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Elaborer un circuit de
distribution
I/Circuit de distribution
220V~
1/ Eléments de base concernant la distribution EDF de 220V~
2/ Circuit de base de distribution "privé" de 220V~
I/ Principes généraux
1/ Tension alternative et tension continue
Le circuit alternatif signifie que la tension est débitée en alternance. Vue sur un appareil de mesure
adéquat (oscilloscope), la trace de la tension aura une forme plus ou moins sinusoïdale dont la fréquence
est de 50 Hertz (Hz) en Europe et de 60 Hz dans certains pays tels que les Etats Unis. Le réseau EDF
fournit du 220V/50Hz. Une borne de quai à Lorient ou Nice vous fournit donc une électricité de ce type.
Le circuit continu signifie que la tension est fixe. Vue sur un oscilloscope, la trace de la tension aura une
forme d'une ligne (plus ou moins droite). Une batterie ou une pile fournit une tension stable donc en ligne
droite. Un appareil de redressement d'une tension alternative fournit une tension redressée dont la trace
aura une forme plus ou moins légèrement ondulante selon la qualité dudit redresseur.
On peut fabriquer une tension continue à partir d'une tension alternative (ex: chargeur de batterie) et on
peut fabriquer une tension alternative à partir d'une tension continue (ex: convertisseur). Nous ne
rentrerons dans le détail de ces technologies que selon besoin du présent exposé.
A propos des caractéristiques de charges, il est parfois mentionné la puissance (P) absorbée d'un
appareil. La puissance est exprimée en watts (W). Une autre unité de puissance, utilisée en mécanique
essentiellement est le cheval-vapeur (CV). 1CV équivaut approximativement à 700W. En électricité, la
relation de puissance peut être énoncée par la formule suivante sur un dispositif à courant continu:
P=UI
Exemple:
a - je possède une ampoule dont les caractéristiques indiquées sont 12V/6W. Cela signifie que cette
ampoule "consomme" 6/12 soit 0.5 ampères. Cela signifie que dans son circuit circule une intensité de
0.5A.
b – je possède un chargeur de batterie d'une puissance nominale de 60W à brancher sur une batterie de
12V, cela signifie qu'il débitera théoriquement un courant de charge de 60/12 soit 5A dans ma batterie.
c – je possède un alternateur moteur de 80A, cela signifie que sa puissance théorique est de 80x12 soit
960W.
Un circuit défaillant est le signe de mauvais fonctionnement d'un ou plusieurs de ces trois composants. En
outre, le dysfonctionnement d'un seul peut se répercuter sur la qualité de l'un et/ou l'autre des deux autres.
D'où parfois la difficulté à trouver la cause première de dysfonctionnement dans un circuit électrique.
On peut en conclure qu'un fournisseur pur ne fait que charger et qu'un fournisseur stockeur peut se
comporter aussi bien en consommateur d'énergie électrique qu'en fournisseur d'énergie électrique. Le
stockeur est vu comme un consommateur par le fournisseur pur, il est vu comme un fournisseur pur par le
consommateur final selon le schéma ci-dessous:
Un fournisseur est également appelé génériquement générateur. C'est ainsi qu'on parle de générateur de
courant et de générateur de tension. Un générateur possède toujours une résistance interne qui limite son
utilisation dans une certaine plage de fonctionnement au-delà de laquelle sa tension et/ou intensité
s'effondre outre le fait que, s'il n'est pas protégé contre cela, il se détériorera plus ou moins rapidement.
Nos différents fournisseurs à bord sont des générateurs de tension dans une plage d'intensité variable
mais spécifique.
Exemples:
a – l'éolienne qui fournit nominalement 5A. On dit qu'elle a une puissance nominale de charge de 5x12 soit
60W
b – le chargeur de quai qui fournit au mieux 15A. On dit qu'il a une puissance de charge de 15x12 soit
180W
c – l'alternateur qui fournit au mieux 80A. On dit qu'il a une puissance de charge de 80x12 soit 960W
Si je court-circuite un de ces appareils, cela revient à le faire débiter sur lui-même donc sur sa résistance
interne. S'il est assez costaud pour le supporter, et comme il ne peut délivrer plus de puissance qu'il ne
peut en donner, cela revient à augmenter considérablement l'intensité électrique et par conséquent à faire
chuter la tension en accord avec ma formule P=UI. Dans les faits, vos générateurs sont en général
Dans un circuit à un alternateur, la charge se fera dans la batterie dite de démarrage et dans la(es)
batterie(s) de servitude.
Dans un circuit à 2 alternateurs, on séparera totalement circuit de charge batterie de démarrage et circuit
de charge de la(es) batterie(s) de servitude.
Une batterie est caractérisée par sa capacité en ampères-heures (AH). Ah ces fameux AH sur lesquels
même les professionnels racontent bien des conneries. J'ai bien dit ampères-heures et non ampères par
heure. Le malentendu est classique, c'est pourtant simple, une batterie mettons de 44AH peut en toute
théorie débiter 44A pendant 1 heure (44x1=44) ou 22A pendant 2 heures (22x2=44), etc… Dans les faits,
la capacité en AH correspond conventionnellement à 20 fois le courant qu'une batterie neuve et
pleinement chargée fournirait en 20 heures avec phases de repos. Une batterie de 44AH peut donc
fournir 2.2A pendant 20 heures en discontinu selon des normes que vous respecterez rarement. C'est
comme la consommation UTAC de votre voiture.
Pour ce qui concerne votre batterie de démarrage, sa capacité doit être adaptée à votre démarreur. Pour
ce qui est de vos batteries de servitude, un calcul de consommation préalable est nécessaire
préalablement à vos choix. L'objectif est de ne pas descendre en dessous de 60% de charge pour ne pas
détériorer durablement. Cela ne signifie pas qu'une batterie déchargée à plus de 40% soit morte, cela
signifie que si elle reste en l'état régulièrement et/ou durablement, vous pourrez effectivement préparer le
chéquier à court terme.
Nos alternateurs moteur de bateau sont peu ou prou les mêmes que ceux qui équipent votre automobile.
Je ne parlerai pas ici des alternateurs d'arbre, à hélice traînée (hydrogénérateurs), à pales aériennes
(éolienne, eh oui). Les principes sont communs à tous. Nous parlerons donc précisément de nos bons
vieux alternateurs de moteur. Electriquement, ils ont 3 bornes: une notée D+ qui est l'entrée de référence,
une borne B+ qui est celle qui fournira la puissance avec B-.
Comment résoudre le problème, en d'autres termes, et c'est un dilemme à poser en permanence quand on
travaille sur des tensions aussi basses que le 12V, comment limiter les chutes de tension entre
producteurs et consommateurs?
Nous savons que nous ne pouvons jouer que sur deux paramètres: la section de câble et la longueur de
câble. Faire une liaison aussi courte que possible est intéressante quoique insuffisante. Nous jouerons
donc sur la section de câble. Allez-vous devoir, à chaque liaison calculer la section de câble pertinente
entre intensité circulant et longueur nécessaire? Vous pouvez mais d'autres l'ont pensé et gravé dans le
marbre. Voici donc un abaque simplifié et un tableau rapporté aux sections de câble couramment
pratiquées:
Les contacts sont rapportés au tableau de bord, ils sont fermés lorsque j'enclenche le préchauffage des
bougies au démarrage. Les lampes témoins sont sensées s'allumer avant démarrage et s'éteindre quand
les alternateurs tournent et voient les tensions s'équilibrer. S'ils restent allumés après "amorçage" des
alternateurs, cela signifie que vous avez un souci d'excitation et qu'il est probable que vous ne chargez
pas.
Vous remarquez que vous avez ici besoin d'un répartiteur à deux entrées. L'éolienne a besoin d'un
régulateur qui permettra de limiter la charge. Il est à noter que les régulateurs fournis sont réglés en usine
pour charger les batteries en direct. Dans un montage à répartiteur, il faudra rehausser le réglage pour
s'affranchir de la chute de tension liée au répartiteur. La notice des régulateurs indique la manip à faire.
Exemple pratique: Je possède un parc de trois batteries de 135AH de capacité annoncée chacune. Quel
sera mon choix de chargeur.
Chaque batterie peut accepter 0.2x135 ampères en charge soit 27A. Je peux donc choisir "idéalement"
un chargeur 25A à trois sorties. Selon les caractéristiques de ma caisse de bord, je pourrai éventuellement
me rabattre sans problème sur un chargeur 15A / 3 sorties.
Il est enfin à noter qu'un chargeur doit être protégé en amont et en aval. En d'autres termes, il possède un
fusible de protection ou son propre dispositif de disjonction en amont (sur le tableau 220V) et un fusible en
aval de protection contre les courts-circuits sur le circuit de charge proprement dit. Le(s) fusible(s) "avals
est(sont) intégré(s) au boîtier du chargeur. Vous prévoirez vous-même le dispositif de protection amont.
Nous reverrons ce dernier point au chapitre concernant la distribution du 220V à bord.
Pour continuer nos schémas, voici ce que pourrait être maintenant notre circuit de charge à cette étape du
cours.
La règle générale des circuits de distribution suit des règles censées régler les problèmes de protection
des installations, de protection des personnes et de pertes électriques en ligne
Les règles de protection des circuits impliquent que votre nœud de distribution comportera des fusibles
ou des disjoncteurs calibrés correctement, des conducteurs de section suffisante et pertinente.
Les règles de protection des personnes impliqueront qu'il existe au moins un dispositif détecteur des fuites
électriques. Si ces fuites ne présentent généralement aucun danger pour les appareillages, elles peuvent
être mortelles pour l'homme.
Les règles de prévention des pertes en ligne impliquent également une section pertinente des conducteurs
et une connectique de qualité.
Au début fut le tableau de distribution raccordé au quai par une prise extérieure.
La prise de branchement extérieure est de type prise de pont (encastrable en général) mâle à trois
broches. Le neutre, la phase et la terre seront branchés chacun sur sa broche. Il est à noter qu'en général,
la phase et le neutre peuvent être croisés indifféremment alors que la terre est connectée à une broche
spécifique et repérée par un logo qui ressemble à un sapin de Noël déplumé et planté à l'envers. La
couleur de conducteur allouée à la terre et le jaune ou bandes jaunes et vertes. Le bleu est normalement
alloué au neutre et le marron à la phase. Certains ne seront pas d'accord avec mon propos, en fait, on
s'en fout, l'essentiel est que vous choisissiez une fois pour toutes , hormis la terre, quelle couleur vous
choisirez pour la phase et les "neutre"
On peut utiliser un tableau de type domestique qu'on peut trouver chez Casto-Merlin-Dépôt pourvu que le
nombre d'emplacements pour les dispositifs de protection soient en quantité suffisante à votre usage.
Le disjoncteur principal est de type dit disjoncteur différentiel. C'est à dire pour simplifier qu'il contrôle
que ce qui rentre par la phase sort en "quantité" identique par le neutre. Si ce disjoncteur détecte une
différence entre ce qui rentre et ce qui sorte, c'est à dire qu'il détecte une différence, il coupe alors le
circuit.
Supposez que vous possédiez un appareil fonctionnant normalement et pour lequel un défaut mécanique
intérieur provoque une mise à la phase résistive de sa carcasse. Deux cas peuvent se présenter.
La phase s'écoulera (un peu) à la terre. Vu du disjoncteur, Le courant entre par la phase, sort en partie à
la terre et en partie au neutre qui revient au disjoncteur. Le disjoncteur détecte donc un différentiel et coupe
immédiatement le circuit.
Pour une raison ou une autre, la terre est absente, il ne se passe rien tant que vous ne touchez pas
l'appareil et le disjoncteur ne bronchera pas dans sa partie de détection différentielle. Quand vous touchez
l'appareil, vous provoquez donc une mise à la terre via votre corps qui offre néanmoins une certaine
résistance. Si rien n'est fait, outre le choc que vous ressentirez, vous prendrez notamment le risque de
foutre la merde sur un muscle qui vous est cher: le cœur. En effet le cœur est naturellement régulé
électriquement et lui imposer une source extérieure significative et non conforme, revient à dénaturer son
fonctionnement et le pauvre vieux peut éventuellement ne pas se remettre (arrêt ou fibrillations
anarchiques), ce n'est pas vraiment un bon plan. Heureusement cette fuite, si elle est détectée par le
disjoncteur différentiel selon le principe déjà énoncé, sera stoppée par la coupure du circuit.
Par ailleurs ce disjoncteur principal est, évidemment calibré pour la protection des circuits, c'est à dire qu'il
ne laissera passer que le nombre d'ampères autorisés pour votre circuit électriques.
Une dernière question, si vous n'avez pas encore déchiré ce cours et pris vos jambes au coup, peut alors
vous tirailler douloureusement. Comment peut faire un disjoncteur pour refuser 30mA et accepter… disons
15A? Voilà une question qu'elle est bonne. Place aux petits schémas de Tonton Yves.
Le bilan des intensités est: I1=I2+I3+I4. Maintenant que le décor est posé, imaginons plusieurs cas
L'appareil fonctionne correctement, il n'y a pas de fuite. Cela revient à dire que I3=0 et I4=0. Donc
I1=I2.
La différence entre I1 et I2 est nulle => le différentiel ne détecte rien
Si I1 est inférieur à l'intensité de fourniture donnée par le disjoncteur, pas de surintensité donc pas
de coupure.
L'appareil fonctionne (ou non), il présente une fuite au capot et sa terre est défectueuse ou cet
appareil ne possède pas de terre. Cela revient à dire que I1=I2+I3(?)+I4. Dans ce cas il est possible
que la résistance à la terre de l'appareil soit plus faible que celle du corps de l'utilisateur. L'essentiel du
courant de fuite peut être contenu dans I4, lorsque l'utilisateur prend l'appareil.
L'appareil n'est pas encore entre les mains de l'utilisateur, il vient juste de le brancher
Si I3 < 30mA => le différentiel ne bronche pas
Si I3 > 30mA => le différentiel provoque l'ouverture du circuit.
Dans les deux cas, I1 sera inférieur à l'intensité de fourniture donnée par le disjoncteur, donc la partie du
disjoncteur sensible aux surintensités n'aura pas bougé.
L'appareil a été branché, rien ne s'est passé, l'opérateur prend l'appareil en mains.
Si I3+I4 < 30mA => le différentiel ne bronche pas
Si I3+I4 > 30mA => le différentiel provoque l'ouverture du circuit.
Dans les deux cas, I1 sera inférieur à l'intensité de fourniture donnée par le disjoncteur, donc la partie du
disjoncteur sensible aux surintensités n'aura pas bougé.
L'appareil fonctionne (ou non), il présente une fuite, sa terre est présente (correcte ou
défectueuse), l'utilisateur est isolé (en lévitation ou porte des bottes en caoutchouc par exemple).
Cela revient à dire que I1=I2+I3, I4=0.
Si I3 < 30mA => le différentiel ne bronche pas
Si I3 > 30mA => le différentiel provoque l'ouverture du circuit.
Dans les deux cas, I1 sera inférieur à l'intensité de fourniture donnée par le disjoncteur, donc la partie du
disjoncteur sensible aux surintensités n'aura pas bougé.
En conclusion:
L'appareil et le circuit sont protégés contre les surintensités par la partie habituelle du disjoncteur.
L'utilisateur est protégé par la partie différentielle de ce disjoncteur.
Pour aller plus loin, nous intercalerons dans notre circuit autant de protections contre les intensités
(fusibles+portefusibles ou mini disjoncteurs)qu'il a de dispositifs à protéger. La protection des personnes
est assurée par le disjoncteur (différentiel) principal. Faisons évoluer notre schéma en conséquence.
J'ai ici représenté le neutre et la terre. Sur vos schémas, compte de leur interconnexion, il est inutile de les
représenter.
Je vous rappelle également que l'eau de mer conduit très bien l'électricité. Evidemment, en ce qui
concerne les bateaux en métal, vous n'utiliserez jamais et en aucune manière la coque comme "terre". En
cas d'utilisation d'un groupe électrogène, votre terre, s'il en nécessite une, devra être "branchée"
directement à la mer ou à la terre ferme via un fil et un piquet. Cela est franchement vrai pour les groupes
type de chantier. Les petits groupes portables ne donnent pas ces contraintes.