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Député-maire de Coulommiers,
Coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Emmanuel HAMELIN
Conseiller régional,
Coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Frédéric LEFEBVRE
Président d’honneur du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Télévision mobile : opportunités, réalités et perspectives
6 juillet 2010
Janine LANGLOIS-GLANDIER, FORUM TV MOBILE
Je vais me contenter d’un exposé factuel des événements. Mais je voudrais d’abord remercier
les directeurs généraux et présidents présents ce soir, notamment de TDF et de VIRGIN. Sans eux, ce
dîner-débat n’aurait pas pu se tenir. Le dynamisme de leurs entreprises va nous permettre de stimuler
ce chantier. Je ne dirai pas à cet égard qu’il s’agit de le relancer, car le thème n’a pas cessé d’être en
débat. J’ajouterai que nous avons raison de prendre notre temps, car nous souhaitons un
développement harmonieux et économiquement intelligent.
Emmanuel HAMELIN rappelait qu’un premier dîner-débat sur la TMP s’était tenu en 2006.
Un an plus tôt, en 2005, je n’étais pas encore au FORUM TV MOBILE qui, d’ailleurs, n’existait pas
sous cette forme juridique.
A cette époque, le ministre des Finances, Monsieur SARKOZY, et le ministre de l’Industrie,
Monsieur DEVEDJIAN, avaient pris connaissance d’un rapport d’ingénieurs. Ce rapport détectait un
relais de croissance potentiel important pour les chaînes de télévision et les opérateurs.
Les opérateurs étaient alors quelque peu menacés par les systèmes de type SKYPE sur la voix,
ainsi que par le mobile sur le fixe. De leur côté, les éditeurs étaient menacés par les jeux vidéo et les
ordinateurs. Tous cherchaient des relais de croissance. Tous souhaitaient surtout récupérer une
clientèle jeune qu’ils perdaient au fil du temps. A ce propos, il ne faut pas se laisser abuser par de
bonnes courbes d’audience : elles peuvent cacher beaucoup de problèmes de structures d’audiences.
Quoi qu’il en soit, c’est à la suite de ce rapport que les ministres des Finances et de l’Industrie,
Messieurs SARKOZY et DEVEDJIAN, ont initié le chantier. Par la suite, la nécessité d’une structure
s’est imposée. C’est à ce titre que Monsieur ROUX et moi-même avons été appelés pour coordonner
toutes les réflexions, juridiques, techniques économiques. Il s’agissait de rassembler toute la chaîne de
valeur (fabricants de logiciels, fabricants de terminaux, opérateurs, chaînes de télévision publiques et
privées, constructeurs de réseaux), soit une cinquantaine d’entreprises, de les faire travailler ensemble
afin de développer la télévision mobile personnelle, dans un cadre de consensus, équitable pour tous.
En 2006, un lobbying a été mené auprès du Parlement. En effet, il fallait une loi pour pouvoir
faire de la télévision mobile en France en mode terrestre dans les fréquences UHF. Il fallait aussi
s’assurer qu’il existait bien un réseau potentiel avant d’élaborer quelque modèle économique que ce
soit. Le CSA et TDF avaient donc déjà beaucoup de travail. Enfin, il fallait détecter les meilleures
technologies en lice.
Tout s’est bien passé grâce à Emmanuel HAMELIN qui fut notre rapporteur à l’Assemblée,
ainsi qu’à Monsieur RETAILLEAU, notre rapporteur au Sénat. Nous avons pu obtenir la loi en mars
2007. Cette loi fut promulguée en urgence le 7 mars 2007, dans un contexte de fort encombrement du
Parlement. Emmanuel GABLA était d’ailleurs au ministère de l’Industrie à cette date et nous aidait
beaucoup.
Nous avons tout de même eu un regret au démarrage : l’organisme de régulation, le CSA, était
complètement mobilisé par la TNT. Cela nous a obligés à aller rencontrer le Président du CSA avec
une quinzaine de chefs d’entreprise pour lui demander d’activer la mise en place de la consultation
concernant la Télévision mobile personnelle.
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Télévision mobile : opportunités, réalités et perspectives
6 juillet 2010
Cet appel à candidatures lancé en novembre 2007 a donné lieu à 36 candidatures, treize
d’entre eux ont été sélectionnés. Trois ont été retenus par le ministre de la Culture. Le processus a
alors pu commencer (28 mai 2008).
Je dois dire que les événements nous ont parfois été défavorables. Nous avons failli nous
mettre d’accord à plusieurs reprises sur des modèles économiques mais, à chaque fois, nous n’y
sommes pas parvenus à chaque fois un élément nouveau, difficilement prévisible perturbait notre
consensus. Parmi les obstacles rencontrés, citons la loi sur le financement de l’audiovisuel public,
consécutive à la suppression de la publicité après vingt heures. Ce fut un moment délicat entre les
opérateurs et les éditeurs. La convergence que nous étions chargés de mettre en place en fut quelque
peu altérée. Autre obstacle rencontré dans ce processus : la crise économique et la diminution
subséquente des recettes publicitaires.
Au total, ce projet en mode terrestre vit sa vie. Grâce à Messieurs HUART et ROUX de
BEZIEUX, ce projet a repris une grande énergie. Ils nous le raconteront sans doute. Emmanuel
GABLA nous indiquera certainement, pour sa part, où en est la procédure au CSA.
Une autre procédure importante mérite quelques mots, à côté de la procédure en mode
terrestre dans la fréquence UHF gérée par le CSA : la procédure Européenne, satellitaire en Bande S.
Ce deuxième procédé est à la fois plus avancé et plus discret.
Les 27 Etats européens se sont mis d’accord, le 5 juillet 2008, pour autoriser la Commission à
à procéder à un appel à candidatures sur cette bande S en vue de services mobiles de télévision et de
radio, de services à la personne et de services aux véhicules.
La Commission a été extrêmement rapide, puisque l’accord des Etats du 5 juillet 2008 a
débouché sur le lancement de l’appel à candidatures dès le 7 août 2008. A l’époque, je pensais que la
Commission et Madame Viviane REDING ne parviendraient jamais à lancer cet appel au mois d’août.
Pourtant, cela a pu être possible. Les candidatures ont été récupérées dès le mois d’octobre 2008, et les
sélections ont été réalisées très rapidement.
Dans ce cadre, la France a eu de la chance, sans doute grâce à ses compétences. Parmi les
deux candidats sélectionnés sur quatre, l’un impliquait en effet très fortement la France : SOLARIS.
Rappelons que SOLARIS est une joint-venture entre ASTRA et EUTELSAT. Cette joint-venture est
basée à Dublin et gérée par l’anglais Steve MAINE.
Le satellite W2A de SOLARIS a été lancé quelques mois avant la sélection. Je rappelle qu’il
est fabriqué par THALES et qu’il est entièrement français. Malgré un petit problème au déploiement
qui a nécessité un repositionnement des spots, ce satellite fonctionne.
Voilà quelques mois, le Président de SOLARIS est d’ailleurs venu nous faire des propositions
commerciales. Ces propositions n’étaient pas très convaincantes. Jusqu’à récemment, il n’y avait pas
encore de négociations fermes entamées, alors que l’ARCEP a donné son autorisation de
commercialisation.
Quoi qu’il en soit, ce projet satellitaire en est à l’état de commercialisation. Il a déjà enregistré
quelques 17 autorisations de commercialisation parmi les 27 Etats. L’intérêt de ce dispositif est qu’il
couvre 100% du territoire, comme tout satellite. De surcroît, son modèle économique est peut-être plus
souple puisque ses spécifications lui permettent d’offrir des services à la personne et aux véhicules. Je
crois d’ailleurs qu’ASTRA et EUTLSAT ont entamé à cet égard des négociations avec des
représentants de grandes compagnies d’assurance et grands constructeurs automobiles européens. Cela
correspond au souhait de la Commission européenne. A noter que cette dernière a même demandé aux
représentants de SOLARIS de venir lui présenter à Bruxelles, en septembre 2010, une démonstration
des capacités du SATELLITE.
Il faut savoir que ce satellite fonctionne sur Paris et, me semble-t-il, sur Rennes et Nancy. Je
répète qu’il en est à sa phase de commercialisation. Le gros investissement a été réalisé, soit 250 à 300
millions pour la R&D et la réalisation du satellite en lui-même.
Dans ces conditions, on peut penser que ce processus est réellement engagé. Cela permettrait
au projet terrestre de faire la liaison et à la France d’occuper une position dominante sur l’ensemble du
secteur. En termes d’emplois techniques aussi bien que de création, ce serait très positif. Je ne vous
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Télévision mobile : opportunités, réalités et perspectives
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renvoie pas au discours du ministre de la Culture d’alors, Monsieur Renaud DONNEDIEU de
VABRES, devant les deux assemblées. Je dirai simplement que ce dossier est stratégique pour la
France en matière d’emploi. En effet, certains des emplois techniques aujourd’hui concernés par la
TMP se retrouveront, à terme, sur le paiement sans contact, sur le e-learning ou la télémédecine. Une
trentaine d’entreprises françaises ont d’ailleurs été aidées à ce titre (via le plan oséo notamment), avec
plus de 100 millions d’euros débloqués par l’Etat pour l’ensemble de la filière. A mon sens, c’est
aujourd’hui le moment ou jamais de récolter tout ce qui a été semé.
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Emmanuel HAMELIN, Conseiller régional, Coprésident du Club parlementaire sur l’avenir
de l’audiovisuel et des médias
Merci à Janine LANGLOIS-GLANDIER et à Emmanuel GABLA. Leurs propos nous
montrent que le processus est bien enclenché, même si quelques réglages sont encore nécessaires.
Cédons maintenant la parole aux acteurs, en commençant par Olivier HUART, de TDF.
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Télévision mobile : opportunités, réalités et perspectives
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souhaitons examiner des normes alternatives. Nous étudions ainsi le DVB-SH, mais aussi la norme
MEDIAFLO issue de QUALCOMM et la norme chinoise CMMB. Nous trancherons ce point dans les
prochains mois.
La norme retenue devra être simple à mettre en œuvre, pas chère et introductible dans un
système industriel assez large. Ces points sont cruciaux pour assurer le succès commercial de
l’opération et la diffusion des terminaux. S’agissant de nos investissements à nous, , ils sont assez
indépendants de la norme puisque la majorité concerne les systèmes antennaires, lesquels sont
aujourd’hui pour l’essentiel des fournisseurs européens.
Venons-en au modèle économique sur lequel nous nous appuyons. TDF a reçu le 8 juin 2010
l’adoubement des chaînes pour former le MUX avec cette fameuse société dénommée MOBMUX.
TDF est propriétaire à 100 % de cet opérateur de MUX. Cela dit, nous n’avons pas forcément vocation
à demeurer à terme à 100 %. MOBMUX pourrait s’ouvrir progressivement aux chaînes, voire à
d’autres partenaires s’ils le souhaitent. Les opérateurs de MUX en télévision terrestre étant totalement
détenus par des chaînes, il n’est pas anormal de penser que les chaînes monteront progressivement au
capital de l’opérateur MOBMUX. Nous ne nous interdisons pas non plus de discuter avec des acteurs
plus industriels.
Le mécanisme économique est le suivant. Premièrement, toute la commercialisation et la
distribution sont faites par VIRGIN. Pour sa part, VIRGIN rémunère l’opérateur de MUX sur la base d
quelques euros mensuels par client actif. Cela permet à l’opérateur de MUX de couvrir l’ensemble de
ses coûts, et notamment ses coûts d’infrastructure.
Je conclurai en énonçant la vision de TDF. Selon nous, le développement de la TMP va
conduire au développement rapide de services interactifs associant de la radiodiffusion sur des
terminaux mobiles et la capacité d’utiliser les voies de retour, soit sur les réseaux mobiles soit sur des
réseaux de type WiFi. Cela permettra d’allier des services qui seraient proches de la catch-up TV ou de
la push VOD, notamment avec l’avènement des tablettes tactiles. Nous espérons que le cadre
réglementaire s’assouplira rapidement pour permettre à l’opérateur MODMUX d’offrir tous ces
services.
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Télévision mobile : opportunités, réalités et perspectives
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Geoffroy ROUX de BEZIEUX, Président et fondateur d’OMER TELECOM
Bonjour à tous. Permettez-moi de commencer par vous présenter OMER TELECOM. J’ai créé
cette société il y a six ans. Elle compte aujourd’hui 1,7 million de clients. Ses deux principales
marques sont VIRGIN et TELE 2 (rachetée en décembre 2009). Nous exploitons aussi deux plus
petites marques : CASINO MOBILE et BREIZH MOBILE. OMER TELECOM est aujourd’hui le
quatrième opérateur mobile en France. Même si Monsieur NIEL a des ambitions dans ce domaine,
nous ne comptons pas lâcher cette place. L’entreprise réalise un chiffre d'affaires de 400 millions
d’euros annuels et est bénéficiaire. Elle emploie un millier de collaborateurs, dont 200 au siège et 800
dans des centres d’appel localisés en France.
OMER TELECOM s’appuie sur un modèle de MVNO. J’emploie ce terme mais je ne l’aime
pas. Le V de virtuel me déplaît. Je préfère dire que nous sommes un « opérateur mobile dégroupé ».
Nous avons en effet tous les éléments télécoms, sauf les BTS, c’est-à-dire les antennes. Nous avons
choisi de ne pas nous lancer dans le dossier de la quatrième licence, car nous jugeons très difficile de
déployer un réseau mobile aujourd'hui. Les récentes discussions semblent nous donner raison.
Que sommes-nous venus faire dans cette aventure de la TMP ? Pour être très honnête, je ne
croyais pas du tout à la TMP il y a encore un an et demi. En effet, les réseaux mobiles avaient alors
parfaitement la capacité de diffuser des images. Cependant, la situation a évolué depuis. La création de
l’iPhone par Steve JOBS aux Etats-Unis a bouleversé le paradigme.
Cela fait quinze ans que je travaille dans la téléphonie mobile et, tout au long de ces quinze
années, NOKIA a annoncé l’avènement prochain de l’Internet mobile. Cependant, cela ne décollait
pas. C’est alors que Steve JOBES a créé l’iPhone. Dès lors, le comportement de tous les utilisateurs a
changé. Pour information, un utilisateur d’iPhone ou de tout autre smartphone consomme dix à quinze
fois plus de données qu’un client traditionnel. De ce fait, le trafic de données sur les réseaux mobiles
augmente de 15 % par mois.
Ce simple fait bouleverse le paradigme. Ce qui semblait pouvoir passer par le canal mobile ne
le peut plus. J’ignore pourquoi les réseaux sont saturés et même s’ils le sont. Je n’entrerai pas dans ce
débat et me contenterai de dresser ce constat : aujourd’hui, il n’est plus possible de faire passer la
télévision en masse par les réseaux mobiles sans un changement massif de paradigme des
investissements.
Si la France était en demi-finale de la Coupe du Monde, quelque millions de clients mobiles
regarderaient la télévision sur leur téléphone. De ce fait, les réseaux des grandes villes de France
seraient saturés. En effet, toute la consommation de bande passante se ferait à la même heure et au
même endroit.
Voilà pourquoi notre conviction a totalement changé. Nous pensons aujourd’hui que le
broadcast, solution alternative au point à point, est aujourd’hui la solution d’avenir non seulement
pour la télévision, mais encore pour la diffusion de contenus à forte consommation de données.
Un autre chiffre va vous parler : au-delà de 200 ou 300 mégaoctets par mois, il est envisagé de
brider l’Internet mobile. Savez-vous ce que représentent 200 mégaoctets en vidéo ? Ce sont quatre
minutes de télévision par jour. Autrement dit, on ne pourra pas regarder la télévision de manière
significative sur les réseaux mobiles, sauf à ce que les investissements se transforment massivement.
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Ajoutons à cela un phénomène bien connu des élus : il est aujourd’hui extrêmement difficile
d’installer des antennes dans les centres-villes. Or, c’est bien en centre-ville que l’on regarde le plus la
télévision mobile.
Quelle est notre vision du sujet ? Après le point de vue de l’ingénieur qui construit le réseau je
vais vous présenter celui du commerçant qui vend les téléphones.
Notre première conviction est que la TMP doit être gratuite, c’est-à-dire intégrée dans les
forfaits. Mon expérience de quinze ans dans ce métier me démontre que les prix ne vont que dans une
seule direction : la baisse. Je suis convaincu que nous ne pourrons jamais faire payer au client
quelques euros de plus pour un service auquel il accède gratuitement depuis son domicile. OMER
TELECOM croit donc que la TMP doit être mass-market, gratuite et intégrée dans tous ses forfaits.
Tel est notre projet.
Nous pensons également que la TMP doit être facile d’accès dans tous les terminaux. En effet,
ce sont des terminaux et non des forfaits que les clients achètent aujourd’hui. De ce fait, la technologie
et la norme choisies doivent être compatibles avec au moins 80 % des terminaux existants.
Les échecs autrichien et italien de la TMP s’expliquent par la non prise en compte de ces
éléments. Dans ces pays, on a proposé la TMP pour quatre euros par mois et sur un choix limité de
deux terminaux seulement. En un mot, c’est à nous d’adapter notre offre au client plutôt qu’au client
de s’adapter à notre offre.
J’en viens à notre troisième conviction. Elle a donné lieu à un débat musclé avec TDF. Cette
conviction est qu’il faut une couverture importante. 2.500 communes est un minimum vital.
N’oublions pas que la TMP s’adresse aux individus qui voyagent, et que c’est lorsqu’ils voyagent
qu’ils souhaitent accéder à la télévision en mobilité.
Pour finir, je rappellerai que le problème de la bande passante ne concerne pas seulement la
télévision. Elle concerne aussi le téléchargement de vidéos ou de magazines. Sachez qu’un magazine
représente 600 mégaoctets de téléchargement, soit deux à trois le plafond actuel. Le problème va se
poser sur de nombreux autres services. Aujourd’hui, YOUTUBE représente 15 % du trafic de données
des utilisateurs de VIRGIN (sans jamais nous rémunérer d’ailleurs). Autrement dit, le problème est
plus large que la simple télévision: les réseaux n’ont pas été conçus pour faire face à l’explosion
actuelle de la consommation d’images en mobilité.
Olivier HUART a lancé un appel à d’autres distributeurs. Nous sommes à peine mariés qu’il
me fait une infidélité ! Pour notre part, nous restons plus que jamais motivés pour distribuer la TMP
dès que le réseau de TDF sera déployé.
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Astrid BONTE, EUTELSAT
Je rappelle qu’EUTELSAT et son principal concurrent européen, SES, ont créé une joint-
venture à parts égales entre les deux partenaires. Ainsi, au-delà de notre
concurrence dans tous les domaines satellitaires, nous sommes partenaires dans
la télévision mobile. Cela témoigne de notre conviction.
Un board de la joint-venture doit se tenir demain. A ce titre, mon
intervention n’apportera pas de réponses définitives. Deux questions seront
notamment posées demain. La première est celle de l’éventuel satellite qui
pourrait être commandé ultérieurement pour prendre la suite de W2A. Je ne peux
malheureusement pas vous en dire plus à ce sujet, car je suis tenue à la réserve.
La deuxième question est celle des clients potentiels. Janine
LANGLOIS-GLANDIER a évoqué des fournisseurs de services d’assurance et autres. A ce jour, ces
sujets ne sont pas concrétisés. Je ne peux donc pas non plus vous en dire plus.
Je reviendrai plutôt sur la question de la norme. Comme indiqué précédemment, le satellite a
nécessairement un rôle à jouer dans la télévision mobile. En effet, pour couvrir 50 % du territoire
outdoor et 30 % indoor, la seule solution est d’utiliser le satellite. Quant à la norme qui sera choisie,
nous sommes confiants sur l’utilisation du DVB-SH, en tout cas pour la couverture des zones rurales.
Notre seul souci sera de veiller à ce que les terminaux soient utilisés en bi-standard, si tant est que la
norme choisie pour le réseau terrestre diffère de celle choisie pour le réseau satellite.
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Parallèlement à l’invention du DVB-SH, il faut parler du DVB-CBMS. CMBS signifie
convergence entre réseau broadcast et réseau mobile. L’idée du CBMS était encore une fois de marier
l’eau et le feu, c’est-à-dire les opérateurs mobiles et les opérateurs de réseaux de radiodiffusion,
lesquels n’ont pas toujours une propension naturelle à s’entendre.
L’idée du CBMS est de prendre les 20 % de contenus de catch-up TV ou de vidéo à la
demande dont le marketing sait qu’ils seront demandés par 80 % de la population, pour les envoyer
dans la mémoire des terminaux au lieu de les envoyer en point à point. En effet, on voyait déjà à
l’époque que la mémoire des terminaux permettrait de réaliser un stockage massif.
Ce système permet de bénéficier de la vidéo à la demande ou de la catch-up TV dans
n’importe quelles conditions, puisque le contenu demandé est déjà dans le terminal et a été
radiodiffusé sans que l’utilisateur ne s’en aperçoive, alors qu’il était en visibilité du satellite ou de
l’antenne de toit.
Quatre ans après, il me semble que nous arrivons, en France, à une conjoncture
particulièrement intéressante. Ces paris techniques visaient à ce que l’on avait alors appelé la
« télévision mobile sans limite ». De fait, il s’agissait d’abolir toute limite en nombre de chaînes,
puisque la transmission des chaînes rares en 3G ou en LTE n’impose aucune limite au nombre de
chaînes : on peut envoyer en point à point les 20 % de chaînes peu demandées à ceux qui le souhaitent.
Quant aux chaînes très demandées (80 % de la demande et peut-être seulement 20 % des contenus),
elles peuvent être envoyées en mode radiodiffusé en conjuguant de manière optimale les réseaux
terrestres et les réseaux satellites.
Voilà donc quels étaient les objectifs du standard DVB-SH. J’ignore si un autre standard au
monde sait faire cela. C’est en tout cas ce que permet le DVB.
Marie GRAU-CHEVALLEREAU, M6
Les contenus des éditeurs sont spécialisés et ont déjà montré leur capacité d’adaptation. Des
questions relatives à la spécificité des programmes en question figuraient d’ailleurs dans les projets à
remettre au CSA. Le choix s’est fait en fonction de la programmation et du public touché. Comme
NRJ, le groupe M6 prévoit une capacité d’investissement dans les contenus le moment venu.
De la salle
Ma question s’adresse à Geoffroy ROUX de BEZIEUX. Les contenus sont-ils essentiels parmi
les facteurs clés de succès de la TMP ? Au contraire, la télévision classique et les programmes en flux
sont-ils suffisants pour assurer le succès de la TMP ?
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Janine LANGLOIS-GLANDIER, FORUM TV MOBILE
Qui a introduit l’iPhone en France ?
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Sylvie FORBIN, Vivendi
Pour avoir suivi depuis l’origine la loi télévision
du futur et tous les espoirs qu’elle portait, je dirais que nous
avons avec la TMP, l’exemple même d’un développement
à contretemps. En effet, nous étions très mobilisés sur cette
loi. La loi est arrivée assez vite. Ensuite, nous avons eu des
réunions historiques avec l’ensemble des acteurs, des
opérateurs de télévision aux radiodiffuseurs et aux
opérateurs de téléphonie sous l’égide du CSA. Dans ce cadre, nous nous étions donné des rendez-vous.
Nous nous étions dit qu’il fallait tout faire pour que les premiers essais réussis se fassent avant les Jeux
olympiques de Pékin. Puis les Jeux olympiques sont arrivés, et nous n’étions pas prêts car le calendrier
de mise en œuvre sous l’impulsion du CSA a été plus lent que prévu. Par la suite, tout s’est délité.
Pourtant, les Jeux auraient été un moment idéal de lancement.
Nous parlons aujourd’hui beaucoup du consommateur, mais il faut se demander s’il se
précipitera vers les usages de TV linéairet sur le mobile. Le consommateur a déjà de la télévision sur
les téléphones mobiles. En réalité, nous avons donc beaucoup d’incertitudes. Je crois que cela explique
que les opérateurs ne se soient pas précipités. Nous remercions bien sûr TDF et VIRGIN de se lancer à
l’eau, mais il est vrai que quelques incertitudes pèsent sur le modèle.
Entre-temps, la technologie a évolué. Personne n’a parlé aujourd’hui de la 4G ou du LTE. Ce
sont pourtant des données importantes. Ce que l’on pourra faire sans passer par le broadcast, on le
fera. L’évolution technologique est extrêmement rapide, et il y a peut-être des offres à développer qui
seront complémentaires les unes des autres.
Quoi qu’il en soit, les conditions et l’enthousiasme de départ ont beaucoup changé. Il me
paraît très difficile de prévoir si le consommateur voudra regarder des programmes linéaires ou
d’autres formatst. L’iPhone est certes un succès, mais c’est surtout de la data que les utilisateurs
consomment sur ces terminaux. C’est un sujet complètement différent qui renvoie à la problématique
du contenu, sur laquelle les portes sont largement ouvertes et les horizons très grands.
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Présents au dîner
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Club parlementaire
sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
LE CLUB
Après avoir organisé, le 15 avril 2004, un important colloque sur le lancement de la Télévision
numérique terrestre, qui a permis de confronter les positions contribuant à faciliter le processus,
Emmanuel HAMELIN, alors député de Lyon et président du Groupe d’études sur la TNT à
l’Assemblée nationale, a souhaité en prolongement et dans le même esprit créer un lieu d’échanges qui
permette de faire un état des lieux permanent avec l’ensemble des acteurs concernés, en constituant un
Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias.
En cette période de pleine mutation dans les médias et en particulier la télévision et l’audiovisuel à
l’heure du numérique, le Club a depuis réuni régulièrement les acteurs majeurs du secteur autour des
sujets d’actualité, pour des échanges libres et riches en informations pour les parlementaires,
l’Administration et les professionnels.
En 2007 Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, est venu rejoindre le Club comme
coprésident et en septembre 2009 ayant quitté l’Assemblée il devient président d’honneur du Club,
avec l’arrivée de Franck RIESTER, député-maire de Coulommiers, spécialiste de ces questions à
l’Assemblée, renforçant ainsi la dynamique de cette plate-forme reconnue pour favoriser les échanges
mais aussi participer à l’aide à la décision.
Le cabinet staut&associés, cofondateur du Club avec Emmanuel Hamelin, a depuis l’origine reçu
délégation pour assurer l’organisation et la gestion du CPAA.
18 octobre 2004 : Dîner-débat du Club avec Dominique BAUDIS, président du Conseil supérieur
de l’audiovisuel, sur le thème « Télévision numérique terrestre, haute définition, et télévision sur
mobile. État des lieux et perspectives »
1er février 2005 : Débat du Club avec Michel BARNIER, ministre des Affaires étrangères,
Dominique BAUDIS, président du CSA, Patrick LE LAY, président de TFI, Marc TESSIER,
président de France Télévisions et Alain SEBAN, directeur des Médias, sur le thème « L’évolution de
notre audiovisuel extérieur : la chaîne d’information internationale et les chaînes
extracommunautaires »
22 mars 2005 : Dîner-débat du Club avec Marie-Laure DENIS et Philippe LEVRIER, membres du
Conseil supérieur de l’audiovisuel, ainsi que Patrick RAUDE, directeur de la DDM et les principaux
acteurs de la radio, sur le thème « Comment optimiser l’offre radio »
3 mai 2005 : Dîner-débat du Club avec Patrick DEVEDJIAN, ministre délégué à l’Industrie, sur le
thème « Télévision et mobilité »
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20 octobre 2005 : Colloque sous l’égide du Groupe d’études TNT présidé par Emmanuel
HAMELIN - « TV mobile : quelle offre, quels usages, quel marché ? »
6 décembre 2005 : « Couverture TNT à 100 % : quand et comment ? » avec Christian ESTROSI
28 mars 2006 : « Redevance publicité abonnement : quels nouveaux équilibres pour le financement
de la télévision numérique ? » avec Jean-François COPÉ, ministre délégué au Budget et à la Réforme
de l’État, porte-parole du Gouvernement
20 juin 2006 : « Les attentes pour une chaîne française d’information internationale » en présence
d’Alain de POUZILHAC, président du directoire de la CFII et Ulysse GOSSET et Jean-Yves
BONSERGENT, directeurs généraux
16 avril 2008 : « 3 ans de TNT, bilan et prospectives » en présence d’Eric BESSON, secrétaire
d’Etat chargé de la Prospective, de l’Evaluation des politiques publiques et du Développement de
l’économie numérique, auprès du Premier ministre et Michel BOYON, président du CSA
9 juillet 2008 : Dîner-débat du Club avec Jean-François COPÉ, Président de la Commission pour la
nouvelle télévision publique
4 mars 2009 : « Diffuser et protéger la création sur Internet », Christine ALBANEL, Ministre de la
Culture et de la Communication
7 avril 2009 : «Passage au tout numérique, perspectives et nouveaux usages (TMP, TNT, Radio
Numérique) », Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, Secrétaire d'État à la prospective et au
développement de l'économie numérique, auprès du Premier Ministre
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Les membres CPAA 2009-2010
Parlementaires :
Députés
* déjà membres dans la précédente législature
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Philippe COCHET* Martine MARTINEL
Député du Rhône Député de Haute-Garonne
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Louis GUEDON* André WOJCIECHOWSKI
Député de la Vendée Député de la Moselle
Sénateurs
Entreprises :
AB groupe LCP AN
Alcatel-Lucent Mediametrie
APC SFR
APFP Simavelec
Astra Skyrock
Canal+ TDF
Eutelsat Technicolor
Forum TV Mobile TV Numeric
France Telecom Vivendi
France Télévisions WarnerBros France
Lagardère Active Yacast
Contact :
STAUT & ASSOCIES
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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Télévision mobile : opportunités, réalités et perspectives
6 juillet 2010