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Master Droit Privé Comparé

Espace Afrique Francophone et Commonwealth 


Matière : Droit international privé

LA POLITIQUE MIGRATOIRE AU
MAROC ET EN AFRIQUE
Sous la direction du professeur :
MME. JDAINI BOUCHRA
INTRODUCTION
Le droit de la migration comprend deux branches de droit :
- Un droit qui réglemente la migration
- Un droit qui protège les migrants
La première branche de droit comprend toutes les normes juridiques qui
organisent l’entrée, le séjour, l’établissement et la sortie du territoire
Elle inclut aussi toutes les sanctions et les mesures répressives liées à
l’inobservation de ces règles. La deuxième branche du droit de la
migration est formée d’un cadre normatif visant à garantir aux migrants
certains droits proclamés au niveau international et incorporé parfois dans
le droit interne des Etats , Elle inclut aussi toutes les sanctions et les
mesures répressives liées à l’inobservation de ces règles.
La deuxième branche du droit de la migration est formée d’un cadre
normatif visant à garantir aux migrants certains droits proclamés au
niveau international et incorporé parfois dans le droit interne des Etats
La loi marocaine relative à l’entrée et au séjour des étrangers au Maroc,
l’émigration et l’immigration irrégulières du 11 novembre 2003 ou Loi 02-
03 entre dans le champ de la première catégorie de droit de la migration,
celui qui réglemente la migration au Maroc.
Problématique de notre exposé:

Quel est le contenu de la loi 02-03 et quels sont ses apports et


ses limites ? Et quel est le contexte institutionnel des
politiques migratoires en Afrique ?
Sommaire

 Introduction

 Première Partie : Le contenu de la loi marocaine n°02-03 sur la migration

 Chapitre 1 : La réglementation de l’immigration 

 Chapitre 2 : Les apports et les limites de la loi marocaine n°02-03 sur la migration

 Deuxième partie : Politiques migratoires en Afrique

 Chapitre 1 : La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest

 Chapitre 2 : Politique migratoire au sein de l’espace CEDEAO

 Conclusion
Partie I : LE CONTENU DE LA LOI MAROCAINE NO
02-03 SUR LA MIGRATION

La loi marocaine No. 02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au


Maroc, à l’émigration et l’immigration irrégulières du 11 novembre 2003 a
ouvert une nouvelle phase dans l’histoire du droit de la migration au Maroc.
 Conformément à son article 58, cette loi est entrée en vigueur à compter de la
date de sa publication au Bulletin Officiel du Royaume, le 20 novembre
2003. Cette loi est composée de 58 articles, de 8 chapitres et 3 titres.

 Ces trois titres sont : De l’entrée et du séjour des étrangers au Maroc, Dispositions pénales relatives à
l’émigration et à l’immigration irrégulières et Dispositions transitoires.

 La loi a abrogé toutes les dispositions antérieures relatives à la migration et notamment cinq
principaux textes qui réglementaient la migration au Maroc. Ces textes sont : le dahir du 15 novembre
1934 réglementant l’immigration en zone française de l’Empire Chérifien, le dahir du 2 janvier 1940
réglementant le séjour de certaines personnes en zone française de l’Empire Chérifien, le dahir du 16
mai 1941 relatif aux autorisations de séjour en zone française de l’Empire Chérifien, le dahir du 17
septembre 1947 relatif aux mesures de contrôle établies dans l’intérêt de la sécurité publique et le
dahir du 8 novembre 1949 portant réglementation de l’émigration des travailleurs marocains.
La loi 02-03 réglemente, d’une part, la migration au Maroc avec ses deux
volets d’immigration (entrée et séjour dans le pays) et d’émigration (sortie
du pays) et d’autre part, elle sanctionne toute immigration ou émigration
illégales
Chapitre 1 : La réglementation de l’immigration

 L’immigration des étrangers au Maroc inclut leur entré, leur séjour et leur
établissement. Un étranger est défini selon la loi marocaine comme toute
personne n’ayant pas la nationalité marocaine, soit qu’elle ait une
nationalité d’un autre pays soit qu’elle n’ait pas de nationalité (apatride)
- L’entrée des étrangers au Maroc régulière au Maroc.

 La loi 02-03 établie les conditions pour lesquelles l’étranger peut entrer d’une façon
régulière au Maroc L’entrée dans le pays relève du pouvoir discrétionnaire de l’Etat
marocain. La loi précise clairement dans son article 4 que l’autorité compétente peut
refuser l’entrée au Maroc aux personnes qui ne remplissent pas les conditions d’entrée
exigées par cette loi.

 L’article 4 précise que « La décision prononçant le refus peut être exécutée


d’office par les autorités compétentes chargée du contrôle aux postes frontières ».
La loi limite cependant ce pouvoir discrétionnaire par les engagements
internationaux du pays en précisant dans son article premier que la loi s’applique
« sous réserve de l’effet des conventions internationales dûment publiées »
- Le séjour des étrangers au Maroc :

 La loi 02-03 précise qu’il y a deux titres de séjour au Maroc : le certificat


d’immatriculation et le certificat de résidence (art.5). Le premier titre est délivré à
l’étranger qui réside au Maroc pour plus de trois mois. Le deuxième à celui qui réside
d’une façon non interrompue au Maroc pendant 4 années. Les articles 9 à 18 de la loi
02-3 fixent les conditions d’obtention de ces cartes et renseignent sur les types de
cartes d’immatriculation et de résidence et sur les personnes qui peuvent les posséder.
 La loi introduit trois types de cartes d’immatriculation : pour visiteurs, pour

étudiants et pour travailleurs migrants avec la mention précise de l’activité

exercée.

 La carte d’immatriculation doit être obtenue dans un délai de 48 heures après

l’entrée et peut avoir une durée d’un an jusqu’à 10 ans renouvelables. Certains

étrangers sont dispensés de la carte d’immatriculation,


Chapitre 2 : Les apports et les limites de la loi
marocaine n° 02-03 sur la migration

 Malgré ses limites, la loi marocaine a le mérite de « décoloniser et de compiler


le droit marocain relatif à la migration avec ses deux dichotomies : le droit de
l’immigration et de l’émigration. Auparavant, ce droit était éparpillé dans
plusieurs textes hérités de la période du Protectorat. La nouvelle législation
insiste parfois sur le besoin de respecter les engagements internationaux du
Maroc en matière de Droits Humains et du Droit des Réfugiés.
 La loi comporte cependant plusieurs limites. La plus importante de cette limitée
tant son aspect très répressif à l’égard des migrants illégaux et son silence sur tout
le droit protecteur des migrants. La Loi 02-03 reprend certaines dispositions de la
loi française dans le domaine sans pour autant reprendre les garanties accordées
aux étrangers dans la cette législation française (recours non suspensif, droit des
migrants d’être visités et assistés par les associations de Droits Humains etc.)
 Le Maroc est parmi les rares pays à avoir ratifié la Convention internationale sur la
protection de tous les travailleurs migrants et les membres de leur famille du 18 décembre
1990. Cette convention accorde une protection à tous les travailleurs migrants dans un pays
et aux membres de leurs familles, y compris les clandestins. En prévoyant des sanctions
pour toutes les immigrations illégales sans distinction, les rédacteurs de la Loi 02-03
semblent avoir négligé les engagements internationaux du Maroc en la matière

 De plus, la loi 02-03 est silencieuse sur le regroupement familial qui est une forme
d’immigration légale et qui consiste à rejoindre un membre de la famille installé légalement
dans un pays d’accueil. Il était régi par l’article 11 du dahir du 15 novembre 1934
 Selon cet article, les membres d’une famille visés sont le conjoint, les
enfants âgés de moins de 18 ans et les ascendants à la charge du travailleur.
Le chapitre VII de la Loi 02-03 est relatif à la circulation des étrangers dans
le Royaume et précise que les migrants réguliers peuvent séjourner et
circuler dans l’ensemble du territoire (art.4 al.1). Ils ne peuvent cependant
pas exercer d’activités lucratives sans avoir été régulièrement autorisés
(art.40).
 La loi prévoit des zones d’attente dans les ports et les aéroports où les
personnes refoulées sont gardées en attendant leur refoulement (art.38)
sans stipuler que les organisations humanitaires ont le droit d’entrer en
contact avec eux et les assister dans ces « zones prisons ». Ainsi, au nom
de la nécessité impérieuse de la sûreté publique, plusieurs actions sont
permises par la Loi 02-03 contre les migrants et plusieurs violations de
leurs droits sont tolérées .
 On peut dire, en conclusion, que dans la loi les sanctions frappant les
contrevenants des règles relatives à l’immigration et à l’émigration sont
diverses et parfois assez sévères (atteignant la réclusion perpétuelle).
Parallèlement, il n’existe presque pas de dispositions relatives à la
protection des étrangers et les migrants contre l’abus et l’injustice de la
part de l’administration.
Deuxième partie : Politiques migratoires
en Afrique

D’abord, la migration se définit comme le fait pour un individu de changer


d’espace de vie habituel durant une période de temps donnée. En
considérant l’espace national, tout changement de résidence à l’intérieur de
cet espace, pour une certaine durée minimale, est une migration interne.
Lorsque le changement s’effectue en dehors de cet espace, on parle de
migration externe (ou internationale).
En effet, l’Afrique connaît un important développement des mouvements migratoires.
Ces mouvements se font, pour l’essentiel, à l’intérieur du continent. Ils se développent
également en direction de l’Europe, de l’Amérique du Nord et de certains pays du
Moyen Orient et peuvent être volontaires (dus à des facteurs d’attirance dans les pays
de destination) ou involontaires/forcés (dus à des facteurs d’incitation dans les pays
d’origine). Ces mouvements peuvent être légaux ou illégaux et englober toutes les
catégories sociales, dont les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur de leurs
propres pays, les nomades à la recherche de pâturages, les jeunes hommes et femmes
quittant leurs foyers ruraux pour des opportunités d’emploi en ville, les demandeurs
d’emplois, mais de plus en plus les personnes qualifiées, les femmes et les enfants
mineurs.
Chapitre 1 : La Communauté économique des États
de l'Afrique de l'Ouest

La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été créée par le Traité de Lagos
du 28 Mai 1975, dans le but d’unir et de renforcer la coopération et la solidarité entre pays
divisés depuis les indépendances. Comptant 15 pays membres, La composition de la CEDEAO a
légèrement changé dans le temps, avec l’adhésion du Cap –Vert en 1977 et le retrait de la
Mauritanie en 2002.
 La CEDEAO avait, dès le départ, comme ambition de devenir la seule communauté
économique de la région aux fins de l’intégration économique et de la réalisation des
objectifs de la Communauté Economique Africaine (CEA). Dans cette perspective, la
libre circulation des personnes et des biens devient un des préalables indispensables.
C’est à cet effet que le Protocole relatif à la libre circulation des personnes, le droit de
résidence et d’établissement a été instauré le 29 Mai 1979.

 Ce Protocole avait le mérite de fixer un délai de 15 ans pour sa mise en œuvre en trois
étapes : la première correspond au droit d’entrée et à l’abolition du visa et à la libre
circulation ; la deuxième renvoie à l’application du droit de résidence ; la troisième étape
était relative au droit d’établissement. Les Etats se sont également engagés à prendre, au
niveau national, des dispositifs nationaux pour assurer l’application effective de ces
instruments juridiques de la CEDEAO.
 La CEDEAO a mis en place d’autres dispositifs tels que l’Union Economique et Monétaire Ouest

Africain (UEMOA) qui a été créée par le Traité du 10 janvier 1994 et qui réunit huit Etats de cet

espace que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le

Sénégal et le Togo.

 Son objectif est de renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats

membres dans le cadre d’un marché commun ouvert et concurrentiel. L’idée est de créer un

cadre juridique, économique et harmonisé basé sur la libre circulation des personnes, des

biens, des services et le droit d’établissement des citoyens exerçant une activité indépendante

ou salariée, un tarif extérieur commun et une politique commerciale commune.

 Mais malgré tout ce dispositif, les tracasseries au niveau des frontières constituent encore un

véritable obstacle à la libre circulation des personnes.


Chapitre 2 : Politique migratoire au sein de l’espace
CEDEAO

Les politiques migratoires ont par nature deux dimensions : une dimension interne visant le territoire
national et une dimension externe relevant de la politique étrangère. Traditionnellement, les questions
relatives à l’immigration, comme la gestion des frontières et des flux, sont traitées comme des affaires
intérieures en raison de leurs répercussions sur l’économie, la sécurité et la société d’un pays. Les
questions relatives à l’émigration, comme la protection et les relations avec les ressortissants
nationaux à l’étranger ou les candidats-migrants, sont habituellement considérées comme des sujets de
politique étrangère. Mais cette séparation donne parfois lieu à des mesures simplistes.
Or, il existe sans conteste une dimension externe dans les politiques d’immigration de même
qu’un volet interne dans les politiques d’émigration. Par exemple, les premières exigent une
collaboration avec les pays d’origine des étrangers présents sur le territoire national. De
même qu’il ne fait plus aucun doute que les politiques d’émigration doivent tenir des
interactions entre l’émigration et le développement économique ou d’autres politiques
sectorielles au niveau national. Lorsque les dimensions internes et externes sont traitées en
parallèle, les politiques migratoires peuvent se révéler incohérentes et donc inefficaces.
De plus, cette dualité requiert l’implication de toute une variété de ministères et
de parties prenantes. Si l’on veut garantir une approche cohérente et inclusive
associant tous les acteurs clés, il est indispensable d’intégrer au cadre de mise en
œuvre des mécanismes de coordination politique entre autorités centrales et
locales. De même, une stratégie nationale globale sur les migrations qui intègrent
les deux dimensions politiques contribue à donner une orientation commune à
tous les acteurs impliqués.
 Étant donné que la migration touche tous les pays de la planète en général, on prend
Mali comme exemple d’un pays africain.  Ce pays, qui est un pays d'immigration par
excellence, est l'un des grands pays en Afrique qui bénéficient du fait migratoire. Au
Mali, L’émigration est un sujet politique de premier plan qui est généralement géré
suivant deux grands axes : la protection des Maliens de l’étranger et leur participation
au développement social et économique du pays. La Politique nationale de population
est relativement complète à ce sujet et prévoit la mise en œuvre des activités suivantes :
 
• Recensement des Maliens à l’étranger et réalisation d’études spécifiques ;
• Élaboration et mise en œuvre d’un programme d’assistance à la population migrante ;
• Organisation de campagnes de sensibilisation sur la migration internationale ;
• Facilitation de la réinsertion des migrants de retour ;
• Création d’un fonds de garantie et d’assistance aux émigrés ;
• Renforcement du mécanisme facilitant le transfert de fonds vers le Mali.
CONCLUSION
Le phénomène migratoire est n’est, ni l’apanage (être seul à jouir) d’un pays particulier, ni l’apanage
d’une civilisation particulière. Elle fait partie de la nature humaine. C’est un phénomène donc
universel. Toutes les nations du monde l’ont connu et continuent à le connaître à des degrés divers
selon les époques et les circonstances. Les questions de migrations et de mobilités, de façon
générale, constituent donc l’une des principales questions urgentes et d’intérêt public de notre temps,
l’un des principaux défis du millénaire.
 
Pour conclure, On peut reprendre les paroles de la Ligue des Droits de l’Homme : « Migrer, quitter
son pays, quel qu’en soit le motif, est toujours un choix douloureux, mais un choix dont le droit est
inscrit dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme à l’article 13. Migrer est un choix
personnel, aucune mesure étatique dans un monde où existe la liberté de circulation des
marchandises, des services et des capitaux, ne pourra empêcher les personnes de circuler. S’il est
légitime que les États contrôlent les entrées et les sorties à leurs frontières, il n’est pas légitime que
les États considèrent les personnes qui se présentent à leurs frontières comme des criminels. »
BIBLIOGRAPHIE
 Textes de loi :
-Convention de New York sur la reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales du 10 juin 1958.
-Dahir n° 1-03-196 du 16 ramadan 1424 (11 novembre 2003) portant promulgation de la loi n° 02-03 relative à l'entrée et au séjour
des étrangers au Royaume du Maroc, à l'émigration et l'immigration irrégulières
 Rapports et documents :
-Alioua M. (2007), « Nouveaux et anciens espaces de circulation internationale au Maroc. Les grandes villes marocaines, relais
migratoires émergents de la migration transnationale des Africains subsahariens au Maghreb », Revue des mondes musulmans et
de la Méditerranée.
Bourdieu P. (1984), « L’opinion publique n’existe pas », Questions de sociologie, Paris, Minuit.
--P. Bourdieu, « L’opinion publique n’existe pas », Questions de sociologie, Paris, (1984).
-- N. Khrouz et N. Lanza, Migrants au Maroc, Cosmopolitisme, présence d'étrangers et transformations sociales, 2015.
--F. AIT BEN LMADANI, La politique d’immigration. Un jalon de la politique africaine du Maroc ? Avril 2016.
 Site web :
https://publications.iom.int/
https://au.int/
https://www.ecowas.int/
MERCI
POUR
VOTRE
ATTENTION

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