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Gradients de température dans les ponts:

résumé des connaissances actuelles et


indications pour le dimensionnement

Autor(en): Jaccoud, Jean-Paul

Objekttyp: Article

Zeitschrift: Ingénieurs et architectes suisses

Band (Jahr): 108 (1982)

Heft 23

PDF erstellt am: 04.06.2019

Persistenter Link: http://doi.org/10.5169/seals-74688

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http://www.e-periodica.ch
GENIE CIVIL Ingénieurs et architectes suisses N" 23 II novembre 1982
Gradients de température dans les ponts 1. Distributions de température
dans les ponts
Résumé des connaissances actuelles et indications pour
le dimensionnement Les variations de température observées
sur les ouvrages en service sont
principalement dues aux variations saisonnières
par Jean-Paul Jaccoud, Lausanne
et journalières de l'intensité du
L'importance des charges indirectes ou des déformations imposées sollicitant rayonnement solaire. Remarquons
les ouvrages est souvent ignorée ou sous-estimée par les ingénieurs. Les nonnes d'emblée que des variations de température
de dimensionnement actuelles n'abordent que peu — voire pas du tout — ces toWt aussi importantes — voire
problèmes; le plus souvent, elles ne font que mentionner le problème sans même davantage — peuvent se produire
aucune indication concrète sur l'intensité des phénomènes ni sur la manière durant certaines phases de la réalisation
d'en tenir compte dans les calculs. Le but du présent article est de donner aux des ouvrages. Nous y reviendrons plus
ingénieurs ayant à s'occuper de l'étude, de la réalisation et de l'entretien des loin dans cet article.
ouvrages un aperçu des connaissances actuelles, relatives plus particulièrement Le comportement thermique d'un
aux gradients de température dans les ponts. Les deux premiers chapitres tablier de pont est un phénomène transitoire
constituent le résumé d'un travail de synthèse [20]1, réalisé par le soussigné en très complexe qui peut être décrit
1980-81 au sein du groupe de travail 6 sur les «charges indirectes» de la au moyen des équations différentielles
Commission de norme SIA 160. Dans les de transfert de chaleur (équations de
chapitres suivants, on indique une
méthode de calcul et la voie à suivre, compte tenu de l'état actuel des connaissances, Fourier). Le problème, en principe bidi-
pour le dimensionnement des ouvrages vis-à-vis des sollicitations d'origine mensionnel, est le plus souvent ramené,
thermique. Relevons à ce propos qu'un intense travail de recherche et de moyennant certaines simplifications, à
coordination se déroule actuellement sur le plan international afin d'apporter un problème unidimensionnel. Le
des réponses et solutions adéquates à ces problèmes, comme par exemple le développement de cette théorie ne constitue

groupe de travail 1 «Thermal Effects» au sein de la Commission II «Structural pas le but de notre exposé et le lecteur
Analysis» du CEB. intéressé pourra se référer à la littérature
mentionnée [7,8,19].
Les paramètres principaux influençant
la réponse thermique d'un tablier de
SOLEIL pont sont (fig. 1):
TEMPERATURE
VITESSE DU VENT AMBIANTE — l'intensité du rayonnement solaire,
qui dépend de la latitude et de la
RAYONNEMENT RAYONNEMENT
saison considérées;
ÉMIS RÉFLÉCHI
RAYONNEMENT — la température ambiante et sa varia¬
INCIDENT
tion journalière;
REVETEMENT — la vitesse moyenne du vent;
— la nature et les propriétés des maté¬
riaux constituant le pont;
— les caractéristiques des surfaces,
principalement la couleur et l'épaisseur
RAYONNEMENT
du revêtement de la dalle;
ÉMIS
— le type et la forme de la section
TYPE D' OUVRAGE transversale du pont
SECTION TRANSVERSALE
TEMPERATURE MATERIAUX
La courbe des distributions de température
AMBIANTE dans une section transversale de
pont est en général non; linéaire comme
Fig. 1. — Paramètres influençant la réponse thermique. celles représentées à la figure 2, résultant
de mesures sur un pont en Grande-
Bretagne [10].
Revêtement |«
-5.0 m On distingue les distributions de températures
64 mml positives — gradient positif —
fcMJt.VV v)}, i \ y yy
i t.
a) DALLE MASSIVE lorsque la température à la surface est
SÏSP EN BÉTON plus élevée que celle à l'intérieur (fig.
2b), des distributions de température
Thermocouples inversées — gradient négatif— lorsque la
température à la surface est au contraire
plus faible que celle à l'intérieur (fig.
2c). Les plus grands gradients positifs
r Revêtement wwwwwww ^v^vTORevêtement<7
apparaissent en début d'après-midi, un
— 0.2
E _ 0.2 jour d'été, lorsque le rayonnement
m o.4 £04 solaire et la variation journalière de

température ambiante sont élevés et lorsque


CD 06
"IbUUM,»/'/ 06 -f) »nr 1 h '
V) 13/ 1 œ
(S 2y le vent est inexistant ou modéré. Selon
•S 0.8 ¦î
CO
0-8 des observations réalisées en Grande-
Ü 10 a
¦LU 10 Bretagne [10] et en Nouvelle-Zélande
22 24 26 28 30 32 34 36 38["CJ 0 i-2 "C [19], la probabilité d'occurrence d'un
b) GRADIENT POSITIF C) GRADIENT NÉGATIF
Fig. 2. Exemple de distributions de température mesurées: Adur Bridge, Grande-Bretagne
[10]. Les chiffres entre crochets renvoient à la
1

bibliographie en fin d'article.


315
Gradients de température dans les ponts Ingénieurs et architectes suisses N" 23 11 novembre 1982

gradient positif maximum est en Les résultats d'essais dont nous disposons
O LU
moyenne de trois à six fois par an, se rapportent à environ 25
z
LU Z durant les mois d'été. Les plus grandes
ouvrages en service se répartissant
Œ différences de température inversées
Z>
LU
o comn^suit:
Ü 6 z apparaissent en hiver, de nuit ou tôt le matin,
O 5
LU
CC — 18 ponts en béton, dont 4 en Suisse;
o 3 lorsqu'il fait très froid et qu'il n'y a que — 4 ponts mixtes acier-béton, dont 2 en
Q 1 Ü
rH O peu ou pas de nuages et de vent. De Suisse;
J
/
¦UJ O
telles conditions ne sont réunies en — 2 ponts métalliques, dont aucun en
-I moyenne que trois à cinq fois par an, Suisse.
V n m <
CE
durant les mois d'hiver [10].
JP V 5cr Certains auteurs [7, 8, 9, 12] ont calculé
M
0 5
¦t Î++-
10
¦n \ s-
15
Mit =M-
20
o Ol
Z<
1.1 Valeurs mesurées
des distributions de température à partir
de l'équation de transfert de chaleur en
DIFFÉRENCE DE TEMP. MAX. L'étude des documents cités dans la introduisant des valeurs mesurées des
bibliographie nous a permis d'analyser et conditions climatiques extrêmes locales.
Fig. 3. — Résultats statistiques de mesures de de rassembler (fig. 4 et 5) un nombre Les valeurs ainsi trouvées sont comparables
gradients de température durant un an. sur un à celles mesurées sur des
pont en Australie [14]: Elizabeth Street important de résultats de mesures sur
Ramp, à Brisbane, pont en béton à section des ouvrages en service ainsi que ouvrages analogues et paraissent fiables.
en caisson, revêtement noir, épaisseur certaines valeurs estimées au Ces études analytiques sont d'un grand
moyen de
100 mm.
modèles mathématiques. intérêt en ce qui concerne l'influence
des différents paramètres sur la valeur
des gradients de température.

t[°c] Ponts en béton


Les différences maximales positives de
30 température observées en Suisse [4] et en
Nouvelle-Zélande [19b] valent +22°C
PO Référence bibliographique sur la hauteur du tablier de ponts-routes
25 K? en service, c'est-à-dire avec revêtement
[19 Qßj
~-es'J*po Sans revêtement, il a été observé sur la
V 1191 141
19 oo
m 19 14 hauteur du tablier une différence positive
20 4201 -114] MAX. maximale de +24,6°C [19b]. Les
6 résultats statistiques de mesures de
19* H-J101 [101
,111 •*---*- 10
température différentielle dans les ouvrages
<9Î"> "1101
sont rares. Les seules valeurs statistiques
6
10
mesurées et publiées sont à notre
1101
connaissance celles de Churchward [14]
7
M 4>I141M0Y. relatives à un seul ouvrage situé en

r SECTION VALEURS MESURÉES EN Australie (fig. 3). Selon les observations de


DISTRIBUTION
TRANSVERSALE
DE EUROPE NZ, AUSTRALIE longue durée effectuées tant en Grande-
TEMPERATURE
en caisson
ou massive
• o Bretagne [la| qu'en Nouvelle-Zélande
h s 0.8 m dalle sur [19b], des différences positives
015 s d «0.30m poutres * * maximales de l'ordre de +20°C apparaissent

25 50 75 100
i_^ en moyenne trois à six fois par an.
Des différences supérieures à +15°C
ÉPAISSEUR DU REVÊTEMENT HYDROCARBONÉ [mm]
apparaissent en moyenne 20 à 30 fois
par an.
de température dans les tabliers de ponts en béton. Les différences maximales inversées de
Fîg. 4. — Différences
température observées sur la hauteur du
tablier valent, respectivement pour un
AT "C il pont avec et sans revêtement, — 9 °C
[10] et -11 °C[19b].
25
La différence maximale positive de
SPû température mesurée sur l'épaisseur de la
SECTION VALEURS EN
te TRANSVERSALE EUROPE dalle vaut + 12 °C selon [7] et [8].
20 -es S* en caisson

[51
t400 m
sL-ftfc-.:^
Ponts en béton
,r-Ponts mixtes
ou massive
-y max
Ponts mixtes acier-béton
La différence maximale positive de
te a, Hüs
dalie sur
COQg
poutres f
a min

température, mesurée sur un pont en service


QSo en Grande-Bretagne, entre la dalle de
am béton et les poutres métalliques vaut
12--* 1151—k [201- m
181
!MH + 12 °C [10]. Une valeur extrême égale à
+17,5 °C a même été mesurée en Suisse
161
pour une dalle de pont mixte avant la
7 pose du revêtement [5].
M La différence inversée maximale observée
0.20 S d S030m selon [10] vaut —3 °C.
I

Ponts métalliques
25 50 75
_L
100
J_
Mm Les valeurs maximales mesurées en.
ÉPAISSEUR DU REVÊTEMENT HYDROCARBONÉ jjjjl Grande-Bretagne sur un unique pont à
dalle orthotrope [10] valent, respectivement
Fîg. 5. — Différences de température sur l'épaisseur des dalles de ponts
pour les gradients positifs/négatifs,
316
Gradients de température dans les ponts Ingénieurs et architectes suisses N" 23 11 novembre 1982

+ 24°C/-6°C avec revêtement et


+ 31 °C/- 7 °C sans revêtement 1T900 mm
1U7U 1070
Gradients horizontaux
D'autre part, concernant les gradients
horizontaux de température, les seuls
résultats de mesures dont nous disposons
1524 L150
300 V
150
et auxquels différentes publications se 315 -A 915

réfèrent sont ceux mentionnés par Herzog 6400

pour un pont en béton en Suisse [6].


Les différences maximales observées entre
SECTION TRANSVERSALE
- PONT EN BETON
le centre et le bord de la dalle, ou entre I524
les deux bords opposés de la dalle, Om/s Dm/s
1250
valent 15 °C. Les âmes de poutres de
1000
ponts exposés au soleil, plus particulièrement
celles orientées au sud et à
l'ouest, peuvent être fortement échauffées,
ce qui entraîne également l'apparition
de gradients de température 250
¦
horizontaux. Kehlbeck [8] et Zichner [9] ont
calculé des$llifférences maximales de
5 10 15 20 25 30 -8 -6-4-2 0 2 4
a) INFLUENCE DE LA VITESSE MOYENNE DU VENT
température de l'ordre de 12 à 15 °C sur
l'épaisseur de l'âme des poutres
maîtresses de ponts en béton. I524
0°C
1.2 Influence des différents paramètres
1250 5^
1000
Paramètres climatiques et relatifs au site 0°C
750
En ce qui concerne les gradients de
température dans les ponts, on peut admettre 500
en première approximation que les 250
conditions climatiques régnant dans les 24
pays européensp^jels l'Allemagne, la 5 20 25 30
Grande-Bretagne et la Suisse sont b) INFLUENCE DE LA VARIATION JOURNALIÈRE
comparables. Pour ces trois pays, l'intensité DE LA TEMPÉRATURE AMBIANTE
maximale du rayonnement solaire en 1524
été est de l'ordre de 800 à 900 W/m2 sur 30
50
1250
une surface horizontale. Des observations W' Omm
I000
-15 ^i^/Oiran
systématiques effectuées en
Grande-Bretagne [10], ainsi que des
études paramétriques réalisées analyti- 30'
w -15
m
quement par Zichner [8] et Priestley [12, 50- w,
19], ont de plus montré que la température 250
/
extérieure de l'air ambiant ainsi que //M
10 15 20 25 30
sa variation journalière avaient une
incidence relativement modérée sur la c) INFLUENCE DE L' ÉPAISSEUR D'UN
REVÉËEMENT HYDROCARBONÉ (NOIR)
valeur des gradients de
température (fig.
6b). SURFACE DU BETON
L'influence déterminante sur les 'Y T524
gradients de température de la vitesse
E 0.3 ->•
0.5-^?5 r=2= up ^07 '—=i;^z
^*
s^~~~ ¦0.9
moyenne du vent est soulignée par de <D

a rooo
PP
\ i^
nombreux auteurs. Le mouvement de
l'air au voisinage du pont influence en
I 750
Y I'm
-0.9
-Q7
effet fortement ^transmission de
chaleur. Emanuel et
500
0.3->

0.5- ^
ir
Hulsey, dans le cas 25o' i |

d'un pont mixte [9], et Priestley, dans le 'M 11 '


cas d'un pont en béton [12, 19], ont
/ ' 11
montré analytiquement que la valeur du
0 5 10 15 20 25 30
-8-6-4-2
Compression
0 2 4 6
Traction
Élévation de température [°c] Contrainte [MPa]
gradient de température diminuait de
d) INFLUENCE DU COEFFICIENT D' ABSORPTION
moitié lorsque la vitesse moyenne du
(COULEUR) DE LA SURFACE
vent passe de 0 à une valeur modérée de
4 à 6 m/s (fig. 6a).
Fig. 6. — Etude paramétrique selon Priestley [12] et [19]: valeurs calculées
La probabilité d'occurrence de températures médiane d'un pont continu, situé en Nouvelle-Zélande, en été, sous un pour la travée
extérieures extrêmes et simultanément rayonnement solaire
d'intensité 1100 W/m2.
d'un vent nul est très faible. Une
telle combinaison de conditions climatiques
simultanément défavorables n'a en les diverses publications se rapportent d'environ 30% supérieurs aux valeurs
fait même jamais été observée lors de toujours à des valeurs calculées ou maximales usuellement indiquées (fig.
mesures de longue durée (12 à 16 ans) mesurées sous un faible vent de vitesse 6a).
réalisées tant en Grande-Bretagne [10] égale à environ 2 m/s. Les études En ce qui concerne les gradients de
qu'en Australie [14] et en Nouvelle-Zélande paramétriques de Priestley [12, 19] montrent température,les conditions climatiques
[19]. Les valeurs des gradients que les gradients extrêmes, théoriquement régnant en Australie et en Nouvelle-Zélande
maxima de température indiqués dans possibles sans aucun vent, seraient sont à peu près comparables à
317
Gradients de température dans les ponts Ingénieurs et architectes suisses N" 23 11 novembre 1982

celles régnant en Europe. En effet, les résultats de mesures que nous avons et correspondent à peu près aux valeurs
températures de l'air ambiant du rassemblés aux figures 4 et 5 tendent mesurées (fig. 5).
rayonnement solaire plus élevées, dues à la cependant à démontrer que l'influence de Dans le cas des ponts-rails en Suisse, les
latitude plus basse, sont en partie ce paramètre pourrait être négligée en Chemins de fer fédéraux (CFF) se
compensées par un vent de vitesse moyenne première approximation. basent sur les valeurs suivantes

plus forte dans ces pays à climat maritime. recommandées


par une étude de l'UIC [7],
sans distinction des matériaux constituant
Paramètres relatifs aux ouvrages l'ouvrage (tabl. I).
2. Normes
Comme il ressort des valeurs indiquées
ci-dessus, les gradients de température Actuellement, en Suisse, on tient Tableau I
sont nettement plus élevés dans les compte des effets de la température
ponts métalliques que dans les ponts pour le dimensionnement des ouvrages Différence Voie Voie sans
mixtes ou que dans ceux en béton. Pour conformément à l'art. 25 de la norme de température ballastée ballast
ces derniers, les différences de température SIA 160 (édition 1970) relative aux
sur l'épaisseur de la dalle de béton charges. Pour les constructions en béton verticale ±5°C + 15°C
sont du même ordre de grandeur (fig. exposées à l'air libre, cette norme indique horizontale 15 °C 15 °C
5). L'influence de la forme de la section à l'alinéa 25.6 que l'on doit, à
transversale du pont sur l'importance de défaut d'autre valeur, tenir compte d'un

la différence de température, telle que gradient variable de température de + Vi Les nonnes relatives aux gradients de
signalée par Leonhardt [13], ne semble °C (respectivement — lA°C dans le cas température dans les ponts à la fois les
pas confirmée selon [10] par les d'un gradient négatif) par centimètre plus complètes et les plus modernes
nombreuses observations réalisées en d'épaisseur, jusqu'à une profondeur sont, actuellement, celles de Grande-
Grande-Bretagne, ni selon des analyses égale à l'épaisseur de la dalle ou au plus Bretagne [11] (fig. 8), ainsi que celles de
numériques effectuées par Zichner [8, à 20 cm à partir de laquelle la température la Nouvelle-Zélande [18] (fig. 9) et
21b]. Les résultats que nous avons est constante jusqu'à la face d'Australie [14]. Elles sont en effet issues
rassemblés aux figures 4 et 5 ne semblent inférieure de l'élément de construction (fig. des travaux de recherche les plus récents
également montrer aucune tendance 7a). Pour les constructions mixtes acier- en la matière, tels ceux cités dans la
marquée vers une telle distinction entre béton à l'air libre, cette norme indique bibliographie en fin d'article.
ponts à section transversale ouverte ou en outre qu'il faut admettre une Aux figures 4 et 5, nous avons reporté
en caisson. différence de température de ±10°C entre les courbes correspondant aux valeurs
La couleur et l'épaisseur du revêtement le béton et l'acier à découvert (fig. 7b). indiquées par ces dernières normes. La
jouent un rôle non négligeable selon les Dans ce dernier cas, notons qu'il ne concordance avec les valeurs mesurées
mesures réalisées en Grande-Bretagne s'agit pas d'un réel gradient mais plutôt est assez bonne dans le domaine des
[10], ainsi que d'après les études d'une différence moyenne de température épaisseurs usuelles de revêtement.
paramétriques de Priestley (fig. 6c, d). entre deux matériaux différents, Personnellement, il nous paraît cependant
Notons que la température maximale à la servant essentiellement à vérifier le superflu de vouloir tenir compte,
surface du revêtement peut atteindre comportement mixte de l'ouvrage et en comme le font ces normes, de manière
70 °C dans le cas d'un revêtement particulier à dimensionner les connecteurs. illusoirement précise de paramètres
hydrocarboné noir et 60 °C dans celui comme l'épaisseur du revêtement de
d'un revêtement de béton. Le gradient Ces indications des normes suisses celle de la dalle, ou de vouloir faire la
de température a tendance à diminuer actuellement en vigueur nous paraissent distinction entre ponts mixtes et ponts
pour des épaisseurs croissantes du insuffisantes. D'une part, elles ne en béton. Et même si jamais l'on arrivait
revêtement, qui absorbe et conserve une mentionnent rien en ce qui concerne les à connaître parfaitement tous ces
partie de l'énergie thermique et qui, de gradients de température dans les ponts phénomènes thermiques, on peut se demander

ce fait, joue un rôle d'isolation pour la métalliques et, d'autre part, elles sous- si cela serait vraiment d'une grande
structure portante. Les valeurs les plus estiment fortement la valeur de ce utilité d'en tenir compte dans les
élevées du gradient de température sont gradient dans les
ponts en béton. En effet, normes de manière trop détaillée et
celles que l'on peut observer lorsque elles limitent la différence de température forcément compliquée.
l'ouvrage, durant sa réalisation ou à +10°C dans ces derniers, alors
éventuellement durant une réfection, n'est que l'on observe généralement des
revêtu que d'une mince couche noire valeurs maximales de l'ordre du double 3. Sollicitations thermiques des
correspondant à l'étanchéitê du tablier. (fig. 4). Les différences de température ouvrages
Pour les ponts en service, avec une qu'elles indiquent sur l'épaiseur des
épaisseur de revêtement hydrocarboné dalles de ponts ainsi que pour les ponts On a vu précédemment (fig. 2) que les
usuelle comprise entre 50 et 100 mm, les mixtes semblent par contre plus réalistes distributions de température dans un
tablier de pont sont non uniformes, ni
même linéaires. Afin de faciliter l'étude
de leurs effets sur les ouvrages, on les
T=10°C ±10°C
décompose généralement de la manière
P * 1 "C-m -• P 253 °C-m •*¦ suivante (fig. 10):
; f > ;f/;t >
ffff f f rff//f>fA
¦ > T
— une température moyenne uniforme
(fig. 10b), dont les variations sont
t
20
^T^ une des causes des variations de
GRADIENT
cm longueur des ouvrages2 et qui
+ 1/2 "C/cm
n'entraînent pas de contrainte si ces

mouvements ne sont pas empêchés.

a) PONTS EN BÉTON b) PONTS MIXTES 2


Les variations uniformes de température
dans les ouvrages feront l'objet d'une future
communication de J.-P. Lebet dans ces
Fig. 7. — Gradients thermiques d'après la norme 160 (éd. 1970). colonnes.
318
Gradients de température dans les ponts Ingénieurs et architectes suisses N" 23 11 novembre 1982

Ceux-ci sont à considérer pour le


dimensionnement des joints de dilatation, a) PONTS MÉTALLIQUES
des appareils d'appuis ainsi à dalle orthotrope
qu'éventuellement des piles;
— une distribution de température auto- Revêtement 40 mm *î

m
équilibrée non linéaire (fig. lOd),
provenant de la différence entre les
dilatations thermiques libres et une
Revêtement
distribution linéaire des déformations
compatible avec les hypothèses 40 mm sans
de Bernoulli-Navier (les sections T,= 24 °C 30 °C
planes restent planes). Cette hi 0.1m T2 14 °C 16°C
distribution
provoque dans les sections 0.2 m T3 - 8 °C 6°C
un état de contraintes internes auto- hg 0.3 m T4 4 °C 3°C
équilibrées dites contraintes
primaires; elle ne provoque par contre
b) PONTS MIXTES
aucune sollicitation ni déformation
de l'ensemble de la structure; m
hJ
— un gradient uniforme de température, .Revêtement 50 mm
c'est-à-dire une distribution différentielle
linéaire (fig. 1 Oc), qui provoque
«j h! =0.6 h
h2 =0.4 m
une courbure des éléments de la yuuv-n
structure. Si les déformations ne
Revêtement 50 mm
sont pas empêchées (système isostatique),
elles se produisent librement J h Ti
sans entraîner de contraintes, sinon
ces déformations imposées
entraînent des sollicitations d'ordre
hyperstatique et donnent naissance à
des contraintes dites secondaires.
I m
0.2
0.3
°C
18.0
20.5

Exemple numérique c) PONTS EN BÉTON


Dans le but d'être plus concret et de
Ti
montrer la méthode de calcul de ces
sollicitations d'origine thermique, nous
reprenons ci-après un exemple numérique
tiré de [19a]. Il s'agit d'un pont à poutres Revêtement 50 mm
multiples en béton précontraint, ^¦¦WMMXM/M/X.WM
comprenant trois travées (fig. 11). Admettons
un revêtement bitumineux de h, 0.3 h «g§5 m
50 mm d'épaisseur et calculons élasti- h2= 0.3 hï0.10m
« 0.25 m
quement les contraintes d'origine Revêtement 50 mm.
thermique dans une section de la travée h3= 0.3 h s (0.1 m + épaisseur
revêtement en m)
centrale, en adoptant la distribution de 'Hifitfff^i
température selon le code de Nouvelle- h3« h-h1-h2 pour les dalles minces
Zélande (fig. 9).

T 32-0,2 hr 32-0,2-50 22 °C
s
h
m i
0.2 13.2 4.9
T2 T3

0.3
pour y < 0 : t(y) 0 0.4 17 2 4.6 1.4
0.6 17.6 4.0 1.8
22 v5 s 0.8 17.8 4.0 2.1
y > 0: t(y) W%.
1 25
8,84 v5 °C
Fig. 8. — Gradients thermiques positifs dans les ponts selon la norme anglaise [11]
Le calcul est effectué pour une seule
poutre de largeur de dalle B 3,0 m.
La courbure est donnée par: Revêtement noir

V j-ft(y)-b(y)-(y-n)dy
2
i
i- — t(y)
=—^
100

0,2319
3,84 • y5 ¦ 0,4 x 1200 m rv

/ y \5
x (y - 0,752) dy + i i8,84 x

Ji.o
t(v» T(liöö-) dalle sur caisson
[2-2)
y5 • 3,0 (y - 0,752) dy \
• • T»32-02hr°C
200 âmes (3-3)
t'(y)« 5-005 hr"C
- 14,0- 10-5m-'
Mh 5°C
consoles (1-1)

Calculons la fonction auxiliaire P


représentant le volume délimité cotes en mm P 2i4 "C-rti
par le profil
de température, rapporté à une largeur
Fig. 9. — Gradients thermiques dans les ponts en béton selon le code néo-zélandais [18].
unitaire de section transversale:
319
Gradients de température dans les ponts Ingénieurs et architectes suisses N" 23 11 novembre 1982

Les contraintes thermiques secondaires


valent alors:
t(v
M'-{y-n)
+ + fs(y)
I
-4,52 •

0 - 0,752)
V 4-0,2319
-4,87-(y 0,752)
(a) b (C) d) La valeur des contraintes secondaires
ainsi que les contraintes thermiques
Fîg. 10. — Décomposition d'une distribution de température:
totales (somme des contraintes primaires
(a) distribution effective
(b) température moyenne et secondaires) ont été calculées dans le
(c) gradient uniforme tableau III et représentées graphiquement
(d) distribution autoéquilibrée. à la figure 11 d.

Tableau III
Tableau II
7T \t(y)-b(y)-dy Contraintes thermiques [MPa]
y
y t{y) -[°C]8,84 y5 /PW [m]
=è-{/o,'°8'84-/-0'4^+ [m] [MPa] primaires secondaires totales

+ f'"2 8,84-/-3,0^1 1,2 22,0 -2,21 1,2 -2,21 -2,18 -4,39


1,0 8,8 + 0,91 1,0 + 0,91 -1,21 -0,30
3,12°C-m 0,8 2,9 + 1,84 0,8 + 1,84 -0,23 + 1,61
La déformation relative £0 en y 0 est 0 0 -0,65 0 -0,65 + 3,66 + 3,01
donnée par: -0,3 0 -1,91 -0,3 -1,91 + 5,12 + 3,21

| t(y) ¦ b(y) -dy-n-t// Cet exemple montre l'importance des


Les contraintes thermiques secondaires contraintes de traction d'origine thermique
a sont provoquées par les moments d'ordre
B ¦
P-n-t// hyperstatique qui apparaissent par
qui peuvent apparaître dans les
ponts en béton. Comme d'autres auteurs
10" suite des déformations imposées l'ont montré [7, 12, 13, 19], ces
3,0-3,12-0,752 x (fig. 12). Le moment d'encastrement
1,12 contraintes sont de l'ordre de 3 à 4 MPa
x 14,010-5 parfait d'une travée isolée vaut pour les et peuvent parfois dépasser la résistance
quatre poutres constituant le tablier: à la traction du béton, ce qui provoque
i
2,17-10-5
M -EI-iff l'apparition de fissures.
Les contraintes thermiques primaires
Des calculs comparatifs, effectués par le
sont définies par: -30-103-4-0,2319-14,0-10-5
soussigné sur divers profils de tabliers
-3,90 MNm
/p (y) E + i// ¦ y a ¦ t(y)]
¦ [e0
- Le moment d'ordre hyperstatique M'
de ponts en béton, ont en outre montré
que la fonction P définie ci-dessus
30-103-[-2,17+14,0 x
dans la travée centrale de la poutre constituait un excellent paramètre pour
xy-i(y)]- l0~5MPa continue est constant et vaut (fig. 12): estimer les sollicitations d'origine
Leurs valeurs peuvent être calculées au thermique d'un ouvrage donné. En effet, il
moyen du tableau IL M' s 1,16 M -4,52 MNm ressort de nos calculs que les déformations
et les contraintes provoquées par
un gradient de température sont, en
première approximation (à ±10% près),
a) ELEVATION b) COUPE A-A proportionnelles à la fonction P. Nos
0.20 calculs ont montré qu'en général la
nr

rE
50 mm
U valeur de P varie entre 2 et 4 °C • m

des gradients de température réalistes,


pour
+ 17 m 25 m 17 m
.50
tels ceux donnés aux figures 8 et 9. On
340 040 constate donc que la norme SIA 160
(éd. 1970) sous-estime en principe les
150

\
1.50 3.00
sollicitations d'origine thermique d'un
i
facteur de l'ordre de 2 à 4, puisque la
B 3.00 0 20 valeur de la fonction P correspondante
2 21 2.18 -4 39 MPa est au plus égale à 1 °C • m (fig. 7). Il y a
toutefois lieu de remarquer ici que cette
p^Tl +1.84

+
différence est en réalité — et fort

U
120 heureusement! — atténuée par le comportement
n« 0.752 150m
non parfaitement élastique des
0.30 structures en béton, par suite du fluage
-191 + 512 +3.21 MPa. et de la fissuration. Nous reviendrons
— 040
A 1l2m2 1-0.2319 m" sur ce problème dans nos conclusions.
Sollicitations thermiques durant la
CARACTÉRISTIQUES PRIMAIRES SECONDAIRES TOTALES
construction
c) D'UN^OUTRE d) CONTRAINTES THERMIQUES Revenons ici sur le problème, brièvement
évoqué en début de cet article, des
Fîg. 11. — Exemple de sollicitations thermiques dans un pont en béton précontraint.
gradients de température pouvant se
320
Gradients de température dans les ponts Ingénieurs et architectes suisses N° 23 11 novembre 1982

M -EI-T P(t)A[°C-m]
M MM MM M

4—
17m 25 m 17m
r~ MOMENTS REDISTRIBUES
^^^v>s\ § ——P.S.Châtel-St. Denis (déf.)
-
\^ P"" Morat Berne
WWII I,l,,nlllllll P.S.
|M':M.16M WP^ ^vr—~^^-~P.S.Châtel-St Denis (prov.)
3
--^* v; Viaduc du Cucloz
Fig. 12. — Moments hyperstatiques dus aux ^^>- „Pont sur la Wenoge
déformations imposées d'origine thermique.
§j Pont de la Barboleusaz
2 -f—//
produire au cours de certaines phases
de la rëËjisation des ouvrages. <s^~~ „Viaduc du Coudray
'i __ __
"^^
¦r-
Rappelons le problème des ponts en -NORME SIA-160(éd.1970)
1
béton constitués de poutres ou dalles
d'épaisseur Rapportante, pour lesquels
des différences de température dépassant
parfois 30 °C ont été observées par
JBÉf$- du dégagement de chaleur 0 1 2 t [Heures]
d'hydratation lors de la prise du ciment [13].
Des différences de température Fig. 13. — Evolution de la fonction P d'après Piguet [22], lors de lapose du revêtement hydrocarboné

extrêmement importantes, de l'ordre de 25 à


à chaud.
60 °C, peuvent apparaître sur l'épaisseur
des dalles lors de la pose à chaud de
i /IOMENT MOMENT
l'étanchéitê ou du revêtement hydrocarboné,
il
en particulier pour ceux réalisés ~ —**"—
k RUPTURE
en asphalte coulé sous des températures .*""'" i

DUCTILE
de pose de l'ordre de 230 °C. De
nombreuses mesures ont été réalisées à ce sujet
My
en Suisse par le LFEM [6a] et plus
récemment par l'IBAP [22]. Malgré les
valeurs extrêmement élevées de ces
différences de température, leur effet sur
les ponts ne semble pas plus sévère que
Mq|^

M9
;/
/ r ii L
y-(Mg+Mq)
/ B
celui provoqué par l'ensoleillement sur l
les ouvrages en service. Du fait de la durée
DEFORMATION DEF
relativement courte de ces phénomènes, aT y.a ¦¦ »•

les gradients thermiques sont


a)ÉTA r D' UTILISATION b) ÉTAT ULTIME
certes très élevés, mais la valeur de la
fonction P ne dépasse néanmoins pas
les valeurs observées sur des ouvrages Fîg. 14. — Signification des sollicitations thermiques aux états limites d'utilisation et ultime.
en service (fig. 13), comme Piguet l'a
très bien montré dans un article paru Tableau IV
dans ces colonnes [22]. Gradient Gradient
positif inversé

4. Conclusions et indications pour le ponts en béton et ponts mixtes


dimensionnement a) sur la hauteur du tablier + 20°C -10°C
Gradients de température
Ponts-routes b) sur l'êpaiseur de la dalle + 12°C - 6°C

En résumé, et compte tenu des considérations


précédentes (§ 1), l'auteur de ces
ponts métalliques à dalle orthotrope + 24°C - 6°C

lignes propose de prendre en compte les


valeurs extrêmes3 suivantes des Ponts-rails
voie ballastée + 5°C - 5°C
différences verticales de température dans
voie sans ballast + 15°C - 8°C
les ponts à l'état de service (tabl. IV). Il
s'agit de valeurs forfaitaires valables à
Les valeurs moyennes, c'est-à-dire celles de pont peut être admise égale à 15 °C.
±10 à 20% près, quelles que soient les
conditions climatiques locales et quelles ayant une probabilité d'occurrence de Relevons que cette valeur, indiquée par
50%, correspondent à la moitié des plusieurs sources, se réfère en fait à un
que soient les caractéristiques du pont valeurs extrêmes du tableau précédent seul et unique essai réalisé en Suisse sur
(forme de la section transversale, épaisseur
du revêtement hydrocarboné comprise Les valeurs extrêmes théoriquement un pont en béton [6].
entre 50 et 100 mm). Ces gradients possibles, résultant de la simultanéité
d'une intensité maximale de rayonnement Dimensionnement des ouvrages
sont en principe non linéaires. Pour les
calculs, on peut adopter une forme du solaire et d'un vent absolument L'exemple traité précédemment a montré
gradient semblable à celles indiquées nul, sont environ 30% supérieures aux que les sollicitations thermiques des
aux figures 8 et 9.
valeurs indiquées dans ce tableau. Leur ouvrages pouvaient être relativement
probabilité d'occurrence est très faible importantes. Les résultats d'un tel calcul
3
pendant la durée de vie de l'ouvrage. élastique ne sont toutefois, rigoureusement
Ces valeurs extrêmes correspondent à des
Concernant les gradients horizontaux, valables que pour une structure se
valeurs observées en moyenne cinq fois par
année, avec un faible vent de vitesse égale à la valeur extrême de la différence comportant de manière homogène et
environ 2 m/s. horizontale de température dans un tablier élastique. C'est en particulier le cas des
321
Gradients de température dans les ponts Ingénieurs et architectes suisses N° 23 11 novembre 1982

ponts métalliques. Par contre, dans les


ponts en béton armé ou précontraint, Bibliographie
les sollicitations — à savoir essentiellement [1] Bânziger, D. J. Einfluss der un- [13b] Leonhardt, F. Grundlagen des
les moments d'ordre hyperstatique gleichmässigen Ge-
Temperatur. Massivbrückenbaues. Vorlesungen
et les contraintes thermiques secondaires denkschrift Weinlandbrücke über über Massivbau 6. Teil. Springer
die Thur bei Andelfingen. Direktion Verlag, 1979.
— peuvent être sensiblement der öffentlichen Bauten des
diminuées par suite de la diminution de la Kantons Zürich, 1958. [14] Churchward, A J. Thermal res¬
rigidité de IMivrage due à la fissuration ponse in concrete bridges, Brisbane.
[2] Leonhardt, F., Kolbe, G., Peter, Pap» to 10t h Australian Road
et aux phénomènes différés. En effet, les J. Temperaturunterschiede gefährden Research Board Conference, Sydney,
phénomènes de gradients thermiques ne Spannbetonbrücken. Beton-
und Stahlbetonbau 60,1965. August 1980.
sont pas instantanés, mais prennent
plusieurs heures [3] Leonhardt, F., Lippoth, W. Folge¬ [15] Lebet, J.-P., Hirt, M. A Viaduc du
pour se développer dans rungen aus Schäden an Chêne — Résultats préliminaires
les ouvrages en béton. Il y a donc lieu Spannbetonbrücken. Beton- und Stahlbetonbau des essais de charge. Rapport
de ne pas calculer les sollicitations avec 65, 1970. EPFL-ICOM N° 55, janvier 1979.
un module de déformation E du béton [4] Bosshart, H. Temperaturspannun¬ [16] Mingard, M. Effets de température
trop élevé, afin de tenir compte du gen in Spannbetonbrücken. IVBH- sur six ponts métalliques au Maroc
fluage. Symposium, Madrid, 1970, •^Rapport non publié de l'entreprise
Schlussbericht. Zwahlen & Mayr SA, novembre
Etant donné la valeur élevée des
[5] EMPA. Reusstalbrücke Mülligen. 1980.
contraintes thermiques dans les Rapport N° 62210 du 4 juin 1971.
ouvrages, il serait faux de penser que
[17] UIC Sous-commission des ponts.
[6a] EMPA. Aarebrücke Döttingen. Bericht über die Untersuchung des
l'on pourrait empêcher la fissuration Rapport N° 27685 du 20 mars Einflusses von Temperaturschwankungen
des ponts en béton en limitant les 1975.
auf die Tragkonstruktion
contraintes de traction à des valeurs [6b] Herzog, M. Temperaturmessungen von Eisenbahnbrücken. Studiengruppe
admissibles, sous la combinaison de an einer Spannbetonbrücke im 7/J/8, Juli 1978.
Vergleich mit der üblichen Berechnung.
charges la plus défavorable. En effet, la Bauingenieur 52,1977. [18] Ministry of Works and Dévelop¬
résistance à la traction du béton est très pement. Highway Bridge Design
[7] Kehlbeck, F. Einfluss der Sonnen¬ Brief. Civil Division Publication
souvent atteinte ou dépassée sous les strahlung bei Brückenbauwerken. CDP 701/D, sept 1978, New
sollicitations thermiques seules. Comme Werner Verlag, 1975. Zealand.

Priestley [12, 19] et Leonhardt [13] l'ont [8] Zichner, T. Temperaturunterschied


infolge Witterungseinfluss und [19a] Priestley, M. J. N., Buckle, I. G.
très bien montré, en raison de leur Ambiant Thermal Response of
Beheizung von Brücken.
massiven
nature ces phénomènes doivent être abordés Concrete Bridges. Bridge seminar
Schriftenreihe Forschung, Stras-
et traités comme des problèmes de senbau und Strassenverkehrstech- 1978, volume 2. Road Research
déformations imposées. Leurs effets sont nik. BVM Bonn, Heft 212,1976. Unit, RRU Bulletin 42, 1979, New
Zealand.
en général négligeables en ce qui [9] Emanuel, J. H, Hulsey, J. L
Tem¬
concerne la capacité portante ultime et perature distributions in composite [19b] Wood, J. H. In situ Thermal Mea¬
bridges. Journal of the Structural surements. In RRU Bulletin 42,
ne doivent être considérés que pour la Division of ASCE, ST1, 1978. 1979, New Zealand.
vérification de l'état d'utilisation des [10] Emerson, M. Transport and Road [20] Jaccoud, J.-P. Température diffé¬
ouvrages. Lorsque la ductilité ou capacité Research Laboratory. rentielle dans les ponts (Gradients
de déformation des sections est — Laboratory Report 561: The de température). Rapport du
suffisante, la capacité portante ultime d'un calculation of the distribution of Groupe de travail 6 « Charges
temperaturein bridges, 1973. indirectes» de la commission de
ouvrage n'est pratiquement pas diminuée — Laboratory Report 696: Bridge norme SIA 160. EPFL-IBAP, mai
par les sollicitations d'origine temperatures estimated from the 1981.
thermique. En effet, à l'approche de la shade temperature, 1976.
[21a] Comité Euro-international du Bé¬
rupture, les efforts d'ordre hyperstatique et — Laboratory Report 765: Temperature
differences in bridges: basis ton. Manuel de calcul «Fissuration
les autocontraintes s'effacent à cause de et déformations». Bulletin d'information
la fissuration et des déformations plastiques
of design requirements, 1977.
N° 143 du CEB, décembre
[11] BS 5400, Part 2, 1978. Steel 1981.
(fig. 14). concrete and composite bridges —
Pour la vérification de l'état d'utilisation, Part 2. Specification for loads. British [21b] Comité Euro-international du Bé¬
les sollicitations et contraintes Standards Institution, 1978. ton. Structural Analysis, Theme 4:
Thermal Effects. Bulletin d'information
d'origine thermique doivent être prises [12] M. J. N. Design of
PriesTJCBY,
concrete bridges for temperature
N° 154 du CEB, avril 1982.
en compte dans la perspective de
gradients. ACI Journal, May 1978. [22] PlGUET, M. Influence de la tempéra¬
contrôler la fissuration, c'est-à-dire de limiter
[13a] Leonhardt, F. Rissschäden an Be¬ ture dans les ouvrages d'art lors de
l'ouverture des fissures à des valeurs tonbrücken — Ursachen und la pose de revêtements hydrocarbonés
admissibles, par un dimensionnement et Abhilfe. Beton- und Stahlbetonbau chauds. Ingénieurs et Architectes
2, 1979. suisses N° 11, mai 1982.
une distribution suffisants de l'armature
passive (taux minimum p de l'ordre de
0,6 à 0,8%) ainsi qu'au moyen de
dispositions constructives
adéquates [21]. A sous-estimés dans cette norme, en pas encore et qu'un intense travail se
cet égard, on peut remarquer les grands contrepartie leurs effets sur les constructions déroule actuellement sur le plan
avantages de la précontrainte partielle, ont généralement été surestimés international, notamment au sein du CEB
du fait de la présence d'une armature par un calcul élastique des sollicitations [21], en vue de leur développement
passive complémentaire non négligeable, résultantes. Par souci de clarté, et afin
pour lutter efficacement contre ces de pouvoir mieux tenir compte des
problèmes de déformations imposées phénomènes réels, il serait souhaitable de
dans les ouvrages en béton. modifier nos normes de charges en Adresse de l'auteur:
En guise de conclusion, remarquons conséquence. Une telle modification ne Jean-Paul Jaccoud
que la norme SIA 160 (éd. 1970) a eu le seraittoutefois pas raisonnable sans une Ingénieur civil dipl. EPFL-SIA
mérite d'introduire relativement tôt et Institut de statique et structures —
modification parallèle des normes de Béton armé et précontraint (IBAP)
sous une forme simple le cas de charge construction et des méthodes de calcul de l'EPFL
d'un gradient de température dans Ira utilisées par les ingénieurs. Notons que GCB-Ecublens
1015 Lausanne
ouvrages. Si, comme on l'a vu, les de telles procédures de calcul, simples et
gradients de température sont fortement
applicables par les ingénieurs, n'existent
322

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