Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
qualification comme
cause de pauvreté
Travail social individuel
STATISTIQUES
CHÔMAGE = PAUVRETÉ
Ces chiffres concernent une personne isolée, par mois, et datent de septembre 20081 :
Le seuil de pauvreté en Belgique était fixé, en octobre 2007, à 822€/mois pour une personne
isolée par le SPF Economie.2
En sortant de l’enseignement secondaire supérieur avec un CESS, après avoir presté un stage
d’attente de 9 mois, l’allocation « d’attente » attribuée par l’ONEM n’atteint donc pas le seuil de
pauvreté. Quelqu’un qui aurait bénéficié d’un article 60 en CPAS accéderait aux allocations de
chômage minimum, dépassant d’à peine 8€ le seuil de pauvreté.
Les chiffres suivant posent un regard sur les personnes bénéficiant des allocations de chômage
en fonction de leur niveau de certification pour l’année 2007 en Belgique. Ils sont issus du site
de statistiques du SPF Economie3 :
Il y a 10 ans, 60% des bénéficiaires d’allocations de chômage ne disposaient pas d’un diplôme
supérieur à celui de l’enseignement secondaire inférieur (CESI). On constate donc
qu’aujourd’hui, le diplôme d’enseignement secondaire supérieur n’est même plus suffisant pour
obtenir un emploi, évitant ainsi le CPAS ou le chômage comme facteur de pauvreté4.
Le débat actuel sur la seconde de ces problématiques porte sur (1) une offre d’emploi existante
face à des demandeurs d’emploi sous-qualifiés ne pouvant y répondre, (2) une offre d’emploi
générale insuffisante, engendrant une déqualification des diplômes existants en mettant en
concurrence les plus qualifiés pour des fonctions nécessitant une qualification plus faible et (3)
une combinaison de ces deux éléments. 5
Nous avons essayé de comprendre pourquoi des gens passent au travers les mailles du filet de
l’enseignement obligatoire.
Une étude de l’ULB met en évidence trois types de décrochage scolaire : amical (influence de
condisciples eux-mêmes en décrochage), solitaire (malaise personnel important et troubles de
communication) et familial (arrêt temporaire avec accord familial dans l’attente d’une
réorientation, rarement lié à des conséquences négatives)6. En Belgique, le taux d’abandon
scolaire en humanités est de 34%7. Pour une approche globale du décrochage scolaire, il faut
tenir en compte plusieurs facteurs :
4 En effet, dans le paysage pessimiste que nous offre la société actuelle, l’emploi seul ne garantit plus
d’éviter la pauvreté.
5 « Le chômage bruxellois entre inadéquation de qualification et déqualification en cascade », Brussel
[21/11/08]
motivation le découragerait de travailler. L’échec dû à des facteurs de ce type révèle
l’incapacité au système d’enseignement de s’adapter aux besoins ou attentes de l’élève.
o Capital économique: c’est la part financière héritée de part son origine sociale.
D’après Bourdieu, ce capital n’est pas le plus déterminant dans l’obtention d’un
titre scolaire. Dans le cadre de l’enseignement primaire et secondaire, rendu
accessible et obligatoire pour tous, ce constat est donc particulièrement
pertinent. Le capital économique influe certainement sur la réussite scolaire,
mais pas autant que le capital culturel.
o Capital social : c’est le réseau de contact que l’on possède afin de palier aux
manques dû aux autres capitaux. Ainsi, quelqu’un disposant d’un faible capital
social est moins informé sur la société et les mécanismes de « survie ». De plus, le
capital social est très certainement déterminant pour l’obtention d’un emploi, où
l’information rapide sur les offres ainsi que le contact avec le milieu de l’emploi
sont des avantages.
Par exemple, un rapport du SPF Economie de 2007 sur la pauvreté dit que « la
proportion de personnes dont le père n’avait pas de diplôme [soit 34,9%] est deux fois
plus élevée pour les personnes en risque de pauvreté [soit 14,6%] ».12
11 « Raisons pratiques : sur la théorie de l’action » P. Bourdieu, Ed. Seuil, Paris, 1996
Ainsi, la combinaison de manques dans ces capitaux mènent à une situation de
désaffiliation (au sens où Castel13 l’entend : en rupture totale avec les liens sociaux
reconnus par la société), réduisant d’autant plus leurs chances de s’en sortir.
LIVRES
« Raisons pratiques : sur la théorie de l’action » P. Bourdieu, Ed. Seuil, Paris, 1996
« L’école malade de l’échec », Georges Bastin et Antoine Roosen, De Boeck, Bruxelles, 1990
SITES/PUBLICATIONS NUMÉRIQUES
Unité de promotion éducation santé, La santé et le bien-être des jeunes d’âge scolaire. Quoi de neuf depuis
1994 ?, ULB, 2003