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Les usines Fagus de Gropius (1911)

http://www.greatbuildings.com/buildings/Fagus_Works.html

http://en.wikipedia.org/wiki/Fagus_Factory

Universalis :
Œuvre mythique et fondatrice de l'architecture moderne, l'usine Fagus, fabrique de formes pour
souliers, est un ensemble de bâtiments dont l'implantation avait été conçue par l'architecte
Eduard Werner. Walter Gropius (1883-1969) en reprend l'étude en 1911, en s'attachant
essentiellement à la conception structurelle de l'usine. C'est dans le bâtiment de fabrication qu'il
apporte l'innovation la plus remarquable : la façade sud-est, rythmée par des menuiseries
métalliques noires, est presque entièrement vitrée sur ses trois niveaux, de même que les deux
angles en retour. Ce dispositif confère au volume une légèreté inédite, tandis que la structure de
béton armé est visible depuis l'extérieur. Si la brique jaune du soubassement et du
couronnement rappelle l'héritage de Peter Behrens chez qui il avait travaillé à Berlin, Gropius
n'en invente pas moins ici une nouvelle esthétique, associant invention technique et formelle.
L'usine Fagus est l'un des rares édifices du Mouvement moderne dont les matériaux aient
survécu à l'épreuve du temps.
Simon TEXIER

Extrait de l’ouvrage de Michel Ragon «Histoire de l’archirtecture et de l’urbanisme modernes »,


T.2 (Points Seuil)

En 1911, un jeune architecte de vingt-huit ans construisait à Alfeld-sur-Leine (au sud de


Hanovre) une usine d’embauchoirs pour la firme Fagus. Cette architecture constitua alors le
manifeste architectural le plus révolutionnaire avec la Maison Steiner de Loos construite à
Vienne l'année précédente.

L'année 1911 est celle de l’avènement public du cubisme à Paris (les salles qui sont consacrées
au cubisme au Salon des indépendants et au Salon d'automne) et elle estl’année de la
construction des usines Fagus. Alors qu'à Paris Perret construit le théâtre des Champs-Elysées
en se référant toujours à Pantique, même s'il emploie un matériau moderne, le béton armé, avec
une certaine audace ; alors qu'à Breslau Max Berg et l’ingénieur Trauer réalisent (jusqu'en
1913) l’extraordinaire salle du Centenaire dont la coupole de plus de 60 mètres de diamètre est
structurée par 32 nervures de béton armé, mais où l’extérieur du bâtiment ne permet pas de
deviner une telle prouesse, à Alfeld-sur-Leine le jeune Gropius imagine ce que certains
historiens considèrent comme le premier mur-rideau de l’histoire de l’architecture. Certes, il est
possible de trouver des antécédents aux sensationnelles innovations de l’usine Fagus, dans les
réalisations de Victor Horta, que Gropius ne pouvait pas ne pas connaître, dans certains édifices
de l’École de Chicago comme le Reliance Building (1890) de Burnham et Root, et dans les
pavillons métalliques des expositions universelles. Néanmoins, alors que beaucoup
d'architectes, comme son maître Péter Behrens, comme Berlage en Hollande, comme Perret en
France, tendaient à une monumentalité solennelle, accusée par l’aspect trapu de leurs édifices,
le plus souvent clos, opaques, s inspirant à la fois des silos américains et de Fart roman,
Gropius éliminait les murs monumentaux. Les parois de son usine, qui n'avaient aucune
fonction portante, n’étaient plus qu'une enveloppe. De plus, en disposant les piliers porteurs
en retrait de la façade, Gropius accentuait le côté « rideau » de cette dernière. Henry-Russel
Hitchcock (grand historien de l’architecture : Architecture : Nineteenth and Twentieth Centuries)
considère les usines Fagus comme la « construction la plus avancée de l'avant-guerre ». Dans
les bureaux, des cloisons vitrées augmentaient encore la transparence de l'édifice.Autre
innovation, la cage d'escalier, traditionnellement enfermée dans une maçonnerie, apparaissait
dans une cage de verre.Nervures d'acier des façades, planchers métalliques, angles
entièrement transparents, l'architecture du métal et du verre a fait un bond, de Horta à
Gropius.Chez Horta, c'est encore l'esthétique du chemin de fer et de la tour Eiffel qui apparaît
(rails et boulons).Aux usines Fagus, nous en sommes déjà au raffinement et à l'économie de
matériaux de Favion. Les usines Fagus ne furent terminées qu'en 1914. S. Giedion assure que
ce fut en réalité une expérience isolée qui n'exerça aucune influence immédiate. Mais en tout
cas elles donnèrent à Gropius la notoriété. En 1914, le Werkbund lui demandera de construire
pour son exposition à Cologne une usine et des bâtiments de bureaux. Tout comme pour les
usines Fagus, il s'adjoignit la collaboration d'Adolf Meyer 1.

On y retrouve les mêmes qualités de transparence notamment dans les parties de l’édifice
vouées aux circulations (les escaliers en angle dans des cages entièrement vitrées), mais par
contraste Gropius a édifié des murs sans fenêtres. L'innovation se manifestait surtout dans le
toit qui, devant servir à des soirées dansantes, était surmonté d'un second toit suspendu.
Gropius défendit au Werkbund de 1914 l’idée de la standardisation qui y avait été déjà prônée
par Muthesius.

1
Adolf Meyer (1881-1929) travailla d'abord chez Péter Behrens où il connut Gropius. En 1909-
1910, il entre chez Bruno Paul à Berlin. Puiss’associe à Gropius pour construire les usines
Fagus, l'usine du Werkbund à Cologne, et le théâtre municipal d'Iéna. De 1926 à sa mort acci-.
il fut architecte de la ville de Francfort.

Celle-ci, dit Gropius, pourrait « seule redonner à l’architecture, ainsi qu'aux techniques
dépendantes, l’importance universelle qui était la leur au temps où la civilisation était
harmonieuse». A quoi Van de Velde répondit :
« Tant qu'il y aura des artistes dans le Werkbund, ils protesteront contre toute proposition de
standardisation. L'artiste est essentiellement et intimement un individualiste passionné, un
créateur spontané.Jamais il n'acceptera de se soumettre à une discipline de normes et de
canons.»
On avait discuté également au Werkbund, avant 1914, des mérites concurrents de l'acier et du
béton armé. Les uns considéraient que le béton était apte à exprimer une nouvelle plasticité par
son aspect rude ; d'autres prônaient l’acier pour des raisons tout opposées, trouvant qu'il
permettait à la fois l'élégance et la transparence.
Dès avant la guerre de 1914, l’architecture allemande se plaçait en tête de la révolution
architecturale, à la fois par son Werkbund qui anticipe à la fois sur le Stijl et sur le Bauhaus, et
par l'intense activité d'architectes comme Péter Behrens. Van de Velde (résidant alors en
Allemagne), Bruno Taut, etc. Au Werkbund de Cologne, outre l’usine de Gropius, on pouvait en
effet voir le théâtre à scène divisée en trois parties, de Henry Van de Velde, la maison
autrichienne, polie comme un coffet à bijoux, de Josef Hoffmann, la salle des fêtes de Péter
Behrens et surtout le pavillon pour l’Industrie allemande du verre de Bruno Taut (1880-1938)
avec sa coupole à facettes. L'année précédente, Taut avait réalisé une autre architecture-
manifeste : le « monument de l’Acier » à l’Exposition d'architecture de Leipzig,

En raison de la guerre, l’Exposition du Werkbund à Cologne ne dura que l’été 1914. En 1915,
poussé à la démission par les attaques dont il était l’objet en tant que citoyen belge, Van de
Velde abandonna ses fonctions de directeur de l’École des arts décoratifs de Weimar en
recommandant au grand-duc de prendre Gropius pour lui succéder. Le lieutenant Gropius était
pour l’instant sur le front français. Toute l’activité architecturale était, bien sûr, arrêtée du fait du
conflit. (…)
1917 : c'est l’année où commence la révolution russe ; l’année où commence De Stijl, l’année
où F. L. Wright commence à Tokyo la construction de l’Imperial Hôtel ; l’année où Le Corbusier
qui, en tant que Suisse, n'est pas directement concerné par le conflit, s'installe définitivement à
Paris ; l’année où Tony Garnier publie tardivement « Une cité industrielle » C'est aussi l’année
où les États-Unis entrent en guerre et interviennent dans le conflit européen (…°

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