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« Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n’ont
pas fait naitre celles-ci, ils ne les détruisent pas; ils peuvent leur infliger les
plus cruels démentis sans les affaiblir... »
Marcel Proust
1
Faits
1° Un « excès d’épargne » a abouti à une baisse anormale des taux longs (le conundrum)
et donc à une incitation à s’endetter.
2° L’« innovation financière » par le recours massif aux titrisations a réduit très fortement
l’appréciation du risque.
3° Le systéme de foreclosure a transféré les pertes immobilières US dans les mains des
banques.
4° Les changements des règles comptables et prudentielles ( normes IFRS, et Bâle 2 ont
amplifié la crise.
2
Un excès d’épargne
excédent commercial Chinois et croissance des réserves de la Bank of China Réserves des Banques Centrales : accroissement annuel en milliards de $
milliards de $ sur 12 mois ancienne URSS, Moyen Orient, Venezuela
500 90 300
Venezuela
400 80
250
réserves de la Banque de Chine
300 70
Moyen Orient 200
50
-100 30
-200 20 0
excédent commercial
-300 10 -50
02 03 04 05 06 07 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07
Source: Cahiers Verts de l'Economie - EcoWin Source: Cahiers Verts de l'Economie - EcoWin
L’excédent commercial Chinois a été a été le principal La hausse du prix du pétrole a produit le même effet
contributeur à l’augmentation des réserves de change sur les réserves des Banques centrales des pays
chinoises. pétroliers. La croissance annuelle est passée de 20
De ce fait, la croissance annuelle des réserves est milliards de $ en 2003 à plus de 250 en 2007
passée de 50 milliards de $ en 2003 à 450 fin 2007.
3
Un excès d’épargne
Au même moment les besoins de financement des En 2004, la croissance des besoins de financement des
grands emprunteurs publics ont baissé. USA et de la Zone Euro sur 12 mois était de 475
Le déficit budgétaire US ainsi passera de -440 milliards de $ supérieure à l’accroissement des réserves
milliards de $ pour l’exercice 2004 à -170 pour des pays étudiés ci avant.
l’exercice 2007. En 2007 l’accroissement des réserves a été supérieur
de 435 milliards de $ aux besoins...
4
Un excès d’épargne
Taux longs réels aux USA et en Zone euro USA : taux réels des obligations gouvernementales et Baa
calculés avec le "core inflation" calculés avec le "core inflation"
5.5 8
4.5
6
4.0
Zone euro 5
3.5
3.0 4
2.5
3
2.0
2
1.5
USA taux réels gouvernementaux
1.0 1
86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06
5
Un excès d’épargne
taux hypothécaires
6
0
janv. mai sept. janv. mai sept. janv. mai sept. janv. mai sept. janv. mai sept. janv. mai sept.
01 02 03 04 05 06
Source: Reuters EcoWin
6
Conduisant à une sous évaluation des risques
3.5 5.5
5.0
3.0 4.5
4.0
2.5 3.5
3.0
2.0
2.5
2.0
1.5
1.5
1.0
1.0
88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07
Source: Reuters EcoWin
Source: Reuters EcoWin
7
Immobilier : sous notation des risques
USA : prix des maisons anciennes
variations sur 12 mois
25
10
lorsque le débiteur fait défaut est pervers dès que les
5
prix de l’immobilier baissent beaucoup.
0
index :National Association of Realtors
En effet, dès que le prix de la maison tombe en -5
8
la crise
La crise actuelle est originale parce qu'elle est en partie virtuelle
« L’explosion vient de la combinaison de deux produits chimiques au dosage non maitrisé : la règle du « mark to
market » de l’évaluation des actifs au prix du marché d’un coté, les normes de solvabilité de l’autre. »
Henri de Castries
22 septembre Les Echos
L’approfondissement de la crise financière a moins été due à des pertes réelles, qu’au mélange sulfureux:
- de règles comptables désastreuses : on est passé d’une notion de « valeur d’acquisition», critiquable, à une notion
de « prix de marché », tout aussi critiquable et qui a, de plus, l’inconvénient d’être pro cyclique.
- d’une mauvaise compréhension du fonctionnement des agences de ratings
Comme leur objectif est de donner une photo et non de prévoir l’avenir, c’est d’ailleurs moins leur faute que celle des
acteurs financiers qui ont abandonné en leurs mains leurs devoirs de vigilance et du système qui leur donne un rôle
prédominent sur les structures de bilans. Les agences de notation sont par construction lagging et elles aussi pro
cyclique.
- des critères de solvabilité : Ainsi et pour ce qu’on en sait, le passif d’AIG ne dépasse pas l’actif. Loin s’en faut. Le
risque pour le contribuable US est quasiment inexistant. Le non soutien aurait au contraire fait courir des risques
réels impossibles à chiffrer.
Mais le credit crunch que cette crise virtuelle a créé est lui bien réel et aboutit à une crise économique réelle de
grande ampleur.
9
4
Liquidités : panique
USA : taux interbancaire
et treasury bills
6
taux interbancaire à 3 mois
2
treasury bills
0
janv. mars mai juil. sept. nov. janv. mars mai juil. sept. nov. janv. mars mai juil. sept.
06 07 08
Source: Reuters EcoWin
La crise, dont la manifestation la plus frappante aura été la perte de confiance du système bancaire
envers lui-même, a démarré le 9 août 2007 n’a fait que s’amplifier. Le 9 octobre le taux du T Bill’s a
atteint 0.05% !
10
Un choc systémique
USA : multiplicateur financier
M2/base monétaire
10
4
93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
40 70
20 60
0 50
-20 40
stress des acteurs de l’économie réelle, une perte de confiance des entrepreneurs...
Un choc systémique
USA : investissements en équipement et software
variations trimestrielles (chiffres annualisés)
20
15
10
-5
-10
-15
-20
-25
-30
99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
La courroie de transmission de la crise financière à l’économie réelle a été l’investissement des entreprises
qui s’est effondré partout dans le monde...
Un choc systémique
Japon : commandes à l'exportation de biens d'équipement
milliards de yen par mois
1200
1100
1000
900
800
700
600
500
400
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
les pays principaux producteurs de biens d’investissement voient leur commandes chuter : le Japon
Un choc systémique
Allemagne : commandes à l'industrie
à l'exportation
170
160
150
140
130
120
110
100
90
80
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
...L’Allemagne
Un choc systémique
8
6
7
5 6
5
4
4
3 3
2
2
1
1 0
-1
0
-2
-1 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 ((deu01860-deu01865)/deu01951)*100
0
Source: Reuters EcoWin Source: Reuters EcoWin
Une dépression se développe par l’interaction du prix des actifs et du système bancaire :
la baisse du prix des actifs financés par la dette → sinistres bancaires → accroissement des
provisions → baisse des réserves des banques → baisse des crédits → baisse de la masse
monétaire → baisse de l’activité économique → baisse du prix des actifs → etc…
17
Le cycle de la récession
Diminution rapide de la
masse monétaire
Ralentissement
économique
18
Le cycle de la récession
Diminution des Baisse des fonds
marges bancaires propres bancaires
Accroissement des
sinistres Credit
Provisions Réduction des prêts aux crunch
ménages
Contraction du
patrimoine
Diminution des
volume et valeur
dépenses
Baisse de
courantes Diminution rapide
l’investissement de la masse
monétaire
Diminution des
cash-flows des
Hausse du chômage entreprises
Diminution des revenus
des ménages
Ralentissement
économique
Récession déflationniste
19
Les médecines utilisées
- par la baisse forte des taux d’intérêt à court terme des Banques
Centrales. Pour permettre des marges d’exploitation élevées sur les encours des crédits
anciens et sur les nouveaux crédits;
20
Les médecines à administrer
USA : "Discount Primary Credit Rate" de la FED, Libor à 3 mois
et taux AA à 7 ans
7
AA 7 ans 6
4
LIBOR 1 mois
1
janv. mars mai juil. sept. nov. janv. mars mai juil. sept. nov.
07 08
Source: Reuters EcoWin
Le gouvernement américain a
annoncé, dimanche 23 novembre
dans la soirée, un plan d'aide
d'urgence au géant Citigroup, qui
prévoit la garantie de 306 milliards - reprise des sinistres par la puissance
publique
de dollars d'actifs risqués (243
milliards d'euros), notamment dans
l'immobilier. Il injectera par ailleurs
20 milliards de dollars de capital, en
-augmentations de capital
plus des 25 milliards déjà fournis
auparavant, et recevra des actions
préférentielles portant un dividende
de 8 %.
22
Les médecines à administrer
Reclassification of Financial Assets
(Amendments to IAS 39 Financial Instruments:
Recognition and Measurement and IFRS 7 Financial
Instruments: Disclosures)
Reclassifications
An amendment to the Standard, issued in October 2008,
permits an entity to reclassify non-derivative financial assets
(other than those designated at fair value through profit or loss
by the entity upon initial recognition) out of the fair value through
profit or loss category in particular circumstances. The
amendment also permits an entity to transfer from the available-
for-sale category to the loans and receivables category a
financial asset that would have met the definition of loans and
receivables (if the financial asset had not been designated as
available for sale), if the entity has the intention and ability to
hold that financial asset for the foreseeable future.
Baisse des
taux Augmentation
Augmentation des crédits
de capital
Reprise de
provisions
Augmentation
rapide de la masse
monétaire
Accélération de
la croissance 24
Le cycle de la reprise
Augmentation des Accroissement des
marges bancaires fonds propres
bancaires
Baisse
des taux Augmentation du Endettement Augmentation
patrimoine des des crédits
volume et valeur ménages
Augmentation
des dépenses Augmentation de
courantes l’investissement
Augmentation
rapide de la masse
monétaire
Accroissement
Baisse du chômage
des cash-flows
Accroissement des
des entreprises
revenus des ménages
Accélération de
la croissance
25
Les médecines utilisés
L’analyse de Keynes dans l’ article intitulé « La grande crise de 1930 », repose sur l’idée
qu’il ne faut pas qu les trois agents économiques, les ménages, les entreprises, les
gouvernements restreignent leurs dépenses au même moment :
Il faut éviter une remontée générale du taux d’épargne des agents économiques, que cette
remontée soit due à la nécessité des entreprises d’utiliser leur cash flow pour se
désendetter ou à l’inquiétude des ménages sur leur avenir.
Le déficit budgétaire devient alors, non un mal, mais un bien car l’Etat est le seul agent
économique qui ait à la fois la volonté et la possibilité de s’endetter et donc de transformer
l’épargne privée en dépenses courantes évitant, de passer de la récession à la
dépression.
26
Les médecines à administrer
USA : solde budgétaire des 12 derniers mois
en % du PIB
3
-1
-2
-3
-4
-5
-6
96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
« Nous ne devons pas nous inquiéter du déficit cette année, ni même l'année prochaine. A court terme, le plus
important c'est d'éviter une aggravation de la récession »
B. Obama 16 novembre 2008
Le soutien public : la question de la dette
USA : dette publique émise en % du PIB
réalisée de 1940 à 2005
USA : Taux gouvernementaux à 10 ans
110 17.5
100
15.0
90
12.5
80
70 10.0
60
7.5
50
5.0
40
2.5
30
20 0.0
35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 00 05 10
40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 00 05
Source: Cahiers Verts de l'Economie - EcoWin
Source: Congressional Budget Office
160
150 5
140
130
4
120
110
3
100
90
80 2
70
60 1
50
40
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 0
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03
Source: Cahiers Verts de l'Economie - EcoWin
Source: Reuters EcoWin
la dette publique Japonaise est passée de 50% du PIB à 160% et les taux de 8% à moins de 1%
Remarques
Conclusion les marchés ont envoyé des signaux faux aux acteurs de l’économie réelle.
2.75
2.50
2.25
1.50
1.25
1.00
0.75
0.50
0.25
juil. sept. nov. janv. mars mai juil. sept. nov.
07 08
Source: Consensus Forecasts-Cahiers Verts de l'Economie
Les chiffres :
USA : 1.1%
Zone Euro : 0.7%
Japon : -0.7% 31
Les opérateurs n’ont rien voulu entendre
Quant aux gérants d’actifs, ceux qui investissent dans les produits de taux, ou ils font confiance dans les
fonds qui présentent ces produits, et/ou ils font confiance dans la notation de ces produits.
Or, plusieurs problèmes se posent; soulignons-en deux :
- Le risque d’indépendance : « Compte tenu de cette complexité, le financement structuré est, depuis
l’origine, très dépendant de la notation. Les émetteurs souhaitaient une échelle similaire à celle des
obligations, de sorte que les investisseurs n’aient pas de réticence à souscrire ces nouveaux produits.
Quant aux investisseurs, il était préférable pour eux de déléguer une partie de l’évaluation de ces
instruments à des tiers…il est intéressant de remarquer que la notation du financement structuré est l’un
des segments d’activité à la croissance la plus rapide chez les trois plus grandes agences, pour qui elle
constitue une source de revenu majeure. Cela suscite un certain nombre d’interrogations, qui portent
notamment sur les éventuels conflits d’intérêts, les émetteurs étant les payeurs ».(BRI)
- Le risque de confusion : « les instruments structurés peuvent présenter des caractéristiques de risque
très différentes de celles des portefeuilles d’obligations de même note. Avec les effets conjugués du
regroupement d’actifs et de la hiérarchisation, la notation des instruments structurés pourrait ne fournir
qu’une description incomplète de leur degré de risque par rapport aux produits traditionnels. En
particulier, les événements en queue de distribution ayant une probabilité plus forte de survenir que sur
les instruments traditionnels de même note, une confiance excessive des investisseurs dans la note des
produits structurés risque donc de mener à des expositions non voulues et à des pertes inattendues »
(BRI)
« Vers l’Orient compliqué je m’envolais avec des idées simples. » disait Charles de Gaulle. En pratiquant
la même approche nous dirons, qu’en bout de course, la réalité économique doit l’emporter. L’extension
des crédits dérivés à un moment où l’épargne croissait et cherchait des produits de taux a conduit à une
accélération de la croissance qui, en faisant baisser les taux de défaut, a conforté une vue exagérément
optimiste sur les risques. Mais ces mécanismes sont pro-cycliques et améliorent donc le bien être quand
tout va bien et la souffrance quand cela va mal. Mais les initiateurs sont, on l’a vu pour les « sub prime »,
immunisés contre la baisse de la valeur des sous jacents, ce sont les investisseurs qui subiront la perte 47
Catallaxis mai 2007
Les journalistes ont été nuls
Pétrole : baril WTI
prix en $
150
125
100
75
50
25
0
00 01 02 03 04 05 06 07 08
33
Le pétrole
Le 26 octobre 2004, lorsque le baril de pétrole a dépassé 64$, nous avions écrit :
Le pétrole est un puissant véhiculeur de mythes. ..
...La vérité est plus prosaïque : le pétrole est une matière première « comme les autres » et même si des considérations
politiques peuvent brouiller à court terme les seules interactions de l’offre et de la demande ce sont celles-ci qui, en fin de
compte dictent leur loi.
Dans le système capitaliste la notion de pénurie à long terme n’existe pas. Les déséquilibres passagers se régulent à court
terme par les mouvements des cycles économiques et à long terme par l’adaptation structurelle de l ’offre : amplifications des
recherches, rationalisation des productions en cours etc… et par celle de la demande: économies, substitution etc...
Lors de grandes poussées de savantes études viennent rationaliser des mouvements liés à des raisons « cycliques » et
amplifiés par le jeu naturel de la spéculation et présentent des raisons « structurelles ». Or ces études se sont révélées
fausses en 1973, en 1980. Sinon comment expliquer les 9 $ de 1986, les 13 $ de 1993-1994, les 10$ de 1999 (à cette date
de brillants analystes prévoyaient une chute à 5$ compte tenu de l’excès de l’offre sur la demande…)
Scénario économique des Cahiers Verts- 26 octobre 2004
Cette opinion discordante a été peu entendue et peu partagée tant que l’addition des économistes, des écologistes,
des politiques, s’est réunie pour annoncer le pénurie et le baril à 200$... Aujourd’hui, nous avons plus de chances
d’être écoutés :
Le cycle du pétrole est toujours le même : au départ prix bas, arrêt des recherches, des constructions de raffineries,
des développements d’énergie alternatives, des économies de consommation. Un jour, lors d’une croissance forte,
un léger déséquilibre apparaît entre offre et demande (cela eut lieu en 2004). Comme pour toutes les matières
premières, les prix s’emballent. La spéculation exagère le mouvement. Les recherches repartent, les raffineries se
construisent, les énergies alternatives (nucléaire, éoliennes, panneaux solaires, pétrole »vert ») se développent, les
économies d’énergie sont favorisées (voiture économes, malus etc. ) L’offre augmente, la demande se réduit. Lors
d’un ralentissement, le mouvement s’accélère. Les prix s’effondrent. Les prophètes de malheur sont ridiculisés (cela
ne les dérange en général pas). Mais le mouvement est lancé. Il faut du temps pour que les raffineries s’arrêtent et
que les subventions au pétrole vert, à la voiture économe etc. soient mises sous le boisseau. Ce n’est qu’au bout
d’un certain temps que le cycle repart. Voilà pourquoi, même si la croissance repart, il faudra très longtemps pour
retrouver les plus hauts. La dernière fois, il a fallu attendre 27 ans...
5 4000
4
3500
3
3000
2
1 2500
0
2000
-1
1500
-2
-3 1000
-4
500
96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
World [ar ma 12 months] Total Non-OECD [ar ma 12 months] World [ar ma 12 months, mean]
China, Imports, Refined petroleum oil [ma 3]
OECD [ar ma 12 months] 0
Source: Douanes Chinoises
Source: International Energy Agency
35
Les marchés ont été manipulés
Il est impossible de passer en revue chaque cas. Nous essaierons seulement d’attirer l’attention sur des
faits qui semblent largement déniés par les marchés.
En le faisant, nous ne nous faisons cependant pas trop d’illusions car, ainsi que l’écrit Proust dans « Du
coté de chez Swann » :
« Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n’ont pas fait naitre celles-ci, ils ne les
détruisent pas; ils peuvent leur infliger les plus cruels démentis sans les affaiblir... »
Si nous sommes entrés dans un temps de contraction des liquidités, les marchés dits émergents seront
frappés comme les autres et peut être même plus que les autres.
Nous avons un doute car les arguments présentés à l’époque pour défendre une thèse, qui pouvait avoir du
sens, étaient d’une étonnante légèreté.
Nous avions dénoncé dans nos numéros d’octobre et de novembre l’illusion Chinoise et également le coté
« marketing » du concept « BRIC’s » et essayé de montrer combien les chiffres avancés
étaient...discutables pour ne pas dire plus.
Le revirement actuel de Goldman Sachs pourrait être l’effet heureux d’une révélation semblable à celle qui a
frappé St Paul sur le Chemin de Damas.
Mais certains mauvais esprits pourraient aussi penser qu’après la baisse de ces marchés, il doit aujourd'hui
être plus difficile de vendre des fonds émergents et qu'il sera plus facile de vendre du papier US...
…… it is time to consider "recoupling" as opposed to "decoupling". We were major advocates of the decoupling notion in
2006 and 2007, linked to our optimism about the rise of our beloved BRICs and the structural opportunities that would
arise. Now, decoupling and such phrases have all sorts of conceptual issues with them…
…But now, what is left for decoupling? Japan never managed to really decouple from the US.
For others, decoupling from the US was to some extent sustainable only so long as the US slowdown was not too severe,
and most crucially China was firing on all cylinders. But can decoupling take place when China is looking a bit less vibrant?
Can other countries decouple from the US when US policymakers have woken up to their challenges, and when they have
come up with - and are implementing - one of the biggest economic stimulus packages in modern history?
We think, for the first time since the Asian crisis in 1997, that China might surprise slightly - emphasis slightly - on the
downside.
So what is going to help decoupling for others? There remains a mood among many, including some European
policymakers, that they can be immune from the US slowing, as has been the typical assumption in the past.
However, if China does slow somewhat, this is going to be harder to sustain. Maybe the US is going to "decouple" from the
rest.