L'article 15 de la loi N° 65-99 précise « la validité du contrat de
travail est subordonnée aux conditions relatives au consentement et à la capacité des parties à contracter ainsi qu'à l'objet et à la cause du contrat tel qu’elles sont fixées par le code des obligations et des contrats en cas de conclusion par écrit, le contrat de travail doit être établi en deux exemplaires, revêtus des signatures du salarié et de l'employeur légalisées par l'autorité compétente le salarié conserve l'un des deux exemplaires. » - le consentement :
• En ce qui concerne le consentement, l’article
15 nous renvoie à la théorie du consensualisme, de l’autonomie de la volonté, donc de la liberté de contracter ou de ne pas contracter. - La capacité • En droit civil, un mineur ne peut pas conclure un contrat.
• Le code du travail aujourd’hui a fait des
avancées extraordinaires sur ces questions. Parce qu’on ne peut plus utiliser des enfants âgés de moins de 15 ans. - l’objet
• Il doit être licite et ne pas porter atteinte à
l’ordre publique et aux bonnes mœurs.
• On doit exclure aussi, des travaux dangereux.
• On peut se référer à l’objet en théorie
générale des obligations et des contrats. - La cause • En ce qui concerne la cause, là il y a effectivement des spécificités relativement au contrat de travail. • La cause dans le contrat de travail a un lien avec le salaire, moyen de substance des travailleurs. B- la validité du contrat de travail quant à la forme • L’écrit est-il exigé pour la validité du contrat ? • L’article 15 alinéa 2 «… En cas de conclusion par écrit… ». La formulation elle-même laisse entrevoir que le contrat de travail peut ne pas être écrit. • L’existence de l’écrit ou son absence pose un problème de droit, qui est la question de la preuve de l’existence du contrat. • La preuve de l’existence du contrat de travail, peut se faire par tous les moyens de preuve de droit commun. C- les caractéristiques du contrat de travail • 1- le contrat de travail est un contrat synallagmatique
• Le contrat est synallagmatique parce qu’il
suppose la réciprocité des obligations. D’un côté, la fourniture d’une prestation de travail en contrepartie de laquelle, l’employeur verse un salaire. C- les caractéristiques du contrat de travail (suite) • 2- le contrat de travail est un contrat successif
• La prestation de travail elle-même, ne
s’apprécie et ne se réalise ou ne se concrétise, que par rapport à une temporalité. Ce qui le différencie des contrats dits, instantanés. C- les caractéristiques du contrat de travail (suite) • 3- le contrat de travail est un contrat à titre onéreux
• Cela veut dire, qu’en contrepartie de la
prestation de travail fournie par le travailleur, l’employeur paye un salaire. Ceci est tout à fait différent du contrat à titre gratuit. • 4 -le contrat de travail est un contrat d’adhésion • On peut dire que le contrat de travail est un contrat d’adhésion, à l’instar d’autres contrats d’adhésion comme par exemple le contrat d’assurance ou de crédit. • Le contrat d’adhésion est le type de contrat dans lequel les rapports de forces entre les parties sont déséquilibrés. 5- le lien de subordination juridique • le lien de subordination entre une personne et un employeur est ce qui permet de distinguer le salarié du travailleur indépendant ou du bénévole. • le salarié travaille sous les ordres de son employeur dans ses lieux, avec son matériel est ses outils, perçoit de chez lui un salaire. D- les différentes catégories de contrat de travail
• Deux catégories de contrats de travail : Le contrat de
travail à durée déterminée (C.D.D), et le contrat de travail à durée indéterminée (C.D.I). • l’article 16 du code du travail :Le contrat de travail : « est conclu pour une durée indéterminée, pour une durée déterminée ou pour accomplir un travail déterminé. Le contrat de travail à durée déterminée peut être conclu dans les cas où la relation de travail ne pourrait avoir une durée indéterminée… » Le CDD • Toujours selon l’article 16, le CDD ne peut être conclu que dans les cas suivants : • - le remplacement d’un salarié par un autre dans le cas de suspension du contrat de travail de ce dernier, sauf si la suspension résulte d’un état de grève. • - l’accroissement temporaire de l’activité de l’entreprise. • - si le travail a un caractère saisonnier. La suspension du contrat de travail • « le contrat est provisoirement suspendu :
• 1- pendant la durée de service militaire obligatoire
• 2- pendant l’absence du salarié pour maladie ou accident dûment constaté par un médecin • 3- pendant la période qui précède et suit l’accouchement dans les conditions qui sont prévues à l’article 154 et 156 • 4- pendant la période d’incapacité temporaire du salarié résultant d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle • 5- pendant les périodes d’absence prévues par les articles 274, 275 et 277 du code du travail • 6- pendant la durée de grève • 7- pendant la fermeture provisoire de l’entreprise, qui est intervenue légalement les modes de cessation du contrat de travail • A- Contrat à durée déterminée
• L’article 33 de la loi 65-99 : « le contrat de travail à durée
déterminée prend fin au terme fixé par le contrat ou par la fin du travail qui a fait l’objet du contrat • - la rupture avant terme du CDD provoquée par l’une des parties et non motivée par la faute grave de l’autre partie, ou pour un cas de force majeure donne lieu à des dommages-intérêts • - le montant des dommages intérêts prévus équivaut au montant des salaires correspondants à la période allant de la date de la rupture jusqu’au terme du contrat ». • B- Contrat à durée indéterminée • L’article 34 dispose : « le contrat de travail à durée indéterminée peut cesser par la volonté de l’employeur sous réserve des dispositions de la section trois relative aux délais de préavis. • Le contrat de travail à durée indéterminée peut cesser par la volonté du salarié au moyen d’une démission portant la signature légalisée par l’autorité compétente… » • L’article 35 énonce qu’il est interdit de licencier un salarié sans motif valable. • Qu’est-ce qui peut constituer des fautes légères ou des fautes graves ? C’est-à-dire des motifs de licenciement ou de sanctions disciplinaires. • Les articles 37, 38, 39 et 40 nous fixent sur la notion de faute légère et de faute grave aussi bien du salarié que de l’employeur. La graduation des sanctions • L’article 37 précise que : « l’employeur peut prendre l’une des sanctions disciplinaires suivantes à l’encontre du salarié pour faute non grave : • 1- l’avertissement • 2- le blâme • 3- un deuxième blâme ou la mise à pied pour une durée n’excédant pas 8 jours • 4- un troisième blâme ou le transfert à un autre service ou, le cas échéant, à un autre établissement, le lieu de résidence du salarié étant pris en considération ». • L’article 38 précise : « l’employeur applique les sanctions disciplinaires graduellement. Lorsque les sanctions disciplinaires sont épuisées dans l’année, l’employeur peut procéder au licenciement du salarié. Dans ce cas, le licenciement est considéré comme justifié. » Les fautes graves (salarié) • L’article 39 dispose : « sont considérées comme des fautes graves pouvant provoquer le licenciement du salarié :
- le délit portant atteinte à l’honneur, à la confiance ou aux bonnes mœurs ayant
donné lieu à un jugement définitif privatif de liberté. - la divulgation d’un secret professionnel ayant causé un préjudice à l’entreprise. - le fait de commettre les actes suivants à l’intérieur ou pendant le travail. Ces actes sont : a- le vol b- l’abus de confiance c- l’ivresse publique d- la consommation des stupéfiants e- l’agression corporelle f- l’insulte grave g- le refus délibéré et injustifié du salarié d’exécuter un travail de sa compétence. h- l’absence non justifiée du salarié pour plus de 4 jours ou de 8 demi journées dans une période de 12 mois Les fautes graves (salarié) • la détérioration grave des équipements, des machines ou des matières premières causée délibérément par le salarié ou à la suite d'une négligence grave de sa part ; • la faute du salarié occasionnant un dommage matériel considérable à l'employeur ; • l'inobservation par le salarié des instructions à suivre pour garantir la sécurité du travail ou del'établissement ayant causé un dommage considérable ; • l'incitation à la débauche ; • toute forme de violence ou d'agression dirigée contre un salarié, l'employeur ou son représentant • portant atteinte au fonctionnement de l'entreprise. » Fautes graves (employeur) • Article 40 : Sont considérées comme fautes graves commises par l'employeur, le chef de l'entreprise ou de l'établissement à l'encontre du salarié : - l'insulte grave ; - la pratique de toute forme de violence ou d'agression dirigée contre le salarié ; - le harcèlement sexuel ; - l'incitation à la débauche. Est assimilé à un licenciement abusif, le fait pour le salarié de quitter son travail en raison de l'une des fautes énumérées au présent article, lorsqu'il est établi que l'employeur a commis l'une de ces fautes. Procédure de licenciement • Article 62 : Avant le licenciement du salarié, il doit pouvoir se défendre et être entendu par l'employeur ou le représentant de celui-ci en présence du délégué des salariés ou le représentant syndical dans l'entreprise qu'il choisit lui- même dans un délai ne dépassant pas huit jours à compter de la date de constatation de l'acte qui lui est imputé.
• Il est dressé un procès-verbal à ce propos par
l'administration de l'entreprise, signé par les deux parties, dont copie est délivrée au salarié.
• Si l'une des parties refuse d'entreprendre ou de poursuivre
la procédure, il est fait recours à l'inspecteur de travail. Procédure de licenciement (suite) • Article 63 : La décision des sanctions disciplinaires prévues à l'article 37 ci-dessus ou la décision de licenciement est remise au salarié intéressé en mains propres contre reçu ou par lettre recommandée avec accusé de réception, dans un délai de 48 heures suivant la date à laquelle la décision précitée a été prise.
• La justification du licenciement par un motif acceptable
incombe à l'employeur. De même, il doit prouver, lorsqu'il le prétend, que le salarié a abandonné son poste. Procédure de licenciement (suite) • Article 64 : Une copie de la décision de licenciement ou de la lettre de démission est adressée à l'agent chargé de l'inspection du travail. • La décision de licenciement doit comporter les motifs justifiant le licenciement du salarié, la date à laquelle il a été entendu et être assortie du procès-verbal visé à l'article 62 ci-dessus. Le tribunal ne peut connaître que des motifs mentionnés dans la décision de licenciement et des circonstances dans lesquelles elle a été prise. Procédure de licenciement (suite) • Article 65 : Sous peine de déchéance, l'action en justice concernant le licenciement doit être portée devant le tribunal compétent dans un délai de 90 jours à compter de la date de réception par le salarié de la décision de licenciement. Les indemnités de licenciement • L’absence de faute du salarié ou le rejet du motif invoqué par l’employeur est assimilé à un licenciement abusif. Dans ce cas, dès lors qu’il y a absence de faute du salarié, ce dernier a droit automatiquement à trois indemnités cumulatives c’est-à-dire : • - l’indemnité de préavis • - l’indemnité légale de licenciement • - l’indemnité en dommages-intérêts. Indemnités pour dommages-intérêts • Article 41 : « En cas de rupture abusive du contrat de travail par l'une des parties, la partie lésée a le droit de demander des dommages-intérêts.
• Les parties ne peuvent renoncer à l'avance au droit
éventuel de demander des dommages-intérêts résultant de la rupture du contrat qu'elle soit abusive ou non…
• le montant est fixé sur la base du salaire d'un mois et
demi par année ou fraction d'année de travail sans toutefois dépasser le plafond de 36 mois. » l’indemnité de préavis • Article 43 : « La rupture unilatérale du contrat de travail à durée indéterminée est subordonnée, en • l'absence de faute grave de l'autre partie, au respect du délai de préavis. • Est nulle, dans tous les cas, toute clause fixant le délai de préavis à moins de huit jours. » Les délais de préavis : • un mois pour une ancienneté de moins d’un an • deux mois pour une ancienneté de 1 à 5 ans • trois mois pour une ancienneté de plus de cinq ans ». l'indemnité de licenciement • Article 53 : Le montant de l'indemnité de licenciement pour chaque année ou fraction d'année de travail effectif est égal à : • - 96 heures de salaire pour les cinq premières années d'ancienneté ; • - 144 heures de salaire pour la période d'ancienneté allant de 6 à 10 ans ; • - 192 heures de salaire pour la période d'ancienneté allant de 11 à 15 ans ; • - 240 heures de salaire pour la période d'ancienneté dépassant 15 ans.