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Introduction
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INTRODUCTION
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I. NATURE ET
CARACTERISTIQUES
DES CRISES
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L’observation des crises a permis de cerner leur origine, leur nature
et leurs caractéristiques. Les monographies ont donné lieu à une
interprétation en termes de cycles conjoncturels ou cycles longs; puis
une analyse des crises financières.
A. La crise dans le cycle Juglar
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Phase de dépression: 3
Phase d’expansion : 1 La baisse des prix, de la
production et des
Hausse de la production,
revenus se poursuit
des prix et des revenus
Dvpt excessif des crédits
PIB
Phase de crise : 2 Phase de reprise : 4
Retournement de Arrêt de la baisse
conjoncture des prix et des
revenus
Baisse des prix
Reprise de la
Réduction des
production
crédits
Recul de la
production
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Durée du cycle : 8 ans
Parallèlement, d’autres cycles plus courts furent observés, les
cycles mineurs ou cycles Kitchin d’une durée moyenne de 40
mois, ainsi que des cycles spécifiques à certaines activités: cycle
de bâtiment, cycle agricole (cycle du porc)....
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B. Les cycles longs « Kondratiev »
Les phases longues ascendantes (25 ans environ) sont liées à la mise en
oeuvre d’une ou de plusieurs grandes innovations : exemple de la machine à
vapeur (1780 - 1810/1817), du chemin de fer et de l’acier (1844/1851),
(1870/1875), de l’électricité, du moteur thermique et de la chimie (1890/1896),
(1914/1920). Les innovations majeures donnent naissance à des branches
motrices, elles sont à l’origine de vagues d’innovations ou de grappes
d’innovations qui sont copiées par les entrepreneurs en dehors même des
branches d’origine. Elles sont en effet l’occasion de profits supplémentaires et
elles déclenchent de nombreux investissements.
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Les phases longues de déclin (25 ans environ) succèdent aux phases
ascendantes lorsque les branches motrices liées aux innovations
principales arrivent à maturité ou entrent en déclin et lorsqu’il n’y a
plus de possibilités nouvelles d’exploitation de ces innovations. Il n’y
a donc au cours de ces phases une raréfaction des occasions
d’investissement et de profit tandis que la concurrence entre les
entreprises se fait de plus en plus destructrice.
PHASE A PHASE B
10
La dépression longue des années 1970 – 1980, survenant après une période
de croissance accélérée d’environ un quart de siècle (les trente glorieuses)
tend à accréditer l’idée selon laquelle cette succession assez remarquable
constituerait les deux phases classiques d’un cycle long (4e cycle).
Phase A Phase B
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C. Perspective historique des crises
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Année Reprise Pays à Industries motrices Caractéristiques
l’origine de la crise
1825 1831 Angleterre Début du chemin de fer, Exportation Spéculation sur les
vers l’Amérique du Sud investissements
latino-américains,
crise boursière
1836 1843 Angleterre Constructions ferroviaires, canaux, Spéculation
sidérurgie, houillères financière, crise
financière
1847 1852 Angleterre Constructions ferroviaires, industrie Spéculation, crise
textile, métallurgie du change
1857 1858 USA Constructions ferroviaires, navales, Spéculation, crise
production d’or boursière
1866 1869 Angleterre Industries métallurgiques et Spéculation, crise
houillères bancaire
1873 1878 Allemagne Constructions ferroviaires, essor Krach boursier à
industriel allemand et américain Berlin, Vienne,
New york
1882 1886 France Constructions ferroviaires, minières, Crise boursière,
métallurgiques panique aux USA
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En dissociant les quatre grandes périodes suivantes (étalon or, l’entre
deux guerres, Bretton Woods, l’après Bretton Woods) et les quatre
types de crises (boursières, bancaires, cambiaires, jumelles), Bordo et al
(2003), Dehove (2003), Boucher (2003), Boyer, Dehove et Plihon
(2004)… ont mis en avant les résultats suivants :
La fréquence des crises financières (bancaires ou cambiaires) s’est
accrue depuis l’abandon du système de Bretton Woods (1971). Ainsi la
probabilité de subir une crise de change ou une crise bancaire pendant
la période 1973 – 1997 s’élevait à 10 ou 13%. On voit ainsi réapparaître
les crises bancaires et les crises doubles (bancaire et cambiaire)
Les pays émergents (crise asiatique 1997-1998) sont touchés par les
crises de change et les crises jumelles (notamment ceux ouverts à la
globalisation financière). Il s’agit d’une combinaison de spéculation
intense contre la monnaie nationale (méfiance dans la stabilité du taux
de change) et d’une vague de défaillances bancaires (méfiance à l’égard
de la liquidité ou de la solvabilité des intermédiaires bancaires). On
assiste ainsi à une contagion régionale et une extension de l’espace
géographique des crises
Les crises boursières présentes dans les années 30, réapparaissent de
manière importante dans les années 2000 (valeurs technologiques en
2001, Subprime en 2007).
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Fréquence des crises bancaires, crises de change, crises doubles : 1890-1997
14
12
10
8
Crises bancaires
Crises de change
6
Crises jumelles
Toutes crises
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La fréquence des crises est égale au nombre de crises divisé par le nombre d’années multiplié par le nombre de pays pour chaque période.
Source : Bordo et al (2001)
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Fréquence des crises boursières aux Etats-Unis : 1900 - 2003
16
0
10
20
30
40
Indonésie (1997)
Chili (1981)
50
Thaïlande (1997)
Uruguay (1981)
Corée (1997)
Côte d’Ivoire (1988)
Venezuela (1994)
Japon (1992)
Mexique (1994)
Malaisie (1997)
Slovaquie (1992)
Philippines (1983)
Brésil (1994)
Équateur (1996)
Bulgarie (1996)
République tchèque (1989)
Finlande (1991)
Hongrie (1991)
Sénégal (1988)
Norvège (1987)
Espagne (1977)
Source : Honoban, Klingebiel, 2000
Paraguay (1995)
Sri Lanka (1989)
Colombie (1982)
En % du PIB
Malaisie (1991)
Suède (1991
sommes engagées par les Etats entre 1970 – 2000 : 12.8% du PIB)
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politique, son niveau de développement. Les crises bancaires sont
ainsi coûteuses en terme de budget public (montant moyen des
l’Etat s’abstient rarement d’intervenir, quelle que soit son orientation
Lorsqu’une crise financière se déclenche, l’expérience montre que
Les crises financières ont un impact fortement récessionniste. Le FMI
(1998) a estimé à 11.5% l’impact des crises bancaires récentes sur le
PIB des économies frappées et à 14% celui des crises jumelles.
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II. L’INTERPRETATION
THEORIQUE
DES CRISES
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A. L’école libérale et la crise de l’offre
Aux yeux des économistes classiques qui dominent la pensée
économique de la première moitié du XIX siècle, les crises
apparaissent comme des accidents de nature conjoncturelle. A la fin
du XIXe siècle, le courant dit marginaliste (Stanley Jevons, Carl
Menger, Léon Walras) continuera à entretenir cette idée.
Ainsi, dans le modèle néoclassique, l’équilibre est automatique et la
crise est logiquement impossible. Les déséquilibres observés ne
peuvent provenir que de facteurs exogènes venant entraver le libre
jeu de marchés supposés autorégulateurs. D’où la condamnation par
les économistes néoclassiques des dysfonctionnements de certains
marchés ainsi que de la plupart des interventions publiques.
Les crises sont des crises de l’offre dues à l’excès des coûts de
production résultats de salaires trop élevés ainsi que de charges
sociales et fiscales trop lourdes.
Les déficits publics provoquent la hausse des taux d’intérêt. Les
décisions changeantes en matière de politique monétaire accentuent
l’instabilité de l’économie.
Les réglementations portant atteinte aux lois de la concurrence
(salaire minimum ou monopoles des services publics...) retardent les
ajustements nécessaires.
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B. Keynes et l’insuffisance de la demande
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Niveau de la Technique
Consommation Propension
Revenu Niveau des salaires
+ à
consommer Importance de l’outillage et de la
Epargne main d’œuvre inemployés
Marché de la Situation des marchés et de la
Taux
monnaie : Propension concurrence
d’intérêt
offre et à investir
demande de Efficacité
monnaie marginale Demande Globale Offre Globale
du capital
Demande effective
Intervention de l’Etat sous la forme
d’une variation des dépenses
publiques ou des recettes publiques Volume de la production
(fiscalité)
Volume de l’emploi
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C. Ecole de la régulation et crise du modèle fordiste
Pour l’Ecole de la Régulation (Aglietta, Boyer, Mistral...), l’évolution
historique du régime d’accumulation rythme l’évolution économique.
REGIME D'ACCUMULATION
MODE DE REGULATION
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Trois régimes d’accumulation se sont ainsi succédés depuis le début
du XIXème siècle :
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La crise actuelle serait une crise du Fordisme sous divers aspects :
remise en cause de l’OST,
remise en cause des normes de consommation du fait de la
progression de la demande de services et de la diversification des
besoins,
remise en cause de la production de masse standardisée,
remise en cause du bouclage macroéconomique fordiste fondé
sur les hauts salaires permettant de soutenir la consommation et
d’éviter la surproduction,
remise en cause de l’ancienne division internationale du travail
et du rôle régulateur de l’Etat-Nation confronté à la
mondialisation,
remise en cause de l’Etat-Providence en raison du poids des
déficits publics et des prélèvements obligatoires
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C. Schumpeter et la création - destruction
Dans son ouvrage Business Cycles, Joseph Schumpeter (1939) a centré
son analyse sur l’investissement et sur le processus de l’innovation. Il
s’agit ici de l’innovation technique qu’il convient de distinguer de la
découverte : l’innovation correspond à la mise en œuvre effective,
opérationnelle, d’une découverte, qui peut survenir longtemps après
elle.
C’est l’innovation qui, par l’intervention de l’entrepreneur et de
l’investissement, engage l’économie dans un processus évolutionniste.
Les innovations surviennent pas grappes et se généralisent par un effet
de diffusion à partir des entrepreneurs les plus dynamiques qui ont
largement recours au crédit. La mise en œuvre et la diffusion de
l’innovation génératrice de profit correspondent à la période de
l’expansion.
Le boom des investissements innovants va cependant
progressivement s’estomper et les perspectives de profit se détériorer.
La crise puis la dépression vont survenir.
Le capitalisme serait ainsi associée à de puissantes vagues de
destruction – création.
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Dans la seconde moitié du XX siècle, la thèse de Schumpeter
sera reprise par un grand nombre d’économistes :
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III. LES CRISES
CONTEMPORAINES
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Si la crise de 1929 constitue par son ampleur, la grande crise du XX
siècle, il convient de rappeler qu’un grand nombre de crises se sont
succédées.
A. La crise de 1929
La crise de 1929 s’ouvre aux Etats-Unis par la gigantesque débâcle
boursière de Wall Street, le jeudi noir (24 octobre). Près de 13
millions de titres sont vendus en une seule journée. Cette
catastrophe financière est le reflet décalé d’un début de repli des
taux de profit (déclin de l’indice de la production industrielle dès
juin 1929) dans une conjoncture spéculative.
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L’économiste John Kenneth Galbraith (1961) a présenté une
interprétation de la crise de 1929 à partir d’un ensemble de faits
marquants du capitalisme américain.
31
Galbraith ajoute que l’économie américaine était
fondamentalement « malsaine »,
32
Avec le krach boursier, la dépression s’amorce brutalement
aux Etats Unis et se répand progressivement aux autres pays
capitalistes.
33
B. La crise de 1975
En 1975, la crise a été déclenchée par la hausse du prix du pétrole qui
avait quadruplé en 1973. Ce choc a affecté doublement l’économie.
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Baisse du revenu
disponible après Baisse de la
règlement des demande
Hausse du dépenses d’énergie
prix du
pétrole Hausse des
Hausse des coûts salaires
de production et nominaux et
des prix de vente inflation
Baisse des
revenus distribués
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C. La crise de 1992 – 1993
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Ainsi, la crise de 1993 est caractérisée par :
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D. La crise des « subprime » 2007-2008
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Toutefois, la machine commença à se gripper au 4ème trimestre 2006.
Un nombre croissant de ménages ne pouvant faire face à leurs
échéances, les taux de défaut sur les prêts dits subprime augmentèrent
dans des proportions importantes. Certains ménages furent ainsi
amenés à revendre leur bien immobilier sur le marché désormais en
pleine déprime. Au 1er trimestre 2007, ce fût le tour des établissements
spécialisés qui s’étaient trop engagés sur ces produits. Près d’une
vingtaine d’établissements durent fermer leurs portes.
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BIBLIOGRAPHIE
Boyer R., Dehove M., Plihon D. (2004), Les crises financières, La Documentation Française.
Dockès P., Rosier B. (2003), Les théories des crises économiques, Repères, La découverte.
Plihon D. (2008), Une perspective historique des crises financières, Université d’été d’ATTAC, filière 5, août, 25 p.
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