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Meilleurs SMS 2004 !

Le premier janvier a une fois de plus montré le succès grandissant des SMS (Short Message Service) : 88
millions de SMS échangés en 24 heures, record battu. Certains ont mis plus de 24 heures à parvenir au
destinataire tant le réseau en était encombré.

Bonne année et bon SMS

Une fois n'est pas coutume, les nouveaux moyens de communication prennent un net avantage sur le bon
vieux courrier postal. Cette année, pas moins de 88 millions de SMS ont été échangés dans la seule journée
du 1er janvier. La preuve qu'aujourd'hui plus que jamais la communication délaisse le papier pour le
multimédia. Un chiffre impressionnant qui n'a pas été sans générer de fâcheux retards dans la délivrance
des messages. Car si les opérateurs se targuent de n'avoir perdu aucun SMS en route, l'affluence de
messages a entraîné une saturation jamais vue jusqu'alors.

Selon une porte-parole de l'opérateur SFR, le « réseau était dimensionné pour permettre le passage de
2000 SMS par seconde en simultanée, or entre minuit et une heure de matin, nous avons eu des pics à plus
de 3000». Mais lorsque les opérateurs annoncent « un peu de retard », les usagers constatent que la plupart
de leurs v½ux sont arrivés entre une et vingt-quatre heures après l'envoi. De là à parler de
communication instantanée...

« Le texto au prix du caviar »

Le SMS est plus qu'une mode. C'est aussi, et surtout, une mine d'or pour les opérateurs qui facturent ces
messages aux alentours de quinze centimes d'euros. Et les chiffres éloquents de ce 1er janvier ne font que
relancer le débat sur le coût des ces messages. Car on ne peut que remarquer que les opérateurs ont tous
aligné leurs tarifs, évitant ainsi la concurrence. Le coût d'envoi d'un SMS, évalué par une étude de
l'UFC-Que Choisir, est de 2,21 centimes. Il y a donc un bénéfice de près de 80% sur les messages envoyés.
Et si les opérateurs annoncent joyeusement le nombre de SMS échangés, ils se montrent moins bavards
quant il s'agit de ce que cela leur a rapporté.

Petit calcul : l'opérateur historique Orange aurait enregistré 42,5 millions de SMS, dont 10,7 millions entre
minuit et une heure du matin (source ZDNet). Ce qui correspondrait à 5,4 millions d'euros contre 3,8 pour
SFR et presque 2 millions pour Bouygues. Des chiffres qui correspondent dans l'ensemble aux parts de
marché respectives des opérateurs. Ceux-ci n'acceptent pas pour autant les chiffres précédents.
L'adaptation des infrastructures et l'augmentation de personnel nécessaires à la gestion d'un tel déferlement
de messages ont engendré des coûts supplémentaires. D'où une réduction du bénéfice.

Mais si on en croit Orange, le nombre de personnes engagées spécialement pour la maintenance de cette
nuit de réveillon est de 70 personnes (pour un effectif total de 100 personnes contre 30 en temps normal).
Ce qui, au final, ne doit pas creuser un écart significatif dans les gains. Il faut également prendre en compte
les différentes tarifications appliquées aux envois de SMS. Des forfaits différents existent selon l'opérateur
choisi. Tarification à l'unité, inclue dans un forfait de téléphone ou forfait spécial SMS, les calculs seraient
donc faussés.

L'augmentation à tous les niveaux

Une seule chose est sûre : le nombre de SMS échangés est en constante augmentation. Orange, SFR et
Bouygues ont respectivement enregistré des augmentations de 30, 50 et 60% par rapport au premier janvier
2003. Ce qui va dans le sens de la pétition lancée par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir en
novembre dernier contre le « cartel des opérateurs mobiles ». Une plainte a même été déposée auprès du
Conseil de la Concurrence pour « abus de position de dominante collective ».

Alain Bazot, président de l'association UFC-Que Choisir, déclare que « le hold-up dans le porte-monnaie des
jeunes consommateurs est impressionnant ». L'étude effectuée par l'association montre que sur l'année
2003, 6 milliards de SMS ont été envoyés par des jeunes de 8 à 24 ans et que 75% des SMS sont envoyés
par les 12-25 ans. Et le site d'annoncer clairement que « les jeunes se font gruger de 350 à 400 millions
d'euros par an ». Autant dire que les chiffres, scandaleux, parlent d'eux-mêmes.

Avec l'évolution de notre façon de communiquer, ce sont les opérateurs de téléphonie mobile qui raflent la
mise. Alors que les tarifs sont revus à la baisse dans le domaine du multimédia, avec les offres sans cesse

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plus alléchantes des fournisseurs d'accès Internet, le prix du SMS déclenche une véritable guerre.
Premières victimes : les jeunes. Reste à savoir si les opérateurs accepteront de revoir leurs prix ou
préféreront continuer à profiter de l'engouement SMS sans se préoccuper du consommateur.

Audrey Rochas

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