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1. Visite dans le village de Kuala Tuha (28 aout 2006)
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1.4. La gestion de l’eau :
A Kuala Tuha, la rivière constitue une ouverture très importante dans la mer. C’est là
que se jette les drains de SOLIDARITES. L’embouchure de la rivière ne se referme
jamais en saison de l’ouest (Kuala Tuha veut dire vieux/anciens delta).
A marrée haute, l’eau de mer remonte dans la rivière. Ceci provoque un mouvement
d’eau dans les drains (remontée de l’eau de rivière dans les drains) et permet en
quelque sorte d’irriguer/d’inonder périodiquement (1 fois par jour, durant ½ heure) la
zone rizicole avec l’eau de rivière.
Ceci ne provoque pas d’inondation car l’embouchure sur la mer est large et permet
de drainer efficacement les environs.
Depuis le tsunami, les drains sont souvent encombrés et donc l’évacuation de l’eau
est moins facile et rapide.
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2.2. Systèmes de production avant/après le tsunami
Avant le tsunami : Il y avait essentiellement du riz pluvial (rizières isolées les unes
des autres) et le maraichage habituel sur la côte (pastèque, concombre, haricot
piment).
Après le tsunami : Quelques agriculteurs seulement se sont remis à cultiver du riz
pluvial. Le maraichage a bien redémarré : pastèque et concombre pour le ramadan,
piment, parfois quelques autres légumes type épinard.
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2.6. Le tsunami, la vague, le bouleversement des sols
Lors du tsunami, l’eau apportée sur les terres était noire et à déposé énormément de
débris sur les champs. « L’eau était noire (mélange, débris…) et très mauvaise pour
la peau ».
Il semble qu’il y ait eu un déplacement de terre des sols tourbeux qui étaient coté
mer vers l’intérieur des terres, c'est-à-dire plus près de la route. Les agriculteurs
relatent souvent qu’avant le sol était jaune et aujourd’hui, il est plus foncé, voire noir.
Ce déplacement des terres a permis de rehausser le niveau des sols vers la route et
donc que ce soit moins marécageux et par le même temps, de rehausser le niveau
de matière organique (humus, tourbe…). Les zones plus proches de la plage,
anciennement marécageuses sont devenues à certains endroits des bassins d’eau
de 1m de profondeur avec des sols durs, sableux.
Ainsi, les rizières qui se trouvaient en zone basse, marécageuse (riz pluvial, repiqué
au kuku kambing, sans labour ou labour la pelle) ont été rehaussées (beaucoup plus
de sable).
Aujourd’hui, seules quelques personnes ont repris la riziculture. Ces personnes
labourent au tracteur aujourd’hui alors qu’avant cela se faisait rarement au tracteur
mais plus à la pelle, ou avec un système de traction d’un tronc d’arbre. Ceci a été
rendu possible du fait de l’ « assainissement des marécages » avec la vague et des
nombreuses aides des ONG (distributions de motoculteur).
Aujourd’hui aussi, de nombreuses terres qui étaient marécageuse sont devenues
cultivables pour faire du maraichage (à condition de drainer un minimum). Après la
réhabilitation du drain par SOLIDARITES, les agriculteurs se sont mis à défricher et
planter des légumes plus qu’avant le tsunami. Avant, c’était principalement du riz
pluvial dans des marécages qui faisaient jusqu’à un mètre de profondeur.
On peut aussi supposer que les « nouveaux » sols tourbeux en surface, noirs, où
sont cultivés les légumes aujourd’hui ; résultent de l’amas des débris végétaux
apportés par le tsunami. Ceux-ci ont été longtemps plus ou moins inondés et donc se
sont décomposés, sont devenus des sols très acides, noirs. Le manque de drainage
les premiers mois après le tsunami a participé a acidifier le sol. Il est possible que le
fait de drainer brusquement ces sols ait créé une réaction particulière dans le sol.
Ces sols acides, noirs, se retrouvent principalement dans la zone de Suak Puntung.
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3. Visite dans le village de Cot Rambong (31 aout 2006)
Cocotiers :
De nombreux agriculteurs possèdent des parcelles de cocotiers (1 à 2 ha) sur
la plage. On ne peut rien cultiver en dessous. Certains ont plantés des
palmiers à huile en dessous et abattront les cocotiers une fois que les
palmiers seront trop grands.
Lors du tsunami, de nombreux cocotiers ont été arrachés. Mais il y a
eu des distributions de cocotiers.
Maraichage :
Ici, il est fréquent de cultiver de la pastèque, de l’arachide, haricot et parfois
piment (plus près de la route). A 200-300 m de la plage, c’est la pastèque et
l’arachide qui conviennent le mieux au type de sol sableux.
Les parcelles cultivées en maraichage sont des parcelles qui l’ont toujours été
auparavant (pas d’anciennes rizières).
Aujourd’hui, il y a toujours autant de maraichage qu’avant mais cela
dépend de l’aide apportée. Il est rare que les personnes se soient
remises au maraichage sans qu’il y ait eu des distributions d’ONG
(semences de pastèque, arachide, clôture, engrais). Les cultures sont
les même avant que maintenant. Cependant, il semble que le sol soit
parfois plus fertile aujourd’hui qu’avant (certaines personnes ne compte
pas mettre d’engrais cette fois ci).
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3.2. Les sols
Les agriculteurs ne voient pas de différence importante dans la fertilité du sol avant
et après le tsunami. Seules quelques personnes supposent que la terre est plus
fertile aujourd’hui.
3.3. Le drainage
Il semble que les drains de SOLIDARITES ne passent pas par Cot Rambong. Il
existe cependant des réseaux de drainage et un système d’ouverture des drains sur
la mer par la population (entraide encadrée par l’agriculteur qui a le plus de terrain
dans le village).
Il semble qu’il y ait eu des bouleversements depuis le tsunami. Le canal débouchant
sur la mer s’est déplacé ou un nouveau canal/zone inondée s’est formé ? A voire.
Une ONG a proposé du cash for work afin de défricher les zones de rizières coté
mer. Avant le tsunami, ces rizières étaient sur des sols humides, voire marécageux.
Après que le travail ait été réalisé, on s’est rendu compte qu’il n’était plus possible d’y
cultiver du riz car le sol est plus haut qu’avant et n’est plus humide (sableux). Les
agriculteurs n’ont donc rien planté sur ces sols nouvellement défrichés et ils sont de
nouveau en friche quelques mois après le cash for work.
Maraichage :
Il s’agit principalement de pastèque, arachide, piment, haricot. Le maraichage se
faisait principalement du coté mer. Entre les parcelles isolées de riz se trouvaient des
terres plus hautes, drainées, que l’on cultivait en légumes.
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Aujourd’hui, comme il est interdit de reconstruire trop près de la mer,
beaucoup de gens commencent à cultiver des légumes sur les anciens
terrains habités. De plus, le maraichage va certainement s’étendre sur les
anciennes rizières aujourd’hui asséchées.
La terre parait un peu plus fertile mais ce n’est pas unanime (alors qu’à suak
puntung, c’était unanime).
Cette aide n’a pas toujours été bien répartie. En effet, quelques familles qui
habitaient encore dans des camps de réfugiés l’année après le tsunami (en attendant
que leur soit attribué une maison), n’ont pas bénéficié des distributions. De plus, la
construction des maisons est toujours en cours aujourd’hui, 21 mois après le
tsunami.
D’autres personnes ont bénéficié de toutes les aides et sont parfois « plus riches »
qu’avant le tsunami, si l’on ne prend pas en compte la perte humaine dans les
villages (environ 160 morts à Kuala Trang).
Les problèmes de corruption omniprésents en Indonésie accentuent encore plus ces
inégalités. Il est fréquent que le chef de village ne redistribue pas équitablement
l’aide fournie par les ONG et parfois même en vende une partie.
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Ressenti :
Le contact avec la population y est biaisais, beaucoup plus que dans l’intérieur du
district. Les chefs de villages sont souvent devenus des agents qui gèrent l’aide
humanitaire et les visites des ONG. La venue d’une expatriée dans un village de la
côte est directement associée à une nouvelle distribution. Avant même de discuter,
on nous demande déjà ce que l’on va distribuer ou à quel type de « proposal »
SOLIDARITES est susceptible de répondre.
Dans ce village, les systèmes de cultures habituels sont le palmier à huile depuis une
quinzaine d’années, le riz pluvial sur la côte, le maraichage assez diversifié entre les
habitations (petites parcelles).
Après le tsunami, de nombreux palmiers à huile ont été arrachés. Le maraichage
redémarre. La riziculture n’a toujours pas redémarré.
Depuis le tsunami, il ya plus de bétail : distribution de chèvres et vaches à 50
familles.
Avant le tsunami, il y avait très peu d’animaux si ce n’est des vaches mais elles
avaient été volées par le GAM durant le conflit. Il n’y a jamais eu de buffle avant le
tsunami dans ce village.