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Discours Guy TEISSIER sur la sécurité

Dans la perspective du prochain conseil municipal sur la sécurité initié par


le maire de Marseille, j'ai souhaité recueillir les avis des acteurs de notre
cité.
C'est ainsi que nombre de CIQ de tout Marseille, des associations de
commerçants, des acteurs sociaux qui oeuvrent dans les quartiers difficiles,
des acteurs économiques tels que les hôteliers ou les représentants du
patronat et les présidents des universités marseillaises ou de représentants
de l'éducation nationale m'ont fait état de leurs attentes et de leurs
propositions.

A des degrés divers, tous s'inquiètent de la dégradation du sentiment


sécuritaire dans notre ville. A l'évidence, l'unanimité sur le diagnostic
montre qu'il y a un vrai problème que seul le politique peut et doit
trancher.

Un problème qui a des conséquences sur la vie quotidienne des marseillais,


un problème qui porte atteinte à l'image de notre ville avec des impacts
pour son activité économique.

Il y a d'abord le problème réel de délinquance qui mine notre pacte social


et qui créé une tension dans la ville avec une peur grandissante chez nos
concitoyens. Les atteintes aux personnes qui sont, comme vous le savez en
nette augmentation, contribuent très largement à cette situation.

Il y a ensuite tous ces actes qui entretiennent un sentiment diffus


d'insécurité, qui ne sont pas à proprement parler des délits mais qui
contribuent à maintenir un climat d'insécurité.

Ce sont pêle mêle toutes les atteintes à la tranquillité publique, toutes les
incivilités, toutes les négligences ou dysfonctionnements de la gestion de
l'espace public.

Si tous mes interlocuteurs ont unanimement reconnu que les problèmes de


délinquance devaient être traités par la police nationale dont c'est la
mission régalienne, tous, et tout aussi unanimement, ont reconnu que les
problèmes récurrents de gestion de l'espace public devaient être gérés et
traités par la police municipale.
Tous, en fait, ont plaidé à leur manière pour une coproduction de
sécurité plus affirmée, plus forte, plus efficace entre la police nationale
et la police municipale.

Pour une présence policière plus visible

Ce qui nous est demandé en premier lieu, c'est d'assurer une présence
policière visible, et donc dissuasive, dans nos rues.

C'est la raison pour laquelle, police nationale et police municipale doivent


porter leurs efforts sur un travail d'îlotage de fond.

C'est tout le sens de la police d'agglomération annoncée par M.le ministre


de l'Intérieur, mais ce travail ne peut trouver d'écho et de sens que s'il est
accompagné et soutenu par la police municipale.

A cette fin, pour s'assurer d'une présence réelle de policiers municipaux à


pieds qui arpentent nos rues, nous devons restructurer le fonctionnement
actuel de la police municipale.

Pour une augmentation des effectifs de la police municipale

Il est clair que notre police municipale actuelle est sous dotée en moyens
humains au regard tant de ses missions que de l'étendue du territoire de
notre commune.

Il me semble nécessaire au minimum de doubler les effectifs.

Pour une police municipale armée

Face à l'évolution de la délinquance qui est de plus en plus violente, face à


l'évolution des mentalités de nos jeunes et de leur rapport à l'autorité, face
aux spécificités locales, je considère depuis longtemps comme une
nécessité l'armement de nos policiers municipaux.

Outre l'efficacité que nous pourrions en attendre, sans doute aurons nous
des surprises positives en termes d'attractivité, de motivation et de
fidélisation des agents. Il va de soi que le corollaire est d'avoir une
politique de formation continue afin d'apprendre aux agents à user de leurs
armes à bon escient.

Pour la territorialisation de la police municipale

Cela passe aussi, d'une part par la territorialisation de la police municipale


et la création de bases Nord, Centre, et Sud à l'instar de ce qui existe pour
la police nationale.

Cette restructuration renforcera les synergies potentielles entre les forces


de police et devrait de fait nous assurer d'une présence effective sur le
terrain. Cela éviterait sans aucun doute l'hyper-concentration de nos
effectifs sur le centre ville.

Pour la création de bureaux de police municipale de proximité par


arrondissement

Cela passe d'autre part, par la création de bureaux de police municipale de


proximité par arrondissement afin de rendre le contact avec la population
plus aisée mais aussi afin de rendre plus réactive son intervention sur le
terrain.

Pour une présence policière qui apporte plus de tranquillité aux


marseillais

L'autre grande doléance de nos administrés est la lutte contre les nuisances
qui, dans certains cas, peuvent rendre intenable la vie des marseillais.

Les nuisances de fin de journée ou de début de soirée couplées à des


incivilités ou des comportements irrespectueux génèrent des tensions qui
peuvent rapidement provoquer des situations conflictuelles.

Nous devons donc apporter une réponse à cette attente.

Pour des brigades municipales de tranquillité publique entre 17H et 23H

Nonobstant les interventions de la police nationale, il me semble que la


création de brigades municipales de tranquillité publique s'imposent. Et si
nous voulons être efficaces, il convient que ces brigades travaillent de 17H
à 23H dans les faisceaux horaires les plus litigieux.

Pour une présence policière qui permette une meilleure gestion de l'espace
public

Confrontés à l'indiscipline notoire de certains marseillais, en terme de


stationnement anarchique, de multiplication de voitures épaves sur la voie
publique ou d'infractions à certains règlements municipaux, tous mes
interlocuteurs m'ont fait part de leur exaspération quand ce n'est pas de
leur indignation.
On en est au stade de ras le bol général.
Evidemment l'augmentation de policiers municipaux sur le terrain à pour
but aussi de s'attaquer sans faiblesse à ce fléau.

Pour un renforcement du service chargé de l'enlèvement des épaves

Il n'est tout simplement pas possible d'avoir sur tout Marseille que 6 agents
qui soient mobilisés à cette mission.

En effet, il n'existe que 2 équipes Sud/Nord de 3 agents avec un seul


véhicule pour traiter toute les épaves de Marseille, ce qui vous l'avouerez
ne peut fonctionner.

Pour un développement des « patrouilles forestières » de la police


municipale dédiées aux Calanques

Beaucoup de plaintes me sont adressées par les habitants des calanques au


sujet de l'invasion des véhicules sur les routes du feu de Sormiou et
Morgiou notamment.
Ce problème est connu et récurrent chaque année aux beaux jours.
Au delà des dispositifs de prévention, il faut renforcer les équipes
notamment le week-end.

Pour un meilleur accueil et une meilleure prise en charge des victimes

Très souvent, les victimes d'un cambriolage voire d'une agression se


plaignent de la qualité de l'accueil dans les commissariats. Accueil peu
empathique, durée d'attente extrêmement longue, bref peu de choses sont
faites pour prendre en charge les victimes qui sont encore sous le choc de
l'agression ou du cambriolage.

Pour des missions d'accueil confiées aux bénéficiaires du RSA

Je propose que des personnes qui sont titulaires d'un RSA soient recrutées
pour assurer ces tâches d'accueil.
Cela permettrait de consacrer les agents d'accueil actuels à des missions
plus opérationnelles et permettrait de les décharger de certaines tâches
autres qui peuvent avoir une incidence sur la qualité de l'accueil.

Pour un accompagnement des victimes dans le cadre du service civique

Je propose également que dans le cadre du service civique des jeunes gens
puissent accompagner les victimes, notamment âgées dans les nombreuses
démarches qu'elle doivent accomplir et qu'elles n'accomplissent pas
toujours, trop désoeuvrées qu'elles sont pour le faire.

Pour une sécurisation renforcée des espaces publics et lieux de vie

Je crois que nous sommes tous bien conscients que la présence policière ne
peut suffire à traiter le problème de la délinquance dans sa globalité.

Dès lors, nous devons nous appuyer plus largement que nous ne le faisons
aujourd'hui sur les moyens techniques modernes tels la vidéo surveillance
ou la vidéo protection.

Pour une présence renforcée de la vidéo surveillance dans les lieux de vie

Je souhaite qu'il y ait une vraie ambition politique pour développer ces
nouvelles technologiques.
Des annonces récentes ont été faites et je m'en réjouis.
Mais dans mon esprit, ces moyens doivent être mobilisés d'abord pour
lutter contre la délinquance dans l'hyper centre, certains lieux de vie
emblématiques à fortes concentration de public, à proximité des collèges et
des lycées qui sont souvent des lieux où se développent tous genres de
trafics et dans tous les arrondissements.
Ensuite, et seulement ensuite, ces moyens doivent être utilisés pour lutter
contre des comportements inciviques et délictueux routiers. En effet, je
rappelle que les video surveillance sont financées en partie sur le Fonds
Interministériel pour la Prévention de la Délinquance, et non sur celui de la
sécurité routière. Je souhaite également que les efforts annoncés ne soient
pas canibalisés par les conséquences de la requalification du Vieux Port.

Pour une politique d'aide à l'installation de vidéo protection dans les


commerces

Nous devons aussi aider les commerçants à s'équiper de vidéo protection


afin de lutter contre les braquages. Cela passe par la mise en place d'une
politique publique d'aide à l'installation de vidéo protection. La collectivité
pourrait s'engager à aider les commerçants à acquérir ces moyens vidéo
par une participation financière à déterminer mais forcément incitative.

Une fois, ces propositions faites, il me semble évident qu'elle doit


s'accompagner de politiques ciblées en matière d'éducation et de
prévention.

Pour un développement des projets de réussite Educative

Pour ce faire, nous devons développer les projets de réussite éducative qui
s'adressent en priorité aux enfants de 2 à 16 ans vivant dans les zones
urbaines sensibles et dans les zones d'éducation prioritaire.

Ils permettent de repérer des enfants rencontrant des difficultés scolaires


dès le 1er degré et de mettre en oeuvre autour d'une équipe
pluridisciplinaire et en lien avec les parents des réponses adaptées. Ils
introduisent donc la notion de parcours personnalisé et de soutien
individualisé qui se déroulent hors du temps scolaire.

Nous devons développer ce dispositif qui, aujourd'hui s'impose comme


une nécessité. Il n'y en a aucun par exemple sur la vallée de l'Huveaune et
une seule éducatrice à la Soude.

Nous devons aussi étendre la mallette des parents qui est une aide à la
parentalité à d'autres publics tels que ceux qui sont concernés par les
récents CUCS expérimentaux de Saint Mauront et de Pont de Vivaux.

Pour une réorientation de la politique de prévention de la délinquance

Mais nous le savons, si l'éducation est le premier maillon indispensable


pour maîtriser les nécessaires règles du bien vivre ensemble, la prévention
de la délinquance s'impose comme une action à part entière de la lutte
contre la délinquance. Et ce d'autant que la délinquance des mineurs est de
plus en plus précoce.

Aujourd'hui, le service prévention de la ville de Marseille anime le CLSPD


en lien avec l'Etat et d'autres partenaires. Il me semble nécessaire
d'infléchir notre politique dans deux domaines.

D'abord, tous les acteurs sociaux rencontrés me disent se trouver


confrontés trop souvent à un manque de moyens humains que ce soit au
sein des collectivités qu'au niveau de l'Etat. Par exemple, l'unité de
prévention urbaine de la vallée de l'huveaune n'est composée que de 2
agents, ce qui est notoirement insuffisant.

Ensuite et surtout, ce manque de moyens humains semblent conduire les


différents acteurs à privilégier des actions d'animation au détriment de
véritables actions de prévention, ce qui n'est pas sans conséquence sur
l'efficience des différents dispositifs mis en place.

Pour un emploi des TIG à des missions au bénéfice des marseillais

Aujourd'hui, je crois fondamentalement que la collectivité doit prendre sa


juste part dans l'amendement de la peine infligée à un délinquant. En effet,
pour les primo délinquants souvent la condamnation se résume à
l'accomplissement de Travaux d'Intérets Généraux. Je trouve cette sanction
intelligente mais nous savons les uns et les autres qu'elle est rarement mise
en oeuvre, faute de structures adaptées pour accueillir ces primo
délinquants.

C'est pourquoi, il me semble nécessaire de mettre en place une politique


de contractualisation pérenne avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse
pour que les collectivités telles la ville de Marseille ou la Communauté
urbaine prennent l'habitude de recourir à des TIG pour réaliser des travaux
d'entretiens non réalisés à ce jour par les fonctionnaires et qui pourtant ont
une incidence directe sur le quotidien des marseillais ou la gestion des
espaces publics. Je pense par exemple au sarclage des pieds d'arbres ou au
ramassage des feuilles en automne.

Par contre, à titre personnel, je suis opposé à l'idée de confier aux maires
d'arrondissements la mission des rappels à la loi. Je considère qu'il serait
plus intelligent de faire appel à la réserve citoyenne d'anciens policiers ou
d'anciens magistrats qui ont une expérience en ce domaine que de le
confier à des élus et ce au nom de la séparation des pouvoirs.

Mieux associer les représentants des forces de l'ordre aux projets


urbains

Marseille est engagée dans de nombreux projets de développement


urbains. Pensez la ville de demain, c'est s'appuyer sur la connaissance de la
police et des professionnels de la sécurité pour éviter des erreurs
d'urbanisme propices au développement de la délinquance ou la
commission d'infraction.
Je travaille déjà en ce sens au sein d'Euroméditerranée ou pour le projet
ANRU des Hauts de Mazargues.
Nous devons systématiser le recours à cette expertise.

En conclusion, les attentes de nos compatriotes pour leur sécurité sont


fortes. Ces attentes sont d'autant plus légitimes qu'il s'agit d'assurer un
droit fondamental, si ce n'est le premier droit.
Je suis intimement convaincu que le maire doit être le catalyseur et
impulser la politique publique de la sécurité dans sa commune en
partenariat avec l'ensemble des acteurs concernés. Beaucoup de choses
sont déjà faites, mais l'on peut mieux faire. C'est tout le sens de ces
propositions, fruit d'une longue réflexion.

Mais, il faut aussi, que nos concitoyens acceptent l'idée que toutes les
politiques publiques aussi ambitieuses, aussi audacieuses, aussi
dispendieuses, ne remplaceront jamais la mission cardinale des parents
dans la transmission des valeurs nécessaires au bien bien vivre ensemble.

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