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Max Stirner Max Stirner

Der Einzige und sein Eigentum L’Unique et sa propriété

Ich hab' mein' Sach' auf Nichts gestellt Je n’ai basé ma cause sur rien

Was soll nicht alles meine Sache sein! Vor allem die Quelle cause n'ai-je pas à défendre? Avant tout, ma
gute Sache, dann die Sache Gottes, die Sache der cause est la bonne cause, c'est la cause de Dieu, de
Menschheit, der Wahrheit, der Freiheit, der la Vérité, de la Liberté, de l’Humanité, de la Justice;
Humanität, der Gerechtigkeit; ferner die Sache meines puis, celle de mon Prince, de mon Peuple, de ma
Volkes, meines Fürsten, meines Vaterlandes; endlich Patrie; ce sera celle de 1'Esprit, et mille autres
gar die Sache des Geistes und tausend andere Sachen. encore. Mais que la cause que je défends soit ma
Nur meine Sache soll niemals meine Sache sein. »Pfui cause, ma cause à Moi. jamais! "Fi! l'égoïste qui ne
über den Egoisten, der nur an sich denkt!« pense qu'à lui!"

Sehen wir denn zu, wie diejenigen es mit ihrer Sache Mais ceux-là dont nous devons prendre à cœur les
machen, für deren Sache wir arbeiten, uns hingeben intérêts, ceux-là pour qui nous devons nous dévouer
und begeistern sollen. et nous enthousiasmer, comment donc entendent-
ils leur cause? Voyons un peu.

Ihr wißt von Gott viel Gründliches zu verkünden und Vous qui savez de Dieu tant et de si profondes
habt jahrtausendelang »die Tiefen der Gottheit choses, vous qui pendant des siècles avez "exploré
erforscht« und ihr ins Herz geschaut, so daß ihr uns les profondeurs de la Divinité" et avez plongé vos
wohl sagen könnt, wie Gott die »Sache Gottes«, der regards jusqu'au fond de son cœur, vous pourrez
wir zu dienen berufen sind, selber betreibt. Und ihr bien nous dire comment Dieu entend la "divine
verhehlt es auch nicht, das Treiben des Herrn. Was ist cause" que nous sommes appelés à servir. Ne nous
nun seine Sache? Hat er, wie es uns zugemutet wird, celez point les desseins du Seigneur. Que veut-il?
eine fremde Sache? Hat er die Sache der Wahrheit, Que poursuit-il? A-t-il, comme ce nous est prescrit à
der Liebe zur seinigen gemacht? Euch empört dies nous, embrassé une cause étrangère et s'est-il fait le
Mißverständnis und ihr belehrt uns, daß Gottes Sache champion de la Vérité et de l'Amour? Cette
allerdings die Sache der Wahrheit und Liebe sei, daß absurdité vous révolte; vous nous enseignez que
aber diese Sache keine ihm fremde genannt werden Dieu étant lui-même tout Amour et toute Vérité, la
könne, weil Gott ja selbst die Wahrheit und Liebe sei; cause de la Vérité et celle de l'Amour se confondent
euch empört die Annahme, daß Gott uns armen avec la sienne et ne lui sont pas étrangères. Il vous
Würmern gleichen könnte, indem er eine fremde répugne d'admettre que Dieu puisse être comme
Sache als eigene beförderte. »Gott sollte der Sache nous, pauvres vers, et faire sienne la cause d'un
der Wahrheit sich annehmen, wenn er nicht selbst die autre. "Mais Dieu embrasserait-il la cause de la
Wahrheit wäre«? Er sorgt nur für seine Sache, aber Vérité, s'il n'était pas lui-même la Vérité?" Dieu ne
weil er alles in allem ist, darum ist auch alles seine s'occupe que de sa cause, seulement il est tout dans
Sache; wir aber, wir sind nicht alles in allem, und tout, de sorte que tout est sa cause. Mais nous ne
unsere Sache ist gar klein und verächtlich; darum sommes pas tout dans tout et notre cause est bien
müssen wir einer »höheren Sache dienen«. – Nun, es mince, bien méprisable; aussi devons-nous "servir
ist klar, Gott bekümmert sich nur ums Seine, une cause supérieure". Voilà qui est clair : Dieu ne
beschäftigt sich nur mit sich, denkt nur an sich und hat s'inquiète que du sien. Dieu ne s'occupe que de lui-
sich im Auge; wehe allem, was ihm nicht wohlgefällig même, ne pense qu'à lui-même et n'a que lui-même
ist. Er dient keinem Höheren und befriedigt nur sich. en vue; malheur à ce qui contrarie ses desseins. Il ne
Seine Sache ist eine – rein egoistische Sache.[22] sert rien de supérieur et ne cherche qu'à se
satisfaire. La cause qu'il défend est purement
égoïste!

Wie steht es mit Menschheit, deren Sache wir zur Et l'Humanité, dont nous devons aussi défendre les
unsrigen machen sollen? Ist ihre Sache etwa die eines intérêts comme les nôtres, quelle cause défend-elle?
andern und dient die Menschheit einer höheren Celle d'un autre? Une supérieure? Non, L'Humanité
Sache? Nein, die Menschheit sieht nur auf sich, die ne voit qu'elle-même, l'Humanité n'a d'autre but,
Menschheit will nur die Menschheit fördern, die que l'Humanité; sa cause, c'est elle-même. Pourvu
Menschheit ist sich selber ihre Sache. Damit sie sich qu'elle se développe, peu lui importe que les
entwickle, läßt sie Völker und Individuen in ihrem individus et les peuples succombent à son service;
Dienst sich abquälen, und wenn diese geleistet haben, elle tire d'eux ce qu'elle en peut tirer, et lorsqu'ils
was die Menschheit braucht, dann werden sie von ihr ont accompli la tâche qu'elle réclamait d'eux, elle les
aus Dankbarkeit auf den Mist der Geschichte jette en guise de remerciement dans la hotte de
geworfen. Ist die Sache der Menschheit nicht eine – l'histoire. La cause que défend l'Humanité n'est-elle
rein egoistische Sache? pas purement égoïste ?

Ich brauche gar nicht an jedem, der seine Sache uns Inutile de poursuivre, et de montrer à propos de
zuschieben möchte, zu zeigen, daß es ihm nur um chacune de ces choses qui nous appellent à leur
sich, nicht um uns, nur um sein Wohl, nicht um das défense qu'il ne s'agit pour elles que d'elles et non
unsere zu tun ist. Seht euch die übrigen nur an. de nous, de leur bien et non du nôtre. Passez vous-
Begehrt die Wahrheit, die Freiheit, die Humanität, die mêmes les autres en revue, et dites si la Vérité, la
Gerechtigkeit etwas anderes, als daß ihr euch Liberté, la Justice, etc., s'inquiètent de vous
enthusiasmiert und ihnen dient? autrement que pour réclamer votre enthousiasme et
vos services. Soyez des serviteurs zélés, rendez-leur
hommage, c'est tout ce qu'elles demandent.

Sie stehen sich alle ausnehmend gut dabei, wenn Voyez ce Peuple que sauvent des patriotes dévoués;
ihnen pflichteifrigst gehuldigt wird. Betrachtet einmal les patriotes tombent sur le champ de bataille ou
das Volk, das von ergebenen Patrioten geschützt wird. crèvent de faim et de misère; qu'en dit le Peuple? Le
Die Patrioten fallen im blutigen Kampfe oder im Peuple? Fumé de leurs cadavres, il devient un
Kampfe mit Hunger und Not; was fragt das Volk "peuple florissant"! Les individus sont morts "pour la
danach? Das Volk wird durch den Dünger ihrer grande cause du Peuple", qui leur envoie quelques
Leichen ein »blühendes Volk«! Die Individuen sind tardives phrases de reconnaissance et garde pour lui
»für die große Sache des Volks« gestorben, und das tout le profit. Cela me paraît d'un égoïsme assez
Volk schickt ihnen einige Worte des Dankes nach und lucratif.
– hat den Profit davon. Das nenn' ich mir einen
einträglichen Egoismus.

Aber seht doch jenen Sultan an, der für »die Seinen« Mais contemplez maintenant ce Sultan qui soigne si
so liebreich sorgt. Ist er nicht die pure tendrement "les siens". N'est-il pas l'image du plus
Uneigennützigkeit selber und opfert er sich nicht pur dévouement, et sa vie n'est-elle pas un
stündlich für die Seinen? Ja wohl, für »die Seinen« perpétuel sacrifice pour les siens? Eh! oui, pour "les
Vesuch' es einmal und zeige dich nicht als der Seine, siens"! En veux-tu faire l'essai? Montre que tu n'es
sondern als der Deine: Du wirst dafür, daß du seinem pas "le sien", mais "le tien"; refuse-toi à son égoïsme
Egoismus dich entzogst, in den Kerker wandern. Der : tu iras aux galères. Le Sultan n'a basé sa cause sur
Sultan hat seine Sache auf nichts, als auf sich gestellt: rien d'autre que sur lui-même; il est tout dans tout, il
er ist sich alles in allem, ist sich der Einzige und duldet est l'Unique et ne permet à personne de ne pas être
keinen, der es wagte, nicht einer der »Seinen« zu sein. un des "siens".

Und an diesen glänzenden Beispielen wollt ihr nicht Ces illustres exemples ne vous suggèrent-ils rien? Ne
lernen, daß der Egoist am besten fährt? Ich vous invitent-ils pas à penser que l'Égoïste pourrait
meinesteils nehme mir eine Lehre daran und will, statt bien avoir raison? Pour ma part, j'y vois une leçon;
jenen großen Egoisten ferner uneigennützig zu au lieu de continuer à servir avec désintéressement
dienen, lieber selber der Egoist sein. ces grands égoïstes, je serai plutôt moi-même
l'Égoïste.

Gott und die Menschheit haben ihre Sache auf nichts Dieu et l'Humanité n'ont basé leur cause sur rien, sur
gestellt, auf nichts als auf sich. Stelle ich denn meine rien qu'eux-mêmes. Je baserai donc ma cause sur
Sache gleichfalls auf mich, der ich so gut wie Gott das Moi : aussi bien que Dieu, je suis la négation de tout
Nichts von allem andern, der ich mein alles, der ich le reste, je suis pour moi tout, je suis l'Unique.
der Einzige bin.[23]

Hat Gott, hat die Menschheit, wie ihr versichert, Si Dieu et l'Humanité sont, comme vous l'assurez,
Gehalt genug in sich, um sich alles in allem zu sein: so riches de ce qu'ils renferment au point d'être pour
spüre ich, daß es mir noch weit weniger daran fehlen eux-mêmes tout dans tout, je m'aperçois qu'il me
wird, und daß ich über meine »Leerheit« keine Klage manque à moi beaucoup moins encore et que je n'ai
zu fuhren haben werde. Ich bin nicht Nichts im Sinne pas à me plaindre de ma "vanité". Je ne suis pas rien
der Leerheit, sondern das schöpferische Nichts, das dans le sens de "rien que vanité", mais je suis le Rien
Nichts, aus welchem ich selbst als Schöpfer alles créateur, le Rien dont je tire tout.
schaffe.

Fort denn mit jener Sache, die nicht ganz und gar Foin donc de toute cause qui n'est pas entièrement,
meine Sache ist! Ihr meint, meine Sache müsse exclusivement la Mienne! Ma cause, dites-vous,
wenigstens die »gute Sache« sein? Was gut, was devrait au moins être la «bonne cause»? Qu'est-ce
böse! Ich bin ja selber meine Sache, und ich bin weder qui est bon, qu'est-ce qui est mauvais? Je suis moi-
gut noch böse. Beides hat für mich keinen Sinn. même ma cause, et je ne suis ni bon ni mauvais, ce
ne sont là pour moi que des mots.

Das Göttliche ist Gottes Sache, das Menschliche Sache Le divin regarde Dieu, l'humain regarde l'Homme.
»des Menschen«. Meine Sache ist weder das Göttliche Ma cause n'est ni divine ni humaine, ce n'est ni le
noch das Menschliche, ist nicht das Wahre, Gute, vrai, ni le bon, ni le juste, ni le libre, c'est le Mien;
Rechte, Freie usw., sondern allein das Meinige, und elle n'est pas générale, mais unique, comme je suis
sie ist keine allgemeine, sondern ist – einzig, wie ich unique.
einzig bin.
Mir geht nichts über mich![24] Rien n'est, pour Moi, au-dessus de Moi!

Erste Abteilung Première partie

Der Mensch L’homme

Der Mensch ist dem Menschen das höchste Wesen, "L'Homme est pour l'homme l'Être suprême", dit
sagt Freuerbach. Feuerbach.
Der Mensch ist nun erst gefunden, sagt Bruno Bauer. "L'Homme vient seulement d'être découvert", dit
Bruno Bauer.
Sehen wir uns denn dieses höchste Wesen und diesen Examinons de plus près cet Être suprême et cette
neuen Fund genauer an. nouvelle découverte.

I. Ein Menschenleben I.Une vie d’homme

Von dem Augenblicke an, wo er das Licht der Welt Dès l'instant où il ouvre les yeux à la lumière,
erblickt, sucht ein Mensch aus ihrem Wirrwarr, in l'homme cherche à se dégager et à se conquérir au
welchem auch er mit allem andern bunt milieu du chaos où il roule confondu avec le reste du
durcheinander herumgewürfelt wird, sich monde.
herauszufinden und sich zu gewinnen.

Doch wehrt sich wiederum alles, was mit dem Kinde Mais tout ce que touche l'enfant se rebelle contre
in Berührung kommt, gegen dessen Eingriffe und ses tentatives et affirme son indépendance. Chacun
behauptet sein eigenes Bestehen. faisant de soi le centre et se heurtant de toutes parts
Mithin ist, weil Jegliches auf sich hält, und zugleich mit à la même prétention chez tous les autres, le conflit,
anderem in stete Kollision gerät, der Kampf der la lutte pour l'autonomie et la suprématie est
Selbstbehauptung unvermeidlich. inévitable.

Siegen oder Unterliegen, – zwischen beiden Vaincre ou être vaincu pas d'autre alternative. Le
Wechselfällen schwankt das Kampfgeschick. Der vainqueur sera le maître, le vaincu sera l’esclave:
Sieger wird der Herr, der Unterliegende der Untertan: l'un jouira de la souveraineté et des "droits du
jener übt die Hoheit und »Hoheitsrechte«, dieser seigneur", l'autre remplira, plein de respect et de
erfüllt in Ehrfurcht und Respekt die crainte, ses "devoirs de sujet".
»Untertanenpflichten«.

Aber Feinde bleiben beide und liegen immer auf der Mais les adversaires ne désarment pas; chacun d'eux
Lauer; sie lauern einer auf die Schwäche des andern, reste aux aguets, épiant les faiblesses de l'autre, les
Kinder auf die der Eltern, und Eltern auf die der Kinder enfants celles des parents, les parents celles des
(z.B. ihre Furcht), der Stock überwindet entweder den enfants (la peur, par exemple); celui qui ne donne
Menschen oder der Mensch überwindet den Stock. pas les coups les reçoit.

Im Kindheitsalter nimmt die Befreiung den Verlauf, Voici la voie qui, dès l'enfance, nous conduit à
daß wir auf den Grund der Dinge oder »hinter die l'affranchissement : nous cherchons à pénétrer au
Dinge« zu[25] kommen suchen: daher lauschen wir fond des choses ou "derrière les choses"; pour cela
allen ihre Schwächen ab, wofür bekanntlich Kinder nous épions leur point faible (en quoi les enfants
eines sichern Instinkt haben, daher zerbrechen wir sont, comme on le sait, guidés par un instinct qui ne
gerne, durchstöbern gern verborgene Winkel, spähen les trompe pas), nous nous plaisons à briser ce qui
nach dem Verhüllten und Entzogenen, und versuchen nous tombe sous la main, nous prenons plaisir à
uns an allem. Sind wir erst dahinter gekommen, so fouiller les coins interdits, à explorer tout ce qui est
wissen wir uns sicher; sind wir z.B. dahinter voilé et soustrait à nos regards: nous essayons sur
gekommen, daß die Rute zu schwach ist gegen unsern tout nos forces. Et, le secret enfin découvert, nous
Trotz, so fürchten wir sie nicht mehr, »sind ihr nous sentons sûrs de nous; si, par exemple, nous
entwachsen«. sommes arrivés à nous convaincre que le fouet ne
peut rien contre notre obstination, nous ne le
craignons plus, "nous avons passé l'âge de la férule".

Hinter der Rute steht, mächtiger als sie, unser – Trotz, Derrière les verges se dressent, plus puissantes
unser trotziger Mut. Wir kommen gemach hinter alles, qu'elles, notre audace, notre obstinée volonté. Nous
was uns unheimlich und nicht geheuer war, hinter die nous glissons doucement derrière tout ce qui nous
unheimlich gefürchtete Macht der Rute, der strengen semblait inquiétant, derrière la force redoutée du
Miene des Vaters usw., und hinter allem finden wir fouet, derrière la mine fâchée de notre père, et
unsere – Ataraxie, d.h. Unerschütterlichkeit, derrière tout nous découvrons notre ataraxie, c'est-
Unerschrockenheit, unsere Gegengewalt, Übermacht, à-dire que plus rien ne nous trouble, plus rien ne
Unbezwingbarkeit. nous effraie nous prenons conscience de notre
pouvoir de résister et de vaincre, nous découvrons
que rien ne peut nous contraindre.

Was uns erst Furcht und Respekt einflößte, davor Ce qui nous inspirait crainte et respect, loin de nous
ziehen wir uns nicht mehr scheu zu rück, sondern intimider, nous encourage: derrière le rude
fassen Mut. Hinter allem finden wir unsern Mut, commandement des supérieurs et des parents, plus
unsere Überlegenheit; hinter dem barschen Befehl obstinée se redresse notre volonté, plus artificieuse
der Vorgesetzten und Eltern steht doch unser mutiges notre ruse. Plus nous apprenons à nous connaître,
Belieben oder unsere überlistende Klugheit. Und je plus nous nous rions de ce que nous avions cru
mehr wir uns fühlen, desto kleiner erscheint, was insurmontable.
zuvor unüberwindlich dünkte.

Und, was ist unsere List, Klugheit, Mut, Trotz? Was Mais que sont notre adresse, notre ruse notre
sonst als – Geist! courage, notre audace, sinon l’"Esprit ?

Eine geraume Zeit hindurch bleiben wir mit einem Pendant longtemps nous échappons à une lutte qui
Kampfe, der später uns so sehr in Atem setzt, plus tard nous mettra hors d'haleine, la lutte contre
verschont, mit dem Kampfe gegen die Vernunft. Die la Raison. La plus belle enfance se passe sans que
schönste Kindheit geht vorüber, ohne daß wir nötig nous ayons à nous débattre contre la raison. Nous
hätten, uns mit der Vernunft herumzuschlagen. Wir ne nous soucions point d'elle, nous n'avons avec elle
kümmern uns gar nicht um sie, lassen uns mit ihr nicht nul commerce et elle n'a sur nous aucune prise. On
ein, nehmen keine Vernunft an. Durch Überzeugung n'obtient rien de nous en essayant de nous
bringt man uns zu nichts, und gegen die guten convaincre; sourds aux bonnes raisons et aux
Gründe, Grundsätze usw. sind wir taub; Liebkosungen, meilleurs arguments, nous réagissons au contraire
Züchtigungen und ähnlichem widerstehen wir vivement sous les caresses, les châtiments et tout ce
dagegen schwer. qui y ressemble.

Dieser saure Lebenskampf mit der Vernunft tritt erst Ce n'est que plus tard que commence le rude
später auf, und beginnt eine neue Phase: in der combat contre la raison, et avec lui s'ouvre une
Kindheit tummeln wir uns, ohne viel zu grübeln. nouvelle phase de notre vie. Enfants, nous nous
étions trémoussés sans beaucoup rêver.
Geist heißt die erste Selbstfindung, die erste L’Esprit est le premier aspect sous lequel se révèle à
Entgötterung des Göttlichen, d.h. des Unheimlichen, nous notre être intime, le premier nom sous lequel
des Spuks, der »oberen Mächte«. Unserem frischen nous divinisons le divin, c’est-à-dire l’objet de nos
Jugendgefühl, diesem Selbstgefühl, imponiert nun inquiétudes, le fantôme, la "puissance supérieure".
nichts mehr: die Welt ist in Verruf erklärt, denn wir Rien ne s’impose plus désormais à notre respect;
sind über ihr, sind Geist. nous sommes pleins du juvénile sentiment de notre
Jetzt erst sehen wir, daß wir die Welt bisher gar nicht force, et le monde perd à nos yeux tout crédit, car
mit Geist angeschaut haben, sondern nur angestiert. nous nous sentons supérieurs à lui, nous nous
[26] sentons Esprit. Nous commençons à nous apercevoir
que nous avions jusqu'ici regardé le monde sans le
voir, que nous ne l'avions jamais encore contemplé
avec les yeux l’Esprit.

An Naturgewalten üben wir unsere ersten Kräfte. C’est sur les puissances de la nature que nous
Eltern imponieren uns als Naturgewalt; später heißt essayons nos premières forces. Nos parents nous en
es: Vater und Mutter sei zu verlassen, alle imposent comme des puissances naturelles; plus
Naturgewalt für gesprengt zu erachten. Sie sind tard, on dit : "Il faudrait abandonner père et mère
überwunden. Für den Vernünftigen, d.h. »geistigen pour que toute puissance naturelle fût brisée!" Un
Menschen«, gibt es keine Familie als Naturgewalt: es jour vient où on les quitte et où le lien se rompt.
zeigt sich eine Absagung von Eltern, Geschwistern Pour l'homme qui pense, c'est-à-dire pour l'homme
usw. Werden diese als geistige, vernünftige Gewalten "spirituel", la famille n'est pas une puissance
»wiedergeboren«, so sind sie durchaus nicht mehr naturelle et il doit faire abstraction des parents, des
das, was sie vorher waren. frères et sœurs, etc. Si ces parents "renaissent" dans
la suite comme puissances spirituelles et
rationnelles, ces puissances nouvelles ne sont plus
du tout ce qu'elles étaient à l'origine.

Und nicht bloß die Eltern, sondern die Menschen Ce n'est pas seulement le joug des parents, c'est
überhaupt werden von dem jungen Menschen toute autorité humaine que le jeune homme
besiegt: sie und ihm kein Hindernis, und werden nicht secoue : les hommes ne sont plus un obstacle
mehr berücksichtigt: denn, heißt es nun: man muß devant lequel il daigne s'arrêter, car "il faut obéir à
Gott mehr gehorchen als den Menschen. Dieu plutôt qu’aux hommes".
Alles »Irdische« weicht unter diesem hohen Le nouveau point de vue auquel il se place est le
Standpunkte in verächtliche Ferne zurück; denn der céleste, et, vu de cette hauteur, tout le "terrestre"
Standpunkt ist der – himmlische. recule, se rapetisse et s'efface dans une lointaine
brume de mépris.

Die Haltung hat sich nun durchaus umgekehrt, der De là, changement radical dans l'orientation
Jüngling nimmt ein geistiges Verhalten an, während intellectuelle du jeune homme et souci chez lui
der Knabe, der sich noch nicht als Geist fühlte, in exclusif du spirituel, tandis que l'enfant, qui ne se
einem geistlosen Lernen aufwuchs. sentait pas encore Esprit, demeurait confiné dans la
lettre des livres entre lesquels il grandissait.

Jener sucht nicht der Dinge habhaft zu werden, z.B. Le jeune homme ne s’attache plus aux choses,
nicht die Geschichts data in seinen Kopf zu bringen, mais cherche à saisir les pensées que ces choses
sondern der Gedanken, die in den Dingen verborgen recèlent; ainsi, par exemple, il cesse d'accumuler
liegen, also z.B. des Geistes der Geschichte; der Knabe pêle-mêle dans sa tête les faits et les dates de
hingegen versteht wohl Zusammenhänge, aber nicht l'histoire, pour s'efforcer d'en pénétrer l’esprit;
Ideen, den Geist; daher reiht er Lernbares an l'enfant, au contraire, s'il peut, bien comprendre
Lernbares, ohne apriorisch und theoretisch zu l'enchaînement des faits, est incapable d'en dégager
verfahren, d.h. ohne nach Ideen zu suchen. les idées, l'esprit; aussi entasse-t-il les connaissances
qu'il acquiert sans suivre de plan a priori, sans
s'astreindre à une méthode théorique, bref, sans
poursuivre d'Idées.

Hatte man in der Kindheit den Widerstand der Dans l'enfance, on avait à surmonter la résistance
Weltgesetze zu bewältigen, so stößt man nun bei des lois du monde; à présent, quoi qu'on se propose,
allem, was man vorhat, auf eine Einrede des Geistes, on se heurte à une objection de l'esprit, de la raison,
der Vernunft, des eigenen Gewissens. »Das ist de la conscience. "Cela n'est pas raisonnable, pas
unvernünftig, unchristlich, unpatriotisch« und dergl., chrétien, pas patriotique!" nous crie la conscience,
ruft uns das Gewissen zu, und – schreckt uns davon et nous nous abstenons. Ce que nous redoutons, ce
ab. – Nicht die Macht der rächenden Eumeniden, n'est ni la puissance vengeresse des Euménides, ni la
nicht den Zorn des Poseidon, nicht den Gott, so fern colère de Poséidon, ni le Dieu qui verrait les choses
er auch das Verborgene sieht, nicht die Strafrute des cachées, ni la correction paternelle, c'est, la
Vaters fürchten wir, sondern das – Gewissen. Conscience.

Wir »hängen nun unsern Gedanken nach« und folgen Nous sommes désormais "les serviteurs de nos
ebenso ihren Geboten, wie wir vorher den elterlichen, pensées"; nous obéissons à leurs ordres comme
menschlichen folgten. Unsere Taten richten sich nach naguère à ceux des parents ou des hommes. Ce sont
unseren Gedanken (Ideen, Vorstellungen, Glauben), elles (idées, représentations, croyances) qui
wie in der Kindheit nach den Befehlen der Eltern. remplacent les injonctions paternelles et qui
gouvernent notre vie.

Indes gedacht haben wir auch schon als Kinder, Enfants, nous pensions déjà, mais nos pensées alors
nur[27] waren unsere Gedanken keine fleischlosen, n'étaient pas incorporelles, abstraites, absolues; ce
abstrakten, absoluten, d.h. nichts als Gedanken, ein n'étaient point rien que des pensées, un ciel pour soi,
Himmel für sich, eine reine Gedankenwelt, logische un pur monde de pensées, ce n'étaient point des
Gedanken. pensées logiques.
Im Gegenteil waren es nur Gedanken gewesen, die Nous n'avions au contraire d'autres pensées que
wir uns über eine Sache machten: wir dachten uns das celles que nous inspiraient les événements ou les
Ding so oder so. Wir dachten also wohl: die Welt, die choses : nous jugions qu'une chose donnée était de
wir da sehen, hat Gott gemacht; aber wir dachten telle ou telle nature. Nous pensions bien : "C'est
(»erforschten«) nicht die »Tiefen der Gottheit selber«; Dieu qui a créé ce monde que nous voyons", mais
wir dachten wohl: »das ist das Wahre an der Sache«, notre pensée n'allait pas plus loin, nous ne
aber wir dachten nicht das Wahre oder die Wahrheit "scrutions" pas "les profondeurs mêmes de la
selbst, und verbanden nicht zu einem Satze »Gott ist Divinité". Nous disions bien : "Ceci est vrai, ceci est
die Wahrheit«. Die »Tiefen der Gottheit, welche die la vérité", mais sans nous enquérir du Vrai en soi, de
Wahrheit ist«, berührten wir nicht. Bei solchen rein la Vérité en soi, sans nous demander si "Dieu est la
logischen, d.h. theologischen Fragen: »was ist vérité". Peu nous importaient "les profondeurs de la
Wahrheit?« hält sich Pilatus nicht auf, wenngleich er Divinité, laquelle est la vérité". Pilate ne s'arrête pas
im einzelnen Falle darum nicht zweifelt, zu ermitteln, à des questions de pure logique (ou, en d'autres
»was Wahres an der Sache ist«, d.h. ob die Sache termes, de pure théologie) comme : "Qu'est-ce que
wahr ist. la vérité?" et cependant, à l'occasion, il n'hésitera
pas à distinguer "ce qu'il y a de vrai et ce qu'il y a de
faux dans une affaire", c'est-à-dire si telle chose
déterminée est vraie.

Jeder an eine Sache gebundene Gedanke ist noch Toute pensée inséparable d'un objet n'est pas
nicht nichts als Gedanke, absoluter Gedanke. encore rien qu'une pensée, une pensée absolue.

Den reinen Gedanken zutage zu fördern oder ihm Il n'y a pas pour le jeune homme de plus vif plaisir
anzuhängen, das ist Jugendlust, und alle que de découvrir et de faire sienne la pensée pure; la
Lichtgestalten der Gedankenwelt, wie Wahrheit, Vérité, la Liberté, l'Humanité, l'Homme, etc., ces
Freiheit, Menschentum, der Mensch usw., erleuchten astres brillants qui éclairent le monde des pensées,
und begeistern die jugendliche Seele. illuminent et exaltent les âmes juvéniles.

Ist aber der Geist als das Wesentliche erkannt, so Mais, l'Esprit une fois reconnu comme l'essentiel,
macht es doch einen Unterschied, ob der Geist arm apparaît une différence : l'esprit peut être riche ou
oder reich ist, und man sucht deshalb reich an Geist pauvre, et on s'efforce par conséquent de devenir
zu werden: es will der Geist sich ausbreiten, sein Reich riche en esprit; l'esprit veut s'étendre, fonder son
zu gründen, ein Reich, das nicht von dieser Welt ist, royaume, royaume qui n'est pas de ce monde mais
der eben überwundenen. So sehnt er sich denn alles le dépasse; aussi aspire-t-il à résumer en soi toute
in allem zu werden, d.h. obgleich ich Geist bin, bin ich spiritualité [être le tout dans tout]. Tout esprit que je
doch nicht vollendeter Geist, und muß den suis, je ne suis pas esprit parfait, et je dois
vollkommenen Geist erst suchen. commencer par rechercher cet esprit parfait.

Damit verliere ich aber, der ich mich soeben als Geist Moi qui tout à l'heure m'étais découvert en me
gefunden hatte, sogleich mich wieder, indem ich vor reconnaissant esprit, je me perds de nouveau,
dem vollkommenen Geiste, als einem mir nicht aussitôt que, pénétré de mon inanité, je m'humilie
eigenen, sondern jenseitigen, mich beuge und meine devant l'esprit parfait en reconnaissant qu'il n'est
Leerheit fühle. pas à moi et en moi, mais au-delà de moi.

Auf Geist kommt zwar alles an, aber ist auch jeder Tout dépend de l'Esprit; mais tout esprit est-il
Geist der »rechte« Geist? Der rechte und wahre Geist «bon»? L'esprit bon et vrai est l'idéal de l’esprit, le
ist das Ideal des Geistes, der »heilige Geist«. Er ist "Saint-Esprit". Ce n'est ni le mien, ni le tien, c'est un
nicht mein oder dein Geist, sondern eben ein – esprit idéal, supérieur : c'est "Dieu". "Dieu est
idealer, jenseitiger, er ist »Gott«. »Gott ist Geist«. Und l'Esprit." Et "Dieu qui est dans le ciel donnera le bon
dieser jenseitige »Vater im Himmel gibt ihn denen, die esprit à ceux qui le demandent1.
ihn bitten«1.

Den Mann scheidet es vom Jünglinge, daß er die L’homme diffère du jeune homme en ce qu'il prend
Welt[28] nimmt, wie sie ist, statt sie überall im Argen le monde comme il est, sans y voir partout du mal à
zu wähnen und verbessern, d.h. nach seinem Ideale corriger, des torts à redresser, et sans prétendre le
modeln zu wollen; in ihm befestigt sich die Ansicht, modeler sur son idéal. En lui se fortifie l'opinion
daß man mit der Welt nach seinem Interesse qu'on doit agir envers le monde suivant son intérêt,
verfahren müsse, nicht nach seinen Idealen. et non suivant un idéal.

Solange man sich nur als Geist weiß, und all seinen Tant qu'on ne voit en soi que l'Esprit, et qu'on met
Wert darin legt, Geist zu sein (dem Jünglinge wird es tout son mérite à être esprit (il ne coûte guère au
leicht, sein Leben, das »leibliche«, für ein Nichts jeune homme de risquer sa vie, le "corporel", pour
hinzugeben, für die albernste Ehrenkränkung), so un rien pour la plus niaise blessure d'amour-propre),
lange hat man auch nur Gedanken, Ideen, die man aussi longtemps qu'on n'a que des pensées, des
einst, wenn man einen Wirkungskreis gefunden, idées qu'on espère pouvoir réaliser un jour,
verwirklichen zu können hofft; man hat also lorsqu’on aura trouvé sa voie, trouvé un débouché à
einstweilen nur Ideale, unvollzogene Ideen oder son activité, ces pensées, ces idées que l’on possède
Gedanken. restent provisoirement inaccomplies, irréalisées : on
n’a qu’un Idéal.

Erst dann, wenn man sich leibhaftig liebgewonnen, Mais dès qu’on se met (ce qui arrive ordinairement
und an sich, wie man leibt und lebt, eine Lust hat – so dans l'âge mûr) à prendre en affection "sa guenille"
aber findet sich's im reifen Alter, beim Manne – erst et à éprouver un plaisir à être tel qu’on est, à vivre
dann hat man ein persönliches oder egoistisches sa vie, on cesse de poursuivre l’idéal pour s’attacher
Interesse, d.h. ein Interesse nicht etwa nur unseres à un intérêt personnel, égoïste, c’est-à-dire à un
Geistes, sondern totaler Befriedigung, Befriedigung intérêt qui ne vise plus la satisfaction du seul esprit,
den ganzen Kerls, ein eigennütziges Interesse. mais le contentement de tout l'individu; l'intérêt
devient dès lors vraiment intéressé.

Vergleicht doch einmal einen Mann mit einem Comparez donc l'homme fait au jeune homme. Ne
Jünglinge, ob er euch nicht härter, ungroßmütiger, vous paraît-il pas plus âpre, plus égoïste, moins
eigennütziger erscheinen wird. Ist er darum généreux? Sans doute! Est-il pour cela plus mauvais?
schlechter? Ihr sagt nein, er sei nur bestimmter, oder, Non, n'est-ce pas? Il est simplement devenu plus
wie ihr's auch nennt, »praktischer« geworden. positif, ou, comme vous dites aussi, plus "pratique".

1 Luc, XI, I3.


Hauptsache jedoch ist dies, daß er sich mehr zum Le grand point est qu'il fait de soi le centre de tout
Mittelpunkte macht, als der Jüngling, der für anderes, plus résolument que ne le fait le jeune homme,
z.B. Gott, Vaterland und dergl., »schwärmt«. distrait par un tas de choses qui ne sont pas lui :
Dieu, la Patrie, et autres prétextes à
"enthousiasme".

Darum zeigt der Mann eine zweite Selbstfindung. Der L'homme ainsi se découvre lui-même une seconde
Jüngling fand sich als Geist und verlor sich wieder an fois. Le jeune homme avait aperçu sa spiritualité, et
den allgemeinen Geist, den vollkommenen, heiligen s'était ensuite égaré à la poursuite de l'Esprit
Geist, den Menschen, die Menschheit, kurz alle universel et parfait, du Saint-Esprit, de l'Homme, de
Ideale; der Mann findet sich als leibhaftigen Geist. l'Humanité, bref de tous les Idéaux. L'homme se
ressaisit et retrouve son esprit incarné en lui, fait
chair et devenu quelqu'un.
Knaben hatten nur ungeistige, d.h. gedankenlose und Un enfant ne met dans ses désirs ni idée ni pensée,
ideenlose, Jünglinge nur geistige Interessen; der Mann un jeune homme ne poursuit que des intérêts
hat leibhaftige, persönliche, egoistische Interessen. spirituels, mais les intérêts de l'homme sont
Wenn das Kind nicht einen Gegenstand hat, mit matériels, personnels et égoïstes. Lorsque l'enfant
welchem es sich beschäftigen kann, so fühlt es n'a aucun objet dont il puisse s'occuper, il s'ennuie,
Langeweile: denn mit sich weiß es sich noch nicht zu car il ne sait pas encore s'occuper de lui-même. Le
beschäftigen. Umgekehrt wirft der Jüngling den jeune homme au contraire se lasse vite des objets,
Gegenstand auf die Seite, weil ihm Gedanken aus dem parce que de ces objets s'élèvent pour lui des
Gegenstande aufgingen: er beschäftigt sich mit seinen pensées et qu'il s'intéresse avant tout à ses pensées,
Gedanken, seinen Träumen, beschäftigt sich geistig à ses rêves, qui l'occupent spirituellement : "son
oder »sein Geist ist beschäftigt«. esprit est occupé".
Alles nicht Geistige befaßt der junge Mensch unter En tout ce qui n'est pas spirituel, le jeune homme ne
dem verächtlichen Namen der »Äußerlichkeiten«. voit avec mépris que des "futilités". S'il lui arrive de
Wenn er gleichwohl an den kleinlichsten prendre au sérieux les plus minces enfantillages (par
Äußerlichkeiten haftet (z.B. burschikosen[29] und exemple les cérémonies de la vie universitaire et
andern Formalitäten), so geschieht es, weil und wenn autres formalités), c'est qu'il en saisit l'esprit, c'est-à-
er in ihnen Geist entdeckt, d.h. wenn sie ihm Symbole dire qu'il y voit des symboles.
sind.

Wie ich mich hinter den Dingen finde, und zwar als Je me suis retrouvé derrière les choses et m'y suis
Geist, so muß ich mich später auch hinter den découvert Esprit; de même plus tard je me retrouve
Gedanken finden, nämlich als ihr Schöpfer und Eigner. derrière les pensées, et me découvre leur créateur et
leur possesseur.

In der Geisterzeit wuchsen mir die Gedanken über À l'âge des visions, mes pensées faisaient de l'ombre sur
den Kopf, dessen Geburten sie doch waren; wie mon cerveau, comme l'arbre sur le sol qui le nourrit; elles
Fieberphantasien umschwebten und erschütterten sie planaient autour de moi comme des rêves de fiévreux et
mich, eine schauervolle Macht. Die Gedanken waren me troublaient de leur effroyable puissance. Les pensées
avaient elles-mêmes revêtu une forme corporelle, et ces
für sich selbst leibhaftig geworden, waren Gespenster,
fantômes je les voyais : ils s'appelaient Dieu, l'Empereur,
wie Gott, Kaiser, Papst, Vaterland usw.
le Pape, la Patrie, etc.
Zerstöre ich ihre Leibhaftigkeit, so nehme ich sie in die Aujourd'hui, je détruis ces incarnations
meinige zurück und sage: ich allein bin leibhaftig. Und mensongères, je rentre en possession de mes
nun nehme ich die Welt als das, was sie mir ist, als die pensées et je dis : Moi seul ai un corps et suis
meinige, als mein Eigentum: ich beziehe alles auf quelqu'un. [je détruis leur corporalité et elles
mich. rentrent en ma possession, et je dis : moi seul je suis
corp/corporalité] Je ne vois plus dans le monde que
ce qu'il est pour moi; il est à moi, il est ma propriété.
[Delors je prends le monde comme tel, comme ce
qu’il est pour moi, comme mien, comme ma
propriété.] Je rapporte tout à moi.

[Note : très important de changer ici la traduction :


« comme tel », « comme mien », pour souligner en
même temps le réalisme (le monde est tel qu’il est),
le kantianisme, ou schopenh. (le monde est tel qu’il
est pour moi), et l’existentialisme (le monde est
mien, et non pas « à moi » ; il est mon monde, non
seulement objet de possession, mais possession
d’ un « tout », ou « de tout »).]

Stieß ich als Geist die Welt zurück in tiefster Naguère, j'étais esprit, et le monde était à mes yeux
Weltverachtung, so stoße ich als Eigner die Geister digne seulement de mon mépris; aujourd'hui, je suis
oder Ideen zurück in ihre Eitelkeit. Sie haben keine Moi, je suis propriétaire, et je repousse ces esprits
Macht mehr über mich, wie über den Geist keine ou ces idées dont j'ai mesuré la vanité. Tout cela n'a
»Gewalt der Erde« eine Macht hat. pas plus de pouvoir sur Moi qu'aucune "puissance
de la terre" n'en a sur l'Esprit.

Das Kind war realistisch, in den Dingen dieser Welt L'enfant était réaliste, embarrassé par les choses de
befangen, bis ihm nach und nach hinter eben diese ce monde jusqu'à ce qu'il parvînt peu à peu à
Dinge zu kommen gelang; der Jüngling war pénétrer derrière elles. Le jeune homme est idéaliste
idealistisch, von Gedanken begeistert, bis er sich zum tout occupé de ses pensées, jusqu'au jour où il
Manne hinaufarbeitete, dem egoistischen, der mit devient homme fait, homme égoïste qui ne poursuit
den Dingen und Gedanken nach Herzenslust gebart à travers les choses et les pensées que la joie de son
und sein persönliches Interesse über alles setzt. cœur, et met au-dessus de tout son intérêt
Endlich der Greis? Wenn ich einer werde, so ist noch personnel. Quant au vieillard..., lorsque j'en serai un,
Zeit genug, davon zu sprechen.[30] il sera encore temps d'en parler.

Fußnoten
1 Lucas 11, 13
I. Menschen der alten und neuen Zeit II Les Anciens et les Modernes

Wie ein jeder von uns sich entwickelte, was er Comment s'est développé chacun de nous? Quels
erstrebte, erlangte oder verfehlte, welche Zwecke er furent ses efforts? A-t-il réussi? A-t-il échoué? Quel
einst verfolgte und an welchen Plänen und Wünschen but poursuivait-il jadis? Quels désirs et quels projets
sein Herz im Augenblicke hängt, welche occupent aujourd'hui son cœur? Quels changements
Umwandlungen seine Ansichten, welche ont subis ses opinions? Quels ébranlements ont
Erschütterungen seine Prinzipien erfuhren, kurz wie er éprouvés ses principes ? Bref, comment chacun de
heute geworden, was er gestern oder vor Jahren nicht nous est-il devenu ce qu'il est aujourd'hui, ce qu'il
war: das hebt er mit mehr oder minderer Leichtigkeit n'était point hier ou jadis ? Chacun peut se le
aus seiner Erinnerung wieder hervor und empfindet rappeler plus ou moins facilement, mais chacun sent
besonders dann recht lebhaft, welche Veränderungen surtout vivement les changements dont il a été le
in ihm selbst vorgegangen sind, wenn er das Abrollen théâtre, quand c'est la vie d'un autre qui se déroule
eines fremden Lebens vor Augen hat. à ses yeux.
Schauen wir daher in das Treiben hinein, welches Interrogeons donc l'histoire, demandons-lui quels
unsere Voreltern vorführten.[30] furent le but et les efforts de nos ancêtres.

1. Die Alten 1. Les anciens

Da das Herkommen einmal unseren vorchristlichen Puisque l'usage a imposé à nos aïeux d'avant le
Ahnen den Namen der »Alten« beigelegt hat, so Christ le nom d'"Anciens", nous ne soutiendrons pas
wollen wir es ihnen nicht vorrücken, daß sie gegen que comparés à nous, gens d'expérience, ils seraient
uns erfahrene Leute eigentlich die Kinder heißen à plus juste titre appelés des enfants * ; nous
müßten, und sie lieber nach wie vor als unsere guten préférons incliner devant eux comme devant de
Alten ehren. Wie aber sind sie dazu gekommen zu vieux parents. Mais comment donc purent-ils finir
veralten, und wer konnte sie durch seine vorgebliche par vieillir, et quel est celui dont la prétendue
Neuheit verdrängen? nouveauté parvint à les supplanter?
Wir kennen den revolutionären Neuerer und Nous le connaissons, le novateur révolutionnaire,
respektlosen Erben wohl, der selbst den Sabbat der l'héritier impie qui profana de ses propres mains le
Väter entheiligte, um seinen Sonntag zu heiligen, und sabbat de ses pères pour sanctifier son dimanche, et
die Zeit in ihrem Laufe unterbrach, um bei sich mit qui interrompit le cours du temps pour faire dater
einer neuen Zeitrechnung zu beginnen wir kennen ihn de lui une ère nouvelle : nous le connaissons, et
und wissen's, daß es der – Christ hat. Bleibt er aber nous savons que ce fut le Chrétien. Mais reste-t-il
ewig jung und ist er heute noch der neue, oder wird lui-même éternellement jeune, est-il encore
auch er antiquiert werden, wie er die »Alten« aujourd'hui le "Moderne", ou son tour est-il venu de
antiquiert hat? – vieillir, lui qui fit vieillir les "Anciens"?

Es werden die Alten wohl selbst den Jungen erzeugt Ce furent les Anciens eux-mêmes qui enfantèrent
haben, der sie hinaustrug. Belauschen wir denn l'homme moderne qui devait les supplanter;
diesen Zeugungsakt. examinons cette genèse.

»Den Alten war die Welt eine Wahrheit,« sagt "Pour les Anciens, dit Feuerbach, le monde était une
Feuerbach, aber er vergißt den wichtigen Zusatz zu vérité." Mais il néglige d'ajouter, ce qui est
machen: eine Wahrheit, hinter deren Unwahrheit sie important, "une vérité derrière la fausseté de
* Cf. DESCARTES : « Ce qu'on nomme l'Antiquité n'était que l'enfance et la jeunesse du genre humain; à
nous plutôt convient le nom d'anciens; car le monde est plus vieux qu'alors, et nous avons une plus grande
expérience." (Note du Traducteur.)
zu kommen suchten, und endlich wirklich kamen. Was laquelle ils cherchaient et finalement parvinrent à
mit jenen Feuerbachschen Worten gesagt sein soll, pénétrer". On reconnaît bientôt ce qu'il faut penser
wird man leicht erkennen, wenn man sie mit dem de ces mots de Feuerbach, quand on en rapproche
christlichen Satze von der »Eitelkeit und la parole chrétienne : "ce monde vain et périssable".
Vergänglichkeit der Welt« zusammenhält.
Wie der Christ nämlich sich niemals von der Eitelkeit Jamais le Chrétien n'a pu se convaincre de la vanité
des göttlichen Wortes überzeugen kann, sondern an de la parole divine; il croit à son éternelle et
die ewige und unerschütterliche Wahrheit desselben inébranlable véracité, dont les plus profondes
glaubt, die, je mehr in ihren Tiefen geforscht werde, méditations ne peuvent que rendre le triomphe plus
nur um so glänzender an den Tag kommen und éclatant; les Anciens, par contre, étaient pénétrés de
triumphieren müsse: so lebten die Alten ihrerseits in ce sentiment que le monde et les lois du monde (les
dem Gefühle, daß die Welt und weltliche Verhältnisse liens du sang, par exemple) étaient la vérité, vérité
(z.B. die natürlichen Blutsbande) das Wahre seien, vor devant laquelle devait s’incliner leur impuissance.
dem ihr ohnmächtiges Ich sich beugen müsse. Gerade C'est précisément ce que les Anciens avaient estimé
dasjenige, worauf die Alten den größten Wert legten, du plus haut prix que les Chrétiens rejetèrent
wird von den Christen als das Wertlose verworfen, comme sans valeur; c'est ce que les uns avaient
und was jene als das Wahre erkannten, brandmarken proclamé vrai que les autres flétrirent, comme un
diese als eitle Lüge: die hohe Bedeutung des mensonge : l'idée tant exaltée de patrie perd son
Vaterlandes verschwindet, und der Christ muß sich für importance, et le Chrétien ne doit plus se regarder
einen »Fremdling auf Erden« ansehen2, die Heiligkeit que comme "un étranger sur la terre 2";
der Totenbestattung, aus der ein Kunstwerk wie die l'ensevelissement des morts, ce devoir sacré qui
sophokleische Antigone entsprang, wird als eine inspira un chef-d'œuvre, l'Antigone de Sophocle, ne
Erbämlichkeit bezeichnet (»Laß die Toten ihre[31] paraît plus qu'une misère ("Laissez les morts
Toten begraben«), die unverbrüchliche Wahrheit der enterrer leurs morts"); l'indissolubilité des liens de
Familienbande wird als eine Unwahrheit dargestellt, famille devient un préjugé dont on ne saurait assez
von der man nicht zeitig genug sich losmachen tôt se défaire 3, et ainsi de suite.
könne3, und so in allem.
Sieht man nun ein, daß beiden Teilen das Umgekehrte Nous voyons donc que ce que les Anciens tinrent
für Wahrheit gilt, den einen das Natürliche, den pour la vérité était le contraire même de ce qui
andern das Geistige, den einen die irdischen Dinge passa pour la vérité aux yeux des modernes; les uns
und Verhältnisse, den andern die himmlischen (das crurent au naturel, les autres au spirituel; les uns aux
himmlische Vaterland, »das Jerusalem, das droben choses et aux lois de la terre, les autres à celles du
ist« usw.), so bleibt immer noch zu betrachten, wie ciel (la patrie céleste, "la Jérusalem de là-haut",
aus dem Altertum die neue Zeit und jene unleugbare etc.). Étant donné que la pensée moderne ne fut que
Umkehrung hervorgehen konnte. l'aboutissement et le produit de la pensée antique,
Es haben die Alten aber selbst darauf hingearbeitet, reste à examiner comment était possible une telle
ihre Wahrheit zu einer Lüge zu machen. métamorphose.
Ce furent les Anciens eux-mêmes qui finirent par
faire de leur vérité un mensonge.

Greifen wir sogleich mitten in die glänzendsten Jahre Remontons aux plus belles années de l'Antiquité, au
der Alten hinein, in das perikleische Jahrhundert. siècle de Périclès : c'est alors que commença la
2 Épître aux Hébreux, XI, 13.
3 Marc, X, 29.
Damals griff die sophistische Zeitbildung um sich, und sophistique, et que la Grèce fit un jouet
Griechenland trieb mit dem Kurzweil, was ihm seither [amusement] de ce qui avait été pour elle
ein ungeheurer Ernst gewesen war. jusqu'alors l'objet des plus graves méditations [ce
qui avait été <l’objet> le plus sérieux].
Zu lange waren die Väter von der Gewalt des Les pères avaient été trop longtemps courbés sous
ungerüttelten Bestehenden geknechtet worden, als le joug inexorable des réalités pour que ces dures
daß die Nachkommen nicht an den bitteren expériences n'apprissent à leurs descendants à se
Erfahrungen hätten lernen sollen, sich zu fühlen. Mit connaître. C'est avec une assurance hardie que les
mutiger Keckheit sprechen daher die Sophisten das SOPHISTES poussent le cri de ralliement : "Ne t'en
ermannende Wort aus: »Laß dich nicht verblüffeln« laisse pas imposer!" [nu te laisse pas
und verbreiten die aufklärende Lehre: »Brauche impressionné/bluffé] et qu'ils exposent leur doctrine
gegen alles deinen Verstand, deinen Witz, deinen : "Use en toute occasion de ton intelligence, de la
Geist; mit einem guten und geübten Verstande finesse, de l'ingéniosité de ton esprit; c'est grâce à
kommt man am besten durch die Welt, bereitet sich une intelligence solide et bien exercée qu'on y
das beste Los, das angenehmste Leben.« Sie erkennen assure le meilleur sort, la plus belle vie. "Ils recon-
also in dem Geiste die wahre Waffe des Menschen naissent donc dans l'esprit la véritable arme de
gegen die Welt. Darum halten sie so viel auf die l'homme contre le monde; c'est ce qui leur fait tant
dialektische Gewandtheit, Redefertigkeit, priser la souplesse dialectique, l'adresse oratoire,
Disputierkunst usw. Sie verkünden, daß der Geist l'art de la controverse. Ils proclament qu'il faut en
gegen alles zu brauchen ist; aber von der Heiligkeit toute occasion recourir à l'esprit, mais ils sont
des Geistes sind sie noch weit entfernt, denn er gilt encore bien loin de sanctifier l'esprit, car ce dernier
ihnen als Mittel, als Waffe, wie den Kindern List und n'est pour eux qu'une arme, un moyen, ce que sont
Trotz dazu dient: ihr Geist ist der unbestechliche pour les enfants la ruse et l'audace. L'esprit, c'est
Verstand. pour eux l'intelligence, l'infaillible raison.
Heutzutage würde man das eine einseitige On jugerait aujourd'hui cette éducation intellectuelle
Verstandesbildung nennen und die Mahnung incomplète, unilatérale, et l'on ajouterait : Ne
hinzufügen: bildet nicht bloß euren Verstand, sondern formez pas uniquement votre intelligence, formez
auch euer Herz. Dasselbe hat Sokrates. Wurde aussi votre cœur. C'est ce que fit SOCRATE.
nämlich das Herz von seinen natürlichen Trieben nicht Si le cœur, en effet, n'était point affranchi de ses
frei, sondern blieb es vom zufälligsten Inhalt erfüllt aspirations naturelles, s'il restait empli de son
und als eine unkritisierte Begehrlichkeit ganz in der contenu fortuit, d'impulsions désordonnées
Gewalt der Dinge, d.h. nichts als ein Gefäß der soumises à toutes les influences extérieures, il ne
verschiedensten Gelüste, so konnte es nicht fehlen, serait que le foyer des convoitises les plus diverses,
daß der freie[32] Verstand dem »schlechten Herzen« et il arriverait fatalement que la libre intelligence,
dienen mußte und alles zu rechtfertigen bereit war, asservie à ce "mauvais cœur", se prêterait à réaliser
was das arge Herz begehrte. tout ce qu'en souhaiterait la malice.
Darum sagt Sokrates, es genüge nicht, daß man in Aussi Socrate déclare-t-il qu'il ne suffit pas
allen Dingen seinen Verstand gebrauche, sondern es d'employer en toutes circonstances son intelligence,
komme darauf an, für welche Sache man ihn mais que la question est de savoir à quel but il sied
anstrenge. Wir würden jetzt sagen: Man müsse der de l’appliquer. Nous dirions aujourd'hui que ce but
»guten Sache« dienen. Der guten Sache dienen, heißt doit être le "Bien": mais poursuivre le bien, c'est être
aber – sittlich sein. Daher ist Sokrates der Gründer der moral : Socrate est donc le fondateur de l’éthique.
Ethik.
Allerdings mußte das Prinzip der Sophistik dahin Le principe de la sophistique conduisait à admettre
führen, daß der unselbständigste und blindeste Sklave pour l'homme le plus aveuglément esclave de ses
seiner Begierden doch ein trefflicher Sophist sein und passions la possibilité d’être un sophiste redoutable,
mit Verstandesschärfe alles zugunsten seines rohen capable, grâce à la puissance de son esprit, de tout
Herzens auslegen und zustutzen konnte. Was gäbe es ordonner et façonner au gré de son cœur grossier.
wohl, wofür sich nicht ein »guter Grund« auffinden, Quelle est l’action en faveur de laquelle on ne peut
und was sich nicht durchfechten ließe? invoquer "de bonnes raisons"? Tout n'est-il pas
soutenable?
Darum sagt Sokrates: ihr müßt »reines Herzens sein«, C'est pour cela que Socrate ajoute : Pour que l'on
wenn man eure Klugheit achten soll. Von hier ab puisse priser votre sagesse, il faut que vous ayez "un
beginnt die zweite Periode griechischer cœur pur". Alors commence la seconde période de
Geistesbefreiung, die Periode der Herzensreinheit. Die l'affranchissement de la pensée grecque, la période
erste nämlich kam durch die Sophisten zum Schluß, de la pureté du cœur. La première finit avec les
indem sie die Verstandesallmacht proklamierten. Sophistes, lorsqu'ils eurent proclamé la puissance
illimitée de l'intelligence.

Aber das Herz blieb weltlich gesinnt, blieb ein Knecht Mais le cœur prend toujours le parti du monde; il est
der Welt, stets affiziert durch weltliche Wünsche. Dies son serviteur, toujours agité de passions terrestres. Il
rohe Herz sollte von nun an gebildet werden: die Zeit fallait dès lors dégrossir ce cœur inculte : ce fut le
der Herzensbildung. Wie aber soll das Herz gebildet temps de l'éducation du cœur. Mais quelle éducation
werden? convient au cœur?

Was der Verstand, diese eine Seite des Geistes, L'intelligence en est arrivée à se jouer librement de
erreicht hat, die Fähigkeit nämlich, mit und über allem tout le contenu de l'esprit, dont elle est une face;
Gehalt frei zu spielen, das steht auch dem Herzen c'est là aussi ce qui menace le cœur : devant lui va
bevor: alles Weltliche muß vor ihm zuschanden bientôt s'écrouler tout ce qui appartient au monde,
werden, so daß zuletzt Familie, Gemeinwesen, si bien que, finalement, famille, chose publique,
Vaterland und dergl. um des Herzens, d.h. der patrie, tout sera abandonné pour lui, c'est-à-dire
Seligkeit, der Seligkeit des Herzens willen, aufgegeben pour la Félicité, pour la félicité du cœur.
wird.

Alltägliche Erfahrung bestätigt es, daß der Verstand L'expérience journalière enseigne que la raison peut
längst einer Sache entsagt haben kann, wenn das Herz avoir depuis longtemps renoncé à une chose, alors
noch viele Jahre für sie schlägt. So war auch der que le cœur bat et battra pour elle encore pendant
sophistische Verstand über die herrschenden alten bien des années. De même, si complètement que
Mächte so weit Herr geworden, daß sie nur noch aus l'intelligence sophistique se fût rendue maîtresse
dem Herzen, worin sie unbelästigt hausten, verjagt des antiques Forces naguère toutes-puissantes, il
werden mußten, um endlich an dem Menschen gar restait encore, afin qu'elles n'eussent plus aucune
kein Teil mehr zu haben. prise sur l'homme, à les expulser du cœur où elles
régnaient sans conteste.
Dieser Krieg wird von Sokrates erhoben und erreicht Cette guerre, ce fut Socrate qui la déclara, et la paix
seinen Friedensschluß erst am Todestage der alten ne fut signée que le jour où il mourut le monde
Welt. antique.
Mit Sokrates nimmt die Prüfung des Herzens ihren Avec Socrate commence l'examen du cœur, et tout
Anfang, und aller Inhalt des Herzens wird gesichtet. In son contenu va être passé au crible. Les derniers, les
ihren letzten und äußersten Anstrengungen warfen suprêmes efforts des Anciens aboutirent à rejeter du
die Alten allen Inhalt aus dem Herzen hinaus, und cœur tout son contenu, et à le laisser battre à vide :
ließen es für nichts mehr[33] schlagen: dies war die ce fut l'œuvre des SCEPTIQUES. Ainsi fut atteinte
Tat der Skeptiker. Dieselbe Reinheit des Herzens cette pureté du cœur [au temps des sceptiques] qui
wurde nun in der skeptischen Zeit errungen, welche in était parvenue, au temps des Sophistes, à s'opposer à
der sophistischen dem Verstande herzustellen l'intelligence [<pureté> qui, au temps des Sophistes,
gelungen war. été opposée à l'intelligence].
Die sophistische Bildung hat bewirkt, daß einem der Le résultat de la culture sophistique fut que
Verstand vor nichts mehr still steht, und die l'intelligence ne se laisse plus arrêter par rien, celui
skeptische, daß das Herz von nichts mehr bewegt de l'éducation sceptique, que le cœur ne se laisse
wird. plus émouvoir par rien.
Solange der Mensch in das Weltgetriebe verwickelt Aussi longtemps que l'homme reste pris dans
und durch Beziehungen zur Welt befangen ist – und er l'engrenage du monde et embarrassé par ses
ist es bis ans Ende des Altertums, weil sein Herz relations avec lui -- et il le reste jusqu'à la fin de
immer noch um die Unabhängigkeit von Weltlichem l'Antiquité parce que son cœur a dû lutter
zu ringen hat – so lange ist er noch nicht Geist; denn jusqu'alors pour s'affranchir du monde -- il n'est pas
der Geist ist körperlos und hat keine Beziehung zur encore esprit ; l'esprit en effet est immatériel, sans
Welt und Körperlichkeit: für ihn existiert nicht die rapport avec le monde et la matière, il n'existe pour
Welt, nicht natürliche Bande, sondern nur Geistiges lui ni nature ni lois de la nature, mais uniquement le
und geistige Bande. spirituel et les liens spirituels.
Darum mußte der Mensch erst so völlig rücksichtslos C'est pourquoi l'homme dut devenir aussi insoucieux
und unbekümmert, so ganz beziehungslos werden, et aussi détaché de tout que l'avait fait l'éducation
wie ihn die skeptische Bildung darstellt, so ganz sceptique, assez indifférent envers le monde pour
gleichgültig gegen die Welt, daß ihn ihr Einsturz selbst que son écroulement même ne le pût émouvoir,
nicht rührte, ehe er sich als weltlos, d.h. als Geist avant de pouvoir se sentir indépendant du monde,
fühlen konnte. Und dies ist das Resultat von der c'est-à-dire se sentir esprit. Et c'est l'œuvre de
Riesenarbeit der Alten, daß der Mensch sich als géants accomplie par les Anciens que l'homme doit
beziehungs- und weltloses Wesen, als Geist weiß. de se savoir un être sans liaison avec le monde, un
Esprit.
Nun erst, nachdem ihn alle weltliche Sorge verlassen Lorsque tout souci du monde l'a abandonné, et alors
hat, ist er sich alles in allem, ist nur für sich, d.h. ist seulement, l'homme est pour lui-même tout dans
Geist für den Geist, oder deutlicher: bekümmert sich tout ; il n'est plus que pour lui-même, il est esprit
nur um das Geistige. pour l'esprit ; ou, plus clairement : il ne se soucie
plus que du spirituel.
In der christlichen Schlangenklugheit und [Dans le christianisme, l'intelligence du serpent et
Taubenunschuld sind die beiden Seiten der antiken l'innocence de la colombe sont les deux faces de
Geistesbefreiung, Verstand und Herz, so vollendet, l'ancienne libération de l'esprit — raison et cœur — ,
daß sie wieder jung und neu erscheinen, das eine und si parfaites qu'elles apparaissent à nouveau jeunes
das andere sich nicht mehr durch das Weltliche, et nouvelles, et ni l'une ni l'autre ne se laissent plus
Natürliche verblüffen lassen. étonner par le mondain et le naturel.]

Zum Geiste also schwangen sich die Alten auf und Les Anciens tendirent vers l'Esprit et s'efforcèrent de
geistig strebten sie zu werden. Es wird aber ein parvenir à la spiritualité. Mais l'homme qui veut être
Mensch, der als Geist tätig sein will, zu ganz anderen actif comme esprit sera entraîné à des tâches tout
Aufgaben hingezogen, als er sich vorher zu stellen autres que celles qu'il pouvait d'avance se tracer, à
vermochte, zu Aufgaben, welche wirklich dem Geiste des tâches qui mettront en œuvre l'esprit et non
und nicht dem bloßen Sinne oder Scharfsinn zu tun plus seulement l'intelligence pratique, la perspicacité
geben, der sich nur anstrengt, der Dinge Herr zu capable uniquement de se rendre maître des choses.
werden.
Einzig um das Geistige bemüht sich der Geist, und in L'esprit poursuit uniquement le spirituel et cherche
allem sucht er die »Spuren des Geistes« auf: dem en tout[es choses] les "traces de l'esprit" : pour
gläubigen Geiste »kommt alles von Gott« und l’esprit croyant "toute chose procède de Dieu" et ne
interessiert ihn nur insofern, als es diese Abkunft l'intéresse que pour autant que cette origine divine
offenbart; dem philosophischen Geiste erscheint alles s’y révèle ; tout paraît à l’esprit philosophique
mit dem Stempel der Vernunft und interessiert ihn marqué du sceau de la raison, et ne l'intéresse que
nur so weit, als er Vernunft, d.h. geistigen Inhalt, darin s’il peut y découvrir la raison, c’est-à-dire le contenu
zu entdecken vermag.[34] spirituel.

Nicht den Geist also, der es schlechterdings mit nichts Cet esprit qui ne s'applique à rien de non spirituel, à
Ungeistigem, mit keinem Dinge, sondern allein mit aucune chose, mais uniquement à l'être qui existe
dem Wesen, welches hinter und über den Dingen derrière et au-dessus des choses, aux pensées, cet
existiert, mit den Gedanken zu tun hat, nicht ihn esprit, les Anciens ne le possédaient pas encore.
strengten die Alten an, denn sie hatten ihn noch nicht; Mais ils luttaient pour l'acquérir, ils le désiraient
nein, nach ihm rangen und sehnten sie sich erst und ardemment et, par là même, ils l'aiguisaient en
schärften ihn deshalb gegen ihren übermächtigen silence pour le tourner contre leur tout-puissant
Feind, die Sinnenwelt (was wäre aber für sie nicht ennemi, le Monde; en attendant, c'est leur sens
sinnlich gewesen, da Jehova oder die Götter der pratique, leur sagacité qu'ils opposaient à ce monde
Heiden noch weit von dem Begriffe »Gott ist Geist« sensible, qui d'ailleurs n'était pas encore devenue
entfernt waren, da an die Stelle des sinnlichen sensible pour eux, mais qu'est-ce qui n'aurait pas été
Vaterlandes noch nicht das »himmlische« getreten sensible pour elle, car Jéhovah et les dieux du
war usw.?), sie schärften gegen die Sinnenwelt den paganisme étaient encore bien loin de la notion
Sinn, den Scharfsinn. Noch heute sind die Juden, diese "Dieu est esprit", et la patrie "céleste" n'avait pas
altklugen Kinder des Altertums, nicht weiter encore remplacé la patrie sensible. Aujourd'hui
gekommen, und können bei aller Subtilität und Stärke encore, les Juifs, ces héritiers de la sagesse antique,
der Klugheit und des Verstandes, der der Dinge mit ne se sont pas élevés plus haut et sont incapables,
leichter Mühe Herr wird, und sie, ihm zu dienen, en dépit de toute la subtilité et de toute la puissance
zwingt, den Geist nicht finden, der sich aus den de raisonnement qui les rendent si aisément maîtres
Dingen gar nichts macht. des choses, de concevoir l'esprit pour lequel les
choses ne sont rien. [pour lequel les choses n’ont pas
d’importance]
Der Christ hat geistige Interessen, weil er sich erlaubt, Le Chrétien a des intérêts spirituels parce qu'il ose
ein geistiger Mensch zu sein; der Jude versteht diese être homme par l'esprit; le Juif ne peut comprendre
Interessen in ihrer Reinheit nicht einmal, weil er sich ces intérêts dans toute leur pureté parce qu'il ne
nicht erlaubt, den Dingen keinen Wert beizulegen. Zur peut prendre sur lui [il ne se permet pas] de
reinen Geistigkeit gelangt er nicht, einer Geistigkeit, n'accorder aucune valeur aux choses : la spiritualité
wie sie religiös z.B. in dem allein, d.h. ohne Werke pure, cette spiritualité qui trouve, par exemple, son
rechtfertigenden Glauben der Christen ausgedrückt expression religieuse dans "la foi que ne justifie
ist. Ihre Geistlosigkeit entfernt die Juden auf immer aucune œuvre" des Chrétiens, lui est fermée. Leur
von den Christen; denn dem Geistlosen ist der réalisme [gesistlos=insipide, ennuyeux] éloigne
Geistige unverständlich, wie dem Geistigen der toujours les Juifs des Chrétiens, car le spirituel est
Geistlose verächtlich ist. Die Juden haben aber nur aussi inintelligible pour le réaliste que le réel est
den »Geist dieser Welt«. méprisable aux yeux de l'esprit. Les Juifs n'ont que
"l'esprit de ce monde".

Der antike Scharfsinn und Tiefsinn liegt so weit vom La perspicacité et la profondeur antiques sont aussi
Geiste und der Geistigkeit der christlichen Welt éloignées de l'esprit et de la spiritualité du monde
entfernt, wie die Erde vom Himmel. chrétien que la terre l'est du ciel.
Von den Dingen dieser Welt wird, wer sich als freien Les choses de ce monde ne frappent ni n'angoissent
Geist fühlt, nicht gedrückt und geängstigt, weil er sie celui qui se sent un libre esprit; il n'en a cure, car il
nicht achtet; soll man ihre Last noch empfinden, so faudrait, pour qu'il continuât à sentir leur poids, qu'il
muß man borniert genug sein, auf sie Gewicht zu fût assez borné pour leur accorder encore quelque
legen, wozu augenscheinlich gehört, daß es einem importance, ce qui témoignerait manifestement qu'il
noch um das »liebe Leben« zu tun sei. n'a pas encore complètement perdu de vue la
"chère vie".
Wem alles darauf ankommt, sich als freier Geist zu Celui qui s'applique exclusivement à se savoir et à se
wissen und zu rühren, der fragt wenig danach, wie sentir un pur esprit s'inquiète peu des éventualités
kümmerlich es ihm dabei ergehe, und denkt fâcheuses qui peuvent l'atteindre et ne songe
überhaupt nicht darüber nach, wie er seine nullement aux dispositions à prendre pour s'assurer
Einrichtungen zu treffen habe, um recht frei oder une vie libre et agréable. Les désagréments que les
genußreich zu leben. Die Unbequemlichkeiten des von hasards de la vie font naître des choses ne l'affectent
den Dingen abhängigen Lebens stören ihn nicht, weil point, car il ne vit que par l'esprit et d'aliments tout
er nur geistig[35] und von Geistesnahrung lebt, im spirituels. Sans doute, comme le premier animal
übrigen aber, fast ohne es zu wissen, nur frißt oder venu, mais sans presque s'en apercevoir, il boit, il
verschlingt, und wenn ihm der Fraß ausgeht, zwar mange, et quand la pâture vient à lui faire défaut,
körperlich stirbt, als Geist aber sich unsterblich weiß son corps succombe; mais en tant qu'esprit il se sait
und unter einer Andacht oder einem Gedanken die immortel, et ses yeux se ferment au milieu d'une
Augen schließt. méditation ou d'une prière.

Sein Leben ist Beschäftigung mit Geistigem, ist – Toute sa vie tient dans ses rapports avec le spirituel :
Denken, das übrige schiert ihn nicht; mag er sich mit il pense, et le reste n'est rien; quelque direction que
Geistigem beschäftigen, wie er immer kann und will, prenne son activité dans le domaine de l'esprit,
in Andacht, in Betrachtung oder in philosophischer prière, contemplation ou spéculation philosophique,
Erkenntnis, immer ist das Tun ein Denken, und darum toujours ses efforts se réalisent sous la forme d'une
konnte Cartesius, dem dies endlich ganz klar pensée. Aussi Descartes, lorsqu'il fut parvenu à la
geworden war, den Satz aufstellen: »Ich denke, das parfaite conscience de cette vérité, pouvait-il s'écrier
heißt: – ich bin«. Mein Denken, heißt es da, ist mein : "Je pense, c'est-à-dire je suis". Cela signifie que
Sein oder mein Leben; nur wenn ich geistig lebe, lebe c'est ma pensée qui est mon être et ma vie, que je
ich; nur als Geist bin ich wirklich oder – ich bin durch n’ai d'autre vie que ma vie spirituelle, que je n’ai
und durch Geist und nichts als Geist. d’autre existence que mon existence en tant
qu’esprit, ou, enfin, que je suis absolument esprit et
rien qu'esprit.
Der unglückliche Peter Schlemihl, der seinen Schatten L'infortuné Peter Schlemihl, qui avait perdu son
verloren hat, ist das Porträt jenes zu Geist ombre, est le portrait de cet homme devenu esprit,
gewordenen Menschen: denn des Geistes Körper ist car le corps de l'esprit ne fait pas d'ombre. Il en était
schattenlos. – Dagegen wie anders bei den Alten! Wie tout autrement chez les Anciens! Si énergique, si
stark und männlich sie auch gegen die Gewalt der virile que pût être leur attitude vis-à-vis de la
Dinge sich betragen mochten, die Gewalt selbst puissance des choses, ils ne pouvaient faire
mußten sie doch anerkennen, und weiter brachten sie autrement que de reconnaître cette puissance, et
es nicht, als daß sie ihr Leben gegen jene so gut als leur pouvoir se bornait à protéger autant que
möglich schützten. Spät erst erkannten sie, daß ihr possible leur vie contre elle. Ce n'est que bien tard
»wahres Leben« nicht das im Kampfe gegen die Dinge qu'ils reconnurent que leur "véritable vie n'était
der Welt geführte, sondern das »geistige«, von diesen point celle qui prenait part à la lutte contre les
Dingen »abgewandte« sei, und als sie dies einsahen, choses du monde, mais la vie "spirituelle", "qui se
da wurden sie – Christen, d.h. die »Neuen« und détourne des choses", et le jour où ils s'en avisèrent,
Neuerer gegen die Alten. Das von den Dingen ils étaient Chrétiens, ils étaient des "modernes" et
abgewandte, das geistige Leben, zieht aber keine des novateurs vis-à-vis du monde antique. La vie
Nahrung mehr aus der Natur, sondern »lebt nur von spirituelle, étrangère aux choses d'ici-bas, n'a plus
Gedanken«, und ist deshalb nicht mehr »Leben«, de racines dans la nature, "elle ne vit que de
sondern – Denken. pensées" et n'est par conséquent plus la "vie" mais
la pensée.

Nun muß man jedoch nicht glauben, die Alten seien Il ne faudrait pas croire, toutefois, que les Anciens
gedankenlos gewesen, wie man ja auch den vivaient sans penser; ce serait aussi faux que de
geistigsten Menschen sich nicht so vorstellen darf, als s'imaginer l'homme spirituel comme pensant sans
könnte er leblos sein. Vielmehr hatten sie über alles, vivre. Les Anciens avaient leurs pensées, leurs vues
über die Welt, den Menschen, die Götter usw. ihre sur tout, sur le monde, sur l'homme, sur les dieux,
Gedanken, und bewiesen sich eifrig tätig, alles dies etc., et montraient le plus grand à empressement à
sich zum Bewußtsein zu bringen. Allein den Gedanken acquérir des lumières nouvelles. Mais ce qu'ils ne
kannten sie nicht, wenn sie auch an allerlei dachten connaissaient pas, c'était la Pensée, bien qu'ils
und »sich mit ihren Gedanken plagten«. Man pensassent d'ailleurs à toutes sortes de choses et
vergleiche ihnen gegenüber den christlichen Spruch: qu'ils pussent être "tourmentés par leurs pensées".
»Meine Gedanken sind nicht eure Gedanken, und so Rappelez-vous, en songeant à eux, la phrase de
viel der Himmel höher ist, denn die Erde, so sind auch l'Évangile : Mes pensées ne sont pas vos pensées ;
meine Gedanken höher, denn eure Gedanken«, und autant le ciel est plus haut que la terre, autant mes
erinnere sich dessen, was oben über unsere pensées sont plus hautes que vos pensées", et
Kindergedanken gesagt wurde. rappelez-vous ce qui a été dit plus haut de nos
pensées d’enfants.

Was sucht also das Altertum? Den wahren Que cherche donc l'Antiquité? La véritable joie, la
Lebensgenuß,[36] Genuß des Lebens! Am Ende wird joie de vivre, et c’est à la "véritable vie" qu’elle finit
es auf das »wahre Leben« hinauskommen. par aboutir. [En fin de compte, cela se résumera à la
« vraie vie ».]

Der griechische Dichter Simonides singt: »Gesundheit Le poète grec Simonide chante : "Pour l'homme
ist das edelste Gut dem sterblichen Menschen, das mortel, le plus noble et le premier des biens est la
nächste nach diesem ist Schönheit, das dritte santé ; le suivant est la beauté; le troisième, la
Reichtum, ohne Tücke erlanget, das vierte geselliger richesse acquise sans fraude; le quatrième est de
Freuden Genuß in junger Freunde Gesellschaft.« Das jouir de ces biens en compagnie de jeunes amis." Ce
sind alles Lebensgüter, Lebensfreuden. Wonach an sont là les biens de la vie, les joies de la vie. Et que
ders suchte Diogenes von Sinope, als nach dem cherchait d'autre Diogène de Sinope sinon cette
wahren Lebensgenuß, den er in der möglichst véritable joie de vivre qu'il crut trouver dans le plus
geringen Bedürftigkeit entdeckte? Wonach anders strict dénuement? Que cherchait d'autre Aristippe,
Aristipp, der ihn im heiteren Mute unter allen Lagen qui la trouva dans une inaltérable tranquillité
fand? Sie suchen den heitern, ungetrübten d'âme? Ce qu'ils cherchaient tous, c'était le calme et
Lebensmut, die Heiterkeit, sie suchen »guter Dinge zu imperturbable désir de vivre, c'était la sérénité ; ils
sein«. cherchaient à être "de bonnes choses" [se réjouir,
être de bonne humeur, être dans la joie].
Die Stoiker wollen den Weisen verwirklichen, den Les Stoïciens veulent réaliser l'idéal de la sagesse
Mann der Lebensweisheit, den Mann, der zu leben dans la vie, être des hommes qui savent vivre. Cet
weiß, also ein weises Leben; sie finden ihn in der idéal, ils le trouvent dans le dédain du monde, dans
Verachtung der Welt, in einem Leben ohne une vie immobile et stagnante, isolée et nue,[dans la
Lebensentwicklung, ohne Ausbreitung, ohne vie isolée, dans la vie comme vie— comme pure vie
freundliches Vernehmen mit der Welt, d.h. im —comme vie nue— , sans communion de vie] sans
isolierten Leben, im Leben als Leben, nicht im expansion, sans rapports cordiaux avec le monde. Le
Mitleben: nur der Stoiker lebt, alles andere ist für ihn stoïque vit, mais il est seul à vivre : pour lui, tout le
tot. Umgekehrt verlangen die Epikuräer ein reste est mort. Les Épicuriens, au contraire,
bewegliches Leben. demandaient une vie active.

Die Alten verlangen, da sie guter Dinge sein wollen, Les Anciens, en voulant être de bonne humeur
nach Wohlleben (die Juden besonders nach einem [bonnes choses, aspirent au bien vivre [à la bonne
langen, mit Kindern und Gütern gesegneten Leben), vie] (les Juifs notamment désirent vivre longuement,
nach der Eudämonie, dem Wohlsein in den comblés d'enfants et de richesses), à l'Eudémonie,
verschiedensten Formen. Demokrit z.B. rühmt als au bien-être sous toutes ses formes. Démocrite, par
solches die »Gemütsruhe«, in der sich's »sanft lebe, exemple, vante la paix du cœur de celui "qui coule
ohne Furcht und ohne Aufregung«. ses jours dans le repos, loin des agitations et des
soucis".
Er meint also, mit ihr fahre er am besten, bereite sich L'Ancien songe donc à traverser la vie sans
das beste Los und komme am besten durch die Welt. encombre, en se garant des chances mauvaises et
Da er aber von der Welt nicht loskommen kann, und des hasards du monde. Comme il ne peut
zwar gerade aus dem Grunde es nicht kann, weil seine s'affranchir du monde, puisque toute son activité est
ganze Tätigkeit in dem Bemühen aufgeht, von ihr tournée vers l'effort, il doit se borner à le repousser,
loszukommen, also im Abstoßen der Welt (wozu doch mais son mépris ne le détruit pas; aussi ne peut-il
notwendig die abstoßbare und abgestoßene bestehen atteindre tout au plus qu'un haut degré
bleiben muß, widrigenfalls nichts mehr abzustoßen d'affranchissement, et il n'y aura jamais, entre lui et
wäre): so erreicht er höchstens einen äußersten Grad le moins affranchi, qu'une différence de degré. [Mais
der Befreiung, und unterscheidet sich von den puisqu'il ne peut s'éloigner du monde, et
weniger Befreiten nur dem Grade nach. précisément pour la raison qu'il ne peut s'en
éloigner, parce que toute son activité est absorbée
dans l'effort pour s'en éloigner, c'est-à-dire à
repousser le monde (dans lequel le repoussant et le
repoussé doivent nécessairement perdurer, sinon il
n'y aurait rien à repousser), il atteint tout au plus un
degré extrême de libération, et ne diffère des moins
libérés que par le degré.]
Käme er selbst bis zur irdischen Sinnenertötung, die Qu'il parvienne même à tuer en lui le dernier reste
nur noch das eintönige Wispern des Wortes »Brahm« de sensibilité aux choses terrestres que trahit encore
zuläßt, er unterschiede sich dennoch nicht wesentlich le monotone chuchotement du mot "Brahm", rien
vom sinnlichen Menschen. cependant ne le séparera essentiellement de
l'homme des sens, de l'homme de la chair.
Selbst die stoische Haltung und Mannestugend läuft Le stoïcisme, la vertu virile même n'ont d'autre
nur darauf hinaus, daß man sich gegen die Welt zu raison d'être que la nécessité de s'affirmer et de se
erhalten und zu behaupten habe, und die Ethik der soutenir envers et contre le monde; l'éthique des
Stoiker (ihre einzige[37] Wissenschaft, da sie nichts stoïciens <( leur seule [37] science, puisqu'ils ne
von dem Geiste auszusagen wußten, als wie er sich savaient que dire de l'esprit sauf comment il devrait
zur Welt verhalten solle, und von der Natur [Physik] se rapporter au monde, et sur la nature physique
nur dies, daß der Weise sich gegen sie zu behaupten seulement que le sage doit se manifester contre
nahe) ist nicht eine Lehre des Geistes, sondern nur elle)> n'est point une doctrine de l'esprit, mais une
eine Lehre der Weltabstoßung und Selbstbehauptung doctrine du mépris du monde et de l'affirmation de
gegen die Welt. Und diese besteht in der soi vis-à-vis du monde)>. Et cette doctrine s'exprime
»Unerschütterlichkeit und dem Gleichmute des dans « l'impassibilité et le calme de la vie », c'est-à-
Lebens«, also in der ausdrücklichsten Römertugend. dire dans la pure vertu romaine.
Weiter als zu dieser Lebensweisheit brachten es auch Les Romains ne dépassèrent pas cette sagesse dans
die Römer nicht (Horaz, Cicero usw.). la vie (Horace, Cicéron, etc.).

Das Wohlergehen (Hedone) der Epikuräer ist dieselbe La prospérité épicurienne (Hédonè) n'est que le
Lebensweisheit wie die der Stoiker, nur listiger, savoir-vivre stoïcien, mais affiné, plus artificieux; les
betrügerischer. Sie lehren nur ein anderes Verhalten Épicuriens enseignent simplement une autre
gegen die Welt, ermahnen nur, eine kluge Haltung conduite dans le monde; ils conseillent de ruser avec
gegen die Welt sich zu geben: die Welt muß betrogen lui au lieu de le heurter de front : il faut tromper le
werden, denn sie ist meine Feindin. monde, car il est mon ennemi.

Vollständig wird der Bruch mit der Welt von den Le divorce définitif avec le monde fut consommé par
Skeptikern vollführt. Meine ganze Beziehung zur Welt les Sceptiques. Toutes nos relations avec lui sont
ist »wert- und wahrheitslos«. Timon sagt: »Die "sans valeur et sans vérité". "Les sensations et les
Empfindungen und Gedanken, welche wir aus der pensées que nous puisons dans le monde ne
Weltschöpfen, enthalten keine Wahrheit.« »Was ist renferment, dit Timon, aucune vérité." "Qu'est-ce
Wahrheit?!« ruft Pilatus aus. Die Welt ist nach que la vérité ?" s'écrie Pilate. La doctrine de Pyrrhon
Pyrrhons Lehre weder gut noch schlecht, weder schön nous enseigne que le monde n'est ni bon ni mauvais,
noch häßlich usw., sondern dies sind Prädikate, ni beau ni laid, etc., que ce sont là de simples
welche ich ihr gebe. Timon sagt: »An sich sei weder prédicats que nous lui attribuons. "Une chose n'est
etwas gut noch sei es schlecht, sondern der Mensch ni bonne ni mauvaise en soi, c'est l'homme qui la
denke sich's nur so;« der Welt gegenüber bleibe nur juge telle ou telle." (Timon.) Il n'y a d'autre attitude
die Ataraxie (die Ungerührtheit) und Aphasie (das possible devant le monde que l'Ataraxie
Verstummen – oder mit andern Worten: die isolierte (l'indifférence) et l'Aphasie (le silence, ou en d’autres
Innerlichkeit) übrig. termes l'isolement intérieur).
In der Welt sei »keine Wahrheit mehr zu erkennen«, Il n'y a dans le monde aucune vérité à saisir ; les
die Dinge widersprechen sich, die Gedanken über die choses se contredisent, nos jugements sur elles
Dinge seien unterschiedslos (gut und schlecht seien n'ont aucun critérium (une chose est bonne ou
einerlei, so daß, was der eine gut nennt, ein anderer mauvaise suivant que l'un la trouve bonne ou que
schlecht findet); da sei es mit der Erkenntnis der l'autre la trouve mauvaise) ; mettons de côté toute
»Wahrheit« aus, und nur der erkenntnislose Mensch, recherche de la "Vérité" ; que les hommes
der Mensch, welcher an der Welt nichts zu erkennen renoncent à trouver dans le monde aucun objet de
findet, bleibe übrig, und dieser Mensch lasse die connaissance, et qu'ils cessent de s'inquiéter d'un
wahrheitsleere Welt eben stehen und mache sich monde sans vérité.
nichts aus ihr.

So wird das Altertum mit der Welt der Dinge, der Ainsi l'Antiquité vint à bout du monde des choses, de
Weltordnung, dem Weltganzen fertig; zur l'ordre de la nature et de l'univers ; mais cet ordre
Weltordnung oder den Dingen dieser Welt gehört embrasse non seulement les lois de la nature, mais
aber nicht etwa nur die Natur, sondern alle encore toutes les relations dans lesquelles la nature
Verhältnisse, in welche der Mensch durch die Natur place l'homme, la famille, la chose publique, et tout
sich gestellt sieht, z.B. die Familie, das Gemeinwesen, ce qu'on nomme les "liens naturels". Avec le monde
kurz die sogenannten »natürlichen Bande«. Mit der de l'Esprit commence le Christianisme. L'homme qui
Welt des Geistes beginnt dann das Christentum. Der se tient encore en armes vis-à-vis du monde est
Mensch, welcher der Welt noch gewappnet l'Ancien, le Païen (le Juif l'est resté parce que non
gegenübersteht, ist[38] der Alte, der – Heide (wozu chrétien) ; l'homme que ne guident plus que la "joie
auch der Jude als Nichtchrist gehört); der Mensch, du cœur", la compassion, la sympathie, l'Esprit, est
welchen nichts mehr leitet als seine »Herzenslust«, le Moderne, le Chrétien.
seine Teilnahme, Mitgefühl, sein – Geist, ist der Neue,
der Christ.
Da die Alten auf die Weltüberwindung hinarbeiteten Les Anciens travaillèrent à soumettre le monde et
und den Menschen von den schweren umstrickenden s'efforcèrent de dégager l'homme des lourdes
Banden des Zusammenhanges mit Anderem zu chaînes de sa dépendance vis-à-vis de ce qui n'était
erlösen strebten, so kamen sie auch zuletzt zur pas lui ; ils aboutirent ainsi à la dissolution de l'État
Auflösung des Staates und Bevorzugung alles Privaten. et à la prépondérance du "privé". Chose publique,
Gemeinwesen, Familie usw. sind als natürliche Famille, etc., sont des liens naturels, et comme tels
Verhältnisse lästige Hemmungen, die meine geistige d'importunes entraves qui rabaissent ma liberté
Freiheit schmälern.[39] spirituelle.
Fußnoten
2 Hebräer 11, 13.
3 Marc. 10, 29.

2. Die Neuen B. Les modernes

»Ist jemand in Christo, so ist er eine neue Kreatur; das "Si quelqu'un est en Jésus-Christ, il est devenu une
Alte ist vergangen, siehe, es ist alles neu geworden«4. nouvelle créature; ce qui était devenu vieux est
passé, voyez, tout est devenu nouveau4."

Wurde oben gesagt: »den Alten war die Welt eine Nous avons dit plus haut que "pour les Anciens le
Wahrheit,« so müssen wir sagen: »den Neuen war der monde était une vérité ; nous pouvons dire
Geist eine Wahrheit,« dürfen aber, wie dort, so hier maintenant : Pour les Modernes, l'Esprit était une
den Zusatz nicht auslassen: eine Wahrheit, hinter "vérité", mais à condition d'ajouter, comme
deren Unwahrheit sie zu kommen suchten und précédemment, "une vérité derrière la fausseté de
endlich wirklich kommen. laquelle ils cherchèrent et finalement parvinrent à
pénétrer".
Ein ähnlicher Gang, wie das Altertum ihn genommen, Le Christianisme suit la route qu'avait prise
läßt sich auch am Christentum nachweisen, indem bis l'Antiquité; courbée durant tout le Moyen Âge sous
in die die Reformation vorbereitende Zeit hinein der la discipline de dogmes chrétiens, l'intelligence se
Verstand unter der Herrschaft der christlichen fait sophiste pendant le siècle qui précède la
Dogmen gefangen gehalten wurde, im Réforme et joue un jeu hérétique avec tous les
vorreformatorischen Jahrhundert aber sophistisch fondements de la foi. Cela se produit surtout en
sich erhob und mit allen Glaubenssätzen ein Italie, et particulièrement à la cour de Rome; mais
ketzerisches Spiel trieb. Dabei hieß es denn, zumal in quel mal y a-t-il à ce que l'esprit se divertisse,
Italien und am römischen Hofe: wenn nur das Herz pourvu que le cœur reste chrétien?
christlich gesinnt bleibt, so mag der Verstand
immerhin seine Lust genießen.
Man war längst vor der Reformation so sehr an Longtemps avant la Réforme, on était si bien
spitzfindiges »Gezänk« gewöhnt, daß der Papst und accoutumé aux subtiles controverses que le Pape, et
die meisten auch Luthers Auftreten anfänglich für ein presque tous avec lui, ne crurent d'abord assister,
bloßes »Mönchsgezänk« ansahen. lorsque Luther entra en scène, qu'à "une simple
querelle de moines".
Der Humanismus entspricht der Sophistik, und wie zur L'humanisme répond à la sophistique : c'est au
Zeit der Sophisten das griechische Leben in höchster temps des Sophistes que la vie grecque atteignit son
Blüte stand (Perikleisches Zeitalter), so geschah das plein épanouissement (siècle de Périclès); de même
Glänzendste zur Zeit des Humanismus, oder, wie man l'époque de l'humanisme, que l'on pourrait peut-
vielleicht auch sagen könnte, des Macchiavellismus être appeler aussi l'époque du machiavélisme, fut un
(Buchdruckerkunst, Neue Welt usw.). apogée dans l'histoire de la civilisation (découverte
de l'imprimerie, du Nouveau Monde, etc.).
Das Herz war in dieser Zeit noch weit davon entfernt, Le cœur était, à ce moment, bien éloigné encore de
des christlichen Inhalts sich entledigen zu wollen.[39] toute velléité de se débarrasser de son contenu
Aber die Reformation machte endlich, wie Sokrates, chrétien. Mais la Réforme prit enfin, comme l'avait
mit dem Herzen selber Ernst, und seitdem sind die fait Socrate, le cœur au sérieux, et les cœurs à dater
Herzen zusehends – unchristlicher geworden. Indem de ce jour ont, à vue d'œil, cessé d'être chrétiens. Du
man mit Luther anfing, sich die Sache zu Herzen zu moment qu'on commençait avec Luther à remettre
nehmen, mußte dieser Schritt der Reformation dahin le cœur en question, ce premier pas dans la voie de
führen, daß auch das Herz von der schweren Last der la Réforme devait aboutir à ce que lui aussi s'allégeât
Christlichkeit erleichtert wird. Das Herz, von Tag zu du fardeau écrasant des sentiments chrétiens. De

4 IIe épître aux Corinthiens, v, 17.


Tag unchristlicher, verliert den Inhalt, mit welchem es jour en jour moins chrétien, le cœur perdit ce qui
sich beschäftigt, bis zuletzt ihm nichts als die leere l'avait rempli et occupé jusque-là, si bien qu'il ne lui
Herzlichkeit übrig bleibt, die ganze allgemeine resta plus enfin qu'une cordialité vide, l'amour tout
Menschenliebe, die Liebe des Menschen, das général de l'Homme, de l'Humanité, le sentiment de
Freiheitsbewußtsein, das »Selbstbewußtsein«. la liberté, la "Conscience".
So erst ist das Christentum vollendet, weil es kahl, Le Christianisme atteint ainsi le terme de son
abgestorben und inhaltsleer geworden ist. Es gibt nun évolution, parce qu'il s'est dénudé, atrophié et vidé.
keinen Inhalt mehr, gegen welchen das Herz sich nicht Le cœur n'a plus rien en lui qui ne le révolte, à moins
auflehnte, es sei denn, daß es unbewußt oder ohne de surprise ou d'inconscience. Il soumet à une
»Selbstbewußtsein« von ihm beschlichen würde. critique mortelle tout ce qui prétend l'émouvoir ; il
Das Herz kritisiert alles, was sich eindrängen will, mit n'a ni ménagements ni pitié. Il n'est capable ni
schonungsloser Unbarmherzigkeit zu Tode, und ist d'amitié ni d'amour (sauf inconsciemment ou pris
keiner Freundschaft, keiner Liebe (außer eben par surprise).
unbewußt oder überrumpelt) fähig. Et que pourrait-il aimer chez les hommes? Tous sont
Was gäbe es auch an den Menschen zu lieben, da sie des "égoïstes", nul n'est vraiment l'Homme, le pur
allesamt »Egoisten« sind, keiner der Mensch als esprit; le Chrétien n'aime que l'esprit, mais où est-il
solcher, d.h. keiner nur Geist. Der Christ liebt nur den le pur esprit? [mais où est celui qui ne serait
Geist; wo wäre aber einer, der wirklich nichts als Geist vraiment qu'esprit ?]
wäre?
Den leibhaftigen Menschen mit Haut und Haaren lieb Aimer l'homme corporel, en chair et en os, ne serait
zu haben, das wäre ja keine »geistige« Herzlichkeit plus un amour "spirituel" [cordialité spirituelle], ce
mehr, wäre ein Verrat an der »reinen« Herzlichkeit, serait une trahison envers l'amour « pur » [cordialité
dem »theoretischen Interesse«. Denn man stelle sich « pure »], "l'intérêt théorique".
die reine Herzlichkeit nur nicht vor wie jene Ne confondez pas, en effet, avec l'amour pur cette
Gemütlichkeit, die jedermann freundlich die Hand cordialité [il ne faut pas imaginer la cordialité pure
drückt; im Gegenteil, die reine Herzlichkeit ist gegen comme cette aimable disposition] qui serre
niemand herzlich, sie ist nur theoretische Teilnahme, amicalement la main à chacun ; il en est précisément
Anteil am Menschen als Menschen, nicht als Person. le contraire, il ne se livre en toute sincérité à
Die Person ist ihr widerlich, weil sie »egoistisch«, weil personne, [la cordialité pure n'est cordiale avec
sie nicht der Mensch, diese Idee, ist. Nur für die Idee personne] il n'est qu'une sympathie toute théorique,
aber gibt es ein theoretisches Interesse. un intérêt qui s'attache à l'homme en tant qu'hom-
me et non en tant que personne. La personne
repousse cet amour, [La personne lui répugne] parce
qu'elle est égoïste, qu'elle n'est pas l'Homme, l'idée
à laquelle seule peut s'attacher l'intérêt théorique.

Für die reine Herzlichkeit oder die reine Theorie sind Les hommes comme vous et moi ne fournissent à
die Menschen nur da, um kritisiert, verhöhnt und l'amour pur, à la pure théorie, qu'un sujet de
gründlichst verachtet zu werden: sie sind für sie nicht critique, [pour la cordialité pure les hommes ne sont
minder, als für den fanatischen Pfaffen, nur »Dreck« là que pour être critiqués] de raillerie et de radical
und sonst dergleichen Sauberes. mépris; ils ne sont pour lui, comme pour les prêtres
fanatiques, que de l' "ordure" et pis encore.

Auf diese äußerste Spitze interesseloser Herzlichkeit Arrivés à ce premier sommet de l'amour
getrieben, müssen wir endlich inne werden, daß der désintéressé, nous devons nous apercevoir que cet
Geist, welchen der Christ allein liebt, nichts ist, oder [l’]Esprit auquel s'adresse l'amour exclusif du
daß der Geist eine – Lüge ist. Chrétien n'est rien ou est un leurre [mensonge].

Was hier gedrängt und wohl noch unverständlich Ce qui, dans ce résumé, pourrait encore paraître
hingeworfen[40] wurde, wird sich im weiteren Verlauf obscur et n'être pas compris s'éclaircira, nous
hoffentlich aufklären. l'espérons, par la suite. Acceptons l'héritage que
Nehmen wir die von den Alten hinterlassene Erbschaft nous ont légué les Anciens, et tâchons, ouvriers
auf und machen wir als tätige Arbeiter damit so viel, laborieux, d'en tirer tout ce qu'on en peut tirer. La
als sich – damit machen läßt! Die Welt liegt verachtet terre gît méprisée à nos pieds, loin en dessous de
zu unseren Füßen, tief unter uns und unserem nous et de notre ciel ; ses bras puissants ne nous
Himmel, in den ihre mächtigen Arme nicht mehr étreignent plus, nous avons oublié son souffle
hineingreifen und ihr sinnbetäubender Hauch nicht enivrant; si séduisante qu'elle soit, elle ne peut
eindringt; wie verführerisch sie sich auch gebärde, sie égarer que nos sens ; notre esprit, et nous ne
kann nichts als unsern Sinn betören, den Geist – und sommes en vérité rien qu'esprit, elle ne saurait le
Geist sind wir doch allein wahrhaft – irrt sie nicht. tromper. Une fois parvenu derrière les choses,
Einmal hinter die Dinge gekommen, ist der Geist auch l'Esprit est aussi au-dessus d'elles, il est délivré de
über sie gekommen, und frei geworden von ihren leurs liens et plane, affranchi, librement dans l'au-
Banden, ein entknechteter, jenseitiger, freier. So delà. Ainsi parle la "liberté spirituelle".
spricht die »geistige Freiheit«.

Dem Geiste, der nach langem Mühen die Welt los Pour l'esprit que de longs efforts ont dégagé et
geworden ist, dem weltlosen Geiste, bleibt nach dem affranchi du monde; il ne reste plus, le monde et la
Verluste der Welt und des Weltlichen nichts übrig, als matière déchus, que l'Esprit et le spirituel.
– der Geist und das Geistige.

Da er jedoch sich von der Welt nur entfernt und zu Toutefois, en devenant essentiellement différent et
einem von ihr freien Wesen gemacht hat, ohne sie indépendant du monde, l'esprit n'a fait que s'en
wirklich vernichten zu können, so bleibt sie ihm ein éloigner, sans pouvoir en réalité l'anéantir ; aussi ce
unwegräumbarer Anstoß, ein in Verruf gebrachtes monde lui oppose-t-il, du fond du discrédit où il est
Wesen, und da er andererseits nichts kennt und tombé, des obstacles sans cesse renaissants, et
anerkennt, als Geist und Geistiges, so muß er l'Esprit est-il condamné à traîner perpétuellement le
fortdauernd sich mit der Sehnsucht tragen, die Welt mélancolique désir de spiritualiser le monde, de le
zu vergeistigen, d.h. sie aus dem »Verschiß« zu "racheter"; de là, les plans de rédemption, les
erlösen. Deshalb geht er, wie ein Jüngling, mit projets d'amélioration du monde qu'il bâtit comme
Welterlösungs- oder Weltverbesserungsplänen um. un jeune homme.

Die Alten dienten, wir sahen es, dem Natürlichen, Les Anciens, nous l'avons vu, étaient esclaves du
Weltlichen, der natürlichen Weltordnung, aber sie naturel, du terrestre ; ils s'inclinaient devant l'ordre
fragten sich unaufhörlich, ob sie denn dieses Dienstes naturel des choses, mais en se demandant sans
sich nicht entheben könnten, und als sie in stets cesse s'il n'existait pas de moyen d’esquiver cette
erneuten Empörungsversuchen sich todmüde servitude; lorsqu'ils se furent mortellement fatigués
gearbeitet hatten, da ward ihnen unter ihren letzten à des tentatives de révolte toujours renouvelées, de
Seufzern der Gott geboren, der »Weltüberwinder«. leur dernier soupir naquit le Dieu, le "vainqueur du
monde".
All ihr Tun war nichts gewesen als Weltweisheit, ein Toute l'activité de leur pensée avait été dirigée vers
Trachten, hinter und über die Welt hinaus zu la connaissance du monde, elle n'avait été qu'un
kommen. Und was ist die Weisheit der vielen long effort pour le pénétrer et le dépasser. Quel but
folgenden Jahrhunderte? Hinter was suchten die s'est donné la pensée pendant les siècles qui
Neuen zu kommen? Hinter die Welt nicht mehr, denn suivirent ? Derrière quoi les Modernes ont-ils tenté
das hatten die Alten vollbracht, sondern hinter den de pénétrer? Derrière le monde ? Non, car cette
Gott, den jene ihnen hinterließen, hinter den Gott, tâche, les Anciens l'avaient accomplie ; mais derrière
»der Geist ist«, hinter alles, was des Geistes ist, das le dieu que ces derniers leur léguaient, derrière le
Geistige. dieu "qui est esprit", derrière tout ce qui tient à
l'esprit, derrière le spirituel.
Die Tätigkeit des Geistes aber, der »selbst die Tiefen L'activité de l'esprit qui explore "les profondeurs
der Gottheit erforscht«, ist die Gottesgelahrtheit. mêmes de la divinité" aboutit à la Théologie.
[Connaissance/sagesse de Dieux, divine]
Haben die Alten nichts aufzuweisen als Weltweisheit, Si les Anciens n'ont produit qu'une Cosmologie,
so brachten und[41] bringen es die Neuen niemals [sagesse/connaissance du monde] les Modernes
weiter als zur Gottesgelahrtheit. n'ont jamais dépassé et ne dépassent pas la
Théologie.
Wir werden später sehen, daß selbst die neuesten Nous verrons par la suite que les plus récentes
Empörungen gegen Gott nichts als die äußersten révoltes contre Dieu ne sont elles-mêmes que les
Anstrengungen der »Gottesgelahrtheit«, d.h. dernières convulsions de cette "théologie", ce sont
theologische Insurrektionen sind.[42] des insurrections théologiques.

Fußnoten
4 2. Kor. 5, 17.

§ 1. Der Geist § 1. L'Esprit

Das Geisterreich ist ungeheuer groß, des Geistigen Le monde des esprits est prodigieusement vaste,
unendlich viel: sehen wir doch zu, was denn der Geist, celui du spirituel est infini ; examinons donc ce
diese Hinterlassenschaft der Alten, eigentlich ist. qu'est au juste cet Esprit que nous ont légué les
Anciens.
Aus ihren Geburtswehen ging er hervor, sie selbst Ils l'enfantèrent dans les douleurs, mais ils ne purent
aber konnten sich nicht als Geist aussprechen: sie se reconnaître en lui [parler en esprits] ; ils avaient
konnten ihn gebären, sprechen mußte er selbst. Der pu le mettre au monde, mais il devait parler lui-
»geborene Gott, der Menschensohn«, spricht erst das même. Le "Dieu-né", le "fils de l'Homme", exprima le
Wort aus, daß der Geist, d.h. er, der Gott, es mit premier cette pensée que l'Esprit, c'est-à-dire Lui, le
nichts Irdischem und keinem irdischen Verhältnisse zu Dieu, n'a nulle attache avec les choses terrestres et
tun habe, sondern lediglich mit dem Geiste und leurs rapports, mais uniquement avec les choses
geistigen Verhältnissen. spirituelles et leurs rapports.

Ist etwa mein unter allen Schlägen der Welt Mon inébranlable fermeté dans l'adversité, mon
unvertilgbarer Mut, meine Unbeugsamkeit und mein inflexibilité et mon audace, sont-elles déjà l'Esprit,
Trotz, weil ihm die Welt nichts anhat, schon im vollen dans la pleine acception du mot ? Le Monde en effet
Sinne der Geist? So wäre er ja noch mit der Welt in ne peut rien contre elles ? Mais s'il en était ainsi,
Feindschaft, und all sein Tun beschränkte sich darauf, l'Esprit serait encore en opposition avec le monde,
ihr nur nicht zu unterliegen! Nein, bevor er sich nicht et tout son pouvoir se bornerait à ne point s'y
allein mit sich selbst beschäftigt, bevor er es nicht mit soumettre. Non, tant qu'il ne s'occupe point
seiner Welt, der geistigen, allein zu tun hat, ist er nicht exclusivement de lui-même, tant qu'il n’a pas
freier Geist, sondern nur der »Geist dieser Welt«, der uniquement affaire à son monde, au monde
an sie gefesselte. Der Geist ist freier Geist, d.h. spirituel, l'Esprit n'est pas encore le libre Esprit, il
wirklich Geist erst in einer ihm eigenen Welt; in demeure l' "esprit du monde" enchaîné à ce monde.
»dieser«, der irdischen Welt, ist er ein Fremdling. Nur L'Esprit n'est libre Esprit, c'est-à-dire réellement
mittels einer geistigen Welt ist der Geist wirklich Esprit, que dans le monde qui lui est propre ; ici-bas,
Geist, denn »diese« Welt versteht ihn nicht und weiß dans "ce" monde, il reste un étranger. Ce n'est que
»das Mädchen aus der Fremde« nicht bei sich zu dans un monde spirituel que l'Esprit se complète et
behalten. prend possession de soi, car "ce bas monde" ne le
comprend pas et ne peut garder auprès de lui "la
fille de l'étranger".
Woher soll ihm diese geistige Welt aber kommen? Mais où trouvera-t-il ce domaine spirituel? Où, sinon
Woher anders als aus ihm selbst! Er muß sich en lui-même? Il doit se manifester, et les mots qu'il
offenbaren, und die Worte, die er spricht, die prononce, les révélations par lesquelles il se
Offenbarungen, in denen er sich enthüllt, die sind découvre, c'est là son monde. Comme l'extravagant
seine Welt. Wie ein Phantast nur in den ne vit et ne possède son monde que dans les figures
phantastischen Gebilden, die er selber erschafft, lebt fantastiques que crée son imagination, comme le
und seine Welt hat, wie ein Narr sich seine eigene fou engendre son propre monde de rêves, sans
Traumwelt erzeugt, ohne welche er eben kein Narr zu lequel il ne serait pas fou, ainsi l'esprit doit créer son
sein vermöchte, so muß der Geist sich seine monde de fantômes, et, tant qu'il ne l'a pas créé, il
Geisterwelt erschaffen, und ist, bevor er sie erschafft, n'est pas Esprit. Ce sont ses créations qui le font
nicht Geist. Esprit, c'est à elles qu'on le reconnaît, lui leur
Also seine Schöpfungen machen ihn zum Geist, und créateur : il vit en elles, elles sont son monde.
an den Geschöpfen erkennt man ihn, den Schöpfer: in
ihnen lebt er, sie sind seine Welt.[42]

Was ist nun der Geist? Er ist der Schöpfer einer Qu'est-ce donc que l'Esprit? L'Esprit est le créateur
geistigen Welt! Auch an dir und mir erkennt man erst d'un monde spirituel. On reconnaît sa présence en
Geist an, wenn man sieht, daß wir Geistiges uns toi et en moi dès que l'on constate que nous nous
angeeignet haben, d.h. Gedanken, mögen sie uns sommes approprié quelque chose de spirituel, c'est-
auch vorgeführt worden sein, doch in uns zum Leben à-dire des pensées; que ces pensées nous aient été
gebracht haben; denn solange wir Kinder waren, hätte suggérées, peu importe, pourvu que nous leur ayons
man uns die erbaulichsten Gedanken vorlegen donné la vie ; car, aussi longtemps que nous étions
können, ohne daß wir gewollt oder imstande gewesen enfants, on eût pu nous proposer les maximes les
wären, sie in uns wiederzuerzeugen. So ist auch der plus édifiantes sans que nous eussions la volonté ou
Geist nur, wenn er Geistiges schafft: er ist nur mit dem que nous fussions en état de les recréer en nous.
Geistigen, seinem Geschöpfe, zusammen wirklich. Ainsi donc, l'Esprit n'existe que lorsqu'il crée du
Da wir ihn denn an seinen Werken erkennen, so fragt spirituel, et son existence résulte de son union avec
sich's, welches diese Werke seien. Die Werke oder le spirituel, sa création.
Kinder des Geistes sind aber nichts anderes als – Comme c'est à ses œuvres que nous le
Geister. reconnaissons, il faut nous demander ce que sont
ces œuvres : les œuvres, les enfants de l'Esprit ne
sont autres que des Esprits, des fantômes.

Hätte ich Juden, Juden von echtem Schrot und Korn Si j'avais devant moi des Juifs, des Juifs de vieille
vor mir, so müßte ich hier aufhören und sie vor roche, je pourrais m’arrêter ici et les laisser méditer
diesem Mysterium stehen lassen, wie sie seit beinahe sur le mystère de leur incrédulité et de leur
zweitausend Jahren ungläubig und erkenntnislos incompréhension de vingt siècles. Mais comme toi,
davor stehen geblichen sind. Da du aber, mein lieber mon cher lecteur, tu n'es pas un Juif, du moins pas
Leser, wenigstens kein Vollblutsjude bist – denn ein un Juif pur sang – nul d'entre eux ne se serait égaré
solcher wird sich nicht bis hierher verirren –, so jusqu'ici – nous ferons encore ensemble un bout de
wollen wir noch eine Strecke Weges miteinander chemin, jusqu'à ce que toi aussi peut-être tu me
machen, bis auch du vielleicht mir den Rücken kehrst, tournes le dos, croyant que je me moque de toi.
weil ich dir ins Gesicht lache.

Sagte dir jemand, du seiest ganz Geist, so würdest du Si quelqu'un te disait que tu es tout Esprit, tu te
an deinen Leib fassen und ihm nicht glauben, sondern tâterais et ne le croirais pas, mais tu répondrais : "Je
antworten: ich habe wohl Geist, existiere aber nicht ne manque en vérité pas d'esprit, j'en ai, mais je
bloß als Geist, sondern bin ein leibhaftiger Mensch. n'existe pas uniquement comme esprit, je suis un
Du würdest dich noch immer von »deinem Geiste« homme en chair et en os." Tu ferais encore toujours
unterscheiden. Aber, erwidert jener, es ist deine une distinction entre toi et "ton esprit". "Mais,
Bestimmung, wenn du auch jetzt noch in den Fesseln réplique ton interlocuteur, c'est ta destinée, quoique
des Leibes einhergehst, dereinst ein »seliger Geist« zu tu sois encore à présent le prisonnier d'un corps, de
werden, und wie du das künftige Aussehen dieses devenir quelque jour un esprit bienheureux ; et si tu
Geistes dir auch vorstellen magst, so ist doch so viel peux te figurer l'aspect futur de cet esprit, il est
gewiß, daß du im Tode diesen Leib ausziehen und également certain que dans la mort tu
gleichwohl dich, d.h. deinen Geist, für die Ewigkeit abandonneras ce corps, et que ce que tu garderas
erhalten wirst; mithin ist dein Geist das Ewige und pour l'éternité ce sera toi, c'est-à-dire ton Esprit. Par
Wahre an dir, der Leib nur eine diesseitige Wohnung, conséquent, ce qu'il y a de véritable et d'éternel en
welche du verlassen und vielleicht mit einer andern toi, c'est ton esprit; le corps n'est que ta demeure en
vertauschen kannst. ce monde, demeure que tu peux abandonner et
peut-être changer pour une autre."

Nun glaubst du ihm! Für jetzt zwar bist du nicht bloß Te voilà convaincu! Pour le moment, en vérité, tu
Geist, aber wenn du einst aus dem sterblichen Leibe n'es pas un pur Esprit, mais lorsque tu auras émigré
auswandern mußt, dann wirst du ohne den Leib dich de ce corps périssable, tu pourras te tirer d'affaire
behelfen müssen, und darum tut es not, daß du dich sans lui; aussi est-il nécessaire de prendre tes
vorsehest und beizeiten für dein eigentliches Ich précautions et de soigner à temps ton "moi" par
sorgest. »Was hülfe es dem Menschen, wenn er die excellence : "Que servirait-il à l'homme de conquérir
ganze Welt gewönne und nähme doch Schaden an l'univers, s'il devait pour cela faire tort à son âme ?"
seiner Seele!«[43]

Gesetzt aber auch, Zweifel, im Laufe der Zeit gegen De graves doutes se sont élevés au cours des temps
die christlichen Glaubenssätze erhoben, haben dich contre les dogmes chrétiens et t'ont dépouillé de ta
längst des Glaubens an die Unsterblichkeit deines foi en l'immortalité de ton esprit. Mais un dogme est
Geistes beraubt: einen Satz hast du dennoch resté debout : tu es toujours fermement convaincu
ungerüttelt gelassen, und der einen Wahrheit hängst que l'Esprit est ce qu'il y a de meilleur en toi et que
du immer noch unbefangen an, daß der Geist dein le spirituel doit primer en toi tout le reste.
besser Teil sei, und daß das Geistige größere
Ansprüche an dich habe, als alles andere.

Du stimmst trotz all deines Atheismus mit dem Quel que soit ton athéisme, tu communies avec les
Unsterblichkeitsgläubigen im Eifer gegen den croyants en l'immortalité dans leur zèle contre
Egoismus zusammen. l'Égoïsme.

Wen aber denkst du dir unter dem Egoisten? Einen Qu'entends-tu donc par un égoïste? Celui qui, au
Menschen, der, anstatt einer Idee, d.h. einem lieu de vivre pour une idée, c'est-à-dire pour
Geistigen zu leben, und ihr seinen persönlichen quelque chose de spirituel, et de sacrifier à cette
Vorteil zu opfern, dem letzteren dient. Ein guter idée son intérêt personnel, sert au contraire ce
Patriot z.B. trägt seine Opfer auf den Altar des dernier. Un bon patriote, par exemple, porte son
Vaterlandes, daß aber das Vaterland eine Idee sei, offrande sur l'autel de la patrie, et que la patrie soit
läßt sich nicht bestreiten, da es für geistesunfähige une pure idée, cela ne fait pas de doute, car il n'y a
Tiere oder noch geistlose Kinder kein Vaterland und ni patrie ni patriotisme pour les animaux, auxquels
keinen Patriotismus gibt. Bewährt sich nun jemand l'esprit est interdit, ou pour les enfants encore sans
nicht als einen guten Patrioten, so verrät er in bezug esprit. Celui qui ne se montre pas bon patriote
aufs Vaterland seinen Egoismus. Und so verhält sich's décèle son égoïsme vis-à-vis de la patrie. Il en est de
in unzähligen andern Fällen; wer in der menschlichen même dans une infinité d'autres cas : jouir d'un
Gesellschaft ein Vorrecht sich zunutze macht, der privilège aux dépens du reste de la société, c'est
sündigt egoistisch gegen die Idee der Gleichheit; wer pécher par égoïsme contre l'idée d'égalité; détenir le
Herrschaft übt, den schilt man einen Egoisten gegen pouvoir, c'est violer en égoïste l'idée de liberté, etc.
die Idee der Freiheit usw.
Darum verachtest du den Egoisten, weil er das Telle est la cause de ton aversion pour l'égoïste : il
Geistige gegen das Persönliche zurücksetzt, und für subordonne le spirituel au personnel, et c'est à lui
sich besorgt ist, wo du ihn einer Idee zu Liebe handeln qu'il songe, alors que tu préfèrerais le voir agir pour
sehen möchtest. Ihr unterscheidet euch darin, daß du l'amour d'une idée. Ce qui vous distingue, c'est que
den Geist, er aber sich zum Mittelpunkte macht, oder tu rapportes à ton esprit tout ce qu'il rapporte à lui-
daß du dein Ich entzweist und dein »eigentliches Ich«, même; en d'autres termes, tu scindes ton Moi et
den Geist, zum Gebieter des wertloseren Restes ériges ton "Moi proprement dit", l'Esprit, en maître
erhebst, während er von dieser Entzweiung nichts souverain du reste que tu juges sans valeur, tandis
wissen will, und geistige und materielle Interessen que lui ne veut rien entendre d'un tel partage et
eben nach seiner Lust verfolgt. poursuit à son gré ses intérêts tant spirituels que
matériels.
Du meinst zwar nur auf diejenigen loszuziehen, Tu crois ne t’insurger que contre ceux qui ne
welche gar kein geistiges Interesse fassen, in der Tat conçoivent aucun intérêt spirituel, mais en fait tu
aber fluchst Du auf alle, welche das geistige Interesse embrasses dans ta malédiction tous ceux qui ne
nicht für ihr „wahres und höchstes“ ansehen. tiennent pas ces intérêts spirituels pour "les vrais,
les suprêmes intérêts".
Du treibst den Ritterdienst für dieses Schöne so weit, Tu pousses si loin ton office de chevalier servant de
daß du behauptest, sie sei die einzige Schönheit der cette belle que tu la proclames l'unique beauté qui
Welt. Du lebst nicht dir, sondern deinem Geiste und soit au monde. Ce n'est pas pour toi que tu vis, mais
dem, was des Geistes ist, d.h. Ideen. pour ton Esprit et pour ce qui tient à l'Esprit, c'est-à-
dire pour des Idées.

Da der Geist nur ist, indem er Geistiges schafft, so Puisque l'Esprit n'existe qu'en tant qu'il crée le
sehen wir uns nach einer ersten Schöpfung um. Hat er spirituel, tâchons donc de découvrir sa première
diese erst vollbracht, so folgt fortan eine natürliche création, De celle-ci découle naturellement une
Fortpflanzung von Schöpfungen, wie nach der Mythe génération indéfinie de créations, comme, à en
nur die ersten Menschen geschaffen zu werden croire le mythe, il suffit que les premiers humains
brauchten, das übrige Geschlecht sich[44] von selbst fussent créés pour que la race se multipliât
fortpflanzte. Die erste Schöpfung hingegen muß, »aus spontanément. Quant à cette première création, elle
dem Nichts« hervorgehen, d.h. der Geist hat zu ihrer doit être tirée "du néant", c'est-à-dire que l'Esprit,
Verwirklichung nichts weiter als sich selber, oder pour se réaliser, ne dispose que de lui-même ; bien
vielmehr, er hat sich noch nicht einmal, sondern muß plus : il ne dispose pas même encore de lui, mais il
sich erschaffen: seine erste Schöpfung ist daher er doit se créer; l'Esprit est par conséquent lui-même
selber, der Geist. So mystisch dies auch klinge, so sa première création. Quelque mystique que le fait
erleben wir's doch als eine alltägliche Erfahrung. Bist paraisse, sa réalité n'en est pas moins attestée par
du eher ein Denkender, als du denkst? Indem du den une expérience de tous les jours. Es-tu un penseur
ersten Gedanken erschaffst, erschaffst du dich, den avant d'avoir pensé ? Ce n'est que par le fait que tu
Denkenden; denn du denkst nicht, bevor du einen crées ta première pensée que tu crées en toi le
Gedanken denkst, d.h. hast. Macht dich nicht erst penseur, car tu ne penses point tant que tu n'as
dein Singen zum Sänger, dein Sprechen zum point eu une pensée. N'est-ce pas ton premier chant
sprechenden Menschen? Nun so macht dich auch das qui fait de toi un chanteur, ta première parole qui te
Hervorbringen von Geistigen erst zum Geiste. Wie du fait homme parlant ? De même, c'est ta première
indes vom Denker, Sänger und Sprecher dich production spirituelle qui fait de toi un Esprit. Si tu te
unterscheidest, so unterscheidest du dich nicht distingues du penseur et du chanteur que tu es, tu
minder vom Geiste und fühlst sehr wohl, daß du noch devrais te distinguer également de l'Esprit et sentir
etwas anderes als Geist bist. Allein wie dem denken clairement que tu es encore autre chose qu'Esprit.
den Ich im Enthusiasmus des Denkens leicht Hören Mais de même que le Moi pensant perd aisément la
und Sehen vergeht, so hat auch dich der Geist- vue et l'ouïe dans son enthousiasme de penser, de
Enthusiasmus ergriffen, und du sehnst dich nun mit même l'enthousiasme de l'Esprit t'a saisi, et tu
aller Gewalt, ganz Geist zu werden und im Geiste aspires maintenant de toutes tes forces à devenir
aufzugehen. Der Geist ist dein Ideal, das Unerreichte, tout Esprit et te fondre dans l'Esprit. L'Esprit est ton
das Jenseitige: Geist heißt dein – Gott, »Gott ist Idéal, l'inaccessible, l'au-delà ; tu appelles l’Esprit
Geist«. Dieu : "Dieu, c’est l’Esprit !"
Gegen alles, was nicht Geist ist, bist du ein Eiferer, Ton zèle t'excite contre tout ce qui n’est pas Esprit,
und darum eiferst du gegen dich selbst, der du einen aussi t'insurges-tu contre toi-même, qui n'es pas
Rest von Nichtgeistigem nicht los wirst. Statt zu sagen: exempt d'un reste de non-spiritualité. Au lieu de dire
»ich bin mehr als Geist,« sagst du mit Zerknirschung: : "Je suis plus qu'Esprit", tu dis avec contrition : "Je
»ich bin weniger als Geist, und Geist, reinen Geist, suis moins qu'Esprit, L'Esprit, le pur Esprit, je ne puis
oder der Geist, der nichts als Geist, den kann ich mir que le concevoir, mais je ne le suis point; et puisque
nur denken, bin es aber nicht, und da ich's nicht bin, je ne le suis pas, c'est qu'un autre l'est, et cet autre
so ist's ein anderer, existiert als ein anderer, den ich je l'appelle Dieu."
›Gott‹ nenne.«
Es liegt in der Natur der Sache, daß der Geist, der als L'Esprit, pour exister comme pur Esprit, doit
reiner Geist existieren soll, ein jenseitiger sein muß, nécessairement être un au-delà, car, puisque je ne le
denn da ich's nicht bin, so kann er nur außer mir sein, suis pas, il ne peut être qu'en dehors de moi, et
da ein Mensch überhaupt nicht völlig in dem Begriffe puisque nul homme ne réalise intégralement la
»Geist« aufgeht, so kann der reine Geist, der Geist als notion d' "Esprit", l'Esprit pur, l'Esprit en soi ne peut
solcher, nur außerhalb der Menschen sein, nur être qu’en dehors des hommes, au-delà du monde
jenseits der Menschenwelt, nicht irdisch, sondern humain, non terrestre, mais céleste.
himmlisch.

Nur aus diesem Zwiespalt, in welchem ich und der Cette discordance [scission] entre moi et l'Esprit, qui
Geist liegen, nur weil ich und Geist nicht Namen für éclate en ce fait que "Moi" et "Esprit" ne sont pas
ein und dasselbe, sondern verschiedene Namen für deux noms applicables à une seule et même chose,
völlig Verschiedenes sind, nur weil ich nicht Geist undmais deux noms différents pour deux choses
Geist nicht ich ist: nur daraus erklärt sich ganz différentes, que je ne suis pas Esprit et que l'Esprit
tautologisch die Notwendigkeit, daß der Geist im n'est pas moi, cela seul suffit pour nous à montrer
Jenseits haust, d.h. Gott ist.[45] sur quelle tautologie repose l'apparente nécessité
pour l'Esprit d'habiter l'au-delà, c’est-à-dire d’être
Dieu.
Daraus geht aber auch hervor, wie durchaus Cela seul aussi suffit pour nous faire apprécier la
theologisch, d.h. gottesgelahrt, die Befreiung ist, base totalement théologique sur laquelle
welche Feuerbach5 uns zu geben sich bemüht. Er sagt Feuerbach 5 édifie la solution qu'il s'efforce de nous
nämlich, wir hätten unser eigenes Wesen nur faire accepter. Autrefois, dit-il, nous ne cherchions
verkannt und darum es im Jenseits gesucht, jetzt aber, et n'apercevions notre essence que dans l'au-delà,
da wir einsähen, daß Gott nur unser menschliches tandis qu'à présent que nous comprenons que Dieu
Wesen sei, müßten wir es wieder als das unsere n'est que notre essence humaine, nous devons
anerkennen und aus dem Jenseits in das Diesseits reconnaître cette dernière comme nôtre et la
zurückversetzen. Den Gott, der Geist ist, nennt transposer de nouveau de l'autre monde en ce
Feuerbach »unser Wesen« zu uns in einen Gegensatz monde. Ce Dieu, qui est esprit, Feuerbach l'appelle
gebracht, daß wir in ein wesentliches und ein "notre essence". Pouvons-nous accepter cette
unwesentliches Ich zerspalten werden. Rücken wir opposition entre "notre essence" et nous [de sorte
damit nicht wieder in das traurige Elend zurück, aus que nous somme scindés], et admettre notre
uns selbst uns verbannt zu sehen? division en un moi essentiel et un moi non
essentiel?. Ne sommes-nous pas ainsi de nouveau
condamnés à nous voir misérablement bannis de
nous-mêmes ?

Was gewinnen wir denn, wenn wir das Göttliche Que gagnons-nous donc à métamorphoser le divin
außer uns zur Abwechslung einmal in uns verlegen? extérieur à nous en un divin intérieur? Sommes-nous

5 Wesen des Christentums (Essence du Christianisme). Une traduction de cet ouvrage a été publiée par J.
Roy (Paris, Lacroix, 1864). (Note du Traducteur.)
Sind wir das, was in uns ist? So wenig als wir das sind, ce qui est en nous? Pas plus que ce qui est hors de
was außer uns ist. Ich bin so wenig mein Herz, als ich nous. Je ne suis pas plus mon cœur que je ne suis ma
meine Herzgeliebte, dieses mein »anderes Ich« bin. maîtresse, cet "autre moi". C'est précisément parce
Gerade weil wir nicht der Geist sind, der in uns wohnt, que nous ne sommes pas l'Esprit qui habite en nous
gerade darum mußten wir ihn außer uns versetzen: er que nous étions obligés de projeter cet Esprit hors
war nicht wir, fiel nicht mit uns in eins zusammen, und de nous : il n'était pas nous, ne faisant qu'un avec
darum konnten wir ihn nicht anders existierend nous, aussi ne pouvions-nous lui accorder d'autre
denken als außer uns, jenseits uns, im Jenseits. existence que hors de nous, au-delà de nous, dans
l'au-delà.

Mit der Kraft der Verzweiflung greift Feuerbach nach Feuerbach étreint avec l'énergie du désespoir tout le
dem gesamten Inhalt des Christentums, nicht, um ihn contenu du Christianisme, non pour le jeter bas,
wegzuwerfen, nein, um ihn an sich zu reißen, um ihn, mais pour s'en emparer, pour arracher de son ciel
den langersehnten, immer ferngebliebenen, mit einer par un dernier effort cet idéal toujours désiré, jamais
letzten Anstrengung aus seinem Himmel zu ziehen atteint, et le garder éternellement. N'est-ce point là
und auf ewig bei sich zu behalten. Ist das nicht ein un suprême effort, une entreprise désespérée sur la
Griff der letzten Verzweiflung, ein Griff auf Leben und vie et la mort, et n'est-ce point en même temps la
Tod, und ist es nicht zugleich die christliche Sehnsucht dernière convulsion de l'esprit chrétien altéré d'au-
und Begierde nach dem Jenseits? Der Heros will nicht delà ? Le Héros ne tente pas d'escalader le Ciel, mais
in das Jenseits eingehen, sondern das Jenseits an sich de l'attirer à lui, de le forcer à devenir terrestre! Et
heranziehen, und zwingen, daß es zum Diesseits que crie le monde entier depuis ce jour-là ?
werde! Und schreit seitdem nicht alle Welt, mit mehr Qu'appellent ses vœux plus ou moins conscients ?
oder weniger Bewußtsein, aufs »Diesseits« komme es Qu'il vienne, "cet au-delà" [ce monde là], que le ciel
an, und der Himmel müsse auf die Erde kommen und descende sur la terre, qu'il s'ouvre dès maintenant à
schon hier erlebt werden? nous!

Stellen wir in Kürze die theologische Ansicht À la doctrine théologique de Feuerbach, opposons
Feuerbachs und unsern Widerspruch einander en quelques mots les objections qu'elle nous
gegenüber! »Das Wesen des Menschen ist des suggère : "L'être de l'homme est pour l'homme l'être
Menschen höchstes Wesen; das höchste Wesen wird suprême. Cet être suprême, la religion l'appelle Dieu
nun zwar von der Religion Gott genannt und als ein et en fait un être objectif; mais il n'est, en réalité,
gegenständliches Wesen betrachtet, in Wahrheit aber que le propre être de l'homme ; et nous sommes à
ist es nur des Menschen eigenes Wesen, und[46] un tournant de l'histoire du monde, parce que
deshalb ist der Wendepunkt der Weltgeschichte der, désormais pour l'homme ce n'est plus Dieu, mais
daß fortan dem Menschen nicht mehr Gott als Gott, l'Homme qui incarne la divinité 6."
sondern der Mensch als Gott erscheinen soll«6. À cela, nous répondons : l'Être suprême est l'être ou
Wir erwidern hierauf: »Das höchste Wesen ist l’essence de l'homme, je vous l'accorde ; mais c'est
allerdings das Wesen des Menschen, aber eben weil précisément parce que cette essence suprême est
es sein Wesen und nicht er selbst ist, so bleibt es sich "son essence" et non "lui" qu'il est totalement
ganz gleich, ob wir es außer ihm sehen und als ›Gott‹ indifférent que nous la voyions hors de lui et en
anschauen, oder in ihm finden und ›Wesen des fassions "Dieu", ou que nous la voyions en lui et en
Menschen‹ oder ›der Mensch‹ nennen. Ich bin weder fassions l' "Essence de l'homme" ou l' "Homme". Je

6 Cf., par exemple, FEUERBACH : Wesen des Christentums, p. 402.


Gott noch der Mensch, weder das höchste Wesen ne suis ni Dieu ni Homme, je ne suis ni l'essence
noch mein Wesen, und darum ist's in der Hauptsache suprême ni mon essence, et c'est au fond tout un
einerlei, ob ich das Wesen in mir oder außer mir que je conçoive l'essence en moi ou hors de moi.
denke. Ja wir denken auch wirklich immer das höchste Bien plus, toujours l'essence suprême a été conçue
Wesen in beiderlei Jenseitigkeit, in der innerlichen dans ce double au-delà, au-delà intérieur et au-delà
und äußerlichen, zugleich: denn der ›Geist Gottes‹ ist extérieur ; car, d'après la doctrine chrétienne,
nach christlicher Anschauung auch ›unser Geist‹ und "l'esprit de Dieu" est aussi "notre esprit" et "habite
›wohnet in uns‹7. Er wohnt im Himmel und wohnt in en nous 7" Il habite le ciel et habite en nous, nous ne
uns; wir armen Dinger sind eben nur seine sommes que sa "demeure". Si Feuerbach détruit sa
›Wohnung‹, und wenn Feuerbach noch die demeure céleste et le force à venir s’installer chez
himmlische Wohnung desselben zerstört, und ihn nous avec armes et bagages, nous serons, nous, son
nötigt, mit Sack und Pack zu uns zu ziehen, so werden terrestre logis, singulièrement encombrés.
wir, sein irdisches Logis, sehr überfüllt werden.« Cette digression, nous nous avisons après coup qu'il
Doch nach dieser Ausschweifung, die wir uns, et mieux valu la réserver pour plus tard, pour éviter
gedächten wir überhaupt nach dem Schnürchen zu une répétition. Revenons à la première création de
gehen, auf spätere Blätter hätten versparen müssen, l'Esprit, c'est-à-dire à l'Esprit lui-même. L'Esprit est
um eine Wiederholung zu vermeiden, kehren wir zur quelque chose d'autre que moi; ce quelque chose
ersten Schöpfung des Geistes, dem Geiste selbst, d'autre, quel est-il?
zurück.
Der Geist ist etwas anderes als ich. Dieses andere
aber, was ist's?[47]
Fußnoten
5 »Wesen des Christentums«
6 Vergl. z.B. Wesen des Christentums S. 402.
7 Z.B. Römer 8, 9; 1. Korinther 3, 16; Johannes 20, 22
und unzählige andere Stellen.

7 Cf. Épître aux Romains, VIII, 9 ; 1re épître aux Corinthiens, III, 16 ; Jean, XX, 22, etc.

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