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Résumé
REB 43 1985 France p. 237-242
X. Jacob, "La Vie de saint Léontios. ascète en Lycie". — Traduction de la "Vie de saint Léontios", qui est conservée seulement
dans une version turque de Seraphim de Pisidie.
Jacob Xavier. La Vie de saint Léontios, ascète en Lycie. In: Revue des études byzantines, tome 43, 1985. pp. 237-242.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1985_num_43_1_2176
La Vie de saint Léontios, ascète en Lycie
Xavier JACOB
1. Séraphim de Pisidie, Παχάρι Χεγιάτ, Venise 1783, p. 195-199. Cet ouvrage karamanli
(turc en caractères grecs) est décrit en détail par S. Salaville et E. Dalleggio, Karaman-
lidika, I, Athènes 1958, p. 80 s.
2. Ό Συλλέκτης 1, 1947, p. 4-6.
3. R. Janin, Les églises et les monastères des grands centres byzantins. Paris 1975,
p. 308-309, 335-336.
Revue des Études byzantines 43. 1985. p. 237-242.
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Ce saint vénéré ne trouve pas son pareil en vertu, et notre père Léontios,
qui constitue la règle dans la mesure de la sainteté, capable de faire des
prodiges, était originaire de la ville vertueuse, renommée, appelée du nom
d'Athènes, dans la région de Mora. Le nom de son père était Nikolaos,
celui de sa mère, Elisabeth ; ses parents étaient des gens se contentant de
leurs possessions bénies et c'est surtout par leurs bonnes œuvres qu'ils
brillaient.
Ainsi, saint Léontios, né de telles personnes, fut remis par ses parents à
son grand-père, dont le nom était également Léontios ; et il lui fut donné
pour lui apprendre à lire, faire son éducation. Il y avait une église, que le
grand-père de celui-ci avait fait construire, érigée au nom de FArchistratè-
gos ; c'est dans cette église qu'habitait ce saint Léontios, et continuellement
il lisait les Livres, les apprenait par cœur, y puisait de l'instruction. Et il ne
manquait jamais de se dominer en pratiquant le jeûne et l'abstinence ; il se
montrait très soucieux de propreté, se gardant surtout des malpropretés
corporelles.
Or un homme possédé d'un esprit mauvais vint de la ville d'Athènes et
entra dans l'église de l'Archange ; rendu furieux par l'esprit impur, il était
la terreur de tout le monde. Or cet homme, possédé du démon, se saisit
quelque part d'un (morceau de) bois, frappe le saint et le rosse plutôt. Avec
cela le saint trouve force et vigueur ; lui aussi donne au possédé un bon
soufflet, et par ce soufflet le possédé retrouve la maîtrise de lui-même ; et
cet homme s'assied, délivré du démon ; d'une voix puissante il remercie
Dieu tout-puissant et manifeste au saint sa satisfaction.
Une fois les parents du saint se rendent dans le district appelé Korin-
thos ; ils prennent leur enfant Léontios avec eux. Or, pendant la nuit, (une
voix) se fait entendre à Léontios, comme le grondant : « Pourquoi as-tu
laissé ma maison seule et es-tu venu ici ? », dit-elle. Mais le saint, sans
donner aucune réponse, se lève, retourne, entre dans cette église de
l'Archange.
Quand il fut arrivé à l'âge de vingt ans, le seigneur Mousellim, qui était
chef du district, voyant ses vertus, l'adopte comme fils, fait du saint son
enfant et le considère comme son enfant ; et ainsi la maison de ce seigneur
abonde en bien-être, l'abondance de toutes choses augmente dans cette
maison.
Or ils font pression sur le saint pour qu'il devienne prêtre, et celui-ci ne
l'accepte pas ; il savait que même pour les anges la participation à cette
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quer ; ainsi pour dire « ensuite » (p. 198, ligne 32), il emploie d'abord le
terme arabe badehou, auquel il joint à la suite le turc sonra, ce qui donne
une expression hybride et redondante : badehou sonra.
Le vocabulaire religieux est fait d'emprunts à l'arabe, au grec et au
persan ; la même notion est rendue parfois par le terme arabe, parfois par
le terme grec, parfois par association des deux. Citons quelques exemples
de la terminologie religieuse.
Dieu est rendu ici régulièrement par le mot arabe Allah ; dans d'autres
biographies (cf. p. 194), l'auteur emploie indifféremment Allah, ou l'ancien
mot turc Tanri, dans sa forme Tengri.
Saint est rendu soit par les termes arabes aziz, veli, mübarek, soit par les
termes grecs osios et agios.
Saint-Esprit prend deux formes : Aziz Ruh ( = Saint-Esprit), Ruh Oullah
( = Esprit de Dieu) ; les deux sont arabes.
démon : djin ou seheyton (tous deux arabes).
prêtre : papas (grec), ruhban (arabe), kechich (persan).
Bible : Kitaplar (arabe et turc), traduction littéraire de ta biblia, les
livres.
sauver : halaseylemek (arabe et verbe turc).
jeûne : orutch (turc).
abstinence : perhiz (persan).
se confesser : exomologisis olmak (grec et verbe turc), ou bien tobe etmek
(arabe et verbe turc).
notre Seigneur : Efendimiz (grec et terminaison turque) ; le terme Rabbi-
miz est réservé à Dieu le Père.
prière : dua, ibadet (tous deux arabes, avec une orthographe variable).
croix : stavros (grec).
grâce : bahchich (persan).
Xavier Jacob
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