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DESEQUILIBRES ET

POLITIQUES ECONOMIQUES
ET SOCIALES EN ECONOMIE
OUVERTE
CHAPITRE 10 :
L’INFLATION.
I) DE L’INFLATION A LA DESINFLATION : PERSPECTIVE
SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
1. La mesure des mouvements de prix.

 1.1. Mesurer l’inflation : les indices


des prix.
 1.1.1. L’indice des prix à la consommation.
• L’indice des prix à la consommation (IPC)est calculé
chaque mois par l’INSEE.
 (160 000 relevés de prix dans différents circuits de
commercialisation soit plus de 30000 points de vente,
situés dans plus de 100 agglomérations représentatives des
villes de plus de 2000 habitants.)
• L’indice des prix à la consommation joue un rôle très
important dans le débat public = base à l’indexation
de certains revenus (notamment le SMIC), de certaines
prestations sociales, des tranches du barème de l’impôt
sur le revenu…
• Un indice des prix à la consommation harmonisé
(IPCH) a été mis en place pour mesurer l’inflation dans
l’ensemble de la zone Euro et dans chacun des pays
I) DE L’INFLATION A LA DESINFLATION : PERSPECTIVE
SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
1. La mesure des mouvements de prix.

 1.1.2. D’autres indices de prix.


• L’IPC mesure exclusivement l’évolution des prix
d’un panier de biens et services représentatif
de la consommation des ménages, ce que l’on
appelle parfois le coût de la vie => il n’a pas
vocation à représenter l’ensemble des mouvements
de prix.
• D’autres indices de prix existent. Ils se rapportent
à des secteurs particuliers de l’économie, ou
concernent d’autres fonctions économiques que la
consommation, la production par exemple, ou le
marché financier.
- L’indice des prix des produits agricoles à la
production ;
- L’indice des prix de gros ;
- L’indice du coût de la construction ;
- Des indicateurs financiers (CAC 40).
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SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
1. La mesure des mouvements de prix.
 1.1.3. Les difficultés d’interprétation de
l’indice des prix à la consommation.
 1.1.3.1. La couverture de l’indice :
 Pour faire face aux critiques : volonté d’élargir le champ de
l’indice. Un nouvel indice est mis en place en 1999, il
cherche à mesurer l’évolution des prix de l’ensemble des
dépenses des ménages.
 1.1.3.2. Le débat sur la surestimation.
 On s’est demandé si l’indice des prix ne surestimait pas
l’inflation, les baisses de prix liés aux progrès technique (dans
l’informatique notamment) ou aux rabais étant mal prise en
compte (rapport Boskin de 1996).
 1.1.3.3. Inflation mesurée, inflation perçue : le passage à l’euro.
 Depuis 1999, on constate à partir des enquêtes menées
auprès des ménages que l’inflation perçue est supérieure à
l’inflation mesurée par l’INSEE. Le passage à l’euro est
souvent considéré comme une variable explicative. Or, les
études conduites par l’INSEE concluent à un impact limité du
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SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
1. La mesure des mouvements de prix.
 1.2. Les différents degrés de hausse des prix.
 1.2.1. Les diverses formes de l’inflation.
On distingue plusieurs types d’inflation en fonction du rythme de croissance

du niveau des prix :


• L’inflation rampante est une situation durable de hausse modérée du
niveau général des prix (de l’ordre de 2 à 5%). Les pays de l’OCDE ont
connu une telle inflation au cours des décennies 1950 et 1960. Elle peut
constituer un stimulant favorable à la croissance économique.
• L’inflation galopante désigne les périodes d’inflation à deux chiffres
observées par exemple, dans les pays occidentaux, au cours de la
décennie soixante-dix.
• L’hyperinflation est une période de très forte inflation du type de celle qui
s’est manifestée en Allemagne pendant les années 1920 et dans
certains pays du Tiers-Monde dans les années 1960.
 Phillip Cagan, dans un article (« The Theory of Hyperinflation ») dans
l’ouvrage collectif publié par Milton Friedman, Studies in the Quantity
Theory of Money, 1956, définit l’hyperinflation comme “commençant dans
le mois où la hausse des prix dépasse 50% et comme finissant dans le
mois qui précède celui où la hausse mensuelle des prix tombe en dessous
de ce montant et y reste au moins un an”.
• La stagflation est une situation dans laquelle coexistent un taux
d’inflation élevé et une faible croissance accompagnée d’une hausse du
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SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
1. La mesure des mouvements de prix.

 1.2.2. Le cas particulier de la


désinflation.
• La désinflation correspond à une diminution
du taux de croissance de la hausse des prix.
Les prix continuent à augmenter mais de
plus en plus faiblement.
• Ce phénomène se distingue donc de la
déflation qui désigne une situation de
baisse des prix souvent associée à des
périodes de récession économique : baisse
de la production, extension du chômage,
réduction du pouvoir d’achat…(exemple de
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SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
2. Un XXe siècle inflationniste.

 2.1. Le début du XXe siècle : entre


l’inflation d’essor de 1895 aux années
1920 et la grande déflation suivant la
crise de 1929.
 2.1.1. Nouvelle révolution industrielle et hausse
des prix.
 Après la grande crise du XIXe siècle qui s’achève en 1895:
« nouvelle révolution industrielle » qui s’appuie sur de
nouvelles sources d’énergie (l’électricité et le pétrole et de
nouvelles matières premières comme l’aluminium)
 => La croissance va être portée par trois grandes branches
industrielles : l’industrie du matériel électrique, l’industrie
chimique et l’industrie automobile.
 => L’augmentation de la production industrielle qui
résulte de cette intégration rapide du progrès
technique dans l’appareil productif s’accompagne d’une
hausse des prix.
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SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
2. Un XXe siècle inflationniste.

2.1.2. La première guerre mondiale est


suivie de phénomènes
inflationnistes.
• Les prix seront multipliés par 120 entre 1914 et
1950 en France.
• Après les vives tensions inflationnistes de
l’immédiat après guerre, les prix se
stabilisent toutefois à partir des années 1920.
• L’Allemagne fait figure d’exception et subira
une hyperinflation : les prix y sont
multipliés par 1000 milliards entre 1914 et
1923. La valeur de la monnaie s’effondre. S’il
faut 60 marks pour obtenir un dollar en 1921,
il en faut 18 000 en janvier 1923 et 42
milliards en octobre 1923.

I) DE L’INFLATION A LA DESINFLATION : PERSPECTIVE
SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
2. Un XXe siècle inflationniste.

 2.1.3. Crise de surproduction et déflation :


• Selon Jacques Marseille et Alain Plessis (Vive la crise et l’inflation,
1983), dans le cas particulier de la France, on observe que la
capacité de production se développe plus rapidement que la
demande de biens de consommation.
=>La production de biens manufacturés s’accroit ainsi de 50% entre

1913 et 1928 mais le taux de croissance du salaire réel, proche de 2%


par an entre 1896 et 1913 est voisin de zéro entre 1922 et 1929. Essor
de l’économie freinée par la stabilisation du franc Poincaré.
=>Le krach de Wall Street provoque une brusque contraction de

l’activité et du commerce mondial : la crise de surproduction est


avérée.
• La crise qui débute en 1929 aux Etats-Unis prend la forme d’une
déflation mondiale. De 1929 à 1933, l’indice des prix à la
consommation baisse de 28% en Italie, de 25% aux Etats-Unis, de
23% en Allemagne…Selon Ben Bernanke, cette déflation de 1929-
1933 est principalement d’origine monétaire et essentiellement
causée par une insuffisance de crédit renforcée par les faillites
bancaires : la chute des prix est une conséquence de la contraction
de l’activité économique, suite à celle du crédit, et non le résultat
mécanique de la décroissance de la masse monétaire (destruction
monétaire massive suite à l’annulation des crédits non
I) DE L’INFLATION A LA DESINFLATION : PERSPECTIVE
SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
2. Un XXe siècle inflationniste.

 2.2. L’inflation de croissance : les Trente


Glorieuses.
 Selon Maurice Niveau dans Histoire
des faits économiques contemporains,
(1976), ont peut distinguer deux
périodes dans l’après-guerre, en
France :
- du début des années 1950 à la fin des
années 60 : l’inflation qui
accompagne la croissance reste
modérée,
- Du début des années 1970 au
deuxième choc pétrolier (1979), où
l’inflation s’accélère alors que la
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SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
2. Un XXe siècle inflationniste.

 2.2.1. L’inflation rampante des années 1950 aux années


1970.
 2.2.1.1. Croissance et inflation.
• Selon un rapport de l’OCDE paru en 1970 sous le titre L’inflation, le
problème actuel, la montée de l’inflation (qui ne dépassait alors
pourtant pas les 5% par an) provenait du succès des politiques
économiques suivies depuis l’après guerre et qui visaient à soutenir la
croissance et à éviter le chômage.
• Dans ce contexte d’accroissement des revenus, de généralisation de la
consommation de masse et de l’élargissement des capacités de
production des entreprises, l’objectif de stabilisation des prix
passe au second rang.
• L’inflation est donc jusqu’aux années 1970, la conséquence de la
croissance.
- L’offre répond avec retard aux augmentations régulières de la demande
privée et publique 
- l’expansion monétaire et celle du crédit contribuent à entretenir un écart
dit inflationniste entre offre et demande de monnaie.
- les économies se tertiarisent, les années 1960-1970 sont aussi marquées
par une tension forte sur les coûts dans le secteur des services dont les
prix relatifs s’accroissent .
- la situation de plein-emploi favorise la progression des salaires que les
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SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
2. Un XXe siècle inflationniste.

2.2.1.2. Des tensions inflationnistes canalisées


jusqu’au milieu des années 1960.


• Années 1957 et 1958: première véritable
vague d’inflation de l’après guerre
(conséquences de la guerre d’Algérie, de la
crise de Suez de l’automne 1956 entraîne par
ailleurs = inflation par les coûts => la
monnaie est dévaluée à deux reprises.
• De 1961 à 1963 : Le taux d’inflation monte
jusqu’à 6,5%. Ces tensions inflationnistes
proviennent principalement d’une demande
excessive et d’une progression du prix des
matières agricoles et des matières premières
importées => « plan de stabilisation » de
Valery Giscard d’Estaing mis en place en
1963 (blocage des prix, contrôle du crédit,
compression des dépenses publiques).
I) DE L’INFLATION A LA DESINFLATION : PERSPECTIVE
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2. Un XXe siècle inflationniste.

 2.2.1.4. Une nouvelle poussée inflationniste


(1968-1973).
• Les pressions inflationnistes réapparaissent dès
1968, en partie à cause des événements du mois
de mai. La chute de la production industrielle et les
fortes hausses de salaires constituent les
principales causes de la hausse des prix qui atteint
5% en 1968.
• Les principe du plan de stabilisation sont repris
et renforcés par un contrôle des changes. Le
gouvernement identifie en effet deux causes à
ces tensions inflationnistes : la demande et
les coûts.
• Le diagnostic s’avère pourtant imparfait car le taux
d’inflation reste supérieur à 7% en 1969 et cette
année marque de début d’une inflation forte qui
durera pendant vingt ans. L’inflation ne semble
donc plus strictement liée à une surchauffe
I) DE L’INFLATION A LA DESINFLATION : PERSPECTIVE
SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
2. Un XXe siècle inflationniste.

 2.2.2. L’accélération de l’inflation dans


les années 1970.
• En 1973, la hausse des prix atteint 8,3% pour les pays
de la CEE et 7,9% pour les pays de l’OCDE. Le
phénomène et nouveau et son ampleur révèle
l’existence de difficultés structurelles. La
plupart des pays produisent à la limite de leurs
capacités de production, sans parvenir à résorber le
chômage + inflation importée.
• L’inflation est donc déjà forte lorsque survient le
premier choc pétrolier fin 1973. En 1974,
l’inflation atteint 12,6% dans la CEE et 13,3% pour
les pays de l’OCDE. Le taux de chômage augmente
car l’ajustement se fait par l’emploi.
• Le gouvernement adopte en France un plan de
stabilisation => impact limité sur le niveau des
prix mais contribue à la première récession de
l’après-guerre en 1975.
I) DE L’INFLATION A LA DESINFLATION : PERSPECTIVE
SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
2. Un XXe siècle inflationniste.

 2.3. Le « tournant de la désinflation ».


 2.3.1. Une nouvelle orientation des politiques
économiques.
• Tournant libéral des années 1980. Mise en place de politiques restrictives
d’inspiration monétariste.
-
 Margaret Thatcher annonce la rupture avec le « laxisme keynésien » en
pratiquant une politique de rigueur salariale (désindexation salariale,
affaiblissement des syndicats…), une dérèglementation des marchés
financiers, un désengagement de l’Etat.
- Ronald Reagan inspiré à la fois par le monétarisme et les idées des
« économistes de l’offre » renforce le contrôle de l’émission monétaire,
en réduisant les dépenses fédérales et les prélèvements fiscaux pour
désengager l’Etat et stimuler l’initiative privée.
• Ces évolutions concourent à une concurrence accrue et à une réduction
des coûts salariaux qui vont induire un ralentissement de l’inflation.
• En France, c’est à partir de 1983 que le gouvernement (et les
gouvernements successifs) adopte des politiques visant en priorité
la lutte contre l’inflation. Le gouvernement va utiliser la pression de
la concurrence internationale, ainsi que l’ancrage du franc au mark
allemand, pour engager le mouvement de désinflation en France. C’est
le début de la période de désinflation compétitive, associée à une
politique de franc fort permettant d’importer la désinflation
allemande. A partir de 1984, l’inflation et les déficits extérieurs sont
I) DE L’INFLATION A LA DESINFLATION : PERSPECTIVE
SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
2. Un XXe siècle inflationniste.

 2.3.2. Maîtrise des coûts salariaux et désinflation.


• Sous l’effet des politiques économiques que nous venons
d’évoquer, mais avec des formes différentes suivant les pays,
les hausses de salaires sont limitées.
• Illustration par les cas des Etats-Unis, de la RFA et du Japon et
enfin de la France.
 2.3.3. Le contre-choc pétrolier de 1986.
• Le contre-choc pétrolier de 1986, ramène le prix du brut à
un niveau inférieur à celui atteint après le premier choc
(30$ fin 1980 à 12$ en 1986) => Les pays de l’OCDE
bénéficient donc d’une désinflation importée.
• La fin des années 1990 et les années 2000 ont donc été marquées
par une modération de la hausse des prix dans l’économie
mondiale => Plusieurs éléments accréditent même
l’hypothèse de l’entrée possible dans une phase
déflationniste, à l’instar du Japon dès 1998.
• Depuis le milieu des années 2000, une accélération de la
hausse des prix se manifeste néanmoins dans
l’ensemble de l’économie mondiale en raison de la hausse
très importante des prix des produits de base (métaux, pétrole,
produits alimentaires).
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
 1.1. L’inflation par la monnaie.
 1.1.1. La relation entre monnaie et prix dans

l’analyse pré-classique et classique.


• Les débuts de la théorie quantitative de la monnaie
remonteraient à la controverse qui oppose Jean Bodin
au seigneur de Malestroit. Jean Bodin expliquera la
hausse des prix par l’abondance de métaux précieux en
provenance d’Amérique. Ce supplément de monnaie
engendre une hausse des prix et des salaires.
• William Petty, John Locke et David Hume
développeront ensuite cette approche au XVIIe et XVIIIe
siècle.
• Jean-Baptiste Say dans le Traité d’économie politique
(1803), soutiendra que la monnaie n’est qu’un
intermédiaire des échanges (un voile) dont il convient de
ne pas tenir compte pour comprendre la réalité des
échanges. Cette élimination de la monnaie conduit à la
formulation de la loi des débouchés. Cette approche sera
reprise par David Ricardo dans Des principes de
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
 1.1.2. Monnaie et prix dans l’analyse

néoclassique.
 1.1.2.1. L’équation d’Irving Fisher.
• En 1911, Irving Fisher, dans The Purchasing Power of Money,
présentera une équation qui deviendra la formulation la plus
célèbre de la théorie quantitative. Il fait le constat que la
valeur des biens échangés est équivalente à la valeur de
la monnaie fournie en contrepartie.
• Les échanges effectués au cours d’une année sur un ensemble de
biens xi au prix pi, donnent lieu à un volume global de
transactions T. La somme des prix est synthétisée dans un
indicateur P, ce qui permet de représenter par PT le volume
global des échanges. Ces échanges ont été réglés à l’aide
d’une quantité de monnaie M qui a pu servir plusieurs fois,
compte tenu de sa vitesse de circulation V, d’où des dépenses
monétaires d’un montant MV.
• Fisher propose alors l’équation suivante : MV = PT.
• Des hypothèses strictes qui vont conduire à ce constat de Fisher :
Une variation de la quantité de monnaie se répercute
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DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
 1.1.2.2. L’équation quantitative de Cambridge.
• Alfred Marshall et Arthur Cecil Pigou (école de Cambridge)
vont intégrer à l’analyse de Fisher l’existence d’une demande
de monnaie. => l’équation quantitative de Cambridge.
• Ils vont prendre en considération les encaisses monétaires que
les individus souhaitent détenir = ils souhaitent conserver
une fraction de leur revenu réel en monnaie.
• Les agents détiennent une encaisse monétaire déterminée en
fonction de leur pouvoir d’achat (encaisses réelles) que l’on
peut déterminer par l’application d’un coefficient k au revenu
réel. L’encaisse réelle peut se présenter ainsi :
 M = k.Y
 P
• Réponse à Keynes : en cas de récession, la baisse des prix des
biens ne conduit pas à une spirale déflationniste car les agents
vont accroître leur consommation de biens pour maintenir leurs
encaisses réelles constantes. Il y a un retour à l’équilibre par
« l’effet Pigou ».
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
 1.1.3. Le renouveau de la théorie quantitative.
 1.1.3.1. Don Patinkin et l’effet d’encaisse réelle.
Don Patinkin va reprendre les analyses de Pigou pour en montrer

deux effets :
• L’effet Pigou permet de comprendre comment la monnaie
agit sur les prix. En effet, l’accroissement de la quantité
de monnaie de M1 à M2 conduit les agents à détenir une
encaisse supérieure à ce qu’ils souhaiteraient (M2 / P1). Cela
les conduit à augmenter leurs dépenses. Or, si la quantité de
biens offerts ne peut s’accroitre du fait du plein emploi des
facteurs de production, les prix sont poussés à la hausse. Le
mouvement se poursuit jusqu’à ce qu’on atteigne un niveau de
prix P2 tel que M2 / P2 = M1 / P1.
• L’effet d’encaisse réelle permet aussi de montrer que le
niveau général des prix n’est pas indéterminé. S’il varie,
une force de rappel le ramène à son niveau antérieur. En effet,
une fois que les individus ont reconstitué leurs encaisses après
que les prix sont passés de P1 à P2, la demande de biens va
baisser, ce qui se traduit par une réduction du niveau général
des prix qui peut revenir à son niveau initial.
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DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
 1.1.3.2. Le monétarisme de Milton Friedman.
• Pour Milton Friedman, « la cause de l’inflation est toujours
partout la même : un accroissement anormalement rapide
de la quantité de monnaie par rapport au volume de la
production ». (Studies in the Quantity Theory of Money,
1956)
• Si les déterminants de la demande de monnaie (dont le revenu
permanent) conduisent Friedman à abandonner la
dichotomie entre sphère réelle et monétaire, il affirme
néanmoins que « l’inflation est toujours et partout un
phénomène monétaire », dont la responsabilité repose sur
les autorités monétaires.
• C’est donc le laxisme des autorités monétaires qui est à
l’origine de l’inflation (« le gouvernement doit donc
partout être rendu responsable de l’inflation »). Par
conséquent, la lutte contre l’inflation doit passer par le
contrôle de la progression de la masse monétaire qui doit
croitre à taux constant pour ne pas perturber les
anticipations des agents. La croissance de la quantité de
monnaie doit correspondre au taux de croissance en volume
à long terme de la production. Si la production et la quantité
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DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
 1.1.3.3. La nouvelle économie classique (NEC)

et le rôle des anticipations.


• La logique des auteurs (tels que R.Barro, R. Lucas ou
T.Sargent) consiste à restaurer la « dichotomie »
classique selon laquelle la création monétaire n’exerce
aucun effet sur le monde réel de la production, même à
court terme.
• Les agents économiques ne font par ailleurs pas d’erreur
systématique d’interprétation de l’environnement
économique. Ils font des anticipations rationnelles
=> l’effet d’un accroissement de la monnaie sur les prix
est anticipé rationnellement, c’est-à-dire, selon le
modèle quantitativiste, la hausse des prix est immédiate.
• La différence entre la NEC et Milton Friedman porte donc
sur les délais d’action de la monnaie sur les prix.
• La différence est plus sensible sur la politique monétaire.
Friedman et beaucoup de monétaristes proposent des
règles rigides de bonne conduite, tandis que la NEC
rejette toute intervention.
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DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
 1.2. L’inflation par la demande.
 1.2.1. La variation de prix permet
d’équilibrer l’offre et la demande.
• Cette explication repose sur l’idée que la hausse
des prix résulte d’une tension entre la
demande des ménages, des entreprises et
de l’Etat et les capacités du système
productif.
• Une hausse trop rapide des revenus des
ménages, un déficit budgétaire excessif des
administrations publiques, une demande trop
forte de biens de production par les entreprises
peuvent conduire à une telle inflation par la
demande.
• Les politiques de stabilisation dont l’objectif est
de freiner la demande sont une réponse à ce
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
 1.2.2. Le concept d’écart inflationniste.

• La responsabilité d’un excès de demande dans


le processus inflationniste a été mise en
évidence par John Maynard Keynes durant la
seconde guerre mondiale dans How to Pay for the
War, publié en 1940) avec le concept d’écart
inflationniste.
• Dans une économie orientée vers la guerre, les
facteurs de production sont en partie mis au service
de la production d’armement => rigidité de
l’offre => si le gouvernement laisse les prix libres,
le déséquilibre entre offre et demande est éliminée
par un ajustement par les prix.
• Dans une économie de paix, on peut aussi
concevoir un excès de demande (lié à une
création monétaire, un déficit budgétaire ou
commercial) => Si l’offre est rigide, par exemple
du fait d’une pleine utilisation des capacités de
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DE L’INFLATION.
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interdépendantes.
 1.3. L’inflation par les coûts.

On parle d’inflation par les coûts lorsque les entreprises qui
supportent une hausse de leurs coûts de production (hausse
des salaires, hausse des prix des matières premières et des
produits finis…) répercutent ces hausses sur les prix afin de
sauvegarder leurs marges.
 1.3.1.L’inflation de productivité.
• Cette explication de l’inflation revient à considérer que la
responsabilité de la hausse des prix incombe à une
augmentation de la rémunération des facteurs de
production supérieure à celle de leur productivité.
• De manière générale, le mécanisme de l’inflation par les
coûts repose sur l’idée que si des hausses de salaire
ont lieu, dans une ou plusieurs branches, elles
s’appliqueront à l’ensemble des entreprises de ces
branches, quelles que soient leurs conditions de
production ; puis elle tendront à gagner, même d’une
façon atténuée, le reste de l’économie.
• La hausse des coûts peut provenir d’un renchérissement du coût
du capital, d’une augmentation des frais financiers, d’une
envolée des cours des matières premières ou des produits
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DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
1.3.2. La hausse des prix des produits importés.

• L’inflation par les coûts peut être une inflation importée


lorsqu’elle résulte d’une augmentation des coûts des
produits importés. Cette hausse du prix des produits
importés par les producteurs explique une hausse du
coût de production, donc éventuellement du prix de
vente. Le renchérissement du prix des importations peut
résulter d’une tendance à l’augmentation des prix
mondiaux (au moment de la guerre de Corée entre 1950
et 1953) ou de certains prix (chocs pétroliers, hausse des
produits alimentaires à partir de 2007).
• Les produits importés peuvent être des biens de
consommation dans ce cas, l’impact sur l’inflation de
l’augmentation du prix de ces biens est proportionnel à
la part qu’ils représentent dans la consommation totale
(niveau de la propension à importer).
• L’inflation importée peut aussi résulter de baisses du
cours du change qui accroît le prix en monnaie
nationale des produits importés.

II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
 1.4. Les causes structurelles et sociales de
l’inflation.
 1.4.1. Des spécificités nationales favorisant
les tensions inflationnistes.
• Pendant les "trente glorieuses", on a pu observer que
les pays les plus inflationnistes possédaient des
structures économiques plus propices que d'autres
à l’accroissement de l’inflation :
- Lorsque domine un financement par
endettement plutôt qu’un financement par le
marché .
- Lorsqu’il existe des tensions entre les groupes
sociaux pour le partage de la valeur ajoutée.
- Lorsque les économies sont plus tertiairisées.
- Lorsque les choix de politique commerciale
affectent le niveau des prix.
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
 1.4.2. Le type de régulation du capitalisme.
• Les structures productives peuvent aussi alimenter l’inflation : un
niveau élevé de concentration économique, la multiplication
des ententes et des pratiques restrictives de la concurrence
favorisent l’augmentation du niveau général des prix.
• Le mode de régulation du capitalisme est également déterminant.
Selon l’Ecole de la régulation :
 - Le XIXe siècle et l’entre-deux-guerres ont été caractérisée par une
« régulation concurrentielle » du capitalisme, reposant sur
une flexibilité des prix et des salaires nominaux.
-

Le mode « régulation monopoliste » ou administré, qui prévaut
surtout dans la seconde moitié du XXe siècle entraîne des
procédures particulières de formation des prix et des salaires : prix
rigides, salaires nominaux déterminés par des conventions
collectives, prix de monopole.
• Divers éléments contribuent à favoriser le passage d’un type de
régulation à l’autre => ils explique les tendances inflationnistes
plus fortes dans un contexte de « régulation monopoliste » que
dans celui de « régulation concurrentielle ».
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.

 2.1. L’impact de l’inflation sur les


encaisses monétaires et les revenus.
 2.1.1. Une baisse du pouvoir d’achat de

la monnaie.
• L’existence d’un endettement important fait
apparaître des transferts de revenus entre
créanciers et débiteurs qui peuvent devenir
considérables en période de progression de
l’inflation.
• Si l’inflation reste inférieure au rythme de
croissance économique en volume, elle conduit
les ménages à préférer la consommation dans le
présent (Trente Glorieuses)
• Par contre, si l’inflation se traduit par une
dévaluation rapide de la monnaie
(hyperinflation), il y aura une perte de confiance
dans la monnaie qui ne pourra plus jouer son rôle
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.
 2.1.2. La dévalorisation du revenu
nominal.
• Un individu qui perçoit un revenu peut être
aussi être pénalisé qu’un épargnant. En
effet, même si son revenu s’accroît en
valeur nominale, la valeur réelle de cet
accroissement est rognée par l’inflation.
• Certaines catégories sociales tirent bénéfice
de l’inflation car leurs revenus sont indexés
selon des procédures favorables (ouvriers
de grandes entreprises, fonctionnaires…),
tandis que d’autres catégories sont
perdantes.
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DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.
 2.2. L’inflation et la rentabilité des
entreprises.
• En longue période, la hausse des prix est
généralement associée à des phases d’expansion,
car elle permet une stabilité, voire une hausse de la
rentabilité des investissements.
• Mais des enjeux importants autour du partage de la
valeur ajoutée.
• L’inflation exerce une action d’un autre ordre
sur la rentabilité des entreprises. On avance
souvent l’argument de « l’effet de levier » pour
expliquer pourquoi les entreprises ont intérêt à
s’endetter en période d’inflation élevée. Le
mécanisme est repéré par K.Wicksell dans Intérêts
et Prix (1898) : lorsque le taux de profit (rentabilité
économique) est supérieur au taux d’intérêt, il est
plus avantageux d’emprunter pour financer ses
investissements car cela augmente la rentabilité
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.
 2.3. Les effets de l’inflation sur la situation de
l’Etat.

Alors que les économistes libéraux mettent en avant la
responsabilité de l’Etat dans le processus inflationniste, J-M.Keynes
observe que les transferts induits par l’inflation peuvent favoriser
l’activité économique.
• En tant qu’agent endetté, l’Etat peut ainsi avoir intérêt à l’inflation
dans la mesure où, comme n’importe quel débiteur, il bénéficie
alors d’un allègement du poids de son endettement.
• L’inflation permet en outre à l’Etat d’alourdir sa pression
fiscale car les tranches d’imposition ne sont pas
systématiquement adaptées au niveau de l’inflation. Des ménages
qui ne payaient pas d’impôts deviennent alors imposables tandis
que d’autres passent dans des tranches d’imposition supérieures.
• L’Etat peut donc à la fois compter sur l’inflation pour réduire
son endettement réel et pour accroître ses recettes. Notons
que les transferts auxquels donne lieu l’inflation peuvent présenter
des vertus = persistance des transferts des débiteurs aux
créanciers qui conduit selon Keynes à une « euthanasie douce des
rentiers »
• Pour autant, les gouvernements et les banques centrales s’emploient
à lutter contre la hausse des prix car celle-ci perturbe le
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.
 2.4. Inflation et incertitude.
• L’inflation constitue un facteur de
perturbation de la structure des prix
relatifs. En effet, tous les prix n’évoluent
pas au même rythme, tous les secteurs ne
sont pas frappés de façon identique par les
tensions inflationnistes. L’information que
reçoivent les agents par le système de prix
est donc biaisée.
• Cette incertitude (information
imparfaite) perturbe le calcul des
agents et nuit à l’efficacité
économique. Les décisions prises par les
agents ne sont plus nécessairement
optimales et la mauvaise allocation des
ressources conduit à une situation sous-
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.
 2.5. Inflation et contrainte extérieure.
• Un fort différentiel d’inflation entre un pays et
ses concurrents commerciaux tend à dégrader
le solde de ses échanges extérieur puisque ses
produits deviennent moins attractifs pour les
acheteurs étrangers, alors que les consommateurs
du pays sont attirés par les produits importés.
• En somme, lorsque dans un pays, le taux d’inflation
est supérieur à celui de ses principaux partenaires
commerciaux, la compétitivité-prix se dégrade
=> La perte des parts de marché à l’exportation et
l’augmentation du taux de pénétration des
importations a un effet néfaste sur le système
productif et sur l’emploi.

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