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Les Ghevau-legers de la Garde du Roi AL’ « Errier ». Vers 1570, M. de la Curée améne de Navarre, au Roi Henry IV une compagnie composée de la Noblesse la plus dis ficiers appoint inguée et Wor: ou réformés. Unie aux compagnies de cavalerie légére elle subsiste sur ce pied, selon Bussy Rabutin. 1574 et suivant quelques autres auteurs jusqu’en 169 laquelle le Roi vou! » jusqu’en 03, époque J ant honorer la composition de cette compagnie s’en fit capitaine, quoique la laissant toujours unie légére. dla cavalevie En 1599 pour reconnaitre chevau: les services signalés rendus par les -légers, Henri IV les met au nombre de ses accorde les priviléges dont jou _ gentilshommes de sa maison qui garde ordinaire au Roi. Les chevau-légers étaient donc la plus ancienne Troupe de gardes & cheval de la Maison du Roi. Ils ont & cette époque tous les attributs qui caractérisent les Hos D’ARMES, notamment celui d’avoir 4 leur suite une autre compagnie conaue, premiére- “ment sous le nom d’Archors et ensuite sous celui de Carabins, compagnie distinguée m3m> expressément sous le nom de Cara- bins du Roi. Lorsqu’en 1609 Louis XII, alors Dauph ine Compagnie d’ordonnance devenue di garde du Roi, il offrit aux titre 4 la nouyelle compagnie le gendarmes de sa garde. Les chevau-légers refusérent cot avantage tenant 4 conserver e nom sous lequel ils s’étaient acquis une si haute réputation. Mais il faut penser que si cette compagnie refusa cet honneur, @est qu'elle ne croyait pas que cette différence de nom, lui pourrait faire perdre le Tang que son ancienneté Ini donnait ma- turellement sur celle qui n’était 4 la garde du Roi que longtemps “2 ervice. gardes et leur aient les deux compagnies de Cessent dés lors de servir de hin, créa pour sa garde lepuis, Gendarmes de la hevau-légers de laisser ce dernier formée pour prendre, eux, celui _ apres qu’elle-méme était en possession de ce si si area Sow oy Cependant comme de tout temps les compagnies de gendarmes a (on a vu que les chevau-légers étaient bien réellement gendar- mes, sauf le nom) ont eu le pas sur celles de chevau-légers, ce 3 mot l’emporta dans la suite, de sorte que quelques représentations . que firent ces derniers, le Roi s’en tint 4 donner le pas aux gen- darmes. . Les officiers des chevaa-légers ne .se tinrent pas pour battus et renouvelérent, & différentes reprises, leurs protestations, a ce a point, que le Roi, voulant mettr2 fin 4 toute contestation, cassa la compagnie des chevau-légers, et la rétablit sur le champ afin de lui faire perdre son rang d’ancienneté. La Compagnie ne fut pendant tout le regne de Louis XHIcom- —— posée que de 100 maitres commandés par un capitaine, un licute- nant, un cornette (grade appelé cumon dans Ja gendarmerie) et unmaréchal des logis; ce n’est que plus tard, sous Louis le Grand, que pour reconnaitre sa fidélité constante et son attachement in- yiolable pendant les guerresciviles, le Roi, ’augmenta considéra- blement. Louis XII accorda 4 tous ceux qui auraient servi pendant yingt ans dans les chevau-légers, le droit de jouir eux et leur yeuve de tous les privileges de la noblesse et de porter le titre Wécuyer ; les gardes du corps et les gendarmes eurent droit dans la suite au méme titre, a condition « de ne faire aucun com= — merce ni acte dérogeants ». 9 des plus beaux titres de gloire des chevau-légers était de avoir jamais perdu ni ses timbales, ni ses c¢tendards, ayant toujours, « lorsque la multidud2 des ennemis les obligeait de se retirer, fait leur retraite en bon ordre. » En 1738, commandés par le duc de Chaulnes, ils comptent: comme capitaine le Roi, 8 officiers, 2 maréchaux-des-logis aides— major en chef, 8 maréchaux-des-logis, 8 prigadiers, 8 sous-bri- gadiers, 4 porte-étendards, environ 200 chevau-légers, 4 trom- pettes et un timbalier. Les étendards sont de soie blanche sur amelie est brodée la foudre écrasant les géants avec ces mots: SENSERE GIGANTES, la frange est mélée dor et dargent. : Le détachement de quartier composé comme celui des gendar- mes dune brigade, se relevait tous les trois mois. « 5 Cette brigade se composait de 50 chevau-logers, 2 brigadiers — et 2 sous-brigadiers commandés par leurs officiers. ; — 5) — En 4751 V’état-major des chevau-légers achéte, avenue de Sceaux, 4 Versailles, les hotels: de Messieurs les trésoriers des Batiments du Roi (a 2), des fermes du Roi (n° 4 et 6), de Sei- - gnelay (n° 8) et le magasin pour les quatre fermes, habitation des contréleurs (n° 2 bis), les réunit ensemble et les adjoint 4 V’ho- tel des chevau-légers pour y établir Vécole militaire qui devait porter si haut la renommée de la compagnie. Cette belle école, restée légendaire dans les fastes de Véquitation et de Vélégance fut supprimée le 80 septembre 1787 par T'incapable Louis XVI A la réforme de sa maison. Fondée en 1744 par le Duc de Chaulnes qui'mit 4 sa téte comme écuyer le Comte de Lubersac, l’école des chevau-légers de la Garde devint vite un modéle du genre qui fut imitée mais non égalée par presque tous les corps de cavalerie. L’Stat militaire de 1759 en parle en ces termes : « Depuis Pannée 1744, on a établi A Vhotel des chevau-lé ane école dans laquelle on n’est admis quwaprés avoir été chevau-léger. ” On y fait tous les exercices du corps utiles 4 un homme de guerre, et Pon y apprend les sciences relatives 4 Part militaire. M. le Duc de Chaulnes, lieutenant de la Compagnie, est lins- tituteur de cette école. L'état-major chargé de son administration est composé d’un officier supérieur, de deux aides-major en chef de la compagnie et de quinze officiers chevau-légers, tous formés 4 Cette école, qui commandent les exercices et sont chargé: de tous les autres détails du service et de la discipline, Sa Majesté, instruite du Progrés des éléves, en a voulu juger par elle-méme et les honorade sa présence en 1756, et donna des marques flatteuses et publiques de sa satisfaction. Elle avait permis aux officiers des autres corps Waller y faire les exercices en temps de paix, pourva qu’ils prissent luniforme des chevau-légers et en fissent lo service. En effet plusieurs capitaines de cavalerie, de dragons et d’infanterie, ayant troupe, Ont profité avec fruit de cette permission. » Disons de suite que c’est Pacole des chevau-légers qui donna Vidée de la fondation de I’Kcole militaire de Paris et Ini de modéle. C’est-du reste aux choy: demandera de former un sujet pou Royale militaire. regu servit au-légers que ecole militaire r la place @écuyer de Ecole = 50 Le 2 octobre 1753, le roi Stanislas Leckzinski vient visiter Ecole dont la renommée commence 4 tre Enropéenne. Recu 2 Photel, il va @’abord dans la chambre de M. de Lubersac, dont les fendtres donnent sur la carriere, pour voir la course des tétes qui est admirablement exécutée 3 de 14 il passe en chaise & por- tenrs 4 un autre batiment et monte Aune tribune qui donnait sur le plus petit des deux manéges couverts. « Il y vit plusieurs tres jolis chevaux menés pardesjeunes gens fortsavants et de forthonne grace. Apres cet exercice qui dura plus dune demi-heure, le roi de Pologne monte par le méme escalier dans une salle au-dessus du manége ; 1a, il voit le maniement des armes fait par 42 jeunes gens avec « une jastesse et une précision admirables » puis on fait des armes d’une fagon qui provoque ses louanges. On finit par Ja voltige ; cet exercice fut fait encore avec une légereté sin- guliére, non seulement sur un cheval de pois ordinaire, mais sur un autre, qu’on éleve jusqu’d 6 pieds ; plusieurs jeunes gens y sautérent en bottes, (1) avec Ja cuirasse etle mousqueton. Toutes Jes fois qu’ils montent & cheval ils ne se servent jamais d’étriers. Le roi de Pologne n’eut pas le temps d’examiner un pureau et Yencolure du cheval dont je viens de parler. Le bureau est construit avec beaucoup de gout pour apprendre la chronologie avec plus de facilité. Ce sont des cases petites: et carrées, placées Pune au dessus de autre avec des &tiquettes qui désignent les sidcles et les époques, et entre chaque rang de cases une espece de petit arbre hexagone et mobile ou sont différentes autres 6poques propres 4 fixer la mémoire. Les jeunes gens dja instruits par un maitre que la compagnie paye et qui donne des lecons réguli¢rement, sont obligés devant le maitre de placer dans ces petites tablettes carrées, 4 la place — convenable, des cases ou sont écrits les principaux évenements historiques. Ge bureau ow armoire est peint de trois couleurs, en gris, brun et noir, pour yapprocher les temps oi Vhistoire est presque inconnue par le défautd’auteurs et le trop grand éloigne- a ment; en couleur marron pour jes temps fabuleux et en couleurde (1) La si élégante et si esthetique culotte anglaise n’était heureusement pas eneore inventée, ce gui n’empéchait nullement cos jeunes gens de réussir prillamsnent tous ces exercices, il est vral_ que Ia bieyelette était également ignorée car c'est sans doute a elle que nous devons la culotte zouaveou cyclis= te dont Palégante ampleur habille avec tant de grsee nos modernes sports- men. Log he bois clair pour les temps historiques. L’encolure du cheyal est mobile par des ressorts, pour apprendre aux jeunes gens la ma- niére de placer la main etde faire agir. Outre cela, le cheval est placé devant une grande glace qu’on éléve et abaisse comme on veut, de maniére que sur le cheval, ou 4 pied, on voit soi-méme tous ses mouvements et par conséquent ses défauts. On travaille toujours 4 un autre cheval qui fera par des ressorts, que l’an- teur assure ¢tre simples et solides, beaucoup de mouyements imitant le naturel, et surtout tous ceux qui peuvent faire con- naitre la précision et la justesse de toutes les aides qu’on peut donner 4 un cheval ». (Mémoires du duc de Luynes). Hotel était aménagé avec un confort simple mais digne des beaux cavaliers qui y venaient prendre leur quartier de service. Ti contenait cinquante-quatre lits de maitres sans compter ceux des domestiques et quelques chambres pour les officiers, une grande salle 4 manger contenant quatre tables de douze couverts. Le tout était meublé de « siamoise »: plusieurs chambres étaient 4 un lit, Mais la plupart 4 deux lits, presque toutes avec des gar- des-robes et chacune avec une cheminée de pierre liais. ici encore ce qu’en dit le Due de Luynes 4 la date du 19 juin : « L’école des chevau-légers se continue toujours avec le méme succés quoiqu’il en cotite 5 ou 600 livres pour y entretenir son fils pendant deux ans, qui est le temps 4 peu pres nécessaire pour apprendre les exercices différents; M. de Chaulnes est plus embarrassé a refuser des sujets qu’A en trouver. Gest M. de Lubersac, officier supérieur de la compagnie, qui ala principale confiance de M. de Chaulnes pour le gouverne- ment de cette école, et M. de Vezanne, major de la méme compa- gnie, qui dirige toutes les opérations des finances nécessair pour Ja recette et la dépense, et qui entre dans tous les détails. Ils cherchent l'un et autre 4 augmenter et perfectionner tout ce qui peut servir 4 instruction des jeunes gens. Ils viennent de faire construire un abreuvoir pour leur apprendre a nager, et pour leur donner toutes les connaissances nécessaires sur le détail de l’artil- lerie. M. de Vezanne a fait faire toutes les piéces nécessaires pour apprendre en détail ce qui regarde lartillerie; il y a une piece de canon de 24, une de 16, une de 12, une de 8, une de 4 et une autre de 4 4 la suédoise un obus et deux ou trois mortiers. Toutes ces piéces sont faites, dans la plus grande exactitude, sur Ja proportion du sixieme des véritables pidces; elles sont mon- eee tées sur leurs affiits; les roues et méme jusqu’aux clous desdites roues sont dans cette méme proportion du sixiéme (1); les bou- Jets sont aussi dans la méme proportion, et toutes les pieces par- ticulieres qui servent & l’usage des canons, obus et mortiers. Ily aaussi un pierrier avec un panier pour les pierres. Toutes ces pieces Wartillerie sont ornées comme celles du Roi; les mesu- res y sont dans la plus grande précision. On a eu méme atten- tion, pour faciliter Vinstruction, d’avoir un canon, un mortier et un pierrier qui soavrent en deux parties, pour que Pon puisse connaitre de quelle maniére le dedans est construit. Les piles de poulets et bombes, et tout ce qui est nécessaire au service de chaque pivce, y est joint comme dans un pare d’artillerie. Ily a aussi trois pontons, et une espece de rivitre représentée par des planches peintes avec tout V’accompagnement indispensa~ ble, planches, madriers, cordes, toujours dans la méme propor- tion. Ily a encore outre cela dix autres pontons qu’on peut join- dre avec ceux-la pour les établir sur la pigce d’eau destinée 4 Vinstruction des chevau-légers. On a fait faire aussi les brouettes, chariots, ete-, la forge avec tous les outils nécessaires; on ne peut rien voir de mieux exécuté. M. d’Argenson a été si content de cet ouvrage quil fait faire une artillerie pareille pour Ecole Militaire, dont Yétablissement sera auprés des Invalides, et qui est actuellement commencée a Vincennes. Toutes ces différentes pieces ont été exécutées sous la direc- tion de M. Berthier ». ‘Aux cheyau-légers comme dans tous les corps de la maison du Roi la question des officiers nouveaux promus se faisait sui- vant une formule particuliére of se retrouve toute la grace de ces belles époques. La compagnie sous les armes et le Roi présent, je commandant ou pour lui donner son titre exact, le capitaine- lieutenant, allait prendre l’ordre du Roi, puis se tournant vers la compagnie, et chapeau bas, disait : « Mes CoMPAGNONS, LE Rot. Yous DONNE MONSIEUR UN TEL ET UN TEL >. Les Etendards etles timbales des chevau-légers restaient toujours dansla chambre du Roi, en dehors des prises d’armes, ilenétait de méme pour ceux et celles des Gendarmes, le Roi en étant capi- (1) Ne serait-il pas intéressant de rechercher dans les moléles du musée @Artilierie, eux qui ont appartenu aux chevau-légers? met Hage taine. Les Mousquetaires auraient eu droit au méme honneur si leur quartier avait ét8 a Versailles (1). Louis XIV se faisait un plaisir de montrer aux étrangers les étendards des chevau-légers (les gendarmes n’ayant pas alors de quartier 4 Versailles) et leur disait qu’il n’y avait que ses deux compagnies de gendarmes et de chevan-légers qui aient ce droit. M. de Chaulnes racontait Yavoir entendu dire au Roi plusieurs fois et que la derniére an- née de sa vie il le dit encorea Lord Stairs, ambassadeur dAngle terre. En 1750, les gardes du corps tentdrent d’avoir le méme hon- neur et un détachement de la Compagnie de Villeroy apporta chezle Roi les Etendards et les timbales de lacompagnie ; mais le premier valet de chambre les fit enlever et porter dans la galerie des glaces (ot on vint les reprendre pour les mettre dans la salle des gardes, ot ils y furent replacés 4 Vordinaire contre le mur ose trouve aujourd'hui un tableau représentant le grand Carrousel des Tuileries. Chaque compagnie arrivant au chateau pour prendre son quartier y apportait tour 4 tour étendards et timbales. Puisque je viensde parler de lasalle des gardes, peut-Ctre sera-t-il intéressant de rappeler ce qu’on nommait FRAPPER DU PIED: Le Roi, les princes et princesses du sang, les ambassadeurs avaient seuls ce qu’on appelait les HoNNEURS DES ARMES, c’est-d-dire que les gardes prenaient les armes 4 leur passage dans la salle des gardes ; pour les dues et les chevaliers de ordre, les gardes FRAPPAIENT DU PIED, Mouvement qui voulait dire que les gardes se levaient comme pour prendre leurs armes sans cependant les prendre. Pour terminer cette petite digression sur les gardes du corps, je rappellerai que toute les fois qu’on disait M... officier Des gardes du corps, cela voulait dire des gardes du corps, tandis que M... officier aux gardes signifiait aux gardes frangaises. Revenons aux chevau-légers ; un ordre du Roi, contenu dans un ancien état de la compagnie des chevan-légers, leur prescrit de ne pas saluer leDauphin, ne réservant cet honneur qu’au Roi seul. Le mardi 2 juillet 1737 Louis XV fit 4 Marly la revue de sa mai- son, revue qui n’avait pas été faite depuis la mort de Louis XIV. Le Maréchal de Noailles commandait la maison qui était en bataille. Grenadiers 4 la droite et Gendarmes a la gauche. (1) Le quartier des Mousquetaires gris était & l'endroit oft est maintenant le Marehé de Saint-Germain, et celui des Mousquetaires noirs au coin dela rue du Bae. Le Cardinal de Fleury vint une demi-heure avant le Roi et pas- sa en caleche & Ja téte de Ja ligne. Les grenadiers 4 cheval batti- rent, les gardes du corps sonnérent et battirent; il n’y eut que les quatre compagnies rouges qui ne sonnérent nine battirent. Quand le Cardinal approcha des gendarmes, M. le Prince de Rohan s’avanea, et lui dit: « Monseigneur nous exécutons ves ordres ». Le Cardinal fut salué de l’épée par les officiers inférieurs mais il ne le fut ni par les capitaines des gendarmes ni par ceux des chevau-légers ni par ceux des mousquetaires. Le Roi étant arrivé, il monta 4 cheval, passa le long de la li- gne et ensuite dans les rangs puis les troupes défilérent devant lui, d’abord par escadrons ensuite par compagnies et enfin par quatre. La revue dura environ trois heures. « Rien n’est si heau, écrit un contemporain, que le coup d’oeil de toute la maison ras- semblée. Les gendarmes et chevan-légers étaient habillés de neuf, ce qui faisait un coup d’ceil admirable. Le Dauphin et Mesdames vinrent 4 la suitedu Roi en caléche; ils furent salnés @’abord par M. de Creil 4 la téte de Grenadiers, puis par tous les capitaines officiers et étendards des gardes du corps. Arrivés aux compa- gnies rouges, les officiers inférieurs seuls saluérent. « Cette diffé- rence de salut a ¢té trouvée extraordinaire pour ceux qui igno- raient les ordres précis du Roi. A Végard du salut des officiers desiquatre compagnies rouges, ils conviennent qu'ils le doivent aux fils et petits-fils de France. Il n’y a d’exception que les capi- taines-lieutenants ; les compagnies doivent aux fils de France un appel de trompettes et un roulement continuel des timbales ». Pour les petits-fils de France la différence était qu’il n’y avait pas de roulement. Les officiers supérieurs (on appelait ainsi dans la maison du Roi, les sous-lieutenants, cornettes et’ guidons) prétendaient que ceux dentre eux qui étaient de quartier devaient seuls comman- der, 4 Varrivée, ce qu’onappelle Lz pkracnewenr, et n’¢tre point obligés 4 en rendre compte aux capitaines-lieutenants, disant que le Roi étant capitaine de la compagnie, c’est de lui directement qu’ils devaient recevoir l’ordre. De méme pour Je mot; Louis XIV Vayant donné plusieurs fois tout haut, les sous-lieutenauts et les cornettes croyaient qu’ils devaient l’entendre en méme temps que le capitaine-lieutenant et non le recevoir de lui, ce qui selon eux, ferait tort & leur charge. M. de Chaulnes ayant donné une fois le — 6 — mot 4 M. d’Escorailles, cornette, celui-ci alla se plaindre au Car- dinal de Fleury. Le Roi fut oblige de donner des ordres précis 4 ce sujet. Une autre contestation qui montre bien 4 quel point chacun était jaloux de ses prérogatives et quel prix on attachait 4 tout ce qui semblait tre un droit de la charge et la relever, est le fait suivant : En allant 4 1a messe, le Roi, avant d’entrer 4 la chapelle, pox- NAIT L'orpDRE, Cet ordre était aussitot porté a Paris par les mous- quetaires 4 leur hotel, par les gendarmes 4 I’lidtel de Soubise, et enfin par les chevau-légers 4 l'avenue de Sceaux. En outre, cha- que soir, le Roi donnait Le mor. Le Roi donnait ce mot a la porte de sa chambre, du cété du cabinet, aux gardes Frangaises et Suis- ses, aux chevau-légers et aux gendarmes lorsqu’ils furent établis 4 Versailles vers 1737. En outre des officiers de quartiers, il y avait de tout temps, un chevau-léger, en uniforme et sans bottes, qui attendait le mot que venait lui donner son officier,lequel mot il allait porter au capi- taine-licutenant lorsque celui-ci ne se trouvait pas dans la Cham- bre. Ce chevau-léger entrait non seulement dans la chambre du Roi partout, méme au lever, lorsque le Roi mangeait et restait méme dans lachambre pendant que le Roi donnait le mot. Or, le 6 juillet 1737, la Compagnie des gendarmes ayant son quartier 4 Versailles un gendarme se présenta pour jouir des mémes prérogatives mais il fut refusé, et précisément ce jour 1a Je chevau-léger manqua 4 son service et fut mis aux arréts. Le lendemain grande discussion 4 ce sujet. MM. de Rohan et d’Ap- chier d’une part et MM. de Rochechouart, et de Gesvres, gentils- hommes de la chambre, de l’autre. Enfin il fut convenu que le gendarme ainsi que le chevau-léger qui avaient liberté d’entrer tout le jour dans la chambre du Roi, y resteraient pendant le temps de l’ordre du soir, « non pasdu cété du cabinet, mais auprés de la fenétre du cété de Pantichambre (Poail- de-boouf), d’autant plus qu’ils ne sont pas la pour recevoir le mot de leur officiee dans la chambre de S: M., ce que Pon regarde comme contraire au respect, mais pour attendre le moment que leur officier sorte, le suivre et prendre Vordre de lui, soit dans Yantichambre, ou au lieu ott il juge 4 propos de leur donner. Le chevan-léger et le gendarme ne doivent dans aucun cas se eter es aide du Roi au défaut de leurs offi- — présenter pour recevoir I’ ciers. » Quatre jours apres nouvel avait consenti 4 V’entrée du gendarme et du chevau-léger 4 1a condition expresse que Vordre ne leur serait pas rendu dans la lo discussion. M. de Rochechouart chambre méme. Done le 40 juillet M. de Gadagne, officier de service, ayant regu Je mot se retourna vers le gendarme, QUI SB: AIT PLACE DERRIBRE LUL, et lui rendit le mot A Voreille. Lhuissier de la chambre voyant M. de Gadagne parler bas 4 son gendarme s’approcha et lui demanda ce qwil lui avait dit. MM. de Gadagne répondit qu'il lui avait souhaité le bonsoir! Enfin M. de Rochechouart céda en disant qu'il ne prétendait — rien autre chose « sinon quwil n’y ait point d’affectation de ren- dre Vordre au gendarme et au cheyau-léger dans la chambre da Yautre dans la partie du coté Roi, et qwils ne vinrent ni Yun ni du cabinet. » En 1726 une ordonnance rendue au sujet @’une dispute entre les — bleus (gardes du corps) et les rouges réglaient la place de~ chacun dans escorte royale. Les bleus devaient Gtre auprés des — roues de derriére du carrosse et les rouges auprés des roues de. a devant et en avant sans pouvoir reculer. 4 En 1738 Puniforme des chevau-légers est ainsi décrit : habit écarlate, doublure rouge, parements de yelours noir, poches en tra- yers, galonné @or en plein, brandebourgs Wor sur le tout, bou-— tonnieres d’argent, ceinturon garni dor et de noir, veste couleur chamois, galonnée et pbordéed’or a boutons d’agent, culotte et bas rouges, chapeau bordé d’or et Wargent, plumes blanches; & che- ~ yal, bottes fortes ; Véquipage du cheval de drap écarlate galonné — Wor et bordé @argent. 3 Fn 1744 ils portent, a Parmée le petit uniforme de guerre ainsi glementé = habit écarlate, doublure rouge. petits parements et ’ revers de velours noirs, doubles boutonniéres jusqu’a la poche en — galons dor étroits, boutons d’argent. Epaulettes dor avec une — epaule droite, veste chamois, boutonnitres — frange @argent sur V semblables 4 celles de habit jusqu’en bas, boutons d’argent, CUu-— Jotte de calemande écarlate, chapeau bordé Wor et cocarde blanche, fot aig bottes molles. En 1774 grand uniforme : habit écarlate, doublure, parements, — col, veste et culotte de sore BLANCHE, poches en travers, habit ’ les tailles avec brandebourgs, veste ga-— galonné en or sur toutes: CHEVAU-LEGERS DE LA GARDE DU ROI 1744 GRENADIER DE FRANCE lonnée en or 4 la Bourgogne, boutons et boutonniéres dargent sur le tout, épaulette d’argent sur ’épaule droite, jarretiéres d’or et boutons d’argent A la culotte, cienturon blanc galonné en or, chapeau galonné d’or, plumes et cocarde blanches, bottes fortes : Véquipageda cheval d’écarlategalonné d'or avec les foudres bro- dées en argentsur la housse et les chaperons. Le mot de la fin nous sera fourni par le grand Condé. En 1674, 4 Senef, la maison du Roi fit des prodiges et les che- vau-légers se distinguerent encore parmi ces héros. Tous les Officiciers ayant été tués ou mis hors de combat, ie grand Condé vint 4 eux et leur dit: « Messieurs, vous étes autant Wofliciers -et vous n’en avez besoin d’aucun, mais je vais charger & votre tete ». Il sortit un chevau-léger du rang qui lui dit : « Monsei- gheur, vous pouvez n’étre point en peine de nous. Nous ferons aussi bien sans officier, je vous réponds de tous ». Condé appre nant qu’il était le plus ancien, lui dit: « Monsieur Je vous ferais tort si je ne vous laissais pas le commandement de Ja troupe et je me retire ». Effectivement ce chevau-léger ala t6te de ses camarades battit encore une fois les ennemis. Et maintenant, Messieurs de l’Etrier, 4 qui j'ai dédié cette mo- deste étude, et qui faites revivre un peu de la grace admirable et toule FRANgatse de cette époque, pardonngz-moi d’avoir bayardé si longtemps et souvenez-vous de ces vers de M. Rostand dits par une belle bouche, en un soir de triomphe : La BATAILLE EST AU FOND DE TOUS CES JEUX BRAV ACHES 3 La PEAU PEUT s’EMPOURPRER DE CES GANTS BLANCS SI PURS; ON SENT DE LA FUREUR, DEJA, DANS CES MOUSTACHES, Er DEJA, DANS LE GE: ARROGANT DES CRAVACHES, Lm GESTE DES SABRES FUTURS, L. Vater INPANTERIE. DE LA GARDE ROYALE 1815 Par ordonnance du 1% septembre 1815, Louis XVIII institua la Garde royale. Parmi les corps composant la garde royale, Yinfanterie fran- caise ¢lait représentée parsix régiments et Vinfi ‘anterie suisse par deux régiments. Ces huit régiments, d’un effectif total de 720 officiers et 17.480 hommes, étaient 43 bataillons chacun comme les légions dépar- tementales, mais les compagnies étaient portées 4 90 sous-offi- ciers et soldats. Le tableau ci-dessous indique de quelie brigade et de quelle di- yision chaque régiment faisait partie. Te prigade | 1 P08 Cinfanterie francaise de 1a garde rosale. 4s division esol i i 2 brigade | | 2 brigade seas ‘ a cctyinio ) seaicigaae t 3° rég. d'infanterie suisse de Ta garde royale (1). a Le 22 septembre, un roglement arrété par le Roi, donna a ces régiments l’uniforme suivant : Infanterie francaise. « Les six régimens d'infanterie francaise de la garde royale auront Vhabit, Je collet et les paremens en drap bleu de roi. Le gilet et le pantalon seront blancs, Les revers, les pattes de paremens et les retroussis seront en drap de ha couleur distinetive affectée a chaque régiment, et qui est détermiuée ainsi quill suit: (J) Les deux régiments suisses avaient les n° 7 et 8. INFANTERIE DE LA GARDE ROYALE 1815 GRENADIER VouTicecr 4m* Régiment Frangais ar Régiment Suisse (2™¢ bataillon) Le 4* régiment aura la jonquille. Le? = Vécarlate. lex = Ie rose foncé. Le 4° = Je cramoisi. Le 5° - Taurore. Leos = Ie bleu eéleste. « Les compagnies de grenadiers auront pour coiffure un bonnet de peav ours, sur Je devant duquel sera placé une grenade en métal blane. < Les compagnies de carabiniers des bataillons de chasseurs, ainsi que les compagnies de voltigeurs, auront pour coiffure leshakos recouvert d'une peau ours. «< Les compagnies de fusiliers et de chasseurs porteront Ie shakos en feutre noir. «Les grenadiers, carabiniers, chasseurs et voltigeurs, sevont distingués par des épanlattes a franges : celles des voltigeurs en laine chamois, et celles des chasseurs en laine verte. << Les épaulettes des fasiliers seront en drap dela couleur distinctive ef sans frange. $ « Les ornemens des retroussis seront : Pour les gvenadiers et les edtabiniers, deux grenades ; Pour les volligeurs, deux cors de chasse ; Pour les fusiliers, deux fleurs de Lys ; Et pour les chasseurs, ua cor de chasse et une fleur de lys >». Infanterie Suisse. « Les deux régimens d’infanterie Suisse auront V’habit, Ie collet et les pare- mens en drap écarlate. Le gilet et le pantalon seront blanes; les revers et les patties des paremens seront en drap de 1a couleur distinctive affectée x cha~ que régiment, et qui est déterminée ainsi qu'il suit : Le {* régiment aura la jonquille, Le 2 régiment aura le bleu de roi. « Les retroussis de habit, ainsi que les liserés des revers, paremens et poches, seront en drap plane. « La coiffure de ces deux régimens, les distinctions des compagnies Wélite et les ornemens des retroussis, seront les mémes que dans les régimens Winfanterie francaise de la garde. billement, du grand et du petit équipement, seront pour T'infanterie de la garde royale les mémes que pour larme carrespondante dans la ligne. «Le bouton sera blane, empreint d’un écusson aux armes de France. « Le gilet sera en drap et le pantalon en étoffe de laine croisée. « La capote sera en drap blen de roi, avec le collet de la couleur distine- tive affectée & chaque r « Les officiers, sous-ofi sans poudre », rs et soldats... porteront les cheveux coupés et « (Art. 44). — Tontes les parties de habillement et de Péquipement dont il n'est pas fait mention expresse dans les articles précédens, sevont en tout conformes 4 ce qui sera preserit pour chacune des armes correspondantes de Ja ligne,.... « La composition de I'armement des officiers, sous-officiers et soldats sera Ja méme que dans les armes correspondantes de Ia ligne, sauf que les compa- gnies de fusiliers et de chasseurs porteront le sabre-briquet de méme que les compagnies délite. ° . Habillement des officiers. « Lhabillement uniforme des officiers..., sera parfaitement semblable a celui de leurs corps respectits, tant ponr les couleurs que pour la coupe, excepté quill sera confectionné en drap fin,.,.. et que habit aura les hasques plus lon- UES... «Les épaulettes,.... et autres distinetions des officiers de tous grades seront en argent, et entiérement conformes a ce qui sera prescrit pour les grades dofficiers dans l'armée,.... (Nous aurons Voccasion dy revenir plus tard et en donner la description compléte). « L'uniforme des colonels ne différera en rien de celui de leurs régimens; ils porteront denx étoiles en or sur leurs épaulettes, et en petite tenue ils auront le chapeau sans bord, garni d’une plume noire frisée. Nota : Nous croyons devoir expliquer les raisons qui nous ont fait reproduire ainsi les uniformes dessinés et aquarellés par notre collaborateur E. Chaperon, qui accompagnent le texte ci-dessus en le complétant. Considérations communes. Larticle 14 de Yordonnance indique que toutes les parties de Vhabillement et de Péquipement non déterminées d’une maniére expresse seront semblables celles de la ligne. Cest pour cette raison que le dessinateur n’a pas indiqué de plumet ; cet ornement ayant été supprimé pour tcute larmée par l’ordonnance royale du 23 septembre 1815. (Néanmoins, au commencement de l’année 1816, les corps d’infanterie de la garde royale recurent un plumet blanc). Considerations particuliéres. Le réglement du 22 septembre dit que les yoltigeurs porteront le shako recouvert de peau d’ours. Cet coiffure était évidemment un colback. En effet, une ordonnance complémentaire sur Vuni- forme de la garde royale du 14 octobre 1815, qui attribue le col- back aux régiments de hussards et d’artillerie 4 cheval dela garde, dit en toutes lettres qu’ils porteront un shako recouvert de peau Tours ; de plus, il est bien évident que cette expression appli- quée a la coiffure des voltigeurs, ne désigne pas un bonnet a poil semblable 4 celui des grenadiers, cela résulte du texte méme de Yordonnance. Le pompon mis sur le devant du colback du voltigeur, est con- forme 4 celui des voltigenrs des troupes de ligne en vertu de V’'ar- ticle 14 précité : « ea forme de lentille en bois recouvert en drap a la cou- leur distinetive du batailion. : 4* bataillon bleu de roi. 2 — — crampisi, 3° = svert-foned. » Renseignements complémentaires. Lrordonnance du 3 aotit {815 ; sur Torganisation des Légions départementa- les, preserit que dans chaque départemeat sera formé une légion et que cette legion prendra le nom du département oii elle aura été formée, eS yp Chaque légion se composera : D'un état-major, De deux bataillons Winfanterie de ligne, D’un bataillon de chasseurs a pied, De trois cadves de compagnies formant dépét, et que Lon pourra y ajouter : Une compagnie d’éclaireurs. Et une compagnie d'artillerie. « Chaque bataillon d’infanterie de ligne sera composé de huit compagnies, dont une de grenailiers, six de fusiliers et une de voltigeurs. « Le bataillon de chasseurs & pied sera également composé de 8 compagnies, mais elles seront toutes de chasseurs » Nous avons jugé utile de donner les renseignements ci-dessus, afin de compléter la composition des régiments d'infanterie de la garde. Tant qu’A l’uniforme de ces derniers, décrit par le réglement du 22 septembre, il n’eut pas de longue durée et n’a pas di méme étre porté car un réglement additionnel en date du 44 octobre suivant, le supprima pour le remplacer par un autre qui fournira Je sujet d’un article que nous donnerons plus tard. LF Jai devant moi, depuis plusieurs années, un petit buste de Naro- léon Empereur — A Ja figure pleine, au cou enfoncé dans les épaules, — pas le Napoléon ceint de lauriers, mais le Napoléon des vieux gro- gnards, avec son petit chapeau et Vuniforme simple des chasseurs de la garde. = IL est blanc en faience vernissée. Tih Du Sévres, peut-étre ? os a Plutot du « Niederwiller », fabrique dont les produits rappellent beaucoup la facture « du vieux Berlin ». Dans le petit chapeau, il y a un trou; dans ce trou j’ai mis de Yencre. Le petit caporal me sert donc d’encrier. Des collectionneurs m’en ont souvent offert une bonne somme argent. Mais je veux le garder; je aime ! D’ailleurs c’est un cadeau. Un pauvre homme me I’a donné un jour, aux grandes manceu- yres, pour me faire plaisir, parce que je l’admirais: — « Mon lieutenant, me dit-il, je suis heureux que vous le pre- niez. Il sera bien chez vous. Je suis seul, trés vieux et je ne veux pas qu’il soit vendu aprés ma mort... » Comme je n’osais l’accepter puisqu’il y tenait tant, et que, curicux, je luidemandais la raison de son attachement 4 cet objet, il me répondit : — « Voyez-vous, mon lieutenant, souvent le soir, lorsque j’ai fini de travailler, je m’asseois tout seul, et je pense... je pense trop; et je m’ennuie de penser a des tas de choses souvent tristes, of 3e yea i car lorsqu’on est aussi vienx que moi, qu’on a vécu sa vie, qu’on est tout seul, on ne peut jamais rire en soi-méme. On a beau avoir été heureux, on est d’autant plus malheureux dans sa_ solitude. Ceux qui sont autour de vous ne vous comprennent plus. On dirait, vraiment, qu’ils parlent une autre langue et réellement la langue change tous les jours... On n’emploie plus les mémes mots que jadis pour désigner les mémes choses, ou les mémes_ idées. Les choses ont-elles changé? Je ne crois pas. C’est qu’alors les autres ne les regardent plusavec des yeux faits comme ceux des hommes de mon temps Quant aux idées, je suis sdr qu’elles ont changé... Les gens de maintenant n’en fabriquent plus dans leur téte comme ceux d’au- trefois ! Méme les plus bétes pensent autrement. Je me suis ditsouvent que puisqueles idées ont changé, il est tout simple que de langage ait aussi changé ? Tout cela c’est pour yous dire que je ne trouve plus 4 qui parler. D’abord on ne m’écoute plus... Alors, je regarde mon petit Empereur et je cause en moi-méme avec lui. J’ai presque servi sous ses ordres et mes anciens m’avaient ap- pris 4 l’aimer. En 1870, j’aivu, ici méme, V'invasion. J’avais ca- ché ’Empereur qui Jui, ne la vit pas. Et quand ils sont partis, c’est Ini qaim’a consolé. Je me dis tonjours que s'il ne peut pas revenir, en chair et en os, son ame peut inspirer ceux qui conduisent notre armée et chacun des soldats qui la composent. Dans son temps, je l'ai In, on avait ’idée du sacrifice. On ne savait pas pourquoi, mais ¢’était pour lui, lui tout seul, j’en sui S str ! On Vaimait ; et maintenant qui pourrait-on aimer ? Pour qui commettrait-on l’injustice de tuer, ou de risquer sa propre vie ? 7 Ah! quand le sol of ids sont nés, of sont morts leurs peres, et ceux qu’ils ont aimés, quand la Patrie est envahie ; quand ils payent des impositions de guerre 4 des prussiens,quand aprés les avoir payées, ils voient leur maison brdlée, leur petit jardin dé— vasté, les outils dispersés ou volés, alors, ils veulent bien risquer jeur vie, avec fureur, avec abnégation, jusqu’au bout! toutes les souffrances, ils veulent bien les souffrir ; toutes les faims et toutes les soifs, et toutes les blessures, ils veulent bien les supporter. Te et sis ne sont pas battus ils ne crieront pas & la trahison ! Mais s‘il fallait passer la frontiére, se battre pour rien, pour Ja gloire...1 Oui, Monsieur! I.a Gloire s’en est allée; l’Empereur I’a toute prise et toute gardée; et, si elle crie quelquefois vers nous, c’est de si loin que jamais nous n’avons entendu sa voix distincte- ment. A son cri, beaucoup ont tourné la téte, en frissonnant sans le vouloir! mais il ne «1»’ont pas reconnue, cette voix, par- ce qu’ils ne la connaissent plus, cette Gloire! Mais je me console. Les Vieux comme moi savent bien des choses. Je sais que la terre tourne et que le monde des idées doit tourner aussi. Hy en a-t-il eu, mon Dieu, sur la France, des jours de riches- se, de prospérilé, et des soleils de Gloire avec la Paix et des soleils de Gloire avec la Guerre ! Et des nuits de trouble et de honte et des nuits pleines d’étoiles, de ces nuits qui préparent Jes jours les plus splendides!. Je me dis que notre nuit si épaisse d’Egoisme, de politique infame 4 genoux devant des sacs d’or ne peuvent durer toujours ! Et c’est vous, mon Lieutenant, qui verrez cette aurore... Nos vieux drapeaux n’ont que des hampes nouvelles... Ils sont les mémes ! C'est vous qui les proménerez sous le méme soleil d’Austerlitz... » Et le vienx, tout rouge, criait en tremblant d’émotion, avec une voix de prophéte: — « Si la gloire que ’Empereur a gardée, il vous la rend — méme sans les aigles — yous referez encore avec elle, si vous la suivez, le méme chemin que jadis! Mais, croyez-moi, quand elle vous sera revenue, la gloire. gardez-la bien : Elle se lasse, la Déesse, de n’étre pas adorée furieusement. Si jamais elle s’en retournait au pays des dimes. retrouver son Empereur, jen suis sir, elle ne reviendrait jamais... Et c’est pour tout ¢a que je vous Le donne! » Vai emporté le petit encrier et la figure prophétique du vieux ne s’efface plus de ma mémoire. Vai eu un colonel, ame ardente et convaincue, dont le moindre mot agitait en mon souvenir la « re-audition » intime, si je puis dire ainsi, des belles paroles du vieux paysan, dont l’ame n’était plus de ce siécle. 3 A 4 7 Gt Jai eu des amis, des camarades, des inférieurs, des supérieurs qui, eux aussi, parlaient de méme, et j’ai senti la mollesse de mon Ame, si lachement moderne, étayée par ces convictions, par ces espoirs. C’est la grande joie de ma monotone carrire, de savoir que je marche vers cette aurore dont me parlaitle vieux paysan, que, bient6t peut-ctre son réve deviendrait une réalité et que nous pourrions étre encore les jeunes amants de cette gloire éternelle. Ce petit buste est devenu pour moi un trésor dont je me sens Vindigne et incapable dépositaire. Je Vaime et, pourtant, je sens comme’ un remords de le garder pour moi seul. 1] me semble qu’il y ait dans la grange, du grain, improductif, qui pourrit. Il me vient alors ’idée de placer mon encrier sans rien dire, sur la table d’un général que je connais bien... Image grossiére d’une redoutable Zdée, profil de spuinx, dont le glorieux secret peut ¢tre violé par les Bonnes Volontés, petit encrier de fa¥ence, est-ce dans tes flancs que plongera la plume qui signera nos prochains Bulletins de Victoire? SATNT-MARCE?. Réglement du 7 octobre 1845. La tenue ordonnancée par le réglement du 7 octobre 1845, fut une des plus belles et des plus gracieuses, 4 part les uniformes fantasti- ques du 4° empire, que portérent nos régi- ments de chasseurs. On peut s’en conyaincre par la jolie planche de notre collaborateur L. Vallet et parla description ci-aprés : Habillement. Troupe. — Hab-i-vaste en dap vert-foncé a collet du fond, boutonnant droit sur la poitrine au moyen d'une rangée de 13 gros boutons d'unifurmes, en étain, demi- sphériques, timbrés du numéro du régiment; brides @’épau- lettes en drap de la couleur distinctive liserées en drap du fond ; pate de ceinturon a 3 pointes en drap du fond lis rée de drap de couleur distinctive ; parements en pointe ; Je bas de la manche est ouvert, la fente est passepoilée en drap du fond et ferme par deux petits boutons d’aniforme. Les régiments au point de vue de la couleur distinctive sont divisés en quatre series + Lai® série, régiments 1, 2, 3, 4, a pour couleur distinetive orange. laa = 5, 6, 7,8, _ - le jonquille. las’ = 9,10, 11,12, — - le garance. Laie = 13. - = Yorange. Dans chaque série, le 1*+ et le 3* régiment ont les parements en drap du fond passepoilés de drap de la couleur distinetive. Les 2* et 4° régiments ont les parements de couleur distinctive passepoilés en drap du fond. Les deux premiers régiments de chaque série ont de chaque edté du collet une patte avec téte a trois pointes en drap de la couleur distinctive et por- tant un petit bouton d’uniforme. Pour tous les régiments des trois premiéres séries, les retroussis sont en drap de couleur distinctive passepoilés en drap du fond. Pour le 13° régiment, ils sont en drap du fond passepoilés en drap de cou- lour distinetive. Epaulettes en fil blanc doublées de drap vert. Les galons de grade, placés en pointe, sont en laine de 1a couleur distinctive pour les brigadiers et chasseurs de 1** classe ; ceux des sous-ofliciers sont en argent, liserés de couleur distinctive. Les galons du collet et des parements des trompettes sont en laine alosanges twicolores. Les chevrons des soldats et des brigadiers sont en laine écarlate ; ceux des sous-olficiers sont en argent sans liseré. Veste en drap vert-foneé fermée par une rangée de 9 gros boutons d’uni- forme ; parements en pointe én drap du tod ; pattes d’épaule et patte de ceinturon en dvap vert foncé ;pattes de collet en drap dela couleurdistinetive . Manteau de dvap blane piqué de bleu 4 manches et & rotonde. Pantalons dordounance et de cheval en drap garance avee passepoils en drap vert foneé. Le pantalon de cheval est basané en cuir noir. Coiffure. Colback en peau d’ours noix avec calot en toile cirée noire, sans flamme ; sur le ¢6té gauche, pompon 1/2 sphérique en chardon de laine & la couleur de Vescadron, surmonté, en grande tenue, d'un plumet droit en plumes de coq noires surmonté de 8 lavges plumes flottantes. Couleur des pompons : Petit état-major- . . ¢ricolore (le bleu au centre), Peloton hors-rang. . ¢carlate et blew de roi (I'écarlate au centre), de escadron. . . . blew de roi, BEN lie Mos ees OPA OisI. SP Fe ENP TOnCe; Be hol oa Dleurdelciel, Biedc. se. donquilte. CAPITAINE AU 4m: REGIMENT DE CHASSEURS 1845 Jugal aire en cuir noir se bouclant sur la joue droite de Phomme. Sur le derriére da colback s’attache un cordon de eolback en fil blane, orné Wun seul gland et dune seule plaque. Le colback des trompettes est recouvert en peau dour’ gris ; le cordon est en laine tricolore, Bonnet de police a visiére ; calot et turban en drap garance ; bandeau et passepoils vert foncé ; cor de chasse en drap de la couleur distinctive sur le devant du bandeau ; mentonniére en cuir verni. Equipement et Harnachement. Bufileterie blanche, Ceinturon porté par dessus I'habit, en butile blane avec plaques a cor de chasse en cuivre estampé. Gants blanes. Col noir, Porte-manteau en drap garance ; cor de chasse des ronds et passepoils vert foneé. Schabraque en pean de mouton blanc bordée de dents de loup garance; celle des trompettes est en mouton noir. Habillement, etc.. Orricrens. — Méme habillement que pot la troupe, sauf les différences suivantes : ‘Tous Les effets sont confectionnés en drap fin ; les brides 4’épaulettes et les houtons sont en argent ; les grades sont indiqués par des épaulettes en argent saufle mélange d’or prescrit pour certains grades. Le passepoil du pantalon est remplacé par une bande en drap vert foncé. -Le pantalon de cheval n'est pas basané en cuir. Le manteau est en drap vert foncé. Le plumet des officiers d’état-major est trieolore ; le colonel porte laigrette de héron blane ; le pompon est en argent, en cordonnet pour les officiers su- halternes et en petite torsades mates pour les officiers supérieurs. Cordon de colback en filé d'argent pour officiers subaliernes et en cannetille pour les olficiers supérieurs. Au bonnet de police les passepoils sont remplacés par des galons en argent, sautle mélange d’or prescrit pour certains grades ; le cor de chasse est en argent ainsi que la fausse jugulaire ; mentonniére en cuir yerni noir. Le cor de chasse du porte-manteau est brodé en argent. Le porte-giberne et le ceinturon en argent a trois raies de soie verte. Pla- ques de ceinturon et écussons de porte-giberne dorés. En petite tenue le porte- giberne est recouvert d’un étui en maroquin noir fermé par une Tangée de boutons Wuniforme. Schabraqu2 de grande tenue en dvap garance avec passepoil et galon vert foneé ; 1e galon est double pour les officiers supérieurs ; la dite schabraque est ornée, dans Jes angles, du numéro du régiment découpé en drap vert. Le dessus du couvre-fonte est en peau d’ours, En petite tenue, la schabraque est remplacée par un tapis en drap garance passepoilé et galonné comme la schabraque mais sans aucun ornement dans Jes angles. Le couvre-fonte est remplacé par des calottes en cuir verni. En petite tenue les officiers font usage -d’une eapote en drap vert fones avec parements en pointe en drap du fond et collet de méme drap ayant les pattes en drap garance : la capote est fermée par deux rangs de boutons d’uniforme ee NOS HUSSARDS PREMIERE PERIODE. — ANCIEN REGIME (1692 1" Janvier 1891) (suite). : 1763 Le 1* mars, les Dragons-chasseurs de Conflans prennent le litre de Légion de Conftans. La méme année, les hussaris sont dotés d'un pistolet ayant un canon long de 230 wil., un calibre de 47 mil. 5, la platine carrée, le bassinet et la garni- ture en fer, poignée peu courbe et sans bride, baguette a téte de clou: 1k. 101. oils 1764 Le 10 février, les régiments de hussards sont réduits 4 8 com- pagnies de 25 hommes non compris les officie Le méme jour, une ordonnance autorise le comte d’Esterhazy, ancien mestre de camp en second du régiment de Bercheny, 4 lever un régiment sur les hussards qui, du fait de la diminution Weffectif dont il vient d’¢tre parlé, se seraient trouvés licenc! Le nouveau régiment qui pritle nom d’Esterhasy-hussards, fut formé 4 Phalsbourg sous le numéro 35 dans la cavalerie francaise et le 4 rang dans l’arme des hussards. Sa composition fut la méme que celle des autres régiments de hussards. Par suite de la dite ordonnance, portant que chaque régiment sera de 8 compagnies, chacune de ces: derniéres se trouve ¢tre formée comme il suit : Pied Pied ’ de paix | de guerre Paine ea eas on 1 1 Olficiers. Lieaienant 2. as . aes 4 4 Sous-lientonant. | 2) 1). eee 1 Maréchal des logis. . . . . . . wmonti { % eee ree os + + + a pied. 4 : I Brigadier , + s . smontés. 2 8 Troupe. Hussards imontés.| 6 indétorm Hussards. . . . . pied. 44 indéterm. Trompetie. <9. SS LS lS monté. 1 % Les deux brigadiers et les 20 hussa-ds forment 2 escouades de 11 hommes cha- eure dont 4 montés, y compris le brigadier, et7 4 pied. i Le régiment d’Hsterhasy-hussards prit Yuniforme suivant : Pelisse verte, a tresses blanches et trois rangs de boutons d’étain rons, doublée de pean de mouton blanc, bordée de pean de mouton noir, Dolman de drap vert 4 collet également vert, Vextrémité de chaque manche garnie d'un morceau de drap blane en forme d’équerre, tresses et boutons comme a la pe- lisse, le pourtour du dolman, du collet et la bordure des parements bordés — @un galon plane. Culotte rouge. Ceinture rouge & boutons blancs. Manteatt vert. Shako de fentre noir doublure, galon de bordure, fleur de lis, eocarde et aigretie blanes. Sabretache rouge bordée d’un galon blane, ornée au centre: @une fleur de lis blanche entourée d’nn cordoanet noir. Bottes noires, a galon et gland blanes. Yequipage du cheval était en peau Wagneau noir bordé de dap gris-blane Méme éyuipement et armement que les autres régiments de hussar¢s. Les officiers avaient les tresses, boutons, galons, etc.., en ar- gent, la fourrure de la pelisse en martre, les bottes rouges ow noires, lecolback de martre. De méme pour les autres régiment: lorsque lestresses, galons, boutons, etc.., sont jaunes, les officiers les ont en or on dorés. Ceci est une remarque générale, pour ne pas étre obligé de mettre sous les yeux du lecteur, a la fois Pu- niforme de la troupe et celui des officiers, 4 moins que ces der- niers aient des distinctions particuliéres qui nous y obligent. 1767 En 1867, le régiment a’Esterhazy prend la culotte rouge au lieu de la culotte blanche. . 1768 D’aprés V’état militaire de l’année, les régiments de bussards ont ’équipagedu cheval de peaud'agneau, bordé d’étofle de laine festonnée de la couleur distinetive qui leur appartient : Bercheny, rouge, Chamborant, noire, Royal-Nassaw, orange et Hsterhazy comme nous avons dit plus haut, gris-blane. {771 Le 16 avril, une ordonnance prescrit que les soldalts qui con- tracterout un nouvel engagement auront le droit de porter un chevron en drap de la couleur des parements, sur le bras gauche ; s'ils en contractent un troisiéme, ils pourront porter un deuxieéme chevron ; enfin, si 4 Vexpiration de ce nouvel engagement, ils continuent a servir, ils auront le droit d’avoir toujours sur le _ médaillon, créé par la dite ordonnance, s’appela médaillon de - vélérance. 1772 Par ordonnance du 9 juin, les régiments de hussards sont tou- | jours 4 huit compagnies, mais chaque compagnie est portée 4 40 _ hommes non compris les officiers ; et la composition de l’Etat- "major estchangée comme on va pouvoir s’en rendre compte par le petit tableau ci-dessous : en Etat-major. Mestre de camp . Mestre de camp commandant Lieutenant-colonel . Z Major . ‘Aide-major Sous-aide-miajor - Quartier-maitre © - Porte-élendards (1). Chirurgien « Maréchal expert ¢ Compagnie. Capitaine... Lieutenant. - - Sous-liewtenant . Maréchanx des log Fourier . Brigadiers < Carabiniers (2). Hussards. ‘Trompette ——— $$ En temps de guerre, il y aura, & l'Etat-major, un second sons aide-major et "un aumdnier en plus. Les porte-étendards seront attachés aux compagnies du mestre de camp commandant et du lieutenant-colonel, La compagnie est divisée en quatre escouades de neuf hommes y compris un brigadier et un carabinier. A cette époque, et comme nous I’avons déja dit, les trompet- tes de hussards, portaient rabit ala francaise a la livrée du mestre de camp, avec chapeau bordé d’argent. Seuls, les trompettes du Royal-Nassau étaient habillés a 1a livrée du roi. «La doublure de la pelisse des officiers est en foururre de ventre demartre de France, et la bordure en gorge de renard. «1a sabretache du mestre de camp seul, est frangée de grosses torsades argent. . (774 En 1774, les officiers des régiments de hussards, outre le cole! pack & flamme, les bordure et doublure, tresses, galons et boutons de la pelisse, du dolman, de la ceinture, sabretache, etc., qui étaient d'argent ainsi | que la bordure de la builleterie, portaient 4 volonté, les boties en cuir rouge, jaune ou noir. 4 Le régiment de Royal-Nassaw prend la couleur distinctive” aurore ; les parements du dolman, 1a flamme du shako, le galon de bordure de la sabretache, ete., devienne nt done aurore au lieu d’orange. Les fleur de lis de la sabretache sont re mplacées par le ehiffre S. M. entouré de galon et cordonnet blanes. % Les hussards de la légion de Conflans, avaient depuis 1768, Phabit Ala hongroise de drap vert, & parements et collet de méme couleur, les tresses de laine et les boutons jaunes ; le bordé de laine jaune; ceintu rouge a coulants jaunes; la culotte verte avec galon en passe-poil jaune > pelisse verte bordée de peau d'agneau noir aver tresses et cing rangs de bou- tons comme au dolman; schako de fentre noir & flammne verte, avec galon de pordure noir, cocarde et aigrette blanches ; bottes noires a la hongroise ; man=— teau vert ; sabretache rouge hordée d’un galon vert, ornée au centre du chifire” du roien drap vert entouré d’un cordonnet jaune. L’équipage du cheval en peau de mouton blane, bordé d’etofle de laine eroi- s¢e et festonnée, de couleur verte. Builleterie blanche ; méme armement que les autres hussards. {776 Le 25 mars, le régiment Royal-Nassav fut réformé et ses esca- drons répartis dans les régiments de hussards conservés, comme ~ suit : 1" escadron dans Bercheny, 2° dans Chamborant, 3° dans’ Conflans, 4° daus Esterhasy. ; La légion de Conflans passe dans l’arme des hussards et pren le nom de Hussards de Conflans. 2 Les régiments des hussards forment une arme spéciale et sont classés dans ordre suivant : Bercheny, Chamborant, Conflans, Esterhazy. ‘Antérieurement 4 cette date, et au fur et A mesure de leur for- (1) Ouvrage de Marbot. tion, les régiments de hussards prenaient seulement rang a la “sttite de la cavalerie francaise. Le grade de maréchal-des-logis chef est créé dans tous les rési- ‘ments de cavalerie, ainsique des emplois de cadets ; (ces derniers. "qui devinrent la pépiniére des officiers, faisaient le service de sollat et de sous-oflicier et passaient sous-lieutenants au bout Wun certain temps de service); et les emplois de maitres maré- “chal, sellier, armurier ct de maréchal-ferrant. Par suite de Vincorporation d’un escadron de Royal-Nassau _réformé dans chaque régiment de hussards, les régiments del’arme ayaientdone chacun 5 escadrons ; l’escadron fort de 174 hommes, “officiers compris, était composé comme il est dit dans le tableau suivant, ainsi que l’état-major : : i os Escadron Btat-major Eseadron, Compagnie Seta = pied) pied Officiers Officiers de | “de Offiziers paix|guerse| fesire de camp commandant.| 1 =commandant.| 1 | 1 t sire de camp en second. | 4 [Capitaine en second.| 1} 1 1 fstre de camp licul.-colonel.| 4 Jlientenants ... | 2| 2 2 jor. hotion 1 | LPousHeutenams -] 2] 2 2 Quartior-maitre-trésorier |. ; i Porte-stendards. . . . . || 2 es Proupe “Chirurgien-major - { |Maréch.deslogischet.| 1] 1 t Aumonior. .. ©... .| 4 JMaréchaldes logis. |) 4] 1 1 it ourrier . . tlk 1 ‘ Bate Brisadiers. | 8] 8 8 MBE) o-oo ee 28. «| AACadet Rete » aitre marechal | <<. -| 4 filussards 452 | indéterminé fire sollier. . . | . . | 1 }Trompettes | 2 2 i { [Frater (harbier). 1 i /Maréchal-ferrant i 1 Extrait du réglement arrété par le roi concernant Vhabillement et ’équipement de ses troupes, du 31 mai 1776. Hussards Art. 1°. — De Uhabillement. — « Les hommes qui composent. les régimens de hussards porteront Mhabillement uniforme, coupé Xla hongroise en dvap de couleurs quiseront affectées & chaque corps. « Lihabillement sera composé d'une pelisse de drap, doublée d'une peau de _mouton blane, bordé de mouton noir ; d'un dolmande drap de couleur pareille a la pelisse et d'une culotte de drap de la couleur qui sera déterminée; elle sera doublée d'une forte toile éerue. (1) Grade institué, par la méme ordonnance. 96s « Liéecharpe sera composée de Inine jaune corilonnée, elle sera longue huit pieds. ‘c La sabretache sera de cuir noirei ; elle sera_ornée, au milieu, du ch ‘au roi en métal de cuivre jaune... « Les manteaux seront de drap vert. ‘< Les bottes seront & la hongrolse, de cuir noir et ciré- lart. 2. — « Les cheveux des hussards seront retroussés en quot! Ja longueur de 2 ou 3 pouces 5 Jes cheveux des faces seront noués a la hon- groise. a «Los bonnets ou schakos seront de feutre noir, faonnés a la hongro pordés d'un galon de laine noire. ‘< Les cocardes et aigrettes seront blanches. . - + = + + = ‘Art. 8. — «Le sabre sera a la hongrois son fourreau- «Le cordon du sabre sera de cuir noirei. a « Les ceinturons, bandouliéres, courroies et porle-cartouches seront de puffle blanc. 4 ‘ant. 9. — «Lesselles a la hongroise et les éguipages qui en dependent, ceront de matidre solide, sans franges ou ornemens. La ordure de la scha praque, qui était de coulcur tranchante, sera gupprimée. - 6s 7 * ‘Apt. 42, — «Les maréchaux des logis ot fourriers seront amérs de dew pistolets et d'un sabre ; le surplus de 1a compagnie aura en contre un mou: cu ee ee ‘Apt. 45. — «Les mestres de camp commandant les regimens feront four- nip A lenrs fais, Jes deux étendards dont chaque corps doit etre pouryus > La couleur du nouvel uniforme de chaque régiment étaiteonformeau tableau ci-apres = Tableau synoptique de Vuniforme des hussards (troupe). Parties de l'uniforme Indication des régiments | Bercheny fond... . 2. bh deest, Goub.de peau demouton: | “bane Pordure "idem. . < | | noir tresses. 2 | blanches ealisse boutons ronds (3 tangs) Lee ; | étain galon des manetis’ et poches. . . . . .| blanc fonds, Soe ss pau OL, Us oct collet. é a id. parement zavance “Dolman. tresses. . |: | blanches houtons (3 rangs) en. tain galon de bordure. . : | blanc Bese Dbl deo.t, F échevem. 2... Geinture } poutons ou coulanis : fonds tstee 60. gus Mstoine ieee a Shako. { galon de bordure | fener aigrette. © 2 22 1 Mewantoa. 2... 2 encuir. . . . . . .| noir Boltes. { Goionet gland | . . .| planes fonden cuir. . . . .| noir he Schiatge dur rola, aolatre ache. enmélal. . . . .| jaune Equipement en. - . |bufile bi. Schabraque en peat de monton . . | blane Chamborant| Conflans |Esterhazy prun-m. | vert | gris-arg. blanc | dlane |” blane noir noir | _ noir blanches | jaunes | rauges gain | cuivre | étain plane | jaune | rouge bran-m. | vert | gris-arg. id. id. id. fe id, jannes. | rouges 6. jaune | étain jaune | rouge bran-m, | verte | grisang jaune | jaune | jaune brun-m. | ‘verts | gvis-arg. noir poir | _ noir noire verte | rouge noir noir | noir bianche | blanche | blanche id theater ide | vert vert vert noir | noir | noir lanes | jaunes | rouges noir noir noit jaune jaune jaune duttle bl. | buitle bi.| batite bl. plane | plane || bane — eee Le 20 aotit, un réglement prescrit que V’habillement des cadets gentilshommes, eré¢s par lordonnance du 25 mars dernier, sera de méme qualité de drap que celui du simple cavalier, ainsi que Véquipement du cheval : mais la coiffure , les boutons, chemises et chaus- sures seront semblables & ceux que les officiers portent. Pour marque distine- tive, outve Pépaulette en galon d'or ou d'argent, ils porteront encore une aiguillette de soie de deux couleurs différentes, au choix du colonel comman- dant de chaque régiment, et de Ia méme forme que celles que portent les dra- gons. {777 Les lmesards recoivent un nouvean pistolet de cavalerie, au eanon long 489 mil, et au calibre de 17 mil. 4; platine & coffret, bassinet et garniture ek cuivre et un erochet de ceinture en acier, bride en fer & la poiznée, le devant ‘iu canon déyarni de bois, la poignée plus courte et plus courbe que celle diy modéle de 1763 ; baguette d’acier a téte de clou : poids 4k. 407. (& suivre). L. Fatiov. La Giberne, a la douleur denregistrer Ja mort de M. le | général Jouart, commandant la 41° division d@Infanterie 4 J- Remiremont, abonné de la premiére heure, décédé presque subitement le 26 mars dernier. Errata: é % Bo. Page 43, a Yavant-dernier paragraphe, au liew de: avec une ~ grosse boule de cuivre jaune, Lire : .... avec une grosse boucle de cuivre jaune. % Page 47, 3° ligne, au lieu de : parementé de cadio ‘ . parementé de cadis. Lire = Par suite d’une erreur de coloris, la housse de Yofficier Polleresky - Hussards doit ¢tre rouge au lieu de bleue. Direcleur-Gérant : L. FALLou. Mayenne, Imp. Soupie et Couss, — Spécialité de publications périodiques.

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