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France – Liban

Pourquoi Nicolas Sarkozy s’est rendu à Beyrouth

Le Président français a effectué une visite éclair de cinq heures d’horloge au Liban
samedi dernier. Flanqué d’une délégation à l’effectif pléthorique, cette visite a été
qualifiée d’historique par les observateurs.

Par Kadje Kamga

Etrange. Très étrange les contours de la visite de Nicolas Sarkozy au Liban samedi
dernier. Elle avait quelque chose d’africain, ou du moins, quelque chose qui
caractérise généralement une visite d’un chef d’Etat africain : Une forte délégation.
En effet, Nicolas Sarkozy était accompagné par les personnalités les plus
importantes que compte la France. En tête, le Premier ministre François Fillon, des
chefs d’entreprise, et surtout, une importante escouade de responsables des partis
politiques français, de différentes chapelles idéologiques. Voilà un autre style
Sarkozy, une autre manière de gérer la France : Chercher dans les autres bords
politiques les valeurs humaines utiles pour la patrie. Tout le monde avait apprécié
son soutien à Dominique Strauss-Kahn, Socialiste, quand celui-ci briguait la
direction du FMI. Le temps d’une visite, on a oublié les divergences de vues sur la
politique et sur la gestion des affaires. Une visite qui a duré cinq heures, offrant une
opportunité à Sarkozy de faire son numéro à Sleimane et au peuple libanais. Même
les soldats français de la Finul n’ont pas eu droit à une petite escale. L’autre symbole
qui ressort de ce tableau, est que Sarkozy peut se bomber le torse d’être le premier
chef d’Etat occidental en visite au Liban, quinze jours après l’élection du président
Michel Sleimane.

Engagement français

Lors des récents événements au Liban, la voix de la France n’avait pas été très
entendue. Il faut par ailleurs rappeler que la France est l’ancienne puissance
mandataire au Liban. Après l’arrivée de Sarkozy à l’Elysée en mai 2007, Paris avait
entrepris une médiation au Liban, à l’époque où le pays était sans président. Les
efforts de la France avaient tout simplement échoué. Paris avait accusé Damas de
faire ombrage à l’élection d’un nouveau président.
Cette visite est donc à l’évidence, un retour en force de la France qui veut prendre
une part importante dans le processus de reconstruction du Liban. C’est une
tentative à peine discrète pour jouer de l’influence dans la région, où les autres
puissances occidentales ont des mainmises solides.
Ainsi, Nicolas Sarkozy a invité tous les libanais à la table du dialogue et du
rassemblement, pour clore une longue et sanglante crise politique qui a dégénéré en
combats meurtriers. D’où son ardent désir de voir « un Liban libéré de l’ingérence
des voisins », dont de la Syrie. Paris a annoncé un entretien avec la Syrie. A cet
effet, deux émissaires iront bientôt à Damas, cinq mois après que Paris ait suspendu
ses relations avec la Syrie, le désaccord étant survenu au sujet du dossier libanais.
De plus, Sarkozy a réaffirmé son soutien à l’idée de la création d’un tribunal
international pour juger les assassins de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, tué en
février 2005 lors d’un attentat. Cette bonne disposition de la France envers le Liban
part du souhait de Sarkozy de voir une nouvelle page s’ouvrir entre les deux pays.
Répondant à son homologue français, Michel Sleimane a apprécié l’attitude et l’aide
de la France. Il a d’ailleurs promis un soutien total au projet Europe Méditerranée,
projet très attaché au cœur de Nicolas Sarkozy.
A Paris comme à Beyrouth, on attend les fruits de cette visite. Vivement, que le Liban
retrouve sa sérénité d’antan.

KK

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