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Les droits de douane sont des taxes prélevées sur les marchandises lors
de leur passage aux frontières. Les douaniers surveillent les entrées sur
le territoire national essentiellement pour cette raison. La taxe agit sur
le prix du produit étranger vendu sur le marché intérieur. Les
consommateurs nationaux sont dissuadés d’acheter ces produits
étrangers jugés trop coûteux et préfèrent acheter la production locale.
Exemple : En 2000, les Etats-Unis ont relevé fortement les taxes
douanières sur la moutarde et le roquefort. Automatiquement, les
exportations françaises de ces deux produits ont diminué sensiblement
et certains petits producteurs français ont connu de graves difficultés
Source :Libre-échange et protectionnisme - Sip2
L’évolution des barrières tarifaires des pays
développés
Barrières non
Sur les normes et les tarifaires
préférences :
Recours à la législation sur les normes de
consommation, les normes sanitaires, la
protection du consommateur dans le but
d’écarter les producteurs étrangers
(*) Droits de douane : impôt prélevé sur un produit importé lors de son passage à la
frontière. En rendant plus cher les produits étrangers, cette pratique cherche à
décourager leur consommation source : http://biblio.ses.mc.free.fr/
I– La vision libérale :
Le libre-échange est optimal
A – Le protectionnisme est inefficace
Introduction - Définition du
protectionnisme
Le protectionnisme
cherche à protéger
une production
nationale qui ne
bénéficie pas d’un
avantage comparatif.
1 - Constat
Love, Patrick et Ralph Lattimore
(2009), « Protectionnisme ? Tarifs
douaniers et autres barrières aux
échanges », dans Le commerce
international : Libre, équitable et
ouvert ?, Éditions
OCDE.http://dx.doi.org/10.1787/9
789264060289-5-fr
Questions:
1. Quel serait l’effet de
la suppression
complète des droits
de douane sur les
pays pauvres ?
2. Cela détériorerait-il
pour autant la
croissance des pays
riches?
3. Que pouvez-vous en
conclure ?
2 - Explications
a - le protectionnisme, un jeu à somme négative
d’après l’analyse de Ricardo
.
Questions : Le principal problème soulevé par le protectionnisme est que les mesures
1. Justifiez la phrase arrêtées ne le sont pas toujours en fonction de l'intérêt général, mais en
soulignée à partir de fonction des intérêts de groupes de pression particuliers. David Ricardo a
l’analyse de Ricardo développé sa théorie en faveur du libre-échange dans le cadre du débat
2. En quoi cette analyse politique en Angleterre sur l'éventuelle abrogation des Corn Laws (les lois
est-elle encore
sur le grain), qui protégeaient depuis les guerres napoléoniennes le marché
d’actualité ?
anglais des céréales. Les industriels, dont Ricardo était proche, étaient
favorables à cette abrogation. Rendant moins coûteuse l'alimentation des
ouvriers grâce à l'importation de céréales moins chères, elle permettait en
effet de réduire leur salaire. Les propriétaires terriens, de leur côté, étaient
bien sûr d'un avis opposé, le revenu de leurs terres ne pouvant se maintenir
si la production et les prix agricoles diminuaient. Le salaire des ouvriers
demeurant fixé au niveau de subsistance, l'abrogation des Corn Laws était
pour l'essentiel un transfert de pouvoir d'achat des propriétaires terriens
vers les industriels.
Source : A Parienty, Alternatives Economiques - Hors série Pratique
- n°046 - Novembre 2010
b - le protectionnisme, effets d’offre et de
demande
Le protectionnisme peut se révéler illusoire pour l’économie nationale, surtout sur le long terme, tant par ses effets
sur l’offre que sur la demande.
A) Par rapport à l’offre : Le principal inconvénient apporté par les mesures protectionnistes (quotas, droits de
douane, normes) à l’encontre d’entreprises étrangères est la perte de l’aiguillon de la concurrence. Les
entreprises nationales seront moins stimulées, la recherche-développement et l’innovation risquent alors d’être
délaissées. Les entreprises ne réaliseront plus (ou plus autant) de gains de productivité. Leurs coûts de
production augmenteront donc elles seront moins compétitives. Ainsi les prix des produits fabriqués
augmenteront. Au final, les entreprises nationales finiront par accumuler du retard sur leurs concurrentes
étrangères et perdront des marchés le jour où les mesures protectionnistes se relâcheront. Elles devront alors
redoubler d’efforts pour gagner en productivité et redevenir compétitives, mais hélas, la note en terme
d’emplois supprimés sera élevée.
B) Par rapport à la demande : L’absence de concurrence procure aux entreprises nationales une « rente ». Elles
sont assurées d’écouler leur production à des prix plus élevés qu’en présence d’une concurrence étrangère.
Puisque les prix des produits fabriqués augmentent, le pouvoir d’achat des consommateurs diminue. Mais il
diminue aussi parce que les produits étrangers, moins chers à l’origine, ne peuvent plus entrer sur le territoire
national (ou s’ils entrent, sont fortement taxés donc plus coûteux) et qu’en cas de subventions accordées aux
entreprises nationales, celles-ci sont financées par des impôts et taxes supplémentaires payées par les
contribuables. Au total, la demande interne risque de fléchir ou sa croissance de ralentir.
Source : http://jseco22.blog.lemonde.fr/files/2014/12/Le-protectionnisme.pdf
Questions:
1. Quels effets négatifs sur l’offre génère le protectionnisme ?
2. Quels effets négatifs sur la demande génère le protecxtionnisme ?
c – les effets du protectionnisme : la
représentation graphique
p DN ON
perte pour les
E consommateurs
pe (Aire C)
a b c
pt
C d
pm h g f e
Om
Q1 Q 2 Q3 Q4 Q
p DN ON
gain pour les
E producteurs
pe (Aire P)
a b c
pt
P d
pm h g f e
Om
Q1 Q 2 Q3 Q4 Q
p DN ON
Gain pour l’Etat
E (Aire E)
pe
a b c
pt
E d
pm h g f e
Om
Q1 Q 2 Q3 Q4 Q
p DN ON
Perte
E Perte sèche
pe Gain
a b c
pt
d
pm h g f e
Om
Q1 Q 2 Q3 Q4 Q
De plus, une hausse des taxes sur les produits importés pèsera sur les coûts des entreprises qui se
servent de ces produits dans leurs chaînes de production. Les revenus de ces dernières s’en trouveraient
diminués, ce qui pourrait les pousser à diminuer les salaires et à détruire des emplois. Par exemple, si
l’Inde augmentait ses droits de douane sur l’acier importé, les producteurs d’acier indiens s’en
trouveraient favorisés puisqu’ils pourraient pratiquer des prix plus élevés, mais cela nuirait aux
producteurs et aux salariés indiens du secteur automobile, qui utilise l’acier dans la chaîne de
production.
Source : Libre-échange et développement : des gains partagés ?,par Nina Pavcnik in
http://www.laviedesidees.fr/Libre-echange-et-developpement-des.html
Conclusion
Protectionnisme représente un coût : le prix des produits est plus élevé
Hausse de la
croissance
potentielle
2 - Les effets bénéfiques du libre-échange
Les bienfaits liés à la Les bienfaits liés
Les bienfaits liés aux importations
spécialisation aux exportations
Hausse de la
Baisse des Hausse de la Hausse de la
Hausse de la croissance
prix consommation
……………………. productivité
………………….
productivité effective
Hausse
Hausse de la Hausse de la
Hausse de la du bien-
Source : http://biblio.ses.mc.free.fr/ croissance croissance
croissance effective être
…………………….. potentielle
…………………….
potentielle
II – Le libre-échange n’est pas toujours la
solution
Introduction - Libre-échange et protectionnisme à travers
l’histoire
Notes : 1. Union douanière qui libéralise le commerce entre les États allemands.
2. Pour protéger son agriculture de la concurrence des pays neufs.
3. Protègent par des quotas les pays développés des importations
Questions:
1. Montrez qu’à travers l’histoire le protectionnisme a connu des phases d’expansion et de
réduction
2. Montrez que les formes du protectionnisme ont évolué.produits textiles en provenance des PED.
A – Une remise en cause de la conception
libérale
1 – EC2 : Une corrélation tarifs douaniers/
croissance économique ?
Niveau des tarifs douaniers et de croissance, moyenne pour les années 1990*
Lecture: chaque point représente un pays. La dispersion des points montre qu'il n'y a pas de relation
claire entre niveau d'ouverture sur l'étranger et croissance économique.
La question du lien empirique entre ouverture et croissance fait l'objet de polémiques incessantes dans la
littérature économique. Selon un article souvent cité, au cours du dernier quart de siècle, les pays dont
l'ouverture a le plus augmenté ont connu la croissance la plus rapide. Tout le problème est de savoir dans
quel sens se fait la relation: est-ce l'ouverture qui favorise la croissance ou la progression des
performances qui encourage à la fois la croissance et l'ouverture? Il est bien difficile de répondre à cette
question, d'autant que ces pays sont aussi ceux qui ont la protection douanière la plus importante. La
comparaison entre les droits de douane dans un pays et le taux de croissance de ce dernier ne donne
d'ailleurs aucun résultat probant .
Le cas des pays d'Asie orientale comme la Corée du Sud ou, plus récemment, la Chine a été beaucoup
discuté ces derniers temps. La région a en effet connu un développement d'autant plus remarqué qu'il s'est
accompagné d'une intégration spectaculaire dans les échanges internationaux. Mais, là encore, cet exemple
peut être utilisé pour montrer aussi bien que l'ouverture des frontières est bonne pour la croissance que, au
contraire, le protectionnisme est nécessaire. En effet, ces pays ont utilisé l'ouverture sur l'extérieur dans leur
stratégie de croissance, mais il ne s'agit en aucun cas de libre-échange. Le cas de la Chine, premier
exportateur mondial, mais qui utilise une monnaie volontairement sous-évaluée et demande aux Chinois
d'acheter chinois, illustre bien cette ambiguïté.
Source : op cité
Questions :
1. Expliquez la phrase soulignée
2. L’exemple asiatique justifie t’il la relation mise en évidence par les libéraux ?
2 – une relativisation de la relation de causalité :
le libre échange déterminant de la croissance
C’est un des mythes les plus tenaces de la théorie économique : les développements du
Japon, de la Corée du Sud et de la Chine démontreraient les bienfaits du libre-échange. Et
si c’était l’inverse qui était vrai ?
L’exemple de la Chine est particulièrement parlant. Il y a une vingtaine d’années, ce pays a
décidé de développer une industrie automobile. L’Etat a donc mis en place des droits de douane
de plus de 100% sur les importations de véhicules, imposant à tous les constructeurs de
construire des usines de montage sur place. Et pour s’assurer un transfert de technologie, la
Chine a également imposé qu’un partenaire local détienne la moitié de l’entreprise.
Dans un second temps, la Chine a remonté les droits de douane sur les pièces détachées pour
faire venir l’ensemble de la filière sur son territoire. Enfin, une fois la pompe amorcée, les
droits de douane sur les véhicules importés ont été diminués (à 35% tout de même) et les
anciens partenaires des constructeurs occidentaux ont commencé à produire leurs propres
véhicules, souvent des copies de modèles occidentaux au démarrage, avant de passer à la phase
exportation, pour bientôt.
Source : L.Pinsolle, L'Asie, libre-échangiste dehors et protectionnistes dedans , Marianne
2, 07/08/2010
Questions:
1. En quoi l’exemple chinois reprend-il l’analyse de List ?
2 – Le protectionnisme défensif , l’approche de
Nicholas Kaldor
Nicolas Kaldor (économiste anglais, 1908-1986) a avancé une théorie analogue à celle de
List mais pour les industries vieillissantes, donc en déclin. La concurrence est ruineuse et
conduit à la perte de ces vieilles entreprises. Aussi pour préserver l’emploi, surtout
localement, il serait préférable d’adopter à l’égard de ces activités un protectionnisme sélectif
et transitoire. On peut penser aujourd’hui au cas des entreprises textiles ou de chaussures en
Europe, ou encore à la sidérurgie, au papier. Cependant, dans le cadre du Marché Unique
européen, ce type de protectionnisme est interdit, précisément parce qu’il est réservé à un ou
quelques secteurs de l’économie. La France fut d’ailleurs condamnée par le passé pour avoir
subventionné des industries de main d’oeuvre (industrie textile, cuir et habillement) en
difficulté (plan Borotra de 1997). Les entreprises durent rembourser les subventions perçues.
Le même problème touche aujourd’hui l’entreprise de transport maritime corse SNCM (elle
doit rembourser 400 millions d’euros d’aides perçues de l’Etat).
Source : http://jseco22.blog.lemonde.fr/files/2014/12/Le-protectionnisme.pdf
Questions:
1. Dans quels cas une politique protectionniste est-elle souhaitable ?
3 – La politique commerciale stratégique :
le modèle Boeing - Airbus
Lorsque l'échelle nécessaire pour être compétitif est telle qu'il n'y a
place que pour un producteur sur le marché mondial, des subventions
à une entreprise nationale peuvent donner à cette dernière un avantage
qui la conduit au monopole mondial. Dans les années 1980, Barbara
Brander et James Spencer ont présenté des modèles s'inspirant de
cette idée, en l'appliquant notamment au cas de la concurrence entre
Airbus et Boeing. Ils ont montré qu'une "politique commerciale
stratégique" peut donner un avantage décisif à une entreprise sur
l'autre.
Source : Alternatives Economiques - Hors série Pratique - n°046 -
Novembre 2010
Questions:
1. Dans quels cas une politique protectionniste est-elle souhaitable ?
3 – La politique commerciale stratégique:
le modèle Boeing - Airbus
Questions :
1. Quelle était la situation avant la création d’Airbus ?
2. Comment pouvez-vous justifier la création d’Airbus ?
3. Quelles sont les conséquences de la création de l’Airbus dans la matrice de gains ?
4. Que se passe-t-il si l’Europe décide d’accorder une subvention de 25 à Airbus ?
5. Quelle sera la réaction du gouvernement américain ?
6. Définissez la politique commerciale stratégique.
C - Le protectionnisme une solution à la menace
de désindustrialisation et de délocalisation ?
1 – Constat : une désindustrialisation réelle
45% des deux millions d'emplois industriels détruits en France entre 1980 et 2007 sont imputables à la mondialisation. C'est la conclusion
à laquelle aboutit une étude réalisée par le ministère de l'Economie. Cette évaluation tente de chiffrer l'impact respectif des différents
facteurs pouvant expliquer la chute de l'emploi dans l'industrie au cours des dernières décennies. L'étude évalue en particulier à 330 000,
soit 17% des destructions, les emplois industriels disparus à cause de la concurrence des pays émergents. 10 000 à 15 000 emplois
auraient également été délocalisés chaque année entre 2000 et 2003, ce qui expliquerait 10% à 20% des diminutions d'effectifs industriels.
Parmi les autres facteurs, l'externalisation, c'est-à-dire le transfert d'emplois de l'industrie vers le secteur des services aux entreprises,
expliquerait la perte de 500 000 emplois industriels (soit 25%). Tandis que le progrès technique, c'est-à-dire les gains de productivité, serait
responsable de 30% des pertes d'emplois.
Source : http://www.alternatives-economiques.fr/desindustrialisation--la-faute-a-la_fr_art_913_48384.html
La forme la plus spectaculaire de cette politique se retrouve dans les délocalisations vers des pays à bas coût
salarial et faibles réglementations sociales ou écologiques. Mais le chantage à l’emploi exercé sur les travailleurs
et leurs syndicats pour qu’ils renoncent à des avantages sociaux et à des hausses de salaires en constitue la
forme la plus importante. Le libre-échange participe aussi de la dégradation des conditions de travail que l’on
connaît depuis une décennie. Le chantage à la délocalisation est l’un des principaux arguments utilisés par les
directions d’entreprises pour remettre en cause accords et réglementations sociales antérieures.
On pourrait alors considérer que cette déflation salariale est le prix à payer pour que d’autres pays se
développent. Tel est d’ailleurs l’un des mythes propagé à l’envi les adversaires du protectionnisme : le libre-
échange profite aux pays les plus pauvres. Rien n’est plus inexact.
Les pertes de revenus des travailleurs des pays développés ne vont pas vers les travailleurs des pays
émergents, mais servent à enrichir encore plus une mince élite dont la richesse a littéralement explosé dans les
dix dernières années. Aux Etats-Unis les 0,1% les plus riches accumulaient 7,5% du revenu national en 2005,
contre 5% en 1995 et 2,9% en 1985. Le niveau de 2005 correspondait à celui de 1929 (7,6%). Les mêmes
causes engendrent les mêmes effets. En effet, si dans un premier temps, les pays qui bénéficient des
investissements de délocalisation voient leur croissance s’accélérer, ils scient la branche sur laquelle ils se sont
assis avec l’aide des grandes entreprises européennes et américaines. Ainsi, l’appauvrissement relatif et même
absolu des travailleurs des pays développés a-t-il engendré la crise actuelle, qui se traduit par une contraction
brutale de la consommation, qui vient pénaliser les pays exportateurs. Au jeu du libre-échange et des
délocalisations et de la déflation salariale, il n’est nul gagnant, si ce n’est ceux qui ont empoché les profits et qui
ont su les placer en des lieux préservés. –
Source : http://www.bertrand-renouvin.fr/jacques-sapir-le-retour-du-protectionnisme-et-ses-
adversaires/#sthash.FRGZkLWx.dpufa
Questions:
1. Comment J.Sapir explique-t-il les délocalisations ?
2. Quelles solutions préconise-t-il pour y remédier ?
3. En quoi la concurrence subie par la France ne provient-elle pas seulement des pays émergents d’Asie : analysez les conséquences du
dumping fiscal .
4. Quelles solutions préconise alors T.Piketty ?
2 – Les explications justifiant des
politiques protectionnistes
Les Etats-Unis se sont spécialisés dans les fonctions hautement rémunérées et ont délocalisé les emplois de production industrielle. Cette
division internationale du travail a donné entière satisfaction dans un premier temps. «Jusqu'à il y a une décennie, les effets de la
mondialisation sur la distribution de richesse et des emplois ont été inoffensifs», selon le professeur Michael Spence, dont le FMI cite
abondamment les travaux. Ce Prix Nobel d'économie note que, de 1990 à 2008, les États-Unis sont parvenus à créer 27 millions
d'emplois, maintenant le chômage très bas. Mais 98% de ces postes ont été offerts par les secteurs travaillant exclusivement pour le
marché intérieur américain, dont 10 millions par des agences gouvernementales et la santé. En revanche, les industries dont les produits
sont exportables, «tradable», selon le terme de Michael Spence, n'ont pas accru leurs emplois, sauf dans les métiers hautement qualifiés.
Le grand perdant est la classe moyenne, qui était employée par l'industrie. Selon le professeur Alan Blinder, ancien numéro deux de la
Fed, 25% de tous les emplois aux États-Unis seraient «délocalisables».
Cette reconfiguration du marché du travail n'était pas préjudiciable tant que les États-Unis croissaient au rythme de 2,5% l'an. Elle est
devenue insupportable avec la crise, alors que la construction, les agences publiques et les entreprises de services embauchent de moins
en moins, même à bas salaires. Le FMI note que tous les vieux pays industrialisés sont logés à la même enseigne. Pour sa part, Michael
Spence souligne l'exception allemande, «qui a clairement su protéger l'emploi dans ses industries d'exportation quand elles étaient
menacées». Il constate, en outre, que la désindustrialisation entraîne un appauvrissement collectif. Selon ses calculs, la valeur ajoutée par
employé est passée de 72.000 à 80.000 dollars entre 1990 et 2008 outre-Atlantique dans les secteurs non exportateurs, alors qu'elle a
bondi de 79.000 à 120.000 dollars dans les industries travaillant pour le marché mondial.
La mondialisation n'est certes pas un jeu à somme nulle où les économies émergentes prospéreraient aux dépens des vieilles nations.
Mais, au sein de chaque pays, certaines catégories sociales en bénéficient alors que d'autres en pâtissent. Le FMI y voit non seulement un
facteur d'inégalité, mais aussi un frein à la croissance globale: en laissant échapper les secteurs industriels, qui présentent des potentiels
de productivité bien supérieurs aux activités de service, les États-Unis et l'Europe se condamnent au déclin. Ne souhaitant pas s'engager
sur un terrain hautement politique, les experts du FMI s'abritent derrières les recommandations du professeur Spence. Elles sont de deux
ordres : reconquérir les emplois industriels perdus par la classe moyenne tout en pratiquant une redistribution sociale spécifique en faveur
de ces victimes de la mondialisation clairement identifiées.
Source : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/09/25/04016-20110925ARTFIG00237-la-mondialisation-deprime-l-emploi-selon-le-fmi.php
Questions:
1. Quels sont les secteurs qui ont créé des emplois avant la crise de 2008 ?
2. Quels sont les effets de la crise ?
3. Qui sont les gagnants , les perdants de la mondialisation ?
2 – Les explications justifiant des
politiques protectionnistes
Pourquoi les économistes, dans leur immense majorité, croient-ils au libre échange? Parce qu'ils ont appris à l'école qu'il était plus efficace de commencer,
dans un premier temps, par produire le plus de richesses possibles, en s'appuyant sur des marchés libres et concurrentiels, afin d'utiliser au maximum les
avantages comparatifs des uns et des autres. Quitte, dans un second temps, à redistribuer de façon équitable les gains de l'échange, au moyen d'impôts et
de transferts transparents à l'intérieur de chaque pays. Voici ce que l'on apprend à l'école en économie: la redistribution efficace est la redistribution
fiscale; il faut laisser les marchés et les prix faire leur travail, en les distordant le moins possible (la fameuse "concurrence libre et non faussée"); quitte à
redistribuer ensuite, "dans un second temps".
Tout n'est pas faux dans cette belle histoire, loin de là. Mais elle pose tout de même un problème majeur. Au cours des 30 dernières années, les échanges
de biens et services ont été fortement libéralisés, au nom notamment de cette logique. Or le second temps, celui de la redistribution fiscale accrue, n'est
jamais venu. Au contraire: la concurrence fiscale a laminé les impôts progressifs patiemment construits au cours des décennies précédentes. Les plus
riches ont bénéficié de fortes réductions d'impôts, alors même qu'ils étaient déjà les premiers bénéficiaires de la libéralisation des échanges et de la
mondialisation. Les plus modestes ont dû se contenter de hausses de cotisations sociales et d'impôts sur la consommation, tout cela dans un contexte de
stagnation des salaires et de l'emploi. Loin de redistribuer plus équitablement les gains de la libéralisation, la redistribution fiscale a au contraire eu
tendance à en accentuer les effets inégalitaires.
La libéralisation inconditionnelles des échanges et le dumping fiscal ont partie liée. On a désarmé la puissance publique sans rien obtenir en échange.
Avec l'interdiction des taxes sur les importations et des subventions aux exportations, on a même encouragé les Etats à développer d'autres outils pour
promouvoir leur production nationale, notamment en détaxant les investissements étrangers et le travail très qualifié (tout cela de façon parfaitement
autorisée, bien sûr). Sans compter que la libéralisation des services financiers et des flux de capitaux a directement facilité l'évasion fiscale, aussi bien au
niveau des entreprises que des particuliers. Faute d'une coordination adéquate entre pays, cela a fortement limité la capacité des Etats à mener une
politique fiscale autonome.ains de la libéralisation, la redistribution fiscale a au contraire eu tendance à en accentuer les effets inégalitaires.
Pour faire céder les paradis fiscaux, et plus généralement pour mettre en place les régulations financières, sociales et environnementales qui s'imposent
pour reprendre le contrôle d'un capitalisme mondialisé devenu fou, l'arme commerciale sera sans doute indispensable. Si l'Europe parle d'une seule voix et
cesse de se comporter comme un nain politique, alors on pourra même éviter de mettre les menaces d'embargos et de protections à exécution. Ce qui
serait préférable, car si le protectionnisme - comme la police - est une arme dissuasive essentielle que les Etats doivent garder à portée de main, il n'est pas
en soit une source de prospérité (contrairement à ce que certains "démondialisateurs" enthousiastes semblent s'imaginer). Mais si l'on choisit
d'approfondir la construction européenne sans réelle avancée dans cette direction, alors on court le risque de susciter des replis nationalistes extrêmement
violents.
Questions:
1. En quoi la concurrence subie par la France ne provient-elle pas seulement des pays émergents d’Asie : analysez les conséquences du dumping
fiscal .
2. Quelles solutions préconise alors T.Piketty ?
3– Mais qui se heurtent à de nouvelles limites
La mondialisation présente a des caractéristiques tout à fait différentes. Il ne s’agit pas de la progression
rapide des exportations des entreprises des pays émergents vers les pays de l’OCDE, mais de la
délocalisation de l’industrie des pays de l’OCDE vers les pays émergents, c'est-à dire du déplacement
géographique des capacités de production.
L’exemple de la Chine est clair. Près de 60 % des exportations de la Chine sont réalisées par des entreprises
étrangères, ce qui correspond à l’importance des implantations d’entreprises étrangères en Chine.
Les déficits commerciaux vis-à-vis de la Chine résultent donc de ces délocalisations industrielles, pas de
l’apparition de nouveaux producteurs chinois. Se protéger contre les importations depuis les pays émergents,
avec ce type de mondialisation, est totalement inefficace : les productions ayant été délocalisées, il n’y a pas
de production nationale substituable aux importations. Le protectionnisme (droits de douane par exemple)
aboutit seulement à accroître les prix des importations, donc réduit le bien être.
On a vu ainsi que lors de la période d’appréciation du RMB vis-à-vis du dollar (qui permet d’expérimenter
ce que seraient les effets de droits de douane) de 2005 à 2008, on a observé une hausse des prix des
importations des Etats-Unis depuis la Chine sans réduction du déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis
de la Chine
Au total, il ne faut pas se tromper de mondialisation. La mondialisation présente (délocalisations) n’a rien à
avoir avec celle des années 1970-1980 (apparition de nouveaux producteurs dans les pays émergents). La
seule façon de résister à la mondialisation présente est l’exploitation des avantages comparatifs, pas le
protectionnisme.
Source : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=51812
1. Pourquoi le protectionnisme n’est-il plus aujourd’hui une solution pour les PDEM selon P Arthus ?
D - La dévaluation compétitive
Introduction
Dévaluation : baisse du taux de change décidée par les autorités compétentes dans le cadre
d'un régime de change fixe. A distinguer de la dépréciation, qui est une baisse du taux de
change, au gré de l'offre et de la demande de devises sur le marché des changes.
Source : Jézabel Couppey-Soubeyran , La courbe en J , Alternatives Economiques n° 314 -
juin 2012
Questions:
1. Quelles sont les conséquences d’une monnaie faible sur le volume des importations et
des exportations ?
2. Distinguez dévaluation et dépréciation
3. Pourquoi une monnaie faible est une forme de protectionnisme ?
2 – Les mécanismes
Du point de vue des entreprises, l'idéal serait bien sûr d'être capable d'augmenter fortement les volumes
exportés quand le taux de change baisse et de les diminuer faiblement lorsqu'il augmente. Au niveau de
l'ensemble du pays, cela suppose de disposer d'un gros bataillon d'entreprises exportatrices (au contraire
du petit club très select des quelques entreprises françaises qui exportent !) et d'une qualité de produits à
vendre telle que ceux qui les achètent ne sont pas prêts à y renoncer ou ne trouvent pas de quoi les
remplacer, même quand le prix augmente.
Ainsi, du point de vue du commerce extérieur, la compétitivité à moyen et long terme n'est pas qu'une
histoire d'euro fort ou faible. C'est bien sûr la qualité des produits vendus et la capacité des entreprises à
les exporter qui font la différence. Avec le même taux de change, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique
réalisent des excédents, là où la France, l'Italie ou l'Espagne sont en situation de déficits.
Source : Jézabel Couppey-Soubeyran , La courbe en J , Alternatives Economiques n° 314 - juin 2012
La compétitivité : dessine-moi l’éco
Questions:
1. A quelles conditions une politique de monnaie faible assure un excédent commercial?
2. Définir compétitivité. Quelles sont les deux formes de compétitivité dont un pays ou une entreprise
dispose?
3. Comment peut-on expliquer les différences de résultats des pays d’Europe ?
Conclusion – La baisse de l’euro est-elle une
bonne nouvelle ?
Inconvénients du Inconvénients du
protectionnisme libre échange
Mesures de rétorsions La mondialisation favorise la
mises en œuvre par les domination des multinationales.
concurrents Les tribunaux qui devraient
Conséquence négative régler les différends ne
pour les PED : fonctionnent pas toujours
ralentissement des
exportations, donc
ralentissement de la
croissance