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POLITIQUES ECONOMIQUES
ET SOCIALES EN ECONOMIE
OUVERTE
CHAPITRE 10 :
L’INFLATION.
I) DE L’INFLATION A LA DESINFLATION : PERSPECTIVE
SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
1. La mesure des mouvements de prix.
suivie de phénomènes
inflationnistes.
• Les prix seront multipliés par 120 entre 1914 et
1950 en France.
• Après les vives tensions inflationnistes de
l’immédiat après guerre, les prix se
stabilisent toutefois à partir des années 1920.
• L’Allemagne fait figure d’exception et subira
une hyperinflation : les prix y sont
multipliés par 1000 milliards entre 1914 et
1923. La valeur de la monnaie s’effondre. S’il
faut 60 marks pour obtenir un dollar en 1921,
il en faut 18 000 en janvier 1923 et 42
milliards en octobre 1923.
I) DE L’INFLATION A LA DESINFLATION : PERSPECTIVE
SUR LES MOUVEMENTS DES PRIX.
2. Un XXe siècle inflationniste.
néoclassique.
1.1.2.1. L’équation d’Irving Fisher.
• En 1911, Irving Fisher, dans The Purchasing Power of Money,
présentera une équation qui deviendra la formulation la plus
célèbre de la théorie quantitative. Il fait le constat que la
valeur des biens échangés est équivalente à la valeur de
la monnaie fournie en contrepartie.
• Les échanges effectués au cours d’une année sur un ensemble de
biens xi au prix pi, donnent lieu à un volume global de
transactions T. La somme des prix est synthétisée dans un
indicateur P, ce qui permet de représenter par PT le volume
global des échanges. Ces échanges ont été réglés à l’aide
d’une quantité de monnaie M qui a pu servir plusieurs fois,
compte tenu de sa vitesse de circulation V, d’où des dépenses
monétaires d’un montant MV.
• Fisher propose alors l’équation suivante : MV = PT.
• Des hypothèses strictes qui vont conduire à ce constat de Fisher :
Une variation de la quantité de monnaie se répercute
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
1.1.2.2. L’équation quantitative de Cambridge.
• Alfred Marshall et Arthur Cecil Pigou (école de Cambridge)
vont intégrer à l’analyse de Fisher l’existence d’une demande
de monnaie. => l’équation quantitative de Cambridge.
• Ils vont prendre en considération les encaisses monétaires que
les individus souhaitent détenir = ils souhaitent conserver
une fraction de leur revenu réel en monnaie.
• Les agents détiennent une encaisse monétaire déterminée en
fonction de leur pouvoir d’achat (encaisses réelles) que l’on
peut déterminer par l’application d’un coefficient k au revenu
réel. L’encaisse réelle peut se présenter ainsi :
M = k.Y
P
• Réponse à Keynes : en cas de récession, la baisse des prix des
biens ne conduit pas à une spirale déflationniste car les agents
vont accroître leur consommation de biens pour maintenir leurs
encaisses réelles constantes. Il y a un retour à l’équilibre par
« l’effet Pigou ».
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
1.1.3. Le renouveau de la théorie quantitative.
1.1.3.1. Don Patinkin et l’effet d’encaisse réelle.
Don Patinkin va reprendre les analyses de Pigou pour en montrer
deux effets :
• L’effet Pigou permet de comprendre comment la monnaie
agit sur les prix. En effet, l’accroissement de la quantité
de monnaie de M1 à M2 conduit les agents à détenir une
encaisse supérieure à ce qu’ils souhaiteraient (M2 / P1). Cela
les conduit à augmenter leurs dépenses. Or, si la quantité de
biens offerts ne peut s’accroitre du fait du plein emploi des
facteurs de production, les prix sont poussés à la hausse. Le
mouvement se poursuit jusqu’à ce qu’on atteigne un niveau de
prix P2 tel que M2 / P2 = M1 / P1.
• L’effet d’encaisse réelle permet aussi de montrer que le
niveau général des prix n’est pas indéterminé. S’il varie,
une force de rappel le ramène à son niveau antérieur. En effet,
une fois que les individus ont reconstitué leurs encaisses après
que les prix sont passés de P1 à P2, la demande de biens va
baisser, ce qui se traduit par une réduction du niveau général
des prix qui peut revenir à son niveau initial.
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
1.1.3.2. Le monétarisme de Milton Friedman.
• Pour Milton Friedman, « la cause de l’inflation est toujours
partout la même : un accroissement anormalement rapide
de la quantité de monnaie par rapport au volume de la
production ». (Studies in the Quantity Theory of Money,
1956)
• Si les déterminants de la demande de monnaie (dont le revenu
permanent) conduisent Friedman à abandonner la
dichotomie entre sphère réelle et monétaire, il affirme
néanmoins que « l’inflation est toujours et partout un
phénomène monétaire », dont la responsabilité repose sur
les autorités monétaires.
• C’est donc le laxisme des autorités monétaires qui est à
l’origine de l’inflation (« le gouvernement doit donc
partout être rendu responsable de l’inflation »). Par
conséquent, la lutte contre l’inflation doit passer par le
contrôle de la progression de la masse monétaire qui doit
croitre à taux constant pour ne pas perturber les
anticipations des agents. La croissance de la quantité de
monnaie doit correspondre au taux de croissance en volume
à long terme de la production. Si la production et la quantité
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
1.Des causes multiples et souvent
interdépendantes.
1.1.3.3. La nouvelle économie classique (NEC)
la monnaie.
• L’existence d’un endettement important fait
apparaître des transferts de revenus entre
créanciers et débiteurs qui peuvent devenir
considérables en période de progression de
l’inflation.
• Si l’inflation reste inférieure au rythme de
croissance économique en volume, elle conduit
les ménages à préférer la consommation dans le
présent (Trente Glorieuses)
• Par contre, si l’inflation se traduit par une
dévaluation rapide de la monnaie
(hyperinflation), il y aura une perte de confiance
dans la monnaie qui ne pourra plus jouer son rôle
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.
2.1.2. La dévalorisation du revenu
nominal.
• Un individu qui perçoit un revenu peut être
aussi être pénalisé qu’un épargnant. En
effet, même si son revenu s’accroît en
valeur nominale, la valeur réelle de cet
accroissement est rognée par l’inflation.
• Certaines catégories sociales tirent bénéfice
de l’inflation car leurs revenus sont indexés
selon des procédures favorables (ouvriers
de grandes entreprises, fonctionnaires…),
tandis que d’autres catégories sont
perdantes.
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.
2.2. L’inflation et la rentabilité des
entreprises.
• En longue période, la hausse des prix est
généralement associée à des phases d’expansion,
car elle permet une stabilité, voire une hausse de la
rentabilité des investissements.
• Mais des enjeux importants autour du partage de la
valeur ajoutée.
• L’inflation exerce une action d’un autre ordre
sur la rentabilité des entreprises. On avance
souvent l’argument de « l’effet de levier » pour
expliquer pourquoi les entreprises ont intérêt à
s’endetter en période d’inflation élevée. Le
mécanisme est repéré par K.Wicksell dans Intérêts
et Prix (1898) : lorsque le taux de profit (rentabilité
économique) est supérieur au taux d’intérêt, il est
plus avantageux d’emprunter pour financer ses
investissements car cela augmente la rentabilité
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.
2.3. Les effets de l’inflation sur la situation de
l’Etat.
Alors que les économistes libéraux mettent en avant la
responsabilité de l’Etat dans le processus inflationniste, J-M.Keynes
observe que les transferts induits par l’inflation peuvent favoriser
l’activité économique.
• En tant qu’agent endetté, l’Etat peut ainsi avoir intérêt à l’inflation
dans la mesure où, comme n’importe quel débiteur, il bénéficie
alors d’un allègement du poids de son endettement.
• L’inflation permet en outre à l’Etat d’alourdir sa pression
fiscale car les tranches d’imposition ne sont pas
systématiquement adaptées au niveau de l’inflation. Des ménages
qui ne payaient pas d’impôts deviennent alors imposables tandis
que d’autres passent dans des tranches d’imposition supérieures.
• L’Etat peut donc à la fois compter sur l’inflation pour réduire
son endettement réel et pour accroître ses recettes. Notons
que les transferts auxquels donne lieu l’inflation peuvent présenter
des vertus = persistance des transferts des débiteurs aux
créanciers qui conduit selon Keynes à une « euthanasie douce des
rentiers »
• Pour autant, les gouvernements et les banques centrales s’emploient
à lutter contre la hausse des prix car celle-ci perturbe le
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.
2.4. Inflation et incertitude.
• L’inflation constitue un facteur de
perturbation de la structure des prix
relatifs. En effet, tous les prix n’évoluent
pas au même rythme, tous les secteurs ne
sont pas frappés de façon identique par les
tensions inflationnistes. L’information que
reçoivent les agents par le système de prix
est donc biaisée.
• Cette incertitude (information
imparfaite) perturbe le calcul des
agents et nuit à l’efficacité
économique. Les décisions prises par les
agents ne sont plus nécessairement
optimales et la mauvaise allocation des
ressources conduit à une situation sous-
II) LES ANALYSES DES CAUSES ET DES EFFETS
DE L’INFLATION.
2. Les principaux effets de l’inflation.
2.5. Inflation et contrainte extérieure.
• Un fort différentiel d’inflation entre un pays et
ses concurrents commerciaux tend à dégrader
le solde de ses échanges extérieur puisque ses
produits deviennent moins attractifs pour les
acheteurs étrangers, alors que les consommateurs
du pays sont attirés par les produits importés.
• En somme, lorsque dans un pays, le taux d’inflation
est supérieur à celui de ses principaux partenaires
commerciaux, la compétitivité-prix se dégrade
=> La perte des parts de marché à l’exportation et
l’augmentation du taux de pénétration des
importations a un effet néfaste sur le système
productif et sur l’emploi.