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CHAPITRE 1.
INTRODUCTION GENERALE
DEFINITION
ETAT
ENTREPRISES MÉNAGES
INTERMÉDIAIRES
FINANCIERS
MARCHÉS
FINANCIERS
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MENAGES
Le secteur des ménages est dans son ensemble généralement en surplus financier.
Ce secteur présente donc une capacité de financement et peut mettre ce surplus
de ressources financières à la disposition des deux autres secteurs économiques.
On peut formuler une équation de base d'un système pour une période donnée :
S=Y-C1
Ainsi, l'épargne est égale à l'excédent des revenus sur la consommation, mais
il existe une ambiguïté dans le choix du terme, puisque l'épargne peut tout aussi
bien être négative (c'est-à-dire une désépargne) dès lors qu'il y a eu au cours de la
période sous revue un excédent de la consommation sur les revenus.
Dans la vie, il existe des cycles où les situations de surplus et de déficit alternent :
9 très jeune : en déficit ;
9 25 à 35 ans : constitution d'une certaine épargne volontaire (logement, p.ex.)
ou forcée (cotisations pour pensions p.ex.) ;
9 35 à 65 ans : l'épargne se constitue de la manière la plus évidente (surtout
pour les revenus les plus élevés) ;
9 après 65 ans : désépargne : on utilise tout ou partie des réserves accumulées.
Il existe diverses affectations possibles de l'épargne :
9 la thésaurisation;
9 l'investissement en biens matériels (à des fins de production, d'usage ou de
conservation) ou immatériels (éducation, formation, brevets, logiciels, fonds
de commerce);
9 les placements financiers ou emplois financiers.
Les emplois financiers permettent à ceux qui épargnent de transférer des
ressources à ceux qui désépargnent. C’est globalement, rappelons-le, le cas pour le
secteur des ménages.
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ENTREPRISES
ETAT
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2 Nous étudierons de manière plus détaillée cet aspect dans la partie du cours consacrée aux
obligations et aux marchés financiers.
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LE SEIGNEURIAGE
Le fait de pouvoir émettre une monnaie représente la capacité à créer une valeur
d’échange.
De tout temps, les institutions émettant la monnaie ont compris l'avantage
économique que l'on peut en tirer. Un kilo d'or vaut un kilo d'or, mais si une
institution peut au départ d'un kilo d'or fabriquer 1.000 pièces, contenant chacune 1
gramme d'or et deux grammes de plomb, et dont la valeur monétaire est de 3
grammes d'or, cette institution a en terme économique pu gagner l'équivalent de 2
kilos d'or.
Au cours du moyen âge, l'institution qui pouvait faire cela était généralement liée au
Roi, au seigneur. C'est la raison pour laquelle les économistes l'on appelée, dans
diverses langues : le "Seigneuriage". Dès lors que le seigneur "noircit" ou "allège"
exagérément sa monnaie (c'est-à-dire y ajoute trop de plomb), la confiance dans la
valeur de cette monnaie diminue, les prix augmentent et l'inflation apparaît.
Quoiqu'en aient pensé certains économistes classiques, on s'est aperçu que le
problème n'est en fait pas tellement lié au contenu en or ou en argent de la
monnaie, mais à la quantité de monnaie par rapport aux besoins de l'économie.
Les problèmes de gestion optimale de masse monétaire et de l'impact de celle-ci sur
la stabilité des prix sont donc très anciens.
L'utilisation de papier comme support monétaire est une étape logique vers
l'abstraction monétaire. Malgré son apparition très ancienne (probablement le
10ème siècle en Chine), la monnaie papier ne s'est imposée que difficilement,
entre le 17ème et le 20ème siècle. Elle s'est imposée sous forme de billet de
banque, gérée par des banques (centrales ou pas), à une convergence entre
l'évolution de la monnaie "allégée" et l'évolution des instruments de crédit
développés par les banques depuis le moyen âge. La rigueur de gestion fut une
condition nécessaire du succès du billet de banque ; au départ au les effets
bancaires au porteur étaient émis en contrepartie de marchandise ou de stock
monétaire. Ce n'est que dans la mesure où les quantités émises restaient
"raisonnables" que la confiance dans le papier monnaie a pu s'établir et se
maintenir.
Chaque Etat souverain, souvent via sa Banque Centrale, bénéficie de seigneuriage.
Les Etats-Unis, émetteurs de la monnaie des monnaies mondiale, en tirent un
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Depuis que la monnaie existe, elle sert entre autres à calculer la rémunération des
délais de paiement et des prêts. Diverses formes de participations aux bénéfices de
l’emprunteur existent, mais la forme qui s’est imposée pour rémunérer le prêt d’un
montant connu pour une durée connue, est le taux d’intérêt en principe fixé au
départ.
Chez les Grecs et les Romains, les taux d’intérêt semblent avoir été exprimés au
début en unités monétaires : une drachme par mine (de cent drachmes) par mois,
une once par livre, etc.… Notons que un centième par mois représente environ
12 % par an, et semble avoir été un maximum légal fréquemment appliqué. Il
semblerait qu’à la fin de l’Empire, le pourcentage était généralisé.
L’antiquité connaît donc l’intérêt, et distingue l’intérêt normal de l’usure. La
morale chrétienne a interdit très longtemps le prêt à intérêt, en s’appuyant sur une
interprétation arbitraire de l’Evangile. L’Islam aussi a été – et est toujours – hostile
au prêt à intérêt, mais il est favorable depuis plus longtemps au profit marchand,
qui était lui aussi mal vu dans la morale chrétienne ancienne, jusqu’au 13ème-14ème
siècle. Depuis le 16ème siècle et surtout le 17ème et les succès économiques des pays
protestants, le profit marchand et le prêt à intérêt se sont banalisés dans la
chrétienté. La notion d’usure a cependant toujours été présente, pour combattre
les taux d’intérêt excessifs.
Le taux d’intérêt, sauf mention différente, est exprimé sur base annuelle, un prêt
de 100 à 6 % durant 3 mois rapporte 1,5.
Sauf mention contraire, l’intérêt est payé à la fin de la période ; si la période est de
plus d’un an, il est payé en principe au moins une fois l’an.
Variantes :
9 l’intérêt peut être payé anticipativement.
9 l’intérêt peut être payé avec une périodicité plus courte, mensuellement, etc.
Cela aussi en accroît le coût réel.
9 l’intérêt peut être capitalisé sur une période différente du paiement. Un
intérêt capitalisé mensuellement et payé annuellement (ce qui signifie que
tous les mois, l’intérêt échu est calculé et ajouté au capital sur lequel est
calculé l’intérêt du mois suivant) à un coût réel équivalent à un intérêt payé
mensuellement. Un intérêt capitalisé annuellement et payé après cinq ans a
un coût réel équivalent à un intérêt payé annuellement pendant cinq ans.
D’autres subtilités et variantes sur les taux d’intérêt apparaîtront au fil de la matière.
Notons qu’on parle aussi de taux nominal et de taux réel en économie pour
intégrer la perte de pouvoir d’achat due à l’inflation (voir ci-dessous)
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Le prêt vient d’une épargne. Celui qui épargne renonce à une consommation
immédiate afin de s’assurer une consommation future. La rémunération du prêt est
le taux d’intérêt, qui se compose de diverses parties :
9 une partie destinée à rémunérer le risque de crédit, ou risque de déconfiture
de l’emprunteur. Elle s’appelle marge (en anglais « spread ») par rapport au
taux d’un prêt sans risque, par exemple à l’Etat, pour une durée identique.
Ce taux sans risque est appelé référence ou « benchmark ».
9 une partie destinée à couvrir l’inflation attendue, qui représentera une perte
de pouvoir d’achat
9 une partie destinée à couvrir le risque de fluctuation de l’inflation ou des taux
d’intérêt en général, que l’on peut appeler prime de risque, et qui croît avec
le temps.
9 le taux net de cette anticipation est le taux réel.
L’inflation attendue ou anticipée se mesure difficilement, mais l’inflation présente
en est souvent une bonne approximation. Sur plusieurs siècles, le taux réel sans
risque en Europe est de l’ordre de 2,5 à 3,5 %.
Les économistes utilisent aussi un concept de taux d’actualisation social, afin de
mesurer la valeur présente ou valeur actuelle de bénéfices futurs pour la société.
Ceci, dans le cadre par exemple d’investissements publics. Le taux d’actualisation
social se calcule sur base du taux de marché. On peut en déduire une partie
représentant les bénéfices sociaux (ou « externalités ») que produisent les
investissements pour la société dans son ensemble, entre autre via l’effet
multiplicateur. On en déduit aussi une partie représentant le risque de spoliation
(par confiscation, défaut de paiement de l’Etat, hyperinflation) que peut ressentir
un individu, mais pas la société dans son ensemble. La fiscalité introduit aussi une
distorsion des taux de marché, qu’il convient de corriger.
On peut aussi déduire une partie qui représente pour les individus le risque de mort
prématurée, à nouveau inexistant pour la société. Cette partie peut être faible si les
individus attribuent au fait de laisser un héritage à leurs enfants une valeur
équivalente à leur propre consommation.
Le résultat net est appelé le taux d’actualisation sociale, c’est un taux d’intérêt qui
peut être inférieur, voire très inférieur au taux d’intérêt de marché.
Cette notion de taux d’actualisation social permet de justifier en termes
économiques mesurables des investissements publics ayant un rendement faible
pour le secteur privé, ainsi que des subsides en intérêt donnés par les pouvoirs
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Les taux d’intérêts sont différents selon la durée. Le diagramme des taux par des
échéances allant de 1 jour à une période longue (allant jusqu’à 10 ou 30 ans)
s’appelle la courbe des taux d’intérêts (« yield curve »).
Ce sont ceux qui s'interposent d'une manière effective et durable entre les
bailleurs et les utilisateurs de fonds : par exemple une banque de dépôt qui reçoit le
dépôt d'un épargnant et affecte les fonds à un crédit industriel; le déposant n'a de
relations qu'avec la banque et non avec l'industriel - c'est le banquier qui court le
risque de l'industriel ; ces intermédiaires canalisent les flux d’épargne à travers leur
bilan ; nous les appellerons aussi les intermédiaires institutionnels.
Ils englobent également les banques d'affaires, et courtiers. Les intermédiaires lato
sensu interviennent d'une manière temporaire et transactionnelle, par exemple
une société de bourse qui procure des actions d'une entreprise à un investisseur;
une fois la transaction achevée, l'intermédiaire ne joue plus de rôle, l'investisseur
exerçant ses droits à l'encontre de l'entreprise ; ces intermédiaires facilitent le
fonctionnement des marchés, nous les appellerons aussi intermédiaires de
marché.
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Ils offrent des possibilités de transformation d'actifs, à des fins telles que la
collecte de fonds d'épargne (les organismes de placement collectif en valeurs
mobilières, OPCVM), la gestion des retraites (Fonds de Pension), la titrisation
(Spécial Purpose Company, Société d'Investissement en Créances,…). Il s’agit
d’ « entreprises incomplètes », ayant la personnalité juridique, mais dont l’activité
est très circonscrite, et généralement gérée par un tiers.
Ces derniers temps, les règlements introduits par les autorités de même que la
créativité des intermédiaires ont suscité un accroissement de l’utilisation de
mécanismes destinés à gérer des flux financiers hors du bilan des intermédiaires
financiers, mais dans des cadres délimités. En particulier, la nécessité de renforcer
par des fonds propres la couverture des risques croissants assumés par les
intermédiaires pousse à cette "désintermédiation".
On mentionnera aussi les intervenants régulateurs de la puissance publique :
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L’efficience avec laquelle les fonds sont transférés des secteurs en surplus vers les
secteurs en déficit influence le potentiel de croissance d’une économie. Le rôle des
intermédiaires de marché est important et croissant, y compris pour les
intermédiaires institutionnels.
Nous en présentons dès le début du cours les instruments de base.
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CHAPITRE 2.
MARCHES FINANCIERS
OBLIGATIONS
DEFINITION ET INTRODUCTION
4 Ainsi, par exemple, si une obligation a une valeur nominale de 1000€ et son prix d’émission
est de 95%, le souscripteur ne paiera que 950€.
5 Nous vous invitons à consulter la cotation des obligations dans un quotidien économique.
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9 le mode d’amortissement
9 la durée de vie ou échéance.
D’autres informations, tels la devise, le taux de rendement ou encore la duration
sont tout aussi importantes.
IDENTITE
On met dans cette catégorie les émetteurs de pays situés en dehors du groupe dit
OCDE, qui présentent des risques de défaut de paiement élevés6, mais offrent des
rendements élevés aussi.
QUALITE ET SOLVABILITE
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Ces ratings peuvent bien sûr évoluer et l’émetteur peut ainsi se voir « upgrader » ou
« downgrader » par une agence de rating.
INTERETS FIXES
INTERETS « CHARNIERE » :
Par exemple 5 % pendant 4 ans, et ensuite 5,5 % après 4 ans (ceci si on estime lors
de l'émission que le public s'attend à une hausse des taux à long terme); ou encore 5
% pendant 4 ans, et ensuite 4,5 % pendant les 4 années suivantes (ceci si on estime
que le public s'attend à une baisse des taux à long terme).
Pour ces deux formules, le taux est déterminé au moment de l’émission.
On distingue les « floating rate notes » (FRN) et les « variable rate notes ». (VRN)
Dans le cas des FRN, l’intérêt est payé tous les x mois et révisé en fonction de
l’évolution d’un taux de référence (par exemple, LIBOR ou EURIBOR, taux des
émissions de certificats de trésorerie, ...). Le taux d’intérêt de l’obligation est égal à
ce taux de référence auquel s’ajoute un spread de x points de base qui reste
identique durant toute la période. Dans le cas des VRN, à la fois le taux et le spread
sont variables.
De même que les taux peuvent varier, l'époque de paiement des intérêts peut varier
d’une obligation à l’autre. Typiquement, on distingue : intérêts annuels, semestriels
et intérêts capitalisés à l'échéance ("zero bonds").
• CHARGES FINANCIERES
• COMMISSIONS
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• FRAIS ACCESSOIRES
Impression des titres, publicité donnée à l'opération (affiches, tracts, insertion dans
la presse, prospectus, voyages, etc)
LE MODE D’AMORTISSEMENT
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• RACHAT
LE CHOIX DE LA DEVISE
Les taux d’intérêts sont différents dans chaque devise. Ils dépendent des
caractéristiques sociales, économiques, monétaires, de la zone monétaire en
question.
Le marché primaire porte sur les nouvelles émissions alors que le marché
secondaire porte sur les obligations émises précédemment.
Sur un marché national, on retrouve des obligations émises dans la monnaie du
pays de l’emprunteur. Le marché international porte sur les obligations étrangères
et sur les euro-obligations. Une obligation dite étrangère est émise par un
emprunteur étranger dans au pays où est émis l’emprunt. Une euro-obligation peut
être émise dans une monnaie qui n’est pas celle de l’emprunteur et dans plusieurs
pays simultanément ; elle est émise hors de toute juridiction spécifique.
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RENDEMENT
C'est un rendement (incomplet) qui est calculé en divisant le montant total des
intérêts versés annuellement (coupon) par le cours de l’obligation. Il s’agit là d’un
rendement brut. Pour calculer le rendement net en Belgique, il faut soustraire le
précompte mobilier de 15% sur le coupon.
C'est le taux de rendement pour les souscripteurs ou pour les acheteurs en bourse
calculé à partir de tous les éléments caractéristiques de l'emprunt représenté par
l'obligation.
Parmi les caractéristiques nécessaires au calcul9 de ce rendement, citons :
9 le prix d'émission (à l'origine) ou le cours (en cours de vie de l'emprunt)
9 le taux d'intérêt nominal (fixe ou variable) et la périodicité de son paiement
9 le prix de remboursement
9 les modalités d'amortissement et la durée de vie
Le taux de rendement actuariel correspond au taux d'actualisation vérifiant l'égalité
entre montant investi et somme actualisée des montants que recevront les
acquéreurs de l'obligation, sous quelque forme que ce soit (intérêts,
remboursements en capital,...). Il s'exprime le plus souvent en un pourcentage
annualisé.
9 Nous vous renvoyons aux séances d’exercice pour des exemples de calcul de rendement.
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Le taux actuariel est exprimé en fonction de la durée finale ou moyenne (au cas où
il y a des remboursements partiels avant terme).
Le porteur a droit, d’une part, à un intérêt fixe, et d’autre part, à une partie des
bénéfices, et en cas de liquidation, à une partie des réserves. Comme le porteur a
droit à un bonus sous forme de bénéfices, le taux d’intérêt fixe est généralement
inférieur à celui d’une obligation ordinaire.
OBLIGATION INDEXEE
Les obligations « zero-bond » ne paient aucun coupon mais les intérêts sont
capitalisés jusqu’à l’échéance, le capital de départ et les intérêts étant versés à
échéance.
OBLIGATION CONVERTIBLE
Les obligations convertibles sont émises par des entreprises. Tout au long de la
période de conversion, qui est limitée, cette obligation peut (mais ne doit pas) être
convertie en une action de cette entreprise. Les obligations convertibles sont
généralement moins rémunératrices que les obligations ordinaires.
Les conditions de conversion sont fixées au moment de l’émission et le
souscripteur doit y être très attentif. On appelle prix de conversion le prix à payer
pour les actions et on appelle prime de conversion la différence entre le prix de
conversion et le cours de l’action. Cette prime est presque toujours positive lors de
l’émission, signifiant qu’il faut que le cours de l’action sous-jacente doit monter
pour que la conversion devienne intéressante.
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forme de put sur actions. Ce type d’instrument induit en erreur les épargnants, et
est en fait proche de l’escroquerie.
OBLIGATION GOUVERNEMENTALE
Il s’agit d’emprunts qui sont garantis par le gouvernement. On y retrouve les Fonds
d’Etat ainsi que les instruments de dettes d’autres organismes publics tels que les
provinces, les communes, la SNCB, etc.
Les « Obligations Linéaires – Lineaire Obligaties » forment une catégorie des Fonds
d’Etat. Ces titres sont émis régulièrement, avec le même taux d’intérêt nominal et la
même échéance, mais à un prix de souscription différent qui varie en fonction de
l’évolution des taux d’intérêt.
Ce sont presque uniquement les investisseurs institutionnels qui peuvent souscrire
des OLO. Les OLO ne sont pas matérialisées. Elles n’existent que sous la forme
dématérialisée dans un registre tenu par la Banque Nationale de Belgique.
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FISCALITE
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ACTIONS
DEFINITION ET INTRODUCTION
Les actions12 sont des titres négociables attribués aux souscripteurs du capital
d’une société en contrepartie de leur apport, conférant aux actionnaires une série
de droits, tels le droit de vote en assemblée générale, le droit à la répartition des
bénéfices et le droit au partage de l’avoir social.
Les actions peuvent être au porteur, nominatives ou dématérialisées.
On compte également des catégories particulières d’actions. Notons à titre
d’exemple les actions privilégiées, les actions de jouissance ou encore les actions
sans droit de vote.
L’actionnaire court un plus grand risque que les tiers à l’entreprise. Il met son
capital à la disposition de l’entreprise pour qu’elle finance ses activités. Si cette
dernière tombe en faillite, l’actionnaire ne sera remboursé qu’en dernier lieu, après
que l’entreprise a désintéressé tous ses autres créanciers.
EMISSION D’ACTIONS
Des nouvelles actions peuvent être émises lors de la constitution d’une nouvelle
société, lors de l’introduction en bourse d’une société anciennement constituée, ou
encore en cours de route, lorsqu’une société souhaite renforcer ses fonds propres
(elle procède alors à une augmentation de capital).
Une émission publique d’actions nécessite la rédaction d’un prospectus dans
lequel la société présente certaines informations légalement requises. Il appartient
ensuite à la Commission Bancaire et Financière d’accepter ou non cette émission
d’actions et d’approuver le prospectus. Dans le cas d’une augmentation de capital,
le prospectus doit nécessairement mentionner les éléments suivants : le montant
de l’augmentation de capital, le prix d’émission, les dates de souscription et de
paiement, un bilan et un compte de résultats et une prévision de l’évolution des
bénéfices.
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DIVIDENDE
Chaque année, un dividende peut être versé à l’actionnaire. Ce dividende est soit
distribué à partir des bénéfices réellement réalisés durant l’année écoulée, soit
puisé à partir des réserves. Ce dividende est généralement versé en argent, mais il
se peut que l’actionnaire puisse choisir entre un paiement du dividende en argent
ou alors un paiement du dividende sous forme de nouvelles actions. Il se peut
également que l’entreprise ne verse aucun dividende. Tel est souvent le cas par
exemple pour des entreprises jeunes à caractère technologique, ayant des
perspectives de développement importantes.
Le Dividend Discount Model (DDM) et le Free Cash Flow Model (FCFM) sont
deux modèles qui permettent d’évaluer la valeur d’une entreprise et celle de ses
actions.
Bien que ces modèles soient largement utilisés, force est de constater qu’il est très
difficile , même pour des entreprises caractérisées par la stabilité de leurs activités
et par une croissance stable de leur dividende, de prévoir l’évolution de l’activité, du
chiffre d’affaires, des bénéfices, etc. Cet exercice est encore plus difficile pour les
entreprises qu’on qualifie « high growth ».
En ce qui concerne l’approche par cash-flows, il ne faut pas perdre de vue le
traitement des amortissements par l’entreprise, en particulier les variations brusques
d’amortissement, suite à une variation des investissements, un événement
particulier, ou encore un changement dans la comptabilisation de ces derniers.
Le rendement est le rapport entre le dividende et le cours de l’action. Si le cours
baisse et pas le dividende, le rendement augmente. En principe, le rendement des
actions est inférieur à celui des titres à revenus fixes. Ce désavantage est compensé
par la possibilité de gains en capital dans l’investissement en actions. Il ne faut donc
pas confondre rendement et return, qui inclut en plus du dividende, le gain (ou la
perte) en capital.
Le Price-Earnings Ratio (P/E) ou rapport cours/bénéfices est le rapport entre le
cours de l’action et le bénéfice net par action. Dans le bénéfice, on ne tient
généralement pas compte des éléments exceptionnels (charges et produits). Le P/E
indique combien de fois le marché valorise les bénéfices d’une société et encore à
combien il anticipe la valeur actuelle de la croissance. Plus le P/E est faible, plus
l’action est intéressante. Encore faut-il comparer cet indicateur avec le P/E de
l’ensemble du secteur de l’entreprise et avec celui de la Bourse du pays dans lequel
price price price
on investit. Les valorisations par ou ou procèdent de la
Ebit Ebitda cash− flow
même logique, mais accroissent les risques de désinformation.
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La valeur comptable d’une action est égal au rapport entre les fonds propres
d’une entreprise et le nombre d’actions. La valeur intrinsèque d’une action est la
valeur réelle estimée de l’action dans l’hypothèse où l’entreprise réaliserait tous ses
actifs. Bien que le calcul de la valeur intrinsèque soit difficile, il peut s’avérer très
utile lorsqu’il s’agit groupes qui possèdent plusieurs participations faciles à évaluer.
La valeur intrinsèque permet à l’actionnaire de calculer l’argent qu’il toucherait
après liquidation.
RATIOS FINANCIERS14
PRODUITS DERIVES
Il s’agit de contrats dans lesquels le porteur a soit l’obligation, soit le droit d’acheter
ou vendre un actif financier à une date future. Le prix de ces contrats est dérivé du
prix des actifs sous-jacents, de celui d’un indice financer ou encore d’un taux
d’intérêt. C’est d’ailleurs pour cela qu’on appelle ces produits des produits dérivés.
LES WARRANTS
DEFINITION ET INTRODUCTION
Un warrant est un titre négociable, proche des contrats d’options (les termes
warrants et options sont parfois utilisés l’un pour l’autre), coté en bourse, qui
donne à son détenteur le droit, mais non l'obligation, d'acheter (dans le cas d'un
call warrant) ou de vendre (dans le cas d'un put warrant) un actif sous-jacent à un
prix fixé d'avance (le prix d'exercice) jusqu'à une date donnée (la date
d'échéance). Le warrant est émis par une société (financière ou non) clairement
identifiée, et peut être assimilé à un titre.
Bien que les premiers warrants soient apparus au début du 20e siècle aux Etats-
Unis, ils étaient réservés aux investisseurs institutionnels et aux initiés. C’est dans
les années 1980’s qu’ils ont réussi à attirer l’attention du grand public grâce à sa
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
• VALEUR INTRINSEQUE
Pour un call warrant, la valeur intrinsèque est la différence positive entre le cours
de la valeur sous-jacente et le prix d’exercice du warrant. On parle alors d’un call
warrant « in-the-money ». Cette valeur intrinsèque est nulle si le cours est inférieur
au prix d’exercice, auquel cas on parle de warrant « out-of-the-money ».
Pour un put warrant, la valeur intrinsèque est la différence positive entre le prix
d’exercice du warrant et le cours de l’action. On parle alors d’un put warrant « in-
the-money ». Cette valeur intrinsèque est nulle si le cours est supérieur au prix
d’exercice, auquel cas on parle de warrant « out-of-the-money ».
Si la valeur intrinsèque du warrant est nulle, le cours du warrant ne se compose que
de la valeur d’attente.
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autour de la moyenne est élevée, plus grande est la probabilité que le cours de l’actif
sous-jacent évolue au niveau souhaité.
On paie ainsi dans cette valeur d’attente une sorte de prime qui valorise la
possibilité restante d’appréciation de la valeur intrinsèque.
Par le biais de certaines formules (voir Black & Scholes, etc…), il est possible de
calculer la valeur théorique du warrant. Toutefois, de grands écarts s’observent
entre les cours théoriques et les cours tels qu’ils sont observés tous les jours. Il faut
à cet effet tenir compte d’un facteur supplémentaire : la loi de l’offre et de la
demande.
• INSTRUMENT DE COUVERTURE
Les investisseurs peuvent couvrir leurs positions en actions en achetant des
warrants put. Des warrants call leur permettent d’accroître leur position en actions
avec un risque réduit en montant. Les warrants (et options) permettent de gérer
ainsi le risque sur action, sur devises, sur taux d’intérêt, etc…
Les warrants sont des instruments financiers et négociés en tant que tels comme
des actions. Les warrants sont émis par des sociétés ou des intermédiaires
financiers, souvent dans le cadre d’un financement.
Les options sont des contrats créés et négociés sur le marché des options. Il faut
nécessairement ouvrir un compte spécifique pour négocier des options.
Les options qui sont des contrats qui peuvent être standardisés pour un sous-
jacent déterminé, en termes d’échéance, de prix d’exercice, de taille du contrat, etc.
Une bourse d’options est généralement la contrepartie, et elle assure aussi la
standardisation des contrats. Par contre, les caractéristiques des warrants sont
librement choisies par les sociétés ou des banques émettrices. On peut ainsi trouver
pour un même sous-jacent une série de warrants aux spécificités diverses, rendant
par ailleurs la comparaison entre prix des warrants plus difficile.
Les warrants sont émis sur une gamme de sous-jacents plus grande que celle des
options.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Le warrant peut être émis isolément ou lié au sous-jacent15 tandis que l’option n’est
émise qu’isolément.
LES OPTIONS
Tout ce qui a été dit au sujet des warrants est valable pour les options, à l’exception
bien sûr des différences entre les deux produits qui ont été relevées.
Rappelons également que la notion d’option est beaucoup plus large et n’est pas
uniquement liée aux marchés financiers. Les options sont avant tout des contrats
entre deux parties et sont beaucoup utilisés en dehors des marchés financiers dans
la vie de tous les jours. Ainsi, pas uniquement les produits financiers (une action,
une obligation, une devise, un indice boursier, une matière première, etc.) peuvent
faire l’objet d’une option. Ces contrats octroient de manière générale un droit à
l’une partie alors que l’autre partie accepte une obligation.
LES « FUTURES »
DEFINITION ET INTRODUCTION
Un future est un contrat à terme conclu entre deux parties et ayant pour objet
l’achat ou la vente d’un actif sous-jacent à une date et un prix déterminés. On
parle de « futur » lorsque ce contrat à terme est représenté par un titre négociable.
FONCTIONNEMENT
Une transaction sur options porte sur un droit d’acheter ou de vendre, alors
qu’une transaction sur futures porte directement sur une obligation d’acheter ou
vendre à terme la valeur sous-jacente. Cet aspect est très important et signifie que le
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profil de risque des futures est plus élevé que celui des options, étant donné que
peu importe l’évolution du cours du sous-jacent, la transaction a lieu. Et doit être
soit entourée par une opération inverse, soit liquidée.
UTILITE
Les contrats de futures sont utilisés en matière financière surtout sur les devises, et
sur les taux d’intérêt. Ils côtoient d’autres transactions, à terme réalisées dans des
marchés interbancaires, les Forward Rate Agreements, swaps, forward swaps, etc…
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
CHAPITRE 3.
Dans cette partie du cours, seront passés en revue divers éléments caractéristiques
des opérations traitées par les intermédiaires financiers.
L'UTILISATEUR DU FINANCEMENT
L'intermédiaire financier doit évidemment savoir à qui il confie ses fonds; aussi,
avant de permettre à l'utilisateur de disposer des fonds, l'intermédiaire financier va
tenter de le caractériser suivant des critères individuels et collectifs :
CRITERES INDIVIDUELS
• IDENTITE
Il s'agira du nom pour la personne physique et de la dénomination sociale pour
les personnes morales.
REMARQUES :
Le ou les noms qui apparaissent ne sont pas toujours ceux de la véritable
contrepartie de l'intermédiaire financier : cas des prête-nom, des sociétés écrans, et
l'intermédiaire cherchera à s'informer des propriétaires économiques ("beneficial
owners") des comptes au travers desquels s'effectuent les transactions.
Il peut y avoir pluralité d'utilisateurs pour une même opération : se pose alors la
question de la nature de leurs engagements respectifs à l'égard de leur participation
dans l'opération : solidarité et indivisibilité éventuelles de leurs obligations à l'égard
de l'intermédiaire financier.
• ETAT-CIVIL
Pour les personnes morales, il s'agira de préciser la forme juridique.
• AGE
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• NATIONALITE
Pour les personnes morales, il s'agit de préciser le pays selon les lois duquel elles
ont été constituées.
• DOMICILE / RESIDENCE
Ils peuvent se situer dans un pays différent de celui de la nationalité. Cet élément
interviendra en particulier pour déterminer le régime de change ou fiscal de
l'utilisateur de fonds. Dans le cas de personnes morales, il s'agira du siège social
(et du siège administratif s'il en est distinct).
• CAPACITE JURIDIQUE
Celle-ci variera selon qu'il s'agit d'une personne physique ou morale.
• POUVOIRS DE REPRESENTATION
Un des points importants sera de vérifier si les personnes qui se présentent à
l'intermédiaire financier au nom de l'utilisateur engagent valablement celui-ci.
RISQUE DU FINANCEMENT
• ENTREPRISES
Pour ce qui concerne les entreprises, ce sera d'abord par l'analyse de ses états
financiers (bilan, comptes d'exploitation, budgets, projections) mais aussi par
l'étude de la qualité et la continuité du management, de son organisation, de ses
produits (gammes, mix), de ses marchés et de son réseau commercial, de son
potentiel technique (technologie, obsolescence de l'appareil pour l'évaluation
desquelles les intermédiaires doivent souvent faire appel à des experts extérieurs),
du risque social (la qualité des relations syndicales et de la communication dans
l'entreprise), et du risque juridique (litiges en cours ou potentiels);
• POUVOIRS PUBLICS
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Pour ce qui concerne les pouvoirs publics, ce sera par l'analyse de leurs budgets et
comptes, de leur stabilité politique, de leurs réserves de change et balance
extérieure de paiements s'il s'agit d'Etats, etc.
• PARTICULIERS
Pour ce qui concerne le particulier, ce sera par l'analyse de ses activités et revenus
professionnels, sa situation patrimoniale, sociale et familiale, son état de santé,
etc.
D'autre part, le paramètre risque sera abordé de manière différente s'il s'agit d'un
investissement en capital, d'une avance à long terme ou d'un crédit à court terme.
Enfin, on fera une distinction en fonction du titre financier que l'on utilisera : un
effet de commerce présente moins de risque qu'une simple créance en compte.
• GARANTIES
Celui qui emprunte est tenu de payer intérêt et principal aux dates convenues. Le
prêteur sceptique quant à sa capacité de remplir cet engagement peut exiger des
cautions ou des sûretés en garantie. Parfois aussi l’emprunteur le proposera
d’initiative, sachant que le financement qu’il recherche en sera plus aisé et moins
onéreux (cas évident de l’emprunt hypothécaire par un particulier).
L’OBJECTIF DU FINANCEMENT
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OBJET ET SUJET
SORTIE DE L’OPERATION
ECHEANCE
L'échéance ("maturity") d'un financement peut être déterminée ou aléatoire (p. ex.
créances par rapport aux parts d'associés).
• ALEATOIRE
L'échéance ("maturity") d'un financement peut être déterminée ou aléatoire (p. ex.
créances par rapport aux parts d'associés).
• DETERMINEE
Si elle est déterminée, elle peut être fixe ou variable; citons à titre d'exemple :
9 un remboursement en une seule fois au bout de dix ans ("bullet repayment");
9 un remboursement annuel sur dix ans par dixièmes du montant total à
rembourser;
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• TAUX FIXES
Aucune variation du taux n'a lieu pendant toute la période considérée. C'est le cas
des avances et dépôts à terme fixe et de certains types d'obligations.
Un peu d’histoire …
En Belgique, depuis la guerre, la SNCI16, pour ses crédits d'investissements, et les
organismes de prêts hypothécaires déterminaient habituellement des taux fixes
pour toute la durée (longue) de leurs financements. En 1972 pour la SNCI et depuis
le début des années 90 pour les banques et les organismes hypothécaires, il y a eu
un revirement sous l'empire de la plus grande volatilité des taux : ces organismes
privilégiaient les prêts qui provoquent une faculté de revoir le taux à dates fixes (par
exemple tous les cinq ans = "révision quinquennale"), de manière à assurer une
meilleure adéquation entre le coût de leurs ressources et les revenus de leur
remploi. Cette pratique laisse l'utilisateur des fonds dans l'incertitude du taux,
puisqu'il n'en connaît pas le niveau jusqu'à son expiration finale, même si la
référence par rapport à laquelle le nouveau taux sera fixé est déterminée à l'avance.
Cette question est d'une très grande importance : pour ne pas avoir assuré une
concordance suffisante entre la structure de rémunération de leurs actifs et passifs -
taux fixes sur actifs longs, taux variables sur passifs plus courts en moyenne - les
Savings and Loan Associations aux Etats-Unis (S & L), c'est-à-dire les caisses
d'épargne et d'hypothèques, sont après augmentation tendancielle des taux sur très
longue période arrivées, au début des années 1980, à un étranglement de leur
rentabilité. La chute de celle-ci, aggravée encore par des prises de risques
inconsidérées pour tenter de la rétablir, a provoqué chez nombre d'entre elles une
décapitalisation progressive, voire l'insolvabilité. L'insuffisance de fonds propres
du secteur a, au début des années 90, été évaluée à quelque 500 milliards de dollars
et a dû être comblée par les autorités - c'est-à-dire le contribuable.
Depuis la fin des années 80, le développement du marché des swaps d’intérêt a
permis aux banques de se refinancer à de bonnes conditions sur toutes les
16SNCI : Société Nationale de Crédit à l'Industrie, absorbée par la CGER Banque en 1995, elle-
même absorbée par Fortis en 1997.
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• TAUX VARIABLES
Par extension de ce qui vient d'être dit pour les crédits à long terme, où certaines
échéances intermédiaires peuvent avoir été fixées pour une éventuelle révision
du taux, se sont installés depuis les années 1970 des crédits appelés "roll-over"
c'est-à-dire consentis pour des périodes à court terme successives de 1, 3, 6 ou 12
mois, dans le cadre d'une période de renouvellement globale garantie qui peut
atteindre plusieurs années. A chaque échéance intercalaire, le taux est revu, et
fixé sur base du niveau, au moment de cette échéance intercalaire, d'un taux de
référence prédéterminé, qui est souvent le "LIBOR" (London Interbank Offered
Rate), lequel sera majoré d'une marge convenue, qui peut varier de presque rien
(1/8, voir 1/16 de %) pour les meilleurs emprunteurs, à 1 ou plusieurs pourcents
pour des emprunteurs plus risqués, des financements de projet, etc.
Mais le cas extrême de la variabilité est celui où le bailleur de fonds a la faculté de
décréter, à tout moment ou périodiquement, une variation du taux par rapport à
une référence qu’il fixe lui-même: crédit de caisse, taux de base, etc. (voir plus loin)
Diverses commissions sont appliquées par les intermédiaires financiers sur leurs
prestations qui ne sont pas fonction de l'utilisation de ces concours dans le temps.
Par exemple, les intermédiaires prélèvent : des commissions d'ouverture de crédit,
des commissions sur plus haut découvert, des commissions sur émissions
d'obligations ou d'actions ...
Ces commissions peuvent être prélevées en une seule fois (commission "flat") en
début ou en fin de période, ou encore peuvent être prélevées périodiquement
(commissions récurrentes). L'utilisateur des fonds doit calculer le coût effectif de
ces commissions en les rapportant au montant des fonds réellement utilisés.
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EXEMPLES
9 Soit une commission d'ouverture de crédit annuelle de 1 %, appliquée quel
que soit le degré d'utilisation du crédit, qui sera par hypothèse une ligne de
100 millions à 6 %.
Si on utilise les 100 millions dans leur intégralité pendant toute la
période, on paiera d'une part 6 millions d'intérêt et d'autre part 1
million de commission, soit 7 millions au total ou 7 % par rapport aux
100 millions utilisés.
Si on n'utilise que 50 millions de la ligne octroyée, on paiera 3 millions
d'intérêt plus 1 million de commission, c'est-à-dire 4 millions au total
ou 8 % par rapport aux 50 millions effectivement utilisés.
A la limite, si le crédit n'est pas utilisé du tout, le taux sera "infini";
cette appréciation qui confine à l'absurde doit être mise en perspective :
la commission peut être vue comme la prime d'assurance payée pour la
disponibilité du crédit, et être prise en considération en dehors du taux
lui-même.
9 Variante du cas précédent : la commission d’engagement, qui n’est due que
sur le montant non utilisé de la ligne de crédit. Soit une émission
d'obligations de 10 milliards à 6%, avec une commission d'émission
prélevée à l'origine ("front end") de 1 %. Le coût de l'emprunt sera de 6 %
à calculer sur un produit net de 99 % du nominal, soit 9,9 milliards, ce qui
donne un coût réel actualisé de l'ordre de 6,15 %, si les obligations sont à
10 ans, de l’ordre de 6,25 % si elles sont à 5 ans.
Il peut être stipulé que les frais "objectifs" ("out of pocket expenses") occasionnés
par l'opération pourront être facturés en sus, forfaitairement ou sur justification :
frais d'enregistrement, de signification, de communications, d'impression de
prospectus, de traduction, d'ouverture de dossier, d'assurance, d'expertises
comptables ou industrielles, de consultations juridiques ou fiscales, ...
Pour pouvoir comparer les taux de différents types de financement, il faut les
ramener à une même base de calcul. Nous avons déjà vu dans l’introduction que
l’époque de prélèvement des taux d’intérêt a un impact important sur le taux réel.
Premièrement, pour ce qui concerne l’époque de prélèvement des intérêts, la base
annuelle à terme échu est généralement adoptée.
EXEMPLE
9 Soit un prêt d’un an de BEF 100 à 6 %, intérêts prélevés en fin de période « à
terme échu » : à l’échéance on touche 6 %.
9 soit un prêt d’un an de BEF 100 à 6 %, intérêts prélevés en début de période
(« anticipativement ») : cela revient en fait à prêter 94 et à récupérer 100 à
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l’échéance ; dans ce cas-ci le taux ramené à un taux annuel fin de période est
( )
plus élevé : 6 = 6,38% réel. Dans ce cas, un taux nominal de 6 %
94
correspond à un taux réel de 6,38 %.
Deuxièmement, un autre facteur de distorsion est le suivant : la pratique en usage
sur certains marchés de calculer le nombre de jours d'intérêts par rapport à une
année conventionnelle de 360 jours au lieu de l'année réelle de 365 jours.
EXEMPLE
9 soit un prêt de BEF 100 à 6 %, intérêts prélevés en fin de période sur base
365
d'une année de 365 jours : à l'échéance on touche : 100 ( 1 + 0,06 x )
365
= 106 ou 6% réel
9 soit un prêt de BEF 100 à 6 %, intérêts prélevés en fin de période sur base
365
d'une année de 360 jours : à l'échéance on touche : 100 ( 1 + 0,06 x )
360
= 106,083 ou 6,083% réel
FISCALITE
La fiscalité peut modifier sensiblement le coût d'un financement (si elle est
supportée par l'utilisateur) ou le revenu d'un placement (si elle est supportée par le
bailleur) car le régime fiscal varie selon le mode de financement.
L'intérêt d'une créance est payé sur le bénéfice brut de l'entreprise avant son
imposition (car c'est une charge déductible). Il est parfois prélevé un précompte
(en anglais « witholding tax »), que le débiteur doit retenir au profit de ses autorités
fiscales17.
Le régime fiscal ne dépend pas seulement de la nature de la distribution mais de
la nature et de la localisation des intervenants. On fera notamment la distinction
entre les personnes physiques, les personnes morales commerciales, les
personnes morales non commerciales, etc. Entre les résidents du pays de la
distribution et les non-résidents de ce pays, et encore des régimes seront-ils
différents selon qu'il y a ou non des conventions préventives de double
imposition entre les pays en cause.
Ceci fait parfois apparaître des distorsions.
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L'examen de la structure des dépôts d'une banque est essentiel pour juger de la
solvabilité, et du potentiel de rentabilité d'une banque. Parmi ces dépôts, les
comptes à vue occupent une place importante, car ils constituent la spécificité des
banques de dépôt ou banques commerciales.
Le stock monétaire strict est aujourd'hui constitué d'une par des billets de
banque, et d'autre part des dépôts à vue (aussi appelés comptes à vue ou comptes
courants) ouverts dans des banques (les chèques au porteur tirés sur des comptes à
vue en sont une forme tangible).
Aujourd'hui, les dépôts à vue des banques commerciales sont une source de
seigneuriage. Leur montant n'est jamais certain ni définitif, mais à tout le moins ils
peuvent être considérés comme un dépôt quasi gratuit, dans la mesure où la
grande masse des comptes à vue n'est pas rémunérée. Les comptes à vue ouverts
par des particuliers présentent l'avantage supplémentaire d'offrir une grande
stabilité globale : les montants déposés dans chaque compte individuel peuvent
grandement fluctuer d'un jour à l'autre, mais la masse globale en est stable.
Dans leur gestion, les banques cherchent à maximiser leurs dépôts les moins
onéreux, et les plus stables. Les comptes à vue de particuliers entrent bien sûr dans
cette catégorie. D'autres activités, parfois très administratives et peu connues
peuvent être génératrices de ces dépôts faiblement rémunérés, que l'on appelle
aussi du "float" : le service financier de titres au porteur ; les chèques de voyage,
chèques cadeau, chèques repas, etc. ; les comptes bloqués de toute nature.
La perception de date de valeur sur transferts entre également dans cette
catégorie. D'autres sociétés, financières ou pas, peuvent recevoir des placement et
dépôts temporaires, mais le dépôt à vue est une caractéristique spécifiquement
bancaire.
Bien entendu, certaines activités génératrices de "float", et en particulier les dépôts
à vue, occasionnent également pour les banques des opérations fastidieuses, tels
que transferts, chèques, extraits de compte. Mais au cours des dernières années elles
accroissent la tarification sur ces opérations, sans remettre en cause le principe de
la rémunération faible ou nulle sur compte courant.
Pour chacune de leurs activités de dépôt (dépôt à vue, dépôt d'épargne, dépôt à
terme, bons de caisse, …) les banques doivent gérer au mieux les coûts, le volume
et la stabilité de ce volume, en fonction des catégories de déposants, des
rémunérations, des coûts administratifs qu'ils génèrent, etc.
Etant donné que les banques participent à une responsabilité et un privilège
important des pouvoirs publics qu'est l'émission de monnaie (et le seigneuriage qui
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en découle), il est normal qu'elles soient soumises à des contrôles particuliers, afin
que cette responsabilité soit exercée d'une façon qui respecte l'intérêt général.
CARACTERISTIQUES DU DEPOSANT
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(ou au nom d'un "nominee"18) - sans parler du billet de banque, lui aussi au porteur
par essence.
On notera que la propension à l'anonymat varie d'un pays à l'autre. La Belgique
affectionne les titres au porteur, alors que les pays anglo-saxons privilégient la
nominativité (encore que le dispositif du titulaire "nominee" puisse y jouer écran
en cas de besoin). L'Etat belge appuie ce système d'anonymat (quoique la loi sur la
"transparence" du 2 mars 1989 prévoyant la déclaration de participations de plus de
5 % dans les sociétés belges cotées constitue entorse relative à cet usage).
L'ouverture de comptes "à numéro" "ou anonyme" ne signifie pas que
l'établissement financier ignore qui est sa contrepartie : il s'agit simplement d'un
dispositif par lequel le titulaire ne s'identifie sous son identité véritable que vis-à-vis
de la haute direction de la banque, le restant des cadres et employés n'ayant pas à la
connaître, pour éviter d'éventuelles indiscrétions.
L'intermédiaire vérifiera la capacité juridique du titulaire du compte. Les modes
de représentation peuvent être conventionnels (pouvoirs dévolus aux représentants
d'associations ou de sociétés), ou prévus par la loi (par exemple pour les
incapables).
Il peut y avoir unicité ou pluralité du propriétaire du titre financier : par exemple
dans le cas de l'ouverture d'un compte joint (multiplicité volontaire), ou en cas de
succession (multiplicité dérivant de dispositions légales).
En matière d'opérations passives, la notion de notoriété intervient aussi. Cette
question a acquis depuis ces dernières années une importance particulière dans le
cadre de la lutte contre la grande criminalité (blanchiment d'argent provenant du
terrorisme, du trafic de drogue, d'enlèvements, ...) : outre les devoirs
déontologiques des organismes financiers quant au fait de savoir avec qui ils
traitent, des règlements prévoient les précautions concrètes à prendre dans
l'ouverture et le suivi des comptes de la clientèle, et dans la collaboration à apporter
aux instances judiciaires. Cela ne va cependant pas sans poser des questions
délicates en matière d'éthique et de respect de la vie privée.
Les caractéristiques collectives de certains groupes de déposants de même nature
(médecins, notaires, investisseurs institutionnels, étrangers, ...) peuvent importer,
dans la mesure où elles influencent les méthodes de marketing à employer pour la
collecte de fonds ou encore les traitements à appliquer à ces bailleurs (conditions de
rémunération, fiscalité).
OBJECTIFS DU DEPOSANT
Les objectifs du déposant varient selon sa nature, son domaine d'activité, son
stade dans le cycle de vie, ses obligations et ses autres éléments de patrimoine.
18 Personne ou société dont la fonction est de figurer dans les registres de l'émetteur du titre
nominatif pour compte du propriétaire réel.
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FACTEUR TEMPS
Les termes peuvent être nuls (à vue), fixes (1 jour, 6 mois, 10 ans), assortis d'un
préavis (48 heures, 3 mois) ou encore indéterminés (capital à risque) ou infinis
(rentes perpétuelles). Les taux d'intérêts offerts pour chaque terme peuvent être
très différents, en fonction des conditions de marché, des règlements spécifiques et
de la concurrence.
Ici aussi, les équilibres entre opérations actives et passives seront importants : au-
delà du degré de transformation financière volontairement accepté, des opérations
de couverture (swaps, futures sur taux d'intérêt, ...) y pourvoiront.
REMUNERATION
Selon la nature et forme des dépôts, il s'agira d'intérêts avec ou sans incitants
spéciaux (primes de fidélité ou d'accroissement, coupons donnant droit au tirage de
lots, etc.). Si la collecte d'épargne est réalisée au moyen de titres, ceux-ci payent un
intérêt dans le cas d'obligations et un dividende dans le cas d'actions.
L'intermédiaire financier attribue parfois une partie de la rémunération totale à un
agent collecteur (guichetier ou agent extérieur).
Pour fixer les rémunérations de ses différentes catégories de ressources,
l'intermédiaire financier tient compte des taux de marché, des taux de remploi,
des contraintes réglementaires, du coût de couverture éventuelle d'un risque
de change, du risque provenant de la transformation d'échéances, du régime fiscal
applicable et de la structure de ses frais.
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FISCALITE
La fiscalité affecte les rémunérations des ressources comme elle affecte celles des
remplois.
Certains revenus d'épargne ont été exonérés d'impôts (exemple : carnets d'épargne
jusqu'à 1500 €.- par an de revenus).
L'intermédiaire joue également un rôle comme agent collecteur pour le fisc.
En Belgique, l'intermédiaire financier prélève le précompte mobilier sur les
revenus qu'il alloue (normalement de 15 ou 25 % sur les dividendes d'actions et 15
% sur les intérêts de créances à revenus fixes pour les résidents fiscaux belges); il
en versera le produit au fisc.
Par ailleurs, depuis 1975, la Commission Bancaire et Financière, qui n'avait
aucun pouvoir en ce domaine, peut intervenir auprès des établissements de crédit
si elle remarque des mécanismes particuliers ayant pour but ou pour effet de
favoriser la fraude fiscale. Son intervention peut aller de la simple admonestation
jusqu'à la radiation de l'établissement financier. Par mécanisme particulier, on
entend une procédure non-habituelle, qui par son usage répété, arrive à déjouer les
dispositions en matière fiscale. « Un exemple devenu célèbre concerne les
opérations dites back-to-back » par lesquelles des déposants peuvent effectuer un
dépôt dans un pays offrant un régime fiscal avantageux, et se voir prêter un
montant correspondant dans un autre pays, où ils ont intérêt à payer des charges
financières pour réduire leur base taxable.
De tels écarts de conduite n'ont évidemment rien de commun avec les efforts
parfaitement légitimes des intermédiaires financiers dans la recherche de la voie la
moins imposée dans l'attribution des revenus financiers de leurs clients. C'est ce
qui a notamment suscité depuis le milieu des années 80 l'efflorescence des SICAV19
de droit étranger dont la commercialisation est permise en Belgique.
Dans le cadre d'un régime fiscal local favorable, ces SICAV encaissent leurs
revenus et réalisent leurs plus-values pratiquement sans impôt. Dans les SICAV
dites de "capitalisation", ces revenus et plus-values ne sont pas distribués mais
mis en réserve, s'incorporant ainsi - brut pour net - à leurs fonds propres.
L'investisseur belge personne physique (ou ASBL) qui désire néanmoins toucher le
revenu de son investissement en SICAV réalisera plutôt sur celles-ci une plus-value
- non taxée en droit belge. Vu l'exode de capitaux due à l'attrait de cette formule, la
loi du 22 décembre 1989 a permis la création en Belgique de SICAV assorties du
même type d'avantage fiscal. En revanche, pour les actionnaires sociétés
commerciales, cette même loi a exclu du bénéfice du régime des revenus
définitivement taxés les revenus provenant de SICAV étrangères dites de
"distribution" (qui distribuent effectivement leurs plus-values et revenus sous
19 Société d'Investissement à Capital Variable, une forme d'OPCVM très populaire en France,
Belgique et Luxembourg.
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RISQUE
CONDITIONS ANNEXES
Sous réserve des dispositions légales s'attachant à chaque type de titres financiers et
de dépôts, les relations générales entre bailleurs de fonds et intermédiaires
financiers sont habituellement régies par un contrat d'adhésion, c'est-à-dire que
c'est une des deux parties (l'intermédiaire financier) qui fixe unilatéralement ses
conditions auxquelles l'autre adhère.
Pour les comptes de dépôt, ces contrats prennent ainsi la forme de "règlements";
souvent ils prévoient l'unicité des comptes, c'est-à-dire la faculté pour
l'intermédiaire (banque) de compenser entre eux les différents comptes débiteurs et
créditeurs ouverts dans leur établissement par le même titulaire20.
Le caractère unilatéral des règlements de même que le rapport de force inégal
qui peut exister entre un établissement financier et sa clientèle (surtout si elle est de
type "grand public") peut conduire le législateur - le cas échéant sous la pression
d’associations de consommateurs - à appliquer aux intermédiaires financiers
certaines mesures en vigueur dans d'autres secteurs économiques en matière de
bonnes pratiques commerciales (affichage de prix, ...) et de clauses abusives.
20 Une telle compensation n'est cependant légalement applicable que s'il s'agit de compenser des
créances certaines et liquides.
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CHAPITRE 4.
INTRODUCTION
Selon les cas, les établissements de crédit proposent différents types de crédit, p. ex.
pour le financement d'infrastructures publiques ou d'investissements industriels,
d'achat ou de construction d'immeubles pour les particuliers, de campagnes
agricoles, de fabrication de produits, de délais de paiement accordés par les firmes à
leurs clients, de consommation privée ou publique, de paiement anticipatif
d'impôts, de besoins généraux de fonds de roulement. Tous ces types de crédit
sont liés à des financements, et d’un point de vue technique sont appelés crédits
par décaissement. Il est aussi d’autres formes de crédits qui ne sont pas, ou pas
nécessairement liés à des financements, mais ont pour effet de faciliter des
opération en tout genre, entre autres la liquidation d’opérations commerciales, la
construction, etc…
En fin de compte, l'usage du crédit déterminera ses formes d'utilisation mais il est
plus commode de commencer l'exposé par une description des techniques pour
voir ensuite leur application.
Nous constaterons que les formes de crédit sont nées et ont évolué en fonction des
besoins d'individus et de marchands d'abord, et d'industriels beaucoup plus tard.
Le souci des banquiers est demeuré :
9 s'assurer que le crédit n'est pas détourné de son objectif, et surtout s’assurer
que l’emprunteur pourra, sauf imprévu, rembourser intérêt et principal aux
dates prévues
9 obtenir des garanties (sûretés et caution), pour ne pas être à la merci du
moindre imprévu, ou de l’indélicatesse de l’emprunteur
9 se ménager une capacité de mobiliser (refinancer), sa créance
9 faire correspondre la durée et la forme de rémunération des financements
qu'il octroie et celles de ses propres sources de financement
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• VOLUME :
Le montant utilisé est variable au jour le jour dans le cadre d'une limite bien cernée.
Les limites des crédits de caisse peuvent être fixées aussi bien à de très faibles
niveaux qu’à des niveaux très élevés.
• DUREE :
Sauf pour des opérations tout à fait déterminées, l'échéance ou le préavis
conventionnel sont en pratique rarement inférieurs à un mois ou supérieurs à un
an ; le crédit se proroge fréquemment par des renouvellements successifs de durées
trimestrielles. Des des clauses dites d'accélération peuvent cependant permettre au
bailleur de raccourcir l'échéance, voire de mettre fin à son crédit et de rendre les
21 Compte courant : convention par laquelle deux personnes en relation continue d'affaires
conviennent d'inscrire et de compenser en un seul compte leurs créances et dettes réciproques
successives, dont en fin de compte seul le solde sera exigible.
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• REMUNERATION :
Celle-ci est fonction du temps et du montant prélevé
+C
Plus fort
Limite découvert
Dépassement
-D
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En dehors de l'intérêt, les banques prélèvent des commissions, qui peuvent être de
divers types :
9 commission d'ouverture de crédit qui est perçue proportionnellement au
montant de la limite autorisée. Il s'agit d'une sorte de prime d'assurance que
paie le client pour la promesse de disponibilité du crédit pendant la période
pour laquelle il a été octroyé;
9 commission sur le plus haut découvert; à la fin d'une période généralement
trimestrielle, le banquier verra quel aura été le solde débiteur le plus élevé
présenté par le compte et calculera sa commission en fonction de ce seul
solde quel qu'ait été l'usage fait du crédit pendant le restant de la période;
9 commission sur dépassement; il s'agit d'une pénalité prélevée lorsque le client
dépasse la limite qui lui a été impartie, et dans la mesure où le dépassement
est autorisé. De telles autorisations son généralement très temporaires et
doivent être dûment motivées.
9 commission d’engagement, prélevée sur la partie non-utilisée du crédit; il s'agit ici
de nouveau d'une sorte de prime d'assurance, qui rémunère l'établissement de
crédit du risque qu'il a consenti à prendre et qui ne serait pas rémunéré par
un intérêt évidemment non perçu dès lors que le crédit ne serait pas utilisé.
En pratique, la rémunération de l'établissement est prélevée comme suit : le dernier
jour d'une période convenue (généralement le trimestre calendrier, quelle que soit
l'échéance du crédit lui-même) on impute le montant des intérêts et commissions
au compte de l'utilisateur. Le montant payé sera lui-même porteur d'intérêts à partir
du début de la période suivante puisqu'il s'ajoute dès cet instant au montant
débiteur du compte de l'utilisateur.
Il s'agit en fait d'un intérêt qui se compose périodiquement.
Exemple d'un schéma de décompte trimestriel :
Intérêt : 6 % l'an du montant journalier utilisé
+ 1/4 % flat de la ligne accordée (commission d'ouverture de crédit)
+ 1/2 % flat sur les dépassements (commission de dépassement).
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• DEFINITION :
Il s'agit d'un prêt d'argent, pour un montant déterminé, pour une période
déterminée, dans une devise déterminée. C'est une forme qui est donc plus rigide
que le crédit de caisse. Il se présente comme une inscription en un compte d'avance
d'un montant défini; du fait de la détermination du montant et de l'échéance, cette
forme de crédit se prête plus facilement que le crédit de caisse à sa représentation
sous forme d'un billet à ordre et dès lors à la mobilisation.
• VOLUME :
Cette forme de crédit est généralement utilisée pour des montants relativement
importants.
• DUREE :
Les avances à terme fixe sont consenties pour des durées allant de quelques jours
(par exemple pour combler des écarts de trésorerie) jusqu'à plusieurs années
(crédits d'investissement industriel).
• COUT :
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Le taux est en principe un taux fixe convenu au départ, ou un taux variable. Dans
ce dernier cas, on prend généralement pour référence le taux interbancaire du
moment du prélèvement ou du renouvellement, constaté sur écran. A ce taux, le
bailleur de crédit ajoutera une marge convenue (généralement de 1/4 % à 2 %).
Dans les opérations en devises, les taux les plus communément utilisés comme
référence sont ceux du marché interbancaire de Londres : c'est le LIBOR (London
Inter-bank Offered Rate) en dollars. En Euro on parle de Euribor.
• USAGE :
Les avances à terme fixe sont destinées à rencontrer des besoins de financement
prévisibles; elles se font généralement pour des besoins importants.
L'ESCOMPTE
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• NOTION D'ESCOMPTE
Tout d'abord, on appelle "escompte" l'opération par laquelle une personne achète à
une autre une créance à terme et remet au cédant au comptant un montant
inférieur au montant qui sera encaissé à l'échéance.
On appelle également "escompte" le coût de l'opération qui vient d'être décrite,
c'est-à-dire la différence entre le montant nominal de la créance et le montant payé
au comptant pour son acquisition; si on ramène l'escompte (dans cette deuxième
acception) au montant nominal de l'effet, compte tenu de la durée restant à courir
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26 Cette notion d'escompte "financier" se distingue en outre de l'escompte "commercial" qui est
le rabais accordé par un fournisseur à son client pour le paiement comptant - ou du moins très
rapide - d'une facture.
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parties; on établit à cet effet un nouveau document appelé "allonge" dont c'est la
seule fonction.
Coût :
De même ordre que celui d'une avance à terme fixe avec en principe une légère
réduction du fait de la plus grande sécurité et de la possibilité de mobilisation
offertes par l'instrument.
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Dans le cas où les délais sont longs, il est parfois créé des traites spéciales d'intérêt à
charge du destinataire des fournitures, qui accompagnent la ou les traite(s) en
principal, et qui pourront faire l'objet d'escompte tout comme la ou les traite(s) en
principal.
Les banquiers distinguent entre ces deux formes d'escompte selon que leur propre client est
le fournisseur ou le destinataire de la marchandise dont la vente a donné lieu à la création
de la traite à escompter.
Technique :
Le fournisseur (F) de marchandises a une convention avec son banquier (BF) par laquelle
ce dernier consent à lui escompter des traites tirées sur ses clients (C) en marchandises :
9 (1) à la livraison de la marchandise, le fournisseur (F) tire une traite sur
son client (C) et généralement la lui présente pour acceptation;
9 (2) le client (C) rend la traite acceptée au fournisseur (F);
9 (3) le fournisseur (F) présente la traite à l'escompte chez son banquier
(BF) en cas de besoin de trésorerie;
9 (4) après avoir escompté cette traite, le banquier (BF), s'il garde l'effet
jusqu'à l'échéance, le présente alors au paiement auprès du client (C);
Remarque : si le client (C) ne paie pas à l'échéance, le banquier (BF) fait protester l'effet
et se retourne contre le fournisseur (F) (recours cambiaire).
Usage :
Cas classique où, disposant d'un crédit d'escompte chez son banquier, le fournisseur de la
marchandise accorde à son propre client des délais de paiement contre acceptation d'une
traite.
Tirage(1)
F C
Acceptation (2)
Escompte (3)
Encaissemement (4)
BF
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ESCOMPTE FOURNISSEUR
Technique :
C'est le client (acheteur) de la transaction commerciale qui a une convention avec son
banquier (BC), par laquelle ce banquier se déclare disposé à escompter au fournisseur de
la marchandise (avec qui ce banquier n'a pas - en principe - de relations permanentes) la
traite que le fournisseur tirera sur son client; cette convention prévoit que les frais
d'escompte décomptés par le banquier seront mis à charge du client.
9 (1) le client accepte d'office une traite qu'il remet à son fournisseur en
représentation des délais de paiement accordés au moment de la
vente;
9 (2) le fournisseur signe cette traite en tant que tireur et présente cette
traite au banquier du client (BC);
9 (3) le banquier escompte cette traite, en remettant au fournisseur le
montant nominal (intégral) de la traite, et porte simultanément les frais
d'escompte (agios) en compte à son client;
9 (4) à l'échéance, le banquier débite son propre client, pourvu qu'il y ait
provision en compte;
Remarque : si le compte n'est pas provisionné, le banquier conserve toujours son recours
cambiaire contre le fournisseur; ce dernier n'est donc pas dégagé de son risque même s'il
s'est adressé au banquier de son client.
Acceptation (1)
F C
Tirage (2)
Encaissement (4)
Escompte (3)
BC
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Usage :
Lorsque le fournisseur dans une transaction commerciale veut disposer immédiatement du
produit de sa vente, mais a priori refuse de recevoir une traite en paiement car :
9 - il n'accorde pas de confiance suffisante à son client ;
9 - il ne dispose pas de ligne chez son banquier;
9 - il ne veut pas supporter de charges financières;
9 - l'escompte n'est pas en usage dans la branche considérée,
tandis que son client veut malgré tout obtenir des délais de paiement, ce client peut proposer
au fournisseur de recourir à l'escompte fournisseur auprès de son banquier (celui du client).
En conclusion, dans l'escompte client, le fournisseur remet l'effet à son propre banquier alors
que dans l'escompte fournisseur, il le remet au banquier du client; dans le premier cas, le
prélèvement des agios se fait à charge du fournisseur; dans le second cas, le prélèvement des
agios se fait à charge du client.
Dans les deux cas, toutes choses étant égales d'ailleurs, le montant de la traite est identique,
la rémunération du banquier est identique et le risque de celui-ci est, du moins à première
vue, identique. Toutefois, il faut remarquer que dans le premier cas, le banquier (BF)
réclamera en premier lieu le paiement (et le cas échéant fera dresser protêt) au client-tiré qui
lui est tiers, alors que dans le deuxième cas, le banquier (BC) doit d'abord s'adresser à son
propre client et le protester (ce qui ne manquera pas de mettre ce dernier dans l'embarras,
voire éventuellement en faillite) avant de pouvoir se retourner contre le fournisseur qui lui est
tiers. Il est arrivé que de tels fournisseurs accusent les banquiers escompteurs de les avoir
abusés, du fait que ces banquiers ont accordé un crédit d'escompte fournisseur à leurs propres
clients alors que ces banquiers auraient dû être au courant de la situation financière difficile
de ces derniers.
En principe donc, la distinction entre escompte cédant et escompte fournisseurs devrait se
répercuter sur les coûts, et il devrait y avoir une prime en faveur de l'escompte cédant : en
pratique, les coûts sont généralement équivalents dans les deux cas, mais ceci tient sans doute
au fait que seules des entreprises d'une plus grande surface financière se voient accorder des
crédits d'escompte fournisseur par leur banquier.
En effet, l'évolution de la jurisprudence tend à accroître la responsabilité des banquiers
donneurs de crédits, qui se montrent dès lors plus réticents que par le passé à octroyer les
crédits d'escompte fournisseurs, certains ayant été jusqu'à supprimer les crédits déjà accordés.
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27 Réescompter veut dire ici escompter à son tour; à distinguer du réescompte comptable qui est
une opération par laquelle, lors d'une clôture d'écritures, on reporte sur une période ultérieure la
fraction des intérêts enregistrés au cours de la période clôturée mais qui n'y a pas trait.
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• LE WARRANT-CEDULE
Définition :
Il s'agit d'un titre double, dont une partie (la cédule) confère à son porteur la
propriété d'une marchandise et l'autre (le warrant) un droit de gage sur cette même
marchandise. A ce titre double, est associé un billet à ordre, qui sert d'instrument de
crédit. Théoriquement, ces différents titres peuvent être séparés et l'étaient
effectivement à l'origine de la technique; en pratique ils restent réunis.
REMARQUE :
pour qu'un gage sur marchandises soit valable, le propriétaire de la marchandise ne
peut la conserver; il doit s'en déposséder entre les mains du créancier gagiste ou
d'un tiers convenu, afin de ne pas, par sa détention, donner aux tiers une
impression de plus grande surface financière qu'il n'en a en réalité.
Dans la pratique, c'est le tiers détenteur, qui a reçu du propriétaire les marchandises
en dépôt, qui lui délivre les formulaires du warrant-cédule. Ce propriétaire des
marchandises endosse ensuite la promesse et le warrant (il remet en fait également
la cédule) au créancier gagiste - qui les conserve pendant la durée du crédit; si ce
dernier est payé à l'échéance, il restituera le warrant-cédule au propriétaire ou à celui
qui lui aura été désigné, aux fins de les présenter à l'entrepositaire qui délivrera la
marchandise contre la seule présentation de ces documents.
A noter que la dépossession des marchandises se fait fréquemment sur place chez
le propriétaire même des marchandises, qui donne alors en location une partie,
isolée et identifiée, de ses propres locaux à la société d'entreposage; celle-ci devient
responsable de la conservation desdites marchandises et de leur restitution contre la
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• LA FACTURE
La facture n'est pas, contrairement à l'effet de commerce, un instrument de crédit
par nature; c'est un simple document commercial établi lors d'une livraison de biens
ou de services dans lequel un fournisseur indique à son client la nature, la quantité
et le prix des marchandises vendues ou des services prestés.
En Belgique, à l'issue de la Grande Guerre qui avait largement entamé l'économie
du pays, une loi de relance fut votée le 25 octobre 1919. Destinée à favoriser
l'accès au crédit des classes moyennes (petit commerce, artisans, ...), elle permet,
dans certaines conditions, d'utiliser la facture comme instrument de crédit dans le
chef du vendeur en autorisant de déléguer le bénéfice de la créance résultant d'une
vente commerciale par l'endossement de la facture. La délégation de créance est
valable (opposable aux tiers) à partir du moment où un certain nombre de
conditions particulières sont respectées :
9 la facture doit avoir une échéance fixe;
9 la délégation ne peut être faite qu'en faveur d'organismes agréés à cette fin
par le Ministère des Affaires Economiques (établissements financiers qui en
ont fait la demande; les établissements de crédit agréés par la Commission
Bancaire et Financière sont d'office réputés agréés par le Ministère des
Affaires Economiques).
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Les crédits dits par garantie, par caution, ou par aval (ce dernier vocable étant
surtout utilisé pour une garantie de bonne fin d'un effet de commerce), sont les
crédits par signature par excellence.
• DEFINITION :
Il s'agit d'une promesse faite par un établissement de crédit (émetteur) de
dédommager un tiers (bénéficiaire) des conséquences éventuelles d'une défaillance
dans l'accomplissement d'une obligation future de celui pour compte de qui le
crédit est donné.
A noter que la personne à qui le crédit est accordé est celle qui en demande
l'ouverture (donneur d'ordre), et qui est généralement la même que celle dont
l'obligation est garantie - mais pas nécessairement.
• BUT :
Rendre certaines opérations possibles à celui pour compte de qui le crédit est
donné.
Cela peut par exemple :
9 lui donner accès à des sources de fonds tierces;
9 lui permettre de réaliser des opérations de commerce nationales ou
internationales;
9 lui permettre de faire face à des exigences de diverses administrations
publiques.
Le risque garanti découle parfois de dispositions juridiques complexes - ou floues -
fixées aux termes de négociations entre tiers au garant sur lesquelles ce dernier n'a
que peu d'emprise, ce qui peut être source de difficultés en cas de litiges.
• MONTANT :
Pour les raisons qui viennent d'être évoquées, il n'est pas toujours aisé de définir le
montant de l'obligation garantie; le garant sera avisé de prévoir si possible un
plafond absolu tant en principal qu'en intérêts, frais et accessoires, au-delà duquel il
ne pourra être appelé à s'exécuter.
• DUREE :
De même, il est souvent difficile voire impossible de déterminer à quel moment
l'engagement du débiteur principal ou de son garant prendra fin effectivement.
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Encore une fois, le garant sera avisé, pour éviter d'être tenu indéfiniment,
d'indiquer s'il le peut un terme à la validité de sa garantie.
Reste encore à savoir à partir de quand l'exécution de la caution peut être exigée par
le bénéficiaire.
A un extrême, la garantie peut être appelable à première demande et sans bénéfice
de discussion. Dans ce cas le garant doit s'exécuter dès lors que le bénéficiaire
l'exige dans les formes qui ont été prévues à l'acte. Cela constitue un avantage pour
le bénéficiaire qui, au cas où il en appelle à la garantie, dispose d'un instrument
efficace ; le garant se retournera immédiatement contre le client garantis, pour lui
demander remboursement du montant versé.
A l'autre extrême, la garantie peut n'être exécutable que d'un commun accord entre
donneur d'ordre et bénéficiaire, ou après obtention d'un jugement qui ne serait pas
susceptible d'être remis en cause - "coulé en force de chose jugée". Dans ce cas le
garant doit, à défaut de résolution amiable, attendre la décision judiciaire définitive
sur l'éventuel différend entre donneur d'ordre et bénéficiaire. Ici la situation du
garant est plus délicate, car l'incertitude peut se prolonger quant au fait de savoir si
le client garanti s'oppose de manière fondée à l'appel du bénéficiaire à la garantie et
sa situation peut se détériorer dans l'intervalle.
• COUT :
Les commissions sont souvent calculées "flat", c'est-à-dire indépendamment de leur
durée qui n'est pas toujours connue d'avance. Si cette durée se prolonge, on peut
compter de nouvelles commissions à intervalles périodiques. Pour en déterminer le
coût dans une forme comparable à celle des autres types de crédit, il faut tenter de
ramener le taux de commission à la durée effective probable.
Ceci dit, car seul le risque pur doit être rémunéré, la trésorerie de l'intermédiaire
financier n'étant pas sollicitée dès lors qu'il ne fournit que sa signature (du moins
jusqu'à l'éventuelle exécution de la garantie).
En général, le coût effectif sera de l'ordre de 0,5 % à 2 % l'an, selon la nature et la
qualité du risque.
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caution judiciaire :
Garantie du paiement de l'objet d'un litige par celui qui se voit condamné en
première instance, mais qui a interjeté appel.
EXEMPLE :
Versement provisionnel réclamé à un employeur qui a été condamné au paiement
d'une indemnité de licenciement à un employé qui a gagné en première instance; si
l'employeur désire interjeter appel, il fera délivrer une caution par son banquier et
s'évitera de faire un dépôt en espèces.
caution en matière de marché public ou privé :
Il y a trois stades dans le processus:
9 au moment de la remise d'une offre par un soumissionnaire : le maître de
l'ouvrage désire s'assurer que le soumissionnaire ne se désistera pas s'il se voit
attribuer le marché et sera capable de le réaliser; un établissement de crédit
sera donc amené à émettre une "garantie de soumission" ("bid bond" en
anglais) comme quoi le candidat adjudicataire lèvera effectivement le marché
s'il lui est attribué; si l'adjudicataire se désiste, l'indemnité de dédit garantie
sera un certain pourcentage (souvent 5 %) de la valeur du marché;
9 pendant la période de fabrication, une fois que le marché a été adjugé :
lorsque l'adjudicataire reçoit une avance sur la commande, le maître
d'ouvrage demandera fréquemment une "garantie de remboursement", c'est-
à-dire une assurance que si le marché n'est pas exécuté, l'acompte lui sera bel
et bien restitué ("repayment bond"); le montant de la garantie portera sur
l'intégralité de l'acompte reçu;
9 à l'achèvement, c'est-à-dire au moment de la livraison : l'adjudicataire aura été
invité à fournir une "garantie de bonne exécution", couvrant la livraison
conforme et le bon fonctionnement de la fourniture ("performance bond");
le montant de la garantie sera d'un certain pourcentage (souvent de l'ordre
de 10 %) du marché.
garantie locative :
A concurrence d'une certaine somme, l'établissement de crédit s'engage envers le
bailleur d'un bien immobilier à l'indemniser en cas de défaut de son locataire de
payer les loyers et de manière plus générale de remplir les obligations qui lui
incombent aux termes du bail, par exemple le remboursement des frais de
réparation au moment de l'évacuation des lieux.
garantie donnée pour un crédit d'investissement :
Certains établissements de crédit qui ne disposent pas de ressources à des termes
suffisamment éloignés, sont néanmoins disposés à garantir le remboursement de
crédits à long terme accordés à leurs clients par d'autres organismes spécialisés dans
ce type de financement, Banque Européenne d’investissement, etc.).
garantie donnée par des maisons mères pour compte de leurs filiales aux banquiers du pays où ces
filiales sont établies, leur donnant ainsi accès aux crédits locaux.
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CREDITS DOCUMENTAIRES
• DEFINITION :
Il s'agit d'un engagement du banquier d'un importateur de marchandises
promettant à un exportateur que celui-ci sera payé par le banquier dans la mesure
où l'exportateur aura remis à ce banquier, dans un délai déterminé, divers
documents relatifs à l'expédition de la marchandise, documents dont le nombre et
la nature ont été dûment spécifiés par l'importateur.
Cet engagement est repris dans ce que l'on appelle la "lettre de crédit" (L/C)
documentaire ("documentary letter of credit").
Les principaux documents que peut réclamer l'importateur comprennent :
9 les factures commerciales;
9 les documents de transport : le connaissement maritime ("Bill of lading"
B/L) (qui n'est pas seulement titre de transport mais donne aussi le droit à la
délivrance de la marchandise et de ce fait peut être mis en gage), la lettre de
voiture terrestre ou aérienne (qui ne donne pas droit à la délivrance de la
marchandise);
9 les documents de preuve quantitative : liste de colisage, liste de pesage,
éventuellement certifiées par des organismes de vérification indépendants;
9 les documents de preuve qualitative : certificats d'inspection, certificats
d'analyse, certificats d'origine;
9 les documents d'assurance : certificats de polices couvrant la disparition ou la
détérioration de la marchandise.
• PROTAGONISTES :
En général quatre au minimum.
9 l'importateur (donneur d'ordre)
9 le banquier (l'émetteur)
9 l'exportateur (le bénéficiaire)
9 le transporteur (qui fournit le document principal).
• BUT :
Résoudre le problème de la méfiance réciproque d'un importateur et d'un
exportateur qui se connaissent mal, ou se connaissent sans se faire une confiance
suffisante, mais qui ont néanmoins le désir de conclure une vente internationale29.
• IDEE DE BASE :
29Rien n'empêche d'utiliser, le cas échéant, la même technique pour une vente conclue dans un
marché intérieur
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• TECHNIQUE :
9 l'importateur demande à son banquier d'ouvrir un crédit en spécifiant le
montant, les documents requis, et la date limite (validité) pour leur
présentation;
9 le banquier incorpore ces données dans une lettre de crédit qu'il envoie à
l'exportateur;
9 au moment de l'embarquement de la marchandise, le titre de transport -
document principal - est établi par le transporteur et remis à l'exportateur;
9 tandis que la marchandise fait route, l'exportateur envoie ce document et les
autres qui auraient été spécifiés au banquier qui a ouvert le crédit;
9 à réception, le banquier vérifie la conformité du (des) document(s) avec les
spécifications de l'importateur figurant à la lettre de crédit;
9 s'il(s) est(sont) conforme(s) et que le délai de présentation n'est pas expiré, le
banquier paie l'exportateur et débite l'importateur;
9 le banquier remet le(s) document(s) à l'importateur, qui prend possession de
la marchandise, à son arrivée, en remettant le titre de transport au
transporteur.
Le banquier encourt une responsabilité importante vis-à-vis de son donneur
d'ordre : celle de ne payer l'exportateur que si les documents reçus de ce dernier
sont strictement conformes aux spécifications de l'importateur, et ceci à la virgule
près. S'il n'y a pas conformité absolue entre les documents et les instructions
initiales, le banquier se couvre en payant l'exportateur "sous réserve" (s'il y a
discordances mineures), ou bien il interrogera son donneur d'ordre avant de payer
(s'il y a des discordances majeures). A remarquer que cette conformité "aveugle"
s'applique aux documents eux-mêmes, et ne concerne pas la conformité de la
marchandise proprement dite.
Crédit irrévocable :
Le banquier s'engage irrévocablement à payer si, avant la date extrême spécifiée
(date de validité), le bénéficiaire lui a remis les documents conformes. A contrario,
les crédits révocables peuvent être dénoncés avant la présentation des documents -
comme on s'en doute, de tels crédits sont très peu usités.
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Crédit provisionné :
En ouvrant le crédit, le banquier fait confiance à la capacité de l'importateur de
payer lors de la présentation des documents donnant lieu au paiement à
l'exportateur. Si cette confiance est mitigée, le banquier exigera dès l'ouverture du
crédit le versement par l'importateur d'une provision (totale ou partielle).
Crédit documentaire réalisable par acceptation :
Si l’exportateur accorde à son client importateur un délai de paiement après
livraison, le banquier - au lieu de s'engager à payer le bénéficiaire cash à l'arrivée des
documents - peut s'engager à accepter à ce moment une traite tirée sur lui par
l’exportateur à un certain délai de date.
Crédit confirmé :
Si le bénéficiaire n’a pas confiance dans le banquier du donneur d'ordre, il peut
demander que ce dernier fasse garantir son engagement (de payer contre remise des
documents) par un banquier plus notoire, établi dans le pays de l’exportateur ou
encore dans une place reconnue (Londres p. ex.). Le deuxième banquier
"confirme" ainsi le crédit ouvert par le premier.
Crédit notifié :
Le banquier qui ouvre le crédit peut demander à un banquier correspondant dans le
pays du bénéficiaire de transmettre à ce dernier la lettre de crédit sans y attacher sa
confirmation. On dira que ce deuxième banquier "notifie" le crédit au bénéficiaire;
il ne jouerait dès lors que le rôle de boîte aux lettres, s'il ne se montrait également
(ce qui est souvent le cas) prêt à "négocier" les documents (les payer pour compte
du premier banquier), après en avoir vérifié la conformité; il ne peut toutefois y être
contraint puisqu'il n'a pas "confirmé" ledit crédit.
Crédit transférable :
L'exportateur bénéficiaire peut se substituer un autre bénéficiaire. Ce type de crédit
s'utilise lorsque l'exportateur est un intermédiaire qui a acheté à un fournisseur
l'objet à livrer. Lorsque le fournisseur expédie la marchandise, l'exportateur
intermédiaire substituera généralement ses propres documents aux documents
d'origine de son fournisseur.
• DUREE
Le crédit documentaire couvre en principe le temps nécessaire à réaliser la livraison
prévue au contrat de vente sous-jacent, qui peut aller de quelques semaines à
plusieurs mois, voire années, dans le cas de contrats importants et échelonnés. En
cas de besoin, le crédit pourra être prorogé si le bénéficiaire a subi des retards, et
que le donneur d'ordre et le banquier émetteur sont tous deux d'accord d'octroyer
une extension de validité.
Les nécessités du commerce exigent une grande rapidité dans le traitement des
documents : le banquier ne dispose que de peu de temps pour leur vérification, car
l'importateur en a besoin pour lever la marchandise qui peut déjà être arrivée, et
dont l'immobilisation peut lui être portée en compte par le transporteur.
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• COUT :
Le banquier décomptera à son client :
9 une commission d'ouverture de crédit (de l'ordre de 0,1 % à 0,125 % par
trimestre);
9 une commission de confirmation, le cas échéant (de même ordre que la
commission d'ouverture);
9 une commission de paiement (au moment de la réalisation du crédit);
9 une commission d'acceptation (si tel est le mode de réalisation du crédit).
9 les frais annexes, qui peuvent être importants en termes relatifs : frais
d'envois recommandés internationaux, frais de télécommunications, frais de
modifications éventuelles.
• REGLEMENT DE LITIGES
Comme on s'en rend compte, le domaine d'application des crédits documentaires
entre parties de nationalités différentes est varié et complexe. Pour assurer la
sécurité juridique des transactions, la Chambre de Commerce Internationale -
organisme de droit privé - a édicté des "Règles et Usances Uniformes applicables
aux crédits documentaires", auxquelles la plupart des opérateurs conviennent
d'adhérer; ces règles et usances sont périodiquement mises à jour en fonction de
l'expérience, et constituent donc un cadre de référence précieux pour le règlement
des litiges.
CREDITS D'ACCEPTATION
C'est une forme de crédit ressortissant à la fois au crédit par signature (par nature, à
l'origine), et au crédit par décaissement (accessoirement, et par extension).
DEFINITION :
Crédit par lequel le banquier s'engage, dans une limite déterminée, à accepter d'abord
et à négocier ensuite des traites que son client tirera sur lui.
Acceptation signifie aussi bien le fait d'apposer sa signature sur la traite que la traite
acceptée elle-même.
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REMARQUE
On dira aussi, dans le cadre de cette section, un mot des engagements de faire et de
ne pas faire , qui ne sont pas à proprement parler des garanties.
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Pour épargner les frais d'une hypothèque ou d’un gage au bénéficiaire du crédit qui
présente d'autres éléments de solvabilité jugés suffisants pour le moment, mais
pour se prémunir quand même contre des revers futurs toujours possibles,
l'établissement de crédit peut ne pas exiger une garantie au départ mais se réserver
de la prendre ultérieurement.
Il demandera alors au débiteur un engagement d'hypothéquer ou de gager à
première demande.
Quant à l’engagement d’hypothéquer, il devra être appuyé par un mandat
authentique d'hypothéquer l'immeuble pour que l’intervention du débiteur ne soit
plus nécessaire. Ce mandat est un acte passé par devant notaire qui, remis au
créancier, permet à ce dernier de faire prendre par lui-même l'hypothèque à tout
moment. Pour la prise de gage non-hypothécaire, un tel mandat n’est pas
nécessaire.
Le créancier se prévaudra par la suite de la promesse d’hypothèque ou de gage si un
événement survient qui lui fait douter de la capacité du débiteur de rembourser sa
dette. A noter que si le créancier prend la garantie, mais que celle-ci s'avère
ultérieurement avoir été transcrite dans les six mois et dix jours précédant la date de
déclaration d'une faillite éventuelle du débiteur, le curateur de ladite faillite pourra
ne pas prendre en considération la garantie mais au contraire l'annuler, du fait
qu'elle aurait été prise effectivement dans la "période suspecte".
A remarquer enfin que si le débiteur (par oubli ou par mauvaise foi) a concédé
hypothèque sur le même bien à un autre créancier (ou l'a même vendu) avant que le
mandataire ait exécuté son mandat, le bénéficiaire du mandat ne peut contester le
rang de l'hypothèque prise par l'autre créancier (ou la vente).
Le mandat d'hypothèque ou de gage coûte au départ moins cher que l'hypothèque
ou de gage proprement dit : il lui est appliqué un droit fixe réduit et non un droit
proportionnel.
L'idée est d'obliger le débiteur à conserver le bien non grevé (davantage) dans son
patrimoine tant que le crédit est en vigueur. Il s'agit ici d'une simple "clause
négative" (en anglais : « negative pledge »); si le débiteur ne tient pas parole, c'est-à-
dire s'il aliène ultérieurement son bien ou le grève d'une hypothèque en faveur d'un
autre créancier, le bailleur de crédit n'a aucun moyen juridique de faire annuler la
vente ou l'hypothèque le jour où il s'en aperçoit.
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GARANTIES IMMOBILIERES
Pour mettre en gage une marchandise, son propriétaire doit s'en dessaisir entre les
mains du créancier ou d'un tiers convenu (souvent un entrepositaire professionnel)
et passer avec le créancier gagiste un acte établissant le gage, qui peut être sous
seing privé.
La loi prévoit la dépossession pour éviter que des tiers ne croient, par la
constatation de la présence d'une marchandise chez le débiteur, que la solvabilité de
celui-ci est plus grande qu'elle ne l'est en réalité.
Pour éviter des déplacements coûteux de marchandises, celles-ci peuvent être
conservées dans des locaux du propriétaire, à charge alors pour celui-ci d'isoler ces
locaux et de les louer au tiers convenu qui doit y apposer des pancartes indiquant
qu'ils lui sont loués.
Notons encore le cas de marchandises flottantes qui se trouvent entre les mains de
transporteurs et mises en gage au profit des établissements de crédit qui
interviennent dans le commerce international : cette mise en gage s'effectue par
l'endos du connaissement maritime en faveur du banquier qui a ouvert un crédit
documentaire.
(30)En Belgique, une hypothèque porte sur des biens immeubles : terrains, bâtiments et leurs
prolongements (biens immeubles par destination, c’est-à-dire matériel utile à l’exploitation
du fonds ou incorporé à l’immeuble tel qu’ascenseurs, cabines à haute tension, etc.), ainsi
que sur des bateaux ou des avions.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Pour remédier à la difficulté de prendre garantie sur divers éléments d'actifs d'une
entreprise qui peuvent pourtant servir d'assiette à une opération de crédit (par
exemple le matériel roulant) et pour simplifier les procédures ordinaires plus
lourdes de mise en gage des autres éléments du patrimoine d'une entreprise, le
législateur belge a par la loi du 25 octobre 1919 institué le gage sur fonds de
commerce. Ainsi, ce gage ne requiert pas la dépossession des biens normalement
exigée pour des gages sur biens meubles, ni la signification aux débiteurs pour la
cession de créances.
Pour assurer la publicité nécessaire à la mise en gage sur fonds de commerce, en
même temps que pour lui donner date certaine, l'acte doit être soumis à la formalité
de l'enregistrement et transcrit au Bureau des Hypothèques. Les droits
d'enregistrement sont de 0,5 % du montant de l'inscription. A noter que l'acte lui-
même ne doit pas être passé sous forme authentique, un acte sous seing privé est
suffisant.
Selon la définition du droit belge, le gage sur fonds de commerce peut couvrir
l'ensemble des éléments suivants : l'enseigne, les marques et brevets, le droit au bail,
la moitié des stocks, les créances, le matériel - en fait tout l’actif sauf les immeubles
et la moitié du stock. Pour ce qui concerne le matériel qui serait immeuble par
destination, il y a risque de concurrence avec une hypothèque qui aurait été prise
sur l'immeuble comprenant ce même matériel : dans ce cas, c'est la première
inscription qui prime l'autre.
Seuls peuvent prendre un gage sur fonds de commerce les organismes agréés par le
Ministère des Affaires Economiques (intermédiaires financiers qui en font la
demande; les établissement de crédit agréés par la Commission Bancaire et
Financière sont automatiquement agréés en matière de gage sur fonds de
commerce).
Le gage sur fonds de commerce est une garantie plus aléatoire que l'hypothèque,
car les éléments du fonds de commerce - qui restent entre les mains de l'entreprise -
sont soumis à des fluctuations constantes au gré des opérations de cette entreprise.
Le créancier gagiste ne peut pas exiger que l'on revienne ultérieurement sur les
cessions des éléments du fonds de commerce qui ont été faites à des acquéreurs de
bonne foi.
Une banque peut se faire céder le droit de propriété qu'un vendeur se réserverait
sur un bien vendu.
En Belgique, contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays
("Eigentumsvorbehalt" en Allemagne, p.ex.), le droit de propriété que le cédant
d'un bien se réserve sur celui-ci jusqu'à l'accomplissement des obligations de son
débiteur n'a d'effets qu'entre parties (et encore, des restrictions existent notamment
dans le cadre de la loi sur le crédit à la consommation, voir plus loin). La réserve
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
sur ce droit n'est donc pas opposable aux tiers, en cas de saisie ou de faillite en
particulier.
L'inscription d'une clause de réserve de propriété dans un contrat peut dès lors se
révéler assez illusoire, notamment vis-à-vis d'une personne qui aliénerait de
mauvaise foi le bien acheté.
Pour mettre des actions ou obligations en gage, il suffit également d'un acte sous
seing privé; comme pour la mise en gage de marchandises, la formalité de
l'enregistrement n'est pas requise sauf en matière civile pour en assurer
l'opposabilité aux tiers.
Pour ce qui est des titres au porteur, la dépossession se fait soit entre les mains du
créancier (établissement de crédit), soit d'un tiers convenu (établissement de crédit
tiers).
Pour ce qui est des titres nominatifs, la mise en gage doit être notifiée à la société
émettrice des titres, et doit être mentionnée dans le registre de ses actionnaires.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
AUTRES GARANTIES
CAUTION
LETTRE DE SOUTIEN
Pour éviter l'écueil de voir leur capacité de crédit limitée, les maisons-mères ont eu
au fil du temps une tendance à proposer comme "garantie", à la place de leur
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
En cette section, seront passés en revue certains types de crédit et les garanties qui
y sont associées, face aux différentes catégories de besoins des entreprises et des
particuliers.
Divers besoins des entreprises peuvent être rencontrés par :
9 les crédits d'investissement (p. ex. financements de construction d'immeubles
ou d'acquisition de matériel);
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
9 les crédits pour le financement à la grande exportation (p. ex. fourniture par
un ensemblier d'usines clé sur porte à l'étranger);
9 les crédits de campagne (p. ex. crédits saisonniers, de récoltes);
9 les crédits de fonds de roulement.
Divers besoins des particuliers peuvent être rencontrés par :
• OBJET :
L'objet d'un crédit d'investissement est le plus souvent parfaitement déterminé : par
exemple financer l'achat d'un terrain, la construction ou l'aménagement d'une usine,
et ce en comprenant les intérêts intercalaires et autres frais à exposer avant la mise
en exploitation de l'investissement; l'acquisition de matériel et parfois les études
associées (brevets, programmes informatiques); il arrive aussi que le crédit
d'investissement finance la reconstitution du fonds de roulement entamé par des
investissements déjà réalisés et en exploitation au moment de l'accord du crédit.
• VOLUME :
Les montants des crédits d'investissement sont souvent élevés, ce qui les conduit
fréquemment à être consortialisés entre plusieurs partenaires pour réduire leurs
risques individuels.
• TEMPS :
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
La durée d'un crédit d'investissement peut aller du moyen terme au long terme : elle
s'étend généralement sur une période de deux ans à quinze ans, avec une
prépondérance allant vers la période de sept à douze ans. L'échéance finale sera
fonction de la durée économique du bien, qu'elle ne peut en principe excéder.
Un plan de prélèvement sera élaboré tout comme un plan de remboursement.
Généralement, au plan de prélèvement sera lié le problème du maintien du taux
d'intérêt fixé à l'origine; en effet, lorsque l'entreprise dispose d'un crédit long terme,
elle ne souhaitera procéder au prélèvement qu'au fur et à mesure des besoins
effectifs pour minimiser les charges financières.
Deux techniques peuvent être suivies :
9 prélever le tout en une fois, et placer ce qui ne doit pas être affecté tout de
suite à des échéances échelonnées pour rencontrer les besoins réels; mais
d'une part le taux de replacement est fréquemment inférieur au taux
d'emprunt à long terme et d'autre part l'établissement de crédit répugne à
donner à l'entreprise la disposition de fonds non affectés à leur véritable
objet : l'établissement de crédit imposera dès lors fréquemment que pour
prélever, l'entreprise doit justifier de cette affectation par la production de
factures à payer relatives à l'investissement projeté;
9 prélever le crédit en deux ou plusieurs fois, au fur et à mesure des besoins
réels; dans ce dernier cas, si le programme de prélèvement est étalé,
l'établissement de crédit peut rendre le taux de chaque tranche égal à celui en
vigueur au moment effectif du prélèvement, ce qui rend évidemment le coût
variable, surtout en période de volatilité des taux d'intérêt; souvent ceci ne
rencontre pas les préférences de l'investisseur qui souhaite la plupart du
temps disposer d'un taux fixe sur lequel sont basées ses projections
financières; des techniques de "hedging" (couverture) par des futures sur taux
d'intérêt peuvent être utilisées pour y parer.
Pour le plan de remboursement, diverses formules sont utilisées :
9 remboursement intégral en une seule fois à la fin de l'opération : "bullet
repayment".
9 remboursements partiels périodiques égaux ou inégaux :
9 remboursements de capital constants avec paiement d'intérêts décroissants
sur le solde restant dû;
9 remboursements par annuités (capital + intérêts) constantes;
9 remboursements ad-hoc irréguliers; si on reporte un remboursement
substantiel à l'échéance finale, on parle d'un "balloon repayment".
REMARQUE :
L'entreprise demande parfois une "franchise", c'est-à-dire un délai de grâce avant
de commencer à rembourser le principal (le délai de franchise est souvent de 2 ou 3
ans après prélèvement complet).
EXEMPLE : SYSTEME CLASSIQUE :
Soit un prélèvement sur deux ans, puis dix remboursements égaux après deux ans
de franchise.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
• SORTIE DU CREDIT :
Les fonds destinés au remboursement proviendront généralement du cash flow
produit par l'activité générée par l'investissement financé; dans d'autres cas, il
pourra s'agir de la réalisation d'autres éléments d'actifs (vente d'usines désaffectées,
liquidation de titres en portefeuille).
• INSTRUMENTS :
Les instruments généralement utilisés en matière de crédits d'investissement sont :
9 le billet à ordre (surtout pour les financements octroyés par les établissements
de crédit);
9 les obligations (surtout pour les financements octroyés par les investisseurs
institutionnels).
Les principales différences entre billets à ordre et obligations sont :
9 le billet à ordre est un effet de commerce endossable et protestable;
9 l'obligation est un titre de créance, cessible par simple tradition si elle est au
porteur (éventuellement négociable en bourse), et régie par des règles
particulières, notamment en cas de renégociation ou de défaillance de
l'emprunteur : régime d'assemblée d'obligataires.
Mais on peut aussi accorder des crédits d'investissement par de simples avances en
compte, étayées uniquement par une convention d'ouverture de crédit; il s'agira
d'avances soit à taux fixe jusqu'à l'échéance finale, soit à taux révisibles à intervalles
périodiques (roll-over).
• COUT :
Le coût d'un crédit d'investissement est composé d'éléments standards.
Intérêts :
Les intérêts peuvent être fixes ou variables.
Si le taux est variable, il est révisé en fonction de taux interbancaires de durée
correspondante, le taux de référence dit IRS (Interest Rate Swap), ou Euribor.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Aux termes de cette clause, après la période convenue, trois cas peuvent se
produire :
9 les taux ont baissé : on rajuste le taux vers le bas;
9 les taux sont restés inchangés (moins de 0,25 % de variation) : aucun
ajustement n'est apporté;
9 les taux ont haussé : on rajuste le taux vers le haut.
Coûts accessoires :
Outre les intérêts, viennent s'ajouter divers éléments, parfois non négligeables :
9 coût de prise des garanties (hypothèque, gage sur fonds de commerce);
9 commissions d'ouverture de crédit ou de réservation : il s'agit d'une
commission prélevée le cas échéant sur la partie non encore utilisée du crédit.
9 pénalité en cas de remboursements anticipés : le débiteur peut avoir la faculté
de rembourser son crédit avant les échéances prévues si le cash flow de
l'entreprise le permet; il doit alors payer une pénalité dite "prime de
remboursement" ou "prime de réemploi"; celle-ci est généralement calculée
en fonction de la durée restant à courir, et de la différence entre le taux
contractuel et les taux de marché à ce moment. Elle peut aussi être
forfaitaire. Dans le cas de crédit à taux variable, il est d’usage que le
remboursement anticipé soit possible, sans pénalité, aux dates de révision de
taux.
9 coût des expertises comptables et industrielles préalables et périodiques
éventuelles.
• FISCALITE :
En principe il n'y a pas d'impôts particuliers à payer sur les crédits à long terme, dès
lors qu'ils sont accordés par des intermédiaires financiers professionnels. On
prévoit parfois, mais alors surtout dans les crédits internationaux, que si des taxes
particulières nouvelles sont mises à charge de l'emprunteur au cours de la vie de
l'emprunt, que ce soit sur le principal ou sur les intérêts, le débiteur aura la faculté
de rembourser par anticipation sans pénalité.
• GARANTIES :
Les crédits d'investissement étant des crédits à long terme, dont le risque augmente
avec la durée totale, ils sont fréquemment assortis de garanties réelles : hypothèque
sur terrains et immeubles, gage sur fonds de commerce, gage sur d'autres biens
réels (marchandises), nantissement de titres.
En matière de garanties personnelles, on demandera éventuellement la caution de
certains actionnaires ou administrateurs; si le crédit doit être accordé à la filiale
d'une autre entreprise, ce sera donc la caution de la maison-mère (ou
éventuellement une lettre de soutien) qui sera demandée.
Ces crédits constituent aussi un champ d'application fertile pour les clauses
négatives.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
• OBJET :
L'objet est généralement déterminé : par exemple financer la fourniture d'une usine
clés sur porte, l'exécution d'un contrat de livraison de biens d'équipement, etc.
Se pose la question de savoir ce qu'est la "grande exportation" - de moins en moins
on considère les fournitures intracommunautaires européennes comme de la
grande exportation, d'autant que les directives européennes tendent à empêcher la
subsidiation directe ou indirecte dans les échanges intérieurs de l'Union.
• TEMPS :
La durée peut varier de 1 à 15 ans; une durée de 5 ans est fort courante; la durée
effective sera fonction :
9 des délais d'études, du plan de fabrication et des délais de livraison;
9 des délais de paiement accordés à l'acheteur;
9 de certains arrangements officiels nationaux ou internationaux (possibilité
d'obtention d'une police Ducroire, existence d'une convention de
financement d'Etat à Etat ou de la Banque Mondiale).
• SORTIE DE L'OPERATION :
Le remboursement est assuré par l'encaissement des créances sur l'acheteur, qui
sont la plupart du temps soit rachetées par le prêteur, soit prises en nantissement
des crédits qu'il accorde.
• INSTRUMENTS :
9 traite commerciale
9 billet à ordre
9 acceptation bancaire (dans ce cas, l'établissement de crédit se fera remettre en
gage - s'il y en a - les traites commerciales tirées sur l'acheteur par endos
pignoratif);
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
• COUT :
En Belgique, les opérations à la grande exportation sont refinancées dans le chef
des établissements de crédit en bénéficiant de l'intervention de l'Etat par le
truchement d'un organisme appelé Finexpo(1), dépendant des Ministères des
Finances et du Commerce Extérieur.
Dans d'autres pays, des banques spécialisées privées (merchant banks) ou publiques
(ex. Banque Française du Commerce Extérieur, Eximbank) fournissent
l'infrastructure au financement des opérations à la grande exportation.
• GARANTIE :
Comme garantie spécifique à l'opération financée, l'établissement de crédit prend
généralement en gage la créance sur l'acheteur, objet du financement, ainsi que les
polices d'assurance couvrant la même créance à savoir généralement une police
d'assurance- crédit pour le risque commercial (défaillance de l'acheteur) et une
police ducroire pour le risque politique (empêchement par les autorités du pays de
l'acheteur de fournir les devises ou de permettre le transfert).
En Belgique c'est l'Office National du Ducroire (O.N.D.), organisme public
bénéficiant de la garantie de l'Etat qui assure le risque politique; jusque récemment
il a également eu des conventions de partage (et de réassurance) du marché de
l'assurance-crédit avec la Compagnie Belge d'Assurance-Crédit (COBAC), laissant à
celle-ci et à la Compagnie des Assurances-Crédit de Namur (sociétés de droit privé)
leur domination traditionnelle en matière de couverture des risques commerciaux
sur l'Europe. En 1993, la situation a évolué, l'O.N.D. prenant à coté de son
homologue français, la S.F.A.C., une participation significative dans le capital de la
COBAC, estompant, ici aussi, les frontières entre organismes publics et sociétés
privées.
• MONTAGE :
Etant donné qu'il s'agit fréquemment de financer des montants élevés, le cas
échéant en devises étrangères, pour de longues durées, dans des cadres contractuels
internationaux complexes, avec à l'occasion l'appui ou l'intervention d'organisations
gouvernementales et intergouvernementales, ces opérations doivent être taillées sur
mesure pour en circonscrire les risques dans des conditions de coût acceptables.
C'est souvent de la qualité du montage financier que dépend la réalisation du projet
par rapport aux projets concurrents. Ils font donc l'objet d'équipes spécialisées en
"project financing", qui intègrent diverses techniques, pour apporter des solutions
appropriées aux exigences multiples et souvent difficiles à concilier des problèmes
soulevés. Une fois mis au point, les financements de tels projets peuvent être
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CREDITS DE CAMPAGNE
• OBJET :
L'objet n'est en principe pas individualisé, mais global : il s'agit par exemple de
financer une campagne agricole (financement de la récolte et éventuellement de sa
transformation); une campagne de vente de collection d'habillement; ...
• DUREE :
Généralement il y a des cycles périodiques, exemples : campagne sucrière une fois
par an; campagne de vente d'articles de mode deux fois par an.
• SORTIE :
Elle est généralement assurée in fine par la vente des marchandises produites, alors
que le crédit s'accorde en principe avant de connaître les destinataires de ces
marchandises.
• INSTRUMENTS :
9 warrant : pour la période de stockage;
9 traite commerciale ou acceptation bancaire : pour la période de délai de
paiement accordé à l'acheteur;
9 avance à terme fixe;
9 crédit de caisse.
• COUT :
Il dépend de l'instrument utilisé; il s'articulera la plupart du temps sur les taux
d'intérêt à court terme.
• GARANTIES :
Nantissement de marchandises (warrants), cession de créances, délégation du
bénéfice de polices d'assurance, gage sur fonds de commerce.
Remarques :
9 les modalités choisies (instruments, durée, garanties) dépendront des
caractéristiques et usages en vigueur selon les secteurs d'activités;
9 l'établissement de crédit refusera parfois d'accorder son concours pour la
campagne suivante, si le crédit de campagne précédent n'a pas été remboursé
ou à tout le moins n'a pas été ramené à un niveau jugé acceptable en fonction
des caractéristiques du secteur.
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• OBJET :
Indéterminé : en fait c'est un ensemble d'éléments de l'actif à court terme (stock de
matières premières, encours de fabrication, produits finis, créances sur débiteurs,
...) qui est à financer.
• DUREE :
La durée est la plupart du temps indéfinie; le crédit est assez permanent, et
fonctionne comme un accordéon pour absorber les soufflets de trésorerie du
débiteur. Aussi l'établissement de crédit veille-t-il à ce que le crédit ne soit pas gelé
(c'est-à-dire utilisé à plein en permanence), ce qui serait contre nature. A cette fin,
il peut exiger que l'utilisation du crédit passe par un étiage (par exemple le point
zéro) selon une périodicité convenue (une ou plusieurs fois par an).
La nature particulière de ce type de crédits détermine l'échéance : en règle générale,
on prévoit une échéance variable par notification d'un préavis (de 1 à 3 mois), ou
encore une échéance fixe relativement proche (de 3 mois par exemple), mais
assortie d'une convention de renouvellements successifs de commun accord.
• SORTIE :
Elle est assurée par les recettes générales de l'entreprise (produit des ventes).
• INSTRUMENTS :
Traites commerciales, acceptations bancaires, factures, warrants, ou crédits en
compte purs et simples; très souvent des crédits "mixtes" sont accordés, c'est-à-dire
qu'ils prévoient la possibilité de recours aux différents types d'instruments, le cas
échéant des sous-limites étant imposées pour les formes les plus risquées, c'est-à-
dire les acceptations bancaires et surtout le crédit de caisse.
• COUT :
En fonction des instruments et du terme.
• GARANTIES :
C'est la structure financière de l'entreprise qui sera le premier élément de sécurité de
ce type de crédit; en cas de besoin, tous les éléments du fonds de roulement (actifs
circulants) peuvent servir de garantie spécifique, c'est-à-dire surtout le stock et les
créances; le gage sur fonds de commerce fournira une couverture mobile globale
sur les créances et la moitié du stock; parfois, une hypothèque ou un mandat
d'hypothéquer sera pris par l'établissement de crédit, si les éléments précédents ne
sont pas considérés comme suffisants, ou à leur défaut il sera demandé la garantie
d'actionnaires ou encore de l'Etat, de la Région ou du Fonds de Garantie.
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LE CREDIT HYPOTHECAIRE
• INTRODUCTION
Le crédit hypothécaire, comme son nom l'indique, concerne les crédits qui sont
fondés sur le gage immobilier selon la technique séculaire de l'hypothèque qui
remonte à l'Ancien Régime. Dans le droit belge, la loi hypothécaire date de 1851.
Cette forme de crédit est pratiquée par des organismes spécialisés (caisses
hypothécaires et caisses d'épargne) qui dans de nombreux pays prennent une forme
mutualiste ou coopérative (building societies, savings & loan associations,
Raiffeisenkassen), mais aussi par des compagnies d'assurance et des banques; en
Belgique, les I.P.C. ( C.G.E.R., O.C.C.H.) étaient également actives dans ce
domaine.
Pendant la grande crise des années '30, le crédit hypothécaire a fait l'objet de
législations particulières, notamment dans l'optique de la protection des débiteurs,
préoccupation miroir de la protection des épargnants.
En Belgique, c'était l'arrêté royal n° 225 du 7 janvier 1936, qui visait tous les prêts à
intérêt et ouvertures de crédits garantis par une hypothèque, à l'exception des
crédits ou des ouvertures de crédit bancaires lorsque la garantie hypothécaire est
"accessoire". Cette exception était floue et a suscité certaines interprétations
divergentes. La garantie hypothécaire devait porter sur des immeubles, bâtis ou
non, situés en Belgique; elle pouvait porter également sur des bateaux, et - depuis
1991 - sur des avions, immatriculés en Belgique.
Cet arrêté a subsisté sans grande modification pendant un demi-siècle. Néanmoins,
la volatilité des taux d'intérêt qui s'est développée dans les années '70
s'accommodait mal du régime de taux fixes qui semblait se déduire du texte, et le
changement du contexte international a fait pressentir une augmentation de la
concurrence, en particulier par la perspective du libre établissement des organismes
financiers de l’Union Européenne, la reconnaissance mutuelle des produits
financiers des états membres et la liberté de circulation des capitaux. Ces facteurs
ont suscité des pressions en vue de modifier le régime belge.
L'aboutissement en a été la loi du 4 août 1992. Celle-ci ne recouvre pas
entièrement les crédits couverts par l'ancien arrêté; elle saisit tous les crédits ou
reprises de créances garantis par hypothèque, ou assortis de mandats ou promesses
d'hypothèque, portant sur des immeubles (bâtis ou non), accordés aux personnes
physiques résidant habituellement en Belgique pour leurs besoins exclusivement
privés. Ne sont donc pas repris ni les immeubles à usage professionnel - même
partiellement - ni les bateaux ou avions, mais peuvent aussi entrer en considération
des immeubles situés à l'étranger.
L’arrêté de 1936 continue à régir les anciens contrats conclus sous son empire.
• TECHNIQUE
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mois d’intérêts pour les prêts régis par la loi du 4 août 1992) en totalité, ou au
moins une fois par an pour des fractions qui ne seront pas inférieures à 10 % du
montant emprunté.
La loi impose d'autre part au prêteur d'avertir le débiteur de retards de paiement de
plus de trois mois ainsi que des conséquences de ce retard (penalités éventuelles)
ceci pour éviter l'enlisement du débiteur dans une situation inextricable.
L'inobservance de cette obligation entraîne pour le prêteur la perte des intérêts
afférents à l'échéance tardive et la prolongation automatique gratuite de cette
échéance pendant 6 mois.
Enfin, le juge peut accorder au débiteur (ou à sa caution) des délais de paiement au
cas où sa situation se serait aggravée et peut mettre à charge du prêteur tout ou
partie des frais supplémentaires qui résultent de ces reports.
• SANCTIONS
En cas de contravention à ses dispositions impératives, la loi prévoit contre le
prêteur diverses sanctions civiles (pertes de droits à l'égard du débiteur),
administratives (perte de l'inscription) et pénales (amendes, emprisonnement).
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Garantie :
Par définition même, il s'agit de l'hypothèque, du mandat ou de la promesse
d'hypothéquer; les frais notariaux et les droits d'enregistrement qui peuvent s'y
appliquer devront être amortis sur une période suffisamment longue pour les
justifier. Pour le surplus, les garanties porteront sur des assurances-décès ou
mixtes, ainsi que des polices incendie, dégâts des eaux,...
LE CREDIT A LA CONSOMMATION
• INTRODUCTION :
Le terme "crédit à la consommation" regroupe aujourd'hui un ensemble
d'opérations qui antérieurement n'étaient pas nécessairement identifiées au
financement de biens de consommation et de services. En effet, en définissant le
consommateur extensivement comme toute personne physique lorsqu'elle n'agit
pas à titre professionnel, la définition réglementaire européenne a saisi, dans
certaines limites de montants et certaines conditions de forme, la plupart des
opérations privées des particuliers : l'acquisition d'immeubles (à l'exception du
crédit hypothécaire) et le placement en valeurs mobilières aussi bien que l'achat de
biens meubles (de la voiture au fer à repasser) et de services (comme les voyages,
les études ou les réceptions de mariage), ou encore les débits en compte financier
résultant d'un paiement quelconque.
Le crédit dit à la consommation couvre donc, dans le chef des personnes
physiques :
9 les ventes à tempérament : c'est-à-dire tout crédit qui emporte la vente de biens
ou la prestation de services, à rembourser par des versements périodiques;
9 les prêts à tempérament : c'est-à-dire tous les autres crédits à rembourser par
versements périodiques;
9 le crédit-bail : c'est-à-dire la location d'un bien meuble corporel, dont il est
explicitement ou implicitement prévu qu'il peut être acquis à terme par le
paiement d'une soulte (généralement faible);
9 l'ouverture de crédit : c'est-à-dire la mise à disposition de fonds ou de moyens de
paiement (éventuellement par l'utilisation de cartes), sans plan précis de
remboursement, en ce sens que le moment du remboursement est laissé au
gré du débiteur (sans préjudice d'une échéance finale) : c'est le cas des crédits
de caisse, par exemple.
La raison de cette définition extensive du crédit à la consommation tient à l'histoire
- variée - des différentes formes sous lesquelles il se présente. La plupart d'entre
elles ont connu leur développement dans les pays à niveau de vie élevé.
C'est le cas des crédits à tempérament aux USA dès avant la deuxième guerre
mondiale, et en Europe après celle-ci, dans la prospérité retrouvée des années 50.
Cela explique la genèse de la législation belge de 1957, 1965 et 1970 en cette
matière.
Les crédits à tempérament ont été pratiqués pour compte propre ou comme
intermédiaire (courtier) par des organismes très variés, depuis les établissements de
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crédit classiques jusqu'à des sociétés - très nombreuses et de toutes tailles - dont
c'était la principale occupation, voire jusqu'à des officines tenues par des
particuliers indépendants, en passant par les entreprises de distribution des biens et
services financiers.
Accroissant le pouvoir d'achat des populations, les crédits à tempérament exercent
un effet stimulant sur la demande des biens et des services. Leur promotion et leur
freinage par voie réglementaire ont donc pu être poursuivis en fonction de la
conjoncture par les autorités chargées de l'orientation économique.
D'autre part, ces crédits s'adressent au public en général, dans l'ensemble mal
préparé à en comprendre les aspects parfois fort techniques et sibyllins et, a
fortiori, à en négocier les modalités avec des opérateurs plus puissants, animés du
désir d'accroître leur chiffre d'affaires parfois de manière très agressive et tentatrice.
Ce déséquilibre des forces en présence a conduit à des situations difficilement
acceptables : surendettement d'économiquement faibles inaptes à apprécier leur
capacité de remboursement et les conséquences d'éventuels défauts de paiement;
poursuite draconienne de débiteurs défaillants par des prêteurs cherchant à réduire
leurs pertes; impossibilité de recours ultérieur au crédit par des débiteurs fichés
comme mauvais payeurs, quelles qu'en soient les circonstances.
Le législateur n'est donc pas seulement intervenu pour orienter les aspects
conjoncturels de ces opérations, mais aussi, et très énergiquement, pour protéger le
consommateur contre les nombreux abus et tentations dont il peut devenir la
victime.
Les crédits liés à l'usage de cartes ont connu une évolution à la fois plus récente et
différente, d'autant que leur utilisation s'appuie sur des techniques de plus en plus
sophistiquées (surtout depuis l'avènement de l'informatique télématisée) et donc
moins accessibles à un grand nombre d'opérateurs.
Ce sont essentiellement les établissements financiers et de grande distribution qui,
au cours du dernier quart de siècle, ont répandu l'usage des cartes. De nature
variée, il importe de commencer par leur description.
Cartes de paiement ou cartes de débit (Mister Cash, Bancontact) :
Le phénomène de crédit automatique s'est étendu aux cartes de paiement, délivrées
par les établissements financiers à certains de leurs clients titulaires de compte et
qui permettent à ceux-ci soit de retirer de l'argent auprès de guichets automatiques
("automated teller machines" = ATM) reliés aux ordinateurs comptables de leurs
établissements financiers, soit de faire des paiements à des commerçants dont les
points de vente ("points of sale" = POS) sont reliés aux mêmes ordinateurs, et ce
dans la limite de la provision (solde créditeur, pouvant s'augmenter de la ligne de
crédit éventuellement associée à l'émission de la carte de paiement).
Les avantages liés au développement des cartes de paiement sont les suivants :
9 réduction des attentes et des manipulations aux guichets des établissements
financiers;
9 possibilité d'accès au compte en dehors des heures d'ouverture au public des
établissements financiers.
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• LA REGLEMENTATION
L'évolution décrite plus haut a conduit l'Union Européenne à promulguer sa
Recommandation du 17 novembre 1988 et sa Directive du 22 décembre 1986,
complétée par celle du 22 février 1990, en matière de crédit à la consommation,
dont les dispositions ont dû être incorporées dans les législations des états
membres avant le 1er janvier 1993.
En septembre 2002, la Commission Européenne a adopté une proposition de
nouvelle directive sur le crédit à la consommation. Les nouvelles règles
communautaires en cette matière sont étendues aux formes modernes du crédit à la
consommation. Les prêts au logement restent exclus du champ d’application de la
direction proposée ; ceux-ci ont fait l’objet d’une recommandation récente de la
Commission ainsi que d’un code de conduite européen. Les emprunteurs
bénéficieront d’une transparence accrue sur les produits (coûts, clauses et
conditions) et pourront comparer plus facilement les offres de crédit sur base
transfrontalière. Les prêteurs bénéficieront de meilleures possibilités d’évaluer les
risques débiteurs, mais seront par contre tenus de s’informer sur leurs clients, avant
d’accorder un crédit. Les consommateurs auront également le droit de se rétracter
dans un délai de 14 jours, sans frais et sans justification.
Les directives actuellement en vigueur visent la vente et le prêt à tempérament, le
crédit-bail et les crédits en compte courant liés à l'utilisation de cartes avec certaines
extensions aux crédits en compte-courant, même non liés à l'usage d'une carte.
Elles laissent de côté diverses opérations :
9 les crédits hypothécaires (régis par d'autres dispositions);
9 les locations de biens non destinés à être vendus à terme au locataire à faible
prix résiduel;
9 les crédits sans rémunération ni frais à charge des bénéficiaires (tels que
dispensés par des organisations caritatives) ou encore lorsque leur
rémunération est inférieure aux conditions du marché et que ces crédits ne
sont pas offerts au public (par ex. prêts avantageux accordés par une
entreprise aux membres de son personnel);
9 les crédits inférieurs à 200 € ("de minimis non curat praetor");
9 les crédits supérieurs à 20.000 € (les parties aux transactions importantes sont
censées savoir ce qu'elles font sans avoir à être protégées spécialement);
9 les crédits de durée inférieure ou égale à 3 mois;
9 les crédits de durée inférieure ou égale à 12 mois ne comportant pas plus de 4
paiements échelonnés;
9 les crédits conclus par acte authentique (devant notaire ou juge habilité).
La protection des consommateurs a été poursuivie selon divers axes à respecter par
les législations des états membres :
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
32 Ces crédits peuvent en effet être assortis de garanties (aval, nantissement de titres, etc.) selon
la nature et le montant du crédit ainsi que l'état de fortune, le niveau des revenus et la notoriété
des bénéficiaires du crédit ou de leurs garants.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
d'une foule d'arrêtés d'exécution33. Ce dispositif remplace les anciennes lois sur les
opérations à tempérament en reprenant d'ailleurs plusieurs de leurs dispositions,
tout en les renforçant et en y introduisant de nombreuses et importantes
adjonctions.
C'est ainsi que la législation belge :
9 étend la notion européenne de crédit à la consommation :
en faisant sauter le plafond de 20.000 €, (à l'exception des crédits
accordés par acte authentique - assez rares, sauf pour les crédits
hypothécaires de toutes façons exclus);
en ne liant pas les ouvertures de crédit visées à l'usage d'une carte;
en faisant sauter le délai inférieur de 3 mois pour les ouvertures de
crédit en compte-courant supérieures à 1.250 euros.
Ainsi donc, la toute grande majorité des crédits en compte-courant est saisie
par la nouvelle législation.
9 interdit purement et simplement l'usage du billet à ordre et de la traite (de
même que le chèque remis "en garantie") - cela réduit la facilité de
mobilisation des ventes à tempérament (qui se faisait précédemment par
endos des effets créés pour les représenter);
9 ajoute un volet important sur l'obligation du prêteur de s'informer sur les
candidats emprunteurs, notamment en imposant la consultation de la
Centrale des Risques tenue par la Banque Nationale de Belgique, tout en
veillant au respect de la vie privée du débiteur (tentative de conciliation de
préoccupations antagonistes);
9 prévoit un cadre draconien de dépistage et de sanctions civiles et pénales
pour les manquements des prêteurs, des autres intermédiaires de crédit ainsi
que des teneurs de fichiers contenant des données personnelles sur les
débiteurs.
Quelques éléments de la loi belge doivent être mentionnés ici.
L'accès à la profession
Les prêteurs pratiquant les crédits à la consommation doivent être agréés par le
Ministère des Affaires Economiques. A cette fin, ils introduisent un dossier
indiquant qu'ils s'engagent à :
9 maintenir un actif net minimum de 50.000 euros (seuil assez bas qui tient
compte des indépendants actifs dans ce domaine), pouvant être augmenté à 5
millions, voire 50 millions selon la nature des activités exercées.
9 tenir une comptabilité
9 transmettre des statistiques et autres renseignements à définir par le
Ministère,
33Un projet de loi modifiant la loi du 16 juin 1991 a été approuvé par la Chambre fin décembre
2002. Le Sénat ne s’est pas encore prononcé sur le texte. Il devrait le faire au plus tard au début
du mois de mars 2003. La nouvelle loi entrera en vigueur le 1er janvier 2004.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
34 Les intermédiaires de crédit comprennent notamment les agents délégués qui agissent
exclusivement au nom et pour compte d'un prêteur déterminé et les courtiers qui interviennent
habituellement dans le cadre d'activités professionnelles pour faciliter la conclusion de contrats
offerts par un ou plusieurs prêteurs.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Une offre écrite doit être remise gratuitement à l'emprunteur, et restera valable
pendant quinze jours, (sauf pour la vente à tempérament et le crédit-bail, ainsi que -
pour le taux - en cas d'ouverture de crédit).
L’offre doit, en outre, être accompagnée d’un tableau d’amortissement (sauf pour
les ouvertures de crédit) mentionnant la description de chaque remboursement en
capital et en intérêts, ainsi que le solde restant dû après chaque paiement.
L'offre - dont la contre signature par le consommateur formera contrat - doit, pour
la bonne information du consommateur, comporter les mentions suivantes :
9 identification des intervenants : le prêteur et son n° d'agrément, le débiteur,
la caution (le cas échéant), l'intermédiaire (le cas échéant) et son n°
d'inscription ,
9 le montant,
9 le TAEG ou en cas d'impossibilité des exemples de calcul,
9 les conditions de prélèvement, d'utilisation et de remboursement,
9 le bien financé (le cas échéant),
9 les sûretés éventuelles,
9 la date de consultation du fichier de la Banque Nationale de Belgique,
9 les autres fichiers éventuellement consultés,
9 la faculté éventuelle pour le prêteur de céder le contrat ou de subroger un
tiers dans ses droits,
9 la faculté (sauf pour la vente à tempérament et le crédit-bail) accordée
obligatoirement à l'emprunteur de renoncer au crédit pendant sept jours
après signature du contrat,
9 la durée de validité de l'offre,
9 la mention, en gras,"ne signez jamais un contrat non rempli", à l'endroit de la
signature qui devra être précédée de la mention manuscrite "lu et approuvé pour
... euros à crédit",
9 l'interdiction de l'usage d'effets de commerce et de chèques de garantie,
9 l'interdiction d'antidater le contrat par rapport à la remise de l'offre,
9 l'interdiction de la réclamation de frais non convenus spécifiquement, sauf les
pénalités prévues en cas d'inexécution,
9 toute autre clause que le Roi pourra ultérieurement imposer à certaines
catégories de contrats.
Une fois le contrat conclu, l’emprunteur (sauf pour la vente à tempérament et le
crédit-bail) dispose d’un délai de réflexion de 7 jours ouvrables, pour renoncer au
crédit au moyen d’une lettre recommandée envoyée au prêteur.
Ce délai de réflexion est applicable dans deux hypothèses :
9 Lorsque l’offre est signée par l’emprunteur le même jour que celui à dater
duquel elle est valable, et
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
35 Actuellement, le TAEG maximum autorisé varie entre 13 % pour les crédits de plus de
10.000,00 €,- ayant une durée de plus de 4 ans, jusqu'à 25,5 % pour les petits crédits de moins de
500,00 €,- ayant une durée de 1 an maximum.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
crédit introduites dans les derniers quinze jours. Les intermédiaires ne peuvent
recevoir de rémunération que du prêteur, et encore le paiement de 50 % au moins
de cette rémunération doit-il être étalé sur la durée du crédit.
Les teneurs des fichiers répertoriant les consommateurs et leurs opérations de crédit
sont également étroitement réglementés en vue du respect de la vie privée. Ils ne
peuvent traiter des données personnelles que si celles-ci sont pertinentes,
appropriées et non excessives pour apprécier la situation de consommateurs. Ces
données sont limitées à l'identité du débiteur, le montant et la durée du crédit, la
périodicité des paiements et les retards et facilités de paiements éventuels. S'y
ajoute, mais seulement au bénéfice du teneur de fichier et du consommateur,
l'identification du prêteur (sauf en cas de retard). Le Roi peut autoriser l'inclusion
de certaines condamnations pénales si le consommateur en est préalablement
informé par écrit.
Les teneurs de fichiers et leur mode de fonctionnement doivent être autorisés par le
Roi. Les contenus des fichiers ne peuvent être communiqués qu'aux personnes et
organismes prêteurs, assureurs et de tutelle prévus; ils ne peuvent servir qu'à
octroyer et gérer les crédits et moyens de paiements visés et doivent être effacés
lorsque leur conservation n'est plus prescrite ou ne se justifie plus.
Les consommateurs sont informés de leur inclusion dans les fichiers dont ils
peuvent vérifier la teneur en ce qui les concerne, et faire rectifier ou supprimer les
mentions non pertinentes ou inexactes ou dont le délai de conservation est expiré.
Un fichier central est tenu par la Banque Nationale de Belgique : il ne concerne
actuellement que les débiteurs en défaut de paiement sur leurs contrats de crédit
(centrale dite négative). Le Roi pourra après trois ans (1994) imposer d'étendre la
centrale à tous les crédits en cours (centrale positive). Ce fichier doit être consulté
par tout prêteur avant l'offre, la conclusion ou la modification d'un contrat.
A partir du 1er juin 2003, tous les contrats en cours devront être enregistrés ; la
centrale deviendra également une centrale positive (voyez supra)
Contrôle et sanctions
Une Commission de la Protection de la Vie Privée a été instituée comme instance de
contrôle du dispositif gouvernant les fichiers de consommateurs; elle pourra être
complétée par un Comité de Surveillance dont l'objectif est de faire respecter la loi, de
fournir des recommandations, et d'aider à résoudre les litiges, voire de les trancher.
D'autre part, les agents de l'inspection du Ministère des Affaires Economiques sont désignés
pour rechercher et constater les infractions à la loi sur le crédit à la consommation.
Ils ont de larges pouvoirs d'investigation et de perquisition, tant dans les bureaux
des prêteurs et des intermédiaires de crédit, qu'à domicile. Ils peuvent consulter et
prendre copie des documents et pièces nécessaires à leurs enquêtes. Ils donnent
aux contrevenants des avertissements, leur proposent des transactions ou
transmettent leur dossier au Parquet.
Les sanctions civiles sont lourdes.
Pour le prêteur, elles peuvent - selon la nature de l'infraction - comporter
l'annulation du contrat, ou la réduction des obligations de l'emprunteur au prix du
comptant ou au montant prêté à l'origine (sans charges financières donc) tout en lui
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
de "faillite personnelle" avec remise de dettes à l'instar de ce qui existe dans certains
pays étrangers.
ANNEXE A
EVOLUTION ULTERIEURE
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
conclusion d'une convention par laquelle un banquier autorisera son client à tirer
des traites sur lui, sans qu'il y ait nécessairement livraison de biens et de services à la
base du tirage : il s'agira de traites de nature purement financière.
Ainsi donc, le client de la banque tire une traite sur son banquier qui l'accepte, et
celle-ci devient un instrument à négocier sur le marché monétaire; le banquier met
le produit de cette mobilisation à la disposition de son client jusqu'à l'échéance, à
laquelle date le client devra lui restituer la somme nécessaire pour que le banquier
puisse lui-même faire face à la présentation de l'acceptation par le porteur dans le
marché.
L'obligation du client de fournir la provision à l'échéance à son banquier résulte de
la convention de crédit d'acceptation entre banquier et client, et non d'un recours
cambiaire relatif à la traite même : c'est le porteur (et non le banquier tiré) qui peut
éventuellement se retourner contre le tireur du fait de la traite (en cas de défaillance
du banquier !).
EVOLUTION ULTIME :
Après avoir accepté l'effet, et alors même qu'il remet directement le net produit de
sa négociation théorique de l'effet à son client, le banquier accepteur conserve
l'acceptation bancaire en portefeuille jusqu'à ce qu'il ait lui-même (éventuellement)
un besoin de trésorerie : ainsi il prête sa signature et des fonds sur cette même
signature, même s'il ne mobilise pas effectivement cette acceptation dans le marché.
USAGE :
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
DUREE :
COUT :
ANNEXE B
On peut distinguer trois périodes successives en matière d’aide publique aux crédits
d’investissement :
9 1939-1959
9 1959-1970
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
9 1970-maintenant
Au cours de la première période, plusieurs arrêtés et lois ont été promulgués
successivement qui ont tissé une sorte de toile de fond pour les étapes ultérieures :
9 Arrêté No 81 de 1939 (qui n'a d'ailleurs été appliqué qu'après la guerre),
prévoyant que la garantie de l'Etat pouvait être accordée pour couvrir la
défaillance de bénéficiaires de crédits octroyés pour financer des industries
nouvelles, favorisant les grands intérêts de la nation (en matière économique
et sociale, ou en matière de défense du territoire).
9 Loi du 7/8/1953 : celle-ci prévoyait non seulement la garantie de l'Etat, mais
aussi la réduction d'intérêts pour les crédits donnés par les institutions
publiques finançant des investissements qui favorisent l'intérêt économique
général.
9 Loi du 1/7/1954 : celle-ci inaugure des allègements fiscaux : déductibilité
pendant deux ans de l'amortissement de 30 % de l'investissement réalisé.
9 Lois des 31/5/1955 et 10/5/1957, étendant les avantages fiscaux par
l'immunisation de la contribution foncière pendant cinq ans et coordonnant
les dispositions antérieures.
En résumé, au cours de cette période, le champ d'application de l'intervention s'est
élargi à toutes les industries et l'artisanat en général, pour les investissements
favorisant la création et la modernisation de leurs installations, par voie de garantie
de l'Etat, de la subvention en intérêts, et de l'allègement fiscal.
En raison de la récession économique de 1958, une nouvelle phase est inaugurée
par l'Etat en 1959, par l'introduction de mesures préconisées par le bureau de
programmation, et par la prise en compte de considérations régionales.
Il s'agit principalement de la législation suivante :
9 Loi du 24/5/1959 visant surtout le crédit professionnel et à l'artisanat, par
lequel est institué un fonds de garantie pour les petites et moyennes
entreprises, géré par la CNCP.
9 Loi du 15/7/1959, loi fiscale ayant pour but de détaxer les plus-values des
sociétés sur les investissements non seulement immobiliers mais aussi
mobiliers : le taux d'imposition est ramené à 50 % du taux normal pour les
plus-values réalisées sur la vente d'immeubles ou de titres détenus depuis plus
de 5 ans.
9 Lois des 17 et 18/7/1959 : il s'agit respectivement d'une loi nationale et d'une
loi régionale (par laquelle ont été créées des zones qui donnent droit à des
avantages différenciés). Outre des subsides en intérêt en faveur de celui qui
emprunte, on prévoit également une assistance équivalente pour celui qui
utilise ses propres fonds, en octroyant une prime en capital, valeur actualisée
du subside en intérêt que l'Etat aurait accordé dans le premier cas.
L'application des modalités de subvention est assortie de règles complexes
pour assurer une certaine uniformité de traitement : c'est ainsi que l'on
commencera par ramener le plan d'investissement pour lequel la subvention
est accordée, à une durée de financement théorique fictive de 10 ans,
remboursable par dix versements égaux. Les modalités de subventionnement
- 106 -
INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
37Cette exonération a depuis été généralisée : il ne s'agit plus d'une faveur accordée dans le seul
cadre d'un crédit à promouvoir
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Depuis lors, la loi du 4/8/1978, dite Loi Anticrise, a organisé de nouvelles aides,
semblables à celles prévues dans les lois du 17/7/1959 et 31/12/1970,orientées
plus spécifiquement vers les petites et moyennes entreprises (entreprises
commerciales et industrielles employant au plus 40 et 50 personnes
respectivement).
Ces aides spécifiques aux PME prévoient :
9 une diminution temporaire de cotisations à la sécurité sociale;
9 une intervention dans les coûts des prestations d'un secrétariat social;
9 l'octroi de primes d'emploi.
En vue d'obtenir les facilités prévues par les pouvoirs publics, les entreprises
doivent fournir des indications permettant de composer un dossier : il s'agit en
ordre principal de décrire les caractéristiques industrielles et financières de
l'entreprise, et de justifier de l'utilité et des répercussions de l'investissement à
financer.
Les pouvoirs publics donnent leur assistance par priorité aux investissements qui
favorisent :
9 le développement économique d'une manière générale;
9 le maintien ou le développement de l'emploi;
9 la rationalisation;
9 l'exportation;
9 l'économie d'énergie;
9 la réduction de la pollution;
9 la construction sociale, éducative ou hospitalière.
A noter qu'il y a des sanctions si les données sur lesquelles le dossier est basé sont
inexactes : des justifications doivent être données au moment des prélèvements, et
des vérifications sont faites ultérieurement pour contrôler si les objectifs ont été
atteints. Si les subsides ne sont pas utilisés pour les usages prévus, ou si certains
des objectifs (par exemple le niveau d'emploi) ne sont pas respectés, l'entreprise est
exposée à rembourser les subsides obtenu.
En définitive, si l'on perçoit clairement les objectifs économiques, sociaux et
éventuellement politiques des pouvoirs publics dans l'octroi des avantages précités,
ils peuvent coûter fort cher à la collectivité et surtout engendrer des effets
secondaires peu heureux : distorsion de concurrence et maintien artificiel de
situations difficilement soutenables à plus long terme. Il s'ensuit des difficultés
pour des entreprises saines ne bénéficiant pas desdits avantages.
ATTITUDE DES POUVOIRS PUBLICS VIS-A-VIS DES ETABLISSEMENTS PUBLICS DE CREDIT (I.P.C.)
Les crédits d’investissement aux entreprises et aux collectivités, ainsi d’ailleurs que
d’autres crédits à long terme comme le crédit au logement, ont été longtemps un
domaine où la puissance publique a joué un rôle important.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
C’est de la sorte qu’en Belgique sont nés, dans la décennie 1860 - sous un
gouvernement résolument libéral - les premiers établissements publics de crédit (et
d’épargne). Il s’agit de la C.G.E.R. (Caisse Générale d’Epargne et de Retraite,
active dans le financement du logement social) et du C.C.B. (Crédit Communal de
Belgique, pourvoyeur de fonds aux provinces et communes). Après la Grande
Guerre, d’autres I.P.C. ont vu le jour : la S.N.C.I. (crédit industriel), la C.N.C.P.
(crédit aux classes moyennes) et l’I.N.C.A. (Institut National de Crédit Agricole).
Enfin l’O.C.C.H. (Office Central du Crédit Hypothécaire) fut créé pour servir de
relais aux caisses hypothécaires.
La constitution de ces I.P.C. procédait de l’idée qu’il y avait des secteurs
(reconstruction industrielle, logement social, épargne populaire, P.M.E.,
agriculture, ...) à stimuler par les pouvoirs publics, alors que les mécanismes de
marché ne permettaient pas de rencontrer les besoins de ces secteurs à des
conditions suffisamment attrayantes.
Donc, pour que les I.P.C. puissent accorder des concours à des conditions plus
favorables, on leur a octroyé des privilèges de fonctionnement, par exemple :
9 économiques :
monopoles de fait ou de droit
exigence limitée quant au niveau et à la rémunération des fonds
propres
garantie de l’Etat sur les ressources collectées
régime fiscal avantageux (exonération partielle de l’impôt de société)
exclusivité de publicité sur les ondes nationales
9 prudentiels
contrôle différent du secteur privé
Ces I.P.C. subissent aussi certaines contraintes propres (commissaires du
gouvernement, cadre linguistique, ...)
Si les I.P.C. étaient, à l’origine, créés dans un but spécifique, les plus dynamiques
ont progressivement débordé de leur cadre initial et sont devenus de plus en plus
semblables aux autres établissements de crédit.
A l’occasion, cette tendance a d’ailleurs été sanctionnée par le pouvoir :
proclamation de la C.G.E.R. comme “banque publique” en 1978; autorisation
donnée à l’O.C.C.H., en 1984, de récolter lui-même des fonds sous forme de
carnets de dépôt.
Or parallèlement à cette déspécialisation progressive des I.P.C., la même évolution
- en sens inverse - se manifesta dans le secteur privé : extension des activités des
établissements de crédit privés aux formes antérieurement délaissées de crédit à
long terme - d’autant que l’Etat s’était résolu, à partir des années 50, à faire
canaliser ses incitants (subventions, fiscalité, garantie) par l’ensemble des
intermédiaires financiers qu’ils soient publics ou privés.
Enfin, sur le plan européen, des mesures inspirées du principe de la libre
concurrence ont de manière plus précise proscrit les aides économiques directes et
indirectes au ou par le secteur public.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Depuis le milieu des années 1980, il résulta de cette évolution une demande du
secteur privé que les conditions de fonctionnement soient harmonisées, d’autant
que l’ensemble des intermédiaires auraient prochainement (1993) à subir les effets
de l’ouverture des marchés financiers aux autres pays de l’Union Européenne.
Dans un premier temps, l’Etat se montra hésitant, désirant garder un secteur public
fort - d’abord pour des raisons idéologiques (propension à l’intervention dans le
cadre d’une politique industrielle publique), ensuite pour des raisons pratiques (le
secteur public de crédit pouvait à l’occasion être appelé à financer hors budget
certains projets gouvernementaux), et aussi parce que parmi les I.P.C., il y en avait
qui craignaient d’être plus vulnérables sans le rempart de leurs privilèges - d’autant
que d’aucuns connaissaient déjà des problèmes de résultats (O.C.C.H., I.N.C.A.),
de parts de marché (S.N.C.I.) ou de structure (C.N.C.P.).
Progressivement, l’Etat procéda à l’harmonisation des conditions entre secteurs
public et privé du crédit, tout en souhaitant étudier le regroupement des I.P.C. les
plus faibles en deux pôles, autour du C.C.B. (peu empressé) et de la C.G.E.R. que
le pouvoir désirait toujours garder à l’abri du capital privé pour la formation de
leurs fonds propres.
C’est finalement pour des raisons mi-idéologiques et mi-budgétaires que l’Etat a
accepté l’ouverture de l’actionariat des I.P.C., à partir de 1995 :
9 par la vente en trois étapes du capital de la C.G.E.R. à un groupe d’assurance
belgo-néerlandais;
9 par la cession à la C.G.E.R. de la part de l’Etat dans la S.N.C.I.;
9 par la cession en deux étapes de l’I.N.C.A. à un assureur suisse et une caisse
d’épargne belge;
9 par la cession fin 1999 de la CNCP à une banque mutualiste française.
9 par la cession des activités de l'OCCH à une banque hollandaise et une
banque d'épargne belge, en 2001.
De leur côté, les provinces et communes, jusqu’alors seuls actionnaires du C.C.B.,
ont depuis 1996 procédé à la mise en bourse d’une partie importante du capital de
cette institution, qui entre-temps s’est alliée avec le Crédit Local de France, pour
former une nouvelle banque rebaptisée Dexia.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
CHAPITRE 5.
INTRODUCTION
Plutôt que faire des crédits dans les formes décrites dans les chapitres précédents,
les intermédiaires financiers peuvent apporter leur concours au secteur privé sous
forme de participation à des émissions d'obligations. Ces obligations sont des
reconnaissances de dettes, généralement souscrites pour de longues durées (5 à 15
ans, voire davantage).
En raison de leur risque plus élevé, les obligations d'entreprises ("corporate")
seront émises avec des coupons supérieurs à ceux des fonds d'état, toutes autres
caractéristiques étant égales.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
ACTIONS DE SOCIETES
38 Marché primaire : marché sur lequel est placée une émission lors de son lancement. Marché
secondaire : marché sur lequel sont négociés les titres déjà émis (bourses officielles de valeurs
ou marchés officieux tenus par certains professionnels)
39 Euro-marchés : marchés où se traitent les euro-devises ou les euro-bonds (euro-obligations)
(a) définition d'une euro-devise : il s'agit d'une monnaie dans laquelle est libellé un
avoir financier qui est détenu au travers d'un organisme bancaire établi en dehors du
pays de la devise en cause :
- du dollar US lorsqu'il se rapporte à un dépôt détenu au travers d'une agence
bancaire située hors USA (à Londres, à Francfort, à Tokyo,...)
- du Yen lorsqu'il se rapporte à un dépôt détenu au travers d'une agence bancaire
hors du Japon (en Belgique, en Suisse, aux USA,...)
(b) définition d'un euro-bond : obligation émise par une société et destinée à être
souscrite et détenue par un non-résident du pays de la devise dans laquelle est
libellée l'obligation, par exemple :
- obligations en dollars US émises par Ford International S.A., Luxembourg, mises
en souscription auprès de non-résidents américains.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Les déboires des années '30 ont amené à une réflexion sur les causes du grand
nombre de faillites bancaires, plus particulièrement au vu de leurs répercussions
sur les déposants qui n'ont pas pu récupérer les fonds confiés en banque. Les
réglementations nombreuses introduites à l'époque se fondent sur des analyses
qui ont été menées essentiellement selon deux axes principaux :
Premièrement, on s'est interrogé sur l'adéquation des remplois par rapport aux
ressources, au vu du type de transformation financière réalisé par l'intermédiaire
financier. On a mis en exergue le principe que l'investissement en capital à
risque ne peut être financé que par des capitaux permanents, alors que la
contrepartie normale du dépôt à court terme doit être le crédit commercial ou le
placement en actifs d'une liquidité suffisante et d'un risque acceptable. De plus, on
peut mettre en doute la pertinence de l’investissement par des sociétés, même des
banques, en action d’autres sociétés. Leurs capitaux permanents devraient avoir
d’autres usages, et surtout être à l’abri des fluctuations de marché.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
SPECIALISATION
Ce principe n'était pas neuf, puisqu'il s'appliquait déjà de longue date à diverses
catégories de professions chargées exclusivement de certaines opérations à
caractère financier comme les agents de change et les notaires, à qui on a octroyé
un monopole et pour lesquelles existent des règles particulières d'accès à la
profession. Dans cette optique, de nombreux pays ont décidé d’octroyer
l’exclusivité du recueil des dépôts à court terme (2 ans maximum) aux “banques
commerciales” et aux caisses d’épargne. Entre autres contreparties à ce
monopole, ces banques n’étaient plus autorisées, à des degrés divers, à s’occuper
des opérations sur actions, ou à en détenir en propre (abrogation de la “banque
mixte”). C’est notamment le cas des USA (Glass Steagall Act de 1933), et de la
Belgique (Arrêté Royal n° 2 de 1934)40.
L'arrêté royal n° 185 de 1935 précise l'arrêté royal n° 2 de 1934 en énonçant
certaines exceptions au principe de l'interdiction de la détention d'actions par les
banques.
9 une exception de bon sens : l'autorisation de détenir des actions de filiales
spécialisées dans le prolongement d'activités bancaires (filiales bancaires à
l'étranger, sociétés de leasing, de factoring, de gestion de fonds communs de
placement) ;
9 une exception pour des actions non destinées à rester en portefeuille :
participation des banques à des syndicats d'émissions d'actions, en vue de
leur replacement dans le marché (la Belgique s'est montrée sur ce point plus
souple que les Etats-Unis où les banques commerciales furent exclues de
cette activité);
9 une exception visant la situation spéciale de la faillite d'un débiteur : les
banques peuvent accepter que leurs créances soient remboursées sous forme
d'actions dont le client failli était propriétaire.
AUTONOMIE
La législation de 1934 et 1935 visait à établir une stricte autonomie de gestion des
banques par rapport à des sociétés financières ou industrielles qui en étaient
actionnaires, afin d’éviter les confusions d’intérêt. (l'arrêté n° 185 de 1935 a aussi
introduit une incompatibilité entre la détention d'un siège d'administrateur auprès
d'établissements de crédit d'une part et de sociétés industrielles et commerciales
d'autre part. Ici aussi, certaines exceptions furent admises; notamment pour les
banques constituées sous forme de sociétés de personnes, ou pour l'un ou l'autre
mandat exercé par un banquier dans des sociétés purement familiales).
40 A remarquer que certains pays (dont l’Allemagne et d’autres pays germaniques, ainsi que
le Japon) n’ont pas prohibé la détention d’actions par leurs banques.
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UN ASSOUPLISSEMENT …
ET ENSUITE UN REVIREMENT
Dans les années '80, un revirement s'est amorcé au plan mondial en matière de
détention d'actions par les banques. D'une part, on estimait pouvoir se fonder sur
la théorie qu'un portefeuille d'actions convenablement diversifié peut ne pas être
plus risqué qu'un portefeuille d'obligations. D'autre part, l'opinion politique a
penché pour un retour aux mécanismes du marché, dans un but d'efficience
globale, entraînant dérégulation et déspécialisation, tant aux U.S.A. qu'en
Europe.
Aux U.S.A., des atténuations ont été apportées au Glass Steagall Act qui a
finalement été abrogé fin 1999. En Union Européenne, les directives bancaires
prises en vue de l'établissement du grand marché intérieur des services ont consacré
le principe de la banque mixte qui avait été maintenu en vigueur dans une partie
importante de son territoire. Ces directives permettent donc aux pays membres
d'autoriser leurs banques à détenir des actions de sociétés non financières mais en y
apportant néanmoins certaines limites : la détention de "participations qualifiées"
(c'est-à-dire de possession de blocs de plus de 10 % dans le capital d'une société
déterminée) se voit limitée à 15 % des fonds propres de la banque pour chaque
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CHAPITRE 6.
LES EMETTEURS
On distinguera :
AU NIVEAU NATIONAL :
AU NIVEAU ETRANGER :
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CHAPITRE 7.
INTRODUCTION
41Pour l’étude des autres aspects liés aux obligations, nous renvoyons le lecteur à la partie du
cours consacrée aux marchés financiers.
42 Provisions au bilan de ces compagnies représentant leurs engagements envers les assurés
calculés actuariellement ou statistiquement - en moyenne à très long terme.
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Les règles comptables dites IAS imposeront bientôt une réévaluation régulière de
tous les actifs, y compris les obligations et actions détenues comme placement à
long terme. Les marchés le demandent déjà, ainsi que les règles comptables ou les
règles prudentielles dans divers pays. La Belgique est encore assez frileuse à cet
égard, mais devra suivre le mouvement.
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CHAPITRE 8.
Dans leur gestion d'actifs, les intermédiaires financiers font des opérations entre
eux. On peut distinguer, encore que cette distinction soit ténue, entre :
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CHAPITRE 9.
LES ENCAISSES
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REMARQUE LIMINAIRE
Les opérations passives des intermédiaires financiers sont celles par lesquelles ils
récoltent, auprès de leurs bailleurs de fonds, les ressources nécessaires au
financement de leurs opérations actives.
Parmi les bailleurs de fonds, il importe de distinguer entre les bailleurs de fonds
non professionnels (qu'ils appartiennent au secteur privé ou public) et les
intermédiaires financiers professionnels, ces derniers constituant entre eux divers
marchés particuliers. Il en est ainsi du marché interbancaire et du marché du call
réservés traditionnellement aux banquiers; à noter, dans le cadre de la tendance à la
déspécialisation, l'élargissement ou les tentatives d'élargissement de certains de ces
marchés (par exemple aux sociétés de bourse, aux compagnies d'assurance voire
même aux non professionnels).
A remarquer qu'entre professionnels, les opérations passives des uns correspondent
aux opérations actives des autres et on se reportera pour celles-ci au chapitre
précédent.
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CHAPITRE 10.
LES DEPOTS
Une convention de compte courant est celle par laquelle deux parties qui sont
destinées à posséder l'une à l'égard de l'autre des créances et des dettes réciproques
conviennent de les inscrire au fur et à mesure de leur genèse en un compte unique
et de n'en exiger que le solde à une date fixée de commun accord.
Remarquons aussi qu’il n'est pas nécessaire qu'une des parties d'un compte
courant soit un intermédiaire financier. Un fournisseur et son client commercial
établissent souvent entre eux des accords de compte courant. Une société et
certains de ses actionnaires ou administrateurs y ont aussi recours, de façon parfois
entachée d’ailleurs d’indélicatesses ou même d’illégalité.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Pour le compte à terme fixe, l'échéance est définie dès la date du dépôt. Le terme
le plus court est 1 jour. En Belgique, pour les ménages et pour les entreprises qui
ne sont pas intermédiaires financiers, le terme le plus court est normalement de 15
jours; des termes inférieurs sont parfois consentis sous la pression de la
concurrence : ainsi, pour certains déposants très importants, le délai minimum a été
ramené à 7 jours, voire moins. A l'autre bout de l'échelle, le terme maximum
rencontré dans la pratique pour les dépôts en compte n'excède guère deux ans, sauf
cas spéciaux - on préfère alors la formule des obligations et bons de caisse.
COMPTES A PREAVIS
COMPTES RUBRIQUES
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LE TERME
L'OFFRE ET LA DEMANDE
Le principe d’une rémunération plus élevée pour un terme plus élevé peut
cependant être déjoué par la loi de l'offre et de la demande influencée par les
anticipations des agents économiques et il arrive couramment que les taux des
termes les plus courts soient plus élevés que les taux des termes plus éloignés
(inversion de la "yield curve".
La rémunération sera aussi fonction des montants des dépôts : en principe, plus le
montant est important (du moins à partir d'un certain seuil), plus le taux aura
tendance à se rapprocher du taux "demandé" du marché interbancaire (bid rate).
LA DEVISE
REGULATION
La liberté pour les parties de fixer leur taux sur dépôts - qui était la règle avant les
années 30 - a connu des évolutions divergentes selon les pays et dans le temps.
Après que des banques eurent connu de grosses difficultés au cours de la grande
crise, de nombreux pays ont légiféré pour mettre les déposants à l'abri de
problèmes de remboursement par les établissements dépositaires, désastreux dans
leurs effets sociaux. Parmi ces mesures, retenons ici l'attribution de l'exclusivité
de la prise de dépôts à certaines catégories d'institutions, et la limitation des
niveaux de rémunération que ces établissements pouvaient allouer à leurs
déposants.
Les plafonds fixés aux taux ont varié au cours du temps, en fonction des
impératifs de la politique économique, mais toujours bien en dessous des taux du
marché monétaire pour des termes équivalents : de cette manière, on assurait une
marge de rentabilité - une rente de situation en somme - au secteur bancaire, ce
qui réduisait sa vulnérabilité aux accidents tout en émoussant son dynamisme
concurrentiel.
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Aux Etats-Unis, les plafonds imposés d'autorité aux taux alloués aux dépôts
bancaires le furent en vertu de la "Régulation Q", prise en vertu du Banking Act
de 1933, qui succédait à des règlements anciens sur l’interdiction de l’usure.
En Belgique, les taux ont été fixés par concertation cartellaire du secteur bancaire
au sein de l'Association Belge des Banques (ABB), créée en 1936 comme
instrument de dialogue avec les autorités, en particulier pour la détermination des
taux d'intérêts créditeurs sur dépôts (TIC).
Dans les années d'après guerre, cette situation a évolué, notamment sous la
pression de la concurrence, surtout lorsque les taux du marché avaient tendance à
s'élever, et que la disparité entre ces taux de marché et les taux de rémunération des
dépôts se creusait : cela poussait les déposants à chercher des rémunérations plus
élevées et donnait aux dépositaires la tentation d'attirer avec peu d'effort des
moyens d'action élargis.
Un premier pas important dans cette direction a été franchi après la guerre (années
50) par l'apparition du marché de l'Eurodollar, né des versements du Plan
Marshall entre les mains d’Européens. Les taux pratiqués y étaient libres - hors
d’atteinte des réglementations.
En plaçant leurs dépôts dans les succursales étrangères, londoniennes notamment,
de leurs propres banques, les déposants américains suffisamment importants et
sophistiqués purent recevoir des rémunérations plus élevées que les plafonds
fixés par la Régulation Q. Pas plus que les règles intérieures britanniques ne
s'appliquaient aux dépôts autres qu'en sterling, la Régulation Q ne s'appliquait pas
aux succursales anglaises des banques américaines.
Plus tard, avec l'explosion inflationniste des années 70 et, corrélativement, celle
des taux d'intérêt, l'apparition des Money Market43 Funds (fonds communs
d’instruments financiers courts), permit à leurs promoteurs de proposer au public
une alternative aux dépôts bancaires, non soumise à la limitation de la Régulation
Q et offrant de manière alléchante des rémunérations bien plus en phase avec les
taux du marché. Les déplacements des dépôts qui s'ensuivirent et la nécessité de
recourir, en substitution, à des formes plus onéreuses de ressources, furent une des
causes majeures du début des déboires de certaines institutions - celle des caisses
d’épargnes, les S & L notamment, vu la fixité du taux sur leurs actifs à long terme.
L'extension de la concurrence à l'égard des dépôts de type bancaire, due à
l'existence d'instruments alternatifs mieux rémunérés et une vision plus libérale de
l'économie (Reagan), a finalement conduit à l'abrogation de la Régulation Q
dans les années 80.
En Belgique, les dispositions cartellaires sur les TIC (encouragées depuis les
années 30, on l'a vu, pour les mêmes raisons de sécurité bancaire et dont les
plafonds étaient concertés avec la Banque Nationale de Belgique) ont connu,
43 Marché monétaire = marché des instruments financiers à court terme, c.à.d. marché
interbancaire pour dépôts et avances jusqu’à un an, marché du papier commercial et de
l’escompte, marché des certificats de trésorerie.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
surtout à partir des années 60, des aménagements progressifs, généralement après
la constatation que certains membres du cartel succombaient aux tentations
d'enfreindre de manière discrète les règles fixées par le cartel.
Les dépôts en BEF subirent, surtout après l'instauration du précompte, l'attraction
des taux de pays limitrophes où les règles étaient différentes. Les coups de canif
aux conventions TIC frappèrent d'abord les "gros dépôts" (définis au départ
comme ayant BEF 25 millions minimum, ce seuil fut régulièrement abaissé).
Ensuite les dépôts en devises. Enfin les autres catégories de dépôts y compris les
dépôts à vue, en principe très faiblement ou pas rémunérés du tout.
De son côté, l’Union Européenne avait dès 1962 imposé, dans le cadre des
articles 85 et suivants du traité de Rome, la communication des accords
cartellaires du secteur bancaire qui pouvaient exister dans les états membres.
L'ABB avait communiqué les siens, en faisant valoir que les rémunérations des
services bancaires relevaient de la politique monétaire (à preuve la concertation
avec les autorités pour fixer les taux maximums) et qu'elles étaient donc couvertes
par l'exception spécifiquement prévue à cette fin dans le traité de Rome.
Mais des plaintes de clients - jugées fondées par la Cour Européenne de Justice
dans les années 80 - ont amené l’Union Européenne à exiger l'abrogation des
conventions sur les rémunérations payées sur services prestés par les
établissements financiers : d'abord en 1985, en matière de commissions sur les
services autres que les dépôts (par ex. location des coffres-forts, commission sur
transferts, etc...) (abrogées en Belgique en 1986) et puis plus récemment en matière
de TIC sur dépôts (abrogées en Belgique depuis juin 1991, avec le démantèlement
de la structure de concertation entre les établissements de crédit et la B.N.B.).
Il est vrai que les faits avaient chaque fois précédé la règle - le marché s'était
libéralisé sous la pression de ses facteurs les plus dynamiques, les plus imaginatifs et
aussi ... le moins respectueux des accords pris - les joueurs étrangers (américains
entre autres) s'étant d'ailleurs souvent prévalu de l'impossibilité juridique de
respecter les accords pris, compte tenu des législations antitrust de leur pays
d'origine.
Fondamentalement, on retiendra que lorsque la disparité entre marché et
conditions réglementées s'exacerbe, la pression concurrentielle devient telle que
le carcan réglementaire s'adapte, voire disparaît. En l'occurrence la
déréglementation des taux a provoqué le renchérissement global des ressources
du secteur au profit du déposant; en soumettant l'intermédiaire financier à une
pression sur sa marge, cette déréglementation lui fait retrouver une partie de sa
vulnérabilité antérieure aux années 30 et engendre :
9 une reréglementation compensatoire sur le plan prudentiel (renforcement
de la surveillance, règles sur les fonds propres...);
9 un retour de certaines ententes sur les tarifs, de façon inofficielle cette fois,
afin de limiter la concurrence. La concentration consécutive aux fusions
des années 1996-2000 en Belgique a permis le retour de pratiques
oligopolistiques discrètes.
9 une recherche de rémunération complémentaire : renchérissement du coût
du crédit pour rétablir la marge, tarification à un plus juste prix des autres
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
REMARQUE :
Pour les comptes à préavis, les taux varient en fonction de la durée du préavis. Au
départ, les taux appliqués seront ceux en vigueur pour les comptes dont le terme
fixe équivaut à la durée du préavis; ensuite, en cas de variation du tarif, un nouveau
taux est fixé dont la date d'entrée en vigueur dépendra de la durée du préavis
convenue. Du fait de la plus grande volatilité des taux depuis la fin des années 60,
ces comptes à préavis sont tombés en désuétude.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
PRINCIPE
FISCALITE
Jusqu’à concurrence de 1.500 € par ménage44, les intérêts sur les carnets répondant
aux normes de la Commission Bancaire et Financière sont exonérés d’impôt pour
le déposant, ce qui, à un taux de 3%, correspond à un dépôt de plus de 45.000 €. La
partie des intérêts qui rapporte plus que 1.500 € est soumise au paiement du
précompte mobilier de 15%. Remarquons que certains arrivent à contourner ce
plafond, de manière certes illégale, en ouvrant plusieurs comptes auprès de banques
différentes.
REMUNERATION
44 Le fisc retient également les revenus éventuels de l’épargne des enfants et du conjoint.
45 Décembre 2002
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Ainsi, les carnets de dépôts - moyens d'action traditionnellement stables malgré les
facilités de retraits - sont, grâce à l’exonération de précompte48, relativement bon
marché pour les établissements de crédit. Il était dès lors tentant pour certains
intermédiaires financiers de vouloir accroître leur part de ce marché attrayant, au
point d’en perdre parfois la déontologie de base.
A remarquer qu'en tout état de cause, l'exonération fiscale sur carnets, introduite à
l'origine pour favoriser l'épargne populaire, est devenue une rente pour les
banques, rente provenant entre autres du cartel toléré par les autorités, et qui
maintient le taux de base des livrets des grandes banques à 2 % depuis 1998, quelle
qu'ait été depuis lors l'évolution des taux de marché.
Il semblerait que malgré les espoirs de "grand marché européen", la concurrence en
matière bancaire a plutôt diminué ces dernières années dans les pays (Belgique,
Suède, Pays-Bas) où les fusions bancaires ont été nombreuses. La Commission
Européenne examine de plus en plus sévèrement les pratiques oligopolistiques
des banques européennes, et en 2001 s'est pour la première fois opposé à une
fusion de Banques (en Suède) afin d'y préserver la concurrence.
L'exonération fiscale même fait aussi l'objet d'un débat de fond au niveau de
l'Union Européenne qui y voit un mécanisme de distorsion de la concurrence.
46 On parle de prime d’accroissement pour l’intérêt payé sur toutes les sommes qui se sont
ajoutées à la mise de départ et est ensuite resté sur le livret durant au moins six mois.
47On parle de prime de fidélité pour l’intérêt payé sur les sommes qui sont restées douze mois
consécutifs sur un même compte.
48 Ramené de 25 % à 10 % en février 1990, et reporté à 13,39 % en 1994, puis à 15 % début
1996.
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NATURE
Un bon de caisse est une reconnaissance de dette par laquelle une institution
financière déclare avoir reçu une somme déterminée et s’engage à la rembourser
après un terme convenu, ainsi qu’à payer un intérêt convenu. Il s’agit en quelque
sorte d’une obligation émise par une banque. On différentie les certificats de dépôt,
les bons de caisse et les obligations (émises par la banque) sur base de la durée de
l’emprunt (voir infra).
Ces instruments de collecte d'épargne sont - en tous cas en Belgique - des titres de
dettes au porteur, contrairement aux dépôts et aux carnets qui sont nominatifs.
Qu'il s'agisse d'émissions "au robinet" (émissions en continu aux guichets des
intermédiaires financiers, sans marché secondaire organisé), ou d'émissions
ponctuelles par souscriptions larges en vue d'une cotation en bourse, ces émissions
d'obligations et de bons de caisse sont publiques; les émetteurs doivent se
soumettre aux règlements sur l'émission publique de valeurs mobilières, à savoir en
Belgique introduire un dossier auprès de la Commission Bancaire et Financière,
publier une notice, et tenir un prospectus d'émission à la disposition des
souscripteurs.
OBLIGATIONS ORDINAIRES
Dans ce cas les intérêts ne sont pas payés annuellement mais capitalisés et payés en
une seule fois, avec le principal, à l'échéance finale.
Une variante de ces bons de capitalisation est le "zero coupon bond" ou "zero bond"
(obligation à coupon zéro), par lequel le souscripteur verse au comptant la valeur
actuelle, calculée à un taux convenu, d'un capital qu'il touchera intégralement à
l'échéance.
Cette technique de capitalisation pose des questions fiscales intéressantes :
9 quand déclarer le revenu ? chaque année - au fur et à mesure de son
accumulation théorique - ou bien à l'échéance quand on touche effectivement
les intérêts capitalisés ?
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Pour ces bons de caisse, le remboursement pourra être exigé annuellement, au gré
du souscripteur, mais si celui-ci consent à proroger sa détention pour une nouvelle
année, le taux qu'il perçoit sera augmenté selon un tarif convenu au départ.
REMUNERATION
Les bons de caisse procurent une rémunération fort axée sur celle des fonds
publics d'échéances correspondantes, avec des adaptations qui reflètent les
particularités propres aux types de bons de caisse dont il s'agit.
Les banques ne retiennent aucun frais, ni à la souscription, ni lors de l’encaissement
des coupons, ni à l’échéance. On comprend aisément ce traitement préférentiel,
étant donné qu’il s’agit là de sources de financement des activités de l’institution
émettrice.
LIQUIDITE
Le porteur de bons de caisse non cotés (cas le plus fréquent) pourra éventuellement
négocier, moyennant décote, le rachat de son papier par l'émetteur ou encore
s'adresser à certains intermédiaires (sociétés de bourse) qui tiennent un marché
officieux pour certains de ces titres.
FISCALITE
Dans les opérations passives, les intermédiaires financiers ont un rôle à jouer
pour compte du fisc : ils doivent éventuellement retenir un impôt ("withholding
tax"), là où la loi le prévoit, sur les revenus qu'ils distribuent en rémunération de
leurs ressources.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
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CHAPITRE 11.
INTRODUCTION
Les fonds propres d'un intermédiaire financier - comme pour toute entreprise -
représentent la part des actionnaires dans le financement de l'ensemble de ses
activités, par opposition à la part des tiers créanciers (obligataires, déposants,
fournisseurs, etc..).
Ces fonds propres supportent au premier chef le risque de l'entreprise, c'est-à-
dire qu'en cas de pertes, celles-ci viendront s'y imputer par priorité, réduisant
d'autant les droits des actionnaires. Si les pertes excèdent les fonds propres, les
créanciers (dont les déposants) seront atteints à leur tour : il importe donc que les
fonds propres soient d'un niveau suffisant pour absorber les chocs éventuels et
sous-tendre l'activité menée par l'intermédiaire financier.
La structure des actifs des intermédiaires financiers - en particulier la part
immobilisée équivalente à l'outil industriel (les participations, les immeubles et le
matériel d'exploitation) - sera un premier élément à prendre en considération. La
nature des risques de crédits inhérents aux créances qu’ils détiennent à leur actif
importe aussi.
Les accidents subis par les intermédiaires financiers ont suscité depuis les années
30 des réglementations qui se sont préoccupées de fixer des fonds propres
minimums en valeur absolue pour différentes catégories d'institutions - les
banques, les caisses d'épargne, les compagnies d'assurance - et d'imposer de
surcroît le maintien de certains équilibres (ratios) entre ces fonds propres et divers
postes d'actifs et de passifs. Ces exigences (les "capital adequacy
requirements"), ont été déterminées par la loi et les autorités prudentielles de
chaque pays.
Les plus anciens de ces ratios de structure ont visé le rapport entre fonds propres
des actionnaires et fonds de tiers créanciers, c'est-à-dire le "gearing ratio"49.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Dans divers pays (la Belgique a dès 1965 joué en la matière un rôle précurseur) on a
donc imaginé des ratios entre, d'une part, l'ensemble des actifs figurant dans le bilan
et les comptes d'ordre (chaque élément étant pondéré selon sa densité de risque) et,
d'autre part, les fonds propres : c'est le "risk assets ratio".
LE RISK-ASSETS RATIO
Cette approche requiert évidemment que l'on définisse les actifs, droits et
recours à pondérer et qu'on leur assigne une quotité de risque par catégorie.
En effet, un dépôt chez un correspondant, une créance hypothécaire, une
obligation d'état, un débit en compte-courant, une garantie donnée, une opération
swap ou un "future" ne présentent pas le même degré de risque. Il faut aussi fixer
les contours des fonds propres, ce qui n'est pas évident (inclusion des provisions,
des plus-values latentes?).
Les différences de vues entre pays sur l'organisation du système bancaire, sur le
régime du coefficient des fonds propres et sur la définition de ses facteurs ont
conduit à des dispositifs diversifiés - plus laxistes ou rigoureux selon les régions.
Du fait que le coût du capital propre exigé pour les activités d'un niveau de risques
donné est un facteur du prix de revient de ces activités, des différences quant au
minimum requis seront autant de facteurs de distorsion de concurrence. Aussi
depuis 1988, dans un contexte d'internationalisation croissante, tant un groupe
d'experts de banques centrales des principaux pays industrialisés (comprenant les
USA et le Japon) réunis en marge de la BRI à Bâle ("Comité Cooke") que l’Union
Européenne ont élaboré diverses recommandations et directives fixant des
normes minimums à respecter en la matière par les établissements bancaires de
leurs pays respectifs.
Des standards internationaux ont ainsi été fixés quant à :
9 La définition des fonds propres : Scission entre "capital primaire" (tier
one) : capital, réserves, provisions générales non affectées exprimées dans le
bilan, ..., et "capital secondaire" (tier two) dont le montant pris en
considération ne dépasse en principe pas 50 % du capital primaire :
provisions générales non affectées mais non exprimées en tant que telles (les
provisions affectées, exprimées ou non, sont exclues, même du capital
secondaire), plus-values latentes sur portefeuille, emprunts subordonnés50
dont l'échéance dépasse une certaine durée...; des sous catégories sont aussi
apparues, bénéficiant de règles d’incorporation spécifiques.
50 Les créanciers d'un emprunt subordonné sont remboursés après les autres créanciers au
cas où le débiteur tomberait en faillite ou serait mis en liquidation avant l'échéance de cet
emprunt.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Le dispositif d'ensemble (que chaque pays membre peut renforcer s'il le souhaite) a
fait l'objet d'études approfondies et d'arbitrages délicats - pour tenir compte de
considérations contradictoires : les pays participant à son élaboration ont voulu à la
fois renforcer la sécurité globale du système bancaire et en même temps ne pas
défavoriser, en termes relatifs, la position concurrentielle historique de leurs
établissements bancaires nationaux découlant de leurs contingences locales.
Par exemple, le sort réservé aux plus-values latentes sur portefeuille est
particulièrement important pour les pays à régime d' "Universalbanken" comme le
Japon et l'Allemagne, et la pondération accordée aux fonds d'état intéresse les pays
comme la Belgique où ils occupent une forte proportion de l'actif des bilans
bancaires.
Après une phase de transition, le dispositif prédécrit est entré pleinement en
vigueur en 1993.
Ainsi donc, inscrite dans le mouvement de la globalisation toujours plus
accentuée des activités bancaires au plan mondial, l'ouverture du grand marché
intérieur de l'Union Européenne - à tous les établissements de crédit51 et à de
nombreux produits financiers52 de chaque état membre - se fait dans des conditions
relativement harmonisées d'exigences en fonds propres vis-à-vis des établissements
bancaires qui y sont actifs.
51 Principe du libre établissement d'une institution de crédit agréée par un état membre, dans
chacun des autres pays de l'Union Européenne.
52 Principe de la reconnaissance réciproque, dans toute l'Union Européenne, des services
financiers s'ils répondent à la réglementation du pays membre dont ils émanent.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
PERSPECTIVES DE REGULATION
Par analogie avec ce qui se passe pour les établissements bancaires, des exigences
sont également fixées dans différents pays pour d'autres types d'intermédiaires
financiers : sociétés de bourse, gérants de fortune, ...
Une directive européenne a été promulguée en mars 1993 afin d'imposer à partir
de 1995 des normes minimales communes : celles-ci visent notamment les
risques de contrepartie et les risques de marché sur instruments financiers et
leurs dérivés. A leur tour, ces normes ont été également ajoutées aux normes
bancaires antérieures qui, s'étant surtout concentrées sur les risques de crédit, ne les
avaient guère prises en ligne de compte.
Certaines activités bancaires se sont développées de façon parfois anarchique ces
dernières années, et sont accusées de provoquer ou d’amplifier les crises
économiques que connaissent certains pays et certains marchés. Les prêts
bancaires accordés parfois fort légèrement à certains pays d’Asie et d’Europe de
l’Est, ainsi qu’aux Fonds spéculatifs (« hedge funds ») sont visés ; l’usage mal
contrôlé des produits dérivés aussi.
Les recommandations de la BRI sont en révision depuis 1999, et ont fait l'objet en
2001 de conclusions très concrètes. Les principales modifications portent sur un
accroissement des catégories de risques, un recours important aux ratings
internes des banques, et à l'introduction de la notion de risque opérationnel. Ces
conclusions ont donné lieu à un débat intense, et l'objectif de mise en application
de ces accords de "Bâle II" a été retardé, de 2004 à 2005 puis à 2006. Les
directives de l’Union Européenne sont en phase de discussion afin d’être amendées
en fonction des évolutions des recommandations de la BRI.
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CHAPITRE 12.
LES ASSURANCES-VIE
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DEFINITION ET INTRODUCTION
LA NATIONALITE :
Ce n’est pas parce que des parts d’un OPC sont commercialisées en Belgique que
l’OPC est belge. La globalisation des marchés, l’évolution des réseaux
d’information et de commercialisation, l’introduction de l’euro et la tendance à
l’uniformisation des procédures réglementaires permettent aux OPC étrangères de
commercialiser leurs parts sociales. Nous verrons qu’une partie des OPC est
soumise à la réglementation européenne, alors qu’une autre partie est réglementée
par la Commission Bancaire et Financière.
Les OPC se présentent sous deux formes juridiques principales et cette distinction
aura des conséquences déterminantes en matières fiscale, commerciale,
réglementaire que nous analyserons par après :
53 Ces distinctions n’ont pas de caractère exhaustif, la famille des OPC étant très large et
présentant d’énormes variantes.
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Les OPC ouverts présentent un nombre variable de parts émises, fluctuant selon
les demandes de souscription ou au contraire les demandes de remboursement de
la part des investisseurs.
Les OPC fermés présentent quant à eux un nombre fixe de parts émises, dont la
négociation, après constitution et en dehors d’une augmentation de capital
ultérieur, ne peut s’opérer qu’en bourse.
Remarquons par ailleurs que les fonds de placement, contrairement aux sociétés
d’investissement, choisissent presque uniquement la formule du capital variable.
Pour les sociétés d’investissement, on distingue communément les SICAV
(Sociétés d’Investissement à CApital Variable) et les SICAF (Sociétés
d’Investissement à CApital Fixe), dont les plus connues sont les SICAFI, les
SICAF immobilières.
POUR L’INVESTISSEUR
• GESTION PROFESSIONNELLE :
La gestion du portefeuille est confiée à des spécialistes qui suivent les
développements économiques et politiques et étudient les particularités des
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
• LIQUIDITE
L’investisseur peut à tout moment vendre sa participation. Cette liquidité peut être
assurée par la négociation en bourse ou par l’engagement même de l’OPC de
racheter les parts. Cette opération demande toutefois très souvent le paiement
d’une commission de sortie.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
En orientant leurs clients vers des OPC plutôt que vers des produits bancaires
classiques, les banques réduisent leur risque d’intermédiation, leur consommation
de fonds propres, etc…
Etant donné les différentes commissions prélevées à divers stades sur
l'administration et la gestion des sociétés d'investissement, cette activité est devenue
une des plus rentables qui soient pour les banques. C'est d'ailleurs là une des
raisons pour laquelle les banques semblent peu motivées à trop accroître la
rémunération sur les livrets d'épargne, car de l'argent placé par les épargnants dans
les sicav leur laisse une plus grande rentabilité, sans plus aucun risque ni aucune
consommation de fonds propres.
Depuis de nombreuses années, les différents Etats membres ont exprimé le souhait
d’une harmonisation. Les négociations se sont basées sur deux principes
essentiellement :
9 l’harmonisation des principales règles relatives aux OPCVM ;
9 l’harmonisation des conditions de concurrence ;
9 la création d’un passeport européen pour les OPCVM agréés dans les pays
membres : lorsque un OPCVM est agréé dans son pays, il peut
commercialiser librement ses parts dans les autres pays de la Communauté.
Toutefois, les OPCVM doivent respecter les règles de commercialisation et de
publicité du pays d’accueil.
La Directive a choisi la voie des règles minimales. Et donc, les Etats membres
peuvent ajouter des dispositions plus exigeantes, à condition bien sûr qu’elles ne
contredisent pas la Directive.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
CONDITIONS D’APPLICATION
La Directive s’applique à tout OPCVM situé sur le territoire d’un Etat membre de
la Communauté Européenne. Ces OPCVCM doivent être ouverts et recueillir
l’épargne publiquement.
La Directive couvre ainsi à la fois fonds communs de placement ouverts et les
sociétés d’investissement à capital variable. Les autres OPCVM ne sont pas
couverts. Autrement dit, leur commercialisation n’est pas libre mais est
systématiquement conditionnée par une autorisation de l’autorité financière
compétente du pays d’accueil.
L’OPCVM doit seulement être agréé par l’autorité de contrôle compétente du pays
dans lequel il se situe et cet agrément vaut pour tous les Etats membres, en vertu de
ce principe de reconnaissance réciproque. Cet agrément porte sur des critères
clairement déterminés.
Le capital de la société de gestion doit être suffisant pour assurer une gestion
efficace de ses activités.
Les activités de la société de gestion doivent se limiter à la gestion de fonds
commun de placement et de sociétés d’investissement (spécialisation de leur
activité) mais ces sociétés peuvent gérer des fonds provenant de différents OPC,
voire des OPC non soumis à la Directive.
La garde des actifs du fond doit être confiée à un dépositaire unique,
généralement une banque ou une institution financière. Sa responsabilité est
entièrement engagée. Les activités et responsabilités du dépositaire ne se limitent
pas uniquement à la garde des actifs du fond. Le dépositaire doit également prendre
en charge : la vente, l’émission, le rachat, le remboursement et l’annulation des
parts pour le compte du fonds ou de la société de gestion. Il doit également
s’assurer de la correction des calculs de la valeur des parts et s’assurer de
l’affectation des fonds.
Les fonctions de société de gestion et de dépositaire ne peuvent pas être
exercées par la même société.
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Un OPCVM doit investir (comme son nom l’indique) ses fonds essentiellement
dans des valeurs mobilières, telles qu’elles sont énumérées dans la Directive54.
Cette dernière introduit quelques dérogations particulières.
Remarquons qu’un OPCVM ne peut pas détenir de liquidités à titre principal
d’objectif de placement. Toutefois, il est permis d’en détenir à titre accessoire et
temporairement. Cette possibilité vise à légitimer une pratique courante des
gestionnaires, qui préfèrent rester liquides dans les moments d’incertitudes
boursières. Le recours aux produits dérivés n’est pas interdit, pour autant que
l’OPC s’assure d’une couverture adéquate. L’OPC peut également se prémunir
contre le risque de change au moyen d’instruments appropriés.
Un certain nombre de règles55 relatives à une bonne répartition des risques sont
énumérées.
Les OPCVM peuvent placer leurs fonds dans des Fonds Publics à concurrence de
maximum 35%. A cet égard, les Etats membres peuvent par dérogation et en
respectant le principe de répartition des risques, permettre aux OPCVM d’investir
jusqu’à 100% de leurs actifs dans des Fonds Publics. Mention doit en être
clairement faite.
Un OPCVM peut placer ses fonds dans un autre OPCVM à concurrence de
maximum 5% d’une part et pour autant que ce dernier ait été reconnu comme tel.
Remarquons enfin que la Directive énonce un principe qui vise à interdire à un
OPCVM de poursuivre une prise de contrôle d’une société.
Il ne faut pas perdre de vue que, dans certains cas, l’autorité de contrôle nationale
peut déroger aux règles de la directive, sans que ce principe de répartition des
risques ne soit remis en question.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
En règle générale, un OPCVM qui commercialise ses parts dans un autre Etat
membre doit respecter les dispositions législatives, réglementaires et administratives
qui sont en vigueur dans cet Etat et qui ne relèvent pas du domaine régi par la
présente directive, à savoir :
9 des règles relatives à l’inscription dans le registre de commerce ;
9 des règles en matière de promotion ;
9 des règles en matière de concurrence déloyale ;
9 des règles en matière de démarchage ou autre méthode de commercialisation.
Et le pays d’accueil n’a pas à intervenir quant à l’agrément des OPCVM, sur les
règles relatives à leur structure, sur les règles en matière de gestion, sur les règles
concernant les informations, sur les règles relatives au contrôle (voir principe du
passeport européen).
Tout OPCVM peut faire de la publicité dans l’Etat membre de
commercialisation. Dans le cadre de ces dernières activités, il doit respecter les
dispositions régissant la publicité dans cet Etat.
D’autre part, l’OPC doit disposer d’un service financier dans le pays d’accueil
pour assurer le paiement, le rachat ou le remboursement des parts aux participants.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Cette loi prévoit sept catégories différentes de placement et précise bien qu’un
OPC ne peut choisir qu’une seule de ces catégories. Il s’agit des organismes de
placement en :
9 placements conformes à la Directive européenne (OPCVM) ;
9 valeurs mobilières et liquidités ;
9 matières premières, options et contrats à terme sur matières premières ;
9 options et contrats à terme sur valeurs mobilières ou sur devises et contrats à
terme sur indices boursiers ;
9 biens immobiliers ;
9 capital à haut risque ;
9 autres placements autorisés par le Roi.
Par organisme de placement, cette loi entend « tout organisme dont l’objectif
exclusif est le placement de capitaux recueillis auprès du public ».
Sont donc exclus du cadre de cette loi :
9 des organismes qui s’occupent de placement collectif mais dont ce n’est pas
l’objectif exclusif (ex : caisses d’épargne, compagnies d’assurance, fonds de
pension)
9 des organismes qui ne recueillent pas leurs capitaux auprès du public (ex :
clubs d’investissement)
Ainsi, un OPC destiné à des compagnie d’assurance ou des fonds de pension ne
sont pas régis par cette loi.
Il est également précisé que le contrôle des OPC est réalisé par la Commission
Bancaire et Financière.
OPCVM
Nous renvoyons à ce qui a été déjà dit. La loi belge renvoie presque complètement
à la directive européenne.
Il n’y a pas de très grandes différences entre le régime des OPCVM et celui des
autres OPC en valeurs mobilières et liquidités. La politique de placement est très
similaire, si ce n’est que la deuxième catégorie peut détenir des liquidités de
manière permanente et conformément à sa politique d’investissement.. Mention
doit être faite dans les statuts ou le règlement de gestion. De plus, cette dernière
catégorie d’OPC peut également détenir des titres de créance, mais avec une
limitation de 10% de son capital ou de la valeur de son fonds. Les règles de
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répartition des risques sont similaires à celles des OPCVM. Notons toutefois une
plus grande souplesse par rapport à ces dernières.
Remarquons aussi que les autres OPC en valeurs mobilières et liquidités peuvent
placer leurs actifs dans des OPC monétaires (liquidités et autres instruments du
marché monétaire, des OPC indiciels (valeurs d’un indice de référence) et des fonds
de fonds (OPC qui investissent dans d’autres OPC). Les interdictions auxquels ils
sont soumis sont très proches des celles qui s’appliquent aux OPCVM.
AUTRES
Les cinq autres types d’OPC énumérés par la loi belge font également l’objet d’une
définition, d’une énumération des conditions d’inscription, de fonctionnement et
d’émission et de commercialisation des parts. Ces cinq types divergent
essentiellement en termes de politique de placement, comme le suggère d’ailleurs
leurs dénominations respectives.
Nous pouvons classer les OPC selon le type d’investissement qu’ils réalisent.
OPC D’OBLIGATIONS :
Ils investissent en valeurs mobilières à revenus fixes, dont l’échéance est supérieure
à trois ans.
Ils investissent en valeurs mobilières à revenus fixes, dont l’échéance est comprise
entre six mois et trois ans.
OPC MONETAIRES :
OPC D’ACTIONS :
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OPC INDICIELS :
Leur performance est liée à l’évolution d’un indice boursier, à celle de devises ou
d’un panier d’actions.
OPC MIXTES :
OPC IMMOBILIERS :
FONDS DE FONDS
La classe de risques étant déterminée sur base des observations du passé, elle
doit être interprétée avec prudence. La volatilité évolue au fil du temps et la classe
de risques du passé n’engage nullement la responsabilité de l’OPC sur l’évolution
future. En cas de changement de classe de risque, mention en est faite au rapport
suivant.
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SOCIETES D’INVESTISSEMENT
• SICAV
Ce sont celles que l’investisseur connaît probablement le mieux. Ces SICAV sont
généralement spécialisées dans un créneau particulier (voir supra)
• SICAF
L’investisseur est moins familiarisé avec les SICAF que les SICAV. Les SICAF sont
presque exclusivement utilisées en Belgique pour un investissement dans
l’immobilier. On parle d’ailleurs de SICAFI (SICAF immobilières). Cette dernière a
ainsi dans son portefeuille des bâtiments et des terrains, mais aussi une série de
droits reposant sur des actifs immobiliers (actions émises par des sociétés
immobilières, certificats immobiliers, droits d’option sur des biens immobiliers,…).
Une SICAFI est tenue de distribuer au moins 80% de son bénéfice net à ses
actionnaires.
FONDS DE PLACEMENT
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Les éléments qu’il convient de garder à l’esprit lorsque l’on analyse la fiscalité dans
le chef des OPC de droit belge est la distinction entre fonds de placement et
société d’investissement.
La première catégorie ne possède pas la personnalité juridique et le principe de
transparence fiscale est appliqué : il est donc taxé à travers ses participants. Dès
lors, un fonds de placement s’acquitte non seulement des impôts étrangers à la
source sur ses revenus, mais aussi du précompte mobilier belge. A cet égard, on
peut déjà noter une exception : les fonds d’épargne-pension, dont les revenus sont
exonérés de précompte mobilier belge.
Les sociétés d’investissement possèdent quant à elle la personnalité juridique et
sont normalement soumises à l’impôt des sociétés. Toutefois, dans la pratique,
leur base imposable est presque nulle. Les sociétés d’investissement bénéficient
d’une exonération de précompte mobilier pour tous les revenus mobiliers qu’elles
perçoivent, sauf pour les revenus d’actions d’origine belge. Toutefois, dans ce
dernier cas, elles peuvent entièrement récupérer le précompte retenu. D’autre part,
elles peuvent bénéficier des conventions préventives de la double imposition
conclues par la Belgique et récupérer de cette manière tout ou partie des retenues à
la source effectuées à l’étranger.
56L’OPC ne distribue pas de revenus mais les capitalise, ce qui permet dans certains pays
comme la Belgique d’éviter tout impôt et précompte.
57 L’OPC distribue annuellement un dividende.
58 La loi ne prévoit rien pour le régime fiscal des fonds de capitalisation. Il est en effet peu
probable que de tels fonds soient créés, car ils ne pourront capitaliser que les revenus nets après
perception du précompte mobilier, ce qui efface immédiatement l’avantage de cette deuxième
formule par rapport aux fonds de capitalisation.
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personnes assujetties à l’impôt des personnes morales. Les plus-values réalisées lors
du rachat de parts sont exonérées d’impôts. Les fonds d’épargne-pension
constituent une catégorie distincte de fonds de placement ayant un statut fiscal
propre. Les sommes qui sont affectées à l’acquisition de parts peuvent donner lieu
à une réduction d’impôts pour les personnes âgées de18 à 64 ans.
59 Les revenus mobiliers sont soumis au précompte mobilier, comme nous l’avons vu, au
moment de la perception (par la société de gestion). Par conséquent, le PM n’est plus applicable
au moment de la distribution de ces revenus aux participants.
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L'impact de ces opérations de services se traduira, pour une très grande partie, non
dans des activités liées au bilan proprement dit et génératrices de marges d’intérêt,
mais dans des activités de prestations de services et de commerce,
génératrices de commissions ou de bénéfices sur différence de prix.
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CHAPITRE 13.
CONSERVATION DE VALEURS
INTRODUCTION
Il s'agit en fait d'opérations qui se retrouvent très tôt dans l'histoire des institutions
financières. En particulier, dans le cadre des foires commerciales du Moyen Age,
certaines personnes faisaient profession de recevoir en dépôt les moyens de
paiement des marchands qui ne souhaitaient pas circuler en possession de leurs
valeurs et qui retiraient les sommes nécessaires aux paiements de leurs transactions
au fur et à mesure de leurs besoins. Dans un deuxième stade, ces marchands
prirent l'habitude de disposer sur leurs dépôts au moyen de tirages.
La matière de transaction sur titre, les fonctions premières des intermédiaires
financiers concernent d’une part le courtage, fonction mise en présence d’un
acheteur et un vendeur, d’autre part le dépôt-titre.
Le recours à un dépositaire spécialisé peut accroître la sécurité des transactions.
Le client recevra confirmation d’un ordre d’achat ou de vente non seulement de la
part du courtier qui a reçu l’ordre, mais aussi de la part du dépositaire (que l’on
appelle d’ailleurs « custodian » en anglais). Ceci le protège contre une négligence ou
une fraude de la part du courtier. Un recours à des dépositaires agréés est d’ailleurs
une des conditions d’agréation d’organismes de placement en valeurs mobilières.
Examinons les caractéristiques de cette seconde activité.
2 TYPES DE DEPOTS
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CHAPITRE 14.
LES PAIEMENTS
INSTRUMENTS
Pour ce qui concerne les transferts, la forme la plus courante est le virement, qui
requiert l'intervention de deux établissements financiers : celui du donneur
d'ordre du paiement et celui du destinataire.
TITRES FINANCIERS
LE CHEQUE BANCAIRE
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MECANISMES UTILISES
PAIEMENTS LOCAUX
PRINCIPE
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EVOLUTION DU SYSTEME
• CHEQUE « TRUNCATION »
Pour les chèques de faible importance, il n'y a plus remise matérielle à la banque
domicile des chèques par la banque chargée de l'encaissement, ainsi que cela se
ferait normalement en Chambre de Compensation. Les chèques restent entre les
mains des banques chargées de l'encaissement, la banque domicile ne recevant que
les indications de montant, de numéro du chèque et de numéro de compte
permettant de débiter le compte de l'émetteur du chèque.
Il en résulte des gains substantiels en manipulations, mais des inconvénients
quant aux difficultés de retrouver les erreurs éventuelles, signalées la plupart du
temps par le client émetteur du chèque après réception de l'extrait de compte le
débitant; on remarquera en particulier que quand le chèque n'est plus transmis à
l'établissement financier domicile, celui-ci n'est plus en mesure de vérifier la
signature de l'émetteur, ce qui peut retarder la découverte d'abus éventuels. Il
n'empêche que dans l'ensemble, les gains provenant des avantages du cheque
truncation ont été de loin supérieurs aux conséquences des inconvénients cités.
61 Jusqu'à un certain plafond : taux ordinaire, un peu plus élevé que le taux des adjudications sur
effets de commerce; au-delà : taux pénalisateur (2 % plus élevé que le taux ordinaire).
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PAIEMENTS ELOIGNES
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COUT - REMUNERATION
La couverture des frais liés aux règlements pose le problème de la tarification de ces
services. Avant que les ententes ne soient proscrites par l'Union Européenne en
matière de services bancaires (années 80), des barèmes assez uniformes existaient
dans divers pays pour les encaissements d'effets de commerce, les encaissements
documentaires, les virements et encaissements de chèques internationaux; en
matière de transferts et d'encaissements de chèques nationaux, la situation était plus
variée, allant de la gratuité totale y compris les frais de port (OCP)62, jusqu'à
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CHAPITRE 15.
De nos jours encore, les opérations de change les plus simples sont celles qui
concernent la fourniture de moyens de paiement pour voyageurs se rendant à
l'étranger. Les intermédiaires financiers font à leurs guichets le commerce de
billets de banque étrangers, voire la fourniture de chèques de voyages.
Ces derniers sont des chèques de montants pré-déterminés, émis par des
organismes notoires sur leurs propres caisses et internationalement acceptés
comme moyen de paiement par de nombreux organismes (banques, hôtels,
compagnies aériennes, restaurants, commerçants, etc.).
Les émetteurs sont des organismes spécialisés (American Express, Thos
Cook, ...) ou des banques de grande dimension (Bank of America, Crédit
Lyonnais, Banco di Roma, ...) qui approvisionnent en formules vierges un réseau
international de banquiers revendeurs. Ces derniers les vendent à leur tour, contre
perception d'une commission de l'ordre de 1 % flat, à leurs clients, qui les signent
une première fois pour identification à l'achat et une deuxième fois, à l'ordre du
bénéficiaire, lors de leur utilisation comme instrument de paiement.
La commission est partagée entre le revendeur et l'émetteur, à qui est
immédiatement retransmise la contre-valeur des chèques vendus. Celui-ci bénéficie
donc de la trésorerie flottante ("float") tant que les chèques ne lui sont pas
présentés au remboursement, ce qui peut durer longtemps.
Les opérations sur billets de banque et chèques de voyages en devises ne
représentent cependant qu'une infime partie des opérations en monnaies
étrangères.
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FONCTIONNEMENT
Pour leur partie essentielle, les règlements en devises des agents économiques
s'effectuent par virements ou remises de chèques ou d'effets, se dénouant en fin
de compte par transferts bancaires internationaux.
A cette fin, les agents économiques acquièrent ou cèdent leurs devises au travers de
leurs banques; celles-ci les acquièrent ou les cèdent à leur tour sur les marchés
des changes interbancaires et les reçoivent ou en disposent auprès de
correspondants dans les pays des devises en cause.
C'est donc au départ de comptes entretenus auprès de correspondants du pays de la
devise acquise que les règlements en cette devise s'effectuent pour compte des
donneurs d'ordre étrangers.
CONTROLE ET REGLEMENTATION
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Le principe de base sur lequel s'appuyait la réglementation belge entre 1944 et 1990
était l'institution d'un double marché des changes :
9 le marché réglementé, où se sont traitées uniquement les opérations
d'achat et de vente de devises relatives aux règlements d'opérations
commerciales (livraison de biens et de services internationaux); la Banque
Nationale de Belgique intervenait dans ce seul marché pour maintenir le
cours du franc belge dans le voisinage de parités déterminées par rapport à
d'autres monnaies : dans le cadre du système de Bretton Woods de 1944
jusqu'en 1970, du "serpent monétaire" ensuite jusqu'en 1979, et enfin du
Système Monétaire Européen (SME) de 1979 jusqu'en 1990;
9 le marché libre, où se traitaient les opérations de ventes et d'achats de
devises relatives aux règlements d'opérations financières : investissements et
désinvestissements en actifs financiers, immobiliers, etc ...; la Banque
Nationale de Belgique n'intervenait pas sur le marché libre qui était dès lors
entièrement soumis à la loi de l'offre et de la demande.
Malgré certaines osmoses entre les deux marchés, ce système isolait les transactions
commerciales, qui représentaient l'essentiel et avaient besoin de stabilité, des
opérations financières, plus erratiques et spéculatives que la Banque Nationale de
Belgique n'estimait pas devoir protéger.
Il s'ensuivait une disparité de cours pour une même devise selon que l'on passait
par l'un ou l'autre marché. Faible en période normale, l'écart pouvait devenir
substantiel en cas de tension (on a atteint 16 % d'écart en novembre 1981).
Quoique ayant donné de bons résultats depuis la guerre, et ayant inspiré à
l'occasion des tentatives similaires à l'étranger, ce système de double marché a été
abrogé en mars 1990 dans le cadre des mesures de libération de mouvements des
capitaux imposé par l'Union Européenne.
Le passage à Euro depuis 1999 pose de très importantes questions politiques, telles
que convergence des politiques économiques des pays concernés, pouvoirs de la
future Banque Centrale Européenne, introduction de nouveaux billets de banque,
exclusion des banques privées des pays hors-Euro des mécanismes de clearing,
mais il a simplifié pur les pays en cause la gestion des problèmes de change.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Celles-ci ont pour but la couverture de risques de change différés dans le chef
des agents économiques. Le principe est le suivant : on achète (ou on vend)
aujourd'hui, à un cours fixé aujourd'hui également, une certaine quantité d'une
devise qui ne sera livrée et payée qu'à un terme ultérieur (correspondant
normalement à une échéance de règlement dans la devise en cause).
La différence positive (négative) entre le cours du terme et le cours du comptant
d'une devise s'appelle le report (déport) ; ces report et déport reflètent les
différences des taux d'intérêts existant dans les deux devises en cause ; cet
élément est marginalement influencé, d'une manière ponctuelle, par l'offre et la
demande pour la devise en cause sur le marché, par exemple pour des raisons
spéculatives en cas d'événements politiques.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
63 lignes : montants maxima pour lesquels un intermédiaire financier accepte de traiter avec un
autre sur le marché.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Les transactions sur devises sont nombreuses et importantes; celles réalisées par
des banques pour compte de clients ne forme plus qu’une partie réduite du marché
des changes, ou plus de 95 à 99 % des opérations sont des opérations
d’arithmétique ou de spéculation entre banques. La plupart des opérations sont
traitées oralement par téléphone (le surplus l'étant par télex ou par fax ou écran) ;
leur confirmation par écrit ne vient que plus tard. Les montants en cause sont
considérables et il en découle des risques importants car :
9 lorsqu'on se parle par téléphone, on peut mal s'exprimer ou être mal
compris (notamment entre "étrangers");
9 il peut y avoir des collusions entre arbitragistes de différentes maisons
(bancaires ou non), qui peuvent subir la tentation de dériver à leur profit
personnel le bénéfice de certaines opérations. Le cas des courtiers en devises
a posé problème à différentes reprises : vu leur intermédiation dans des
transactions de grande importance, ils peuvent être tentés de recourir à des
pratiques douteuses en connivence avec les opérateurs bancaires. Aussi, en
Belgique, la loi du 4 décembre 1990 les soumet à une réglementation à l'instar
d'autres prestataires de services financiers ;
9 il se peut qu'un arbitragiste, ayant fait une perte, souhaite ne pas la révéler à
son organisation tant qu'il n'a pas pu la couvrir par d'autres opérations en
bénéfice : c'est en quelque sorte la situation du joueur malheureux qui tente
"de se refaire" mais qui si souvent ne fait qu'aggraver son cas.
Pour pallier ces écueils, il faut soigneusement sélectionner et former les
opérateurs, et appliquer un certain nombre de principes de gestion parmi lesquels
la séparation des fonctions : ce seront des personnes différentes qui concluront
les opérations dans le marché, qui les enregistreront en comptabilité, et qui en
effectueront le contrôle, notamment pour vérifier que les positions globales et par
contrepartie sont conformes aux limites fixées. En outre, des surveillances de
conversations téléphoniques ont été instaurées, leur enregistrement pouvant servir
à élucider d'éventuelles contestations - et à éviter certaines tentations.
Il faut aussi éviter que les bonus ne créent des stimulants asymétriques, les
opérations bénéficiaires des arbitragistes générant le droit à des primes, et les
opérations déficitaires n’occasionnant aucune pénalité. Ceci encourage
évidemment la spéculation.
Les délais de transfert entre un donneur d'ordre d'un paiement et son destinataire
sont souvent importants.
Pour les banques intervenant dans le règlement, de tels retards peuvent paraître
intéressants, car pendant le délai de transfert elles disposent gratuitement de la
trésorerie en transit (le "float") : certaines peuvent donc être tentées sinon de les
allonger, du moins de ne rien faire pour les réduire. Mais de ce fait, certaines
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
COMMUNICATIONS
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Si dans le domaine des changes le rôle primaire des intermédiaires financiers est de
procurer des devises à leurs clients, de les transférer là où elles doivent être
utilisées, et d'assurer des systèmes de protection contre les risques de change (ce qui
est couramment possible pour des termes jusqu'à 12 mois dans la pratique des
choses), les intermédiaires financiers jouent également un rôle important dans
l'assistance à fournir à l'autorité dans la poursuite de ses objectifs de politique
monétaire en servant de canaux privilégiés pour faire passer et appliquer les
règlements. A cette fin, les intermédiaires se voient déléguer une autorité, qu'ils
n'ont pas choisie, mais qui leur est imposée. La réglementation peut être renforcée
en période de tension monétaire.
En Belgique, ces tâches étaient fort astreignantes et coûteuses. L'abrogation du
double marché en 1990 ne les a pas totalement éliminées; les banques doivent
continuer à requérir des informations de leurs clients pour les opérations réalisées
avec l'étranger - cela permet de poursuivre la tenue à jour des statistiques du
commerce extérieur et conserve une infrastructure prête à intervenir s'il devenait un
jour nécessaire de remettre en vigueur un système de contrôle des changes plus
rigoureux.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
CHAPITRE 16.
LA GESTION PATRIMONIALE
GENERALITES
Les objectifs diffèrent selon que le client est une personne physique (épargner
pour acheter une maison, placer une somme pour doter une fille, etc .) ou qu'il est
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
PERSONNE PHYSIQUE
INSTITUTION
Pour une institution, son objet social orientera le gestionnaire : les finalités d'une
fondation universitaire, d'un fonds de pension, d'une compagnie d'assurance, ou
d'un fonds commun de placement sont différentes par nature.
Par ailleurs, deux individus ayant les mêmes objectifs accepteront, par
tempérament, des degrés de risques différents.
EXEMPLE
A et B ont les mêmes objectifs personnels, mais A vise 5 % l'an (avec une faible
probabilité de ne pas s'en écarter de beaucoup - disons de 4 % à 6 %), et choisira
des formes de placement à risques limités; B par contre vise 8 % l'an, mais est prêt
à accepter de plus gros risques (disons d'atteindre en probabilité de 4 % à 12 %); il
peut gagner plus, mais aussi perdre davantage.
A noter que la fourchette de risques dépendra aussi de l'horizon temporel dans
lequel le return doit être réalisé, ainsi que du degré de diversification qu’on pourra
introduire dans le portefeuille.
Détermination des devises dans lesquelles peuvent être libellés les titres financiers à
acquérir. Ceci pose le problème de la devise de l'évaluation globale du patrimoine à
gérer, car en raison des fluctuations des cours de change, la perspective dans
laquelle on examine le return global sera singulièrement différente selon la devise
de base retenue.
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REPARTITION GEOGRAPHIQUE :
Une des questions qui se pose est de savoir quel est le nombre optimum de valeurs
différentes qu'il faut loger dans un portefeuille pour atteindre une diversification
suffisante tout en limitant le coût du maintien et du suivi de chaque "ligne" dudit
portefeuille.
De plus s'imposera la détermination des domaines que chaque organisme
gestionnaire pourra suivre en propre, parmi l'ensemble des champs
d'investissement possibles - sans multiplier à l'infini le nombre de spécialistes qui
serait sinon nécessaire.
Aussi, en dehors de leurs propres services de recherche et d'étude dont les
dimensions varient fort d'un organisme de gestion à l'autre, ceux-ci se baseront sur
les concours d'experts extérieurs ou de correspondants proches des marchés qu'ils
ne peuvent couvrir directement eux-mêmes : soit sous forme de conseils (obtention
d'analyses économiques et financières et de recommandations de placement) soit
même à titre de sub-délégation de gestion : par exemple en plaçant partie des fonds
à investir dans des fonds communs de placement gérés par des tiers et spécialisés
par région (Extrême-Orient, U.S.A., ...) ou par objet (junk bonds, venture capital,
matières premières, oeuvres d'art, opérations croisées...).
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qui devra le gérer au profit des bénéficiaires désignés en respectant les volontés du
"fondateur".
Ce seront ses objectifs, ainsi que différents éléments juridiques, successoraux et
fiscaux - ayant une influence sur le coût, la performance, la fiabilité, mais aussi
l'éventuelle irréversibilité de l'affectation des biens aux véhicules (irrévocabilité de
certains trusts) - qui interviendront pour guider le propriétaire dans le choix du ou
des véhicule(s) à retenir.
OPERATIONS
EVALUATION DE LA PERFORMANCE
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même. Mais cette gestion n'est ni de leur finalité, ni de leur compétence premières.
D'autre part les contributions à ces fonds de pension se font souvent par des
cotisations versées tant par les employés que par l'employeur. Les fonds de
pension peuvent porter sur des sommes élevées (certains fonds de pension
d'entreprise atteignent aux Etats-Unis plusieurs dizaines de milliards de dollars).
En tout état de cause, il y a une grande responsabilité attachée à la bonne fin des
engagements à très long terme des fonds de pension vis-à-vis des pensionnés
présents et futurs de l'entreprise. Il n'est donc pas étonnant que les organes
d'administration des fonds de pension (composés souvent de manière paritaire)
aient de plus en plus souvent confié leur gestion à des gérants professionnels, mis
d'ailleurs en concurrence. Curieusement, la législation réglementant les actifs des
Fonds de pension était restée laxiste dans les pays anglo-saxons, leur permettant
d’investir des proportions importantes en actions de la société. Il a fallu les
scandales Maxwell en Angleterre (en 1990) et Enron aux Etats-Unis (en 2002) dans
lesquelles les Fonds de pension ou Plans de pension des employés ont été ruinés,
pour que des mesures plus contraignantes de saine diversification leur soient
imposées.
Les organes responsables de ces fonds doivent évidemment pouvoir mesurer aussi
objectivement que possible la performance de gérants de Fonds en vue de décider
de leur engagement, leur maintien ou leur remplacement éventuels.
Des techniques de mesure de performance se sont développées en conséquence qui
ont bénéficié aux autres catégories d'investisseurs, devenus eux-mêmes plus
exigeants en la matière.
En dehors des différences de performance qui peuvent naître de disparités de
contraintes imposées aux gestionnaires (tel se voyant par exemple attribuer un
portefeuille à investir en obligations, tel autre en actions), ou qui peuvent résulter
de degrés de risques différents assignés à chaque portefeuille, la comparaison des
performances peut donner lieu à diverses difficultés (en Belgique notamment)
lorsque :
9 les organismes de gestion de patrimoine établissent leurs comptes selon des
méthodes différentes;
9 les méthodes suivies n'aboutissent pas à l'établissement de résultats réels;
9 la devise de référence n’est pas la même;
9 le volume des actifs est trop faible pour permettre une diversification
semblable à celle réalisée pour les grands portefeuilles.
Parmi les méthodes d'évaluation qui ont été développées, il faut retenir celle dite
du "time weighted rate of return" (taux de rentabilité pondéré par le temps) :
pour une période donnée, ce procédé mesure la rentabilité successivement durant
chaque sous-période où la dotation est restée inchangée (pas d'apport de capitaux
nouveaux, pas de retrait de fonds à distribuer).
Encore faut-il s'accorder sur les modalités d'application : comptabilisation de
plus ou moins-values non réalisées, manière d'évaluer les actifs non cotés, fixation
de la devise de comptabilisation, détermination des indices ou autres étalons de
référence ("bench-marks") appropriés, etc.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Certains gestionnaires ne sont rémunérés que pour la gestion globale, sans être
partie à l'exécution des opérations d'investissement; ils n'ont dès lors pas de conflit
d'intérêt à cet égard.
Dans la plupart des cas cependant, les gestionnaires sont également rémunérés sur
les transactions ce qui leur permet de bénéficier de deux catégories de revenus :
9 une commission de gestion, qui s'élève souvent de 0,5 à 1,5 % du
patrimoine géré, selon le volume des fonds sous gestion - parfois, mais plus
rarement, il s’y ajoute ou s’y substitue une participation à la performance;
9 une part des courtages et commissions sur les achats et les ventes d'actifs
qui contribue à rémunérer les services opérationnels, les droits de garde qui
rémunèrent le service de conservation, et la marge d'intermédiation sur la
fraction du patrimoine conservée sous forme de dépôts d'espèces.
REGLEMENTATION DE LA PROFESSION
En dehors des réglementations plus générales dont font l'objet les banques et les
sociétés de bourse, la gestion patrimoniale avait été jusqu'à récemment peu visée
par les autorités.
Des mesures existent en Grande-Bretagne dans le Financial Services Act mis en
place en février 1988 et l'Union Européenne a introduit des dispositions à ce
sujet dans sa propre directive sur les services financiers de mai 1993. La Belgique
a anticipé sur celle-ci dans la loi du 4 décembre 1990 réformant le régime et les
marchés de valeurs mobilières, et dans son arrêté d'application du 5 août 1991.
L'objectif des réglementations touchant à la gestion patrimoniale est
évidemment de voir si, dans l'intérêt de l'investisseur, des dispositions
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
CHAPITRE 17.
Parmi les services rendus par les intermédiaires financiers, plus particulièrement par
les banques, il y a, pour compte des entreprises émettrices des titres,
9 le paiement des coupons - dividendes des actions et intérêts d'obligations -
ainsi que les remboursements du principal (fonction de "paying agent");
9 l'estampillage ou l'échange des titres qui doivent être modifiés;.
9 l'enregistrement des noms des titulaires propriétaires des titres nominatifs
(fonction de "registrar", d'usage dans les pays anglo-saxons sinon en Europe
continentale).
NOTE
Cette dernière fonction de "registrar" est lourde, et se fait toujours avec un certain
retard sur les événements, causant divers problèmes administratifs qui peuvent
avoir des répercussions financières pour les titulaires des titres. Tel est le cas par
exemple dans l'attribution de coupons à un titulaire qui a vendu ses titres, mais
dont la cession au nouveau titulaire est encore ignorée de la société au moment de
la mise en paiement du dividende.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
CHAPITRE 18.
OBJET
POUVOIRS PUBLICS
ENTREPRISES
Pour les entreprises, ce sont les structures financières qu'il convient d'équilibrer en
fonction des investissements à financer et des besoins en fonds de roulement, par
rapport aux capitaux permanents et aux éléments de cash flow prévisionnels. Les
intermédiaires financiers conseillent les entreprises en cette matière; ils les aident à
analyser les structures vers lesquelles il faut tendre. Les comptes d'exploitation et
bilans prévisionnels permettront de projeter les possibilités de rémunération et de
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
remboursement futurs des capitaux recueillis, ainsi que l'éventuelle dilution des
bénéfices et du pouvoir votal causée par l'émission nouvelle.
Si dans les opérations de crédit, le financement de transactions commerciales, de
fonds de roulement, bref, le court terme concerne essentiellement les activités de
banque commerciale, pour ce qui concerne les opérations financières, ce seront les
formes d'apport en capitaux à long terme - propres ou empruntés - qui seront
presque exclusivement au centre des préoccupations.
LES SOLUTIONS
Que les émissions soient du type privé ou public, les intermédiaires financiers
procèdent en plusieurs phases.
ANALYSE DE L'EMETTEUR
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
POUVOIRS PUBLICS
ENTREPRISES
Dans certains pays, les émetteurs d’obligations sont évalués par des agents
indépendants, appelés "rating agencies" ou agences de classement d'émissions
(Moody's, Standard & Poor's;...).
Ces agences classent les émetteurs après les avoir étudiés et interrogés; elles
attribuent des cotes ou "ratings" aux obligations émises par entreprises et aux Etats.
Cette classification est très importante pour les mises sur le marché d'émissions
nouvelles, car certains investisseurs institutionnels se sont fixés, ou se voient
imposer une limite inférieure quant au classement acceptable pour les
investissements auxquels ils procèdent. Par exemple, certains investisseurs
n'accepteront pas de papier dont la cote serait inférieure à BBB. L'absence de cote
ou une cote insuffisante restreint donc de manière significative le marché potentiel
d'une émission, et augmente le coût du capital recueilli.
REMARQUES
Premièrement, le rating attribué à l'émetteur au départ n'est pas immuable : il peut
varier dans le temps suivant l'évolution de la situation de l'émetteur qui doit se
soumettre périodiquement à une réévaluation de la part des examinateurs des
agences de rating.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Deuxièmement, dans les grands marchés de capitaux, les emprunts de l’Etat hôte
de ce marché établissent le taux d’intérêt « sans risque », et les autres émetteurs
doivent payer un rendement supérieur. Cette « prime » varie en principe selon le
rating (lorsqu’il est pratiqué dans ce marché), mais son niveau et fluctuant, et la
hiérarchie logique (par exemple 40 « points de base » pour un AAA,60 pour un
AA,80 pour un A, etc) n’est pas toujours respectée.
Il faut classiquement que l'émetteur prévoie une durée, c'est-à-dire des échéances
précises pour le paiement des intérêts et des remboursements en capital.
Pour une émission d'actions ordinaires, il pourra y avoir dilution des résultats et du
pouvoir votal pour les actionnaires préexistants. De plus, afin de faciliter le
placement des actions nouvelles, leur prix d’émission est généralement inférieur (de
quelques pourcents à 15 ou 20 %) au cours de Bourse. Pour ces raisons, dans la
plupart des marchés, les émissions d’actions nouvelles réservent aux actionnaires
existants une priorité de souscription, au moins temporaire, des actions nouvelles.
FORMES INTERMEDIAIRES
EMISSIONS PRIVEES
EMISSIONS PUBLIQUES
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Emetteur
Lead Manager
Co Manager
Investisseurs
CLOSING
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
PLACEMENT
Lorsqu’un actionnaire important souhaite vendre des titres par une émission
publique ou pas, d’une société cotée ou dans le cadre d’une introduction en Bourse,
les démarches sont fondamentalement identiques, mais souvent un peu simplifiées,
car il ne fat pas créer de titres nouveaux. On parle alors d’offre secondaire ou
« secondary offering »
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
INFORMATIONS
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Aux U.S.A., le Glass-Steagall Act de 1933 aboutit à distinguer entre trois types
d'opérateurs en transactions financières :
9 les commercial banks;
9 les investment banks;
9 les stockbrokers (agents de change).
Ce régime prévoyait qu'en matière d'actions, seuls les deux derniers peuvent
intervenir dans la préparation, l'underwriting et le selling des émissions, alors que
les commercial banks ne peuvent intervenir que dans des fonctions de service
financier relatives aux émissions : registrar, paying agent. Dans ce cadre les
deuxièmes et troisièmes fonctions sont compatibles entre elles mais incompatibles
avec la première fonction.
En Belgique les premières et deuxièmes fonctions étaient compatibles entre elles
mais, jusqu’en 1996, incompatibles avec la troisième fonction; en Allemagne, au
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
REMUNERATIONS
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
INTRODUCTION
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
EXEMPLES
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
NEGOCIATION
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Pour qu'un marché soit efficient, il faut qu'il soit large et liquide, c'est-à-dire qu'il
s'y effectue de nombreuses transactions sur une valeur donnée. C'est le cas des
grandes bourses mondiales, comme New-York, Londres ou Tokyo.
En Belgique par contre, on a pendant longtemps assisté à une anémie des marchés
des titres locaux. Certains freins en matière de fonds d'état et de certificats de
trésorerie ont déjà été évoqués; la création des OLO et l'introduction du système
des primary dealers (market makers) y remédient en partie.
En ce qui concerne les actions, de nombreuses valeurs ont un marché restreint de
quelques titres par jour seulement; il y a aussi quelques valeurs vedettes comme les
sociétés financières ou les quelques sociétés industrielles belges qui subsistent.
Depuis décembre 1981, on a observé un redressement sensible des cotations sous
l'effet non seulement de la baisse mondiale des taux d'intérêt depuis 1981, mais
aussi de la demande nouvelle émanant d'un public élargi.
Depuis la fin des années 80, et durant l’essentiel des années 90, les marchés
boursiers dans l’ensemble des pays industrialisés connaissent un succès croissant,
tant de la part des investisseurs que de la part des entreprises, qui y ont recours
pour trouver des capitaux et élargir leur actionnariat. Dans divers pays en voie de
développement, les marchés dits « émergents », les marchés boursiers connaissent
un développement parfois spectaculaire, mais souvent très erratique, entre autres
du fait du comportement parfois brutal d’investisseurs et de spéculateurs
internationaux.
Dans les marchés de type order-driven, les courtiers (brokers) ont une mission de
conseil du client et d’exécution administrative. La centralisation des ordres est
assurée par la bourse, où la formation des prix était généralement assurée par des
intermédiaires spécialisés (« jobbers » à Londres, « specialist » à New York,
« hoekman » in Amsterdam,…). Des systèmes électroniques de centralisation des
ordres assurent aujourd’hui cette fonction dans certaines bourses.
Dans la plupart des marchés boursiers, les courtiers ont été longtemps rémunérés
par un système de commissions barémisées non négociables (% fixe) sur capitaux
traités – ce qui a pu entraîner l’apparition de rentes de situation avec en corollaire
un manque d’efficacité du système par rapport à ses coûts pour la collectivité. Un
changement d’optique à cet égard s’est fait jour dans les années 70.
Le 1er mai 1975, les bourses américaines ont abrogé la fixité de la commission sous
l’aiguillon des investisseurs institutionnels dont les transactions importantes
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
ANALYSE ET EVALUATION
Après avoir vérifié qu’il n’a pas de conflit d’intérêts à accepter la mission de cession
(p. ex. autre mission en cours qu’il aurait dans le même secteur) l’intermédiaire
financier commence par analyser et évaluer la société à céder. Il procédera de
même à divers examens pour s'assurer qu'il a en face de lui une entreprise de bon
aloi, dont il peut promouvoir la cession.
Il existe différentes méthodes d'évaluation pour cerner la valeur d'une entreprise :
9 valeur de liquidation :
liquidation ordonnée;
à casser.
9 valeur de going concern :
valeur patrimoniale basée sur la valeur de l'actif net redressé, affecté
éventuellement d'un goodwill;
valeur de rendement basée sur l'actualisation des cash-flows libres (ou
des bénéfices) futurs, majorés de la valeur de cession des actifs non
nécessaires à la réalisation desdits cash-flows ou bénéfices (discounted
free cash-flow model);
valeur actualisée des dividendes futurs (dividend discount model).
9 valeur sur base de ratios boursiers
prix prix prix
EXEMPLE : ou ou
dividende cash− flow
sectoriels et géographiques
bénéfice
9 valeur sur base de critères acceptés dans une profession déterminée (ex.
assurances, sucreries, ...).
Aucune de ces valeurs ne correspond nécessairement au prix qu'il sera possible
d'obtenir de la cession : le prix dépendra notamment de circonstances propres
tant à l'acquéreur (valeur de convenance, valeur synergétique, valeur de nuisance)
qu'au vendeur (p. ex. : rétention ou non d'une position minoritaire, continuation
d'une fonction active dans l'entreprise).
Souvent des éléments non monétaires, inchiffrables, entreront en ligne de
compte, comme le fait de céder une majorité68 ou minorité de blocage69, le
maintien du nom de la firme cédée, l'imposition de clauses de protection de tout
ou partie du personnel, le fait pour l'une des parties d'être pressée de conclure, la
stipulation envers l'acquéreur de contraintes d'exploitation (cas fréquent en matière
68 Des calculs empiriques ont été faits ces dernières années pour tenter d'objectiver la "prime de
contrôle", mais qui démontrent un large spectre en fonction du lieu, du moment et des
circonstances de la cession.
69 Minorité de blocage : quotité de votes qui, aux Assemblées générales extraordinaires, peuvent
empêcher certaines opérations qui leur sont soumises : augmentation de capital, fusion,
modification des statuts (25 % en Belgique, 33 % en France).
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
NEGOCIATIONS
FINANCEMENT
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
CLOSING
En cas d'accord définitif, celui-ci sera finalement scellé au cours d'une cérémonie de
"closing" comme en matière d'émissions.
Ici aussi, les documents à signer sont souvent complexes et volumineux, les
banquiers, juristes et fiscalistes des parties y ayant consacré une attention
considérable.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
On applique souvent pour la partie variable, selon le cas, un tarif dégressif (de 5 %
à 0,5 %) par tranches du prix atteint; parfois au contraire on accorde à
l'intermédiaire un tarif progressif pour le stimuler à se dépasser ("incentive").
La commission variable a tendance à se scinder elle-même en deux parties, l'une
rémunérant la localisation du partenaire ("finder's fee"), et l'autre l'aboutissement de
la négociation ("success fee" stricto sensu).
Au cas où l'intermédiaire financier s'occupe non de céder, mais au contraire
d'acquérir une entreprise pour compte de son client, il adoptera des techniques
différentes, mais les rémunérations seront du même ordre. Un problème
déontologique et pratique se pose dans ce cas quant à la partie variable, car
paradoxalement mieux il négocie, plus faible sera le prix et dès lors sa
rémunération. De même, si en cours d’examen, il acquiert la conviction que son
client n’a pas intérêt à réaliser l’acquisition, ce système de rémunération ne l’incite
pas à conseiller son client à y renoncer. Il est en fait incongru qu’un intermédiaire
rémunéré ainsi soit considéré par un conseiller, par les dirigeant et par le Conseil
d’administration de l’acquéreur.
Diverses formules peuvent obvier à cet inconvénient. Enfin il faut noter qu'il n'est
pas, en général, considéré comme déontologique que l'intermédiaire financier
partage ses notes d'honoraires entre acheteur et vendeur; il en résulterait une
ambivalence quant aux intérêts qu'il défend au cours des tractations et il vaut dès
lors mieux qu'il soit clairement situé d'un côté ou de l'autre de la table des
négociations. Ceci à moins qu'il ne soit requis comme arbitre.
Dès lors que la société est cotée en Bourse, une partie de la procédure décrite ci-
avant est impossible, car des négociations de fusion ou de cession d’un bloc de
titres – même majoritaire – ne peuvent se baser que sur des informations
disponibles pour le public. De plus il y a des actionnaires minoritaires non au
courant de la cession projetée, et il faudra tenir compte de leurs intérêts. En
Belgique, la Commission Bancaire et Financière a traditionnellement veillé à ce que
les acheteurs d'une participation de contrôle fassent une OPA sur les titres des
minoritaires. Ceci pour que tout les actionnaires soient sur le même pied. Le
caractère obligatoire de pareil traitement et le seuil à partir duquel on considère qu'il
y a eu acquisition d'une participation de contrôle diffère de pays à pays : 25%,
30 %, etc. et il est prévu qu'une directive vienne harmoniser cette notion dans
l'Union Européenne. Le corporatisme des milieux d'affaires allemands à empêcher
l'adoption d'une telle directive en été 2001.
Il peut y avoir des tentations d'acquisition contre le gré des administrateurs ou
dirigeants en place : ce sont les OPA hostiles. Tant dans l'"attaque" que la
"défense", les intermédiaires financiers, forts de leur expérience assisteront les
parties car les embûches sont nombreuses : les législations sont complexes ou
lacunaires, variables de pays à pays, voire d'état à état (U.S.A.), et en évolution
constante (directive en préparation à l'Union Européenne, législation récente en
Belgique).
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
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FINANCIERS
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CHAPITRE 19.
INTRODUCTION
Les risques encourus par les intermédiaires financiers et les moyens pour y faire
face sont fort divers.
DELEGATION DE RESPONSABILITES
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
POLITIQUE GLOBALE
Les investissements ou les crédits éligibles sont sujets à des restrictions en fonction
des objectifs plus ou moins larges de l’établissement financier qui les réalise. Il
déterminera ses spécialisations et expertises éventuelles dans ses statuts ou dans les
axes stratégiques fixés par ses dirigeants. Dans ce cadre, le risque s’abaissera par
une politique de diversification.
Cette diversification s'opère par l'imposition d'une limite supérieure au montant
d'un risque pris sur un débiteur ou groupe de débiteurs déterminé par rapport à
l'ensemble des risques assumés ou à certains d'entre eux, ou par rapport aux fonds
propres de l'intermédiaire financier. Si une opération dépasse cette limite, elle
pourra éventuellement être partagée avec d'autres confrères.
Les limites imposées aux groupes de débiteurs se font selon divers critères,
sectoriels ou géographiques. Depuis les problèmes nés en 1982 relatifs aux
engagements sur certains pays (Mexique, Brésil, Argentine, Pologne, Roumanie) les
autorités tendent vers un plus grand formalisme dans le traitement des "risques-
pays".
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
STRUCTURATION CONTRACTUELLE
PRISE DE GARANTIES
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
REVISION PERIODIQUE
Une fois les opérations mises en route et tout au long de leur existence, des
procédures internes de révision périodique de la consistance des actifs
financiers basées sur des informations publiques, des visites d'inspection in situ et
des analyses des états financiers de l'utilisateur des fonds ainsi que sur le suivi de
la conjoncture et des marchés seront organisées afin de surveiller l'évolution des
risques et, le cas échéant, de procéder en temps utile à la prise de mesures
conservatoires ou à leur liquidation.
Dans le même but, une surveillance des utilisations (limites, dépassements, retards,
etc.) est nécessaire - des outils comptables doivent être élaborés, le cas échéant
consolidés au niveau du groupe pour vérifier que les politiques globales (quant aux
classes de débiteurs) aussi bien que les applications particulières (limites
individuelles) sont respectées.
SUIVI DU CONTENTIEUX
Si malgré les mesures de prévention prises, la valeur de certains actifs financiers est
compromise, l'intervention du service du contentieux permettra, le cas échéant,
d'éviter ou de limiter les pertes potentielles. Vigilance, compétence, promptitude,
fermeté, diplomatie, réalisme, psychologie, autant de qualités requises des
responsables pour une tâche souvent ardue et complexe contrecarrée par de
nombreux intérêts divergents, notamment ceux de créanciers concurrents.
DECLENCHEMENT DE L’EXIGIBILITE
Lorsque le crédit d’une entreprise est ébranlé, chaque créancier a intérêt à ce que
son ou ses crédits soient exigibles immédiatement (même si leur échéance est
encore éloignée), car il peut alors demander le remboursement immédiat, si la
société en est incapable demander des garanties complémentaires, et en dernier
recours demander la faillite de la société s’il croit que sa situation se dégrade.
Les circonstances dans lesquelles un crédit ABC devient éligible sont multiples :
9 lorsque le débiteur est en défaut de paiement (intérêt ou principal) lors d’une
échéance de ce crédit
9 lorsque le débiteur est en défaut sur un autre crédit, si les contrats du crédit
ABC prévoient une clause de défaut simultané (« cross-default clause »)
9 lorsque certains développements prévus au contrat ABC se manifestent.
Traditionnellement il s’agissait de l’apparition de problèmes opérationnels ou
financiers, tels que pertes importantes et répétées, ratios d’endettement
excessifs, affaiblissement de la situation de fonds propres.
De façon croissante, les banques exigent l’obtention d’un rating par les sociétés
d’une certaine importance, et tant les contrats de crédit que des contrats
d’émissions obligataires peuvent prévoir que des réduction de rating en dessous
d’un certain niveau entraînent un accroissement des taux d’intérêt à payer et en
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
CONSTITUTION DE PROVISIONS
Pour parer aux pertes qui s'avéreront un jour, et en dehors des réserves exprimées
apparaissant visiblement à leur bilan, les établissements financiers constituent des
provisions pour risques qui ont un caractère interne.
On distingue entre les provisions "affectées", qui concernent des risques individuels
identifiés (participations ou débiteurs spécifiques sur lesquels on éprouve des
craintes précises, parfois regroupés par catégorie - risques sur un pays déterminé
par exemple) et les provisions non affectées, qui constituent un "matelas" global
pouvant servir à amortir le choc de risques non encore identifiés, mais dont on
peut craindre statistiquement la survenance au fil du temps.
Annuellement des dotations seront faites à ces provisions sur lesquelles il sera
prélevé, si nécessaire, pour atténuer l'impact qu'une perte importante aurait sur les
résultats d'un seul exercice. Des traitements statistiques permettant dévaluer les
risques de survenance de sinistres sont utiles et même nécessaires pour évaluer le
besoin de provisions.
Le traitement comptable de la constitution et de l'affectation de ces provisions et la
publicité qui leur est donnée varient sensiblement d'un pays à l'autre. Certains
(USA) mettent par priorité l'accent sur le principe d'une information complète des
tiers et des actionnaires et d'une parfaite comparabilité des bilans et comptes de
résultats de la profession, tandis que d'autres (Allemagne) estiment qu'une
discrétion raisonnable favorise plutôt le calme et la confiance dont la profession
financière a besoin dans un climat souvent avide de sensationnel. La prise en
considération de ces provisions pour le calcul du coefficient de fonds propres n'est
pas uniforme dans tous les pays.
Une directive européenne et les travaux complémentaires du Comité de Bâle visent
à harmoniser ces conceptions différentes en matière de provisions pour éviter des
distorsions de concurrence entre pays.
Les aspects fiscaux de ces provisions sont aussi fort différents selon les législations
nationales. Dans certains pays, ces provisions - même générales - sont largement
exonérées car considérées comme inhérentes à la nature du métier; dans d'autres -
notamment en Belgique - très peu de latitude est donnée à cet égard, tant que la
présomption suffisante d'une perte réelle n'aura pu être établie. C'est notamment le
cas pour les créances sur pays en voie de développement, objets d'un
rééchelonnement mais non abandonnées définitivement : aussi un marché
d'échange s'est-il créé dans lequel les banques créancières se cèdent mutuellement
leurs risques à prix écornés, les pertes étant alors avérées et acceptées par le fisc.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Dans leurs relations suivies avec leurs correspondants attitrés comme dans leurs
rapports avec leurs contreparties occasionnelles sur les marchés, notamment pour
ce qui concerne les dépôts, opérations de change et sur titres, les intermédiaires
financiers encourent des risques de restitution ou de livraison d'actifs. Aussi, les
intermédiaires font-ils, comme pour les utilisateurs finals de fonds, des analyses
explicites ou implicites de leurs contreparties régulières ou potentielles
(établissements de crédit, sociétés de bourse, courtiers, assureurs, ...), et tenteront
de limiter leurs risques. A cette fin, ils établissent pour leurs opérateurs des listes
de contreparties autorisées et fixent périodiquement pour celles-ci des lignes par
type d'opération (dépôts, avances, opérations de change ou sur titres, au comptant,
à terme, confirmations de crédits documentaires, ...).
En raison de la globalisation croissante des marchés et de leurs interpénétrations, la
défaillance d'une contrepartie importante peut en entraîner d'autres en chaîne
("effet domino"). Par nature, ce risque "systémique" est plus géré par des autorités
de marché et les organismes professionnels que par les établissements individuels
(renforcement de la réglementation prudentielle, organisation de mécanismes plus
fiables et rapides de liquidation des transactions).
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Ici se pose encore une fois la question des limites au coût du contrôle et des polices
d'assurance, et il faudra exercer son jugement quant à l'optimum considéré comme
désirable.
Ces deux derniers risques sont globalement appelés risques opérationnels. Dans le
cadre des règles dites de Bâle II, le risque opérationnel devra être quantifié par
chaque banque, et faire l’objet d’une affectation de fonds propres.
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PROBLEME GENERAL
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70 Une banque, un holding, une compagnie d'assurance, une société de bourse auront par nature
des contraintes de liquidité et donc des structures financières radicalement différentes.
71 Plus subtile et mieux adaptée comme concept que l’échéance finale pour la gestion d’actifs
et de passifs d’un portefeuille diversifié, la duration d’un actif (ou passif) financier mesure la
durée moyenne pondérée de tous les flux monétaires futurs (non seulement le principal mais
aussi les intérêts) que cet instrument procure. La pondération se fait sur base des valeurs
actuelles de chaque flux individuel et la duration est donc sensible au niveau (et à la variation)
des taux d’intérêt, aussi bien qu’au moment où les flux sont encaissés (ou payés). La notion de
duration “simple” a fait l’objet de nombreux raffinements mathématiques pour la gestion de
divers instruments financiers composant un portefeuille.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
qui ne pourraient pas être replacés à des taux suffisants pour couvrir les coûts
des passifs non échus qui finançaient la transaction remboursée);
9 une trésorerie en déficit : son inconvénient majeur, s'il perdure, est de
risquer un ralentissement, voire une cessation des paiements, et, dans le cas
des banques, de provoquer alors un "run" sur les dépôts (c'est-à-dire une
demande massive de remboursements, accélérés par un effet panique
d'entraînement); les équilibres statistiques ne joueront plus.
Certaines cessions d'actifs peuvent se faire librement sur les marchés financiers :
9 cession de fonds d'état, d'obligations, d'actions (en bourse ou sur d'autres
marchés organisés);
9 cessions de certificats de trésorerie (en bourse aux U.S.A., auprès de primary
dealers en Belgique);
9 cessions ou mobilisation d'effets de commerce;
9 cession de créances titrisées, telles que créances hypothécaires ou créances
sur détenteurs de cartes de crédit,...
9 cession de crédits d'exportation mobilisables.
Divers titres (fonds d'Etat, effets, … peuvent aussi faire l'objet d'une cession
temporaire appelée convention de vente-rachat, "repurchase agreement" ou
"repos", qui donnent de la liquidité temporaire à de très bonnes conditions.
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
INTRODUCTION
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TYPES DE PRODUITS
MAKE OR BUY ?
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Bancontact, Plan G, Telelink), quoique les concepts sur lesquels ils s'appuient
soient difficilement brevetables.
Des techniques de cross-selling pourront être mises en oeuvre; dans la politique
de prix, un lead product pourra être agressivement proposé dans l'espoir qu'il
entraîne à la consommation d'autres plus rentables (cf. p.137) - mais dans les limites
qui sont tracées dans la loi sur les pratiques du commerce qui a été rajeunie en 1991
restreignant notamment les formules de ventes liées.
SONT DECENTRALISES :
IMPACTS
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DEVELOPPEMENTS
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
Une proposition de directive (5) instituant un cadre juridique pour l’utilisation des
signatures électroniques a été présentée par la Commission européenne le 16 juin
1998. Elle s’inscrit dans le prolongement de la communication relative au
commerce électronique adoptée par la Commission en octobre 1997 dans laquelle
le manque de sécurité était présenté comme l’un des principaux obstacles au
développement rapide du commerce électronique. Afin de pallier notamment les
problèmes liés à la preuve du paiement, la Commission propose d’instituer des
règles minimums de sécurité et de responsabilité dans toute la Communauté, mais
aussi un système de coopération avec les pays tiers. En effet, les signatures
électroniques permettent à une personne qui reçoit des données par réseau
électronique de déterminer l’origine des données (identité) et de vérifier si les
données ont été modifiées ou non (intégrité). Les données sont accompagnées
d’un certificat, délivré par le prestataire du service de certification qui permet au
destinataire de s’assurer de l’identité de l’expéditeur. La proposition définit les
conditions essentielles d’émission de ces certificats afin d’assurer leur libre
circulation dans tout le marché unique. Les prestataires de services seront
responsables de la validité et du contenu du certificat. Ces services d’accréditation
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
pourront être fournis sans autorisation préalable, les Etats étant libres d’instaurer
des régimes volontaires d’accréditation afin d’élever le niveau du service. Enfin,
indépendamment de la technologie utilisée, les signatures électroniques doivent
avoir les mêmes effets légaux qu’une signature manuscrite.
En Belgique, la loi du 17 juillet 2002, relative aux paiements électroniques
transpose en droit belge la recommandation européenne de 1997.
Initialement, la charge de la preuve reposait entièrement sur les émetteurs
d’instruments de transfert, mais des amendements supprimant la définition
restrictive de la négligence grave et précisant la mission du juge et les éléments de
preuve pouvant être utilisés ont partiellement réduit ce problème.
La loi prévoit aussi que les titulaires auront la possibilité de définir les plafonds
d’utilisation de leur carte de paiement en fonction de leurs besoins propres et des
risques qu’ils sont prêts à assumer.
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CHAPITRE 20.
INTRODUCTION
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Les dispositifs mis en place affectant les intermédiaires financiers peuvent s'analyser
selon :
EXEMPLES
9 renforcer ou restreindre la concurrence;
9 procurer des fonds à l'Etat;
9 stimuler des investissements;
9 brider l'inflation;
9 casser la surchauffe économique;
9 préserver les réserves de change;
EXEMPLES
9 promouvoir l'emploi;
9 favoriser les constructions scolaires ou hospitalières;
9 encourager la construction de logements sociaux;
9 combattre la pollution;
9 endiguer la criminalité;
EXEMPLES
9 imposer des conditions minimum d'accès à la profession;
9 instaurer des normes de structure;
9 veiller à l'adéquation du contrôle interne et externe;
EXEMPLES
9 conférer la sécurité juridique aux transactions financières;
9 éviter que les forts n'abusent de leur puissance ou de leur savoir;
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LE NIVEAU SUPRA-NATIONAL :
Il s’agit soit des organismes officiels : Union européenne (directives), soit des
institutions privées : Chambre de Commerce Internationale (règles et usances en
matière de crédits documentaires).
LE NIVEAU NATIONAL :
Il s’agit soit des pouvoirs traditionnels : législatif, exécutif et judiciaire, soit des
magistratures économiques ou autres autorités publiques qui en dérivent
(Commission Bancaire et Financière, B.N.B., ...); soit des organismes
professionnels (Association Belge des Banques, Association des Fonds Communs
de Placement); soit des organismes mixtes officiels mais cependant composés de
membres de la profession (Commission de la Bourse).
Législation par états aux U.S.A., par cantons en Suisse, par communautés ou par
régions en Belgique.
DANS L'ESPACE
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DANS LE TEMPS
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FISCALITE :
Obligation de passer par tel ou tel marché selon le type d'opération; interdiction
pure et simple de faire certaines opérations; imposition de formalités préalables
avant d'autoriser certaines opérations; fixation de délais limites pour
l'accomplissement de certaines opérations.
SUBSIDIATION :
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MESURES PREVENTIVES
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MESURES CURATIVES
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Mais d'autres, comme de nombreuses Savings & Loan Associations aux U.S.A. -
dont les fonds propres avaient été fortement entamés mais qui avaient continué à
travailler avec des dépôts chèrement rémunérés - ont préféré miser sur un
rétablissement par la prise de nouveaux risques parfois inconsidérés (achat de junk
bonds, crédits à l'immobilier, ...).
En effet, les directions de ces institutions qui n’avaient souvent “plus rien à perdre”
ont pris ces risques d’autant plus facilement qu’en cas de mise en faillite effective,
leurs déposants seraient indemnisés par le système. Cette attitude constitue ce qu’il
est convenu d’appeler un “moral hazard”.
La débâcle des Savings & Loans qui s'ensuivit, l'incapacité du système curatif d'y
faire face (le coût de quelque 500 milliards de dollars a été pris en charge par le
contribuable américain) et la crainte de l'extension de ce phénomène au secteur
bancaire des U.S.A. y ont fait naître une controverse sur l'adéquation de systèmes
curatifs qui font supporter par l'Etat (le contribuable) la charge ultime de
l'indemnisation des déposants. Ceux-ci se sentent en effet en sécurité en confiant
leurs fonds à l'établissement qui leur en offre la rémunération la plus élevée, sans
avoir égard à la qualité de sa gestion : ce sentiment de sécurité a été d'autant plus
grand que les organismes d'indemnisation ont fait tant et plus pour sauver les
établissements défaillants, et pour indemniser les déposants même au delà des
plafonds officiels, de crainte de difficultés plus grandes encore et de réactions
socio-politiques... qui sont tout de même venues.
Aussi une moindre complaisance dans le sauvetage des établissements défaillants
(et l'exclusion de l'indemnisation de dépôts jugés sur-rémunérés) est-elle à l'ordre
du jour. Mais cela ne résout pas le problème d'une discrimination latente qu'une
telle attitude porte en germe en faveur des établissements les plus importants : les
autorités pourront-elles jamais permettre aux grands établissements de tomber en
faillite ?
Outre les systèmes collectifs d'indemnisation, on notera aussi les privilèges spéciaux
organisés au profit de déposants dans divers pays; en Belgique : privilèges sur
certains remplois pour les déposants de caisses hypothécaires;
On observera que, en miroir aux mesures de protection des déposants des
établissements de crédit, des mesures analogues existent visant mutatis mutandis à
protéger les créanciers d'autres établissements d'épargne (fonds de pension,
compagnies d'assurance, fonds communs de placement), ou d'autres agents
susceptibles d'avoir professionnellement la charge temporaire de patrimoines
d'autrui (sociétés de bourse72, gérants de fortune).
72 La Belgique dispose ainsi d'une Caisse de Garantie, à régime obligatoire, pour indemniser
les clients de sociétés de bourse défaillantes, instaurée en 1987.
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Des mesures de nature et d'intensité variable de pays en pays ont été édictées pour
protéger les investisseurs en valeurs mobilières contre les abus éventuels des
émetteurs de titres, de certains vendeurs ou acquéreurs, des opérateurs
professionnels et des intermédiaires. En Belgique, c'est la loi du 4 décembre 1990
qui a complètement remodelé le dispositif, en y intégrant diverses dispositions
antérieures en la matière. En mai 1993, une directive européenne - Investment
Services Directive (“ISD”) - est venue encadrer les services financiers prestés dans
la communauté, qui a entraîné une adaptation de la loi belge en avril 1995.
La supervision de l'activité en valeurs mobilières a été confiée à des organismes
spécifiques dont par exemple la Securities and Exchange Commission (SEC) aux
Etats-Unis; le Take-Over Panel et le Securities & Investment Board (SIB) qui
supervise les Self Regulatory Organizations (SRO) en Grande-Bretagne; la
Commission des Opérations de Bourse (COB) en France; la Commission Bancaire
et Financière, la Commission de la Bourse en Belgique. Une organisation
internationale réunit les instances de supervision : IOSCO.
Les mesures protectrices des investisseurs visent en ordre principal les
préoccupations suivantes :
9 fourniture aux souscripteurs de titres financiers d'une information claire,
complète et impartiale sur les émetteurs; ces informations ne portent pas
seulement sur la situation de la société elle-même mais aussi sur la position
personnelle de certains actionnaires et dirigeants (hauteur de leur
participation, montant de leurs émoluments, opérations dans lesquelles ils
peuvent avoir des intérêts opposés);
9 fourniture périodique (annuelle, semestrielle, trimestrielle selon les cas) aux
porteurs de titres financiers d'informations actualisées, avec vigilance
particulière à l'égard des sociétés émettrices de titres cotés;
9 signalement ponctuel (et prompt) des événements qui peuvent avoir un
impact “sensible” sur l’appréciation du titre par les investisseurs;
9 interdiction aux détenteurs d'informations privilégiées ("insider information")
sur les émetteurs d'opérer ("insider trading") sur les titres desdits émetteurs,
ou encore de véhiculer ces informations à des tiers;
9 réglementation des méthodes de sollicitation de l'épargne en vue d'un
investissement en valeurs mobilières :
interdiction ou réglementation du démarchage à domicile, par
correspondance ou par publicité;
limitation de ce qui est toléré comme émissions privées (en Belgique,
pour être considérée comme émission privée, il ne peut être fait appel à
plus de 50 personnes; l'usage de moyens publicitaires est en outre
interdit, de même que le recours à des intermédiaires non habilités);
obligation de publications (dans les journaux officiels, dans la presse
privée, dans des prospectus spéciaux);
- 235 -
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Outre des mesures générales qui visent à protéger les débiteurs vis à vis de leurs
créanciers, on a vu que de nombreuses mesures particulières imposent des normes
minimales dans l'Union Européenne pour tenter de protéger les personnes
physiques agissant pour leurs besoins privés, plus spécialement en matière de crédit
hypothécaire et de crédit à la consommation.
Ces mesures générales et particulières concernent notamment :
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DEONTOLOGIE
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CONCLUSION GENERALE
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• Définition : ..................................................................................64
• But :.............................................................................................64
• Montant : .....................................................................................64
• Durée :.........................................................................................64
• Coût :...........................................................................................65
• Quelques types de garanties bancaires :......................................65
Crédits documentaires.............................................................................67
• Définition : ..................................................................................67
• Protagonistes : .............................................................................67
• But :.............................................................................................67
• Idée de base :...............................................................................67
• Technique :..................................................................................68
• Types de crédits documentaires (qui peuvent être combinés entre
eux) : ...................................................................................................68
• Durée ...........................................................................................69
• Coût :...........................................................................................70
• Règlement de litiges....................................................................70
Crédits d'acceptation ..................................................................................70
Définition : ..............................................................................................70
GARANTIES DONT SONT ASSORTIES LES OPERATIONS DE CREDIT ......................71
Les engagements ou promesses de gage .....................................................72
Engagement de garantie pris en faveur du créancier : ............................72
Engagement de ne pas aliéner ni hypothéquer (davantage) un bien en
faveur de tiers :........................................................................................72
Les garanties réelles ...................................................................................73
Garanties immobilières ...........................................................................73
Gage sur marchandises............................................................................73
Gage sur fonds de commerce ..................................................................74
Clause de réserve de propriété ................................................................74
Gage sur titres .........................................................................................75
Gage sur créances....................................................................................75
Délégation du bénéfice de polices d'assurance .......................................75
Autres garanties ..........................................................................................76
Caution ....................................................................................................76
Lettre de soutien......................................................................................76
Engagement de faire, de ne pas faire ......................................................77
TYPES DE CREDIT SELON LEUR USAGE ..............................................................77
Crédits finançant les besoins des entreprises .............................................78
Les crédits d'investissement ....................................................................78
• Objet :..........................................................................................78
• Volume :......................................................................................78
• Temps :........................................................................................78
• Sortie du crédit : ..........................................................................80
• Instruments :................................................................................80
• Coût :...........................................................................................80
• Fiscalité : .....................................................................................81
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• Garanties : ...................................................................................81
• Attitude des pouvoirs publics vis-à-vis des crédits
d'investissement : ................................................................................82
les crédits à la grande exportation...........................................................82
• Objet :..........................................................................................82
• Temps :........................................................................................82
• Sortie de l'opération : ..................................................................82
• Instruments :................................................................................82
• Coût :...........................................................................................83
• Garantie :.....................................................................................83
• Montage : ...................................................................................83
Crédits de campagne ...............................................................................84
• Objet :..........................................................................................84
• Durée :.........................................................................................84
• Sortie : .........................................................................................84
• Instruments :................................................................................84
• Coût :..........................................................................................84
• Garanties : ...................................................................................84
Crédits de fonds de roulement ................................................................85
• Objet :..........................................................................................85
• Durée :.........................................................................................85
• Sortie : .........................................................................................85
• Instruments :................................................................................85
• Coût :...........................................................................................85
• Garanties : ...................................................................................85
Crédits finançant les besoins des particuliers ............................................86
Le crédit hypothécaire.............................................................................86
• Introduction .................................................................................86
• Technique....................................................................................86
• Protection des débiteurs ..............................................................87
• Centrale des Risques ...................................................................89
• Sanctions .....................................................................................89
• Principales autres caractéristiques du crédit : .............................90
Le crédit à la consommation ...................................................................91
• Introduction :...............................................................................91
• La réglementation........................................................................94
ANNEXE A .....................................................................................................103
Genèse du crédit d'acceptation :...............................................................103
Evolution ultérieure ..................................................................................103
Evolution ultime :......................................................................................104
Usage :...................................................................................................104
Durée :...................................................................................................105
Coût :.....................................................................................................105
ANNEXE B......................................................................................................105
CHAPITRE 5...................................................................................................111
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INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ERIC DE KEULENEER
• SICAV.......................................................................................153
• SICAF .......................................................................................153
Fonds de placement...............................................................................153
• Les fonds d’épargne pension.....................................................153
• Les Hedge Funds.......................................................................153
Régime fiscal des OPC..............................................................................153
Fiscalité dans le chef des OPC de droit belge .......................................154
Fiscalité dans le chef de l’investisseur belge ........................................154
AUTRES OPERATIONS TRAITEES PAR LES INTERMEDIAIRES
FINANCIERS..................................................................................................156
CHAPITRE 13.................................................................................................158
CONSERVATION DE VALEURS ...............................................................158
INTRODUCTION...............................................................................................158
2 TYPES DE DEPOTS ........................................................................................158
LES DEPOTS DE TITRE .....................................................................................159
LE RESPECT DE CERTAINS DEVOIRS ................................................................159
EVOLUTION : LES CENTRALES DE DEPOT ET DE LIVRAISON DE TITRES ............160
CHAPITRE 14.................................................................................................161
LES PAIEMENTS ..........................................................................................161
INSTRUMENTS ................................................................................................161
Transferts : les virements ..........................................................................161
Titres financiers ........................................................................................161
Le chèque bancaire................................................................................161
Autres titres financiers ..........................................................................163
MECANISMES UTILISES ...................................................................................163
Paiements locaux ......................................................................................163
Principe .................................................................................................163
Evolution du système ............................................................................164
• Cheque « truncation » ...............................................................164
• Chambre électronique de compensation ...................................164
Paiements éloignés....................................................................................165
COUT - REMUNERATION .................................................................................166
Des frais élevés .........................................................................................166
Le système des « dates de valeur » ...........................................................166
Tarification des services ...........................................................................166
CHAPITRE 15.................................................................................................168
LES OPERATIONS DE CHANGE...............................................................168
BILLETS DE BANQUE - CHEQUES DE VOYAGES ................................................168
LES REGLEMENTS EN DEVISES ........................................................................169
Fonctionnement.........................................................................................169
Exposition au risque de change ................................................................169
Contrôle et réglementation .......................................................................169
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