44
ans poursuivront leur déclin. Par rapport à 1998, leur nombre aura décru de 4,8 % après
cinq ans et de 8,8 % en 2008, pour un recul de 293 600 en dix ans. L’augmentation de
l’ensemble de la population d’âge actif aura été, selon le scénario, de 2,4 % de 1998 à
2003 et de 4,5 % jusqu’en 2008, pour un gain de 229 300 personnes en une décennie.

Graphique 8

Évolution de la part des personnes de 45 à 64


ans dans la population québécoise d'âge actif de
1993 à 2008
50%
40%
30%
20%
10%
0%
1993 1998 2003 2008

45-64 ans 45-54 55-64

Source : BSQ, Perspectives démographiques du Québec, 1996-2051, scénario


de référence.

La forte progression de la population de 45 à 64 ans, alliée au déclin démographique


des 15-44 ans, augmentera de façon importante le poids démographique du premier
groupe dans la population d’âge actif. Il représentera 38,8 % de la population de 15 à 64
ans en 2003 et 42,6 % en 2008, soit plus de deux personnes sur cinq. Les parts
respectives des 45-54 ans et des 55-64 ans seront de 22,6 % et 16,2 % en 2003 et de
23,9 % et 18,6 % en 2008. Près d’une personne d’âge actif sur cinq aura alors plus de
55 ans.

15
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Les deux pyramides des âges qui suivent font le portrait de la répartition de la
population québécoise telle qu’elle apparaissait en 1996 et telle que le BSQ l’anticipe
dans son scénario de base pour 2011. On peut y voir que la plus forte concentration de
population, qui se trouvait en 1996 dans la trentaine et le début de la quarantaine, sera
alors rendue dans la fin de la quarantaine et dans la cinquantaine. Le rétrécissement de
la base de la pyramide, quant à lui, sera nettement plus prononcé.
Graphique 9

16
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

2. LA POPULATION ACTIVE

Jusqu’au début des années 1990, la population active7 québécoise de 15 à 64 ans a


connu, selon Statistique Canada, un taux de croissance nettement plus prononcé que
celui de la population d’âge actif. De 1976 à 1990, l’augmentation a été en effet de
26,7 % pour la population active contre 11 % pour la population d’âge actif. Le rythme a
ralenti nettement par la suite, occasionnant une contraction du taux d’activité8 des
personnes de 15 à 64 ans, qui s’est replié de 73,2 % en 1990 à 71,5 % en 1996. Ce
taux a recommencé à monter depuis et atteignait 72,1 % en 1998. Notons qu’il n’était
que de 64,1 % en 1976. Malgré le ralentissement observé au cours d’une bonne partie
de la présente décennie, l’effectif de la population active de moins de 65 ans s’est tout
de même accru du tiers (33,1 %) depuis 1976, contre une augmentation de 18,3 % de la
population d’âge actif.

Au Canada, les mêmes tendances ont été observées, avec la population active de 15 à
64 ans en hausse de 48,8 % de 1976 à 1998 pendant que la population d’âge actif
augmentait de 34 %. Le taux d’activité des personnes d’âge actif, qui était de 67,9 % en
1976, a culminé à 76,8 % en 1989 et 1990 avant de reculer à 74,7 % en 1996. Il est
remonté depuis à 75,4 %. On notera que, depuis le début de l’Enquête sur la population
active de Statistique Canada, le taux d’activité canadien a toujours été supérieur au taux
québécois.

Graphique 10a Graphique 10b


Évolution de la population active québécoise de Évolution de la population active canadienne de
1976 à 1998 (1976=100) 1976 à 1998 (1976=100)

200 200
180 45-64 ans 180 45-64 ans
160 45-54 ans 160 45-54 ans
140 55-64 ans 140 55-64 ans
120 15-64 ans 120 15-64 ans
100 100
1976

1981

1986

1991

1996

1976

1981

1986

1991

1996

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

La population active de 45 à 64 ans, à l’image de la population qui compose cette


catégorie d’âge, a augmenté nettement plus que celle de l’ensemble de la population
d’âge actif, soit de 63,3 % au Québec et de 66,1 % au Canada. Cette progression s’est
nettement accélérée au cours des années 1990. L’évolution des groupes des 45-54 ans
et 55-64 ans a cependant été largement divergente. De 1976 à 1998, pendant que les
rangs de la population active québécoise de 45 à 54 ans se gonflaient de 88,6 %, ceux

7
Statistique Canada définit ainsi la population active : « Population civile de 15 ans et plus (à l’exclusion
des pensionnaires d’établissements) qui, durant la semaine de référence de l’enquête, était occupée ou
en chômage. » Source : op. cit., p. 12.
8
La définition du taux d’activité de Statistique Canada est la suivante : « Pourcentage de la population
active totale par rapport à l’ensemble de la population de 15 ans et plus. Le taux d’activité pour un
groupe donné correspond au pourcentage de la population active dans ce groupe par rapport à l’effectif
total du groupe. » Source : ibid., p. 14.

17
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

des 55-64 ans ne progressaient que de 18,2 %. La progression de ce groupe a été nulle
de 1980 à 1996, mais elle a repris au cours des deux dernières années. La population
active canadienne s’est accrue dans ces deux groupes à peu près dans les mêmes
proportions qu’au Québec, soit de 90,8 % chez les 45-54 ans et de 24,6 % chez les
55-64 ans.

Graphique 11a Graphique 11b


Taux d'activité québécois selon le groupe d'âge, Taux d'activité canadien selon le groupe d'âge,
1976 à 1998 1976 à 1998

90 90
80 45-64 ans 80 45-64 ans
70 70
45-54 ans 45-54 ans
%

%
60 60
55-64 ans 55-64 ans
50 50
40 15-64 ans 40 15-64 ans
30 30
1976

1981

1986

1991

1996

1976

1981

1986

1991

1996
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

L’évolution différente selon le groupe d’âge met en évidence le fait que le marché du
travail ne traite pas de la même manière les travailleurs de plus de 55 ans et leurs
cadets. La place des travailleurs âgés s’est rétrécie. Ainsi, pendant que le taux d’activité
de la population québécoise de 45 à 54 ans montait de 64,4 % en 1976 à 78,1 % en
1998, celui des 55-64 ans reculait de 48,7 % à 42,2 %. Cette contraction s’est produite,
pour l’essentiel, au cours de la première moitié de la période étudiée, tandis que le taux
est demeuré plus ou moins stable par la suite. Ce taux a peu varié en 22 ans chez les
55-59 ans, passant de 55,2 % à 53,4 %, mais il s’est fortement contracté chez les 60-64
ans, soit de 41,2 % à 28,3 %. Le taux d’activité des 45-54 ans a connu, pour sa part,
une évolution comparable à celle de l’ensemble de la population d’âge actif jusqu’en
1990, mais il a progressé sensiblement depuis, pendant qu’il faisait plus ou moins du
surplace chez l’ensemble des 15-64 ans.

En bref, chez les 45-54 ans, le nombre de personnes actives est passé en 22 ans de
moins des deux tiers à près des quatre cinquièmes de la population, tandis que cette
proportion chez les 55-64 ans est passée de près de la moitié à tout juste un peu plus
de deux sur cinq. Pour l’ensemble des 45-64 ans, le taux d’activité n’a à peu près pas
bougé au cours des dix premières années, passant de 57,7 % en 1976 à 57 % en 1986,
avant d’inscrire une progression jusqu’à 64 % en 1999.

La population active canadienne a suivi à peu près les mêmes tendances, mais des
différences apparaissent néanmoins. Ainsi, si l’écart de taux d’activité entre le Québec
et le Canada, à l’avantage de ce dernier, a peu varié depuis 1976 parmi la population
d’âge actif, reculant de 3,8 à 3,3 points de pourcentage, ainsi que chez les 45-64 ans,
où il a été réduit de 5,2 à 4,4 points, il s’est toutefois contracté de 5,7 à 3 points chez les
45-54 ans pendant qu’il se creusait de 4,8 à 6,6 points chez les 55-64 ans. Le
décrochage du marché du travail des 55-64 ans a été moins prononcé chez les
Canadiens que chez les Québécois. Comme au Québec, ce recul s’est arrêté au cours

18
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

de la présente décennie. Ces chiffres suggèrent que les Québécois quittent le marché
du travail plus tôt que les autres Canadiens.

De 1976 à 1986, pendant que la part des 45-64 ans dans la population d’âge actif
demeurait à peu près constante au Québec, le poids relatif de ce groupe d’âge dans la
population active a diminué, passant de 24,5 % à 22,4 %. Depuis lors, leur poids s’est
accru rapidement pour atteindre 30,1 % de la population active en 1998. La part des
45-54 ans, qui était de 15,7 % en 1976, a atteint un creux de 14,4 % en 1985 et 1986,
pour remonter depuis à 22,3 %. Quant aux 55-64 ans, leur part a subi une lente érosion
jusqu’en 1996, reculant de 8,8 % en 1976 à 7,4 %. Elle est remontée depuis à 7,8 %.

Graphique 12a Graphique 12b


Part des 45-64 ans dans la population active Part des 45-64 ans dans la population active
québécoise totale, 1976 à 1998 canadienne totale, de 1976 à 1998

35 35
30 30
25 25
20 55-64 ans 20 55-64 ans
%

%
15 45-54 ans 15 45-54 ans
10 10
5 5
0 0
1976

1981

1986

1991

1996

1976

1981

1986

1991

1996
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Au Canada, la part des 45-64 ans dans la population active totale était, en 1976, de 1,7
point de pourcentage supérieure à ce qu’elle était au Québec, soit 26,2 %. La réduction
de cette part jusqu’en 1986 a toutefois été plus importante, la ramenant à 23,3 %, soit
seulement 0,9 point de plus qu’au Québec. Par la suite, l’augmentation du poids des
45-64 ans dans la population active canadienne a été moins forte qu’au Québec en
raison d’une plus importante croissance démographique des moins de 45 ans. En 1998,
ils en représentaient 29,3 %, soit 0,8 point de moins qu’au Québec. Le poids du groupe
des 45-54 ans a reculé de 16,4 % de la population active totale en 1976 à 14,5 % en
1986 avant de remonter jusqu’à 21,1 % en 1998. La part des 55-64 ans, malgré un recul
de 9,8 % à 8,2 %, est demeurée supérieure à celle observée au Québec à cause d’un
attachement plus grand de ce groupe d’âge au marché du travail au Canada.

Les personnes de 65 ans et plus ne sont pas entièrement absentes du marché du


travail. En 1976, la population active de ce groupe d’âge comptait au Québec 38 100
personnes. Leur taux d’activité était alors de 8,4 % (13,7 % chez les 65-69 ans).
Cependant, malgré la très forte croissance démographique de ces aînés, leur présence
sur le marché du travail ne s’est guère accrue avec les années. Leur taux d’activité a
reculé à 4,8 % en 1998 (9,8 % chez les 65-69 ans). Leur contribution à la population
active totale, déjà modeste en 1976 à 1,4 %, s’est amenuisée et ne représentait plus
que 1,1 % en 1998. Au Canada, cette part est un peu plus élevée, avec 1,7 % en 1976
et 1,5 % l’an dernier. Le taux d’activité des 65 ans et plus était plus élevé qu’au Québec,
soit de 6,5 % en 1998 contre 9,5 % en 1976 (12,6 % chez les 65-69 ans contre 16,1 %
en 1976).

19
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

2.1 LA POPULATION ACTIVE SELON LE SEXE

L’évolution de la population active de 45 à 64 ans décrite plus haut est le fruit de


tendances fort différentes du comportement des hommes et des femmes par rapport au
marché du travail. En raison de son poids démographique accru, la population active
masculine de 45 à 64 ans s’est gonflée davantage que l’ensemble de la population
active masculine de 15 à 64 ans. Au Québec, l’augmentation a été de 33,3 % chez les
45-64 ans et de 14,6 % pour l’ensemble des hommes d’âge actif entre 1976 et 1998.
Cet accroissement de la population active masculine de 45 à 64 ans en raison des
tendances démographiques masque une désaffection générale du marché du travail de
la part des hommes, désaffection qui a été plus marquée chez ceux de plus de 45 ans.

Graphique 13a Graphique 13b


Taux d'activité masculin au Québec, Taux d'activité masculin au Canada,
1976 à 1998 1976 à 1998

100 100
90 45-64 ans 90 45-64 ans
80 45-54 ans 80 45-54 ans
%

70 55-64 ans 70 55-64 ans


60 15-64 ans 60 15-64 ans
50 50
1976

1981

1986

1991

1996

1976

1981

1986

1991

1996
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active. Compilation spéciale, Emploi-Québec.

Cette désaffection se mesure par le déclin du taux d’activité masculin. Pour l’ensemble
des hommes de 15 à 64 ans, ce taux a reculé de 3 points de pourcentage au Québec
entre 1976 et 1998, soit de 82,4 % à 79,4 %. Chez les 45-64 ans, dont le taux était, à
84 % en 1976, supérieur à celui de l’ensemble des hommes d’âge actif, ce taux s’est
contracté de 9,5 points de pourcentage à 74,5 % en 1998, accusant un retard de 4,9
points sur l’ensemble des 15-64 ans masculins.

Les hommes de 55 à 64 ans sont les principaux responsables de ce déclin. Malgré une
croissance démographique de 39,3 % en 22 ans, la population active de ce groupe
d’âge est demeurée à toutes fins utiles inchangée entre 1976 (181 000) et 1998
(182 100). En 1976, parmi les 55-64 ans, trois hommes sur quatre faisaient partie de la
population active. En 1998, ils étaient à peine un peu plus de la moitié. L’effritement
semble toutefois avoir été freiné depuis 1994. Chez les hommes de 55 à 59 ans, le taux
d’activité, qui était de 82,9 % en 1976, a reculé à 65,5 % en 1998. Au cours de la
dernière année, il s’est tassé de 4,5 points de pourcentage. Il est permis de croire que
les départs massifs des employés de l’État à la retraite à partir de l’été de 1997 ne sont
pas étrangers à ce résultat. Chez les 60-64 ans, dont les deux tiers étaient présents sur
le marché du travail en 1976, il n’en restait plus que deux sur cinq en 1998. C’est dire
qu’actuellement, les trois cinquièmes des hommes ne sont plus présents sur le marché
du travail québécois avant d’avoir atteint l’âge de 65 ans.

20
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Au contraire, les hommes de 45 à 54 ans sont demeurés nombreux sur le marché du


travail et n’ont connu qu’un recul de 2,9 points de leur taux d’activité, qui est passé au
cours de la même période de 90,2 % à 87,3 %. Ce taux, qui dépassait celui de
l’ensemble des hommes d’âge actif de 7,8 points de pourcentage en 1976, le dépassait
encore de 7,9 points en 1998. Ils ont également réduit leur retard sur les 25-44 ans,
retard qui est passé de 4,5 points à 3,7 points. Il y a peu de différence à ce chapitre
entre les 45-49 ans et les 50-54 ans. L’écart entre les deux groupes ne s’est creusé que
légèrement depuis 1976, passant de 3,1 points à 5,4 points, leur taux respectif étant de
89,8 % et 84,4 % en 1998. Le faible écart entre les deux groupes suggère que c’est
vraiment à partir de la deuxième moitié de la cinquantaine que semble s’opérer la
désaffection du marché du travail, ce phénomène semblant plutôt marginal au cours de
la première moitié.

Chez les 55-64 ans, le décrochage du marché du travail a été plus marqué au Québec
qu’au Canada, même si un phénomène semblable a été observé au pays. Le taux
d’activité des premiers n’était que de 1,3 point inférieur à celui des seconds en 1976. Il
s’est creusé à 5,2 points en 1998. Au contraire, chez les 45-54 ans, l’écart s’est rétréci,
passant de 2,2 points en 1976 à 1,3 point en 1998.

Grant Schellenberg9, chercheur au Conseil canadien du développement social,


considère le décrochage des hommes de 55 ans et plus de la population active comme
l’aspect le plus frappant du vieillissement de la main-d’œuvre. À ce décrochage le
chercheur voit deux causes : « l’exclusion », qui lors des périodes difficiles pousse les
travailleurs âgés vers une retraite involontaire et dont seraient surtout victimes les cols
bleus et les travailleurs les moins instruits, puis « l’incitation », soit les incitations
financières offrant à des travailleurs âgés, entre autres ceux de niveau professionnel, les
moyens de quitter le marché du travail.

Graphique 14a Graphique 14b


Part des 45-64 ans dans la population active Part des 45-64 ans dans la population active
masculine québécoise totale, 1976 à 1998 masculine canadienne totale, 1976 à 1998

35 35
30 30
25 25
20 55-64 ans 20 55-64 ans
%

15 45-54 ans 15 45-54 ans


10 10
5 5
0 0
1976

1981

1986

1991

1996

1976

1981

1986

1991

1996

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Les 45-64 ans représentaient en 1976 26,8 % de la population active masculine totale
au Québec, ce qui était légèrement moins qu’au Canada, où cette part s’élevait à 28 %.
Cette proportion a décru jusqu’à 25 % au Québec en 1986 et à 25,3 % au Canada en
1987, avant de remonter. En 1998, elle atteignait 31,2 % au Québec, légèrement plus

9
Dans « Le vieillissement de la population », compte rendu d’un symposium par Mary Sue Devereaux,
L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, printemps 1995.

21
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

qu’au Canada où elle était de 30,1 %. C’est le groupe des 45-54 ans qui a été le grand
responsable de cette remontée. Sa part est passée de 15,4 % en 1986 à 22,4 % en
1998 au Québec pendant qu’elle montait de 15,3 % à 21,1 % au Canada. Au cours de
ces douze années, la part des 55-64 ans a reculé de 9,5 % à 8,9 % au Québec et de
10,1 % à 9,1 % au Canada.

Les femmes, quant à elles, étaient encore peu présentes sur le marché du travail en
1976. Ce n’est qu’à partir du début des années 1970 qu’elles ont vraiment commencé à
intégrer le marché du travail de façon plus permanente, ce qui s’est traduit par une
accélération de l’augmentation de la population active féminine. Au cours des 22
dernières années, leur présence grandissante sur le marché du travail est certainement
l’une des transformations les plus marquantes et les plus fondamentales. Ainsi, pendant
que la population féminine québécoise d’âge actif augmentait de 17,6 %, la population
active féminine de 15 à 64 ans faisait un bond de 66 %.

La hausse de l’activité a été nettement plus importante chez les femmes de 45 à 64 ans,
soit de 134,9 %, surpassant largement la croissance démographique de ce groupe qui
était de 44,8 %. L’afflux massif des femmes de 45 à 64 ans sur le marché du travail s’est
traduit par une hausse importante de leur taux d’activité. En 1976, à peine le tiers
(33,1 %) des femmes de ce groupe d’âge étaient présentes sur le marché du travail. En
1998, plus de la moitié (53,7 %) participaient à la population active. La progression a été
lente au cours des dix premières années, mais elles’est accélérée par la suite,
quoiqu’on observe un ralentissement depuis 1993. Pour l’ensemble des femmes d’âge
actif, ces taux étaient respectivement de 45,9 % en 1976 et de 64,8 % en 1998.

Graphique 15a Graphique 15b


Taux d'activité féminin au Québec, Taux d'activité féminin au Canada,
1976 à 1998 1976 à 1998

80 80
70 45-64 ans 70 45-64 ans
60 60
45-54 ans 45-54 ans
%

50 50
55-64 ans 55-64 ans
40 40
30 15-64 ans 30 15-64 ans
20 20
1976

1981

1986

1991

1996

1976

1981

1986

1991

1996

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Comme chez les hommes, l’évolution de la participation des femmes de plus de 45 ans
au marché du travail a été contrastée entre les 45-54 ans et les 55-64 ans. De 1976 à
1998, la présence des premières dans la population active québécoise a bondi de
166,9 % pendant que la population de ce groupe d’âge était en hausse de 53,3 %.
L’augmentation de la population active de 55 à 64 ans était pour sa part de 67 % alors
que la croissance démographique était de 33,3 %.

Chez les 45-54 ans, quatre femmes sur dix (39,6 %) faisaient partie de la population
active en 1976. En 1998, elles étaient près de sept sur dix (68,9 %). Le taux d’activité
des femmes de ce groupe d’âge, qui traînait de l’arrière par 6,3 points sur celui de

22
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

l’ensemble des femmes d’âge actif en 1976, l’a surpassé pour la première fois en 1991
et le dépassait de 4,1 points en 1998. Parmi les 55-64 ans, à peine le quart des femmes
(24,5 %) faisaient partie de la population active en 1976. Au cours des dix années qui
ont suivi, cette proportion a peu varié, leur taux d’activité n’étant que de 24,3 % en 1986.
Ce taux s’est cependant mis à progresser par la suite à mesure que les femmes de la
cohorte précédente, plus active, atteignaient l’âge de 55 ans. Il a atteint un sommet de
31,6 % en 1994, mais a plafonné depuis. En 1998, après les départs à la retraite des
employés de l’État, leur taux s’élevait à 30,7 %. La progression depuis 1976 revient aux
femmes de 55 à 59 ans. En effet, le taux d’activité des femmes de 60 à 64 ans, qui était
de 18,6 % en 1976, avait reculé à 17,3 % en 1998. L’écart entre le taux d’activité des
femmes de 55 à 64 ans et celui des femmes de 45 à 54 ans s’est creusé
considérablement avec les années. De 15,1 points de pourcentage qu’il était en 1976, il
atteignait 38,1 points en 1998.

Les femmes canadiennes sont arrivées plus tôt que les Québécoises sur le marché du
travail. Déjà en 1976, la moitié des Canadiennes d’âge actif et quatre femmes de 45 à
64 sur dix étaient présentes sur le marché du travail, part qui est montée respectivement
à sept sur dix chez les 15-64 ans et six sur dix chez les 45-64 ans. Parmi les 45-54 ans,
près des trois quarts faisaient partie de la population active en 1998 contre un peu
moins de la moitié en 1976. Le retard des Québécoises s’est partiellement résorbé avec
le temps. Pour l’ensemble des femmes d’âge actif, il a été réduit de 5,3 à 4,2 points,
pendant qu’il se résorbait de 7,8 à 6 points chez les 45-64 ans. Le rattrapage a été
encore plus marqué chez les femmes de 45 à 54 ans, l’écart passant de 8,6 points à 4,8
points. Il ne s’est toutefois pas réduit chez les femmes de 55 à 64 ans, ce qui est le
reflet d’un décrochage plus hâtif du marché du travail au Québec de la part des
travailleurs âgés, phénomène qu’on observe également chez les hommes.

Graphique 16a Graphique 16b


Part des 45-64 ans dans la population active Part des 45-64 ans dans la population active
féminine québécoise totale, 1976 à 1998 féminine canadienne totale, 1976 à 1998

35 35
30 30
25 25
20 55-64 ans 20 55-64 ans
15 45-54 ans 15 45-54 ans
10 10
5 5
0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

En 1976, un cinquième de la population active féminine québécoise (20,2 %) avait entre


45 et 64 ans, ce qui est nettement moins que la proportion observée chez les hommes
(26,8 %). Cette proportion n’a guère évolué jusqu’en 1986, accusant même un léger
recul à 18,8 % de la population active féminine totale. Leur part s’est accrue par la suite
pour atteindre 28,7 % en 1998. Comme chez les hommes, cette progression est
attribuable au groupe des 45-54 ans dont la part, qui était demeurée à peu de choses
près inchangée pendant une décennie, a augmenté de façon notable depuis 1986.
Cette part, qui n’était que de 13,7 % de la population active féminine totale en 1976 et

23
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

13,1 % en 1986, atteignait 22,1 % en 1998. Quant aux femmes de 55 à 64 ans, leur part
est demeurée stagnante au cours de cette période. Elle était de 6,5 % en 1976 et était
encore à ce niveau en 1998.

Au Canada, les 45-64 ans, plus actives que les Québécoises du même groupe d’âge,
formaient une part plus importante de la population active féminine totale en 1976, soit
23,2 %. Elles ont cependant été rattrapées par les Québécoises dont la part était en
1998 légèrement supérieure aux 28,3 % des Canadiennes de 45 à 64 ans. Chez les
45-54 ans, l’avance de 1,5 point de pourcentage des Canadiennes en 1976, à 15,2 %,
s’est muée en un retard de 1 point en 1998, à 21,1 %. Le poids des 55-64 ans, malgré
un léger recul, était cependant toujours supérieur à celui des Québécoises du même
groupe d’âge.

2.2 QUELQUES COMPARAISONS INTERNATIONALES

L’attachement au marché du travail des personnes d’âge actif parmi les plus âgées varie
considérablement d’un pays à l’autre. Selon les données fournies par l’OCDE10, parmi
un ensemble de pays développés dont ceux du G711, le Japon et, dans une moindre
mesure, les États-Unis sont dans le peloton de tête à ce chapitre avec des taux
d’activité de leur population de 55 à 64 ans de 66,9 % et 58,9 % respectivement en
1997. Le Canada, avec un taux de 48,4 %, se situe dans le milieu du peloton en
compagnie du Royaume-Uni (51,7 %). Le Québec est quant à lui légèrement en retrait
avec un taux (42,9 %) qui s’approche de celui de l’Allemagne (43,7 %). La France
(36,7 %), les Pays-Bas (32,5 %), l’Autriche (30 %) et l’Italie (28,6 %) ferment la marche.

Si la longue tradition de l’État providence et l’ampleur des mesures sociales


habituellement présentes dans les pays (Allemagne, France, Italie, Pays-Bas et
Autriche) où les gens quittent plus tôt le marché du travail peuvent contribuer à
l’abandon plus hâtif de la population active dans ces pays, il est étonnant de retrouver à
l’autre extrême, devant le Japon et les États-Unis, des pays scandinaves, la Suède et la
Norvège, réputés eux aussi pour avoir un important filet de sécurité sociale. Le taux
d’activité des personnes de 55 à 64 ans s’élevait en 1997 à 68,1 % en Suède et à
67,7 % en Norvège, soit près de dix points de pourcentage de plus qu’aux États-Unis et
25 points de plus qu’au Québec.

Bien qu’il soit reconnu que le chômage ait une influence sur la variation du taux
d’activité, il n’explique nullement les écarts observés entre les divers pays étudiés. Ainsi,
le taux de chômage de l’Autriche et des Pays-Bas était en 1997 comparable à celui
qu’on retrouvait aux États-Unis, au Japon et en Norvège, que ce soit le taux de
chômage total ou celui des personnes de 55 à 64 ans. De même, la Suède, qui était au
premier rang en ce qui a trait au taux d’activité de ses aînés, connaissait un chômage
plus élevé qui l’apparentait davantage au Canada.

10
OCDE, Statistiques de la population active 1977-1997, édition 1998.
11
Les pays du G7, soit les sept principaux pays industrialisés, sont les États-Unis, le Japon, l’Allemagne,
la France, l’Italie, le Royaume-Uni et le Canada.

24
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

L’évolution du taux d’activité des 55-64 ans a suivi des chemins différents selon les
pays. Ceux où la présence sur le marché du travail était la plus élevée ont vu cette
présence se maintenir (Suède) ou s’accroître (Norvège, États-Unis, Japon) depuis 1982.
Elle s’est maintenue en Allemagne, au Royaume-Uni et, chose surprenante, aux Pays-
Bas. Elle s’est repliée au Québec, au Canada et, surtout, en France.

La revue britannique The Economist, faisant référence au livre de Michel Albert, ancien
directeur de l’agence française du Plan, Capitalisme contre capitalisme, parle de deux
modèles de capitalisme : le modèle continental ouest-européen (Rhineland model) et le
capitalisme anglo-saxon12. Le premier serait une économie de marché réglementée,
dotée d’un système complet de sécurité sociale et reposant sur la consultation des
partenaires sociaux; le second serait moins réglementé et reposerait plutôt sur la
compétition. Cette caractérisation pourrait fournir une explication au plus faible taux
d’activité des aînés dans certains pays, mais la situation observée dans les pays
scandinaves ajoute un sérieux bémol.

Graphique 17

Taux d'activité des 55-64 ans dans certains pays de


l'OCDE, 1997

Québec
Suède
Norvège
Japon
États-Unis
Royaume-Uni
Canada
Allemagne
France
Pays-Bas
Autriche
Italie

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Sources : pour le Québec, Statistique Canada, Enquête sur la population active ;


pour l’Autriche et l’Italie, OCDE, Perspectives de l’emploi, juin 1998;
pour les autres pays, OCDE, Statistiques de la population active 1977-
1997.

La revue mentionne par ailleurs parmi des mécanismes de régulation du marché du


travail l’enregistrement de travailleurs comme invalides. Aux Pays-Bas, il y aurait
officiellement 13 % de la population d’âge actif qui serait invalide. The Economist
rappelle que, si ces chiffres étaient exacts, cela ferait de ce pays l’endroit le moins en

12
The Economist, « The Dutch Model », 22 mai 1999, p. 75-76.

25
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

santé de l’Europe du Nord-Ouest, malgré l’espérance de vie la plus élevée. Près du


quart des gens de 55 à 64 ans y sont déclarés invalides13.

En Norvège, plus de 57 % de la population de 55 à 64 ans serait, selon la même source,


inscrite comme invalide. Cette statistique est cependant en contradiction avec les
données officielles sur le taux d’activité des Norvégiens de ce groupe d’âge, dont nous
avons vu plus haut qu’il était parmi les plus élevés des pays industrialisés. Malgré cette
incongruité, il reste que plusieurs pays ont utilisé ce stratagème pour retirer du marché
du travail les chômeurs posant le plus de problèmes, soit ceux dans la cinquantaine et le
début de la soixantaine, selon The Economist. Au Canada, le programme d’adaptation
pour les travailleurs âgés (PATA), qui s’adressait à des personnes victimes de
licenciements collectifs, était une autre façon de conduire au retrait de ces travailleurs
du marché du travail. La portée de ce programme était toutefois plus limitée.

13
The Economist, « Down with disablement », 22 mai 1999, p. 22.

26
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

3. L’EMPLOI

L’évolution de l’emploi québécois a suivi de près celui de la population active, dépassant


largement chez la population d’âge actif le rythme de croissance démographique, qui
était de 18,3 %. Elle a cependant été, à 30,6 %, légèrement inférieure à celle de la
population active, qui atteignait 33,1 %. On observe la même tendance dans la
population de 45 à 64 ans qui a vu son emploi progresser de 58,1 %, soit presque deux
fois plus vite que l’emploi de l’ensemble de la population d’âge actif, pendant que la
population de ce groupe se gonflait de 47,4 %. Toutes proportions gardées, l’écart entre
la croissance démographique et la croissance de l’emploi a toutefois été moins
prononcé parmi les 45-64 ans que chez l’ensemble des 15-64 ans.

Au Canada, où la croissance démographique a été plus marquée, l’emploi a augmenté


de 46,9 % dans la population d’âge actif et de 62,6 % chez les 45-64 ans. Comme dans
le cas de la population active, on note un écart beaucoup plus faible entre le Québec et
le Canada dans la croissance de l’emploi des 45-64 ans (5,2 points de pourcentage)
que des 15-64 ans (16,3 points).

Graphique 18a Graphique 18b


Évolution de l'emploi québécois de 1976 à 1998 Évolution de l'emploi canadien de 1976 à 1998
(1976=100) (1976=100)

200 200
180 180
45-64 ans 45-64 ans
160 160
45-54 ans 45-54 ans
140 140
55-64 ans 55-64 ans
120 120
15-64 ans 15-64 ans
100 100
80 80

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

L’emploi a stagné chez les 45-64 ans jusqu’au milieu des années 1980 avant de
connaître une croissance qui est demeurée soutenue jusqu’à aujourd’hui et ce, malgré
la récession du début de la présente décennie. La hausse est attribuable pour l’essentiel
aux 45-54 ans. De 1976 à 1985, l’emploi de ce groupe n’avait augmenté que de 4,2 %
au Québec, gain s’élevant à 83,9 % en 1998. L’emploi des 55-64 ans, pendant ce
temps, est demeuré plutôt stagnant. Les maigres gains réalisés au début et à la fin des
années 1980 ont été largement entamés dans la foulée des récessions de 1982 et
1990. On note toutefois une timide reprise de la croissance de l’emploi depuis 1997. Le
Canada ne se distingue pas du Québec à ce chapitre, si ce n’est que la croissance de
l’emploi y a été un peu plus élevée.

Le taux d’emploi14 de la population québécoise d’âge actif, qui était de 58,5 % en 1976,
a connu une progression, momentanément freinée par la récession de 1982, jusqu’à un

14
Le taux d’emploi, aussi appelé rapport emploi/population, est défini ainsi par Statistique Canada :
« Nombre de personnes occupées exprimé en pourcentage de la population de 15 ans et plus. Le taux

27
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

sommet de 65,8 % en 1989. Un nouveau repli, beaucoup plus prolongé, a été


occasionné par la dernière récession au début de la présente décennie. Après un creux
de 61,9 % en 1993, cet indice a entrepris une lente remontée le ramenant à 64,5 % en
1998, soit à seulement 1,2 point de pourcentage du niveau atteint neuf ans plus tôt.

Graphique 19a Graphique 19b


Taux d'emploi québécois selon le groupe d'âge, Taux d'emploi canadien selon le groupe d'âge,
1976 à 1998 1976 à 1998

80 80
70 70
45-64 ans 45-64 ans
60 45-54 ans 60 45-54 ans
50 55-64 ans 50 55-64 ans
40 15-64 ans 40 15-64 ans

30 30

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Chez les 45-64 ans, le taux d’emploi, qui s’élevait à 54,5 % en 1976, a relativement peu
fluctué jusqu’en 1993 alors qu’il était de 54,7 %, après avoir enregistré un creux de 52 %
en 1984, avatar de la récession de 1982. On note un redressement depuis quelques
années, qui a fait monter ce taux à un nouveau sommet de 58,5 % en 1998. Le retard
sur le taux de l’ensemble des personnes d’âge actif, qui était de 4 points de
pourcentage en 1976, s’est creusé à 10,9 points en 1989. mais il s’est en bonne partie
résorbé depuis, n’étant plus que de 6,1 points en 1998.

Le taux des 45-54 ans était légèrement plus élevé que celui de l’ensemble des 15-64
ans en 1976 à 60,8 %, soit 2,3 points de plus que ces derniers. Les deux taux ont
évolué en parallèle jusqu’au début de la présente décennie, si ce n’est que les 45-54
ans ont été moins touchés par la récession de 1982. L’écart n’était que de 1,6 point en
1990. Il s’est largement creusé depuis et était rendu à 7,2 points en 1998, le taux
d’emploi des 45-54 ans s’élevant alors à 71,8 %.

La tendance inverse a été observée chez les 55-64 ans. Leur taux d’emploi, de 46,1 %
en 1976, est demeuré relativement stable jusqu’au début des années 1980. Il s’est
replié alors jusqu’au milieu de la décennie avant de connaître une nouvelle période de
stabilité où le taux se maintenait tout juste sous le seuil de 40 %. Un nouveau repli s’est
produit avec la récession de 1990, mais la situation semble s’être stabilisée et même
légèrement redressée. Leur taux d’emploi était de 37,9 % en 1998 après avoir atteint un
creux de 36,6 % en 1993. Le retard sur le taux de la population d’âge actif, qui était de
12,4 points en 1976, atteignait 26,7 points en 1998. Il était encore plus considérable
avec les 45-54 ans, passant de 14,7 points à 33,9 points en 1998. Les 55-64 ans sont
maintenant presque deux fois moins présents sur le marché du travail que le groupe des
45-54 ans.

d’emploi d’un groupe particulier [...] correspond au nombre de personnes occupées dans ce groupe
exprimé en pourcentage de l’effectif de ce groupe. » Source : op. cit, p. 14.

28
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Le retard qu’accusait le Québec sur le Canada quant au taux d’emploi de la population


d’âge actif s’est maintenu. Il était de 4,5 points en 1976 et de 4,4 points en 1998. Il est
également demeuré à peu près inchangé chez les 45-64 ans, passant de 5,7 points à
5,5 points. Par contre, il s’est rétréci au cours de cette période de 6,4 à 4,2 points chez
les 45-54 ans pendant qu’il se creusait de 5,1 à 7,5 points chez les 55-64 ans. Le taux
d’emploi de ce dernier groupe d’âge a suivi la même tendance à la baisse au Canada
qu’au Québec, mais de façon moins marquée. À 45,4 %, l’écart avec le taux de
l’ensemble des Canadiens d’âge actif atteignait tout de même 23,6 points. Avec les
45-54 ans, il était de 30,6 points. L’écart entre le taux d’emploi québécois et le taux
d’emploi canadien à la faveur de ce dernier est plus important que l’écart entre les taux
d’activité du Québec et du Canada, tant chez les 45-64 ans que pour l’ensemble de la
population d’âge actif.

Plusieurs facteurs contribuent à la chute du taux d’emploi des personnes de 55 à 64


ans. Kelly Morrison15, de Développement des ressources humaines Canada, rend
compte d’une enquête sur l’activité menée de 1988 à 1990 par Statistique Canada qui
constatait que, chez les travailleurs canadiens de 55 à 64 ans ayant perdu leur emploi à
la suite de la fermeture ou du déménagement de leur entreprise, moins de la moitié
(48 %) avaient réussi à se trouver un nouvel emploi dans un délai de deux ans. Le taux
de replacement était plus élevé chez ceux qui avaient quitté leur entreprise (73 %) et
ceux qui avaient été mis à pied de façon permanente (84 %) ou temporaire (86 %). Les
pertes d’emplois occasionnées par les déménagements et les fermetures étaient, à la fin
des années 1980, relativement peu nombreuses. Elles ont augmenté de façon
importante au cours de la récession et des années qui ont suivi : plus de la moitié des
pertes d’emplois pour ces raisons au cours de la période de 1989 à 1994 sont
survenues en 1992 et 1993. De 1990 à 1992, deux fois plus de travailleurs se sont
retirés du marché du travail pour ces raisons qu’au cours des trois années précédentes.

Parmi les difficultés auxquelles font face les travailleurs plus âgés pour se retrouver un
emploi, Morrison souligne leur manque d’habileté et d’expérience dans la recherche
d’emploi. En effet, contrairement aux travailleurs plus jeunes, qui doivent plus souvent
accepter des emplois de courte durée, les travailleurs âgés ont souvent été au service
d’un même employeur pour de longues périodes et sont du même coup moins familiers
avec les démarches de recherche d’emploi.

Les travailleurs plus âgés sont également moins mobiles. Toujours selon l’auteur, après
une mise à pied, moins de 20 % des travailleurs de 55 ans et plus ont changé de
profession, contre plus de la moitié des travailleurs de 25 à 44 ans. Moins de 10 % ont
changé de secteur d’activité contre plus de 40 % chez les plus jeunes. Enfin, moins du
tiers des travailleurs âgés ont changé d’employeur, comparativement aux trois quarts
des 25-44 ans. Parmi les obstacles à la mobilité, est mentionné en outre le fait que plus
de la moitié des travailleurs de plus de 45 ans vivent dans de petites communautés et
dans des régions éloignées où les occasions d’emplois différents peuvent être plus
rares. Il invoque, enfin, la plus faible instruction (ce sujet est abordé plus loin), des

15
Kelly Morrison, Canada’s Older Workers : A Discussion of Labour Market Issues, DRHC, juin 1996, 28
pages.

29
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

compétences moins transférables, des attentes salariales plus élevées et un actif


immobilier plus important (par exemple la propriété d’une résidence).

L’évolution de la part de l’emploi des 45-64 ans suit étroitement celle de la population
active, ces deux indicateurs étant étroitement dépendants l’un de l’autre. En 1976, les
45-64 ans occupaient le quart (25,3 %) de tous les emplois au Québec. Cette part s’est
contractée lentement au cours de la dizaine d’années qui a suivi pour ne plus
représenter que 23 % en 1986. Cette proportion est à la hausse depuis et en 1998, trois
emplois sur dix (30,7 %) étaient détenus par les personnes de ce groupe d’âge. Depuis
1976, la part des travailleurs de 65 ans et plus, malgré l’explosion démographique qu’a
connue ce groupe d’âge, a reculé de 1,5 % à 1,2 % de l’emploi total, ce qui représentait
40 600 postes.

Graphique 20a Graphique 20b


Part des 45-64 ans dans l'emploi québécois total, Part des 45-64 ans dans l'emploi canadien total,
1976 à 1998 1976 à 1998

35 35
30 30
25 25
20 55-64 ans 20 55-64 ans
15 45-54 ans 15 45-54 ans
10 10
5 5
0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

La diminution de la part des 45-54 ans s’est poursuivie elle aussi jusqu’en 1986, alors
qu’elle s’élevait à 14,9 % contre 16,2 % dix ans auparavant. Cette proportion est en
hausse constante depuis, quoique l’on ait observé un ralentissement du rythme
d’augmentation depuis le milieu de la présente décennie. Ce groupe occupait en 1998
près du quart (22,9 %) de l’ensemble des emplois. L’érosion de la part des 55-64 ans,
de son côté, s’est poursuivie une dizaine d’années de plus. Cette part est passée de
9,1 % en 1976 à 7,5 % en 1995. Ce décalage par rapport aux 45-54 ans correspond au
temps mis par ces derniers pour passer du groupe des 45-54 ans au milieu des années
1980 à celui des 55-64 ans à mi-chemin de la décennie actuelle. De la même manière
que la part des 45-54 ans avait commencé à s’accroître dans la seconde moitié des
années 1980, celle des 55-64 ans a amorcé en 1996 une lente remontée qui devrait se
poursuivre. Ils occupaient 7,8 % des emplois en 1998.

Au cours de l’ensemble de la période, la part de l’emploi détenu par les 45-64 ans s’est
accrue près de deux fois moins vite au Canada. Passant de 27 % en 1976 à 29,9 % en
1998, le gain net est de 2,9 points de pourcentage contre un accroissement de 5,4
points au Québec. En outre, la répartition entre les 45-54 ans et les 55-64 ans diffère.
En 1998, la proportion des emplois détenus par les 45-54 ans était, à 21,6 %,
légèrement inférieure à celle observée au Québec. Au contraire, les 55-64 ans
occupaient une part légèrement plus grande des emplois au Canada, soit 8,3 %. La
proportion d’emplois occupés par des personnes de 65 ans et plus est elle aussi
légèrement supérieure au Canada, soit de 1,6 % en 1998.

30
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

3.1 L’EMPLOI SELON LE SEXE

En 1976, la proportion des hommes de 45 à 64 ans qui occupaient un emploi était plus
élevée que celle de l’ensemble des hommes d’âge actif au Québec. Le taux d’emploi
des premiers était alors de 79,7 % contre 75,7 % pour les seconds. Cette avance a
fondu avec les années et les rapports se sont inversés à partir de 1985. L’an dernier, le
taux d’emploi masculin chez les 45-64 ans, qui n’était plus que de 68,3 %, accusait un
retard de 2,7 points de pourcentage sur celui de l’ensemble des hommes d’âge actif.
Les baisses de taux d’emploi ont été moins prononcées chez les 45-64 ans au moment
des récessions, mais ces pertes n’étaient récupérées que très partiellement par la suite.
Une légère remontée est cependant observée au cours des deux dernières années. Il se
pourrait que ce soit le début du renversement de la tendance à l’érosion du taux
d’emploi des hommes de ce groupe d’âge, ce taux ayant été au cours de ces deux
années le plus élevé depuis 1990. Une éventuelle récession risquerait toutefois de le
faire reculer à un nouveau plancher.

Graphique 21a Graphique 21b


Taux d'emploi masculin au Québec, Taux d'emploi masculin au Canada,
1976 à 1998 1976 à 1998

100 100
90 45-64 ans 90 45-64 ans
80 80
45-54 ans 45-54 ans
%

70 70
55-64 ans 55-64 ans
60 60
50 15-64 ans 50 15-64 ans
40 40
1976

1981

1986

1991

1996

1976

1981

1986

1991

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active. 1996

Chez les hommes de 45 à 54 ans, 80,5 % occupaient un emploi en 1998, ce qui marque
un recul par rapport à 1976 alors qu’ils étaient 85,7 %. Cette érosion a cependant été
contenue au cours des cinq dernières années. Par ailleurs, leur taux d’emploi est
demeuré au cours des années environ 10 points de pourcentage plus élevé que celui
des hommes de 15 à 64 ans qui ont connu la même érosion de leur taux d’emploi. Chez
les hommes de 55 à 64 ans, le taux d’emploi s’élevait en 1976 à 71,4 %, soit à peine 4,3
points de pourcentage de moins que chez l’ensemble des hommes actifs. Ce taux a peu
varié jusqu’au début des années 1980. Il a amorcé en 1981 un repli qui s’est poursuivi
de façon presque ininterrompue jusqu’en 1994, année où il a atteint un plancher de
48,2 %. Chez eux aussi, la situation semble s’être stabilisée, leur taux d’emploi étant de
49,2 % en 1998. Le recul marqué du taux d’emploi de ce groupe s’est traduit par une
baisse de 4 % du nombre de personnes occupées de cette cohorte depuis 1976 malgré
une croissance démographique de près de 40 %. Trois hommes de 55 à 59 ans sur cinq
(59,3 %) occupaient un emploi en 1998 contre près de quatre sur cinq (78,9 %) en 1976.
Chez les 60-64 ans, ils sont passés de plus de trois sur cinq (62,7 %) à moins de deux
sur cinq (36,3 %).

31
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

La baisse de l’emploi chez les hommes a également été observée au Canada. Elle a
toutefois été un peu moins prononcée. C’est le comportement des 55-64 ans qui
distingue ici le Canada du Québec. Leur taux d’emploi surpassait celui des hommes
québécois du même groupe de 2,4 points en 1976, écart qui s’est creusé à 6,3 points en
1998. Au contraire, l’écart entre le taux d’emploi des hommes de 45 à 54 ans au
Québec et au Canada a diminué de 3,4 points à 2,4 points.

Pendant que le taux d’emploi masculin reculait, celui des femmes était à la hausse. La
progression chez les femmes de 45 à 64 ans a été modeste au cours des dix premières
années étudiées, soit de 1976 à 1986, leur taux passant de 30,8 % à 34,7 % pendant
que celui de l’ensemble des femmes d’âge actif montait de 41,4 % à 51,9 %. Ce piètre
résultat s’explique par la stagnation du taux des femmes de 55 à 64 ans tandis que celui
des 45-54 ans progressait sensiblement au même rythme que celui des 15-64 ans.
Lorsqu’au tournant de la décennie actuelle la croissance du taux d’emploi des femmes
d’âge actif s’est essoufflée, la progression s’est poursuivie chez les 45-54 ans, dont la
part de personnes occupées a surpassé celle de l’ensemble des femmes d’âge actif en
1991. Le taux d’emploi des 45-54 ans atteignait 63,3 % en 1998, un gain de 26,5 points
en 22 ans, tandis que celui de l’ensemble des femmes de 15 à 64 ans s’élevait à
58,1 %. Chez les 55-64 ans, l’augmentation est demeurée modeste, le taux passant de
23 % en 1976 à 27,1 % en 1998. On devrait cependant s’attendre à ce qu’il connaisse
une croissance plus rapide au cours des prochaines années, à mesure que les femmes
du baby boom, qui ont connu un attachement plus grand au marché du travail que leurs
aînées, se joindront à cette cohorte. Chez l’ensemble des femmes de 45 à 64 ans, près
de la moitié (48,9 %) occupaient un emploi en 1998 et cette proportion n’a
vraisemblablement pas fini de croître.

Graphique 22a Graphique 22b


Taux d'emploi féminin au Québec, Taux d'emploi féminin au Canada,
1976 à 1998 1976 à 1998

70 70
60 45-64 ans 60 45-64 ans
50 45-54 ans 50 45-54 ans
%

40 55-64 ans 40 55-64 ans


30 15-64 ans 30 15-64 ans
20 20
1976

1981

1986

1991

1996

1976

1981

1986

1991

1996

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

L’écart qui séparait les Québécoises des Canadiennes de 45 à 64 ans s’est peu
amenuisé, passant de 8 points de pourcentage en 1976 à 7 points en 1998. Il s’est
même accru légèrement chez les 55-64 ans, soit de 7,3 points à 8,5 points. En
revanche, chez les 45-54 ans, le tiers du fossé a été comblé, l’écart étant ramené de 8,7
points à 5,9 points.

Malgré le déclin de leur taux d’emploi, les hommes de 45 à 64 ans occupent une part
sans cesse croissante de l’emploi masculin depuis une dizaine d’années. Celle-ci a
d’abord décliné légèrement de 1976 (27,7 %) à 1986 (25,8 %) avant de rebondir. En

32
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

1998, ils occupaient déjà le tiers (32 %) des emplois, part qui devrait continuer de croître
au cours des prochaines années en raison de leur poids démographique croissant. La
part des 45-54 ans est passée d’environ un sixième (17,3 %) à près du quart (23 %) de
l’emploi total, mais celle des 55-64 ans a décliné légèrement, soit de 10,4 % à 8,9 %. À
moins d’une accentuation peu probable des programmes de retraite anticipée, leur part
de l’emploi devrait elle aussi augmenter au cours des années qui viennent, quand les
premiers baby boomers rejoindront cette cohorte.

Graphique 23a Graphique 23b


Part des 45-64 ans dans l'emploi masculin Part des 45-64 ans dans l'emploi masculin
québécois total, 1976 à 1998 canadien total, 1976 à 1998

35 35
30 30
25 25
20 55-64 ans 20 55-64 ans
15 45-54 ans 15 45-54 ans
10 10
5 5
0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Au Canada, les 45-64 ans occupaient une part plus grande qu’au Québec de l’emploi
masculin en 1976, soit 28,8 %. Le Québec l’a rattrapé en 1989 et dépassé depuis. En
1998, 30,8 % des emplois masculins canadiens étaient occupés par les hommes de ce
groupe, dont 21,6 % par les 45-54 ans et 9,2 % par les 55-64 ans.

Graphique 24a Graphique 24b


Part des 45-64 ans dans l'emploi féminin Part des 45-64 ans dans l'emploi féminin
québécois total, 1976 à 1998 canadien total, 1976 à 1998

35 35
30 30
25 25
20 55-64 ans 20 55-64 ans
15 45-54 ans 15 45-54 ans
10 10
5 5
0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Chez les femmes, la part de l’emploi détenu par celles de 45 à 64 ans, qui a peu varié
au Québec jusqu’au début de la présente décennie, a connu une très forte croissance
depuis. De 20,9 % qu’elle était en 1976, elle n’était toujours qu’à 21,2 % en 1990. En
1998, elle atteignait 29,1 %. Pendant que la part des femmes de 55 à 64 ans stagnait,
passant de 6,7 % en 1976 à 6,4 % en 1998, celle des 45-54 ans, qui était de 14,1 % en
1976 et qui a reculé jusqu’à 13,3 % en 1986, s’élevait à 22,7 % de l’emploi féminin total,
ce qui se compare à la part de l’emploi détenu par les hommes du même groupe d’âge.
Comme chez les hommes, la part des femmes de cette cohorte devrait continuer de
croître pour des raisons démographiques, mais aussi parce que la croissance de leur
taux d’emploi devrait se poursuivre encore quelques années. D’ici peu, pour des raisons
semblables, la part des femmes de 55 à 64 ans devrait elle aussi croître.

33
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

L’écart entre le Québec et le Canada quant au poids relatif des 45-64 ans dans l’emploi
total était beaucoup plus prononcé chez les femmes en 1976. Il atteignait alors 3,1
points de pourcentage. Aujourd’hui, elles occupent une part comparable des emplois au
Québec et au Canada, où cette part était de 28,8 % en 1998. Comme chez les hommes,
la part de l’emploi total était plus élevée au Québec chez les 45-54 ans et plus
importante au Canada chez les 55-64 ans.

Les mouvements opposés des taux d’emploi masculin et féminin ont conduit à une
augmentation de la part des emplois occupés par les femmes. En 1976, 35,5 % des
emplois occupés par les personnes d’âge actif au Québec l’étaient par des femmes.
Cette proportion s’est accrue jusqu’en 1993 alors qu’elle atteignait 44,9 %. Elle a
cependant arrêté de croître depuis et était toujours de 44,9 % en 1998. Chez les
personnes de 45 à 64 ans, cette part, qui était plus faible en 1976 (29,2 %), continue
toujours de croître, quoique à un rythme plus lent depuis quelques années. En 1998,
42,4 % des postes détenus par des personnes de ce groupe d’âge l’étaient par des
femmes. Les 45-54 ans ont rejoint l’ensemble des femmes de 15 à 64 ans. La part de
l’emploi de leur groupe d’âge qui, à 30,9 % en 1976 accusait un retard de 4,5 points de
pourcentage sur les 15-64 ans, est montée à 44,3 %, soit à peine 0,6 point d’écart. C’est
chez les 55-64 ans qu’il reste un certain rattrapage à faire. Dans ce groupe d’âge,
l’emploi demeure encore très largement masculin, même si des progrès ont été
enregistrés par les femmes au cours des années. La part de l’emploi occupé par les
femmes de ce groupe est passée de 26,2 % en 1976 à 36,8 % en 1998, ce qui
représente un retard de 8,1 points de pourcentage par rapport à l’ensemble des femmes
d’âge actif. Cette part a toutefois cessé de progresser au cours des dernières années,
ce qui pourrait n’être qu’une pause provisoire considérant la tendance observée chez
les 45-54 ans.

Graphique 25a Graphique 25b


Part de l'emploi féminin dans l'emploi total au Québec Part de l'emploi féminin dans l'emploi total au Canada
selon le groupe d'âge, 1976 à 1998 selon le groupe d'âge, 1976 à 1998

50 50

45 45
45-64 ans 45-64 ans
40 45-54 ans 40 45-54 ans
35 55-64 ans 35 55-64 ans
15-64 ans 15-64 ans
30 30

25 25

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

En 1976, les femmes canadiennes occupaient une part plus grande de l’emploi que les
Québécoises. Cette part s’élevait à 37,2 % chez les femmes d’âge actif et à 32,8 %
chez les 45-64 ans. Cette avance a été réduite avec le temps. En 1998, les femmes de
15 à 64 ans occupaient 45,8 % des emplois des personnes d’âge actif et celles de 45 à
64 ans, 43,9 % des emplois de leur groupe. Le retard des femmes de 55 à 64 ans est

34
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

moindre qu’au Québec. Elles occupaient 39,7 % des emplois de leur groupe d’âge, soit
un écart de 6,1 points avec les 15-64 ans.

3.2 LE TRAVAIL À TEMPS PARTIEL

Depuis 1976, 773 900 emplois ont été créés au Québec. De ce nombre, un peu moins
de la moitié, soit 352 300, étaient des emplois à temps partiel16, ce qui a eu pour
conséquence de doubler la part des emplois à temps partiel qui est passée de 9 % à
17,5 % en 22 ans. La part du temps partiel a toujours été plus importante au Canada
qu’au Québec, mais l’écart a été grandement réduit avec le temps. Au pays, les postes
à temps partiel représentaient déjà, en 1976, 12,5 % de l’emploi total, soit 3,5 points de
pourcentage de plus qu’au Québec. Cette proportion est montée à 18,7 % en 1998, soit
seulement 1,2 point de plus qu’au Québec.

Le temps partiel se concentre aux deux extrémités de la période de vie active. Il est
passé de 14,6 % à 44,5 % chez les 15-24 ans, ce qui trouve son explication surtout
dans la fréquentation scolaire qui a considérablement augmenté avec le temps. À
l’opposé, chez les personnes occupées de 65 ans et plus, 34,2 % travaillaient à temps
partiel en 1998 contre 31,4 % en 1976. En 1976, la part de l’emploi à temps partiel chez
les 45-64 ans (6,6 %) était comparable à celle des travailleurs adultes plus jeunes, ceux
de 25 à 44 ans (6,5 %). Cependant, la part du temps partiel a augmenté un peu plus
lentement chez ces derniers, atteignant 12,3 % en 1998 contre 13,7 % chez les 45-64
ans. On constate là aussi une différence notable entre la situation des 45-54 ans et celle
des 55-64 ans. Le temps partiel est passé de 6,3 % à 12,1 % chez les premiers pendant
qu’il faisait un saut de 7,1 % à 18,1 % chez les seconds. Au Canada, ces proportions
étaient respectivement de 12,9 % et 19,3 % en 1998.

Graphique 26a Graphique 26b


Part de l'emploi à temps partiel au Québec, Part de l'emploi à temps partiel au Canada,
1976 à 1998 1976 à 1998

20 20

15 45-64 ans 15 45-64 ans


45-54 ans 45-54 ans
10 10
55-64 ans 55-64 ans
5 15-64 ans 5 15-64 ans

0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Le travail à temps partiel a toujours été davantage l’apanage des femmes qui, en 1976
comme en 1998, occupaient au Québec plus des deux tiers de ces emplois. En 1976,
157 400 d’entre elles travaillaient moins de 30 heures par semaine à leur emploi
principal ou à leur seul emploi, contre 72 200 hommes. En 1998, on comptait 184 200

16
Selon la définition de Statistique Canada, l’emploi à temps partiel tient compte des personnes qui
travaillent habituellement moins de 30 heures par semaine à leur emploi principal ou à leur unique
emploi. Source : op. cit., p. 8.

35
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

hommes occupés à temps partiel contre 397 700 femmes. En un peu plus de deux
décennies, l’emploi à temps partiel est passé de 17,4 % à 26,8 % de l’emploi féminin et
de 4,4 % à 10 % de l’emploi masculin. Il représentait au Canada 28,6 % de l’emploi
féminin et 10,5 % de l’emploi masculin.

En 1976, le travail à temps partiel chez les hommes de 45 à 64 ans était exceptionnel. À
peine 7 800 de ceux qui étaient occupés (1,7 %) travaillaient moins de 30 heures par
semaine. Leur nombre est passé à 35 700 en 1998 (6,1 %), soit une augmentation de
358 %. Contrairement à ce qu’on a observé chez les hommes, la part de l’emploi à
temps partiel dans l’emploi total était légèrement plus élevée en 1976 chez les femmes
de 45 à 64 ans (18,4 %) que chez l’ensemble des femmes. La part du temps partiel
féminin a augmenté jusqu’au milieu des années 1980 pour ce groupe d’âge, atteignant
26,5 % de l’emploi total en 1985. Il s’est légèrement replié depuis pour atteindre 24 %
en 1998, ce qui est inférieur à la part de l’emploi à temps partiel pour l’ensemble des
femmes.

Graphique 27a Graphique 27b


Part du travail à temps partiel au Québec chez les Part du travail à temps partiel au Canada chez les
45-64 ans selon le sexe, 1976 à 1998 45-64 ans selon le sexe, 1976 à 1998

30 30
25 25
20 Les deux sexes 20 Les deux sexes
15 Hommes 15 Hommes
10 Femmes 10 Femmes
5 5
0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Au Canada, l’emploi à temps partiel était, en 1976, beaucoup plus répandu qu’au
Québec chez les femmes de 45 à 64 ans. Il représentait alors 24,3 % de l’emploi total
de ces dernières. La part du travail à temps partiel a culminé dans ce groupe à 28,8 %
en 1982 et 1983, pour reculer depuis. Elle était de 25,5 % en 1998. Chez les hommes
du même groupe d’âge, la part du travail à temps partiel est passée de 2,3 % en 1976 à
6,3 % en 1998, ce qui se compare à ce qu’on observe au Québec. La tendance à
l’augmentation de la part du travail à temps partiel chez les hommes de ce groupe d’âge
s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui tant au Canada qu’au Québec et rien n’indique pour
le moment que cette hausse ne se poursuivra pas.

Si le travail à temps partiel a été le lot d’une part croissante des personnes occupées, ce
type de travail n’a pas toujours été librement consenti. En 1976, au Québec, le temps
partiel involontaire17 était le fait de un travailleur à temps partiel sur huit (12,7 %) chez
les 45-64 ans, contre un sur sept (14,3 %) pour l’ensemble des travailleurs à temps
partiel de 15 ans et plus. Cette proportion s’est accrue considérablement avec le temps.

17
On considère ici comme des personnes à temps partiel involontaire celles qui ont invoqué comme
raison, lors de l’enquête, qu’elles n’avaient pas pu trouver que du travail à temps partiel.

36
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Ainsi, en 199518, deux fois sur cinq (40,4 %), le travail à temps partiel des personnes de
45 à 64 ans était involontaire, ce qui est davantage que la part du travail à temps partiel
involontaire chez l’ensemble des personnes occupées à temps partiel de 15 ans et plus
(37,7 %). Depuis 1989, cette part est plus élevée chez les 45-64 ans. Une accélération
de la hausse du temps partiel involontaire est notée lors des récessions, la situation
tendant à se stabiliser par la suite sans que ne se produise un retour à la situation
antérieure. Selon les estimations du nouveau questionnaire de l’enquête, un peu moins
de 40 % des travailleurs à temps partiel de 45 à 64 ans le seraient de façon involontaire.

Graphique 28a Graphique 28b


Part du travail à temps partiel involontaire au Québec, Part du travail à temps partiel involontaire au Canada,
1976 à 1995 1976 à 1995

50 50

40 40

30 15 ans et plus 30 15 ans et plus


20 45 à 64 ans 20 45 à 64 ans

10 10

0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Si au Canada le temps partiel est un peu plus répandu qu’au Québec, la part du temps
partiel involontaire, quoique en croissance, est demeurée inférieure à celle enregistrée
au Québec. Cette part s’élevait, en 1995, à 32,4 % chez les 45-64 ans et à 31,9 % chez
les personnes de 15 ans et plus. En 1976, ces proportions étaient respectivement de
8,2 % et 10,6 %.

Le temps partiel est plus souvent consenti chez les travailleurs plus âgés. Au Québec, le
temps partiel involontaire représentait, en 1995, 35,3 % de l’ensemble du temps partiel
des 55-64 ans contre 42,8 % de celui des 45-54 ans. Par ailleurs, si pour l’ensemble des
15 ans et plus la part du travail à temps partiel involontaire était alors aussi importante
chez les femmes que chez les hommes, il en allait autrement chez les 45-64 ans où
43,8 % du temps partiel masculin était involontaire contre 39,3 % du temps partiel
féminin. Ces dernières demeuraient tout de même trois fois plus nombreuses (35 800)
que les hommes du même groupe d’âge (13 000) à avoir dû se contenter, faute de
mieux, d’un emploi à temps partiel.

3.3 LES CATÉGORIES DE TRAVAILLEURS

On a souvent entendu dire au cours des dernières années que le marché du travail est
tellement fermé aux jeunes qu’ils sont contraints à créer leur propre emploi et travailler
comme pigistes ou contractuels. Une étude récente contredit cette assertion. Selon
cette étude, chez les Québécois de 20 à 24 ans, 96 % des personnes occupées étaient

18
Des modifications apportées au questionnaire de l’EPA en 1996 ont pour conséquence que les
estimations ultérieures ne sont pas comparables à celles de 1976 à 1995.

37
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

des employés tandis que seulement 4 % étaient des travailleurs indépendants19 en


1997, soit la même proportion qu’en 198720. La proportion était plus élevée chez les
15-19 ans (9 %), vraisemblablement en raison de la prise en compte des camelots et
des gardiennes d’enfants. En réalité, le travail indépendant est davantage l’apanage de
leurs aînés.

La part du travail indépendant est passée de 13,1 % de l’ensemble des personnes


occupées en 1987 à 16,1 % en 1998. Chez les personnes occupées de 45 à 64 ans, la
part de travailleurs indépendants est passée de 19,9 % à 20,9 %. Ce sont ceux de 55 à
64 ans qui ont été responsables de cette hausse, la proportion de travailleurs
indépendants ayant grimpé de 21,3 % à 25,8 % en onze ans. L’examen des différentes
catégories de travailleurs indépendants permet de constater qu’elles n’ont pas toutes
évolué de la même façon. Les propriétaires actifs d’entreprises constituées en sociétés
représentaient 8 % des personnes occupées de 45 à 64 ans en 1998, contre 6,8 % en
1987. La hausse est toutefois ici attribuable à ceux et celles qui n’avaient pas d’aide
rémunérée, dont la part a progressé de 0,8 % à 2,2 %. On a observé le même
mouvement chez les propriétaires d’entreprises non constituées en société et autres
travailleurs indépendants, dont la part des emplois est passée de 11,7 % en 1987 à
12,4 % en 1998 en raison de l’augmentation, ici également, de la part de ceux et celles
qui n’avaient pas d’aide rémunérée. On note par ailleurs un recul de la part des
travailleurs familiaux non rémunérés, de 1,3 % en 1987 à 0,4 % en 1998.

Graphique 29a Graphique 29b


Part des travailleurs indépendants de 45 à 64 ans au Part des travailleurs indépendants de 45 à 64 ans au
Québec selon la catégorie, 1987 à 1998 Canada selon la catégorie, 1987 à 1998

25 Travailleurs familiaux non 25 Travailleurs familiaux non


rémunérés rémunérés
20 20
Entrepr. non const. en Entrepr. non const. en
15 soc., sans aide rémun. 15 soc., sans aide rémun.
Entrepr. non const. en Entrepr. non const. en
10 10
soc., avec aide rémun. soc., avec aide rémun.
5 Entrepr. const. en soc., 5 Entrepr. const. en soc.,
sans aide rémun. sans aide rémun.
0 0
Entrepr. const. en soc., Entrepr. const. en soc.,
avec aide rémun. avec aide rémun.

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Le Canada compte une proportion plus élevée de travailleurs indépendants que le


Québec tant chez les 15 ans et plus (17,6 % en 1998) que chez les 45-64 ans (23,9 %).
Cet écart est dû essentiellement aux travailleurs indépendants sans aide rémunérée,

19
Statistique Canada définit plusieurs catégories de travailleurs indépendants : d’abord, les propriétaires
actifs d’entreprises (ou exploitations agricoles ou bureaux professionnels) constituées en société, avec
ou sans aide rémunérée; puis, les propriétaires actifs d’entreprises (ou exploitations agricoles ou
bureaux professionnels) non constituées en société et autres travailleurs indépendants (incluant les
gardiennes d’enfants et les livreurs de journaux), avec ou sans aide rémunérée; enfin, les travailleurs
familiaux non rémunérés, qui sont les personnes qui travaillent sans rémunération dans une entreprise,
une exploitation agricole ou un bureau professionnel, pour un parent qui en est propriétaire ou
exploitant et qui occupe le même logement. Source : op. cit., p. 14. (Les estimations selon la catégorie
de travailleur ne sont disponibles qu’à partir de 1987.)
20
André Grenier, Les jeunes et le marché du travail : tendances et situation récente, SQDM, février 1998,
p. 16-17.

38
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

qu’ils soient ou non propriétaires d’une entreprise constituée en société. Or, il s’agit là
des catégories où l’on trouve les travailleurs indépendants au statut souvent le plus
précaire (pigiste, contractuel, etc.). Chez les 45-64 ans, ces deux catégories
regroupaient en 1998 14,3 % des personnes occupées au Canada contre 11,6 % au
Québec. La proportion de propriétaires de sociétés avec employés était la même au
Canada (5,9 %) qu’au Québec (5,8 %). Quant aux travailleurs familiaux non rémunérés,
dont la proportion était plus faible au Canada en 1987 (1 %), leur part s’est amenuisée
comme au Québec pour n’être plus que de 0,4 % en 1998.

Le travail indépendant est surtout une affaire d’hommes. En 1998, 19,2 % des hommes
occupés de 15 ans et plus et 25 % de ceux de 45 à 64 ans étaient travailleurs
indépendants. Ces proportions étaient respectivement de 12,2 % chez les femmes de
15 ans et plus et 15,3 % chez celles de 45 à 64 ans. La différence vient surtout des
travailleurs indépendants avec aide rémunérée qui, chez les hommes de 45 à 64 ans,
représentaient 12,3 % des emplois contre seulement 4 % chez les femmes. Les
travailleurs indépendants sans aide rémunérée représentaient, quant à eux, 12,6 % des
hommes occupés contre 10,2 % des femmes occupées de ce groupe d’âge. Enfin, le
travail non rémunéré est le lot des femmes. Il représentait 3,2 % des emplois féminins
des 45-64 ans en 1976, proportion qui a fondu à 1 % en 1998. Chez les hommes, cette
proportion est trop faible pour être mesurée.

Graphique 30a Graphique 30b


Emploi selon la catégorie de travailleurs et le groupe Emploi selon la catégorie de travailleurs et le groupe
d'âge au Québec, 1998 d'âge au Canada, 1998

100 100
80 80
Trav. indép. Trav. indép.
60 60
Empl. privé Empl. privé
40 40
Empl. public Empl. public
20 20
0 0
15 ans et 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15 ans et 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans
plus plus

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Si la part des travailleurs indépendants est plus élevée chez les 45-64 ans que parmi
l’ensemble des personnes occupées de 15 ans et plus, on retrouve également chez les
premiers une plus forte proportion d’employés du secteur public21. Le quart (24,8 %) des
45-64 ans étaient dans cette situation au Québec en 1998, proportion qui a peu varié
depuis 1987 (25,2 %) quoique l’on décèle un repli depuis le sommet de 26,9 % atteint
en 1994. Pour l’ensemble des 15 ans et plus, la part d’employés du secteur public n’était
que de 19,4 %, en baisse par rapport aux 22,4 % de 1987. Les 45-54 ans (27,9 % en
1998) sont beaucoup plus susceptibles que les 55-64 ans (15,9 %) d’être employés du
secteur public. Chez ces derniers, un recul important s’est produit au cours des

21
Statistique Canada entend ici par employés du secteur public les personnes qui travaillent pour une
administration municipale, provinciale ou fédérale, un organisme ou un service public, une société
d’État ou encore un établissement public comme une école (incluant les universités) ou un hôpital.
Source : op. cit. p. 14.

39
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

dernières années après que cette part ait culminé à 23,2 % en 1994. Les programmes
fédéral et provincial de retraite anticipée qui se sont succédés ont contribué au repli des
dernières années. On notera que, tandis que l’emploi total des 55-64 ans progressait de
5,9 % en onze ans et que le travail indépendant se gonflait de 28,2 % au cours de la
même période, le nombre d’emplois dans le secteur public a fondu, pour ce groupe
d’âge, de 25,2 %.

Si le travail indépendant est davantage l’apanage des hommes, l’emploi dans le secteur
public est d’abord celui des femmes. Chez les personnes occupées de 15 ans et plus,
23,8 % des femmes contre seulement 15,8 % des hommes étaient employés du secteur
public en 1998. Chez les 45-64 ans, 21,4 % des hommes étaient dans cette situation en
1998, en baisse de 1,9 point de pourcentage par rapport à 1987, repli qui s’est
manifesté au cours des trois dernières années. Chez les femmes du même groupe
d’âge, 29,4 % travaillaient dans le secteur public, ce qui est légèrement plus qu’en 1987,
mais inférieur de 3,3 points par rapport au sommet atteint en 1996. Chez les 55-64 ans,
seulement 19,7 % des femmes étaient employées du secteur public en 1998, pour une
chute de 9,8 points en quatre ans. On ne comptait chez les hommes du même groupe
d’âge que 13,6 % d’employés du secteur public en 1998, en recul de 5,6 points par
rapport à 1994.

La part de l’emploi dans le secteur public est, de façon générale, moins grande au
Canada, où la même tendance au repli de la part de ces emplois a été observée. Par
contre, chez les travailleurs plus âgés, soit les 55-64 ans, le repli a été moins prononcé
qu’au Québec et la part de ces emplois était supérieure (17,9 %) à celle enregistrée ici.

3.4 LE CUMUL D’EMPLOIS

Le cumul d’emplois22 n’est pas une pratique très répandue au Québec. En 1998,
107 300 personnes, soit à peine 3,2 % des personnes occupées, étaient dans cette
situation, proportion qui tombait à 2,4 % chez les 45-64 ans. Cette pratique est moins
fréquente qu’au Canada où 5 % des personnes occupées et 4,2 % de celles de 45 ans
et plus cumulaient des emplois. Par ailleurs, la tendance semble être à la hausse. En
1987, le cumul d’emplois n’était le fait que de 2,7 % des travailleurs de 15 ans et plus au
Québec et de 4,1 % au Canada. Chez les 45-64 ans, cependant, on n’observe pas le
même phénomène au Québec. Le taux, qui était de 2,5 % en 1987, fluctue
annuellement sans que se dessine une tendance tandis qu’au Canada, on note une
augmentation. Le taux pour ce groupe d’âge au pays n’était en effet que de 3,4 % en
1987.

Le cumul d’emplois était en 1987 à peu près deux fois plus fréquent chez les Québécois
de 45 à 54 ans (3 %) que chez ceux de 55 à 64 ans (1,6 %). Cet écart a fondu avec les
années en raison à la fois de la diminution de cette pratique chez les premiers et de la
hausse observée chez les seconds. En 1998, on comptait 2,5 % des 45-54 ans et 2,3 %
22
Statistique Canada entend par cumul d’emplois le fait, pour une personne, d’occuper simultanément
deux ou plusieurs emplois. L’organisme les nomme malencontreusement « cumulards ». Source :
op.cit., p. 12.

40
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

des 55-64 ans qui cumulaient des emplois. Pendant ce temps au Canada, la proportion
de ces personnes est passée de 3,9 % à 4,5 % chez les 45-54 ans et de 2,7 % à 3,4 %
chez les 55-64 ans.

Graphique 31a Graphique 31b


Cumul d'emplois en pourcentage des personnes Cumul d'emplois en pourcentage des personnes
occupées au Québec, 1987 à 1998 occupées au Canada, 1987 à 1998

5,5 5,5
5,0 5,0
4,5 15 ans et plus 4,5 15 ans et plus
4,0 4,0
45-64 ans 45-64 ans
3,5 3,5
3,0 45-54 ans 3,0 45-54 ans
2,5 55-64 ans 2,5 55-64 ans
2,0 2,0
1,5 1,5

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

La pratique du cumul d’emplois a connu une évolution différente selon le sexe. En 1987,
le taux était au Québec plus élevé chez les hommes (3 %) que chez les femmes
(2,4 %). La pratique s’est toutefois répandue chez les femmes et, en 1998, c’est chez
ces dernières (3,4 %) qu’elle était la plus courante. Chez les hommes, elle avait peu
bougé avec 3,1 %. Chez les 45-64 ans, le cumul d’emplois était toujours plus important
chez les hommes en 1998, mais l’écart s’est réduit de moitié. Chez les deux sexes, le
cumul d’emplois a reculé chez les 45-54 ans, mais était en hausse chez les 55-64 ans
entre 1987 et 1998.

Graphique 32a Graphique 32b


Cumul d'emplois en pourcentage des hommes Cumul d'emplois en pourcentage des femmes
occupés au Québec, 1987 à 1998 occupées au Québec, 1987 à 1998

4,0 4,0
3,5 3,5
3,0 15 ans et plus 3,0 15 ans et plus
2,5 45-64 ans 2,5 45-64 ans
2,0 45-54 ans 2,0 45-54 ans
1,5 55-64 ans 1,5 55-64 ans
1,0 1,0
0,5 0,5

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Au Canada, le cumul d’emplois a augmenté chez les hommes, tant parmi ceux de 15
ans et plus qu’auprès des 45-64 ans. Cette hausse est toutefois demeurée relativement
modeste. Chez les femmes, par contre, il s’est répandu aussi bien chez l’ensemble que
chez les groupes plus âgés. Que ce soit chez les femmes de 15 ans et plus, celles de
45 à 64 ans, de 45 à 54 ans ou de 55 à 64 ans, le cumul d’emplois était devenu plus
commun au Canada chez les femmes que chez les hommes, alors que c’était l’inverse
onze ans plus tôt.

41
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

3.5 LES HEURES TRAVAILLÉES

Les travailleurs de 45 à 64 ans ont une semaine de travail un peu plus longue que la
moyenne. Elle était au Québec de 37,8 heures en 1998, en ne tenant compte que de
l’emploi principal23 (ou seul emploi), contre 36,3 heures chez les 15 ans et plus. Cet
écart s’explique par la durée plus courte de la semaine de travail des 15-24 ans, dont
plusieurs occupent un emploi à temps partiel en poursuivant leurs études. La semaine
habituelle de travail était un peu plus longue chez les 45-54 ans (38 heures) que chez
les 55-64 ans (37,1 heures).

Le nombre moyen d’heures de travail a décru au cours des dernières décennies. En


1976, les personnes de 45 à 54 ans travaillaient 40,6 heures par semaine et celles de
55 à 64 ans, 40,4 heures, tandis que celles de 15 ans et plus travaillaient 38,9 heures24.
Cette diminution n’est pas imputable uniquement à un raccourcissement de la semaine
de travail. Elle s’explique en bonne partie par la part grandissante du travail à temps
partiel.

Graphique 33a Graphique 33b


Heures hebdomadaires habituellement travaillées au Heures hebdomadaires habituellement travaillées au
Québec à l'emploi principal, 1976 à 1998 Canada à l'emploi principal, 1976 à 1998

41 41

40 40

39 45-64 ans 39 45-64 ans


45-54 ans 45-54 ans
38 38
55-64 ans 55-64 ans
37 37

36 36

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Cette explication vaut en particulier pour les plus âgés, les 55-64 ans, dont la semaine
de travail a diminué de 3,3 heures en 22 ans alors que, tant chez les personnes
occupées à plein temps que chez celles à temps partiel, le recul n’a été que de 0,5
heure. La substitution du temps partiel au plein temps a été, dans ce cas, responsable
de 2,8 heures de recul. Chez les 45-54 ans, dont la semaine moyenne a été réduite de
2,7 heures depuis 1976, celle-ci était plus courte de 1,3 heure chez les personnes

23
En tenant compte de tous les emplois occupés, ces heures hebdomadaires étaient respectivement 38,4
chez les 45-54 ans, 37,5 chez les 55-64 ans et 36,8 chez les 15 ans et plus. Dans la présente section,
les estimations renvoient à l’emploi principal ou au seul emploi occupé.
24
Un changement dans la définition des heures habituellement travaillées a été apporté à l’enquête en
janvier 1997. Avant cette date, « les heures habituelles correspondaient au nombre d’heures
habituellement travaillées par l’enquêté au cours d’une semaine normale, peu importe si elles étaient
rémunérées. Depuis janvier 1997, les heures habituelles d’un employé correspondent à ses heures
régulières ou définies par contrat, exclusion faite des heures supplémentaires. Cependant, aucune
modification n’est apportée à la définition des heures habituelles des travailleurs autonomes et des
travailleurs familiaux non rémunérés. » Source : op. cit., p. 9. Les estimations de 1997 et 1998 ne sont
donc pas exactement comparables aux estimations antérieures en ce qui a trait aux heures habituelles.
Les modifications apportées semblent avoir soustrait 0,3 à 0,4 heure par rapport aux estimations
provenant du questionnaire antérieur.

42
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

occupées à plein temps, mais elle s’est allongée de 1,6 heure chez celles à temps
partiel.

La longueur de la semaine de travail était comparable au Canada en 1976 chez les


45-64 ans (40,4 heures). Elle était légèrement plus courte chez les 55-64 ans (40,1
heures) mais identique chez les 45-54 ans (40,6 heures). Elle a cependant diminué plus
modestement au pays, avec la conséquence que les heures de travail étaient
légèrement plus longues en 1998 au Canada qu’au Québec. L’écart était de 0,6 heure
chez les 45-64 ans, de 0,8 heure chez les 45-54 ans et de 0,4 heure chez les 55-64
ans. Parmi les 45-64 ans, la semaine était plus longue chez les Canadiens qui
travaillaient à plein temps que chez les Québécois (de 1,2 heure), mais plus courte chez
ceux travaillant à temps partiel (de 0,8 heure).

La semaine de travail des hommes a toujours été beaucoup plus longue que celle des
femmes, tant chez ceux de 15 ans et plus que chez ceux de 45 à 64 ans. En 1998, la
semaine de travail était, chez ces derniers, de 40,8 heures, soit 7,2 heures de plus que
chez les femmes. Parmi les travailleurs de 55 à 64 ans, l’écart atteignait 8 heures en
raison d’une diminution importante de la semaine de travail des femmes. L’importance
plus grande du travail à temps partiel chez les femmes explique en partie cet écart, mais
il en existait néanmoins toujours un entre les hommes et les femmes travaillant à plein
temps. Il s’élevait à 3,9 heures chez les 45-64 ans en 1998, en hausse par rapport à
1976, alors qu’il était de 3,3 heures. Par contre, les femmes de ce groupe d’âge qui
travaillaient à temps partiel ont vu leur semaine de travail s’allonger davantage (de 1,2
heure) que celle des hommes (de 0,3 heure).

Graphique 34a Graphique 34b


Heures hebdomadaires habituellement travaillées Heures hebdomadaires habituellement travaillées
au Québec à l'emploi principal selon le sexe, au Canada à l'emploi principal selon le sexe,
1976 à 1998 1976 à 1998

45 45

Hommes 45-54 ans Hommes 45-54 ans


40 40
Hommes 55-64 ans Hommes 55-64 ans
Femmes 45-54 ans Femmes 45-54 ans
35 35
Femmes 55-64 ans Femmes 55-64 ans
30 30

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

La proportion de gens qui travaillaient plus de 40 heures par semaine à leur emploi
principal a diminué chez les 45-54 ans de 21,6 % en 1976 à 17,7 % en 1998. Chez les
55-64 ans, cependant, cette proportion s’est maintenue et a même légèrement
augmenté, passant de 20,5 % à 21 %. On note par ailleurs un très net recul du
pourcentage de personnes dont la semaine normale de travail était de 40 heures, soit
d’un peu plus de 47 % à 31,5 % chez les 45-54 ans et à 32,6 % chez les 55-64 ans.
Dans le premier cas, ce recul s’est accompli surtout au profit de la semaine de 35 à 39
heures, qui était le fait de 20 % des 45-54 ans en 1976 contre 30,5 % en 1998, ce qui
rend compte d’une diminution de la durée de la semaine normale des personnes
travaillant à plein temps. Chez les 55-64 ans, ce n’est pas la semaine de 35 à 39 heures

43
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

qui est devenue plus répandue, mais les semaines encore plus courtes, indication d’une
modification de la transition de la vie active à la retraite au cours des deux dernières
décennies.

3.6 LA PERMANENCE DE L’EMPLOI

Les employés (les personnes occupées qui ne sont pas des travailleurs indépendants)
peuvent occuper soit un emploi permanent, soit un emploi temporaire25. Un pourcentage
plus élevé d’emplois temporaires est une indication d’une plus grande précarité de
l’emploi. En 1998, 13,7 % des 2 791 900 employés québécois de 15 ans et plus
occupaient un emploi temporaire. C’était le cas du tiers des employés de moins de 25
ans, soit parce qu’ils étaient encore aux études, soit parce que leurs premiers pas sur le
marché du travail après leurs études les ont amenés d’abord vers des emplois de ce
type.

Lorsqu’on regarde la situation des employés de 25 ans et plus, qui ont pour l’immense
majorité d’entre eux complété la transition des études vers le marché du travail, la part
d’emplois temporaires recule à 10,2 %. La stabilité d’emploi est encore plus grande chez
les 45-64 ans, dont 8,5 % occupaient un poste temporaire. Ce ne sont toutefois pas les
plus âgés qui sont les mieux pourvus à ce chapitre. En effet, la part d’emplois
temporaires était inférieure chez les 45-54 ans (8,1 %) à celle observée chez les 55-64
ans (9,8 %).

Graphique 35a Graphique 35b


Part d'employés temporaires selon le sexe et l'âge au Part d'employés temporaires selon le sexe et l'âge au
Québec, 1998 Canada, 1998

16 16
14 14
12 Les deux sexes 12 Les deux sexes
10 Hommes 10 Hommes
8 Femmes 8 Femmes
6 6
4 4
15 ans et 25 ans et 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15 ans et 25 ans et 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans
plus plus plus plus

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

À ce propos, les hommes s’en tirent mieux que les femmes. Seulement 9 % des
hommes de 25 ans et plus et 7,4 % de 45 à 64 ans occupaient en effet un emploi
temporaire. Chez les femmes, ces proportions atteignaient respectivement 11,6 % et
9,8 %. La proportion d’employés temporaires était donc chez les femmes de 2,6 points
25
Depuis janvier 1997, Statistique Canada recueille, dans le cadre de l’Enquête sur la population active,
« des renseignements permettant de distinguer les emplois rémunérés en deux catégories : emplois
permanents et emplois temporaires. Cette classification dépend des intentions de l’employeur et des
caractéristiques de l’emploi plutôt que des intentions de l’employé. […] Un emploi permanent est un
emploi qui devrait durer aussi longtemps que l’employé le désire, à la condition que la conjoncture
économique le permette, c’est-à-dire que la date de cessation de l’emploi n’est pas déterminée à
l’avance. […] Un emploi temporaire est un emploi dont la date de cessation est prédéterminée ou qui se
terminera dès qu’un projet déterminé aura pris fin. » Source : op. cit., p. 11.

44
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

supérieure à celle des hommes chez les 25 ans et plus et de 2,4 points chez les 45-64
ans. Chez les femmes de 55 à 64 ans, une sur neuf (10,9 %) n’occupait qu’un emploi
temporaire, tandis que cet état était le lot de un homme sur onze (9,1 %).

Les données indiquent une augmentation de la part de l’emploi temporaire de 1997 à


1998 chez les 45-64 ans, tant chez les hommes que chez les femmes, mais la période
d’observation est trop courte pour pourvoir conclure à une tendance à la précarisation.
Le même phénomène a été enregistré au Canada où, cependant, l’emploi permanent
est plus répandu qu’au Québec. L’an dernier, la part d’emplois temporaires chez les
45-64 ans était de 7,5 % au Canada, soit 1 point de pourcentage de moins qu’au
Québec. Cette part était de 6,9 % chez les hommes et de 8,1 % chez les femmes. C’est
d’ailleurs parmi ces dernières que l’écart est le plus prononcé entre le Canada et le
Québec, soit 1,7 point chez les 45-64 ans et 2 points chez les 25 ans et plus.

3.7 LA COUVERTURE SYNDICALE

Tout comme la permanence de l’emploi, la couverture syndicale26 est plus répandue


chez les hommes que chez les femmes. En 1998, 40 % des employés québécois étaient
couverts par une convention collective. Cette proportion était de 42,2 % chez les
hommes et de 37,5 % chez les femmes. Ce taux n’atteignait que 18,6 % chez les jeunes
de moins de 25 ans, dont les premiers pas sur le marché du travail se font surtout dans
le commerce au détail et la restauration, deux industries ayant un très faible taux de
couverture syndicale et qui offrent des horaires de travail qui conviennent souvent mieux
aux étudiants et étudiantes à la recherche d’un travail d’appoint.

Graphique 36a Graphique 36b


Taux de couverture syndicale des employés selon Taux de couverture syndicale des employés selon
l'âge et le sexe au Québec, 1998 l'âge et le sexe au Canada, 1998

60 60

50 50
Les deux sexes Les deux sexes
40 Hommes 40 Hommes
Femmes Femmes
30 30

20 20
15 ans et 25 ans et 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15 ans et 25 ans et 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans
plus plus plus plus

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Chez les employés de 25 ans et plus, le taux de couverture syndicale grimpait à 44 %. Il


atteignait 49,7 % chez les 45-64 ans. Comme en ce qui a trait à la permanence de
l’emploi, le taux de couverture était nettement plus élevé (de 11,3 points de
pourcentage) chez les 45-54 ans (52,4 %) que chez les 55-64 ans (41,1 %), dont le taux
était même inférieur à celui de l’ensemble des employés de 25 ans et plus.

26
Pour Statistique Canada, la couverture syndicale s’étend à la fois aux employés membres d’un syndicat
et à ceux qui, même s’ils n’ont pas adhéré à un syndicat, sont couverts par une convention collective ou
par un contrat de travail négocié par un syndicat. Les renseignements sur la couverture syndicale sont
recueillis depuis janvier 1997. Source : op. cit., p. 6.

45
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

L’écart entre la couverture syndicale des hommes et celle des femmes était plus
prononcé pour les employés plus âgés. Chez les 45-64 ans, ce taux était de 52,7 %
chez les hommes et de 46 % chez les femmes, pour un écart de 6,7 points. Il était de
6,6 points chez les 45-54 ans et de 9,7 points parmi les 55-64 ans. À peine plus du tiers
des femmes de ce groupe (35,3 %) étaient visées.

Si la permanence de l’emploi est plus répandue au Canada qu’au Québec, il en va


autrement de la couverture syndicale qui est nettement plus étendue au Québec. À
peine le tiers (33,1 %) des employés canadiens et 37,1 % de ceux de 25 ans et plus
étaient couverts, des écarts dans les deux cas de 6,9 points de pourcentage en faveur
du Québec. Chez les 45-64 ans, dont le taux s’élevait à 44,4 %, l’écart était légèrement
moins prononcé (5,3 points). Il était non significatif chez les plus âgés, ceux de 55 à 64
ans (à peine 0,4 point). Les Canadiennes de ce groupe d’âge étaient même davantage
concernées (37,8 %, pour un écart de 2,3 points) que les Québécoises.

La couverture syndicale permet souvent, par la négociation de contrats de travail, une


protection plus grande aux travailleurs et travailleuses plus anciens par le biais de
clauses d’ancienneté ou encore de modalités de retraite. À ce propos, les travailleurs de
55 ans et plus, en particulier les femmes de ce groupe, sont plus vulnérables que leurs
cadets en raison d’une couverture nettement plus faible. En outre, la couverture a reculé
au cours de la dernière année au Québec plus qu’au Canada et parmi les employés les
plus âgés davantage que chez les autres. La nouveauté de la série sur la couverture
syndicale dans l’enquête ne permet pas de savoir si ce recul s’inscrit dans un
mouvement qui remonte plus loin dans le temps.

3.8 LA DURÉE DE L’EMPLOI

Les hommes occupent leur emploi actuel depuis plus longtemps que les femmes, en
moyenne. Cela est vrai tant pour les personnes occupées de 15 ans et plus que pour les
45-54 ans ou les 55-64 ans. En 1998, la durée moyenne de l’emploi27 actuel était, au
Québec, de 13 ans et 8 mois chez les 45-54 ans et de 15 ans et 4 mois chez les 55-64
ans. Chez les 45-54 ans, la durée de l’emploi des hommes était de 14 ans et 7 mois,
deux ans de plus que celle de l’emploi féminin. Parmi les 55-64 ans, les hommes
occupaient leur emploi depuis 16 ans et 5 mois en moyenne, soit trois ans de plus que
les femmes du même groupe d’âge.

L’écart entre la durée de l’emploi des hommes et des femmes s’est amenuisé. En 1976,
la durée de l’emploi des hommes de 55 à 64 ans s’élevait à 17 ans et 11 mois, soit cinq
ans de plus que les femmes de ce groupe. La durée moyenne de l’emploi de ces

27
Statistique Canada entend par durée de l’emploi le « nombre de mois ou d’années consécutifs pendant
lesquels une personne a travaillé pour l’employeur actuel […]. Peu importe que l’employé ait occupé
plus d’un emploi ou ait travaillé à plus d’un endroit, si l’employeur est demeuré le même, on considère
que la période d’emploi est ininterrompue. Cependant, si une personne a travaillé pour le même
employeur pendant différentes périodes, la durée d’emploi correspond à la période la plus récente
pendant laquelle l’employé a travaillé sans interruption. » Source : op. cit., p. 7.

46
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

hommes a augmenté de façon régulière jusqu’en 1983, alors qu’elle atteignait 19 ans et
5 mois. Elle suit une tendance à la baisse depuis. Leurs pendants féminins ont vu la
durée de leur emploi augmenter de quelques mois au cours des années 1990. Dans le
groupe des 45-54 ans, la durée de l’emploi des hommes est demeurée à peu près
constante tout au long de la période depuis 1976. Celle des femmes, par contre, s’est
allongée de 3 ans et 8 mois, les périodes de plus fort allongement ayant été le début
des années 1980 et les années 1990.

Les conditions du marché du travail prévalant au cours de ces périodes d’accroissement


plus rapide de la durée du travail des femmes pourraient avoir incité ces dernières à
garder davantage l’emploi qu’elles occupaient dans la mesure où la perspective d’en
trouver un autre apparaissait moins favorable. Si tel est le cas, on se serait attendu à un
comportement de même nature chez les hommes. Or, les estimations de l’enquête sont
peu concluantes quant au comportement de ces derniers, si ce n’est de l’allongement
observé au début des années 1980 chez ceux de 55 à 64 ans. Une autre explication à
la durée moyenne croissante de l’emploi féminin réside dans le fait que les femmes
seraient moins nombreuses qu’auparavant à interrompre leur vie professionnelle pour
élever leurs enfants. La généralisation des congés de maternité payés et des services
de garde ainsi qu’une meilleure protection venant des lois du travail sont des éléments
qui ont favorisé le maintien du lien d’emploi des femmes.

Graphique 37a Graphique 37b


Durée de l'emploi selon le sexe au Québec, Durée de l'emploi selon le sexe au Canada,
1976 à 1998 1976 à 1998

250 250
225 225
Hommes 45-54 Hommes 45-54
200 200
Hommes 55-64 Hommes 55-64
175 175
Femmes 45-54 Femmes 45-54
150 150
Femmes 55-64 Femmes 55-64
125 125
100 100

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

L’écart entre la durée moyenne de l’emploi des 45-54 ans et celle des 55-64 ans s’est lui
aussi rétréci depuis 1976. Il était alors de 3 ans et 7 mois. En 1998, il n’était plus que de
1 an et 8 mois. C’est chez les femmes que la réduction a été la plus importante, l’écart
entre les deux groupes d’âge passant de 4 ans à seulement 10 mois.

La réduction de l’écart entre les deux générations a été beaucoup moins marquée au
Canada. Elle est passée de 3 ans et 8 mois à 2 ans et 8 mois. La durée de l’emploi, qui
était plus courte au Canada, a rejoint celle mesurée au Québec chez les 55-64 ans. Au
contraire, chez les 45-54 ans, l’écart s’est creusé, passant de 10 à 13 mois. Serait-ce
une indication d’une moins grande mobilité professionnelle des Québécois?

La durée moyenne, parce qu’elle est une moyenne, ne rend pas compte de la situation
des différentes personnes par rapport à leur emploi. La répartition des personnes selon
la durée de l’emploi nous apprend qu’en 1998, le tiers des Québécois de 45 à 54 ans et

47
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

un peu plus chez ceux de 55 à 64 ans (35 %) occupaient leur emploi depuis plus de
vingt ans. Plus de la moitié, soit 56 % des 45-54 ans et 58 % des 55-64 ans, détenaient
le même emploi depuis au moins dix ans. Par ailleurs, un peu plus de 10 % travaillaient
pour leur employeur depuis moins d’un an, la proportion étant la même chez les 45-54
ans et les 55-64 ans. Il n’y a pas non plus de différence notable entre les hommes et les
femmes quant à la proportion qui occupaient leur emploi actuel depuis douze mois ou
moins. Les hommes étaient cependant proportionnellement plus nombreux que les
femmes à occuper leur emploi depuis plus longtemps. Environ 60 % des hommes de 45
à 64 ans occupaient leur emploi depuis au moins dix ans, dont environ 40 % depuis au
moins vingt ans. Chez les femmes, 53 % avaient le même emploi depuis dix ans et plus,
mais seulement 27 % le détenaient depuis plus de vingt ans.

Graphique 38a Graphique 38b


Répartition des personnes occupées selon la durée Répartition des personnes occupées selon la durée
de l'emploi au Québec, 1998 de l'emploi au Canada, 1998

100 100
80 80
60 Plus de 240 mois 60 Plus de 240 mois
40 121 à 240 mois 40 121 à 240 mois
20 61 à 120 mois 20 61 à 120 mois
0 0
13 à 60 mois 13 à 60 mois
1 à 12 mois 1 à 12 mois

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Une différence notable est observée entre les personnes qui travaillaient à plein temps
et celles qui occupaient un emploi à temps partiel. Si un peu moins de 10 % des
personnes occupées à plein temps de 45 à 64 ans avaient leur emploi depuis moins
d’un an, cette proportion approchait 20 % chez les travailleurs à temps partiel. En outre,
environ 70 % des 45-64 ans qui travaillaient à plein temps occupaient leur emploi depuis
au moins dix ans, part qui tombe à environ 40 % chez ceux qui travaillent moins de 30
heures par semaine.

Au Canada, le groupe des 45-54 ans se distingue du même groupe au Québec en ce


qu’à peine un peu plus du quart des Canadiens de ce groupe (27 %) occupaient leur
emploi depuis vingt ans et plus. Cette part reculait à 20 % chez les femmes. Le portrait
des Canadiens de 55 à 64 ans ressemblait davantage, à ce chapitre, à celui des
Québécois du même groupe d’âge. La part de ceux qui étaient de nouveaux employés
(moins d’un an) était toutefois légèrement plus faible au Canada.

3.9 L’EMPLOI SELON LES SECTEURS D’ACTIVITÉ

Nous avons vu à la section 3.3 que le secteur public fournissait, en 1998, le quart des
emplois (24,8 %) des Québécois de 45 à 64 ans contre le cinquième (19,4 %) de ceux
des 15 ans et plus. On a vu également que cette part a décliné légèrement depuis le
sommet de 1994. Enfin, il a été noté que les 45-54 ans étaient beaucoup plus présents
(27,9 %) que leurs aînés (15,9 %) dans le secteur public.

48
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Si la place des femmes dans le secteur public excède largement celle des hommes, ce
n’est pas en raison des postes qu’elles occupent dans l’administration publique. Celle-ci
fournissait 9,2 % des emplois des 45-54 ans en 1998, mais seulement 4,6 % des
emplois des 55-64 ans, contre 6,3 % des emplois de l’ensemble des personnes
occupées. Chez les 45-54 ans, un homme sur dix (10,3 %) était employé de
l’administration publique, contre 7,9 % des femmes. La part de ces dernières travaillant
dans ce secteur a doublé en onze ans. Chez les 55-64 ans, la part des emplois dans
l’administration publique chutait à 5,6 % chez les hommes et à peine 2,7 % chez les
femmes.

La répartition de l’emploi selon les secteurs de la production de biens28 et de services se


comparait entre l’ensemble des personnes occupées de 15 ans et plus et les 45-54 ans,
où 27 % travaillaient dans les secteurs des biens. Cette proportion était un peu plus
élevée chez les 55-64 ans, à 29 %. Cette part a reculé depuis 1987 de 1,8 point de
pourcentage chez les 15 ans et plus, de 4,1 points chez les 45-54 ans et de 4,8 points
chez les 55-64 ans. Les hommes étaient présents en plus grande proportion dans le
secteur des biens qui, en 1998, fournissait 36,4 % des emplois masculins parmi les 45 à
54 ans et 35,8 % chez les 55-64 ans, en baisse de 7,6 points chez ces derniers contre à
peine 2 points chez les premiers. La production de biens ne fournissait de l’emploi qu’à
14,6 % des femmes occupées de 45 à 54 ans et à 18,2 % chez celles de 55 à 64 ans.
Ces deux groupes de femmes ont connu une évolution divergente depuis 1987. Chez
les premières, 18,5 % travaillaient alors dans le secteur des biens contre seulement
14,6 % chez les secondes.

La fabrication fournissait 17,2 % des emplois en 1998 chez les 45-54 ans, soit 8 % dans
la fabrication de biens durables et 9,2 % dans celle de biens non durables. La part des
biens durables s’est accrue de 0,9 point depuis 1987 pendant que celle des biens non
durables reculait de 1,7 point. La fabrication de biens durables (12 %) occupait, en
1998, davantage les hommes de ce groupe d’âge que celle des biens non durables
(10,2 %), ce qui marque un renversement par rapport à 1987, la part des biens non
durables reculant pendant que celle des biens durables montait. Le recul de la part des
biens non durables s’est observé également chez les femmes de ce groupe d’âge, bien
qu’ils aient fourni près des trois quarts des emplois manufacturiers de ce groupe.

Au contraire, chez les 55-64 ans, la part des emplois dans la fabrication de biens non
durables était en hausse. Elle est demeurée à peu près inchangée chez les hommes, à
10,7 %, mais elle augmentait de 2,7 points chez les femmes, à 11,1 %. Les industries
de biens non durables où se concentrent surtout les femmes (habillement, textile,
aliments) ne sont pas parmi celles offrant la meilleure rémunération dans le secteur de
la fabrication.

28
Le secteur de la production de biens défini par Statistique Canada comprend l’agriculture, la foresterie,
la pêche, les mines, les services publics (électricité, distribution de gaz naturel, aqueducs et égouts,
etc.), la construction et la fabrication. Toutes les autres industries font partie du secteur des services. La
répartition repose sur le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord.

49
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Si les femmes sont généralement sous-représentées par rapport aux hommes dans les
industries productrices de biens, on les trouve en plus grand nombre dans un certain
nombre d’industries de services, malgré leur présence plus réduite que les hommes sur
le marché du travail, en particulier parmi les plus âgées. Chez les 45-54 ans, les
femmes, qui composaient 44,3 % des personnes occupées en 1998, représentaient
79,3 % de la main-d’œuvre dans les soins de santé et l’assistance sociale, 65,9 % dans
les services financiers et les assurances, 62,2 % dans l’hébergement et la restauration
et 58,2 % dans l’enseignement. Elles détenaient d’ailleurs 51,6 % de l’ensemble des
emplois des services de ce groupe d’âge. Chez les 55-64 ans, où la part des femmes
était encore plus réduite (36,7 %), elles occupaient tout de même 76 % des emplois
dans la santé et l’assistance sociale, 53,2 % dans le commerce au détail et 50,8 % dans
l’enseignement. En outre, elles étaient à peu près à parité avec les hommes (49,6 %)
dans l’hébergement et la restauration.

Graphique 39a Graphique 39b


Emploi sectoriel masculin chez les 45-54 ans, 1998 Emploi sectoriel masculin chez les 55-64 ans, 1998

Fabrication Fabrication
Services autres
22% Services autres 22%
30%
38%

Biens autres Biens autres


Adm. publiques 14% Adm. publiques 13%
10% 6%
Commerce Commerce
Santé Enseignement 12% Santé Enseignement 13%
4% 8% 3% 5%

Graphique 39c Graphique 39d


Emploi sectoriel féminin chez les 45-54 ans, 1998 Emploi sectoriel féminin chez les 55-64 ans, 1998
Fabrication
11%
Fabrication
Biens autres
14%
Services autres 4%
Services autres
31% 32% Biens autres
Commerce
4%
12%
Commerce
19%
Adm. publiques Adm. publiques
Enseignement
8% Santé 3% Santé Enseignement
14%
20% 18% 10%

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

La répartition sectorielle de l’emploi entre la production de biens et les services diffère


très peu au Canada par rapport au Québec. On note toutefois une part plus importante
de la fabrication au Québec, quel que soit le groupe d’âge, tandis que la construction et
les activités primaires occupent une place plus grande ailleurs. L’administration
publique, quant à elle, est un employeur plus important au Québec, surtout chez les
45-54 ans (9,2 % contre 7,6 % en 1998). L’écart est cependant à peu près inexistant
chez les 55-64 ans.

50
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

3.10 L’EMPLOI SELON LES PROFESSIONS

Les emplois de direction et d’administration29 sont, pour une bonne partie d’entre eux,
accessibles avec l’expérience, ce qui favorise théoriquement les travailleurs plus âgés.
Ce groupe professionnel ne compte cependant pas que des cadres, mais aussi des
professionnels de la gestion, ce qui explique sans doute qu’il n’y ait pas de relation
observable entre l’âge et l’importance de ce groupe professionnel. Au Québec, on y
retrouvait, en 1998, 13,1 % de l’ensemble des personnes occupées, 15,1 % de celles de
45 à 54 ans et 12,7 % de celles de 55 à 64 ans. Il y a eu recul de la part de ces
professions au cours des deux dernières années chez les personnes occupées de plus
de 45 ans. Il est possible que les départs à la retraite dans le secteur public aient été, en
tout ou en partie, responsables de cette contraction. Les professions de ce groupe ont
connu une croissance totale du tiers depuis 1987, contre une progression d’à peine
10 % de l’ensemble des emplois. Chez les 55-64 ans, on n’a pas observé une telle
vigueur.

Graphique 40

Répartition de l'emploi selon les groupes


professionnels au Québec, 1998
Manutentionnaires et autres métiers
55-64 ans
Exploitation des transports
45-54 ans
Construction
15 ans et plus
Transformation, usinage et fabrication

Professions du secteur primaire

Services

Ventes

Travail de bureau

Professionnels

Direction et administration

0 5 10 15 20 25

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Ces derniers sont par ailleurs nettement sous-représentés dans le groupe des
professionnels30, qui a connu au cours des onze dernières années la deuxième plus
forte croissance de l’emploi (30 %), derrière le groupe de direction et d’administration.

29
Dans cette section, la répartition de l’emploi selon les groupes professionnels repose sur la
Classification type des professions de 1980 de Statistique Canada.
30
Ce groupe comprend, pour l’essentiel, les emplois de niveaux professionnel et technique dans les
domaines des sciences naturelles, du génie et des mathématiques, des sciences sociales, de
l’enseignement, des arts, de la littérature et des activités récréatives et, enfin, du clergé.

51
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Ce dernier groupe, le plus important, représentait un peu plus de un emploi sur cinq en
1998 (21,2 %). Cette proportion était un peu plus élevée chez les 45-54 ans (22,4 %),
mais seulement un emploi sur six (16,8 %) chez les 55-64 ans. Dans ces deux premiers
groupes, on retrouvait trois emplois sur huit (37,5 %) des 45-54 ans contre seulement
trois sur dix (29,5 %) chez les 55-64 ans. Pour l’ensemble des personnes occupées, ces
deux groupes représentaient 34,3 % des emplois. En 1987, ces groupes ne comptaient
que pour 30,1 % des emplois des 45-54 ans et 27,8 % de ceux des 55-64 ans.

Le travail de bureau, qui était la profession la plus répandue en 1987, a vu sa part


fondre au cours des années au fur et à mesure de l’implantation des outils de
bureautique. Cette part est passée de 18,2 % à 14,9 %. On n’a toutefois pas observé ce
déclin chez les 45-54 ans qui, au contraire, ont vu les emplois de bureau représenter
une part croissante de leurs emplois, celle-ci passant de 13,4 % à 15 %. Un léger recul
a par ailleurs été noté chez les 55-64 ans, de 13,3 % à 11,8 %. Ces derniers sont en
outre moins présents dans ce groupe que l’ensemble des personnes occupées.

On retrouvait en 1998 le quart des emplois des 55-64 ans dans les métiers des services
(14,4 %) et de la vente (11,1 %). Ces parts ont peu varié avec les années. Elles
demeurent largement supérieures à celles des 45-54 ans, chez qui elles comptaient
pour moins de un emploi sur cinq, soit 11,7 % dans les services et 7,4 % dans la vente.
Elles étaient également supérieures, quoique dans une moindre mesure, à celles de
l’ensemble des personnes occupées de 15 ans et plus.

Le groupe professionnel de la transformation, de l’usinage et de la fabrication, qu’on


retrouve essentiellement dans le secteur manufacturier et qui continue de représenter
une part importante des professions, fluctue avec la conjoncture. Sa part a décliné au
cours de la première moitié de la présente décennie, mais une reprise s’est manifestée
au cours des dernières années avec la forte croissance des exportations à destination
des États-Unis. Si au total et chez les 45-54 ans sa part de l’emploi est revenue au
niveau de 1987 (14,4 % et 14,1 % respectivement en 1998), elle s’est accrue chez les
55-64 ans, passant de 13,6 % à 15,6 %. Il s’agit d’un groupe professionnel comprenant
de nombreuses spécialités, ce qui complique la mobilité professionnelle. Ainsi, un
opérateur de machine textile qui voit son entreprise fermer ses portes pourra plus
difficilement intégrer une entreprise d’une autre industrie, a fortiori s’il est déjà âgé.

Les travailleurs de 55 à 64 ans sont représentés en plus grande proportion que la


moyenne dans la plupart des autres groupes de métiers manuels. On en retrouvait
6,6 % dans les métiers de l’exploitation des transports en 1998, contre 3,8 % chez les
45-54 ans et 3,7 % chez l’ensemble des travailleurs. En 1987, ce groupe ne comptait
que pour 4 % des emplois des 55-64 ans, ce qui était inférieur, alors à sa part des
emplois des 45-54 ans qui s’élevait à 4,9 %. Par contre, la part des métiers de la
construction a décliné davantage chez les 55-64 ans, où elle est passée de 7,6 % à
4,3 %, que chez les 45-54 ans qui ont vu cette part décliner de 6,9 % à 4,7 %. On note
également un recul parmi les professions du secteur primaire ainsi que des
manutentionnaires et autres métiers, tant chez les 55-64 ans qu’auprès des 45-54 ans
et dans la population en général. Malgré ces reculs dans plusieurs groupes de métiers
manuels, ces derniers (à l’exclusion de ceux qu’on retrouve dans les métiers des

52
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

services) représentaient le tiers (32,8 %) des emplois des 55-64 ans en 1998. Chez les
45-54 ans, cette part était de 28,1 %.

En 1998, les 55-64 ans étaient davantage présents que l’ensemble des personnes
occupées dans trois des cinq groupes professionnels qui ont connu les plus faibles
résultats en matière de croissance de l’emploi entre 1987 et 1998. Ils sont au contraire
sous-représentés dans les deux groupes professionnels qui ont connu la plus forte
croissance au cours des onze dernières années, ces groupes étant dominés par les
45-54 ans. Les 55-64 ans demeuraient toutefois au premier rang dans les trois groupes
professionnels qui les suivent, soit ceux de la vente, des services et de l’exploitation des
transports.

Si les professions diffèrent de façon notable entre les générations, l’écart est encore
plus prononcé entre les sexes. On sait que la présence des femmes est plutôt discrète
dans la plupart des métiers manuels, mais l’examen des autres groupes professionnels
réserve quelques surprises.

Graphique 41

Répartition de l'emploi selon les groupes professionnels et


le sexe au Québec, 1998

Manutentionnaires et autres métiers

Exploitation des transports F 55-64 ans


F 45-54 ans
Construction
H 55-64 ans
Transformation, usinage et fabrication
H 45-54 ans
Professions du secteur primaire

Services

Ventes

Travail de bureau

Professionnels

Direction et administration

0 5 10 15 20 25 30
%

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

En 1998, les hommes étaient davantage représentés que les femmes dans les
professions de direction et d’administration, tant chez les 45-54 ans (17,8 % contre
11,8 %) que chez les 55-64 ans (13,4 % contre 11,5 %). Chez ces derniers, l’écart était
cependant minime. L’incidence de ce groupe professionnel selon le sexe s’est modifiée
considérablement en une décennie. La proportion d’hommes de 45 à 54 ans exerçant
ces professions était revenue au même niveau qu’en 1987, tandis qu’elle régressait de

53
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

près de 2 points de pourcentage chez les 55-64 ans. Un recul observé au cours des
deux dernières années chez les hommes de ces deux groupes d’âge peut avoir été
occasionné par les départs massifs à la retraite dans le secteur public.

Chez les femmes, pendant ce temps, la présence dans ce groupe professionnel a fait un
bond de plus de 5 points chez les 45-54 ans et de plus de 4 points chez les 55-64 ans.
Fait à noter, chez les 35-44 ans, la présence des hommes et des femmes dans ce
groupe était comparable à un peu plus de 15 % l’an dernier tandis qu’en 1987, la
présence des hommes dans ce groupe était deux fois plus importante que celle des
femmes. On peut donc raisonnablement s’attendre à ce que l’écart observé entre la
présence des hommes et des femmes de 45 ans et plus dans ces professions continue
de se résorber. Il est possible que cette progression remarquable des femmes
s’explique en partie par un changement d’appellation qui tend à se répandre en ce qui a
trait à la désignation des secrétaires, de plus en plus souvent identifiées comme
adjointes administratives, ce qui amènerait Statistique Canada à les classer dans ce
groupe professionnel plutôt que dans celui du travail de bureau.

Par ailleurs, les emplois dits professionnels étaient bien davantage l’apanage des
femmes. Près de trois femmes sur dix (28 %) chez les 45-54 ans et deux sur dix
(20,4 %) chez les 55-64 ans occupaient en 1998 un emploi de ce groupe professionnel,
contre seulement 17,8 % des hommes de 45 à 54 ans et 14,8 % de ceux de 55 à 64
ans. On note toutefois une nette remontée chez les hommes, en particulier ceux de 45 à
54 ans. Chez les femmes, la tendance est aussi à la hausse chez les 45-54 ans, mais
elle est indéterminée du côté des 55-64 ans. C’est dans ce groupe professionnel que se
trouve la plus forte concentration des femmes de 45 à 54 ans, tout juste devant le travail
de bureau.

Le travail de bureau occupait le quart des femmes de 45 ans et plus (27 % chez les
45-54 ans et 24,4 % chez les 55-64 ans), contre à peine 5 % des hommes de plus de 45
ans. C’était le groupe de professions le plus répandu chez les femmes de 55 à 64 ans.
On note chez ces dernières ainsi que chez les hommes du même groupe d’âge un léger
déclin de la fréquence de ces professions. Les professions des services fournissaient
également une part plus importante de l’emploi des femmes que de celui des hommes.
L’âge constituait également un facteur d’incidence de ces professions, plus fréquentes
chez les travailleurs plus âgés. On retrouvait dans ces professions 17,4 % des femmes
de 55 à 64 ans mais seulement 9,4 % des hommes de 45 à 54 ans. Quant à l’incidence
des métiers de la vente, on ne décèle pas de différence entre les femmes et les
hommes, l’écart étant plutôt une question de génération. La fréquence était, en effet,
plus grande chez les 55-64 ans (un peu plus de un emploi sur dix contre un sur quatorze
chez les 45-54 ans). Toutefois, les femmes se concentrent davantage que les hommes
dans le commerce au détail, moins bien rémunéré en moyenne que le commerce en
gros.

C’est dans les métiers de la transformation, de l’usinage et de la fabrication qu’on trouve


la plus importante concentration d’emplois masculins, autant chez les 45 ans et plus que
parmi l’ensemble des travailleurs. Ces professions étaient exercées par un homme sur
cinq (19,3 % chez les 45-54 ans et 18,4 % chez les 55-64 ans). Ces professions étaient

54
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

moins usitées chez les femmes. Parmi ces dernières, les 55-64 ans se démarquaient,
étant 10,9 % à exercer ces professions contre 7,7 % des 45 à 54 ans. Les autres
groupes de métiers manuels étaient d’abord une affaire d’hommes, la présence des
femmes y étant plutôt symbolique et même parfois insuffisante pour être mesurée. Il y a
lieu de souligner que les métiers de l’exploitation des transports fournissaient en 1998
un emploi sur dix aux hommes de 55 à 64 ans, proportion qui a doublé depuis 1987.

3.11 LES SALAIRES DES EMPLOYÉS

Les employés masculin, c’est connu, ont des salaires plus élevés que les femmes. En
1998, le salaire hebdomadaire moyen de l’ensemble des employés était de 559 $31.
Celui des hommes atteignait 645 $ tandis que celui des femmes n’était que de 461 $,
soit 71 % de celui des hommes. L’expérience a un prix. Ainsi, les employés de 45 à 64
ans avaient un revenu plus élevé (658 $). Ce sont toutefois les hommes qui en
bénéficiaient le plus, leur salaire hebdomadaire atteignant 778 $, soit une fois et demie
celui des femmes (513 $). La valeur de l’expérience n’est cependant pas éternelle.
Après avoir atteint un sommet chez les 45-54 ans (672 $ ou 20 % de plus que la
moyenne), le salaire hebdomadaire était en décroissance, passant à 625 $ chez les
55-59 ans (12 % de plus que la moyenne) et à 577 $ chez les 60-64 ans, à peine 3 %
de plus que l’ensemble des 15 ans et plus. Les femmes de 55 ans et plus touchaient
même un salaire hebdomadaire inférieur à la moyenne des salaires féminins.

Graphique 42a Graphique 42b


Salaire hebdomadaire moyen des employés au Salaire hebdomadaire moyen des employés à plein
Québec, 1998 temps au Québec, 1998

900 900
800 800
700 Les deux sexes 700 Les deux sexes
$ 600 Hommes $ 600 Hommes
500 Femmes 500 Femmes
400 400
300 300
15 ans 45-64 45-54 55-64 55-59 60-64 15 ans 45-64 45-54 55-64 55-59 60-64
et plus ans ans ans ans ans et plus ans ans ans ans ans

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

L’écart entre les hommes et les femmes à l’instar de celui entre les employés de 45 à 54
ans et leurs aînés, trouve une partie de son explication dans le fait que les femmes,
comme les travailleurs plus âgés, travaillent davantage à temps partiel. L’examen du
salaire hebdomadaire moyen des seuls employés à plein temps montre en effet un
rétrécissement de l’écart salarial. Celui-ci demeure néanmoins significatif, en particulier
celui observé entre les hommes et les femmes. Chez les 45-64 ans, ces dernières
avaient un salaire (580 $) inférieur de 28 % à celui des hommes du même groupe d’âge
(801 $). Pour l’ensemble des salariés à plein temps, l’écart entre les hommes et les

31
Depuis janvier 1997, l’EPA recueille des renseignements sur le salaire ou traitement habituel des
employés à leur emploi principal. Ces salaires comprennent les pourboires, les commissions et les
primes avant impôt et autres déductions. Source : op. cit., p.13.

55
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

femmes était moindre, soit de 22 %. Il était de 27 % chez les 45-54 ans, mais s’élevait à
32 % chez les 55-64 ans.

Comme nous l’avons vu à la section 3.5, la semaine de travail des hommes est, en
moyenne, plus longue que celle des femmes, même quand on ne considère que les
personnes travaillant à plein temps. Pour cette raison, l’examen du salaire horaire rend
compte plus précisément des différences salariales existant entre les sexes et entre les
groupes d’âge.

Graphique 43a Graphique 43b


Salaire horaire moyen des employés au Québec, Salaire horaire moyen des employés à plein temps
1998 au Québec, 1998

22 22
20 20
18 Les deux sexes 18 Les deux sexes
16 Hommes $ 16 Hommes
14 Femmes 14 Femmes
12 12
10 10
15 ans 45-64 45-54 55-64 55-59 60-64 15 ans 45-64 45-54 55-64 55-59 60-64
et plus ans ans ans ans ans et plus ans ans ans ans ans

Graphique 43c
Salaire horaire moyen des employés à temps
partiel au Québec, 1998

22
20
18 Les deux sexes
$ 16 Hommes
14 Femmes
12
10
15 ans 45-64 45-54 55-64 55-59 60-64
et plus ans ans ans ans ans

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

L’écart salarial entre les groupes d’âge ainsi qu’entre les sexes est d’ailleurs légèrement
moins marqué quand on utilise comme étalon de comparaison le salaire horaire, encore
qu’il faille distinguer celui de l’ensemble des employés et celui des employés à plein
temps. En effet, on constate que les employés à temps partiel touchent un salaire
horaire nettement inférieur à celui des travailleurs à plein temps. Chez les 45-64 ans,
l’écart était de 3,48 $ entre le salaire horaire moyen des employés à temps partiel
(14,97 $) et celui des salariés à plein temps (18,45 $).

Sur une base horaire, le salaire des femmes de 15 ans et plus était inférieur à celui des
hommes de 17 %, écart qui montait à 22 % chez les 45-54 ans et à 27 % chez les 55-64
ans. Parmi les travailleurs à plein temps, on note une très légère diminution de cet écart,
soit à 16 % chez les employés de 15 ans et plus, 21 % chez les 45-54 ans et 26 % chez
les 55-64 ans. C’est parmi les travailleurs à temps partiel que l’écart entre les sexes était
le plus faible. Dans ce groupe, les femmes de 15 ans et plus gagnaient même 8 % de
plus que les hommes. Toutefois, chez les 45-54 ans, elles accusaient un manque à

56
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

gagner de 22 % et, chez les 55-64 ans, de 12 %. Le salaire horaire des femmes de 55 à
64 ans travaillant à temps partiel ne s’élevait qu’à 13,10 $. Or, comme nous l’avons vu à
la section 3.2, le temps partiel involontaire est le fait de plus du tiers des travailleurs à
temps partiel de ce groupe d’âge. Non seulement ces personnes travaillent moins
d’heures qu’elles le souhaiteraient, mais en outre elles touchent une rémunération
horaire inférieure à celle des personnes travaillant à plein temps.

On a vu également que l’âge et la longueur de la semaine de travail, y compris le fait de


travailler à plein temps ou à temps partiel, ne suffisent pas à expliquer l’écart salarial
prévalant entre les hommes et les femmes, écart qui tend même à s’accroître avec
l’âge. Les différences de choix de carrière des hommes et des femmes sont sans doute
un facteur. Cependant, même lorsqu’on examine les salaires selon les professions, un
écart subsiste de façon systématique.

Ainsi, chez les employés de 45 à 54 ans travaillant à plein temps, le salaire horaire des
femmes demeure inférieur de 21 % à celui des hommes. Il s’agit là d’un groupe d’âge
installé depuis longtemps sur le marché du travail et qui n’est pas encore en transition
vers la retraite. Or, quel que soit le groupe professionnel32, le salaire des femmes était
en retard sur celui des hommes. C’est dans les professions du secteur de la santé,
largement dominé par les femmes, que l’écart était le plus faible, soit 3 %. Il montait à
12 % dans les professions des sciences sociales, de l’enseignement, de l’administration
publique et de la religion. Chez les enseignants pris isolément, le retard des femmes
était de 8 %. L’écart était modéré (13 %) dans les professions des arts, de la culture,
des sports et des loisirs, mais il se creusait rapidement par la suite : 17 % dans les
sciences naturelles et appliquées; 24 % chez le personnel des métiers des transports et
de la machinerie (où elles sont peu présentes); 25 % dans les professions de la gestion;
29 % dans celles des affaires, de la finance et de l’administration; enfin, 38 % dans les
métiers de la transformation, de la fabrication et des services d’utilité publique.

Il est vrai que les groupes professionnels peuvent regrouper des professions diverses
qui ne procurent pas la même rémunération. Ainsi, on peut s’attendre que le salaire
d’une conductrice de machine à coudre soit inférieur à celui d’un monteur d’aéronef. Il
en va de même pour la directrice générale d’un centre d’action bénévole, dont la
rémunération sera sans doute inférieure à celle d’un directeur de succursale bancaire.

32
Le salaire selon la profession est fondé sur la Classification type des professions de 1991 de Statistique
Canada.

57
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

4. LE CHÔMAGE

Le nombre de chômeurs33 s’est accru au fil des ans à un rythme sensiblement plus
rapide que la population active et l’emploi. De 243 900 qu’il était en 1976, il a grimpé au
Québec jusqu’à 466 700 en 1993 avant d’amorcer un repli au cours des années
suivantes qui l’a ramené à 385 800 l’an dernier. Le Québec comptait alors 141 900
chômeurs de plus qu’en 1976. La hausse du chômage a ainsi été de 58,2 % pendant
que la population active était en hausse de 32,7 %.

La population active de 45 à 64 ans ayant progressé davantage que la population active


totale, il était prévisible que le nombre de chômeurs augmente lui aussi plus rapidement,
ce qui a d’ailleurs été observé. Le nombre de personnes de 45 à 64 ans à la quête d’un
emploi a connu une hausse importante de 151,8 %, passant de 38 200 en 1976 à
96 200 en 1998. Cette hausse atteignait 167,3 % chez les 45-54 ans. Chez les 55-64
ans, malgré un taux de croissance de la population active (18,2 %) nettement plus
modeste que dans l’ensemble de la population, le nombre de chômeurs de ce groupe
d’âge a plus que doublé (123,1 %).

Graphique 44a Graphique 44b


Évolution du chômage au Québec, 1976 à 1998 Évolution du chômage au Canada, 1976 à 1998

500 2000

400 1600

300 45 ans et plus 1200 45 ans et plus


200 15 à 44 ans 800 15 à 44 ans

100 400

0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

En 1976, même si ce groupe d’âge représentait le quart de la population active,


seulement un chômeur sur six (15,7 %) était âgé entre 45 et 64 ans. L’écart entre leur
part de la population active et leur part du chômage était alors de 8,8 points de
pourcentage. En 1998, un chômeur sur quatre (24,9 %) faisait partie de ce groupe
d’âge, soit 5,2 points de moins que sa part de la population active. On comptait 17,2 %
des chômeurs entre 45 et 54 ans et 7,8 % entre 55 et 64 ans. On trouvait par ailleurs
moins de 1 500 chômeurs de 65 ans et plus, ces derniers ayant toujours représenté une
part infime des sans-emploi. Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié des années 1980

33
Les chômeurs sont, selon la définition de l’EPA, des personnes qui, durant la semaine de référence de
l’enquête, étaient disponibles pour travailler et avaient été mises à pied temporairement, avaient
cherché un emploi au cours des quatre dernières semaines ou devaient commencer un emploi au cours
des quatre prochaines semaines. Source : op. cit., p. 6. On doit distinguer les chômeurs selon l’enquête
des prestataires de l’assurance emploi. Certains chômeurs touchent ces prestations, d’autres sont
prestataires de la sécurité du revenu et d’autres, enfin, ne touchent aucune prestation.

58
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

que l’augmentation de la part du chômage attribuable aux personnes de plus de 45 ans


s’est accélérée.

Au Canada, le nombre de chômeurs de 45 à 64 ans est passé de 116 600 en 1976 à


295 400 en 1998, pour une hausse de 153,3 %, comparable à celle observée au
Québec. La part du nombre total de chômeurs qu’on trouvait dans ce groupe d’âge s’est
accrue elle aussi avec le temps, mais un peu moins qu’au Québec. Les 45-64 ans, qui
représentaient 15,5 % des chômeurs canadiens en 1976, comptaient pour 22,6 % de
ceux-ci en 1998.

Graphique 45a Graphique 45b


Part des 45-64 ans dans le chômage total au Part des 45-64 ans dans le chômage total au
Québec, 1976 à 1998 Canada, 1976 à 1998

25 25

20 20

15 55-64 ans 15 55-64 ans


10 45-54 ans 10 45-54 ans

5 5

0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Le taux de chômage34, au-delà des fluctuations conjoncturelles, a suivi une tendance


généralement à la hausse et, de 8,7 % qu’il était au Québec en 1976, il est rarement
descendu par la suite sous le seuil de 10 %. Il s’élevait à 10,4 % en 1998, ce qui
marquait néanmoins une réduction appréciable par rapport au sommet de 13,2 % atteint
cinq ans auparavant. Cette baisse avait tardé à se faire sentir au lendemain de la
récession en raison de la faiblesse de la reprise. La période de croissance économique
exceptionnellement longue que nous connaissons présentement a cependant
commencé à faire son œuvre.

Les 45-64 ans bénéficiaient quant à eux, en 1976, d’un taux de chômage relativement
bas de 5,6 %. L’écart avec le taux de chômage des personnes de 15 ans et plus était
alors de plus de 3 points de pourcentage. L’écart s’est maintenu au-dessus de ce seuil
jusqu’en 1984, atteignant même un maximum de 5,1 points en 1982. Toutefois, les
ravages causés par les récessions sont souvent ressentis plus longuement chez les
travailleurs plus âgés. Leur chômage tarde à se résorber et, de ce fait, leur taux de
chômage diminue plus lentement. L’écart avec le taux de chômage des 15 ans et plus
s’est ainsi amenuisé à partir du milieu des années 1980 jusqu’à un minimum de 1,5
point en 1993, avant de s’élargir très légèrement. Il était d’ailleurs encore inférieur à 2 %
en 1998 (1,8 %).

34
Le taux de chômage correspond, pour Statistique Canada, au nombre de chômeurs exprimé en
pourcentage de la population active. Le taux de chômage pour un groupe donné (âge, sexe, etc.)
correspond au nombre de chômeurs dans ce groupe exprimé en pourcentage de la population active de
ce groupe. Source : op. cit., p. 14.

59
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Le taux de chômage des 45-54 ans et celui des 55-64 ans ont longtemps évolué
relativement en parallèle, les derniers semblant toutefois connaître plus de difficultés
lors des récessions, enregistrant alors des taux de chômage plus élevés. Or, depuis la
récession du début de la présente décennie, l’écart entre les deux groupes semble
vouloir se creuser. Au cours des dernières années, le taux de chômage des 55-64 ans
s’est apparenté davantage à celui de l’ensemble de la population qu’à celui des 45-54
ans. En 1998, le taux de chômage des 45-54 ans avait reculé à 8 % tandis que celui des
55-64 ans s’élevait à 10,3 %, soit un taux comparable à celui de l’ensemble des 15 ans
et plus, qui était de 10,4 %. En outre, les 55-64 ans règlent leurs problèmes de chômage
en bonne partie en se retirant purement et simplement du marché du travail.

Graphique 46a Graphique 46b


Taux de chômage selon le groupe d'âge au Taux de chômage selon le groupe d'âge au
Québec, 1976 à 1998 Canada, 1976 à 1998

16 16
14 14
12 45-54 ans 12 45-54 ans
10 55-64 ans 10 55-64 ans
8 15 ans et plus 8 15 ans et plus
6 6
4 4

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Le taux de chômage a toujours été plus bas au Canada qu’au Québec. Cela est vrai
pour les personnes de plus de 45 ans comme pour l’ensemble de la population active.
L’écart entre le taux de chômage des 45 à 64 ans et les 15 ans et plus était aussi de
l’ordre de 3 points de pourcentage au début de la période étudiée, celui des 45-54 ans
étant de 4,2 % et celui de l’ensemble de la population active canadienne, de 7,2 %. Il
s’est maintenu à ce niveau ou un peu plus jusqu’en 1986. Depuis ce moment, on a
observé la même réduction de l’écart qu’au Québec. En 1998, le taux de chômage des
45-64 ans était de 6,5 % tandis que le taux de chômage global s’élevait à 8,3 %.

Comme au Québec, le taux de chômage des 45-54 ans et celui des 55-64 ans se
confondaient au début au Canada. Ils sont demeurés comparables jusqu’en 1984, puis
se sont démarqués quand le taux des 45-54 ans a commencé à se résorber en avance
sur celui de leurs aînés. L’écart a eu tendance à se maintenir par la suite, augmentant
dans la première moitié de la décennie 1990 à la suite de la récession, puis s’atténuant
après coup. Contrairement au Québec, toutefois, le taux de chômage des 55-64 ans ne
s’est jamais détérioré au point de rejoindre celui de l’ensemble de la population active.
Ce taux était, l’an dernier, de 6,9 % chez les 55-64 ans contre 6,3 % chez les 45-54 ans.
L’écart entre les taux de chômage canadien et québécois, qui était de 2,1 points en
1998 pour l’ensemble de la population active, atteignait 3,4 points chez les 55-64 ans
contre 1,7 point chez les 45-54 ans. L’importance de l’écart du taux de chômage chez
les aînés est une indication de la difficulté plus grande de ces derniers au Québec à se
maintenir sur le marché du travail ou à le réintégrer.

60
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

4.1 LE CHÔMAGE SELON LE SEXE

En 1976, le Québec comptait chez les hommes 145 900 chômeurs. Ce nombre a grimpé
à un sommet de 276 700 en 1993 avant de redescendre. Il était de 215 800 en 1998.
Malgré un recul de plus de 60 000 au cours des cinq dernières années, le chômage
masculin a subi une hausse de 47,9 % en 22 ans. L’augmentation plus faible du
chômage masculin par rapport au chômage total est due à une progression beaucoup
plus lente de la population active masculine (14,5 %) que de la population active totale
(32,7 %).

Pendant ce temps, chez les hommes de 45 à 64 ans, alors que l’emploi croissait de
28,7 % et la population active, de 33,3 %, le nombre de chômeurs faisait un bond de
117,9 %, passant de 24 600 à 53 600. L’augmentation a été plus marquée chez les
45-54 ans, le nombre de sans-emploi de cette cohorte grimpant de 139,7 %, soit de
15 100 à 36 200. Quant aux 55-64 ans, malgré la stagnation de leur présence sur le
marché du travail, le nombre de chômeurs de ce groupe est passé de 9 500 en 1976 à
17 400 en 1998, pour une hausse de 83,2 %.

Moins présentes que les hommes sur le marché du travail, les femmes sont également
moins nombreuses à être à la recherche d’un emploi. En 1976 au Québec, 98 000
d’entre elles étaient chômeuses, leur nombre se gonflant jusqu’à 190 000 en 1993 avant
de redescendre à 170 000 en 1998, ce qui représente tout de même une hausse de
73,5 % au cours de la période. Cette hausse surpasse celle de la population active
féminine qui a été de 65,4 % en 22 ans. Le chômage féminin, qui représentait 40 % du
chômage total en 1976, comptait pour 44 % de celui-ci en 1998, ce qui était conforme à
leur présence relative sur le marché du travail.

Chez les femmes de 45 à 64 ans, dont la croissance de la population active a été plus
importante (134,9 %), le chômage a plus que triplé, inscrivant une hausse de 210,9 %.
Contrairement à ce qui a été observé chez les hommes et malgré une plus forte
croissance démographique, l’augmentation du chômage n’a pas été plus marquée chez
les femmes de 45 à 54 ans (210,3 %), dont la population active s’est accrue de 166,9 %,
que chez celles de 55 à 64 ans (212,5 %) qui n’ont accru que des deux tiers (67 %) leur
présence sur le marché du travail.

Au Canada, en 1976, le nombre de chômeurs de 45 à 64 ans s’élevait à 69 300 chez les


hommes et à 47 400 chez les femmes. Ce nombre est passé en 1998 à 167 600 chez
les hommes, pour une hausse de 141,8 %, et à 127 600 chez les femmes, soit une
augmentation de 169,2 %. Ainsi, le chômage féminin a augmenté à un rythme plus
rapide au Québec chez les personnes de ce groupe d’âge malgré une croissance
démographique légèrement inférieure. Chez les hommes du même groupe d’âge, au
contraire, c’est au Canada que le chômage a augmenté plus rapidement.

L’augmentation plus rapide du nombre de demandeurs d’emploi au regard de la


population active a accru de façon notable le taux de chômage tant chez les hommes
que chez les femmes. Parmi les premiers, toutefois, il montait davantage au moment
des récessions, ce qui est le reflet d’une présence masculine plus importante dans des

61
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

secteurs vulnérables aux ralentissements économiques, tels que l’industrie


manufacturière, la construction, les mines et la forêt. En 1976, 8,1 % de la population
active masculine québécoise était à la recherche d’un emploi. Cette proportion, qui a
culminé à 14 % en 1983 et 1993 à la suite de récessions, s’élevait encore à 10,5 % en
1998. Les hommes de 45 à 64 ans ont connu à ce chapitre un sort plus enviable que
l’ensemble de la population active masculine. Leur taux de chômage a toujours été,
depuis 1976, inférieur au taux de chômage masculin total, ce qui ne l’a pas empêché de
subir au fil des ans une détérioration certaine. Leur taux de chômage, qui n’était que de
5,1 % en 1976, s’élevait à 8,3 % en 1998 après avoir connu un sommet de 11,6 % en
1993.

Jusqu’au début des années 1980, le taux de chômage des hommes de 45 à 54 ans et
celui des 55-64 ans étaient comparables. Les récessions ont cependant creusé au
détriment de ces derniers un écart qui n’a jamais pu être comblé. En 1976, leur taux de
chômage était de 5,2 % contre 5 % chez les 45-54 ans. En 1998, ces taux étaient
respectivement de 9,6 % et 7,9 %. Quatre ans plus tôt, le taux de chômage des 55-64
ans atteignait un sommet de 13 %, dépassant de 3,3 points de pourcentage celui des
45-54 ans. Ces derniers n’ont connu qu’une seule fois, au cours des vingt-trois
dernières années, un taux de chômage supérieur à 10 %, soit en 1993 (11,4 %). Chez
les 55-64 ans, au contraire, ce taux est demeuré au-dessus de ce seuil pendant six
années consécutives avant de redescendre à moins de 10 % en 1997.

Graphique 47a Graphique 47b


Taux de chômage masculin selon le groupe d'âge Taux de chômage féminin selon le groupe d'âge
au Québec, 1976 à 1998 au Québec, 1976 à 1998

16 16
14 14
12 45-54 ans 12 45-54 ans
10 55-64 ans 10 55-64 ans
8 15 ans et plus 8 15 ans et plus
6 6
4 4

Graphique 47c Graphique 47d


Taux de chômage masculin selon le groupe d'âge Taux de chômage féminin selon le groupe d'âge
au Canada, 1976 à 1998 au Canada, 1976 à 1998

13 13

11 11
45-54 ans 45-54 ans
9 9
55-64 ans 55-64 ans
7 7
15 ans et plus 15 ans et plus
5 5

3 3

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

En 1976, le taux de chômage féminin était sensiblement plus élevé que celui des
hommes. Au Québec, il s’élevait alors à 9,8 %. Il devait dès l’année suivante franchir le
seuil de 10 %, sous lequel il ne devait descendre qu’une seule fois par la suite.

62
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Néanmoins, l’augmentation du taux de chômage a été plus modeste chez les femmes.
L’écart avec le taux masculin s’est amenuisé jusqu’en 1990, année où les deux taux
sont devenus identiques. Depuis ce temps, les femmes ont bénéficié d’un taux de
chômage inférieur à celui des hommes, bien que l’écart ait été presque complètement
effacé au cours de la dernière année, alors que le taux féminin s’élevait à 10,3 %, tout
juste 0,2 point de moins que le taux masculin.

À l’instar des hommes du même groupe d’âge, les femmes de 45 à 64 ans ont toujours
bénéficié d’un taux de chômage inférieur à celui de l’ensemble de la population active
féminine. L’écart s’est toutefois rétréci avec les années. En 1976, alors que le taux de
chômage des femmes de 45 à 64 ans était de 6,8 %, il s’avérait inférieur au taux féminin
global de 3 points de pourcentage. En 1998, avec un taux de 9 %, l’écart n’était que de
1,3 point. Dans ce groupe d’âge, à l’encontre de ce qu’on observe dans l’ensemble de la
population active, le taux de chômage féminin était, au cours des deux dernières
années, supérieur à celui des hommes du même âge.

Les femmes de 55 à 64 ans, à l’origine peu présentes sur le marché du travail, avaient
en 1976 un taux de chômage inférieur à celui des femmes de 45 à 54 ans, soit 6,2 %
contre 7,1 %. Après la récession de 1981-1982, les taux ont eu tendance à se
confondre, l’un et l’autre devenant le plus élevé à tour de rôle. Les récessions semblent
toutefois avoir un effet négatif plus prononcé auprès des 55-64 ans, comme chez les
hommes du même âge. Leur taux de chômage a d’ailleurs excédé à plusieurs reprises
le taux de chômage féminin total. C’était entre autres le cas en 1998, alors que le taux
de chômage des femmes de 55 à 64 ans atteignait 11,6 %, soit 1,3 point de plus que
l’ensemble des femmes et 3,4 points de plus que celles de 45 à 54 ans. Il semble que,
chez les femmes encore davantage que chez les hommes, le problème du chômage
s’identifie de plus en plus à une main-d’œuvre vieillissante.

En 1976, 16,9 % des chômeurs et 14 % des chômeuses au Québec avaient entre 45 et


64 ans. Cette part s’est accrue plus rapidement chez les femmes, où elle atteignait
25,1 % en 1998, pour une hausse de 11,1 points de pourcentage, pendant qu’elle
s’élevait à 24,8 % chez les hommes, en hausse de 7,9 points.

Au Canada, à l’image du Québec, le taux de chômage des hommes de 55 à 64 ans


montait davantage au moment des récessions et il tardait davantage à redescendre,
creusant à partir des premières années de la décennie 1980 un écart qui ne sera jamais
comblé. Chez les femmes, le taux de chômage des 55-64 ans, qui était habituellement
légèrement inférieur à celui des 45-54 ans, lui est modestement supérieur depuis 1992.
Il ne s’est cependant jamais approché de celui de l’ensemble de la population active
féminine comme au Québec.

4.2 LA DURÉE DU CHÔMAGE

La détérioration du marché du travail pour la population active en général comme pour


les travailleurs plus âgés se vérifie par l’allongement de la durée du chômage. En 1976,

63
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

le Québec comptait 8 900 chômeurs de longue durée35, dont un peu plus du quart
(2 300) avaient entre 45 et 64 ans. C’est dire qu’à cette époque, une personne sur vingt-
sept en quête d’un emploi était un chômeur de longue durée. Chez les 45-64 ans, cette
proportion était de une personne sur dix-sept. La part du chômage de longue durée a
fait un bond important à la suite de la récession de 1981-1982. En 1985, on comptait
déjà 52 600 chômeurs de longue durée dont près du tiers (16 300) étaient âgés de 45 à
64 ans. La reprise économique a permis une amélioration au cours de la seconde moitié
des années 1980.

La situation s’est toutefois de nouveau détériorée à la suite de la récession du début de


la présente décennie, le nombre de chômeurs de plus d’un an atteignant 77 900 en
1994. Chez les 45-64 ans, ce nombre a culminé en 1993 à 26 500. Au milieu de la
décennie, un sans-emploi sur six était un chômeur de longue durée, cette proportion
atteignant un chômeur sur quatre chez les 45 à 64 ans. Avec la création d’emplois des
deux dernières années, la situation s’est améliorée et la part du chômage de longue
durée dans le chômage total a reculé en 1998 à 13,6 % pour l’ensemble des sans-
emploi et 17,3 % chez ceux de 45 à 64 ans. On comptait alors 52 400 chômeurs de
longue durée, dont 16 600 chez les 45-64 ans. Il y a eu un rétrécissement important de
l’écart entre la part du chômage imputable aux chômeurs de longue durée au sein des
sans-emploi plus âgés et chez l’ensemble des chômeurs.

Graphique 48a Graphique 48b


Part du chômage de longue durée dans le chômage Part du chômage de longue durée dans le chômage
total au Québec, 1976 à 1998 total au Canada, 1976 à 1998

30 30
25 25
20 20
15 ans et plus 15 ans et plus
15 15
45-64 ans 45-64 ans
10 10
5 5
0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

La part du chômage de longue durée dans le chômage total est proportionnelle à l’âge.
L’an dernier, 16,4 % des chômeurs de 45 à 54 ans étaient à la recherche d’un emploi
depuis plus d’un an. Cette proportion montait à 19,1 % chez les 55-64 ans, atteignant
22,4 % chez les 60-64 ans. Au milieu de la décennie, près du tiers des chômeurs de 55
ans et plus cherchaient un emploi depuis plus d’un an. Il ne faut pas s’étonner, dans un
tel contexte, que plusieurs en viennent tout simplement à se retirer définitivement du
marché du travail.

L’incidence du chômage de longue durée diffère également selon le sexe. Chez les
hommes, il touchait en 1998 un chercheur d’emploi sur six (16,3 %), mais seulement
une femme sur dix (10,2 %). Chez les chômeurs de 45 à 64 ans, un homme sur cinq

35
On entend ici par chômeurs de longue durée les personnes en chômage depuis un an et plus (53
semaines et plus).

64
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

(19,6 %) était dans cette situation contre une femme sur sept (14,4 %). Chez les
hommes, le pourcentage du chômage de longue durée différait peu entre les 45-54 ans
(19,1 %) et les 55-64 ans (20,7 %). L’écart était nettement plus marqué chez les
femmes, cette part étant de 13 % chez les 45-54 ans contre 17,6 % chez les 55-64 ans.

Le chômage de longue durée, à l’instar du chômage total, peut être calculé en


proportion de la population active, ce qui nous donnera le taux de chômage de longue
durée. En 1976, ce taux n’était que de 0,3 % pour l’ensemble de la population active
québécoise ainsi que pour celle de 45 à 64 ans. Ce taux a augmenté fortement au début
des années 1980 tout en demeurant à peu près identique chez les 45-64 ans et les 15
ans et plus. Par la suite, il est devenu plus élevé chez les plus âgés, l’écart s’accroissant
dans les années suivant les récessions. Il a atteint 2,8 % en 1993 chez ces derniers
contre un taux de 2,1 % chez les 15 ans et plus. Tout récemment, avec l’amélioration du
marché du travail, l’écart s’est résorbé presque entièrement. Le taux de chômage de
longue durée s’élevait en 1998 à 1,5 % chez les 45-64 ans et à 1,4 % dans l’ensemble
de la population active. De façon générale, les travailleurs de plus de 45 ans risquent
moins que leurs cadets de se retrouver au chômage. Ils ont par contre plus de difficulté
à en sortir lorsque cela leur arrive.

Graphique 49a Graphique 49b


Taux de chômage de longue durée au Québec, Taux de chômage de longue durée au Canada,
1976 à 1998 1976 à 1998

3,0 3,0
2,5 2,5
2,0 2,0
15 ans et plus 15 ans et plus
1,5 1,5
45-64 ans 45-64 ans
1,0 1,0
0,5 0,5
0,0 0,0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Le taux de chômage de longue durée s’accroît lui aussi avec l’âge. Chez les 45-54 ans,
il était l’an dernier, à 1,3 %, inférieur à celui de l’ensemble de la population active.
Pendant ce temps, il atteignait 2 % chez les 55-64 ans. Il est également plus élevé chez
les hommes que chez les femmes. Ce taux atteignait 1,6 % en 1998 chez les hommes
de 45 à 64 ans contre 1,3 % chez les femmes du même groupe d’âge.

L’augmentation de l’incidence du chômage de longue durée s’est traduite dans un


allongement de la durée moyenne du chômage36. On observe cet allongement chez

36
La durée du chômage est, selon la définition de Statistique Canada, le « nombre de semaines
consécutives durant lesquelles une personne a été mise à pied temporairement ou a été sans travail et
à la recherche de travail. Pour être inclus dans les chômeurs, les enquêtés doivent avoir cherché du
travail au moins une fois toutes les quatre semaines : il n’est pas nécessaire qu’ils en aient cherché
chaque semaine. L’EPA mesure la durée de périodes incomplètes de chômage, puisque les données
ne portent que sur les personnes actuellement en chômage. Toute période de travail ou de retrait de la
population active interrompt la période de chômage ou y met fin.» Source : op. cit., p.7. Statistique
Canada a modifié en septembre 1996 sa façon de mesurer la durée du chômage. Auparavant, l’enquête

65
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

l’ensemble des chômeurs, mais il est plus marqué chez les plus âgés. La durée
moyenne du chômage des sans-emploi de 45 à 64 ans, qui était de 19,8 semaines en
1976 selon l’ancienne méthode de calcul de Statistique Canada, excédait d’un peu plus
de 3 semaines la durée moyenne chez l’ensemble des chômeurs. L’écart est demeuré
inférieur à 4 semaines jusqu’en 1982.

Il s’est creusé depuis jusqu’à 10 semaines en 1985, alors que la durée du chômage des
45-64 ans s’élevait à 35,5 semaines. La croissance économique de la seconde moitié
des années 1980 a raccourci la durée du chômage davantage chez les plus âgés,
contribuant à réduire l’écart les séparant à ce chapitre de l’ensemble des chômeurs. La
dernière récession a fait remonter de nouveau la durée du chômage, celle-ci n’ayant
commencé à diminuer que récemment. En 1998, la durée selon l’ancien calcul était de
30,4 semaines pour les 45-64 ans, contre 25,1 semaines pour l’ensemble des
chômeurs. Selon le nouveau calcul, la durée moyenne du chômage était, en 1998, de
30,9 semaines pour l’ensemble des sans-emploi, mais montait à 36,6 semaines chez
ceux de 45 à 64 ans. Il s’agissait néanmoins pour eux d’une nette amélioration au
regard de l’année précédente, alors que cette durée atteignait 43,8 semaines chez les
45-64 ans (une dizaine de mois) contre 31,7 semaines pour l’ensemble des chômeurs.

Graphique 50a Graphique 50b


Durée moyenne du chômage au Québec, Durée moyenne du chômage au Canada,
1976 à 1998 1976 à 1998

50 50

40 40
15 et plus (nouv.) 15 et plus (nouv.)
30 45-64 (nouv.) 30 45-64 (nouv.)
20 15 et plus (anc.) 20 15 et plus (anc.)
45-64 (anc.) 45-64 (anc.)
10 10

0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Les hommes de 45 à 64 ans étaient, l’an dernier, en chômage depuis plus longtemps
(39,5 semaines) que les femmes du même groupe d’âge (32,9 semaines). Comme il
fallait s’y attendre, la durée augmente avec l’âge. Elle était de 35,5 semaines chez les
45-54 ans et de 39 semaines chez les 55-64 ans, atteignant 43,5 semaines chez les
chômeurs de 60 à 64 ans. Les hommes de ce groupe d’âge étaient en chômage depuis
près d’un an (49,9 semaines).

Quelle que soit la mesure utilisée — la part du chômage de longue durée dans le
chômage total, le taux de chômage de longue durée ou encore la durée moyenne du
chômage —, les Canadiens s’en tirent à meilleur compte que les Québécois.
Cependant, quoique de façon un peu moins prononcée, ils ont vécu la même

ne pouvait pas inscrire une durée supérieure à 99 semaines, ce qui avait pour conséquence de sous-
estimer la durée du chômage. Les estimations selon cet ancien mode de calcul sont néanmoins
utilisées ici afin d’observer l’évolution de cette mesure au cours des années. Des estimations annuelles
selon le nouveau mode de calcul ne sont pas disponibles pour les années antérieures à 1997.

66
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

détérioration en ce qui a trait à la durée du chômage depuis le début des années 1980.
Ainsi, chez les 45-64 ans, la part du chômage de longue durée est passée en 22 ans de
4,3 % à 16,2 % du chômage total. Quant au taux de chômage de longue durée, il est
passé de 0,2 % à 1 % de la population active de ce groupe d’âge. Enfin, la durée
moyenne du chômage est passée pour ce groupe d’âge, selon l’ancien mode de calcul,
de 17,2 à 27,9 semaines. Selon le nouveau mode de calcul, cette durée était de 35,1
semaines en 1998, à peine moins qu’au Québec.

L’allongement de la période de chômage et l’incidence croissante du chômage de


longue durée chez les travailleurs âgés sont des indications d’une inadéquation
croissante entre leurs qualifications et les besoins du marché du travail. Cette
inadéquation n’explique pas tout : les employeurs exercent souvent de la discrimination
à l’embauche contre les travailleurs plus âgés. Ainsi, à qualifications comparables, ils
préfèrent généralement embaucher des personnes plus jeunes, dont les attentes
salariales sont souvent moins élevées et qu’ils perçoivent comme plus aptes à s’adapter
à un nouvel environnement de travail. Il semble cependant que cette perception des
employeurs quant à la capacité d’adaptation des travailleurs plus âgés à de nouvelles
technologies ne soit pas fondée37.

4.3 RAISON DU CHÔMAGE OU DE L’INACTIVITÉ

Des 66 300 chômeurs de 45 à 54 ans que comptait le Québec en 1998, un peu plus de
la moitié (52 %) avaient été mis à pied au cours des douze derniers mois, dont les
quatre cinquièmes de façon permanente. Plus du tiers (35,7 %) n’avaient pas travaillé
au cours de la dernière année, dont plus de la moitié étaient considérés chômeurs de
longue durée tandis que les autres faisaient un retour dans la population active après
l’avoir momentanément quittée. Enfin, une personne sur dix (10,6 %) disait avoir quitté
elle-même son emploi.

Chez les 55-64 ans, on dénombrait 29 900 chômeurs. Les raisons invoquées étaient les
mêmes que chez leurs cadets à peu près dans des proportions comparables : 47,5 %
ont perdu leur emploi, dont les trois quarts de façon définitive, 37,8 % n’ont pas travaillé
au cours des douze derniers mois et 13,4 % ont quitté leur emploi, dont 5 % pour
prendre leur retraite.

Outre les chômeurs, il y avait parmi les 45-54 ans 231 900 inactifs dont un sixième
(17,1 %) disaient n’avoir jamais travaillé et les deux tiers, ne l’avoir pas fait au cours de
la dernière année. Par contre, 8,6 % ont quitté leur emploi au cours de l’année, dont 5 %
afin de prendre leur retraite. Enfin, 7,8 % avaient perdu leur emploi de façon définitive
au cours des douze derniers mois et n’étaient pas à la recherche d’un nouveau travail. Il
s’agit de 18 200 personnes qui ont abandonné le marché du travail en raison de la perte
de leur emploi.

37
Morrison, op. cit., p. 22.

67
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Chez les 55-64 ans, le nombre d’inactifs était plus élevé (397 500) et la proportion de
gens qui n’ont jamais travaillé était un peu plus faible (14,1 %) que chez les 45-54 ans.
Par ailleurs, les trois quarts (75,2 %) n’avaient pas travaillé au cours de la dernière
année. On compte 7,3 % qui ont quitté leur emploi au cours de l’année dont la plupart
(6,1 %) ont pris leur retraite. Enfin, 3,3 % (13 200 personnes) sont devenues inactives à
la suite de la perte de leur emploi au cours des douze derniers mois.

Au total, plus de 30 000 personnes de 45 à 64 ans ont abandonné le marché du travail


au cours de la dernière année à la suite de la perte de leur emploi, cela sans compter
ceux et celles qui ont fini par se retirer après avoir vainement tenté de se trouver un
emploi pendant plus d’un an. À peu près le même nombre de personnes de ce groupe
d’âge s’étaient retirées du marché du travail québécois l’année précédente pour les
mêmes motifs, dont un grand nombre n’avaient même pas atteint l’âge de 55 ans. Au
Canada, ce sont 100 000 personnes de 45 à 64 ans qui ont abandonné le marché du
travail au cours de la dernière année à la suite de la perte de leur emploi, dont les trois
cinquièmes (58 500) avaient moins de 55 ans.

4.4 LA FRÉQUENCE DU CHÔMAGE

Nous avons vu que le Québec comptait en moyenne en 1998 385 800 chômeurs, dont
96 200 étaient âgés de 45 à 64 ans. En réalité, le nombre de personnes qui se sont
retrouvées en chômage à un moment ou un autre de l’année est beaucoup plus élevé.
Selon les estimations de l’auteur38, environ 1,4 million de Québécois sont devenus
chômeurs au cours de la dernière année, dont près de 300 000 parmi la population de
45 à 64 ans. Au Canada, environ 5,4 millions de personnes, dont près d’un million
âgées entre 45 et 64 ans, seraient devenues des chômeurs au cours de la même
année.

Le nombre total d’entrées au chômage au cours de la dernière année équivalait à un


peu moins de 40 % de la population active québécoise. Chez les 45-64 ans, il a
représenté le quart des personnes présentes sur le marché du travail. La fréquence de
l’entrée au chômage, qui avait augmenté en proportion de la population active au début
des années 1980, a diminué au cours de la seconde moitié de cette décennie à mesure
que le marché du travail s’améliorait. Cette fréquence a de nouveau augmenté dans les
années 1990, mais on n’a pas encore observé de renversement de cette tendance. La
fréquence, qui était d’environ 20 % chez les 45-64 ans dans la seconde moitié des
années 1980, est demeurée supérieure à 25 % depuis 1996. La probabilité de connaître

38
Ces estimations ont été obtenues à partir des données de l’EPA sur le nombre moyen de personnes
ayant déclaré être en chômage depuis quatre semaines ou moins. Il s’agit d’une moyenne des
estimations mensuelles du nombre de nouveaux chômeurs. Le nombre de ces nouveaux chômeurs a
été multiplié par 13 plutôt que par 12 pour tenir compte du fait qu’il y a 52 semaines dans l’année. La
simple addition des douze estimations mensuelles aurait occasionné une sous-estimation du nombre
d’entrées au chômage parce que, quatre fois par an, il s’écoule cinq semaines entre deux périodes de
référence de l’enquête. Notre estimation en est une du nombre d’entrées au chômage au cours de
l’année et non du nombre d’individus différents qui connaîtront cette situation au cours d’une année
donnée. Ainsi, les personnes qui entrent plusieurs fois au chômage au cours d’une année seront
comptées autant de fois que cette situation se sera produite.

68
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

le chômage s’est donc accrue du quart, dans ce groupe d’âge, depuis une dizaine
d’années.

Graphique 51a Graphique 51b


Québécois devenus chômeurs au cours de l'année Canadiens devenus chômeurs au cours de l'année
en proportion de la population active, 1976 à 1998 en proportion de la population active, 1976 à 1998

50 50

40 40
15 ans et plus 15 ans et plus
30 45-54 ans 30 45-54 ans
55-64 ans 55-64 ans
20 20

10 10

Source : Emploi-Québec.

La fréquence de l’entrée au chômage était généralement un peu plus basse chez les
55-64 ans que chez les 45-54 ans jusqu’à la fin des années 1980. Depuis ce temps, la
fréquence a augmenté davantage chez les premiers et était supérieure à celle observée
chez leurs cadets au cours des deux dernières années. Elle s’élevait à 27 % en 1998.
Un tel niveau est préoccupant, considérant la plus grande difficulté des personnes de ce
groupe d’âge à réintégrer le marché du travail, ce qui les conduit à se retirer
éventuellement de la population active. Par ailleurs, la fréquence de l’entrée au
chômage est, d’habitude, légèrement plus élevée chez les femmes que chez les
hommes. Ces derniers chôment cependant en moyenne plus longtemps.

La probabilité du chômage était plus faible au Canada (entre 20 % et 23 % au cours de


la décennie actuelle) chez les 45-64 ans. Là aussi, cependant, on décèle une tendance
à la hausse, plus prononcée chez les 55-64 ans que chez les 45-54 ans. De même, la
fréquence de l’entrée au chômage semble un peu plus élevée chez les femmes.

La perte d’emploi n’est pas l’unique cause de l’entrée au chômage. En fait, le chômage
est aussi la porte d’entrée sur le marché du travail, que ce soit pour le jeune qui est à la
recherche de son premier emploi, la personne qui s’est retirée pour un certain temps du
marché du travail pour des raisons personnelles ou familiales et qui décide de faire un
retour, ou encore la personne découragée qui a cessé pour un certain temps de se
chercher un emploi et qui se remet à la quête d’un travail au moment où elle pense que
les conditions du marché du travail sont plus favorables.

4.5 LE CHÔMAGE DANS QUELQUES PAYS DE L’OCDE

En 1997, le Québec, au regard des pays du G7 et de quelques autres pays de l’OCDE


(Autriche, Norvège, Pays-Bas et Suède), avait un taux de chômage parmi les plus
élevés, à 11,4 %, devant la France (12,4 %) et l’Italie (12,3 %) et à égalité avec

69
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

l’Allemagne. Il était loin derrière le Japon (3,4 %), la Norvège (4,1 %), les États-Unis
(4,9 %) et les Pays-Bas (5,5 %)39.

Graphique 52

Taux de chômage total et des 55-64 ans dans


certains pays de l'OCDE, 1997

Québec

Norvège

États-Unis

Japon

Italie

Autriche 55-64 ans


Pays-Bas
Total
Royaume-Uni

Canada

Suède

France

Allemagne

0 2 4 6 8 10 12 14

Sources :Statistique Canada, Enquête sur la population active; OCDE, Statistiques de la population
active 1977-1997; OCDE, Perspectives de l’emploi, juin 1998; OCDE, Perspectives
o
économiques de l’OCDE, n 65, juin 1999.

Il existe dans la plupart des pays un écart souvent important entre le taux de chômage
total et celui de la population plus âgée, à l’avantage de cette dernière. L’Italie
demeurait cependant un cas tout à fait à part, le taux de chômage des personnes de 55
à 64 ans (4,4 %) étant presque trois fois inférieur au taux global (7,9 points de
pourcentage). C’est aussi le pays où les personnes de cet âge sont le moins présentes
sur le marché du travail. En France, deuxième à ce chapitre, l’écart était deux fois moins
grand (3,9 points). Elle était suivie de deux pays où le taux d’activité des aînés est
élevé, soit la Norvège (2,1 points) et les États-Unis (2 points). À l’opposé, dans
seulement trois pays, le taux de chômage des 55-64 ans était plus élevé que celui de
l’ensemble de la population active. L’Allemagne était le seul pays où l’écart en ce sens
était significatif, le taux de chômage des 55-64 ans, à 14,5 %, excédant de 3,1 points
celui de l’ensemble de la population active. Au Japon (0,5 point) et aux Pays-Bas (0,2
point), cet écart était minime.

39
Statistique Canada invite à la prudence quand vient le temps de faire des comparaisons internationales.
L’organisme rappelle que les taux de chômage ne sont pas tout à fait comparables entre les pays. On
mentionne qu’une étude parue dans le numéro d’automne 1998 de la publication Le point sur la
o
population active (n 71-005-XPB au catalogue) montrait que les différences de mesure expliquaient
environ le cinquième de l’écart entre les taux de chômage canadien et américain. Source : op. cit., p. 4.

70
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

C’est d’ailleurs en Allemagne que le taux de chômage des aînés était le plus élevé. Le
Québec suivait au deuxième rang avec un taux de 10,2 % chez les 55-64 ans40. Il était
suivi de la France (8,5 %), de la Suède (8 %) et du Canada (7,6 %). Les taux de
chômage les plus bas chez les personnes de ce groupe d’âge se retrouvaient en
Norvège (2 %), aux États-Unis (2,9 %) et au Japon (3,9 %).

40
Malgré une réduction du taux de chômage de 11,4 % en 1997 à 10,4 % en 1998, celui des 55-64 ans
ne s’est pas amélioré. Il est passé de 10,2 % à 10,3 %.

71
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

5. LE MARCHÉ DU TRAVAIL ET LA SCOLARITÉ

5.1 LA POPULATION

Parmi le 1,75 million de Québécois âgés de 45 à 64 ans en 1998, 650 000 (soit 37,1 %)
n’avaient pas complété leurs études secondaires. Un peu plus de une personne sur cinq
(21,2 %) avaient une scolarité de huit années ou moins et une sur six (15,9 %) avaient
des études secondaires partielles. À l’autre extrême, 14,5 % détenaient un diplôme
universitaire41 et 28,1 % un certificat ou un diplôme d’études postsecondaires42, pour un
total de 42,6 %. La situation a grandement changé au cours des huit dernières années.
En 199043, 56,7 % de la population de ce groupe d’âge n’avaient pas complété leurs
études secondaires, dont 36,7 % avaient une formation scolaire qui n’allait pas au-delà
de huit années.

Graphique 53a Graphique 53b


Part de la population de 45 à 64 ans selon la Part de la population de 45 à 64 ans selon la
scolarité au Québec, 1990 à 1998 scolarité au Canada, 1990 à 1998

100 100
Dipl. universitaire Dipl. universitaire
80 80
Certif., dipl. d'ét. postsec. Certif., dipl. d'ét. postsec.
60 Études postsec. part. 60 Études postsec. part.
40 Études sec. compl. 40 Études sec. compl.
Études sec. part. Études sec. part.
20 20
0 - 8 années 0 - 8 années
0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

La tendance à la diminution de la part de la population de ce groupe d’âge qui est sous-


scolarisée va se poursuivre dans les prochaines années à mesure que les personnes de
55 à 64 ans seront remplacées par celles de 45 à 54 ans. En effet, chez les 45-54 ans,
la part de la population qui n’avait pas complété d’études secondaires en 1998 s’élevait
à 28,9 %, dont 13,8 % avaient une scolarité inférieure à neuf années. Chez les 55-64
ans, la moitié (49,7 %) n’avaient pas de diplôme d’études secondaires, le tiers (32,8 %)
ayant une scolarité de huit années ou moins. En outre, si le tiers des 55-64 ans (34,3 %)
avaient complété au moins une formation postsecondaire dont 11,1 % détenaient un
diplôme universitaire, la moitié des 45-54 ans (48 %) avaient au moins un certificat
d’études postsecondaires, dont 16,8 % avaient complété une formation universitaire.

41
L’EPA entend par diplôme universitaire un baccalauréat ou un diplôme ou certificat universitaire
supérieur au baccalauréat. Le certificat de premier cycle est exclu. Source : op. cit., p. 9-10.
42
On retrouve dans cette catégorie les certificats et diplômes de niveau collégial, ceux des écoles
d’infirmières, les certificats de premier cycle universitaire, mais aussi les diplômes et certificats d’écoles
professionnelles ou des écoles de métiers privées, même si l’accès à ces écoles ne requiert pas
toujours au préalable un diplôme d’études secondaires. Source : ibid.
43
En raison des modifications apportées aux questions de l’EPA ayant trait à la scolarité depuis janvier
1990. Source : ibid.

72
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Si la situation s’est grandement améliorée au Québec depuis 1990, la proportion de


personnes sous-scolarisées (moins que le diplôme d’études secondaires) chez les
45-64 ans y demeurait nettement plus élevée que celle observée au Canada, où
seulement 29,7 % de la population de ce groupe d’âge était sous-scolarisée, soit 7,4
points de pourcentage de moins qu’au Québec. Seulement 13,6 % des Canadiens
n’avaient que huit années ou moins d’études. Par contre, il y avait peu de différence
pour ce qui est des deux groupes les plus scolarisés. Chez les Canadiens de 45 à 64
ans, 29,6 % détenaient en 1998 un certificat ou un diplôme d’études postsecondaires et
16 % un diplôme universitaire. Les deux groupes les plus scolarisés représentaient
45,6 % de cette population, soit 3 points de plus qu’au Québec. En 1990, la part des
sous-scolarisés était 11 points plus élevée au Québec et celle des deux groupes plus
scolarisés, 5,3 points moins élevée.

Les femmes de 45 à 64 ans sont moins scolarisées que les hommes, à l’inverse de ce
qu’on observe chez les nouvelles générations. En 1998, elles étaient plus nombreuses à
être moins scolarisées, soit 39,6 % contre 34,7 % des hommes, pour un écart de 4,9
points de pourcentage. Elles étaient, à l’inverse, moins présentes dans les deux niveaux
de scolarité les plus élevés, soit 38,5 % contre 46,8 % chez les hommes, ce qui donne
une différence de 8,3 points. C’est chez les 55-64 ans que l’écart entre hommes et
femmes était le plus marqué. La part de personnes sous-scolarisées, de 53,3 % chez
les femmes, excédait de 7,1 points cette part chez les hommes, pendant que la
proportion qu’on retrouvait dans les deux groupes les plus élevés, de 29,5 %, traînait 9,9
points derrière la part masculine de ces deux groupes.

5.2 LA POPULATION ACTIVE ET L’EMPLOI

Si les deux groupes les moins scolarisés représentaient au Québec en 1998 37,1 % de
la population de 45 à 64 ans, ils ne comptaient que pour 28,3 % de la population active
et 27,2 % des personnes occupées de ce groupe d’âge. Quant aux deux groupes les
plus scolarisés, s’ils formaient 42,6 % de la population de ce groupe d’âge, ils
composaient 50,4 % de la population active et occupaient 51,4 % des emplois.

Graphique 54a Graphique 54b


Part de la population active de 45 à 64 ans selon la Part de la population active de 45 à 64 ans selon la
scolarité au Québec, 1990 à 1998 scolarité au Canada, 1990 à 1998

100 100
Dipl. universitaire Dipl. universitaire
80 80
Certif., dipl. d'ét. postsec. Certif., dipl. d'ét. postsec.
60 Études postsec. part. 60 Études postsec. part.
40 Études sec. compl. 40 Études sec. compl.
Études sec. part. Études sec. part.
20 20
0 - 8 années 0 - 8 années
0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

En 1990, 47,5 % de la population active de 45 à 64 ans était composée des deux


groupes les moins scolarisés, qui occupaient 46,1 % des emplois. Les deux groupes les

73
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

plus scolarisés ne formaient, quant à eux, que 32,8 % de la population active et


n’occupaient que 34 % des emplois. La part de ces deux derniers groupes a progressé
fortement au détriment des deux premiers.

Graphique 55a Graphique 55b


Part des personnes occupées de 45 à 64 ans selon Part des personnes occupées de 45 à 64 ans selon
la scolarité au Québec, 1990 à 1998 la scolarité au Canada, 1990 à 1998

100 100
Dipl. universitaire Dipl. universitaire
80 80
Certif., dipl. d'ét. postsec. Certif., dipl. d'ét. postsec.
60 Études postsec. part. 60 Études postsec. part.
40 Études sec. compl. 40 Études sec. compl.
Études sec. part. Études sec. part.
20 20
0 - 8 années 0 - 8 années
0 0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Si la population moins scolarisée composait en 1998 une partie plus importante de la


population active (+5,8 points) et occupait une part plus importante des emplois (+5,5
points) au Québec qu’au Canada chez les 45-64 ans, la part de la population active
(-1,6 point) et de l’emploi (-1,3 point) des deux groupes les plus scolarisés était à peu
près la même. En 1990, la part des emplois occupés par les plus scolarisés, de 34 % au
Québec, tirait de l’arrière par 3,5 points sur celle mesurée au Canada.

Il existe une relation claire entre le niveau d’instruction et la présence sur le marché du
travail. De 1990 à 1998, le taux d’activité et le taux d’emploi des personnes de 45 à 64
ans étaient en hausse pendant que ces taux étaient en légère baisse pour l’ensemble
des personnes d’âge actif au Québec. Ils ont gagné respectivement 3,9 points, à 64 %,
et 3,5 points, à 58,4 %. Cette hausse est due à une plus grande scolarité des personnes
de ce groupe d’âge. On constate en effet que les taux d’activité et d’emploi de ces
personnes selon le niveau de scolarité étaient en baisse quel que soit le niveau, à
l’exception des détenteurs d’un diplôme ou d’un certificat d’études postsecondaires pour
le taux d’activité (demeuré inchangé) et des diplômés d’études secondaires pour le taux
d’emploi (en hausse de 1,9 point).

Chez les personnes les moins scolarisées, les taux d’activité et d’emploi sont très
faibles. Le taux d’activité (42,9 %) et le taux d’emploi (37,7 %) des Québécois de 45 à
64 ans dont le niveau d’instruction n’excédait pas huit années étaient, en 1998, deux
fois plus faibles que les taux d’activité (81 %) et d’emploi (77,4 %) de ceux qui avaient
un diplôme universitaire. En 1990, ces taux étaient, chez les moins scolarisés, de
45,9 % et 40 % et, chez les diplômés universitaires, de 85,4 % et 83,3 %. La baisse
d’activité des plus faiblement scolarisés s’explique en grande partie par le vieillissement
de ces personnes. Chez les 45-54 ans, leur taux d’activité et leur taux d’emploi se sont
maintenus, mais ils ont reculé de quelques points chez les 55-64 ans, à un âge où il est
plus difficile de réintégrer le marché du travail quand on a perdu son emploi. Chez les
universitaires, le recul notable du taux d’activité (4,4 points) et du taux d’emploi (5,9
points) s’expliquent en partie par leur vieillissement, mais surtout par une désaffection
du marché du travail indépendamment de l’âge. Chez les 45-54 ans, leur taux d’activité

74
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

était en légère baisse (de 1,1 point, à 90,5 %), mais leur taux d’emploi a reculé un peu
plus (de 89,7 % à 86,7 %). C’est toutefois chez les 55-64 ans que leur attitude par
rapport au marché du travail a changé de façon notable. Leur taux d’activité s’est
contracté de 71 % à 58,9 % et leur taux d’emploi, de 68,4 % à 55,6 %.

Graphique 56a

Taux d'activité des 45-64 ans selon la scolarité au


Québec, 1990 et 1998

Dipl. universitaire

Certif., dipl. d'ét. postsec.

Études postsec. part.


1998
Études sec. compl.
1990
Études sec. part.

0 - 8 années

Total

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Graphique 56b

Taux d'emploi des 45-64 ans selon la scolarité au


Québec, 1990 et 1998

Dipl. universitaire

Certif., dipl. d'ét. postsec.

Études postsec. part.


1998
Études sec. compl.
1990
Études sec. part.

0 - 8 années

Total

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Au Canada, les taux d’activité et d’emploi des 45-64 ans ont augmenté plus
modestement qu’au Québec. Par ailleurs, comme au Québec, la hausse observée est

75
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

attribuable à une scolarité plus élevée. Ces taux tendaient en effet à décroître lorsque
mesurés par niveau de scolarité.

Graphique 57a

Taux d'activité des 45-64 ans selon la scolarité au


Canada, 1990 et 1998

Dipl. universitaire

Certif., dipl. d'ét. postsec.

Études postsec. part.


1998
Études sec. compl.
1990
Études sec. part.

0 - 8 années

Total

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Graphique 57b

Taux d'emploi des 45-64 ans selon la scolarité au


Canada, 1990 et 1998

Dipl. universitaire

Certif., dipl. d'ét. postsec.

Études postsec. part.


1998
Études sec. compl.
1990
Études sec. part.

0 - 8 années

Total

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Par niveau de scolarité, les taux d’activité et d’emploi des Canadiens de 45 à 54 ans
étaient à peu près comparables à ceux des Québécois. On notait même des taux plus
faibles au Canada chez les moins scolarisés (0 à 8 années), tandis que les taux des
diplômés universitaires étaient égaux. C’est chez les 55-64 ans que le Canada se

76
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

démarque du Québec. Les taux d’activité et d’emploi étaient, en effet, généralement


plus élevés et parfois assez fortement au Canada. Ainsi, l’écart du taux d’activité était de
4,5 points chez les diplômés universitaires, de 6,7 points chez les détenteurs d’un
diplôme d’études secondaires et de 1,8 point chez ceux dont la scolarité n’excédait pas
8 années.

5.3 LA SCOLARITÉ ET LE CHÔMAGE

Le taux de chômage des 45-64 ans est revenu en 1998 au niveau de 1990, soit à 8,6 %.
Ce résultat a été obtenu malgré une hausse du chômage pour presque tous les niveaux
de scolarité. Il est donc attribuable à la hausse de la scolarité des personnes de ce
groupe d’âge. Par ailleurs, à une scolarité plus grande et une présence plus grande sur
le marché du travail correspond un chômage généralement plus faible.

Graphique 58

Taux de chômage des 45-64 ans selon la scolarité


au Québec, 1990 et 1998

Dipl. universitaire

Certif., dipl. d'ét. postsec.

Études postsec. part.


1998
Études sec. compl.
1990
Études sec. part.

0 - 8 années

Total

0 2 4 6 8 10 12 14

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Le taux de chômage des diplômés universitaires québécois de 45 à 64 ans, quoique en


hausse de 1,9 point par rapport à 1990, n’était que de 4,5 %, soit à peine plus de la
moitié du taux de chômage moyen des personnes de ce groupe d’âge. Le taux de
chômage des personnes qui avaient une scolarité de 8 années ou moins s’élevait,
malgré un léger repli de 0,7 point par rapport à 1990, à 12,2 %. Ce taux était de 11,3 %
chez ceux qui n’avaient pas complété leurs étude secondaires. Il y avait peu d’écart
entre ceux qui avaient un diplôme d’études secondaires (8,5 %) et ceux qui avaient fait
en partie (8,8 %) ou complété (8,2 %) des études postsecondaires. On note cependant
que les groupes moins scolarisés, même si la situation s’est améliorée récemment pour
eux, ont été beaucoup plus durement touchés que les autres par la récession du début
de la décennie. En 1993, le taux de chômage des personnes ayant de 0 à 8 années de

77
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

scolarité a atteint 16,9 % et le taux de ceux qui n’avaient qu’un diplôme d’études
secondaires, 13,7 %. Pendant ce temps, chez les diplômés universitaires, ce taux n’était
que de 4,4 %.

Au Canada, où le taux de chômage moyen de ce groupe d’âge était, à 6,4 %, inférieur


de 2,2 points au taux québécois, c’est dans les extrêmes qu’on notait l’écart le plus
faible. À 4 %, le taux de chômage des diplômés universitaires n’était que de 0,5 point
inférieur à celui enregistré au Québec. L’écart n’était que de 1 point chez ceux qui
n’avaient que 8 années ou moins de scolarité. Pour les autres niveaux de scolarité,
l’écart variait entre 2,2 et 3,1 points. Par ailleurs, le taux de chômage de chacun des
niveaux de scolarité a augmenté plus fortement que le taux moyen (0,4 point). Les
hausses ont varié de 1 à 1,9 point selon les niveaux de scolarité.

Graphique 59

Taux de chômage des 45-64 ans selon la scolarité


au Canada, 1990 et 1998

Dipl. universitaire

Certif., dipl. d'ét. postsec.

Études postsec. part.


1998
Études sec. compl.
1990
Études sec. part.

0 - 8 années

Total

0 2 4 6 8 10 12 14

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

5.4 L’ACTIVITÉ ET LA SCOLARITÉ, COMPARAISONS INTERNATIONALES

Il faut demeurer prudent quand vient le temps de comparer la scolarité entre différents
pays. Les systèmes d’éducation diffèrent, ce qui peut amener à des interprétations
erronées. Même entre le Québec et le reste du Canada, il demeure des différences
importantes. Les cégeps n’existent pas au Canada anglais, où l’enseignement collégial
se limite à la formation technique. Les gens qui avaient plus de 45 ans en 1995, année
pour laquelle les données étaient disponibles, sont cependant de la génération
antérieure à celle des cégeps. C’était l’époque des collèges classiques. Par ailleurs, les
données canadiennes et québécoises proviennent de l’EPA, qui inclut dans la formation
postsecondaire l’enseignement des écoles professionnelles. Il est vraisemblable que

78
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, l’incluent plutôt dans ce que l’OCDE
appelle le deuxième cycle du secondaire.

Ces réserves étant faites, le Québec ne semblait pas trop souffrir de la comparaison.
Parmi un ensemble de pays incluant six pays du G744 ainsi que l’Autriche, la Norvège,
les Pays-Bas et la Suède, il se classait au quatrième rang sur onze pour le pourcentage
d’universitaires dans sa population active de 45 à 64 ans (17,5 %). Il était loin derrière
les États-Unis, au premier rang (29 %) et les Pays-Bas (25 %), mais suivait de près le
Canada (18,2 %) qui occupait la troisième place. Le Royaume-Uni (11,2 %), la France
(11,1 %), l’Italie (10,9 %) et l’Autriche (un maigre 6,8 %) fermaient la marche.

Graphique 60

Répartition de la population active de 45 à 64 ans


selon le niveau d'instruction, 1995

Québec

Autriche

Italie

France

Royaume-Uni
Niv. infér. au 2e cycle du second.
2e cycle du second.
Allemagne
Tertiaire non universitaire
Suède
Universitaire
Norvège

Canada

Pays-Bas

États-Unis

Sources : Statistique Canada, Enquête sur la population active; OCDE, Préserver la prospérité
dans une société vieillissante.

Le Québec se classait cependant moins bien en ce qui a trait à la part de la population


active de ce groupe d’âge qui était faiblement scolarisée, soit à un niveau inférieur au
deuxième cycle du secondaire (soit, pour le Québec et le Canada, les personnes
n’ayant pas complété leurs études secondaires). Il n’arrivait qu’au septième rang avec
34,4 % de sa population active à ce niveau d’instruction, devant l’Italie (avec un
surprenant 67,2 %), la France (38,4 %), les Pays-Bas (36,9 %) et la Suède (35,8 %).
Les États-Unis arrivaient là aussi en tête avec seulement 12,4 % de leur population
active de ce groupe d’âge qui avaient un niveau d’instruction inférieur au deuxième

44
À l’exclusion du Japon pour lequel aucune estimation n’était disponible.

79
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

cycle du secondaire. L’Allemagne était tout près (15,4 %), distançant la Norvège
(20,6 %), le Royaume-Uni (27,6 %) et le Canada (27,7 %).

Le Québec se démarquait par ailleurs, en compagnie du Canada, quand on mesure la


part de sa population active qui a une formation supérieure au second cycle du
secondaire. Avec une proportion de 46,1 %, il se classait tout juste derrière le Canada
(47,5 %) et largement devant les États-Unis (36,6 %), qui étaient troisièmes, et la
Norvège (28,1 %). L’Autriche (8,3 %) et l’Italie (10,9 %) fermaient la marche.

80
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

6. LE MARCHÉ DU TRAVAIL RÉGIONAL

6.1 LA POPULATION

Selon les estimations du BSQ45, c’était, en 1996, la région administrative de Montréal


(qui correspond à la Communauté urbaine de Montréal) qui comptait la plus forte
proportion de personnes âgées dans sa population. Le quart de celle-ci (24,8 %) avait
alors 55 ans et plus, dont 15 % avaient atteint 65 ans. La Mauricie était en voie de la
rattraper avec 24,6 % de sa population qui avait plus de 55 ans. Ces deux régions se
démarquent des suivantes, soit le Bas-Saint-Laurent (22,9 %), la Gaspésie—Îles-de-la-
Madeleine (22,6 %) et l’Estrie (22,3 %). À l’autre extrémité, les personnes de 55 ans et
plus ne représentaient que 8,9 % de la population du Nord-du-Québec, suivie de la
Côte-Nord (16 %), de l’Outaouais (17,5 %), de l’Abitibi-Témiscamingue (17,6 %) et de
Lanaudière (17,7 %).

Graphique 61

Part de personnes âgées dans la population


régionale, 1996

Ensemble du Québec

Montréal

Mauricie

Bas-Saint-Laurent

Gaspésie - îles-de-la-Madeleine

Estrie

Québec

Centre-du-Québec

Laval 55-64 ans


Chaudière-Appalaches 65 ans et plus
Saguenay - Lac-Saint-Jean

Montérégie

Laurentides

Lanaudière

Abitibi-Témiscamingue

Outaouais

Côte-Nord

Nord-du-Québec

0 5 10 15 20 25
%

Source : BSQ, La situation démographique au Québec, édition 1998, compilation Emploi-


Québec.

45
BSQ, La situation démographique au Québec, édition 1998, Louis Duchesne, décembre 1998, p. 119-
127.

81
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

En ce qui a trait à la région administrative de Montréal, sa situation s’explique par


l’étalement urbain. En effet, la part des personnes de plus de 55 ans dans la population
des quatre autres régions qui sont incluses en tout (Laval) ou en partie (Montérégie,
Lanaudière et Laurentides) dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de
Montréal était partout inférieure à la moyenne québécoise (21,1 %), quoique celle de
Laval s’en soit considérablement rapprochée depuis 1986.

La population d’âge actif (15 à 64 ans) représente l’essentiel du bassin de main-d’œuvre


potentielle. L’examen de sa composition, en particulier le poids relatif des travailleurs
plus âgés (ici, les 45-64 ans) amène le constat de différences avec celle de la
population totale quant au rang respectif des diverses régions. En 1996, 32,8 % de la
population québécoise d’âge actif avait entre 45 et 64 ans, en hausse de 4,9 points par
rapport à 1986 (27,9 %).

Graphique 62

Part des 45-64 ans dans la population régionale


d'âge actif, 1996
Ensemble du Québec

Mauricie

Laval

Québec

Gaspésie - îles-de-la-Madeleine

Bas-Saint-Laurent

Estrie

Montréal

Centre-du-Québec

Montérégie
45-54 ans
Chaudière-Appalaches
55-64 ans
Laurentides

Lanaudière

Saguenay - Lac-Saint-Jean

Côte-Nord

Outaouais

Abitibi-Témiscamingue

Nord-du-Québec

0 5 10 15 20 25 30 35 40
%

Source : BSQ, La situation démographique au Québec, édition 1998.

C’est en Mauricie que les 45-64 ans représentaient la part la plus importante de la
population d’âge actif, soit 35,5 %. Cette part était de 30,4 % dix ans plus tôt. La région
de Montréal n’arrivait qu’au septième rang (sur dix-sept), avec 33,1 % de sa population

82
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

d’âge actif qui avait 45 ans et plus46. En 1986, elle partageait le premier rang avec la
Mauricie. Le deuxième rang était occupé en 1996 par la région de Laval (34 %),suivie
de près par Québec et la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine (33,8 %).

C’est dans le Nord-du-Québec que le bassin de main-d’œuvre potentielle était le plus


jeune en 1996, avec moins du quart (23,9 %) de sa population d’âge actif âgée de 45
ans et plus. Cette région était suivie de l’Abitibi-Témiscamingue (29,5 %), l’Outaouais
(30,3 %) et la Côte-Nord (30,9 %).

6.2 L’ACTIVITÉ

Les estimations régionales de l’EPA étant entachées de marges d’erreur parfois


importantes, elles doivent être considérées avec prudence. Ces marges d’erreur
augmentent en outre lorsqu’on examine ces estimations selon les groupes d’âge. Elles
permettent néanmoins d’avoir un aperçu général des différences régionales quant à
l’attitude de la population envers le marché du travail.

Ces réserves étant faites, on constate que c’est surtout dans les régions administratives
de la grande région montréalaise que le taux d’activité estimé des personnes de 45 à 64
ans était le plus élevé en 1998. En effet, les cinq régions arrivant en tête à ce chapitre
étaient toutes comprises, en tout ou en partie, dans la RMR de Montréal. La région de
Laval arrivait au premier rang, avec un taux d’activité des personnes de ce groupe d’âge
de 70,7 %, suivie de la Montérégie (66,6 %), des Laurentides (66,1 %) et de Montréal
(64,9 %). Le taux d’activité de la RMR de Montréal s’élevait quant à lui à 67,4 %. Ce
taux était sensiblement plus élevé que celui de la RMR de Québec, à 64,5 %. Cette
dernière dépassait légèrement la moyenne québécoise de 64 %.

Les écarts entre les régions étaient importants. À peine la moitié des personnes de 45 à
64 ans de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine (50,2 %) étaient présentes sur le marché
du travail. Dans trois autres régions, le taux d’activité des personnes de ce groupe d’âge
était inférieur à 60 %. Il s’agissait du Saguenay—Lac-Saint-Jean (56,2 %), de la Côte-
Nord et du Nord-du-Québec47 (56,6 %) ainsi que de la Mauricie (58,1 %).

L’attitude relative des hommes et des femmes différait elle aussi selon les régions. La
région de Montréal (l’île), qui était au premier rang en 1998 en ce qui a trait au taux
d’activité des femmes de 45 à 64 ans (57,3 %), glissait au dixième rang, sous la
moyenne québécoise, pour le taux d’activité des hommes du même groupe d’âge
(73,3 %). Outre Montréal, c’est dans les régions de la Montérégie (56,4 %), de Laval
(55,8 %) et de l’Outaouais (55,5 %) que la présence des femmes de 45 à 64 ans sur le
marché du travail était la plus importante. Cette présence féminine était particulièrement
faible en Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine (40,7 %), au Saguenay—Lac-Saint-Jean

46
Elle était cependant au deuxième rang, derrière la Mauricie (14,7 %), pour ce qui est de la part des
55-64 ans, qui s’élevait à 14,2 %.
47
La population de la région Nord-du-Québec étant trop faible pour permettre une estimation des
principaux indicateurs de la population active pour cette région, elle est fusionnée avec la Côte-Nord
dans l’Enquête sur la population active.

83
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

(41,7 %) et en Mauricie (42,5 %). En 1987, c’est le Saguenay—Lac-Saint-Jean qui était


au dernier rang avec un taux d’activité de seulement 25,3 % pour ce groupe. C’est par
ailleurs au Bas-Saint-Laurent que ce taux a enregistré la plus forte progression, passant
de 33,2 % à 50,2 %, réduisant considérablement l’écart avec la moyenne québécoise
(qui est passée de 41,5 % à 53,7 %).

Graphique 63

Taux d'activité régional des 45-64 ans,


1987 et 1998

Province de Québec

RMR de Montréal

RMR de Québec

Gaspésie - îles-de-la-Madeleine

Saguenay - Lac-Saint-Jean

Côte-Nord & Nord-du-Québec

Mauricie

Estrie

Bas-Saint-Laurent
1998
Abitibi-Témiscamingue
1987
Québec

Outaouais

Chaudière-Appalaches

Centre-du-Québec

Lanaudière

Montréal

Laurentides

Montérégie

Laval

0 10 20 30 40 50 60 70 80
%

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Notons que le taux d’activité des femmes de cette cohorte était plus élevé en 1998 dans
la RMR de Montréal (58,2 %) que dans les régions qui la composent, ce qui signifie que
dans les régions de la Montérégie, des Laurentides et de Lanaudière, les femmes des
municipalités de la couronne montréalaise (Longueuil, Repentigny, Boisbriand, etc.) sont
nettement plus présentes sur le marché du travail que celles des secteurs plus éloignés
de ces régions (telles que Saint-Hyacinthe, Joliette, Mont-Laurier).

Le découpage de la cohorte selon l’âge plutôt que selon le sexe amène la même
observation pour ce qui est des 45-54 ans, chez qui le taux d’activité de la RMR de
Montréal, à 80,9 %, surpassait celui de toutes les régions administratives. Par ailleurs,
alors que les régions administratives du Centre-du-Québec et des Laurentides
occupaient ex æquo la première place pour le taux d’activité des 45-54 ans, à 80,8 %,
elles reculaient respectivement au huitième (40,1 %) et au quatrième rang (43,5 %) pour

84
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

la participation au marché du travail des 55-64 ans. En outre, si les régions réunies de la
Côte-Nord et du Nord-du-Québec (32,2 %) et du Saguenay—Lac-Saint-Jean (30 %)
disputaient à la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine (29,9 %) le dernier rang pour ce qui est
de l’attachement des 55-64 ans au marché du travail en 1998, cette dernière région
faisait cavalier seul chez les 45-54 ans avec un taux d’activité de 63,5 %, loin derrière la
Mauricie (72,9 %).

6.3 LE CHÔMAGE

L’attachement au marché du travail dépend entre autres des possibilités plus ou moins
grandes de trouver un emploi. Ainsi, on ne sera pas étonné de constater que la région
de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, où cet attachement apparaît le plus faible, est
également celle où sévissait en 1998, et de loin, le chômage le plus élevé. Le taux de
chômage, qui s’élevait à 22,2 % pour l’ensemble de la population active de la région,
était à peine moins élevé chez les 45-64 ans, à 21,1 %. À l’autre extrémité, les deux
régions où le taux d’activité des personnes de ce groupe d’âge était alors le plus élevé
(Laval et Montérégie) se retrouvaient parmi les trois où le taux de chômage de ces
personnes était le plus bas.

Graphique 64

Taux de chômage régional, 1998

Ensemble du Québec

RMR de Montréal

RMR de Québec

Gaspésie - îles-de-la-Madeleine

Abitibi-Témiscamingue

Saguenay - Lac-Saint-Jean

Côte-Nord et Nord-du-Québec

Bas-Saint-Laurent

Mauricie
45 - 64 ans
Montréal
15 ans et plus
Outaouais

Lanaudière

Estrie

Centre-du-Québec

Laurentides

Québec

Laval

Montérégie

Chaudière-Appalaches

0 5 10 15 20 25

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

85
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

S’il existe une relation inverse étroite entre l’activité et le chômage, ce dernier n’est pas
le seul déterminant de la première. Ainsi, selon les estimations pour les deux grandes
régions métropolitaines, celles de Montréal et de Québec, le taux d’activité était plus
élevé dans la région montréalaise, tant chez les 45-64 ans que dans l’ensemble de la
population d’âge actif. C’est néanmoins dans la RMR de Québec qu’on observait le taux
de chômage le plus bas, soit 6,8 % chez les 45-64 ans contre 7,8 % dans la RMR de
Montréal.

Par ailleurs, on observait, à l’image du Québec, à peu près systématiquement un taux


de chômage régional plus bas chez les 45-64 ans que parmi l’ensemble de la population
active. La seule région faisant exception est celle du Centre-du-Québec, où le taux de
chômage des 45-64 ans, à 10,9 % en 1998, excédait le taux moyen de cette région, qui
atteignait 10,1 %48. À l’opposé, les régions du Saguenay—Lac-Saint-Jean (-3,8 points
de pourcentage) et de Montréal (-2,9 points) sont celles où l’écart entre le taux de
chômage des 45-64 ans et le taux régional moyen était le plus important. Rappelons
que, dans l’ensemble du Québec, le taux de chômage des 45-64 ans était inférieur de
1,8 point à celui de l’ensemble de la population active.

Là aussi à l’image du Québec, le taux de chômage était généralement plus élevé chez
les 55-64 ans que chez les 45-54 ans. Cet écart était relativement modeste dans la
RMR de Québec, où ces taux étaient respectivement de 7,5 % et 6,6 %. Il était
nettement plus important dans la RMR de Montréal où le taux de chômage des 55-64
ans atteignait 10 %, contre 7 % chez les 45-54 ans.

48
En raison d’estimations du nombre de chômeurs inférieures à 1 500, le taux de chômage des 45-64 ans
n’est pas disponible pour les régions réunies de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec.

86
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

ANNEXE STATISTIQUE

87
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

LISTE DES TABLEAUX

La population

Tableau 1.1 Population du Québec selon l’âge 91


Tableau 1.2 Évolution de l’âge médian et de l’âge moyen au Québec et au
Canada, 1971 à 1998 92
Tableau 1.3 Part de la population du Québec et de divers pays selon le groupe
d’âge 93
Tableau 1.4 Taux de variation annuelle de la population du Québec et de divers
pays 93
Tableau 1.5 Taux de variation annuelle de la population québécoise selon le
groupe d’âge 94
Tableau 1.6 Évolution de la population d’âge actif au Québec et au Canada de
1976 à 1998 94
Tableau 1.7 Part des personnes de 45 à 64 ans dans la population québécoise
d’âge actif, 1993 à 2008 95

La population active

Tableau 2.1 Évolution de la population active au Québec et au Canada de 1976


à 1998 95
Tableau 2.2 Taux d’activité selon le groupe d’âge au Québec et au Canada,
1976 à 1998 96
Tableau 2.3 Part des 45-64 ans dans la population active totale au Québec et au
Canada, 1976 à 1998 97
Tableau 2.4 Taux d’activité selon le groupe d’âge et le sexe au Québec, 1976 à
1998 98
Tableau 2.5 Part des 45-64 ans dans la population active totale selon le sexe au
Québec, 1976 à 1998 99
Tableau 2.6 Taux d’activité des 55-64 ans de certains pays de l’OCDE, 1982,
1987, 1992, 1997 100
Tableau 2.7 Taux d’activité des 55-64 ans de certains pays de l’OCDE selon le
sexe, 1982, 1987, 1992, 1997 100

L’emploi

Tableau 3.1 Évolution de l’emploi au Québec et au Canada de 1976 à 1998 101


Tableau 3.2 Taux d’emploi selon le groupe d’âge au Québec et au Canada,
1976 à 1998 102
Tableau 3.3 Part des 45-64 ans dans l’emploi total au Québec et au Canada,
1976 à 1998 103
Tableau 3.4 Taux d’emploi selon l’âge et le sexe au Québec, 1976 à 1998 104
Tableau 3.5 Part des 45-64 ans dans l’emploi total selon le sexe au Québec,
1976 à 1998 105
Tableau 3.6 Part de l’emploi féminin dans l’emploi total selon le groupe d’âge au
Québec et au Canada, 1976 à 1998 106

88
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.7 Emploi à temps partiel en pourcentage de l’emploi total selon le


groupe d’âge au Québec et au Canada, 1976 à 1998 107
Tableau 3.8 Part de l’emploi à temps partiel en pourcentage de l’emploi total
selon le sexe chez les 45-64 ans au Québec et au Canada, 1976 à
1998 108
Tableau 3.9 Temps partiel involontaire en pourcentage du travail à temps partiel
total selon l’âge au Québec et au Canada, 1976 à 1995 109
Tableau 3.10 Part des travailleurs indépendants de 45 à 64 ans selon la catégorie
en pourcentage de l’ensemble des travailleurs de 45 à 64 ans au 110
Québec et au Canada, 1987 à 1998
Tableau 3.11 Emploi selon la catégorie de travailleurs et le groupe d’âge au
Québec et au Canada, 1998 110
Tableau 3.12 Cumul d’emplois en pourcentage des personnes occupées selon le
groupe d’âge au Québec et au Canada, 1987 à 1998 111
Tableau 3.13 Cumul d’emplois en pourcentage des personnes occupées selon le
groupe d’âge et le sexe au Québec, 1987 à 1998 111
Tableau 3.14 Heures hebdomadaires habituellement travaillées à l’emploi
principal selon le groupe d’âge au Québec et au Canada, 1976 à
1998 112
Tableau 3.15 Heures hebdomadaires habituellement travaillées à l’emploi
principal selon le groupe d’âge et le sexe au Québec et au Canada,
1976 à 1998 113
Tableau 3.16 Part de l’emploi temporaire en pourcentage de l’emploi total selon le
groupe d’âge et le sexe au Québec et au Canada (employés
seulement), 1998 114
Tableau 3.17 Taux de couverture syndicale des employés selon le groupe d’âge
et le sexe au Québec et au Canada, 1998 114
Tableau 3.18 Durée de l’emploi actuel selon le groupe d’âge et le sexe au
Québec et au Canada, 1976 à 1998 115
Tableau 3.19 Répartition des personnes occupées selon la durée de l’emploi, le
groupe d’âge et le sexe au Québec et au Canada, 1998 116
Tableau 3.20 Emploi selon le groupe d’âge, le sexe et la branche d’activité au
Québec, 1998 116
Tableau 3.21 Emploi selon le groupe d’âge et le groupe professionnel au Québec,
1998 117
Tableau 3.22 Emploi selon le groupe d’âge, le sexe et le groupe professionnel au
Québec, 1998 117
Tableau 3.23 Salaire hebdomadaire moyen des employés selon le groupe d’âge
et le sexe au Québec, 1998 118
Tableau 3.24 Salaire horaire moyen des employés selon le groupe d’âge et le
sexe au Québec, 1998 118

Le chômage

Tableau 4.1 Évolution du chômage au Québec et au Canada, 1976 à 1998 119


Tableau 4.2 Part des 45-64 ans dans le chômage total au Québec et au Canada,
1976 à 1998 120
Tableau 4.3 Taux de chômage selon le groupe d’âge au Québec et au Canada,
1976 à 1998 121

89
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 4.4 Taux de chômage selon le groupe d’âge et le sexe au Québec,


1976 à 1998 122
Tableau 4.5 Chômage de longue durée en pourcentage du chômage total selon
le groupe d’âge au Québec et au Canada, 1976 à 1998 123
Tableau 4.6 Taux de chômage de longue durée selon le groupe d’âge au
Québec et au Canada, 1976 à 1998 124
Tableau 4.7 Durée moyenne du chômage selon le groupe d’âge au Québec et
au Canada, 1976 à 1998 125
Tableau 4.8 Taux d’entrée annuelle au chômage en proportion de la population
active selon le groupe d’âge au Québec et au Canada, 1976 à 1998 126
Tableau 4.9 Taux de chômage total et des 55-64 ans dans certains pays de
l’OCDE, 1997 127

Le marché du travail et la scolarité

Tableau 5.1 Part de la population de 45 à 64 ans selon la scolarité au Québec et


au Canada, 1990 à 1998 127
Tableau 5.2 Répartition des 45-64 ans selon le sexe et entre les faiblement et
les plus scolarisés au Québec, 1998 128
Tableau 5.3 Part de la population active de 45 à 64 ans selon la scolarité au
Québec et au Canada, 1990 à 1998 129
Tableau 5.4 Part des personnes occupées de 45 à 64 ans selon la scolarité au
Québec et au Canada, 1990 à 1998 129
Tableau 5.5 Taux d’activité des personnes de 45 à 64 ans selon la scolarité au
Québec et au Canada, 1990 à 1998 130
Tableau 5.6 Taux d’emploi des personnes de 45 à 64 ans selon la scolarité au
Québec et au Canada, 1990 à 1998 130
Tableau 5.7 Taux de chômage des personnes de 45 à 64 ans selon la scolarité
au Québec et au Canada, 1990 à 1998 131
Tableau 5.8 Répartition de la population active de divers pays selon le niveau
d’instruction, 1995 131

Le marché du travail régional

Tableau 6.1 Part des personnes de 55 ans et plus dans la population totale au 132
Québec et selon les régions administratives, 1986 et 1996
Tableau 6.2 Part des personnes de 45 à 64 ans dans la population d’âge actif au
Québec et selon les régions administratives, 1986 et 1996 132
Tableau 6.3 Taux d’activité des personnes de 45 à 64 ans au Québec, dans les
régions économiques et les deux principales RMR, 1987 à 1998 133
Tableau 6.4 Taux de chômage des personnes de 45 à 64 ans au Québec, dans
les régions économiques et les deux principales RMR, 1987 à 1998 133

90
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 1.1
Population du Québec selon l'âge

Âge Nombre Pourcentage du total


1971 1978 1988 1998 1971 1978 1988 1998

Total 6 137 368 6 441 162 6 839 604 7 333 283 100,0 100,0 100,0 100,0
0-4 485 850 463 785 429 797 429 729 7,9 7,2 6,3 5,9
5-9 637 630 460 873 474 365 480 651 10,4 7,2 6,9 6,6
10-14 676 162 568 729 463 754 446 830 11,0 8,8 6,8 6,1
0-14 1 799 642 1 493 387 1 367 916 1 357 210 29,3 23,2 20,0 18,5
15-19 634 894 668 613 463 784 493 783 10,3 10,4 6,8 6,7
20-24 573 264 653 894 569 528 489 472 9,3 10,2 8,3 6,7
15-24 1 208 158 1 322 507 1 033 312 983 255 19,7 20,5 15,1 13,4
25-29 494 495 586 864 658 419 479 745 8,1 9,1 9,6 6,5
30-34 389 620 526 728 638 091 575 442 6,3 8,2 9,3 7,8
25-34 884 115 1 113 592 1 296 510 1 055 187 14,4 17,3 19,0 14,4
35-39 367 831 417 983 565 531 659 063 6,0 6,5 8,3 9,0
40-44 364 180 350 281 505 588 633 528 5,9 5,4 7,4 8,6
35-44 732 011 768 264 1 071 119 1 292 591 11,9 11,9 15,7 17,6
45-49 342 933 356 289 398 011 555 816 5,6 5,5 5,8 7,6
50-54 286 560 334 652 330 035 488 635 4,7 5,2 4,8 6,7
45-54 629 493 690 941 728 046 1 044 451 10,3 10,7 10,6 14,2
55-59 255 422 291 791 333 283 380 257 4,2 4,5 4,9 5,2
60-64 210 003 240 881 303 430 308 039 3,4 3,7 4,4 4,2
55-64 465 425 532 672 636 713 688 296 7,6 8,3 9,3 9,4
65-69 162 577 198 569 249 982 292 619 2,6 3,1 3,7 4,0
70-74 114 203 144 185 187 935 244 744 1,9 2,2 2,7 3,3
75-79 74 562 93 072 134 434 178 716 1,2 1,4 2,0 2,4
80-84 42 218 51 536 80 031 110 119 0,7 0,8 1,2 1,5
85-89 18 445 22 637 37 281 58 303 0,3 0,4 0,5 0,8
90+ 6 519 9 800 16 325 27 792 0,1 0,2 0,2 0,4
65+ 418 524 519 799 705 988 912 293 6,8 8,1 10,3 12,4
Source : Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles 1998, compilations spéciales.

91
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 1.2
Évolution de l'âge médian et de l'âge moyen au
Québec et au Canada
1971 à 1998
Âge médian Âge moyen
Québec Canada Québec Canada

1971 25,6 26,2 29,9 30,7


1972 26,0 26,4 30,3 31,0
1973 26,4 26,7 30,6 31,2
1974 26,8 27,1 30,9 31,4
1975 27,2 27,4 31,2 31,6
1976 27,6 27,7 31,4 31,8
1977 28,0 28,1 31,7 32,1
1978 28,4 28,4 32,0 32,3
1979 28,8 28,8 32,3 32,6
1980 29,2 29,1 32,6 32,8
1981 29,6 29,5 32,9 33,1
1982 30,0 29,8 33,2 33,3
1983 30,5 30,2 33,5 33,5
1984 30,9 30,6 33,8 33,8
1985 31,4 31,0 34,1 34,0
1986 31,8 31,4 34,4 34,3
1987 32,3 31,8 34,7 34,5
1988 32,8 32,2 35,0 34,7
1989 33,2 32,5 35,3 34,9
1990 33,6 32,9 35,5 35,1
1991 34,1 33,3 35,7 35,3
1992 34,4 33,6 35,9 35,5
1993 34,8 34,0 36,1 35,6
1994 35,3 34,4 36,3 35,8
1995 35,7 34,8 36,6 36,1
1996 36,1 35,1 36,8 36,2
1997 36,6 35,5 37,1 36,5
1998 37,1 36,0 37,4 36,7
Source : Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles 1998,
compilations spéciales.

92
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 1.3
Part de la population du Québec et de divers pays selon le groupe d'âge
(%)
Âge Québec Canada États-Unis France Royaume-Uni* Allemagne Japon

0-14 18,5 19,8 21,5 19,0 20,6 16,0 15,1


15-44 45,4 45,7 44,6 42,4 41,0 42,7 40,4
45-64 23,6 22,2 21,2 22,8 22,7 25,5 28,3
65 et plus 12,4 12,3 12,7 15,8 15,7 15,8 16,2
*Les deux premiers groupes sont, pour le Royaume-Uni, les 0-15 ans et les 16-44 ans.
er er
Québec, Canada et États-Unis : 1 juillet 1998. France : 1 janvier 1999. Royaume-Uni : en 1996.
Allemagne : 31 décembre 1997. Japon : en 1998. Sources : Statistique Canada, U. S. Bureau of the
Census, Institut national d’études démographiques (France), Office of National Statistics, U. K.,
Statistisches Bundesamt Deutschland, Statistics Bureau Management and Coordination Agency (Japon).

Tableau 1.4
Taux de variation annuelle de la population du Q uébec et
de divers pays
(% )
1990-2000 2000-2010
Total 15-64 ans Total 15-64 ans

Québec 0,5 0,5 0,3 0,4


Canada 1,2 1,1 0,8 0,8
États-Unis 1,0 0,9 0,8 0,9
France 0,5 0,4 0,3 0,4
Royaum e-Uni 0,3 0,2 0,1 0,2
Allem agne 0,2 0,1 -0,3 -0,5
Japon 0,3 0,0 0,1 -0,5
Sources : OCDE, Le vieillissement dans les pays de l’OCDE. Pour le Québec :
Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles 1998 et BSQ,
Perspectives démographiques du Québec, 1996-2051.

93
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 1.5
Taux de variation annuelle de la population québécoise
selon le groupe d'âge
(%)
1971-1980 1980-1990 1990-2000 2000-2010

Pop. totale 0,7 0,7 0,5 0,3


15 à 64 ans 1,6 0,7 0,5 0,4
15 à 44 ans 1,7 0,4 -0,5 -0,9
45 à 64 ans 1,4 1,4 2,6 2,3
Sources : Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles
1998; BSQ, Perspectives démographiques du Québec, 1996-
2051.

Tableau 1.6
Évolution de la population d'âge actif au Québec et au Canada de 1976 à 1998
(1976=100)
Québec Canada
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans 45-64 ans 45-54ans 55-64 ans 15-64 ans

1976 100 100 100 100 100 100 100 100


1977 101 101 102 101 101 100 103 102
1978 102 101 104 102 103 100 105 104
1979 103 100 106 103 103 100 107 106
1980 104 100 109 104 104 100 109 108
1981 105 100 111 105 106 101 112 109
1982 105 100 113 106 107 101 114 111
1983 106 99 116 107 108 101 117 112
1984 107 99 118 107 109 102 119 114
1985 108 100 120 108 110 102 121 115
1986 110 101 122 108 111 103 122 116
1987 112 103 123 109 113 105 123 117
1988 114 106 125 109 115 108 123 118
1989 116 110 125 110 117 112 124 119
1990 119 114 126 111 119 116 124 121
1991 122 119 126 112 122 120 125 122
1992 126 125 126 113 126 127 125 124
1993 129 131 126 115 131 134 126 126
1994 133 137 127 115 135 141 128 128
1995 136 142 128 116 139 147 129 129
1996 140 147 130 117 143 153 131 131
1997 144 152 133 118 148 159 133 133
1998 147 156 136 118 153 165 137 134

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

94
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 1.7
Part des personnes de 45 à 64 ans dans la
population québécoise d'âge actif,
1993 à 2008
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans
(%)
1993 31,1 18,1 13,0
1998 34,2 20,6 13,6
2003 38,8 22,6 16,2
2008 42,6 23,9 18,7
Source : BSQ, Perspectives démographiques du Québec,
1996-2051, scénario de référence.

Tableau 2.1
Évolution de la population active au Québec et au Canada de 1976 à 1998
(1976=100)
Québec Canada
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans

1976 100 100 100 100 100 100 100 100


1977 102 102 101 103 101 101 103 103
1978 104 103 106 105 104 103 105 107
1979 105 104 107 107 105 103 109 111
1980 107 105 111 110 107 105 110 114
1981 107 106 110 112 109 107 112 117
1982 106 105 108 110 109 107 113 118
1983 108 105 112 113 111 109 114 120
1984 107 106 109 114 111 109 115 122
1985 108 107 109 117 113 111 116 125
1986 108 109 107 119 113 112 115 127
1987 114 116 109 121 117 117 115 130
1988 117 122 110 123 120 122 117 132
1989 119 126 108 125 123 127 115 135
1990 124 131 112 127 126 132 116 136
1991 129 141 109 127 129 138 114 137
1992 134 148 109 126 135 146 115 138
1993 138 155 109 127 140 155 114 140
1994 145 163 113 129 145 162 116 141
1995 150 172 110 130 149 169 114 142
1996 153 177 110 131 154 176 117 144
1997 159 182 117 132 160 183 120 146
1998 163 189 118 133 166 191 125 149

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

95
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 2.2
Taux d'activité selon le groupe d'âge au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(%)
Québec Canada
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans

1976 57,7 64,4 48,7 64,1 62,9 70,1 53,5 67,9


1977 57,9 65,4 48,0 65,1 62,9 70,6 53,4 68,6
1978 58,6 65,7 49,4 66,0 63,7 71,8 53,6 69,9
1979 58,7 66,5 48,8 66,7 64,1 72,3 54,2 71,0
1980 59,8 67,9 49,7 67,8 64,4 73,3 53,9 71,8
1981 59,1 68,3 48,1 68,3 64,6 74,3 53,5 72,7
1982 58,2 68,2 46,4 66,8 64,2 74,1 52,9 72,1
1983 58,5 68,3 47,1 67,8 64,2 75,2 52,1 72,6
1984 57,4 68,4 44,9 68,6 63,9 75,1 51,5 73,2
1985 57,5 69,4 44,2 69,7 64,4 76,3 51,4 74,0
1986 57,0 69,7 42,8 70,4 63,9 76,2 50,4 74,8
1987 58,7 72,6 43,1 71,6 64,9 78,1 50,3 75,5
1988 59,5 73,9 42,9 72,4 65,7 79,0 50,6 76,2
1989 59,2 73,7 42,1 72,6 65,9 79,7 49,9 76,8
1990 60,1 73,7 43,4 73,2 66,3 79,9 50,0 76,8
1991 61,1 76,1 42,1 72,4 66,3 80,3 48,9 76,2
1992 61,4 75,9 42,0 71,4 66,9 80,6 49,0 75,4
1993 61,9 76,2 41,8 71,3 67,2 80,8 48,5 75,2
1994 63,0 76,7 43,1 71,7 67,4 80,7 48,7 75,0
1995 63,5 78,0 41,9 71,7 67,2 80,6 47,4 74,7
1996 63,1 77,5 41,2 71,5 67,5 80,5 47,9 74,8
1997 63,8 77,4 42,9 71,8 67,9 80,6 48,4 74,9
1998 64,0 78,1 42,2 72,1 68,4 81,1 48,8 75,4

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

96
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 2.3
Part des 45-64 ans dans la population active totale au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(%)
Québec Canada
45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans

1976 15,7 8,8 24,5 16,4 9,8 26,2


1977 15,5 8,6 24,1 16,0 9,7 25,8
1978 15,3 8,8 24,1 15,8 9,6 25,4
1979 15,1 8,7 23,9 15,4 9,6 25,0
1980 15,0 8,8 23,8 15,1 9,5 24,6
1981 14,8 8,6 23,4 14,9 9,3 24,3
1982 15,0 8,6 23,6 14,9 9,4 24,2
1983 14,7 8,8 23,5 14,9 9,3 24,2
1984 14,5 8,4 22,8 14,7 9,2 23,9
1985 14,4 8,2 22,6 14,7 9,1 23,7
1986 14,4 7,9 22,4 14,5 8,8 23,3
1987 15,0 7,9 23,0 14,9 8,7 23,6
1988 15,5 7,8 23,3 15,2 8,6 23,8
1989 15,8 7,6 23,5 15,5 8,4 23,9
1990 16,2 7,8 24,0 15,9 8,3 24,2
1991 17,5 7,6 25,1 16,6 8,1 24,7
1992 18,4 7,6 26,0 17,5 8,1 25,6
1993 19,2 7,5 26,7 18,2 8,0 26,3
1994 19,8 7,7 27,5 18,9 8,0 26,9
1995 20,9 7,5 28,4 19,6 7,9 27,5
1996 21,3 7,4 28,7 20,1 8,0 28,0
1997 21,7 7,8 29,5 20,6 8,1 28,7
1998 22,3 7,8 30,1 21,1 8,2 29,3
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

97
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 2.4
Taux d'activité selon le groupe d'âge et le sexe au Québec,
1976à 1998
(%)
Hommes Femmes
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans

1976 84,0 90,2 75,4 82,4 33,1 39,6 24,5 45,9


1977 83,5 90,5 73,8 82,5 33,9 41,1 24,6 47,8
1978 83,9 90,4 75,1 82,5 35,0 41,8 26,5 49,6
1979 83,0 90,3 73,4 82,9 36,0 43,5 26,8 50,7
1980 83,6 90,4 74,7 83,5 37,6 46,1 27,5 52,3
1981 82,2 90,3 71,9 83,0 37,6 46,9 26,9 53,7
1982 80,2 89,2 69,0 80,9 37,7 47,7 26,4 52,8
1983 80,4 89,3 69,6 81,4 38,1 48,0 27,2 54,2
1984 78,4 88,2 66,7 81,7 37,9 49,2 25,6 55,6
1985 77,6 87,8 65,6 82,0 38,8 51,4 25,2 57,5
1986 76,7 88,0 63,5 82,2 38,6 51,9 24,3 58,7
1987 77,2 90,3 61,7 82,7 41,5 55,3 26,5 60,5
1988 76,1 89,0 60,7 83,4 43,8 59,1 26,9 61,4
1989 76,1 89,7 59,3 83,4 43,2 58,0 26,4 61,8
1990 76,5 88,7 61,0 83,0 44,5 59,0 27,4 63,5
1991 75,2 88,1 58,2 81,3 47,7 64,2 27,2 63,6
1992 74,8 87,6 57,1 79,9 48,6 64,3 28,2 62,9
1993 74,2 87,5 55,0 79,3 50,0 65,1 29,5 63,3
1994 75,3 88,6 55,4 80,1 51,1 64,9 31,6 63,3
1995 75,1 88,1 55,2 79,4 52,3 68,1 29,4 63,9
1996 74,8 88,2 53,9 79,3 51,7 66,9 29,2 63,7
1997 75,4 87,0 57,1 79,4 52,5 67,8 29,5 64,2
1998 74,5 87,3 54,4 79,4 53,7 68,9 30,7 64,8
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

98
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 2.5
Part des 45-64 ans dans la population active totale selon le sexe au Québec,
1976 à 1998
(%)
Hommes Femmes
45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans

1976 16,8 10,1 26,8 13,7 6,5 20,2


1977 16,7 9,9 26,6 13,5 6,3 19,8
1978 16,6 10,2 26,8 13,1 6,6 19,8
1979 16,3 10,0 26,3 13,2 6,7 19,9
1980 16,0 10,2 26,2 13,4 6,7 20,0
1981 15,9 10,0 25,9 13,1 6,4 19,6
1982 16,0 10,0 26,0 13,4 6,5 20,0
1983 15,8 10,2 26,0 13,1 6,7 19,7
1984 15,5 9,9 25,4 12,9 6,2 19,1
1985 15,3 9,8 25,1 13,1 6,0 19,1
1986 15,4 9,5 25,0 13,1 5,7 18,8
1987 16,0 9,3 25,3 13,7 6,1 19,8
1988 16,0 9,1 25,1 14,7 6,1 20,8
1989 16,7 8,9 25,6 14,7 5,9 20,6
1990 17,1 9,2 26,4 15,1 5,9 21,0
1991 18,0 9,0 26,9 17,0 5,8 22,8
1992 18,8 8,8 27,6 17,9 6,0 23,9
1993 19,6 8,5 28,2 18,6 6,2 24,9
1994 20,3 8,5 28,8 19,2 6,6 25,9
1995 21,1 8,6 29,7 20,6 6,1 26,7
1996 21,7 8,5 30,2 20,8 6,1 26,9
1997 21,8 9,1 30,9 21,5 6,2 27,7
1998 22,4 8,9 31,2 22,1 6,5 28,7
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

99
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 2.6
Taux d'activité des 55-64 ans de certains pays de
l'OCDE,
1982, 1987, 1992, 1997
(%)
1982 1987 1992 1997

Québec 46,4 43,1 42,0 42,9


Canada 52,9 50,4 49,0 48,4
États-Unis 55,1 54,4 56,2 58,9
Japon 63,5 63,0 66,2 66,9
France 47,1 39,2 36,8 36,7
Allemagne 43,3 40,9 39,5 43,7
Royaume-Uni 51,3 52,0 51,7
Pays-Bas 32,9 30,5 29,5 32,5
Norvège 64,9 66,6 62,7 67,7
Suède 68,1 69,1 69,3 68,1
Autriche 30,0
Sources : pour le Québec, Statistique Canada, Enquête sur la
population active ; pour l’Autriche et l’Italie, OCDE,
Perspectives de l’emploi, juin 1998; pour les autres pays,
OCDE, Statistiques de la population active 1977-1997.

Tableau 2.7
Taux d'activité des 55-64 ans de certains pays de l'OCDE selon le sexe,
1982, 1987, 1992, 1997
(%)
1982 1987 1992 1997
Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes

Québec 69,0 26,4 61,7 26,5 57,1 28,2 57,1 29,5


Canada 73,7 33,9 66,6 35,1 62,1 36,3 60,6 36,5
États-Unis 70,2 41,8 67,6 42,7 67,0 46,5 67,6 50,9
Japon 85,9 45,1 82,6 45,1 84,9 48,5 85,1 49,5
France 59,8 35,7 47,7 31,5 44,0 30,2 42,0 31,6
Allemagne 65,5 27,5 59,9 24,7 53,2 26,3 54,6 33,0
Royaume-Uni 67,6 36,0 65,7 38,9 63,6 40,3
Pays-Bas 54,8 13,1 47,1 15,1 43,5 15,9 44,2 20,9
Norvège 80,0 50,8 78,3 55,2 71,8 54,2 75,1 60,6
Suède 77,7 58,8 74,8 63,7 73,4 65,3 71,3 64,9
Autriche 40,7 17,3

Sources : pour le Québec, Statistique Canada, Enquête sur la population active ; pour
l’Autriche et l’Italie, OCDE, Perspectives de l’emploi, juin 1998; pour les autres pays,
OCDE, Statistiques de la population active 1977-1997.

100
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.1
Évolution de l'emploi au Québec et au Canada de 1976 à 1998
(1976=100)
Québec Canada
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans

1976 100 100 100 100 100 100 100 100


1977 100 101 99 101 101 100 102 102
1978 102 101 103 103 103 102 104 106
1979 104 103 106 106 105 103 108 110
1980 106 104 110 109 106 104 110 113
1981 106 104 109 110 108 106 112 117
1982 103 102 104 104 106 104 110 113
1983 103 101 107 106 106 105 109 114
1984 102 101 104 109 107 105 110 117
1985 104 104 103 113 109 108 111 120
1986 105 107 102 116 110 110 111 124
1987 110 113 106 119 114 114 112 127
1988 115 119 107 123 118 120 114 132
1989 117 124 105 124 121 126 113 134
1990 120 126 109 125 123 129 114 135
1991 124 136 103 122 124 133 109 132
1992 126 140 101 120 129 140 109 132
1993 130 146 100 121 133 148 108 134
1994 137 155 105 124 139 156 110 136
1995 143 166 103 126 144 164 110 139
1996 146 169 105 126 149 170 113 140
1997 153 176 111 128 155 179 116 143
1998 158 184 112 131 162 187 121 147

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

101
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.2
Taux d'emploi selon le groupe d'âge au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(%)
Québec Canada
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans

1976 54,5 60,8 46,1 58,5 60,2 67,2 51,2 63,0


1977 54,0 61,2 44,5 58,3 59,7 67,0 50,7 63,0
1978 54,1 60,7 45,6 58,7 60,2 68,0 50,7 64,0
1979 55,0 62,2 45,9 60,2 61,1 68,9 51,7 65,6
1980 55,6 62,9 46,6 61,0 61,3 69,7 51,5 66,4
1981 55,2 63,5 45,1 61,1 61,7 70,8 51,2 67,2
1982 53,1 62,3 42,3 57,4 59,7 69,0 49,2 64,1
1983 52,9 62,0 42,5 58,2 59,2 69,5 47,9 63,8
1984 52,0 62,0 40,6 59,7 58,9 69,3 47,5 64,8
1985 52,2 63,4 39,7 61,3 59,5 70,9 47,2 66,1
1986 52,2 64,2 38,7 62,6 59,6 71,3 46,8 67,5
1987 53,9 66,7 39,5 64,1 60,6 73,1 46,8 68,7
1988 55,0 68,5 39,5 65,5 61,8 74,6 47,5 70,2
1989 54,9 68,8 38,5 65,8 62,2 75,5 46,8 70,9
1990 54,9 67,3 39,8 65,7 62,3 75,1 47,0 70,5
1991 55,3 69,1 37,7 63,7 61,2 74,4 44,8 68,2
1992 54,7 68,0 36,9 62,2 61,2 74,1 44,4 66,8
1993 54,7 67,6 36,6 61,9 61,3 74,1 43,9 66,7
1994 56,3 69,0 37,9 62,9 62,0 74,4 44,3 67,1
1995 57,4 71,0 37,1 63,5 62,2 74,9 43,6 67,5
1996 56,9 70,0 37,1 63,1 62,5 74,6 44,2 67,5
1997 58,0 70,7 38,5 63,5 63,2 75,2 44,7 67,9
1998 58,5 71,8 37,9 64,6 64,0 76,0 45,4 69,0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

102
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.3
Part des 45-64 ans dans l'emploi total au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(%)
Québec Canada
45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans

1976 16,2 9,1 25,3 16,9 10,1 27,0


1977 16,2 8,9 25,1 16,6 10,0 26,6
1978 15,9 9,2 25,0 16,3 9,9 26,2
1979 15,7 9,1 24,7 15,8 9,9 25,7
1980 15,4 9,2 24,6 15,6 9,8 25,3
1981 15,4 9,0 24,4 15,4 9,6 25,1
1982 15,9 9,1 25,0 15,6 9,8 25,4
1983 15,5 9,2 24,7 15,6 9,7 25,3
1984 15,0 8,7 23,7 15,3 9,5 24,8
1985 15,0 8,3 23,3 15,2 9,3 24,5
1986 14,9 8,1 23,0 15,0 9,0 24,1
1987 15,4 8,1 23,5 15,3 8,9 24,1
1988 15,8 8,0 23,8 15,5 8,8 24,3
1989 16,3 7,7 24,0 15,9 8,5 24,4
1990 16,5 8,0 24,4 16,3 8,5 24,8
1991 18,1 7,7 25,8 17,1 8,3 25,4
1992 18,9 7,7 26,6 18,1 8,3 26,4
1993 19,6 7,6 27,2 18,8 8,2 27,0
1994 20,3 7,7 28,0 19,4 8,2 27,6
1995 21,4 7,5 28,9 20,1 8,0 28,1
1996 21,8 7,6 29,4 20,6 8,1 28,7
1997 22,4 7,9 30,3 21,2 8,2 29,4
1998 22,9 7,8 30,7 21,6 8,3 29,9
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

103
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.4
Taux d'emploi selon l'âge et le sexe au Québec,
1976 à 1998
(%)
Hommes Femmes
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans

1976 79,7 85,7 71,4 75,7 30,8 36,8 23,0 41,4


1977 78,2 85,5 68,3 74,4 31,3 37,9 22,9 42,3
1978 77,9 84,2 69,4 74,0 31,9 37,9 24,3 43,5
1979 78,3 85,4 69,0 75,5 33,2 39,7 25,2 45,0
1980 78,5 85,0 70,2 75,5 34,3 41,5 25,7 46,7
1981 77,0 84,4 67,6 74,8 34,8 43,2 25,1 47,5
1982 73,4 81,9 62,8 69,6 34,2 43,2 24,1 45,3
1983 73,0 81,4 62,9 69,9 34,2 43,2 24,3 46,6
1984 71,4 80,8 60,2 71,3 33,8 43,7 23,1 48,1
1985 70,6 80,9 58,6 72,1 35,1 46,5 22,8 50,5
1986 70,8 82,1 57,7 73,4 34,7 46,7 21,8 51,9
1987 71,1 83,5 56,6 74,3 37,8 50,4 24,2 54,0
1988 71,1 83,8 56,0 75,9 39,8 53,6 24,7 55,2
1989 70,8 84,3 54,2 75,8 39,9 53,7 24,2 55,8
1990 70,3 81,8 55,6 74,4 40,3 53,0 25,4 57,0
1991 68,1 80,5 51,8 71,0 43,0 57,7 24,8 56,4
1992 66,9 79,1 50,1 69,0 43,0 57,1 24,7 55,4
1993 65,6 77,5 48,5 68,1 44,1 57,8 25,5 55,6
1994 67,2 80,0 48,2 69,8 45,7 58,1 28,3 56,1
1995 67,8 79,9 49,0 70,1 47,4 62,1 26,0 57,0
1996 67,5 79,8 48,4 69,5 46,6 60,3 26,4 56,6
1997 68,6 79,6 51,5 69,8 47,7 61,9 26,3 57,2
1998 68,3 80,5 49,2 71,0 48,9 63,3 27,1 58,1

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

104
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.5
Part des 45-64 ans dans l'emploi total selon le sexe au Québec,
1976 à 1998
(%)
Hommes Femmes
45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans

1976 17,3 10,4 27,7 14,1 6,7 20,9


1977 17,5 10,2 27,6 14,1 6,6 20,7
1978 17,2 10,5 27,7 13,5 6,9 20,4
1979 16,9 10,3 27,2 13,6 7,0 20,6
1980 16,6 10,6 27,2 13,5 7,0 20,4
1981 16,5 10,4 27,0 13,6 6,8 20,4
1982 17,0 10,5 27,6 14,1 6,9 21,1
1983 16,8 10,7 27,4 13,7 6,9 20,6
1984 16,2 10,2 26,4 13,3 6,4 19,7
1985 16,0 9,9 25,9 13,5 6,1 19,7
1986 16,1 9,7 25,8 13,3 5,8 19,1
1987 16,4 9,5 25,9 14,0 6,2 20,2
1988 16,6 9,3 25,8 14,8 6,2 21,0
1989 17,2 9,0 26,2 15,1 6,0 21,1
1990 17,6 9,4 26,9 15,1 6,1 21,2
1991 18,8 9,1 27,9 17,2 6,0 23,2
1992 19,6 9,0 28,6 18,0 6,0 24,0
1993 20,2 8,7 28,9 18,8 6,1 25,0
1994 21,1 8,5 29,6 19,4 6,7 26,1
1995 21,7 8,7 30,3 21,1 6,1 27,1
1996 22,4 8,7 31,1 21,1 6,2 27,4
1997 22,7 9,3 32,0 22,0 6,2 28,2
1998 23,0 8,9 32,0 22,7 6,4 29,1
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

105
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.6
Part de l'emploi féminin dans l'emploi total selon le groupe d'âge au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(%)
Québec Canada
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans

1976 29,2 30,9 26,2 35,5 32,8 34,2 30,6 37,2


1977 29,9 31,5 27,0 36,4 33,1 34,4 31,1 37,7
1978 30,4 31,8 28,1 37,2 33,8 35,0 31,7 38,5
1979 31,2 32,4 29,1 37,6 34,3 35,4 32,6 39,0
1980 31,9 33,5 29,1 38,4 34,7 36,1 32,5 39,8
1981 32,7 34,5 29,5 39,1 35,4 36,9 33,0 40,5
1982 33,3 35,2 30,1 39,7 36,0 37,5 33,6 41,4
1983 33,4 35,3 30,3 40,2 36,5 38,2 33,7 41,9
1984 33,7 35,7 30,1 40,5 36,9 38,8 33,9 42,2
1985 34,8 37,2 30,4 41,3 37,7 39,8 34,4 42,6
1986 34,4 36,9 29,7 41,5 37,5 39,4 34,4 42,9
1987 36,2 38,2 32,3 42,2 38,7 40,3 35,8 43,3
1988 37,2 39,5 32,8 42,2 39,5 41,4 36,0 43,7
1989 37,3 39,4 33,0 42,5 39,7 42,0 35,4 43,9
1990 37,6 39,7 33,3 43,5 40,5 42,7 36,4 44,6
1991 39,7 42,1 34,2 44,3 41,2 43,2 37,1 45,2
1992 40,0 42,2 34,7 44,5 42,1 44,0 37,9 45,5
1993 41,0 43,0 36,1 44,9 42,4 44,3 38,1 45,4
1994 41,3 42,3 38,6 44,5 42,8 44,3 39,2 45,4
1995 41,9 43,9 36,1 44,7 42,9 44,5 38,8 45,5
1996 41,5 43,2 36,6 44,8 43,0 44,5 39,0 45,5
1997 41,7 44,0 35,1 44,9 43,0 44,8 38,1 45,4
1998 42,4 44,3 36,8 44,9 43,9 45,5 39,7 45,8

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

106
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.7
Emploi à temps partiel en pourcentage de l'emploi total selon le groupe d'âge
au Québec et au Canada,
1976 à 1998
Québec Canada
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-64 ans

1976 6,6 6,3 7,1 8,7 9,5 9,1 10,1 12,1


1977 7,6 7,2 8,4 9,6 10,1 9,7 10,6 12,7
1978 8,5 8,2 8,9 10,2 10,6 10,3 11,1 13,0
1979 8,8 8,6 9,0 10,9 11,0 10,5 11,8 13,5
1980 9,4 9,8 8,7 11,7 11,5 11,2 12,1 14,0
1981 9,7 10,2 8,9 12,7 11,8 11,5 12,2 14,5
1982 10,4 10,5 10,1 13,8 12,6 12,2 13,3 15,6
1983 11,2 11,0 11,6 14,6 13,2 12,5 14,3 16,4
1984 11,0 11,2 10,7 14,4 13,0 12,3 14,1 16,4
1985 11,5 11,6 11,2 15,5 13,2 12,6 14,1 16,6
1986 11,6 10,8 13,2 15,4 13,2 12,2 14,9 16,6
1987 11,1 9,3 14,4 14,8 13,3 11,9 15,5 16,3
1988 12,1 11,5 13,3 14,8 13,6 12,3 15,8 16,4
1989 12,0 11,0 14,0 14,5 13,2 11,7 16,0 16,2
1990 11,9 11,9 11,9 15,1 13,4 12,0 16,1 16,6
1991 13,7 12,7 16,0 16,6 14,0 12,3 17,4 17,7
1992 13,6 12,8 15,6 16,8 14,1 12,4 17,9 18,1
1993 13,2 12,3 15,6 17,3 14,3 12,5 18,4 18,7
1994 12,9 11,4 16,9 16,7 14,4 12,4 19,1 18,4
1995 13,0 12,1 15,9 16,9 14,1 12,3 18,5 18,2
1996 14,1 12,7 18,3 17,4 14,4 12,7 18,8 18,5
1997 14,2 13,1 17,2 17,4 14,8 13,2 18,8 18,6
1998 13,7 12,1 18,1 17,3 14,7 12,9 19,3 18,4

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

107
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.8
Part de l'emploi à temps partiel en pourcentage de l'emploi total selon le sexe
chez les 45-64 ans au Québec et au Canada,
1976 à 1998
Québec Canada
Les deux sexes Hommes Femmes Les deux sexes Hommes Femmes

1976 6,6 1,7 18,4 9,5 2,3 24,3


1977 7,6 2,2 20,4 10,1 2,5 25,4
1978 8,5 2,3 22,6 10,6 2,8 25,9
1979 8,8 2,6 22,4 11,0 3,0 26,4
1980 9,4 2,7 23,8 11,5 3,0 27,5
1981 9,7 2,8 24,0 11,8 3,0 27,7
1982 10,4 3,2 24,8 12,6 3,5 28,8
1983 11,2 3,7 26,1 13,2 4,2 28,8
1984 11,0 3,6 25,6 13,0 4,0 28,3
1985 11,5 3,4 26,5 13,2 4,1 28,2
1986 11,6 4,1 25,9 13,2 4,3 28,0
1987 11,1 3,6 24,2 13,3 4,2 27,6
1988 12,1 3,8 26,1 13,6 4,2 28,0
1989 12,0 3,8 25,8 13,2 4,3 26,7
1990 11,9 3,4 26,0 13,4 4,4 26,5
1991 13,7 5,2 26,4 14,0 5,2 26,5
1992 13,6 5,3 25,9 14,1 5,4 26,2
1993 13,2 5,2 24,7 14,3 5,5 26,2
1994 12,9 5,1 24,1 14,4 5,7 26,0
1995 13,0 5,5 23,5 14,1 5,9 24,9
1996 14,1 5,9 25,7 14,4 6,0 25,6
1997 14,2 6,2 25,3 14,8 6,3 26,0
1998 13,7 6,1 24,0 14,7 6,3 25,5
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

108
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.9
Temps partiel involontaire en pourcentage du travail à temps
partiel total selon l'âge au Québec et au Canada,
1976 à 1995
Québec Canada
15 ans et plus 45 à 64 ans 15 ans et plus 45 à 64 ans

1976 14,3 12,7 10,6 8,2


1977 16,9 12,7 12,9 10,1
1978 19,8 15,8 14,9 11,3
1979 20,3 16,2 15,5 12,2
1980 21,4 17,2 15,9 12,0
1981 24,1 18,0 16,3 11,9
1982 30,6 24,4 22,3 17,0
1983 34,1 28,9 26,1 21,2
1984 33,5 25,4 27,4 23,0
1985 32,8 26,6 26,8 22,7
1986 32,8 26,7 25,9 22,6
1987 31,1 26,5 24,1 21,7
1988 29,5 29,3 21,6 19,6
1989 28,7 29,8 20,1 19,3
1990 29,8 30,6 20,2 19,9
1991 32,9 33,6 25,1 25,2
1992 34,2 37,0 29,5 29,9
1993 38,0 40,4 32,2 32,1
1994 36,4 41,6 31,8 32,0
1995 37,7 40,4 31,9 32,4
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

109
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.10
Part des travailleurs indépendants de 45 à 64 ans selon la catégorie en pourcentage de l'ensemble des
travailleurs de 45 à 64 ans au Québec et au Canada,
1987 à 1998 (%)
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Québec

Entrepr. const. en soc., avec aide rémun. 6,0 6,2 6,4 6,3 6,8 6,7 7,1 5,7 5,8 5,6 6,1 5,8
Entrepr. const. en soc., sans aide rémun. 0,8 1,2 1,2 1,2 1,3 1,6 1,7 2,2 1,8 2,1 2,4 2,2
Entrepr. non const. en soc., avec aide rémun. 3,5 3,6 3,8 3,6 3,9 3,3 3,1 3,4 2,9 3,1 3,2 3,0
Entrepr. non const. en soc., sans aide rémun. 8,2 7,3 6,6 6,6 7,9 7,7 7,6 7,7 7,6 8,4 9,3 9,4
Travailleurs familiaux non rémunérés 1,3 0,9 0,9 0,7 0,5 0,5 0,5 0,4 0,4 0,6 0,5 0,4
Tous les travailleurs indépendants 19,8 19,2 18,9 18,5 20,4 19,8 19,9 19,5 18,7 19,9 21,4 20,9

Canada

Entrepr. const. en soc., avec aide rémun. 6,0 6,3 6,2 6,1 6,8 6,8 6,7 6,0 6,4 6,0 6,4 5,9
Entrepr. const. en soc., sans aide rémun. 1,3 1,3 1,4 1,5 1,5 1,6 1,7 2,0 1,8 2,2 2,8 2,6
Entrepr. non const. en soc., avec aide rémun. 3,9 3,9 4,1 3,9 4,1 3,9 3,9 4,1 3,6 3,7 3,2 3,2
Entrepr. non const. en soc., sans aide rémun. 8,6 8,7 8,4 8,4 8,8 8,7 9,4 9,4 9,6 10,2 11,3 11,7
Travailleurs familiaux non rémunérés 1,0 0,8 0,7 0,7 0,7 0,6 0,6 0,5 0,4 0,5 0,5 0,4
Tous les travailleurs indépendants 20,8 21,0 20,7 20,5 21,9 21,5 22,3 22,0 22,0 22,6 24,1 23,9

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 3.11
Emploi selon la catégorie de travailleurs et le groupe d'âge au
Québec et au Canada,
1998
15 ans et plus 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans

Québec

Employés public 19,4 24,8 27,9 15,9


Employés privé 64,5 54,3 53,0 58,3
Travailleurs indép. 16,1 20,9 19,2 25,8

Canada

Employés public 18,1 23,7 25,9 17,9


Employés privé 64,2 52,5 52,2 53,0
Travailleurs indép. 17,6 23,9 21,9 29,0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

110
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.12
Cumul d'emplois en pourcentage des personnes occupées selon le groupe d'âge
au Québec et au Canada,
1987 à 1998
Québec Canada
15 ans et plus 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15 ans et plus 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans

1987 2,7 2,5 3,0 1,6 4,1 3,4 3,9 2,7


1988 2,8 2,4 2,6 2,0 4,5 3,8 4,1 3,3
1989 2,8 2,4 2,7 1,8 4,6 4,0 4,4 3,3
1990 3,2 2,3 2,6 1,7 4,8 3,9 4,4 3,0
1991 3,1 2,8 2,8 2,7 4,8 4,1 4,3 3,6
1992 3,1 2,7 2,8 2,3 4,8 4,2 4,6 3,5
1993 3,0 2,2 2,4 1,8 5,0 4,3 4,6 3,8
1994 3,1 2,3 2,4 2,1 4,9 4,1 4,4 3,4
1995 2,9 2,0 2,1 1,7 4,9 4,0 4,4 3,1
1996 3,3 2,4 2,6 1,8 5,1 4,2 4,5 3,5
1997 3,4 2,5 2,5 2,5 5,2 4,1 4,3 3,7
1998 3,2 2,4 2,5 2,3 5,0 4,2 4,5 3,4

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 3.13
Cumul d'emplois en pourcentage des personnes occupées selon le groupe d'âge et le sexe
au Québec,
1987 à 1998
Hommes Femmes
15 ans et plus 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15 ans et plus 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans

1987 3,0 2,7 3,2 2,0 2,4 2,1 2,6 0,8


1988 3,0 2,8 3,1 2,3 2,6 1,5 1,6 1,3
1989 2,9 2,4 2,9 1,7 2,7 2,3 2,4 2,0
1990 3,5 2,6 2,9 2,1 2,8 1,9 2,2 1,0
1991 3,4 3,2 3,2 3,0 2,8 2,2 2,2 2,2
1992 3,3 3,2 3,3 2,8 3,0 1,9 2,0 1,5
1993 3,1 2,4 2,6 1,9 2,8 2,0 2,1 1,5
1994 3,0 2,1 2,2 1,9 3,2 2,6 2,7 2,3
1995 2,9 2,1 2,2 2,0 3,0 1,9 2,1 1,3
1996 3,0 2,2 2,3 1,9 3,7 2,7 3,0 1,6
1997 3,2 2,5 2,4 2,7 3,6 2,6 2,8 2,0
1998 3,1 2,6 2,6 2,4 3,4 2,3 2,3 2,1

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

111
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.14
Heures hebdomadaires habituellement travaillées à l'emploi principal
selon le groupe d'âge au Québec et au Canada,
1976 à 1998
Québec Canada
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans

1976 40,5 40,6 40,4 40,4 40,6 40,1


1977 40,1 40,3 39,8 40,1 40,2 39,9
1978 40,0 40,2 39,7 40,1 40,3 39,7
1979 39,8 39,9 39,5 40,0 40,2 39,6
1980 39,6 39,6 39,6 39,6 39,9 39,2
1981 39,3 39,4 39,2 39,6 39,8 39,2
1982 39,1 39,1 38,9 39,3 39,6 38,9
1983 39,0 39,2 38,8 39,3 39,6 38,7
1984 38,8 38,9 38,6 39,2 39,5 38,7
1985 39,1 39,1 39,2 39,4 39,6 39,0
1986 38,9 39,1 38,5 39,3 39,7 38,8
1987 39,1 39,7 37,9 39,4 39,9 38,6
1988 38,9 39,1 38,6 39,4 39,8 38,7
1989 38,6 38,9 38,0 39,4 39,8 38,5
1990 38,9 39,1 38,4 39,4 39,8 38,7
1991 38,4 38,6 37,8 39,2 39,6 38,5
1992 38,2 38,4 37,8 39,0 39,4 38,1
1993 38,4 38,7 37,6 39,2 39,6 38,1
1994 38,4 38,8 37,4 39,2 39,7 38,0
1995 38,4 38,6 37,9 39,2 39,6 38,2
1996 38,1 38,4 37,3 39,0 39,4 38,0
1997 37,9 37,9 37,7 38,5 38,8 37,9
1998 37,8 38,0 37,1 38,4 38,8 37,5
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

112
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.15
Heures hebdomadaires habituellement travaillées à l'emploi principal selon le groupe d'âge
et le sexe au Québec et au Canada,
1976 à 1998
Québec Canada
Hommes Hommes Femmes Femmes Hommes Hommes Femmes Femmes
45-54 ans 55-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 45-54 ans 55-64 ans

1976 43,0 42,0 35,4 35,8 43,8 42,6 34,5 34,2


1977 42,8 41,7 34,8 34,7 43,5 42,6 34,0 34,1
1978 42,8 41,7 34,6 34,6 43,6 42,5 34,1 33,8
1979 42,7 41,5 34,1 34,7 43,6 42,4 33,9 33,8
1980 42,6 41,6 33,5 34,7 43,5 42,0 33,5 33,2
1981 42,4 41,3 33,8 34,1 43,4 42,1 33,6 33,3
1982 42,2 41,2 33,5 33,6 43,2 42,0 33,6 32,6
1983 42,3 40,9 33,4 34,1 43,3 41,8 33,6 32,8
1984 42,0 40,9 33,5 33,4 43,3 41,8 33,6 32,7
1985 42,6 41,7 33,0 33,3 43,6 42,2 33,5 32,9
1986 42,3 40,8 33,6 33,0 43,4 41,9 33,8 32,8
1987 42,7 40,9 35,0 31,5 43,7 42,0 34,3 32,5
1988 42,5 41,4 33,9 33,0 43,8 42,2 34,2 32,5
1989 42,0 40,8 34,0 32,2 43,5 41,9 34,7 32,3
1990 42,4 40,7 34,0 33,7 43,5 42,1 34,8 32,7
1991 42,1 40,6 33,9 32,4 43,3 42,0 34,7 32,4
1992 41,9 40,6 33,6 32,6 43,2 41,7 34,6 32,2
1993 42,1 40,2 34,1 32,9 43,5 41,7 34,8 32,2
1994 41,9 40,4 34,6 32,7 43,6 42,0 34,9 31,9
1995 41,8 40,4 34,4 33,4 43,2 41,8 35,0 32,5
1996 41,8 40,3 33,9 32,2 43,0 41,6 34,8 32,3
1997 41,2 40,2 33,8 32,9 42,4 41,3 34,3 32,3
1998 41,2 40,0 34,1 32,0 42,4 41,0 34,5 32,1

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

113
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.16
Part de l'emploi temporaire en pourcentage de l'emploi total selon le groupe d'âge
et le sexe au Québec et au Canada,
(employés seulement)
1998
Québec Canada
Les deux sexes Hommes Femmes Les deux sexes Hommes Femmes

15 ans et plus 13,7 12,4 15,2 11,8 11,1 12,6


25 ans et plus 10,2 9,0 11,6 8,7 7,9 9,6
45-64 ans 8,5 7,4 9,8 7,5 6,9 8,1
45-54 ans 8,1 6,8 9,5 7,2 6,4 8,0
55-64 ans 9,8 9,1 10,9 8,3 8,2 8,6
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 3.17
Taux de couverture syndicale des employés selon le groupe d'âge et le sexe au
Québec et au Canada, 1998
(%)
Québec Canada
Les deux sexes Hommes Femmes Les deux sexes Hommes Femmes

15 ans et plus 40,0 42,2 37,5 33,1 34,4 31,6


25 ans et plus 44,0 46,1 41,6 37,1 38,4 35,6
45-64 ans 49,7 52,7 46,0 44,4 46,8 41,8
45-54 ans 52,4 55,5 48,9 45,7 48,4 43,0
55-64 ans 43,4 45,0 35,3 40,7 42,9 37,8
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

114
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.18
Durée de l'emploi actuel selon le groupe d'âge et le sexe au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(mois)
Québec Canada
Hommes Femmes Hommes Femmes
45-54 55-64 45-54 55-64 45-54 55-64 45-54 55-64

1976 178 215 107 155 169 211 103 142


1977 174 218 104 158 169 211 101 145
1978 175 217 108 142 171 214 104 141
1979 178 219 107 155 170 215 103 143
1980 183 223 109 160 171 215 105 144
1981 176 225 114 158 169 219 104 147
1982 179 228 119 151 171 222 108 144
1983 178 233 118 158 171 221 111 148
1984 178 225 121 166 173 221 114 153
1985 181 230 123 155 174 219 114 149
1986 173 215 122 158 170 216 111 155
1987 174 216 126 155 168 213 113 152
1988 172 215 127 155 168 207 116 151
1989 177 214 124 149 168 206 114 148
1990 177 217 126 156 167 206 115 149
1991 177 221 127 150 169 209 118 151
1992 178 204 129 164 171 204 121 158
1993 184 215 131 163 173 209 124 159
1994 178 206 136 160 169 205 126 158
1995 177 204 146 160 168 198 130 156
1996 176 210 146 166 167 198 132 158
1997 180 200 151 165 168 196 136 160
1998 175 197 151 161 165 197 135 161
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

115
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.19
Répartition des personnes occupées selon la durée de l'emploi, le groupe d'âge
et le sexe au Québec et au Canada,
1998
(%)
Les deux sexes Hommes Femmes
45-54 ans 55-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 45-54 ans 55-64 ans

Québec

1 à 12 mois 11,0 10,6 10,5 10,9 11,7 10,1


13 à 60 mois 18,0 16,1 16,9 15,8 19,3 16,6
61 à 120 mois 15,0 15,4 13,4 13,0 16,9 19,5
121 à 240 mois 23,1 22,9 21,2 20,5 25,5 27,1
Plus de 240 mois 33,0 35,0 38,0 39,8 26,6 26,8

Canada

1 à 12 mois 11,2 9,4 10,8 9,8 11,6 8,8


13 à 60 mois 19,9 16,3 18,8 16,0 21,2 16,9
61 à 120 mois 17,3 15,8 14,6 13,8 20,6 18,9
121 à 240 mois 24,3 24,4 22,6 21,0 26,3 29,6
Plus de 240 mois 27,4 34,1 33,3 39,5 20,3 25,9

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 3.20
Emploi selon le groupe d'âge, le sexe et la branche d'activité
au Québec,
1998
(%)
Hommes Femmes
Branche d'activité 45-54 55-64 45-54 55-64

Fabrication 22,2 22,5 10,9 13,8


Biens autres 14,2 13,3 3,7 4,4
Commerce 11,7 13,0 11,6 19,1
Enseignement 8,0 5,3 14,1 9,5
Santé 4,2 3,2 20,4 17,6
Adm. publiques 10,3 5,6 7,9 2,7
Services autres 29,3 37,0 31,5 32,9
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

116
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.21
Emploi selon le groupe d'âge et le groupe professionnel au Québec,
1998
(%)
15 ans et plus 45-54 ans 55-64 ans

Direction et administration 13,1 15,1 12,7


Professionnels 21,2 22,4 16,8
Travail de bureau 14,9 15,0 11,8
Ventes 9,4 7,4 11,1
Services 13,1 11,7 14,4
Professions du secteur primaire 3,3 3,0 4,2
Transformation, usinage et fabrication 14,4 14,1 15,6
Construction 3,9 4,7 4,3
Exploitation des transports 3,7 3,8 6,6
Manutentionnaires et autres métiers 3,1 2,6 2,5
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 3.22

Emploi selon le groupe d'âge, le sexe et le groupe professionnel au Québec,


1998
(%)
Hommes Femmes
45-54 ans 55-64 ans 45-54 ans 55-64 ans

Direction et administration 17,8 13,4 11,8 11,5


Professionnels 17,9 14,8 28,0 20,4
Travail de bureau 5,5 4,5 27,0 24,4
Ventes 7,6 10,9 7,2 11,4
Services 9,4 12,6 14,6 17,4
Professions du secteur primaire 4,2 5,6 1,6 1,8
Transformation, usinage et fabrication 19,3 18,4 7,7 10,9
Construction 8,4 6,7 0,0 0,0
Exploitation des transports 6,4 10,1 0,7 0,0
Manutentionnaires et autres métiers 3,6 3,0 1,4 1,6
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

117
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 3.23
Salaire hebdomadaire moyen des employés selon le groupe d'âge
et le sexe au Québec,
1998
($)
Ensemble des employés Employés à plein temps
Les deux sexes Hommes Femmes Les deux sexes Hommes Femmes

15 ans et plus 559 645 461 629 693 539


45-64 ans 658 778 513 712 801 580
45-54 ans 672 796 533 719 810 593
55-64 ans 612 728 437 690 775 524
55-59 ans 625 753 444 693 786 520
60-64 ans 577 668 418 683 749 538
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 3.24
Salaire horaire moyen des employés selon le groupe d'âge et le sexe au Québec,
1998
($)
Ensemble des employés Employés à plein temps Employés à temps partiel
Les deux sexes Hommes Femmes Les deux sexes Hommes Femmes Les deux sexes Hommes Femmes

15 ans et plus 15,51 16,82 14,02 16,25 17,41 14,62 12,03 11,36 12,31
45-64 ans 18,00 20,09 15,48 18,45 20,25 15,79 14,97 17,04 14,44
45-54 ans 18,35 20,52 15,91 18,71 20,56 16,16 15,60 19,16 14,96
55-64 ans 16,89 18,90 13,86 17,58 19,31 14,20 13,69 14,97 13,10
55-59 ans 17,17 19,31 14,13 17,64 19,50 14,17 14,69 16,69 14,02
60-64 ans 16,16 17,92 13,10 17,40 18,80 14,28 11,84 13,14 10,80

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

118
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 4.1
Évolution du chômage au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(milliers)
Québec Canada
15 ans et plus 45 ans et plus 15 ans et plus 45 ans et plus

1976 243,8 39,0 753,8 120,5


1977 296,7 47,2 882,1 146,0
1978 322,2 55,7 944,6 156,9
1979 290,3 46,2 869,7 139,2
1980 306,2 51,5 900,3 142,2
1981 326,9 50,0 933,9 139,6
1982 427,6 64,6 1 362,8 212,9
1983 440,5 71,2 1 504,2 241,1
1984 412,2 70,0 1 450,2 242,5
1985 389,9 68,7 1 380,9 238,5
1986 365,4 64,1 1 283,2 215,2
1987 349,4 65,3 1 208,2 219,5
1988 324,6 60,5 1 081,6 197,9
1989 323,8 59,5 1 065,3 193,2
1990 359,2 73,7 1 163,9 209,4
1991 422,7 86,3 1 491,7 281,0
1992 450,4 102,3 1 640,2 326,1
1993 466,6 114,1 1 648,8 347,7
1994 438,4 107,0 1 540,8 335,3
1995 407,8 100,6 1 422,1 312,4
1996 429,8 104,3 1 469,2 323,7
1997 419,7 99,6 1 413,5 310,8
1998 385,7 97,5 1 305,1 301,7
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

119
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 4.2
Part des 45-64 ans dans le chômage total au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(%)
Québec Canada
45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans

1976 10,2 5,5 15,7 9,7 5,8 15,5


1977 9,6 6,1 15,7 10,0 6,1 16,1
1978 10,7 6,3 17,0 10,0 6,3 16,3
1979 10,2 5,4 15,6 9,7 5,9 15,6
1980 11,2 5,5 16,7 9,8 5,7 15,5
1981 10,0 5,0 15,1 9,2 5,4 14,6
1982 9,4 5,5 14,9 9,4 5,8 15,3
1983 9,8 6,2 15,9 9,5 6,3 15,8
1984 10,6 6,3 16,8 10,0 6,4 16,5
1985 10,3 7,1 17,4 9,9 7,1 17,0
1986 10,4 6,8 17,2 9,7 6,7 16,4
1987 11,8 6,5 18,3 10,9 6,9 17,7
1988 11,9 6,6 18,5 11,0 6,9 17,9
1989 11,2 7,0 18,3 10,8 7,0 17,8
1990 14,0 6,4 20,4 11,6 6,1 17,7
1991 13,5 6,6 20,0 11,8 6,4 18,3
1992 14,9 7,3 22,1 12,5 6,7 19,3
1993 16,5 7,2 23,7 13,6 6,9 20,5
1994 16,3 7,6 23,9 14,1 7,0 21,1
1995 16,7 7,5 24,2 14,6 6,8 21,4
1996 17,6 6,2 23,7 15,1 6,3 21,5
1997 16,4 7,0 23,3 14,8 6,7 21,5
1998 17,2 7,8 24,9 15,8 6,8 22,6
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

120
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 4.3
Taux de chômage selon le groupe d'âge au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(%)
Québec Canada
45-54 ans 55-64 ans 15 ans et plus 45-54 ans 55-64 ans 15 ans et plus

1976 5,7 5,5 8,7 4,2 4,2 7,2


1977 6,4 7,3 10,3 5,1 5,1 8,1
1978 7,6 7,8 10,9 5,3 5,5 8,4
1979 6,5 6,0 9,7 4,7 4,6 7,5
1980 7,4 6,2 9,9 4,8 4,5 7,5
1981 7,1 6,1 10,4 4,7 4,4 7,6
1982 8,7 8,9 13,9 7,0 6,9 11,0
1983 9,3 9,9 14,0 7,6 8,1 11,9
1984 9,4 9,6 12,9 7,7 7,9 11,3
1985 8,5 10,4 11,9 7,1 8,2 10,5
1986 7,9 9,5 11,0 6,4 7,3 9,6
1987 8,1 8,5 10,3 6,5 7,0 8,9
1988 7,3 7,9 9,4 5,7 6,2 7,8
1989 6,6 8,6 9,3 5,2 6,3 7,5
1990 8,8 8,4 10,2 5,9 6,0 8,1
1991 9,2 10,3 12,0 7,4 8,2 10,4
1992 10,3 12,2 12,8 8,1 9,4 11,3
1993 11,3 12,6 13,2 8,4 9,6 11,2
1994 10,0 12,0 12,2 7,7 9,0 10,4
1995 9,0 11,3 11,3 7,1 8,2 9,5
1996 9,7 9,8 11,8 7,3 7,7 9,7
1997 8,6 10,2 11,4 6,6 7,6 9,2
1998 8,0 10,3 10,4 6,3 6,9 8,3
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

121
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 4.4
Taux de chômage selon le groupe d'âge et le sexe au Québec,
1976 à 1998
(%)
Hommes Femmes
45-54 ans 55-64 ans 15 ans et plus 45-54 ans 55-64 ans 15 ans et plus

1976 5,0 5,2 8,1 7,1 6,2 9,8


1977 5,6 7,4 9,7 8,0 7,0 11,4
1978 6,8 7,6 10,3 9,3 6,5 12,1
1979 5,4 6,0 8,8 8,7 4,2 11,0
1980 6,0 6,1 9,4 10,1 6,4 10,8
1981 6,5 6,1 9,9 8,1 6,4 11,3
1982 8,2 9,0 13,8 9,6 8,8 13,9
1983 8,9 9,6 14,0 10,1 10,5 14,0
1984 8,4 9,7 12,6 11,2 9,4 13,3
1985 7,9 10,7 11,9 9,5 9,7 12,0
1986 6,8 9,1 10,7 9,9 10,4 11,5
1987 7,6 8,3 10,2 8,9 8,6 10,6
1988 5,8 7,7 8,9 9,4 8,4 10,1
1989 6,1 8,7 9,1 7,3 8,2 9,6
1990 7,8 8,9 10,2 10,2 7,4 10,2
1991 8,6 11,1 12,5 10,1 8,8 11,3
1992 9,7 12,1 13,5 11,2 12,5 11,9
1993 11,4 11,9 14,0 11,2 13,6 12,1
1994 9,7 13,0 12,9 10,5 10,4 11,3
1995 9,2 11,2 11,7 8,8 11,5 10,8
1996 9,6 10,1 12,3 9,9 9,4 11,2
1997 8,5 9,9 11,9 8,7 10,7 10,8
1998 7,9 9,6 10,5 8,2 11,6 10,3
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

122
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 4.5
Chômage de longue durée en pourcentage du chômage total selon le groupe d'âge
au Québec et au Canada,
1976 à 1998
Québec Canada
15 ans et plus 45-64 ans 45-54 ans 55-65 ans 15 ans et plus 45-64 ans 45-54 ans 55-65 ans

1976 3,6 6,0 6,5 n.d. 2,5 4,3 4,2 4,1


1977 3,5 5,6 n.d. n.d. 2,9 5,1 4,2 6,5
1978 4,2 7,1 6,7 8,3 3,8 7,3 6,5 8,6
1979 4,3 6,6 8,1 n.d. 3,7 6,6 6,2 7,2
1980 5,0 7,1 7,6 n.d. 3,7 6,5 6,6 6,4
1981 6,4 9,3 10,4 n.d. 4,4 7,4 7,9 6,5
1982 7,9 10,4 10,0 10,5 5,2 7,8 7,6 8,2
1983 13,7 19,6 19,1 20,6 9,6 13,8 13,5 14,2
1984 12,6 17,9 17,2 19,0 9,8 15,9 15,6 16,3
1985 13,5 24,0 24,6 23,0 10,1 17,5 17,1 18,0
1986 12,5 24,0 20,5 28,9 8,8 17,0 15,8 18,7
1987 13,5 24,3 23,0 26,5 9,2 16,8 15,4 19,0
1988 10,4 18,8 17,6 21,4 7,1 14,2 12,8 16,5
1989 10,1 21,5 20,1 23,8 6,5 13,6 12,2 15,6
1990 8,3 15,0 14,9 15,2 5,5 11,3 10,9 12,3
1991 9,8 15,8 14,4 18,8 7,2 12,3 11,1 14,3
1992 14,2 17,7 16,3 20,1 11,0 16,1 15,1 17,8
1993 15,7 23,9 24,1 23,9 13,8 21,5 21,3 21,8
1994 17,8 24,0 22,1 27,9 14,8 21,9 20,3 25,4
1995 16,2 25,1 22,5 30,6 13,7 21,3 19,2 25,9
1996 16,6 25,2 23,5 30,1 13,6 21,2 20,4 23,1
1997 14,9 21,5 21,1 22,3 12,2 19,3 19,2 19,7
1998 13,6 17,3 16,4 19,1 9,7 16,2 15,7 17,2

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

123
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 4.6
Taux de chômage de longue durée selon le groupe d'âge
au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(%)
Québec Canada
15 ans et plus 45-64 ans 15 ans et plus 45-64 ans

1976 0,3 0,3 0,2 0,2


1977 0,4 0,4 0,2 0,3
1978 0,5 0,5 0,3 0,4
1979 0,4 0,4 0,3 0,3
1980 0,5 0,5 0,3 0,3
1981 0,7 0,6 0,3 0,3
1982 1,1 0,9 0,6 0,5
1983 1,9 1,9 1,1 1,1
1984 1,6 1,7 1,1 1,2
1985 1,6 2,2 1,1 1,3
1986 1,4 2,0 0,8 1,2
1987 1,4 2,0 0,8 1,1
1988 1,0 1,4 0,6 0,8
1989 0,9 1,6 0,5 0,8
1990 0,8 1,3 0,4 0,7
1991 1,2 1,5 0,7 0,9
1992 1,8 1,9 1,2 1,4
1993 2,1 2,8 1,5 1,9
1994 2,2 2,5 1,5 1,8
1995 1,8 2,4 1,3 1,6
1996 2,0 2,5 1,3 1,6
1997 1,7 1,9 1,1 1,3
1998 1,4 1,5 0,8 1,0
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

124
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 4.7
Durée moyenne du chômage selon le groupe d'âge au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(semaines)
Québec Canada
15 ans et plus 45-64 ans 15 ans et plus 45-64 ans
Ancien Nouveau Ancien Nouveau Ancien Nouveau Ancien Nouveau
calcul calcul calcul calcul calcul calcul calcul calcul

1976 16,3 19,8 13,9 17,2


1977 16,0 19,0 14,5 17,7
1978 16,8 19,9 15,5 20,1
1979 16,2 18,8 14,9 18,8
1980 16,9 19,8 14,7 18,7
1981 18,2 21,3 15,1 19,3
1982 21,1 23,8 17,3 20,6
1983 25,4 30,8 21,9 26,7
1984 24,5 30,4 21,5 27,9
1985 25,4 35,5 21,6 29,6
1986 24,6 35,9 20,3 29,1
1987 25,6 36,5 20,5 28,6
1988 22,4 30,9 18,2 26,2
1989 22,3 33,0 17,8 25,3
1990 20,4 26,7 16,8 22,9
1991 22,2 28,1 19,3 24,7
1992 26,0 30,7 22,6 28,3
1993 27,8 34,9 25,1 32,4
1994 28,7 34,6 25,7 32,5
1995 27,5 36,4 24,3 32,0
1996 27,4 35,5 24,0 31,3
1997 25,8 31,7 32,6 43,8 22,3 26,5 29,8 38,8
1998 25,1 30,9 30,4 36,6 20,4 24,1 27,9 35,1

Note — Statistique Canada a modifié en septembre 1996 sa façon de mesurer la durée du chômage.
Auparavant, l’enquête ne pouvait pas inscrire une durée supérieure à 99 semaines, ce qui avait
pour conséquence de sous-estimer la durée du chômage. Les estimations selon cet ancien mode
de calcul sont néanmoins utilisées ici afin d’observer l’évolution de cette mesure au cours des
années. Des estimations annuelles selon le nouveau mode de calcul ne sont pas disponibles pour
les années antérieures à 1997.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

125
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 4.8
Taux d'entrée annuelle au chômage en proportion de la population active selon le groupe d'âge
au Québec et au Canada,
1976 à 1998
(%)
Québec Canada
15 ans et plus 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 15 ans et plus 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans

1976 29,3 15,2 16,9 12,2 29,3 14,3 15,5 12,3


1977 36,4 19,6 19,2 20,5 32,2 16,6 17,2 15,8
1978 37,4 23,4 23,1 24,0 31,9 16,4 17,0 15,5
1979 35,5 21,2 22,0 19,9 30,9 15,8 17,2 13,6
1980 35,1 20,3 21,4 18,6 31,6 16,1 17,4 14,1
1981 36,9 21,8 23,3 19,3 32,6 16,3 17,5 14,6
1982 40,6 23,2 25,0 20,1 38,6 21,4 22,3 19,9
1983 37,8 22,2 23,9 19,4 35,6 18,5 18,9 17,9
1984 39,4 23,1 25,6 19,4 37,9 20,3 22,1 17,3
1985 35,9 19,7 20,1 18,4 36,0 18,6 19,0 18,0
1986 34,9 20,7 21,7 18,8 35,0 18,0 17,9 18,3
1987 31,7 18,1 19,2 16,0 32,2 17,5 18,3 16,2
1988 32,0 18,6 19,3 17,3 30,8 17,4 18,3 15,9
1989 31,7 18,8 18,6 18,6 30,3 17,2 17,3 17,1
1990 34,6 25,1 25,2 25,0 32,7 20,1 20,4 19,5
1991 35,8 22,9 22,1 24,8 35,3 21,1 21,0 21,5
1992 35,8 22,9 23,3 22,3 36,1 21,1 21,2 21,0
1993 34,9 24,8 26,0 21,9 34,2 21,3 21,4 21,0
1994 34,7 23,5 23,5 23,5 32,4 19,9 19,9 19,8
1995 35,1 23,1 22,6 24,0 32,1 20,0 20,0 20,3
1996 38,9 27,2 27,5 26,9 34,8 22,3 22,3 22,5
1997 42,4 27,9 26,6 31,7 37,7 22,8 22,2 24,4
1998 37,2 25,6 25,2 26,9 34,6 20,6 20,6 20,7

Note — Ces estimations ont été obtenues à partir des données de l’EPA sur le nombre moyen de
personnes ayant déclaré être en chômage depuis quatre semaines ou moins. Il s’agit d’une
moyenne des estimations mensuelles du nombre de nouveaux chômeurs. Le nombre de ces
nouveaux chômeurs a été multiplié par 13 plutôt que par 12 pour tenir compte du fait qu’il y a 52
semaines dans l’année. Ce sont des estimations du nombre d’entrées au chômage au cours de
l’année et non du nombre d’individus différents qui connaîtront cette situation au cours d’une
année donnée. Ainsi, les personnes qui entrent plusieurs fois au chômage au cours d’une année
sont comptées autant de fois que cette situation se produit.
Source : Emploi-Québec.

126
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 4.9
Taux de chômage total et des 55-64 ans dans
certains pays de l'OCDE, 1997
(%)
Total 55-64 ans

Québec 11,4 10,2


Allemagne 11,4 14,5
Autriche 6,4 5,2
Canada 9,2 7,6
États-Unis 4,9 2,9
France 12,4 8,5
Italie 12,3 4,4
Japon 3,4 3,9
Norvège 4,1 2,0
Pays-Bas 5,5 5,7
Royaume-Uni 6,9 6,3
Suède 8,0 8,0
Sources :Statistique Canada, Enquête sur la population active;
OCDE, Statistiques de la population active 1977-
1997; OCDE, Perspectives de l’emploi, juin 1998;
o
OCDE, Perspectives économiques de l’OCDE, n 65,
juin 1999.

Tableau 5.1
Part de la population de 45 à 64 ans selon la scolarité au Québec et au Canada,
1990 à 1998
(%)
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Québec
0 - 8 années 36,7 35,7 34,2 30,2 29,5 27,1 26,1 23,2 21,2
Études second. partielles 20,0 19,1 19,1 18,2 17,2 17,2 16,3 14,9 15,9
Études second. complétées 14,3 14,4 14,9 16,7 15,5 15,3 15,7 16,0 15,7
Études postsec. partielles 3,3 3,3 3,1 3,7 2,8 3,2 3,8 4,5 4,6
Certif., diplôme d'études postsec. 17,6 18,0 18,2 19,6 23,6 24,1 25,2 27,3 28,1
Diplôme universitaire 8,1 9,5 10,5 11,7 11,4 13,1 12,9 14,3 14,5

Canada
0 - 8 années 23,2 22,0 20,8 18,7 18,5 17,3 16,2 14,8 13,6
Études second. partielles 22,5 22,2 21,0 19,8 18,4 18,5 17,6 16,4 16,1
Études second. complétées 18,2 18,2 19,3 20,2 18,6 18,6 18,9 18,3 18,6
Études postsec. partielles 5,2 5,3 5,4 5,6 4,9 5,2 5,6 5,9 6,1
Certif., diplôme d'études postsec. 20,6 20,9 21,3 22,4 25,2 26,1 26,8 28,7 29,6
Diplôme universitaire 10,4 11,4 12,2 13,3 14,5 14,4 14,9 15,8 16,0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

127
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 5.2
Répartition des 45-64 ans selon le sexe et entre les faiblement
et les plus scolarisés au Québec,
1998
Hommes Femmes
(milliers) (%) (milliers) (%)

45-54 ans
Total 526,8 100,0 531,9 100,0
0 à 8 années 68,2 12,9 77,4 14,6
Secondaire partiel 76,0 14,4 84,8 15,9
Sous-scolarisés 144,2 27,4 162,2 30,5

Postsecondaire 170,9 32,4 159,4 30,0


Universitaire 100,2 19,0 77,5 14,6
Plus scolarisés 271,1 51,5 236,9 44,5

55-64 ans
Total 334,7 100,0 353,0 100,0
0 à 8 années 100,0 29,9 125,3 35,5
Secondaire partiel 54,5 16,3 62,8 17,8
Sous-scolarisés 154,5 46,2 188,1 53,3

Postsecondaire 82,9 24,8 76,8 21,8


Universitaire 48,9 14,6 27,3 7,7
Plus scolarisés 131,8 39,4 104,1 29,5

45-64 ans
Total 861,5 100,0 884,9 100,0
0 à 8 années 168,2 19,5 202,7 22,9
Secondaire partiel 130,5 15,1 147,6 16,7
Sous-scolarisés 298,7 34,7 350,3 39,6

Postsecondaire 253,8 29,5 236,2 26,7


Universitaire 149,1 17,3 104,8 11,8
Plus scolarisés 402,9 46,8 341,0 38,5

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

128
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 5.3
Part de la population active de 45 à 64 ans selon la scolarité au Québec et au Canada,
1990 à 1998
(%)
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Québec
0 - 8 années 28,0 27,2 25,1 21,3 20,7 18,6 18,0 15,4 14,3
Études second. partielles 19,5 18,5 18,1 17,0 16,2 15,7 14,7 13,6 14,0
Études second. complétées 15,7 15,7 15,7 17,8 16,3 16,0 17,3 16,8 16,6
Études postsec. partielles 3,9 3,7 3,5 3,9 3,1 3,5 4,0 4,8 4,8
Certif., diplôme d'études postsec. 21,3 22,0 23,0 24,0 28,3 28,6 29,2 31,1 32,0
Diplôme universitaire 11,5 13,0 14,7 15,9 15,4 17,5 16,7 18,3 18,4

Canada
0 - 8 années 17,5 16,3 14,9 12,7 12,6 11,5 10,6 9,5 8,7
Études second. partielles 21,1 20,5 18,8 17,9 16,5 16,2 15,4 14,3 13,8
Études second. complétées 19,0 18,8 20,2 20,7 19,1 19,1 19,4 18,9 19,0
Études postsec. partielles 5,7 5,9 6,0 6,0 5,3 5,7 6,2 6,3 6,5
Certif., diplôme d'études postsec. 23,4 24,1 24,4 25,5 28,2 29,3 29,8 31,8 32,8
Diplôme universitaire 13,4 14,5 15,6 17,2 18,3 18,2 18,5 19,2 19,2

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 5.4
Part des personnes occupées de 45 à 64 ans selon la scolarité au Québec et au Canada,
1990 à 1998
(%)
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Québec
0 - 8 années 26,7 26,0 23,9 20,1 19,5 17,5 17,0 14,7 13,7
Études second. partielles 19,4 18,3 17,8 16,7 15,6 15,5 14,6 13,2 13,5
Études second. complétées 16,0 15,9 15,5 17,4 16,6 16,1 17,3 16,8 16,7
Études postsec. partielles 4,0 3,6 3,5 4,0 3,2 3,4 4,1 4,8 4,8
Certif., diplôme d'études postsec. 21,7 22,5 23,6 24,6 28,7 28,8 29,2 31,3 32,2
Diplôme universitaire 12,3 13,8 15,8 17,2 16,5 18,7 17,8 19,2 19,2

Canada
0 - 8 années 16,7 15,5 14,2 12,0 11,9 10,8 10,1 9,1 8,2
Études second. partielles 20,8 20,1 18,4 17,6 16,2 16,0 15,2 14,0 13,5
Études second. complétées 19,2 19,0 20,4 20,7 19,4 19,3 19,5 18,9 19,1
Études postsec. partielles 5,7 5,9 6,0 6,1 5,3 5,7 6,2 6,2 6,5
Certif., diplôme d'études postsec. 23,6 24,4 24,6 25,6 28,2 29,4 29,8 31,9 33,0
Diplôme universitaire 13,9 15,1 16,4 18,1 19,1 18,9 19,2 19,9 19,7

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

129
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 5.5
Taux d'activité des personnes de 45 à 64 ans selon la scolarité au Québec et au Canada,
1990 à 1998
(%)
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Québec
Total 60,1 61,1 61,4 61,9 63,0 63,5 63,1 63,8 64,0
0 - 8 années 45,9 46,5 45,2 43,7 44,1 43,7 43,5 42,3 42,9
Études second. partielles 58,8 59,4 58,3 57,8 59,5 58,3 57,2 58,2 56,1
Études second. complétées 66,0 66,4 64,5 66,1 66,5 66,6 69,7 67,3 67,9
Études postsec. partielles 71,2 69,0 68,9 65,6 69,4 68,7 66,4 68,5 66,8
Certif., diplôme d'études postsec. 72,9 74,6 77,3 76,0 75,5 75,4 73,2 72,7 72,9
Diplôme universitaire 85,4 83,3 85,4 84,5 84,5 84,7 81,5 81,8 81,0

Canada
Total 66,3 66,3 66,9 67,2 67,4 67,2 67,5 67,9 68,4
0 - 8 années 49,9 48,9 47,9 45,8 45,9 44,5 44,3 43,6 43,7
Études second. partielles 62,1 61,4 60,0 60,5 60,7 58,8 59,1 59,2 58,6
Études second. complétées 69,3 68,5 70,1 68,9 69,4 69,2 69,4 69,8 70,0
Études postsec. partielles 72,7 73,5 74,1 72,6 72,4 73,7 74,6 71,8 72,5
Certif., diplôme d'études postsec. 75,3 76,1 76,7 76,4 75,7 75,6 75,0 75,2 75,9
Diplôme universitaire 85,2 84,5 85,5 86,5 85,1 85,0 83,6 82,7 82,3

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 5.6
Taux d'emploi des personnes de 45 à 64 ans selon la scolarité au Québec et au Canada,
1990 à 1998
(%)
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Québec
Total 54,9 55,3 54,7 54,7 56,3 57,4 56,9 58,0 58,4
0 - 8 années 40,0 40,3 38,2 36,3 37,3 37,1 37,1 36,8 37,7
Études second. partielles 53,2 53,0 51,0 50,4 51,1 52,0 51,1 51,5 49,7
Études second. complétées 61,4 60,9 56,9 57,1 60,3 60,4 62,8 61,1 62,1
Études postsec. partielles 66,2 60,9 61,5 58,7 62,9 59,9 60,5 62,1 60,9
Certif., diplôme d'études postsec. 67,7 69,0 70,7 68,6 68,4 68,6 66,1 66,6 67,0
Diplôme universitaire 83,3 79,7 81,9 80,8 81,1 81,9 78,4 78,3 77,4

Canada
Total 62,3 61,2 61,2 61,3 62,0 62,2 62,5 63,2 64,0
0 - 8 années 45,0 43,1 41,7 39,3 39,8 38,8 39,0 38,6 38,8
Études second. partielles 57,6 55,6 53,7 54,3 54,7 53,7 53,9 53,8 53,8
Études second. complétées 66,0 63,9 64,8 62,9 64,4 64,6 64,5 65,3 65,6
Études postsec. partielles 68,8 68,0 67,7 66,4 66,6 68,1 69,0 66,5 67,7
Certif., diplôme d'études postsec. 71,6 71,3 70,7 70,1 69,5 70,2 69,5 70,3 71,3
Diplôme universitaire 83,0 81,0 82,1 83,0 81,7 81,6 80,2 79,5 79,1

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

130
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 5.7
Taux de chômage des personnes de 45 à 64 ans selon la scolarité au Québec et au Canada,
1990 à 1998
(%)
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Québec
Total 8,6 9,6 10,9 11,7 10,6 9,6 9,8 9,0 8,6
0 - 8 années 12,9 13,4 15,4 16,9 15,5 15,0 14,5 13,0 12,2
Études second. partielles 9,4 10,7 12,4 12,9 14,2 10,8 10,8 11,7 11,3
Études second. complétées 7,0 8,4 11,7 13,7 9,4 9,2 9,9 9,2 8,5
Études postsec. partielles 6,9 11,7 10,7 10,5 9,0 12,6 8,8 9,4 8,8
Certif., diplôme d'études postsec. 7,2 7,5 8,6 9,8 9,3 9,1 9,8 8,4 8,2
Diplôme universitaire 2,6 4,3 4,1 4,4 4,0 3,4 3,8 4,3 4,5

Canada
Total 6,0 7,7 8,5 8,8 8,1 7,4 7,4 6,9 6,4
0 - 8 années 9,9 11,8 13,0 14,3 13,2 12,8 12,0 11,6 11,2
Études second. partielles 7,2 9,4 10,6 10,2 9,9 8,7 8,8 9,1 8,2
Études second. complétées 4,8 6,7 7,6 8,7 7,1 6,6 7,1 6,5 6,3
Études postsec. partielles 5,3 7,4 8,7 8,5 8,0 7,6 7,4 7,4 6,5
Certif., diplôme d'études postsec. 5,0 6,4 7,8 8,3 8,1 7,2 7,4 6,5 6,0
Diplôme universitaire 2,6 4,1 3,9 4,0 4,0 4,0 4,1 3,8 4,0

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 5.8
Répartition de la population active de 45 à 64 ans de divers pays selon le niveau
d'instruction,
1995
(%)
e e Tertiaire non Universitaire
Niv. infér. au 2 2 cycle du second.
cycle du second. universitaire

Québec 34,4 19,5 28,6 17,5


Allemagne 15,4 58,1 11,7 14,8
Autriche 33,0 58,7 1,5 6,8
Canada 27,7 24,8 29,3 18,2
États-Unis 12,4 51,0 7,6 29,0
France 38,4 44,0 6,5 11,1
Italie 67,2 21,9 10,9
Norvège 20,6 51,2 11,2 16,9
Pays-Bas 36,9 38,1 25,0
Royaume-Uni 27,6 51,0 9,9 11,2
Suède 35,8 37,4 11,5 15,3
Sources : Statistique Canada, Enquête sur la population active; OCDE, Préserver la prospérité dans
une société vieillissante.

131
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 6.1
Part des personnes de 55 ans et plus dans la population totale au Québec et selon les régions
administratives,
1986 et 1996
(%)
1986 1996
55-64 ans 65 ans et plus 55 ans et plus 55-64 ans 65 ans et plus 55 ans et plus

Ensemble du Québec 9,2 9,8 19,0 9,0 12,1 21,1


Gaspésie - îles-de-la-Madeleine 8,4 9,9 18,3 9,3 13,3 22,6
Bas-Saint-Laurent 9,1 10,9 20,0 8,9 14,0 22,9
Québec 9,2 9,9 19,2 9,2 12,7 21,9
Chaudière-Appalaches 8,5 9,8 18,3 8,5 11,9 20,4
Estrie 9,1 11,0 20,2 9,0 13,3 22,3
Centre-du-Québec 8,8 10,8 19,6 8,9 12,9 21,7
Montérégie 8,2 8,1 16,3 8,5 10,2 18,8
Montréal 10,9 12,5 23,4 9,7 15,0 24,8
Laval 9,4 6,9 16,3 9,8 11,1 20,9
Lanaudière 8,1 7,9 16,0 8,4 9,3 17,7
Laurentides 8,7 8,7 17,4 8,5 10,1 18,6
Outaouais 8,1 7,6 15,7 8,0 9,4 17,5
Abitibi-Témiscamingue 8,1 7,4 15,4 7,7 9,9 17,6
Mauricie 10,4 11,1 21,6 10,0 14,6 24,6
Saguenay - Lac-Saint-Jean 8,3 7,0 15,3 8,9 10,5 19,3
Côte-Nord 6,7 4,6 11,4 8,7 7,3 16,0
Nord-du-Québec 4,4 2,4 6,8 5,9 3,0 8,9
Côte-Nord et Nord-du-Québec 6,1 4,0 10,2 8,0 6,2 14,2

Source : BSQ, La situation démographique au Québec, édition 1998, compilation Emploi-Québec.

Tableau 6.2
Part des personnes de 45 à 64 ans dans la population d'âge actif au Québec et selon les régions
administratives,
1986 et 1996
(%)
1986 1996
45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans 45-64 ans 45-54 ans 55-64 ans

Ensemble du Québec 27,9 14,7 13,2 32,8 19,8 13,0


Gaspésie - îles-de-la-Madeleine 26,2 13,8 12,4 33,8 20,2 13,6
Bas-Saint-Laurent 27,0 13,4 13,6 33,6 20,5 13,1
Québec 27,7 14,7 12,9 33,8 20,7 13,0
Chaudière-Appalaches 26,4 13,7 12,7 32,5 20,1 12,4
Estrie 27,5 13,9 13,5 33,2 19,8 13,3
Centre-du-Québec 27,4 14,1 13,3 33,0 19,8 13,2
Montérégie 26,5 14,8 11,7 32,9 20,6 12,3
Montréal 30,4 15,3 15,1 33,1 18,9 14,2
Laval 29,6 16,9 12,8 34,0 20,0 14,0
Lanaudière 26,2 14,4 11,8 31,9 19,7 12,2
Laurentides 27,0 14,4 12,6 32,0 19,7 12,3
Outaouais 25,1 13,7 11,5 30,3 19,0 11,3
Abitibi-Témiscamingue 24,7 12,9 11,9 29,5 18,2 11,2
Mauricie 30,4 15,4 15,1 35,5 20,9 14,7
Saguenay - Lac-Saint-Jean 26,3 14,2 12,1 31,9 19,1 12,8
Côte-Nord 24,1 14,6 9,6 30,9 18,8 12,1
Nord-du-Québec 19,1 12,2 6,9 23,9 15,0 8,9

Source : BSQ, La situation démographique au Québec, édition 1998, compilation Emploi-Québec.

132
Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

Tableau 6.3
Taux d'activité des personnes de 45 à 64 ans au Québec, dans les régions économiques et
les deux principales RMR,
1987 à 1998
(%)
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Ensemble du Québec 58,7 59,5 59,2 60,1 61,1 61,4 61,9 63,0 63,5 63,1 63,8 64,0
Gaspésie - îles-de-la-Madeleine 46,0 46,1 48,4 46,4 41,6 43,2 47,5 49,3 47,1 50,0 53,5 50,2
Bas-Saint-Laurent 48,3 50,7 45,6 53,0 55,2 54,3 56,7 61,9 61,3 63,4 61,4 62,5
Québec 55,4 54,0 56,1 56,5 60,0 58,1 59,4 63,2 59,3 64,8 60,7 62,7
Chaudière-Appalaches 54,2 56,8 56,1 59,2 59,1 62,9 61,0 61,8 63,7 66,3 66,2 63,5
Estrie 61,9 57,9 60,2 62,5 58,7 58,8 61,4 64,2 65,7 62,4 62,4 61,9
Centre-du-Québec 59,1 52,2 54,7 56,4 54,3 63,3 62,0 60,0 65,8 67,0 64,3 64,3
Montérégie 61,5 60,6 64,2 64,3 66,1 66,5 65,9 67,7 67,6 68,1 66,5 66,6
Montréal 63,2 63,7 61,8 61,4 63,0 63,0 63,7 63,2 64,9 60,6 64,2 64,9
Laval 63,0 69,2 66,4 66,4 66,8 68,9 66,0 59,9 65,9 65,3 68,0 70,7
Lanaudière 55,2 57,0 57,2 58,5 58,1 57,8 61,0 63,9 62,5 60,4 65,2 64,3
Laurentides 56,5 60,4 61,5 61,7 60,6 62,7 60,9 64,5 67,0 65,0 65,1 66,1
Outaouais 62,7 63,3 54,7 60,2 63,7 57,7 58,0 66,2 63,0 64,0 60,9 62,8
Abitibi-Témiscamingue 48,8 55,8 54,6 54,5 57,5 54,8 56,2 57,6 58,0 60,3 65,4 62,5
Mauricie 51,4 53,3 52,5 53,2 55,2 52,5 56,2 56,2 56,1 55,6 58,1 58,1
Saguenay - Lac-Saint-Jean 48,9 53,8 50,9 51,8 54,3 54,8 56,5 53,0 56,0 55,8 56,7 56,2
Côte-Nord et Nord-du-Québec 60,4 58,0 60,5 66,0 64,0 62,5 64,3 64,9 59,6 62,6 66,8 56,6
RMR de Québec 57,5 55,2 58,5 59,3 64,0 61,9 62,8 65,9 61,1 66,3 63,3 64,5
RMR de Montréal 63,1 63,6 64,1 63,7 64,7 65,4 65,1 64,9 66,6 64,4 66,4 67,4

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

Tableau 6.4
Taux de chômage des personnes de 45 à 64 ans au Québec, dans les régions économiques et
les deux principales RMR,
1987 à 1998
(%)
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Ensemble du Québec 8,2 7,5 7,2 8,6 9,6 10,9 11,7 10,6 9,6 9,8 9,0 8,6
Gaspésie - îles-de-la-Madeleine n.d. 18,1 16,1 16,3 n.d. 18,9 21,0 19,5 19,6 15,7 20,2 21,1
Bas-Saint-Laurent 10,1 12,7 11,7 12,1 14,6 11,2 14,8 13,1 12,5 11,3 14,5 11,5
Québec 9,0 6,6 5,6 7,0 6,9 9,4 8,5 9,9 10,1 10,8 8,8 7,9
Chaudière-Appalaches 4,8 n.d. 3,6 5,3 5,3 7,6 5,6 8,1 5,5 4,0 4,9 5,2
Estrie 6,8 6,8 5,8 6,3 9,3 10,9 8,9 6,9 8,5 8,5 8,9 8,8
Centre-du-Québec 8,5 0,0 7,4 9,8 9,5 9,6 8,8 9,0 7,6 8,7 8,2 10,9
Montérégie 6,0 6,5 6,2 8,3 7,8 9,9 10,4 8,5 8,3 8,1 7,3 6,5
Montréal 8,8 8,9 8,3 9,0 11,2 12,5 14,1 11,8 10,6 12,1 9,5 8,9
Laval 4,9 3,8 4,1 6,8 8,8 9,8 15,0 11,7 8,8 6,3 8,3 7,1
Lanaudière 7,9 5,6 6,8 8,5 10,3 8,6 11,8 9,6 9,2 12,4 8,3 9,5
Laurentides 12,5 8,5 6,8 10,7 11,1 14,7 12,6 14,0 9,5 9,1 9,4 9,5
Outaouais 7,7 6,0 7,6 8,0 7,4 8,7 10,5 10,5 8,9 9,3 9,2 9,5
Abitibi-Témiscamingue n.d. n.d. 9,0 10,6 11,6 12,4 13,2 11,7 10,7 8,9 10,5 14,3
Mauricie 12,3 6,5 10,7 9,1 9,9 12,7 11,6 10,8 10,1 10,7 11,4 10,2
Saguenay - Lac-Saint-Jean 11,5 10,4 9,4 12,5 12,5 9,9 10,2 10,4 12,4 9,7 11,4 10,7
Côte-Nord et Nord-du-Québec 11,2 n.d. n.d. 9,2 10,9 13,9 12,0 14,4 13,6 14,0 12,7 0,0
RMR de Québec 8,8 5,9 4,8 5,9 6,2 8,7 7,5 9,1 8,5 8,3 7,8 6,8
RMR de Montréal 7,8 7,7 6,7 8,6 10,3 11,7 12,9 11,0 9,2 10,0 8,6 7,8

Note — Lorsque le nombre de chômeurs est inférieur à 1 500, Statistique Canada ne fournit pas le taux de
chômage.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active.

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Le marché du travail après 45 ans : un milieu en mutation

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