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§ 2. Die Besessenen § 2.

Les Possédés

Hast du schon einen Geist gesehen? »Nein, ich nicht, As-tu déjà vu un Esprit ? Moi? non, mais ma grand-
aber meine Großmutter. « Siehst du, so geht mir's mère en a vu. C'est comme moi : je n'en ai jamais vu,
auch: ich selbst habe keinen gesehen, aber meiner mais ma grand-mère en avait qui lui couraient sans
Großmutter liefen sie aller Wege zwischen die Beine, cesse dans les jambes ; et, par respect pour le
und aus Vertrauen zur Ehrlichkeit unserer Großmutter témoignage de nos grands-mères, nous croyons à
glauben wir an die Existenz von Geistern. l'existence des esprits.
Aber hatten wir denn keine Großväter, und zuckten Mais n'avions-nous pas aussi des grands-pères, et ne
die nicht jederzeit die Achseln, so oft die Großmutter haussaient-ils pas les épaules chaque fois que nos
von ihren Gespenstern erzählte? Ja, es waren das grands-mères entamaient leurs histoires de
ungläubige Männer und die unserer guten Religion revenants? Hélas! oui, c'étaient des incrédules et ils
viel geschadet haben, diese Aufklärer! Wir werden das ont fait grand tort à notre bonne religion, tous ces
empfinden! Was läge denn dem warmen philosophes. ! Nous le verrons bien par la suite !
Gespensterglauben zugrunde, wenn nicht der Qu'y a-t-il au fond de cette foi profonde dans les
Glaube[47] an das »Dasein geistiger Wesen revenants, sinon la foi dans l'existence d'êtres
überhaupt«, und wird nicht dieser letztere selbst in spirituels en général ? Et la seconde ne serait-elle
ein unseliges Wanken gebracht, wenn man gestattet, pas déplorablement ébranlée, s'il était établi que
daß freche Verstandesmenschen an jenem rütteln tout homme qui pense doit hausser les épaules
dürfen? devant la première?
Welch einen Stoß der Gottesglaube selbst durch die Les Romantiques, sentant combien l'abandon de la
Ablegung des Geister- oder Gespensterglaubens erlitt, croyance aux esprits ou revenants compromettrait la
das fühlten die Romantiker sehr wohl, und suchten croyance en Dieu même, s'efforcèrent de conjurer
den unheilvollen Folgen nicht bloß durch ihre cette conséquence fâcheuse; dans ce but, non
wiedererweckte Märchenwelt abzuhelfen, sondern seulement ils ressuscitèrent le monde merveilleux
zuletzt besonders durch das »Hereinragen einer des légendes, mais ils finirent par exploiter le
höheren Welt«, durch ihre Somnambulen, Seherinnen "monde supérieur" avec leurs somnambules, leurs
von Prevorst usw. voyantes, etc.
Die guten Gläubigen und Kirchenväter ahnten nicht, Les bons croyants et les Pères de l'Église ne
daß mit dem Gespensterglauben der Religion ihr soupçonnaient guère que, la croyance aux revenants
Boden entzogen werde, und daß sie seitdem in der s'effondrant, c’était le sol même qui se dérobait sous
Luft schwebe. Wer an kein Gespenst mehr glaubt, der la Religion, désormais flottante et sans appui. Celui
braucht nur in seinem Unglauben konsequent qui ne croit plus à aucun revenant n’a qu’à être
fortzuwandeln, um einzusehen, daß überhaupt hinter conséquent avec lui-même pour que son incrédulité
den Dingen kein apartes Wesen stecke, kein Gespenst le conduise à s'apercevoir qu'il ne se cache derrière
oder – was naiverweise auch dem Worte nach für les choses aucun être à part, aucun revenant, ou
gleichbedeutend gilt – kein »Geist«. (pour employer un mot dont on a naïvement fait un
synonyme de ce dernier) aucun Esprit.
»Es existieren Geister!« Blick umher in der Welt und "Mais il existe des Esprits!" Contemple le monde qui
sage selbst, ob nicht aus allem dich ein Geist t'entoure, et dis-moi si derrière toute chose ne
anschaut. Aus der Blume, der kleinen, lieblichen, t'apparaît pas un Esprit. La fleur, l'humble fleur te dit
spricht der Geist des Schöpfers zu dir, der sie so l'Esprit du Créateur qui en fit une petite merveille ;
wunderbar geformt hat; die Sterne verkünden den les étoiles proclame l'Esprit qui ordonne leur cours ;
Geist, der sie geordnet, von den Berggipfeln weht ein un Esprit de sublimité plane au sommet des monts ;
Geist der Erhabenheit herunter, aus den Wassern l'Esprit de la mélancolie et du désir murmure sous
rauscht ein Geist der Sehnsucht herauf, und – aus les eaux ; et dans les hommes parlent des millions
dem Menschen reden Millionen Geister. Mögen die d'Esprits. Que les montagnes s'affaissent, que le
Berge einsinken, die Blumen verblühen, die monde des étoiles tombe en poussière, que les
Sternenwelt zusammenstürzen, die Menschen fleurs se flétrissent et que meurent les hommes, que
sterben – was liegt am Untergang dieser sichtbaren survit-il à la ruine de ces corps visibles? L'Esprit,
Körper? Der Geist, der »unsichtbare«, bleibt ewig! invisible, éternel !
Ja, es spukt in der ganzen Welt! Nur in ihr? Nein, sie Oui, tout dans ce monde est hanté! Que dis-je? Ce
selber spukt, sie ist unheimlich durch und durch, sie monde lui-même est hanté [hante]; <étrange de part
ist der wandelnde Scheinleib eines Geistes, sie ist ein en part> masque décevant, il est la forme errante
Spuk. d'un Esprit [pseudo-corps/faux-corps errant d’un
esprit], il est un fantôme.
Was wäre ein Gespenst denn anders als ein Qu'est-ce qu'un fantôme, sinon un corps apparent,
scheinbarer Leib, aber wirklicher Geist? Nun, die Welt mais un Esprit réel ? Tel est le monde, "vain", "nul",
ist »eitel«, ist »nichtig«, ist nur blendender »Schein«; illusoire apparence sans autre réalité que l'Esprit,
ihre Wahrheit ist allein der Geist; sie ist der Scheinleib dont il est l'enveloppe visible. Regarde : ici, là, de
eines Geistes. toutes parts t’entoure un monde de fantômes ; tu es
Schau hin in die Nähe oder in die Ferne, dich umgibt assiégé sans cesse de visions, d’ "apparitions". Tout
überall eine gespenstische Welt: du hast immer ce qui se montre à toi n'est que le reflet de l'Esprit
»Erscheinungen« oder Visionen. Alles, was dir qui l'habite, une apparition spectrale ; le monde
erscheint, ist nur der Schein eines inwohnenden entier n'est qu'une fantasmagorie derrière la quelle
Geistes, ist eine gespenstische »Erscheinung«, die s’agite l’Esprit. Tu "vois des Esprits".
Welt dir nur eine »Erscheinungswelt«, hinter welcher
der Geist sein Wesen treibt. Du »siehst Geister«.[48]

Gedenkst du dich etwa mit den Alten zu vergleichen, Vas-tu peut-être le comparer aux Anciens, qui
die überall Götter sahen? Götter, mein lieber Neuer, voyaient : partout des dieux ? Les dieux, mon cher
sind keine Geister; Götter setzen die Welt nicht zu Moderne, ne sont pas des Esprits ; les dieux ne
einem Schein herab und vergeistigen sie nicht. réduisent pas le monde à n'être qu'une apparence
et ne le spiritualisent pas.
Dir aber ist die ganze Welt vergeistigt und ein À tes yeux, le monde entier est spiritualisé ; il est
rätselhaftes Gespenst geworden; darum wundere dich devenu un énigmatique fantôme; aussi ne songes-tu
nicht, wenn du ebenso in dir nichts als einen Spuk même plus à t'étonner de ne trouver en toi qu'un
findest. Spukt nicht dein Geist in deinem Leibe, und ist fantôme. Ton Esprit ne hante-t-il pas ton corps et
nicht jener allein das Wahre und Wirkliche, dieser nur n'est-il pas, lui, le vrai, le réel, tandis que ton corps
das »Vergängliche, Nichtige« oder ein »Schein«? Sind n'est qu'une "apparence", quelque chose de
wir nicht alle Gespenster, unheimliche Wesen, die auf périssable et "sans valeur"? Ne sommes-nous point
»Erlösung« harren, nämlich »Geister«? tous des spectres, de pauvres êtres tourmentés
[angoissantes] qui attendent la "délivrance"? Ne
sommes-nous pas des "Esprits"?
Seit der Geist in der Welt erschienen, seit »das Wort Depuis que l'Esprit a paru dans le monde, depuis que
Fleisch geworden« ist, seitdem ist die Welt vergeistigt, "le Verbe s'est fait chair", ce monde spiritualisé et
verzaubert, ein Spuk. livré aux enchantements n'est plus qu'une maison
hantée [fantôme].
Du hast Geist, denn du hast Gedanken. Was sind Tu as un esprit, car tu as des pensées. Mais que sont
deine Gedanken? – Geistige Wesen. – Also keine ces pensées ? Des êtres spirituels. Elles ne sont donc
Dinge? – Nein, aber der Geist der Dinge, die point des choses ? Non, mais l'Esprit des choses, ce
Hauptsache an allen Dingen, ihr Innerstes, ihre – Idee. qu'il y a en elles de plus intime [de plus imporant/la
chose principale], de plus essentiel, leur idée.
– Was du denkst, ist mithin nicht bloß dein Gedanke? Ce que tu penses n'est donc pas simplement ta
– Im Gegenteil, es ist das Wirklichste, das eigentlich pensée ? Au contraire, c'est ce qu'il y a de plus réel,
Wahre an der Welt: es ist die Wahrheit selber; wenn de proprement vrai dans le monde : c'est la vérité
ich nur wahrhaft denke, so denke ich die Wahrheit. même; quand je pense juste, je pense la vérité. Je
Ich kann mich zwar über die Wahrheit täuschen und puis me tromper au sujet de la vérité, je puis la
sie verkennen; wenn ich aber wahrhaft erkenne, so ist méconnaître ; mais lorsque ma connaissance est
der Gegenstand meiner Erkenntnis die Wahrheit. véridique, c'est la vérité qui en est l'objet.

– So trachtest du wohl allezeit die Wahrheit zu Aspires-tu donc à connaître la vérité ? La Vérité
erkennen? – Die Wahrheit ist mir heilig. Es kann wohl m'est sacrée. Il peut arriver que je trouve une vérité
kommen, daß ich eine Wahrheit unvollkommen finde imparfaite et que je doive la remplacer par une
und durch eine bessere ersetze, aber die Wahrheit meilleure, mais je ne puis supprimer la Vérité. Je
kann ich nicht abschaffen. An die Wahrheit glaube ich, crois à la Vérité et c'est pourquoi je la recherche ;
darum forsche ich in ihr; über sie geht's nicht hinaus, rien ne la dépasse, elle est éternelle.
sie ist ewig.
Heilig, ewig ist die Wahrheit, sie ist das Heilige, das La vérité est sacrée et éternelle ! Mais toi, qui
Ewige. Du aber, der du von diesem Heiligen dich t'emplis de cette sainteté et en fais ton guide, tu
erfüllen und leiten lässest, wirst selbst geheiligt. Auch seras toi-même sanctifié. Le Sacré ne se manifeste
ist das Heilige nicht für deine Sinne, und niemals jamais à tes sens, ce n'est jamais comme être
entdeckst du als ein Sinnlicher seine Spur, sondern für matériel que tu en découvres la trace ; il ne se révèle
deinen Glauben oder bestimmter noch für deinen qu'à ta foi, ou plus exactement à ton Esprit, car il est
Geist: denn es ist ja selbst ein Geistiges, ein Geist, ist lui-même quelque chose de spirituel, un Esprit ; il est
Geist für den Geist. Esprit pour l'Esprit.
Das Heilige läßt sich keineswegs so leicht beseitigen, La notion de sainteté <Le sacré> ne se laisse pas
als gegenwärtig manche behaupten, die dies extirper aussi facilement que beaucoup semblent le
»ungehörige« Wort nicht mehr in den Mund nehmen. croire, qui se refusent à employer encore ce mot
"impropre". [Le sacré n'est pas si facile à se
débarrasser que certains le prétendent
actuellement, qui n'utilisent plus ce mot «
malséant/disconvenant/gênant ».]
Werde ich auch nur in einer Beziehung noch »Egoist« À quelque point de vue qu’on se place pour
gescholten, so bleibt der Gedanke an ein anderes m'accuser d’égoïsme, ce reproche sous-entend
übrig, dem ich mehr dienen sollte[49] als mir, und das toujours que l’on a en vue quelque chose d'autre
mir wichtiger sein müßte als alles, kurz ein Etwas, que moi, que je devrais servir de préférence à moi-
worin ich mein wahres Heil zu suchen hätte, ein – même, que je devrais estimer plus important que
»Heiliges«. Mag dies Heilige auch noch so menschlich tout le reste, bref, quelque chose en quoi je devrais
aussehen, mag es das Menschliche selber sein, das chercher mon véritable salut, c'est-à-dire quelque
nimmt ihm die Heiligkeit nicht ab, sondern macht es chose de "saint", de "sacré". Que ce sacro-saint soit
höchstens aus einem überirdischen zu einem d'ailleurs si humain que l'on voudra, qu'il soit
irdischen Heiligen, aus einem Göttlichen zu einem l'Humain même, cela ne lui enlève rien de son
Menschlichen. caractère et fait tout au plus de ce sacré supra-
terrestre un sacré terrestre, de ce sacré divin un
sacré humain.
Heiliges existiert nur für den Egoisten, der sich selbst Rien n'est sacré que pour l'Égoïste qui ne se rend pas
nicht anerkennt, den unfreiwilligen Egoisten, für ihn, compte de son égoïsme [Le sacré n'existe que pour
der immer auf das Seine aus ist, und doch sich nicht l'égoïste qui ne se reconnaît pas], pour l'Égoïste
für das höchste Wesen hält, der nur sich dient und involontaire. J'appelle ainsi celui qui, incapable de
zugleich stets einem höheren Wesen zu dienen meint, dépasser jamais les bornes de son moi, ne le tient
der nichts Höheres kennt als sich und gleichwohl für cependant pas pour l'être suprême ; qui ne sert que
Höheres schwärmt, kurz für den Egoisten, der kein lui en croyant servir un être supérieur, et qui, ne
Egoist sein möchte, und sich erniedrigt, d.h. seinen connaissant rien de supérieur à lui-même, rêve
Egoismus bekämpft, zugleich aber sich selbst nur pourtant quelque chose de supérieur; bref, c'est
deshalb erniedrigt, »um erhöht zu werden«, also um l'Égoïste qui voudrait n'être pas Égoïste, qui
seinen Egoismus zu befriedigen. s'humilie et qui combat son égoïsme, mais qui ne
s'humilie que "pour être élevé", c'est-à-dire pour
satisfaire son égoïsme. Comme il voudrait cesser
Weil er ablassen möchte, Egoist zu sein, sucht er in d'être égoïste, il interroge ciel et terre, en quête de
Himmel und Erde umher nach höheren Wesen, denen quelque être supérieur auquel il puisse offrir ses
er diene und sich opfere; aber so viel er sich auch services et ses sacrifices ; mais il a beau s'agiter et se
schüttelt und kasteit, zuletzt tut er doch alles um mortifier, il ne le fait en définitive que par amour de
seinetwillen und der verrufene Egoismus weicht nicht lui-même, et l'Égoïsme, l'odieux égoïsme ne le lâche
von ihm. Ich nenne ihn deswegen den unfreiwilligen pas. Voilà pourquoi je l'appelle un égoïste
Egoisten. involontaire. Tous ses soins, toutes ses peines pour
Sein Mühen und Sorgen, von sich loszukommen, ist s'affranchir de son moi [de soi-même] ne sont qu'un
nichts als der mißverstandene Trieb nach effort mal compris pour affranchir son moi [soi-
Selbstauflösung. même s’affranchir].
Bist du an deine vergangene Stunde gebunden, mußt Es-tu lié à ton heure passée? Dois-tu faire
du heute plappern, weil du gestern geplappert hast⁸, aujourd'hui ce que tu fis hier 1 ? Ne peux-tu te
kannst du nicht jeden Augenblick dich umwandeln: so transformer à chaque instant ? S'il en était ainsi, tu
fühlst du dich in Sklavenfesseln und erstarrst. Darum te sentirais enchaîné et paralysé. Mais, à chaque
winkt dir über jede Minute deines Daseins hinaus eine minute de ton existence, une nouvelle minute de
frische Minute der Zukunft, und, dich entwickelnd, l'avenir te fait signe et t'appelle ; en te développant,
kommst du »von dir«, d.h. dem jeweiligen Du, los. tu te dégages "de toi", de ton moi actuel
[momentané / de ce moment / du moment respectif
/ d’alors].
Wie du in jedem Augenblicke bist, so bist du dein Ce que tu es à chaque instant est ton œuvre, et tu
Geschöpf, und eben an dieses »Geschöpf« magst du dois à cette oeuvre de ne pas te perdre, toi, son

1 Wie sie klingeln, die Pfaffen, wie angelegen Sie's machen,


Dass man komme, nur ja plappre, wie gestern, so heut.
Scheltet mir nicht die Pfaffen ! Sie kennen des Menschen
[Bedürfniss ;
Denn wie ist er beglückt, plappert er morgen wie heut.
GŒTHE (Épigrammes vénitiennes, II).
dich, den Schöpfer, nicht verlieren. Du bist selbst ein auteur. Tu es toi-même un être supérieur à ce que
höheres Wesen, als du bist, und übertriffst dich selbst. tu es, tu te dépasses toi-même. Mais ce fait que tu
Allein, daß du der bist, der höher ist als du, d.h. daß es supérieur à toi, que tu n'es pas seulement une
du nicht bloß Geschöpf, sondern gleicherweise dein créature, mais en même temps ton créateur,
Schöpfer bist, das eben verkennst du als unfreiwilliger t'échappe en ta qualité d'Égoïste involontaire, et
Egoist, und darum ist das »höhere Wesen« dir ein – c'est pourquoi l' "être supérieur" reste pour toi un
Fremdes. Jedes höhere Wesen, wie Wahrheit, étranger. Tout être supérieur, Vérité, Humanité,
Menschheit usw., ist ein Wesen über uns. etc., est un être au-dessus de nous.
Fremdheit ist ein Kennzeichen des »Heiligen«. Il nous est étranger ; c'est là un signe auquel nous
reconnaissons ce qui est "sacré". [L'étrangeté est
une marque du « sacré ».]
In allem[50] Heiligen liegt etwas »Unheimliches«, d.h. II y a dans tout ce qui est sacré quelque chose
Fremdes, worin wir nicht ganz heimisch und zu Hause d'inconnu, de différent, qui nous met mal à l'aise et
sind. Was mir heilig ist, das ist mir nichteigen, und nous empêche de nous sentir chez nous. Ce qui
wäre mir z.B. das Eigentum anderer nicht heilig, so m'est sacré ne m'appartient pas ; si la propriété
sähe ich's für das meine an, das ich bei guter d'autrui, par exemple, ne m'était pas sacrée, je la
Gelegenheit mir zulegte, oder gilt mir umgekehrt das regarderais comme mienne et ne laisserais pas
Gesicht des chinesischen Kaisers für heilig, so bleibt es échapper une occasion de m'en saisir ; si, au
meinem Auge fremd, und ich schließe dasselbe bei contraire, la figure de l'empereur de Chine m'est
seinem Erscheinen. sacrée, elle reste étrangère à mes yeux et je les
baisse devant lui.
Warum ist eine unumstößliche mathematische Pourquoi une vérité mathématique indiscutable,
Wahrheit, die nach dem gewöhnlichen Wortverstande qu'on pourrait dans le sens usuel du mot appeler
sogar eine ewige genannt werden könnte, keine – éternelle, ne m'est-elle pas sacrée ? Parce qu'elle
heilige? Weil sie keine geoffenbarte, oder nicht die n'est pas révélée ; elle n'est point la révélation d'un
Offenbarung eines höheren Wesens ist. Wenn man être supérieur. Entendre uniquement par révélées
unter geoffenbarten nur die sogenannten religiösen les "vérités religieuses" serait absolument erroné, ce
Wahrheiten versteht, so geht man sehr irre, und serait méconnaître complètement la valeur du
verkennt gänzlich die Weite des Begriffes »höheres concept "être supérieur". Les athées tournent en
Wesen«. Mit dem höheren Wesen, welches auch dérision cet être supérieur auquel on a voué un culte
sous le nom d' "être suprême *", et réduisent en
unter dem Namen des »höchsten« oder être suprême
poussière l'une après l'autre toutes les "preuves de
verehrt wurde, treiben die Atheisten ihren Spott und
son existence", sans remarquer qu'eux-mêmes
treten einen »Beweis von seinem Dasein« nach dem
obéissent ainsi à leur besoin d'un être supérieur, et
andern in den Staub, ohne zu merken, daß sie selber
qu'ils ne détruisent l'ancien que pour faire place à
aus Bedürfnis eines höheren Wesens das alte nur un nouveau. À côté d'un individu humain, l'Homme"
vernichten, um für ein neues Platz zu gewinnen. Ist n'est-il pas un être supérieur ? Et les Vérités, les
etwa nicht »der Mensch« ein höheres Wesen als ein Droits, les Idées qui découlent de son concept ne
einzelner Mensch, und werden die Wahrheiten, doivent-ils pas, comme révélations de ce concept,
Rechte und Ideen, die sich aus seinem Begriffe être respectés et tenus pour sacrés ? Supposez
ergeben, nicht als Offenbarungen eben dieses même qu’on vienne à démontrer la fausseté de telle
Begriffes verehrt und – heilig gehalten werden vérité qui passait pour une de ses manifestations :

* En français dans le texte. (Note du Traducteur.)


müssen? Denn sollte man auch manche Wahrheit, cela témoignera uniquement d'une fausse
welche durch diesen Begriff manifestiert zu sein interprétation de votre part, sans causer le moindre
schien, wieder abschaffen, so zeugte dies doch allein préjudice à la notion sacrée elle-même et sans rien
für ein Mißverständnis von unserer Seite, ohne im enlever de leur sainteté aux autres vérités, à celles
geringsten dem heiligen Begriffe selbst Eintrag zu tun qui doivent "à juste titre" être regardées comme ses
oder denjenigen Wahrheiten, welche »mit recht« als révélations. L'Homme dépasse tout homme pris
Offenbarungen desselben angesehen werden müssen, individuellement, et s'il est l'"essence" de l'individu,
ihre Heiligkeit zu nehmen. Der Mensch greift über il n'est en réalité pas son essence (car l'être ou
jeden einzelnen Menschen hinaus und ist, obgleich l'essence de l'individu devrait être aussi unique que
l'individu même), mais une essence, un être
»sein Wesen«, in der Tat doch nicht sein Wesen,
"supérieur", et, pour les athées eux-mêmes,
welches vielmehr so einzig wäre als er, der Einzelne,
l'essence ou l'Être "suprêmes".
selber, sondern ein allgemeines und »höheres«, ja für
die Atheisten »das höchste Wesen«.
De même que les révélations divines ne furent pas
Und wie die göttlichen Offenbarungen nicht von Gott écrites de la main de Dieu, mais publiées par les
eigenhändig niedergeschrieben, sondern durch die "instruments du Seigneur", de même l'Homme ne
»Rüstzeuge des Herrn« veröffentlicht wurden, so publie pas lui-même ses révélations, mais nous les
schreibt auch das neue höchste Wesen seine fait connaître par l'intermédiaire de "véritables
Offenbarungen nicht selbst auf, sondern läßt sie durch hommes". Seulement, ce nouvel être suprême trahit
»wahre Menschen« zu unserer Kunde gelangen. Nur une conception bien plus spiritualisée que celle de
verrät das neue Wesen eine in der Tat geistigere l'ancien Dieu ; ce dernier pouvait encore être
Auffassung als der alte Gott, weil dieser noch in einer représenté sous une forme corporelle, on pouvait lui
Art von Beleibtheit oder Gestalt vorgestellt[51] imaginer une certaine figure, tandis que l'Homme,
wurde, dem neuen hingegen die ungetrübte au contraire, reste purement spirituel, et on ne peut
Geistigkeit erhalten und ein besonderer materieller lui prêter aucun corps matériel particulier. Il est vrai
Leib nicht angedichtet wird. Gleichwohl fehlt ihm auch qu'il ne manque pas d'une certaine corporalité,
die Leiblichkeit nicht, die sich sogar noch d'autant plus séduisante qu'elle paraît plus naturelle
verführerischer anläßt, weil sie natürlicher und et plus terrestre, et c'est tout bonnement chaque
weltlicher aussieht und in nichts geringerem besteht, homme corporel ou, plus simplement encore, la
als in jedem leibhaftigen Menschen oder auch "race humaine" ou "tous les hommes". L'Esprit
schlechtweg in der »Menschheit« oder »allen réintègre ainsi sa forme de fantôme [le caractère
Menschen«. Die Spukhaftigkeit des Geistes in einem fantomatique de l’esprit dans un pseudo-corps]
Scheinleibe ist dadurch wieder einmal recht kompakt redevient compact et populaire à souhait.
und populär geworden.
Heilig also ist das höchste Wesen und alles, worin dies Saint donc est l'être suprême, saint est tout ce en
höchste Wesen sich offenbart oder offenbaren wird; quoi il se révèle ou se révélera, et sanctifiés sont
geheiligt aber diejenigen, welche dies höchste Wesen ceux qui reconnaissent cet être suprême dans leur
samt dem Seinen, d.h. samt den Offenbarungen propre être, c'est-à-dire dans les manifestations de
desselben anerkennen. Das Heilige heiligt cet être. Ce qui est saint sanctifie en retour son
hinwiederum seinen Verehrer, der durch den Kultus adorateur ; le culte qu'il lui rend le sanctifie et
zu einem Heiligen wird, wie denn gleichfalls, was er sanctifie ce qu'il fait : un saint commerce, de saintes
tut, heilig ist: ein heiliger Wandel, ein heiliges Denken pensées et de saintes actions, etc.
und Tun, Dichten und Trachten usw.
Was als das höchste Wesen verehrt wird, darüber L'objet qui doit être honoré comme l'être suprême
kann begreiflicherweise nur so lange der Streit ne peut, on le conçoit, être discuté avec fruit que
bedeutungsvoll sein, als selbst die erbittertsten pour autant que les contradicteurs les plus acharnés
Gegner einander den Hauptsatz einräumen, daß es sont d'accord sur le point essentiel et qu'ils
ein höchstes Wesen gebe, dem Kultus oder Dienst admettent l'existence d'un être suprême auquel
gebühre. Lächelte einer mitleidig über den ganzen s'adressent notre culte et nos sacrifices. Si quelqu'un
Kampf um ein höchstes Wesen, wie etwa ein Christ souriait dédaigneusement devant toute controverse
bei dem Wortgefecht eines Schiiten mit einem au sujet de l'être suprême comme un Chrétien peut
Sunniten oder eines Brahminen mit einem sourire devant les discussions d'un Chiite et d'un
Buddhisten, so gälte ihm die Hypothese von einem Sunnite ou d'un Brahmine et d'un Bouddhiste, ce
höchsten Wesen für nichtig und der Streit auf dieser serait qu'à ses yeux l'hypothèse d'un être suprême
Basis für ein eitles Spiel. Ob dann der einige oder est nulle et que toute contestation à ce propos est
dreieinige Gott, ob der Luthersche Gott oder das être un jeu puéril. Que votre être suprême soit le Dieu
suprême oder Gott gar nicht, sondern »der Mensch« unique en trois personnes, le Dieu de Luther, l' "Être
das höchste Wesen vorstellen mag, das macht für den suprême *" du Déiste, ou qu'il ne soit nullement Dieu
durchaus keinen Unterschied, der das höchste Wesen mais l’ "Homme", c'est tout un pour qui nie l'être
selbst negiert, denn in seinen Augen sind jene Diener suprême lui-même : Vous tous qui servez un Être
eines höchsten Wesens ingesamt – fromme Leute: der suprême quel qu'il soit, vous n'êtes que des gens
wütendste Atheist nicht weniger als der gläubigste pieux, l'athée le plus frénétique comme le plus
Christ.Obenan steht also im Heiligen das höchste fervent chrétien.
Wesen und der Glaube an dies Wesen, unser »heiliger Dans la sainteté vient au premier rang l'Être
Glaube«.[52] suprême [et la croyance en cet être], et avec lui
notre "sainte croyance".
Fußnoten
8
Wie sie klingeln, die Pfaffen, wie angelegen sie's machen,
Daß man komme, nur ja plappre, wie gestern, so heut.
Scheltet mir nicht die Pfaffen! Sie kennen des Menschen Bedürfnis:
Denn wie ist er beglückt, plappert er morgen, wie heut.
DER SPUK LE FANTÔME

Mit den Gespenstern gelangen wir ins Geisterreich, Avec les revenants nous entrons dans le royaume
ins Reich der Wesen. des esprits, dans le royaume des Êtres, des Essences.
Was in dem Weltall spukt und sein mysteriöses, L'être énigmatique et "incompréhensible" qui hante
»unbegreifliches« Wesen treibt, das ist eben der et trouble l'univers est le fantôme mystérieux que
geheimnisvolle[52] Spuk, den wir höchstes Wesen nous nommons être suprême. Pénétrer ce fantôme,
nennen. Und diesem Spuk auf den Grund zu kommen, le saisir, découvrir la réalité qui est en lui (prouver
ihn zu begreifen, in ihm die Wirklichkeit zu entdecken l' "existence de Dieu") est la tâche à laquelle les
(das »Dasein Gottes« zu beweisen), – diese Aufgabe hommes se sont attelés pendant des siècles; ils se
setzten sich Jahrtausende die Menschen; mit der sont ingéniés à venir à bout de cette terrible
gräßlichen Unmöglichkeit, der endlosen impossibilité, de cet interminable travail de
Danaidenarbeit, den Spuk in einen Nicht-Spuk, das Danaïdes, de changer le fantôme en un non-
Unwirkliche in ein Wirkliches, den Geist in eine ganze fantôme, l'irréel en réel, l'esprit en une personne
und leibhaftge Person zu verwandeln, – damit quälten entière et corporelle. Derrière le monde existant, ils

* En français dans le texte. (Note du Traducteur.)


sie sich ab. Hinter der daseienden Welt suchten sie cherchèrent la "chose en soi", l'être, l'essence ;
das »Ding an sich«, das Wesen, sie suchten hinter derrière la chose, ils cherchèrent la non-chose.
dem Ding das Unding.
Wenn man einer Sache auf den Grund schaut, d.h. Qu'on examine à fond le moindre phénomène,
ihrem Wesen nachgeht, so entdeckt man oft etwas qu'on en recherche l'essence, et l'on y découvrira
ganz anderes als das, was sie zu sein scheint: eine souvent tout autre chose que ce qui paraissait à
honigsüße Rede und ein lügnerisches Herz, pomphafte première vue : une parole mielleuse et un cœur
Worte und armselige Gedanken usw. Man setzt faux, un discours pompeux et des pensées
dadurch, daß man das Wesen hervorhebt, die bisher mesquines, etc. Et par là même qu'on fait ressortir
verkannte Erscheinung zu einem bloßen Scheine, zu l'essence, on réduit l'aspect jusqu'alors mal compris
einer Täuschung herab. à une mensongère apparence.

Das Wesen der so anziehenden, herrlichen Welt ist für L'essence de ce monde superbe est, pour celui qui
den, der ihr auf den Grund sieht, die – Eitelkeit: die en scrute les profondeurs, la vanité : vanité = êtres
Eitelkeit ist = Weltwesen (Welttreiben). Wer nun du monde (agitation du monde). Celui qui est
religiös ist, der befaßt sich nicht mit dem trügerischen religieux ne s'occupe point de l'apparence
Schein, nicht mit den eitlen Erscheinungen, sondern trompeuse, des vains phénomènes, mais recherche
schaut das Wesen an, und hat in dem Wesen – die – l'essence, et quand il tient cette essence il tient la
Wahrheit. Vérité.
Die Wesen, welche aus den einen Erscheinungen sich
ergeben, sind die bösen Wesen, und umgekehrt aus Les essences qui se manifestent sous certaines
andern die guten. Das Wesen des menschlichen apparences sont les mauvaises essences, celles qui
Gemütes z.B. ist die Liebe, das Wesen des se manifestent sous d'autres sont les bonnes.
menschlichen Willens ist das Gute, das seines L'essence du sentiment humain, par exemple, est
Denkens das Wahre usw. l'amour, l'essence de la volonté humaine est le bien,
celle de la pensée est le vrai, etc.
Was zuerst für Existenz galt, wie Welt und dergl., das Ce qui passe d'abord pour existant, comme le
erscheint jetzt als bloßer Schein, und das wahrhaft monde et ce qui s'y rapporte, apparaît maintenant
Existierende ist vielmehr das Wesen, dessen Reich comme une pure illusion, et ce qui existe vraiment,
sich füllt mit Göttern, Geistern, Dämonen, d.h. mit c'est l'essence, dont le royaume s'emplit de dieux,
guten oder bösen Wesen. Nur diese verkehrte Welt, d'esprits, de démons, c'est-à-dire de bonnes et de
die Welt der Wesen, existiert jetzt wahrhaft. Das mauvaises essences. Ce monde retourné, le monde
menschliche Herz kann lieblos sein, aber sein Wesen des essences, est désormais seul vraiment existant.
existiert, der Gott, »der die Liebe ist«; das Le cœur humain peut être sans amour, mais son
menschliche Denken kann im Irrtum wandeln, aber essence existe : le dieu, "qui est l'amour"; la pensée
sein Wesen, die Wahrheit, existiert: »Gott ist die humaine peut s'égarer dans l'erreur, mais son
Wahrheit« usw. essence, la vérité, n'en existe pas moins : "Dieu est la
vérité."
Die Wesen allein und nichts als die Wesen zu Ne connaître et ne reconnaître que les essences, tel
erkennen und anzuerkennen, das ist Religion: ihr est le propre de la religion ; son royaume est un
Reich ein Reich der Wesen, des Spukes und der royaume des essences, des fantômes, des revenants.
Gespenster.
Der Drang, den Spuk faßbar zu machen, oder den L'effort pour rendre saisissable le fantôme, ou pour
nonsens zu realisieren, hat ein leibhaftiges Gespenst réaliser le "non-sens *" a abouti à produire un
zuwege[53] gebracht, ein Gespenst oder einen Geist fantôme corporel, un fantôme ou un esprit pourvu
mit einem wirklichen Leibe, ein beleibtes Gespenst. d'un corps réel, un fantôme fait chair
Wie haben sich die kräftigsten genialsten [incorporé/incarné]. Comment les plus puissants
Christenmenschen abgemartert, um diese génies du christianisme se sont mis l'esprit à la
gespenstische Erscheinung zu begreifen. Es blieb aber torture pour saisir cette apparence fantomatique,
stets der Widerspruch zweier Naturen, der göttlichen chacun le sait; mais, en dépit de leurs efforts, la
und menschlichen, d.h. der gespenstischen und contradiction des deux natures est reste
sinnlichen: es blieb der wundersamste Spuk, ein irréductible : d'une part la divine, d'autre part
Unding. l'humaine ; d'une part le fantôme, de l'autre le corps
sensible. Le plus extraordinaire des fantômes est
resté une "non-chose".
Seelenmarternder war noch nie ein Gespenst, und Celui qui se martyrisait l'âme n'était point encore un
kein Schamane, der bis zu rasender Wut und Esprit, et nul chaman qui se torture jusqu'au délire
nervenzerreißenden Krämpfen sich stachelt, um ein furieux et à la frénésie pour exorciser un esprit n'a
Gespenst zu bannen, kann solche Seelenqual éprouvé les angoisses que ce spectre insaisissable
erdulden, wie Christen sie von jenem unbegreiflichen procura aux Chrétiens.
Gespenst erlitten.
Allein durch Christus war zugleich die Wahrheit der C'est le Christ qui mit en lumière cette vérité que le
Sache zutage gekommen, daß der eigentliche Geist véritable Esprit, le fantôme par excellence [véritable,
oder das eigentliche Gespenst – der Mensch sei. Der proprement-dit], est l'Homme. L'esprit fait chair,
leibhaftige oder beleibte Geist ist eben der Mensch: er c'est l'Homme ; il est lui-même l'effroyable essence,
selbst das grauenhafte Wesen und zugleich des il en est à la fois l'apparence et l'existence. Depuis
Wesens Erscheinung und Existenz oder Dasein. Fortan lors, l'homme ne s'épouvante plus devant les
graut dem Menschen nicht eigentlich mehr vor revenants qui sont hors de lui, mais devant lui-
Gespenstern außer ihm, sondern vor ihm selber: er même ; il est pour lui-même un objet d'effroi.
erschrickt vor sich selbst.
In der Tiefe seiner Brust wohnt der Geist der Sünde, Au fond de sa poitrine habite l'Esprit de péché, la
schon der leiseste Gedanke (und dieser ist ja selber pensée la plus douce (et cette pensée est elle-même
ein Geist) kann ein Teufel sein usw. un Esprit) est peut-être un diable, etc.
– Das Gespenst hat einen Leib angezogen, der Gott ist Le fantôme a pris un corps, le Dieu s'est fait homme,
Mensch geworden, aber der Mensch ist nun selbst der mais l'homme est maintenant lui-même le terrifiant
grausige Spuk, hinter den er zu kommen, den er zu fantôme derrière lequel il s'efforce de pénétrer, qu'il
bannen, zu ergründen, zur Wirklichkeit und zum cherche à exorciser, à comprendre et à exprimer ;
Reden zu bringen sucht: der Mensch ist – Geist. Mag l'homme est Esprit. Que le corps se dessèche pourvu
auch der Leib verdorren, wenn nur der Geist gerettet que l'esprit soit sauvé ; l'esprit est désormais
wird: auf den Geist kommt alles an, und das Geistes- l'unique souci, et le salut de l'esprit ou de l' "âme"
oder »Seelenheil« wird alleiniges Augenmerk. Der est le but unique. L'homme est lui-même devenu un
Mensch ist sich selbst ein Gespenst, ein unheimlicher revenant, un fantôme obscur [sinistre, étrange,
Spuk geworden, dem sogar ein bestimmter Sitz im angoissant] et décevant, auquel une place
Leibe angewiesen wird (Streit über den Sitz der Seele, déterminée est assignée dans le corps. (Discussions
ob im Kopfe usw.). sur le siège de l'âme : est-elle dans la tête? etc.)
Du bist mir und ich bin dir kein höheres Wesen. Tu n'es pas pour moi un être supérieur, et je n'en

* « Non-sens" en français dans le texte. (Note du Traducteur.)


Gleichwohl kann in jedem von uns ein höheres Wesen suis point un pour toi. Il se peut toutefois que
stecken und die gegenseitige Verehrung desselben chacun de nous recèle un être supérieur, qui exige
hervorrufen. Um gleich das Allgemeinste zu nehmen, de nous un respect mutuel. Ainsi, pour prendre
so lebt in dir und mir der Mensch. comme exemple ce qu'il y a en nous de plus général,
en toi et en moi vit l'Homme.
Sähe ich in dir nicht den Menschen, was hätte ich dich Si je ne voyais pas l'Homme en toi, qu'aurais-je à y
zu achten? Du bist freilich nicht der Mensch und seine respecter ? En vérité, tu n'es pas l'Homme, tu n'es
wahre und adäquate Gestalt, sondern nur eine pas sa vraie et adéquate figure, tu n'es que
sterbliche Hülle desselben, aus welcher er l'enveloppe périssable que l'Homme revêt pour
ausscheiden kann, ohne selbst aufzuhören; quelques heures et dont il peut sortir sans cesser
aber für jetzt haust dieses allgemeine und höhere d'être lui-même. Cependant, cet être général et
Wesen doch in dir, und du vergegenwärtigst mit, weil supérieur demeure pour le moment en toi; aussi
ein unvergänglicher Geist in dir einen vergänglichen m'apparais-tu, toi dont un esprit immortel a revêtu
Leib angenommen[54] hat, [assumé] la forme [ le corps] passagère, toi en qui un
esprit se manifeste sans être lié à ton corps et à ce
mode d'apparition
mithin deine Gestalt wirklich nur eine [donc ta forme n'est vraiment qu'une forme « assumée »,
»angenommene« ist, einen Geist, der erscheint, in dir un esprit, qui apparaît, apparaît en toi, sans être lié à ton
erscheint, ohne an deinen Lieb <Leib> und diese corps et à ce mode particulier d'apparence, donc] un
bestimmte Erscheinungsweise gebunden zu sein, also fantôme.
einen Spuk.
Darum betrachte ich nicht dich als ein höheres Aussi ne te considéré-je point comme un être
Wesen, sondern respektiere allein jenes höhere supérieur ; ce que je respecte en toi, ce n'est que
Wesen, das in dir »umgeht«: ich »respektiere in dir l'être supérieur que tu héberges, c'est-à-dire
den Menschen«. So etwas beachteten die Alten nicht l' "Homme". Les Anciens n'avaient à ce point de vue
in ihren Sklaven, und das höhere Wesen: »der aucun respect pour leurs esclaves, parce qu'ils n'en
Mensch« fand noch wenig Anklang. avaient guère pour l'être supérieur que nous
honorons aujourd'hui sous le nom d' "Homme".
Dagegen sahen sie ineinander Gespenster anderer Ils apercevaient chez autrui d'autres fantômes,
Art. Das Volk ist ein höheres Wesen als ein einzelner, d'autres Esprits. Le peuple est un être supérieur à
und gleich dem Menschen oder Menschengeiste ein l'individu, c'est un Esprit qui hante l'individu, c'est
in den einzelnen spukender Geist: der Volksgeist. l'Esprit du peuple. C'est cet Esprit qu'honoraient les
Deshalb verehrten sie diesen Geist, und nur so weit er Anciens, et l'individu n'avait pour eux d'importance
diesem oder auch einem ihm verwandten Geiste, z.B. qu'au service de cet Esprit ou d'un Esprit voisin,
dem Familiengeiste usw. diente, konnte der einzelne l'Esprit de famille. C'est par amour de cet être
bedeutend erscheinen; nur um des höheren Wesens, supérieur, le Peuple, qu'on accordait quelque valeur
des Volkes, willen, überließ man dem »Volksgliede« à chaque citoyen. De même que tu es à nos yeux
eine Geltung. Wie du uns durch »den Menschen«, der sanctifié par l' "Homme" qui te hante, de même on
in dir spukt, geheiligt bist, so war man zu jeder Zeit était en ce temps-là sanctifié par tel ou tel autre être
durch irgendein höheres Wesen, wie Volk, Familie und supérieur : le Peuple, la Famille, etc.
dergl., geheiligt.
Nur um eines höheren Wesens willen ist man von <On n'a toujours été honoré que pour le bien d'un
jeher geehrt, nur als ein Gespenst für eine geheiligte, être supérieur, vu uniquement comme un fantôme
d.h. geschützte und anerkannte Person betrachtet pour une personne sanctifiée, c'est-à-dire protégée
worden. et reconnue.>
Wenn ich dich hege und pflege, weil ich dich lieb Si je te prodigue mes attentions et mes soins, c'est
habe, weil mein Herz an dir Nahrung, mein Bedürfnis que tu m'es cher, c'est que je trouve en toi l'aliment
Befriedigung findet, de mon cœur, l'apaisement de ma détresse; si je
so geschieht es nicht um eines höheren Wesens t'aime, ce n'est point par amour d'un <pour un> être
willen, dessen geheiligter Leib du bist, supérieur dont tu serais l'enveloppe [corps]
consacrée, ce n'est pas que je voie en toi un fantôme
nicht darum, weil ich ein Gespenst, d.h. einen et que j'y devine un esprit; c'est par <plaisir égoïste>
erscheinenden Geist in dir erblicke, sondern aus égoïsme que je t'aime ; c'est toi-même <et>, avec
egoistischer Lust: du selbst mit deinem Wesen bist mir ton essence, qui m'es cher, <qui valent pour moi>
wert, denn dein Wesen ist kein höheres, ist nicht car ton essence n'est rien de supérieur, elle n'est ni
höher und allgemeiner als du, ist einzig wie du selber, plus haute ni plus générale que toi, elle est unique
weil du es bist. comme toi-même, c'est toi-même.
Aber nicht bloß der Mensch, sondern alles spukt. Das Mais l'homme n'est pas seul un fantôme ; tout est
höhere Wesen, der Geist, der in allem umgeht, ist hanté. L'être supérieur, l'Esprit qui s'agite en toutes
zugleich an nichts gebunden, und – »erscheint« nur choses, n'est lié à rien et ne fait que "paraître" dans
darin. Gespenst in allen Winkeln! les choses. Fantômes dans tous les coins!
Hier wäre der Ort, die spukenden Geister Ce serait ici le lieu de faire défiler ces fantômes ;
vorüberziehen zu lassen, wenn sie nicht weiter unten mais nous aurons l'occasion dans la suite de les
wieder vorkommen müßten, um vor dem Egoismus zu évoquer de nouveau pour les voir s'envoler devant
verfliegen. Daher mögen nur einige derselben l'égoïsme. Nous pouvons donc nous borner à en
beispielsweise namhaft gemacht werden, um sogleich citer quelques-uns en guise d'exemples : ainsi le
auf unser Verhalten zu ihnen überzuleiten. Saint-Esprit, ainsi la Vérité, le Roi, la Loi, le Bien, la
Heilig z.B. ist vor allem der »heilige Geist«, heilig die Majesté, l'Honneur, le Bien public, l'Ordre, la Patrie,
Wahrheit, heilig das Recht, das Gesetz, die gute Sache, etc.
die Majestät, die Ehe, das Gemeinwohl, die Ordnung,
das Vaterland usw. usw.[55]
Der Sparren La marote

Mensch, es spukt in deinem Kopfe; du hast einen Homme, ta cervelle est hantée, tu bats la campagne!
Sparren zu viel! Du bildest dir große Dinge ein und Dans tes rêves démesurés [tu t’imagine de grandes
malst dir eine ganze Götterwelt aus, die für dich da sei choses], tu te forges tout un monde divin, un
ein Geisterreich, zu welchem du berufen seiest, ein royaume des Esprits qui t'attend, un Idéal qui
Ideal, das dir winkt. Du hast eine fixe Idee! t'invite. Tu as une idée fixe!
Denke nicht, daß ich scherze oder bildlich rede, wenn Ne crois pas que je plaisante ou que je parle par
ich die am Höheren hangenden Menschen, und weil métaphore, quand je déclare [les hommes attachés
die ungeheure Mehrzahl hierher gehört, fast die au plus haut — c’est à dire presque tous les
ganze Menschenwelt für veritable Narren, Narren im hommes, car l’accablante majorité y fait partie —
Tollhause ansehe. pour des véritables fous, des fous dans la maison de
fous] radicalement fous, fous à lier, tous ceux que
l'infini, le surhumain tourmente, c'est-à-dire, à en
juger par l'unanimité de ses vœux, à peu près toute
la race humaine.
Was nennt man denn eine »fixe Idee«? Eine Idee, die Qu'appelle-t-on en effet une "idée fixe" ? Une idée à
den Menschen sich unterworfen hat. Erkennt ihr an laquelle l'homme est asservi. Lorsque vous
einer solchen fixen Idee, daß sie eine Narrheit sei, so reconnaissez l'insanité d'une telle idée, vous
sperrt ihr den Sklaven derselben in eine Irrenanstalt. enfermez son esclave dans une maison de santé.
Und ist etwa die Glaubenswahrheit, an welcher man Mais que sont donc la Vérité religieuse dont il n'est
nicht zweifeln, die Majestät z.B. des Volkes, an der pas permis de douter, la Majesté (celle du Peuple,
man nicht rütteln (wer es tut, ist ein – par exemple) que l'on ne peut secouer sans lèse-
Majestätsverbrecher), die Tugend, gegen welche der majesté, la Vertu, à laquelle le censeur, gardien de la
Zensor kein Wörtchen durchlassen soll, damit die moralité, ne tolère pas la moindre atteinte? Ne sont-
Sittlichkeit rein erhalten werde usw., sind dies nicht ce point autant d' "idées fixes" ? Et qu'est-ce, par
»fixe Ideen«? Ist nicht alles dumme Geschwätz, z.B. exemple, que ce radotage qui remplit la plupart de
unserer meisten Zeitungen, das Geplapper von nos journaux, sinon le langage de fous que hante
Narren, die an der fixen Idee der Sittlichkeit, une idée fixe de légalité, de moralité, de
Gesetzlichkeit, Christlichkeit usw. leiden, und nur frei christianisme, fous qui n'ont l'air d'être en liberté
herumzugehen scheinen, weil das Narrenhaus, worin que grâce à la grandeur du préau [du maison de
sie wandeln, einen so weiten Raum einnimmt? Man fous] ils prennent leurs ébats ? Essayez donc
taste einem solchen Narren an seine fixe Idee, und d'entreprendre un tel fou au sujet de sa manie,
man wird sogleich vor der Heimtücke des Tollen den immédiatement vous aurez à protéger votre échine
Rücken zu hüten haben. Denn auch darin gleichen contre sa méchanceté; car ces fous de grande
diese großen Tollen den kleinen sogenannten Tollen, envergure ont encore cette ressemblance avec les
daß sie heimtückisch über den herfallen, der ihre fixe pauvres gens dûment déclarés fous qu'ils se ruent
Idee anrührt. haineusement sur quiconque touche à leur marotte.
Ils vous volent d'abord votre arme, ils vous volent la
Sie stehlen ihm erst die Waffe, stehlen ihm das freie liberté de la parole, puis ils se jettent sur vous les
Wort, und dann stürzen sie mit ihren Nägeln über ihn griffes en avant. Chaque jour montre mieux la
her. Jeder Tag deckt jetzt die Feigheit und Rachsucht lâcheté et la rage de ces maniaques, et le peuple,
dieser Wahnsinnigen auf, und das dumme Volk comme un imbécile, leur prodigue ses
jauchzt ihren tollen Maßregeln zu. Man muß die applaudissements. Il suffit de lire les gazettes
Tagesblätter dieser Periode lesen, und muß den d'aujourd'hui et d'écouter parler les Philistins pour
Philister sprechen hören, um die gräßliche acquérir bien vite la désolante conviction qu'on est
Überzeugung zu gewinnen, daß man mit Narren in ein enfermé avec des fous dans une maison de santé.
Haus gesperrt ist. »Du sollst deinen Bruder keinen "Tu ne traiteras pas ton frère de fou, sinon..., etc.!
Narren schelten, sonst usw.« Ich aber fürchte den Mais la menace me laisse froid, et je répète : mes
Fluch nicht und sage: meine Brüder sind Erznarren. frères sont des fous fieffés.
Ob ein armer Narr des Tollhauses von dem Wahne Qu'un pauvre fou dans son cabanon se nourrisse de
besessen ist, er sei Gott der Vater, Kaiser von Japan, l'illusion qu'il est Dieu le Père, l'empereur du Japon,
der heilige Geist usw., oder ob ein behaglicher Bürger le Saint-Esprit, ou qu'un brave bourgeois s'imagine
sich einbildet, es sei seine Bestimmung, ein guter qu'il est appelé par sa destinée à être bon chrétien,
Christ, ein gläubiger Protestant, ein loyaler Bürger, ein fidèle protestant, citoyen loyal, homme vertueux
tugendhafter[56] Mensch usw. zu sein – das ist beides c'est identiquement la même "idée fixe".
ein und dieselbe »fixe Idee«.
Wer es nie versucht und gewagt hat, kein guter Christ, Celui qui ne s'est jamais risqué à n'être ni bon
kein gläubiger Protestant, kein tugendhafter Mensch chrétien, ni fidèle protestant, ni homme vertueux,
usw. zu sein, der ist in der Gläubigkeit, est enfermé et enchaîné dans la foi, la vertu, etc.
Tugendhaftigkeit usw. gefangen und befangen. C'est ainsi que les scolastiques ne philosophaient
Gleichwie die Scholastiker nur philosophierten que dans les limites de la foi de l'Église, et que le
innerhalb des Glaubens der Kirche, Papst Benedikt pape Benoît XIV écrivit de volumineux bouquins
XIV. dickleibige Bücher innerhalb des papistischen dans les limites de la superstition papiste, sans que
Aberglaubens schrieb, ohne je diesen Glauben in le moindre doute effleurât leur croyance ; c'est ainsi
Zweifel zu ziehen, Schriftsteller ganze Folianten über que les écrivains entassent in-folio sur in-folio
den Staat anfüllen, ohne die fixe Idee des Staates traitant de l'État, sans jamais mettre en question
selbst in Frage zu stellen, unsere Zeitungen von Politik l'idée fixe d'État elle-même; c'est ainsi que nos
strotzen, weil sie in dem Wahne gebannt sind, der gazettes regorgent de politique parce qu'elles sont
Mensch sei dazu geschaffen, ein Zoon politikon zu infectées de cette illusion que l'homme est fait pour
werden, so vegetieren auch Untertanen im être un zoon politicon. Et les sujets végètent dans
Untertanentum, tugendhafte Menschen in der leur servitude, les gens vertueux dans la vertu, les
Tugend, Liberale im »Menschentum« usw., ohne Libéraux dans les éternels principes de 89, sans
jemals an diese ihre fixen Ideen das schneidende jamais porter dans leur idée fixe le scalpel de la
Messer der Kritik zu legen. critique.
Unverrückbar, wie der Irrwahn eines Tollen, stehen Ces idoles restent inébranlables sur leurs larges
jene Gedanken auf festem Fuße, und wer sie pieds comme les manies d'un fou, et celui qui les
bezweifelt, der – greift das Heilige an! Ja, die »fixe met en doute joue avec les vases de l'autel!
Idee«, das ist das wahrhaft Heilige! Redisons-le encore : une idée fixe, voilà ce qu'est le
vrai sacro-saint!

Begegnen uns etwa bloß vom Teufel Besessene, oder Ne nous heurtons-nous qu'à des possédés du Diable,
treffen wir ebensooft auf entgegengesetzte ou rencontrons-nous aussi souvent des possédés
Besessene, die vom Guten, von der Tugend, d'espèce contraire, possédés par le Bien, la Vertu, la
Sittlichkeit, dem Gesetze, oder irgend welchem Morale, la Loi ou n'importe quel autre "principe"?
»Prinzipe« besessen sind? Die Teufelsbesitzungen sind Les possessions diaboliques ne sont point les seules :
nicht die einzigen. Gott wirkt auf uns und der Teufel si le Diable nous tire par une manche, Dieu nous tire
wirkt: jenes »Gnadenwirkungen«, dieses par l'autre ; d'un côté la "tentation" [effet du diable],
»Teufelswirkungen«. Besessene sind auf ihre de l'autre la "grâce"[effet de grâce] ; [les possédés
Meinungen versessen. sont obsédés par leurs opinions.] mais quelle que
soit celle qui opère, les possédés n'en sont pas
moins acharnés dans leur opinion.
Mißfällt euch das Wort »Besessenheit«, so nennt es "Possession" vous déplaît ? Dites obsession, ou,
Eingenommenheit, ja nennt es, weil der Geist euch puisque c'est l'Esprit qui vous possède et qui vous
besitzt und von ihm alle »Eingebungen« kommen, – suggère tout, dites inspiration, enthousiasme.
Begeisterung und Enthusiasmus. Ich setze hinzu, daß J'ajoute que l'enthousiasme, dans sa plénitude, car il
der vollkommene Enthusiasmus – denn bei dem ne peut être question de faux, de demi-
faulen und halben kann man nicht stehen bleiben – enthousiasme, s'appelle fanatisme.
Fanatismus heißt. Le fanatisme est spécialement propre aux gens
Der Fanatismus ist gerade bei den Gebildeten zu cultivés, car la culture d'un homme est en raison de
Hause; denn gebildet ist der Mensch, so weit er sich l'intérêt qu'il attache aux choses de l'esprit, et cet
für Geistiges interessiert, und Interesse für Geistiges intérêt spirituel s'il est fort et vivace, n'est et ne peut
ist eben, wenn es lebendig ist, Fanatismus und muß es être que fanatisme ; c'est, un intérêt fanatique pour
sein; es ist ein fanatisches Interesse für das Heilige ce qui est sacré (fanum).
(fanum).
Man beobachte unsere Liberalen, man blicke in die Observez nos libéraux, lisez certains de nos journaux
sächsischen Vaterlandsblätter, man höre, was saxons, et écoutez ce que dit Schlosser 2 : "La société
Schlosser sagt9: »Die Gesellschaft Holbachs bildete d'Holbach ourdit un complot formel contre la
ein förmliches Komplott gegen die überlieferte Lehre doctrine traditionnelle et l'ordre établi, et ses
und das bestehende System, und die Mitglieder[57] membres mettaient dans leur incrédulité autant de
derselben waren ebenso fanatisch für ihren fanatisme que moines et curés, jésuites, piétistes et
Unglauben, als Mönche und Pfaffen, Jesuiten und méthodistes ont coutume d'en mettre au service de
Pietisten, Methodisten, Missions- und leur piété machinale et de leur foi littérale."
Bibelgesellschaften für mechanischen Gottesdienst
und Wortglauben zu sein pflegen.«
Man achte darauf, wie ein »Sittlicher« sich benimmt, Examinez la façon dont se comporte aujourd'hui un
der heutigestags häufig mit Gott fertig zu sein meint, homme "moral", qui pense en avoir bien fini avec
und das Christentum als eine Verlebtheit abwirft. Dieu, et qui rejette le Christianisme comme une
Wenn man ihn fragt, ob er je daran gezweifelt habe, guenille usée. Demandez-lui s'il lui est déjà arrivé de
daß die Vermischung der Geschwister eine mettre en doute que les rapports charnels entre
Blutschande sei, daß die Monogamie die Wahrheit der frère et sœur soient un inceste, que la monogamie
Ehe sei, daß die Pietät eine heilige Pflicht sei usw., so soit la vraie loi du mariage, que la piété soit un
wird ein sittlicher Schauder ihn bei der Vorstellung devoir sacré, etc. Vous le verrez saisi d'une
überfallen, daß man seine Schwester auch als Weib vertueuse horreur à cette idée qu'on pourrait traiter
berühren dürfe usw. Und woher dieser Schauder? sa sœur en femme, etc. Et d'où lui vient cette
Weil er an jene sittlichen Gebote glaubt. Dieser horreur ? De ce qu'il croit à une loi morale. Cette foi
sittliche Glaube wurzelt tief in seiner Brust. So viel er morale est solidement ancrée en lui. Avec quelque
gegen die frommen Christen eifert, so sehr ist er vivacité qu'il s'insurge contre la piété des Chrétiens,
dennoch selbst Christ geblieben, nämlich ein sittlicher il n'en est pas moins resté également chrétien par la
Christ. In der Form der Sittlichkeit hält ihn das moralité. Par son côté moral, le Christianisme le
Christentum gefangen, und zwar gefangen unter dem tient enchaîné, et enchaîné dans la foi [des
Glauben. Die Monogamie soll etwas Heiliges sein, und croyances]. La monogamie doit être quelque chose
wer etwa in Doppelehe lebt, der wird als Verbrecher de sacré, et le bigame sera [doit être] châtié comme
gestraft; wer Blutschande treibt, leidet als Verbrecher. un criminel; celui qui se livre à l'inceste portera le
Hiermit zeigen sich diejenigen einverstanden, die poids de son crime [doit souffrir comme un
immer schreien, auf die Religion soll im Staate nicht criminel]. Et ceci s'applique aussi à ceux qui ne
gesehen werden, und der Jude Staatsbürger gleich cessent de crier que la Religion n'a rien à voir avec
dem Christen sein. Ist jene Blutschande und l'État, que Juif et Chrétien sont également citoyens.
Monogamie nicht ein Glaubenssatz? Man rühre ihn Inceste, monogamie, ne sont-ce point autant de
an, und man wird erfahren, wie dieser Sittliche eben dogmes [articles des foi]? Qu'on s'avise d'y toucher,
auch ein Glaubensheld ist, trotz einem Krummacher, et l'on éprouvera qu'il y a dans cet homme moral
trotz einem Philipp II. Diese fechten für den l'étoffe d'un inquisiteur à faire envie à un
Kirchenglauben, er für den Staatsglauben, oder die Krummacher ou à un Philippe II. Ceux-ci défendaient
sittlichen Gesetze des Staates; l'autorité religieuse <la foi dans / les croyances> de
l'Église, lui défend l'autorité morale <la/les
croyance/s dans/> de l'État, les lois morales sur

2 Achtzehntes Jahrhundert, II, 519.


lesquelles l'État repose;
für Glaubensartikel verdammen beide denjenigen, der l'un comme l'autre condamnent au nom d'articles de
anders handelt, als ihr Glaube es gestatten will. Das foi : quiconque agit autrement que ne le permet
Brandmal des »Verbrechens« wird ihm aufgedrückt, leur foi à eux, on lui infligera la flétrissure due à son
und schmachten mag er in <imposera la marque du> "crime", et on l'enverra
Sittenverbesserungshäusern, in Kerkern. Der sittliche pourrir dans une maison de correction [des meurs],
Glaube ist so fanatisch als der religiöse! Das heißt au fond d'un cachot. La croyance morale n'est pas
dann »Glaubensfreiheit«, wenn Geschwister um eines moins fanatique que la religieuse. Et cela s'appelle
Verhältnisses willen, das sie vor ihrem »Gewissen« "liberté de conscience" [de croyance], quand un
auszumachen hätten, ins Gefängnis geworfen werden. frère et une sœur sont jetés en prison au nom d'un
»Aber sie gaben ein verderbliches Beispiel«! Ja principe que leur "conscience" avait rejeté ? Mais ils
freilich, es könnten andere auch darauf verfallen, daß donnaient un exemple détestable! Certes oui, car il
der Staat sich nicht in ihr Verhältnis zu mischen habe, se pourrait que d'autres s'avisassent grâce à eux que
und darüber ginge die »Sittenreinheit« zugrunde. So l'État n'a point à se mêler de leurs relations, et que
eifern denn die religiösen Glaubenshelden für den deviendrait la "pureté des mœurs"? D'où, tollé
»heiligen Gott«, die sittlichen für das »heilige Gute«. général : "Sainteté divine!" crient les zélateurs de la
[58] Foi, "Vertu [Bien] sacrée!" crient les apôtres de la
Morale.
Die Eiferer für etwas Heiliges sehen einander oft gar Ceux qui s'agitent pour les intérêts sacrés se
wenig ähnlich. Wir differieren die strengen ressemblent souvent fort peu. Combien les
Orthodoxen oder Allgläubigen von den Kämpfern für orthodoxes stricts ou vieux croyants diffèrent des
»Wahrheit, Licht und Recht«, von den Philalethen, combattants pour "la Vérité, la Lumière et le Droit",
Lichtfreunden, Aufgeklärten usw. Und doch wie gar des Philalèthes, des amis de la lumière, etc.! Et
nichts Wesentliches enthält die Differenz. Rüttelt man cependant rien d'essentiel, de fondamental ne les
an einzelnen althergebrachten Wahrheiten (z.B. sépare. Si l'on attaque telle ou telle des vieilles
Wunder, unumschränkte Fürstengewalt usw.), so vérités traditionnelles (le miracle, le droit divin), les
rütteln die Aufgeklärten mit, und nur die Altgläubigen plus éclairés applaudissent, les vieux croyants sont
jammern. Rüttelt man aber an der Wahrheit selbst, so seuls à gémir. Mais si l'on s'attaque à la vérité elle-
hat man gleich beide als Gläubige zu Gegnern. même, aussitôt tous [les deux] se retrouvent
So mit Sittlichkeiten: die Strenggläubigen sind croyants, et on les a tous à dos. De même pour les
unnachsichtig, die helleren Köpfe sind toleranter. choses de la morale : les bigots sont intolérants, les
Aber wer die Sittlichkeit selbst angreift, der cerveaux éclairés se piquent d'être plus larges ; mais
bekommt's mit beiden zu tun. »Wahrheit, Sittlichkeit, si quelqu'un s'avise de toucher à la Morale elle-
Recht, Licht usw.« sollen »heilig« sein und bleiben. même, tous font aussitôt cause commune contre lui.
"Vérité, Morale, Droit" sont et doivent rester
Was man am Christentum zu tadeln findet, das soll "sacrés".
nach der Ansicht dieser Aufgeklärten eben Ce qu'on trouve à blâmer dans le Christianisme ne
»unchristlich« sein; das Christentum aber muß das peut, disent les plus libéraux, qu'y avoir été introduit
»Feste« bleiben, an ihm zu rütteln ist frevelhaft, ist ein à tort et n'est point vraiment chrétien ; mais le
»Frevel«. Allerdings setzt sich der Ketzer gegen den Christianisme doit rester au-dessus de toute
reinen Glauben nicht mehr der früheren discussion, c'est la "base" immuable qu'il est
Verfolgungwut aus, desto mehr aber gilt es jetzt dem "criminel" [sacrilège] d'ébranler. L'hérétique contre
Ketzer gegen die reine Sitte. la croyance pure n'est plus exposé, il est vrai, à la
rage de persécution de jadis, mais celle-ci s'est
tournée tout entière contre l'hérétique qui touche à
la morale pure <pureté de la morale/ des meurs /
pure coutume>.
* *

Die Frömmigkeit hat seit einem Jahrhundert so viele La Piété a eu depuis un siècle tant d'assauts à subir,
Stöße erfahren und ihr übermenschliches Wesen so elle a si souvent entendu reprocher à son essence
oft ein »unmenschliches« schelten hören müssen, daß surhumaine d'être tout bonnement "inhumaine",
man sich nicht versucht fühlen kann, noch einmal sich qu'on ne peut plus guère être tenté de s'attaquer à
gegen sie auszulegen. Und doch sind fast immer nur elle. Et cependant, si des adversaires se sont
sittliche Gegner auf der Mensur erschienen, um das présentés pour la combattre, ce fut presque toujours
höchste Wesen anzufechten zugunsten eines – au nom de la Morale elle-même, pour détrôner
andern höchsten Wesens. So sagt Proudhon l'Être suprême au profit d'un autre être suprême.
ungescheut10: »Der Mensch ist bestimmt, ohne Ainsi Proudhon 3 n'hésite pas à dire : "Les hommes
Religion zu leben, aber das Sittengesetz (la loi morale) sont destinés à vivre sans religion, mais la morale est
ist ewig und absolut. Wer würde es heute wagen, die éternelle et absolue; qui oserait aujourd’hui
Moral anzugreifen?« Die Sittlichen schöpften das attaquer la morale ?" Les moralistes ont tous passé
beste Fett von der Religion ab, genossen es selbst und dans le lit de la Religion, et après qu'ils se sont
haben nun ihre liebe Not, die daraus entstandene plongés jusqu'au cou dans l'adultère, c'est à qui dira
Drüsenkrankheit loszuwerden. aujourd'hui en s'essuyant la bouche : "La Religion ?
Je ne connais pas cette femme-là !" <Les moraux ont
écumé la meilleure graisse de la religion, en ont
profité eux-mêmes et ont maintenant leur plus cher
besoin de se débarrasser de la maladie glandulaire
qui en a découlé.>
Wenn wir deshalb darauf hinweisen, daß die Religion Si nous montrons que la Religion est loin d'être
noch bei weitem nicht in ihrem Innersten verletzt mortellement atteinte tant qu'on se borne à
wird, solange man ihr nur ihr übermenschliches incriminer son essence surnaturelle, et qu'elle en
Wesen zum Vorwurfe macht, und daß sie in letzter appelle en dernière instance à l' "Esprit" (car Dieu
Instanz allein an den »Geist« appelliert (denn Gott ist est l'Esprit), nous aurons suffisamment fait voir son
Geist), so haben wir ihre endliche Eintracht mit der accord final avec la moralité pour qu'il nous soit
Sittlichkeit genugsam angedeutet, und können ihren permis de les laisser à leur interminable querelle.
hartnäckigen Streit mit derselben hinter uns liegen
lassen.
Um ein höchstes[59] Wesen handelt es sich bei Que vous parliez de la Religion ou de la Morale, il
beiden, und ob dasselbe ein übermenschliches oder s'agit toujours d'un [tous deux concernent un] être
ein menschliches sei, das kann mir, da es jedenfalls suprême; que cet être suprême soit surhumain ou
ein Wesen über mir, gleichsam ein übermeiniges ist, humain, peu m'importe, il en est en tout cas un être
nur wenig verschlagen. Zuletzt wird das Verhalten au-dessus de moi <,pour ainsi dire, au-dessus du
zum menschlichen Wesen oder zum »Menschen«, hat mien.> Qu'il devienne en dernière analyse l'essence
es nur erst die Schlangenhaut der alten Religion humaine ou l' "Homme", il n'aura fait que quitter la
abgestreift, doch wieder eine religiöse Schlangenhaut peau de la vieille religion pour revêtir une nouvelle

3 PROUDHON : De la création de l'ordre, p. 36.


tragen. peau religieuse.
So belehrt uns Feuerbach, daß »wenn man die Voyez Feuerbach : il nous enseigne que "du moment
spekulative Philosophie nur umkehre, d.h. immer das qu'on s'en tient à la philosophie spéculative, c'est-à-
Prädikat zum Subjekt, und so das Subjekt zum Objekt dire qu'on fait systématiquement du prédicat le
und Prinzip mache, man die unverhüllte, die pure, sujet, et, réciproquement, du sujet l'objet et le
blanke Wahrheit habe«11. Damit verlieren wir principe, on possède la vérité nue et sans voiles 4.
allerdings den beschränkten religiösen Standpunkt, Sans doute, nous abandonnons ainsi le point de vue
verlieren den Gott, der auf diesem Standpunkte étroit de la Religion, nous abandonnons le Dieu qui à
Subjekt ist; allein wir tauschen dafür die andere Seite ce point de vue est sujet ; mais nous ne faisons que
des religiösen Standpunktes, den sittlichen ein. Wir le troquer pour l'autre face du point de vue
sagen z.B. nicht mehr: »Gott ist die Liebe«, sondern religieux, le Moral. Nous ne disons plus, par
»die Liebe ist göttlich«. Setzen wir noch an die Stelle exemple, "Dieu est l'amour", mais bien "l'amour est
des Prädikats »göttlich« das gleichbedeutende divin"; remplaçons même le prédicat divin par son
»heilig«, so kehrt der Sache nach alles Alte wieder équivalent "sacré", et nous en sommes toujours à
zurück. notre point de départ, nous n'avons pas fait un pas.
<tout le vieux revient> L'amour n'en reste pas moins
pour l'homme le Bien, ce qui le divinise, ce qui le
Die Liebe soll danach das Gute am Menschen sein, rend respectable, sa véritable "humanité", ou, pour
seine Göttlichkeit, das was ihm Ehre macht, seine nous exprimer plus exactement, l'amour est ce qu'il
wahre Menschlichkeit (sie »macht ihn erst zum y a dans l'homme de véritablement humain, et ce
Menschen«, macht erst einen Menschen aus ihm). So qu'il y a en lui d'inhumain, c'est l'égoïsme sans
wäre es denn genauer gesprochen so: die Liebe ist das amour.
Menschliche am Menschen, und das Unmenschliche
ist der lieblose Egoist.
Aber gerade alles dasjenige, was das Christentum und Mais, précisément, tout ce que le Christianisme, et
mit ihm die spekulative Philosophie, d.h. Theologie als avec lui la philosophie spéculative, c'est-à-dire la
das Gute, das Absolute offeriert, ist in der Eigenheit théologie, nous présente comme le bien, l'absolu,
eben nicht das Gute (oder, was dasselbe sagt, es ist n'est proprement pas le bien (ou, ce qui revient au
nur das Gute), mithin würde durch die Verwandlung même, n'est que le bien) ; de sorte que cette
des Prädikats in das Subjekt das christliche Wesen transmutation du prédicat en sujet ne fait
(und das Prädikat enthält ja eben das Wesen) nur qu'affirmer plus solidement encore l'être chrétien (le
noch drückender fixiert. Der Gott und das Göttliche prédicat lui-même postule déjà l'être). Le dieu et le
verflöchte sich um so unauflöslicher mit mir. Den Gott divin m'enlacent plus indissolublement encore. Avoir
aus seinem Himmel zu vertreiben und der délogé le dieu de son ciel, et l'avoir ravi à la
»Transcendenz« zu berauben, das kann noch keinen "transcendance", cela ne justifie nullement vos
Anspruch auf vollkommene Besiegung begründen, prétentions à une victoire définitive, tant que vous
weil er dabei nur in die Menschenbrust gejagt und mit ne faites que le refouler dans le cœur humain et le
unvertilgbarer Immanenz beschenkt wird. Nun heißt doter d'une indéracinable "immanence". Il faudra
es: das Göttliche ist das wahrhaft Menschliche! dire désormais : le divin est le véritablement
humain.
Dieselben Leute, welche dem Christentum als der Ceux-là mêmes qui se refusent à voir dans le
Grundlage des Staates, d.h. dem sogenannten Christianisme le fondement de l'État, et qui
christlichen Staate widerstreben, werden nicht müde s'insurgent contre toute formule telle que État
4 FEUERBACH : Anekdota, II, 64.
zu wiederholen, daß die Sittlichkeit »der Grundpfeiler chrétien, Christianisme d'État, etc., ne se lassent pas
des gesellschaftlichen Lebens und[60] des Staates« de répéter que la Moralité est "la base de la vie
sei. Als ob nicht die Herrschaft der Sittlichkeit eine sociale et de l'État". Comme si le règne de la
vollkommene Herrschaft des Heiligen, eine Moralité n'était pas la domination absolue du sacré,
»Hierarchie« wäre. une "Hiérarchie" !
So kann hier beiläufig der aufklärenden Richtung À ce propos, on peut se rappeler la tentative
gedacht werden, die, nachdem die Theologen lange d'explication qu'on a voulu opposer à l'ancienne
darauf bestanden hatten, nur der Glaube sei fähig, die doctrine des théologiens. À les en croire, la foi seule
Religionswahrheiten zu fassen, nur den Gläubigen serait capable de saisir les vérités religieuses, Dieu
offenbare sich Gott usw., also nur das Herz, Gefühl, ne se révélerait qu’aux seuls croyant, ce qui revient
die gläubige Phantasie sei religiös, mit der à dire que seuls le cœur, le sentiment, la fantaisie
Behauptung hervorbrach, daß auch der »natürliche dévote sont religieux. À cette affirmation on
Verstand«, die menschliche Vernunft, fähig sei, Gott répondit que l’ "intelligence naturelle", la raison
zu erkennen. Was heißt das anders, als daß auch die humaine sont également aptes à connaître Dieu
Vernunft darauf Anspruch machte, dieselbe (singulière prétention de la raison, pour le dire en
Phantastin zu sein wie die Phantasie. passant, que de vouloir rivaliser de fantaisie avec la
fantaisie elle-même).
In diesem Sinne schrieb Reimarus seine C’est dans ce sens que Reimarus écrivit ses
»Vornehmsten Wahrheiten der natürlichen Religion«. Vornehmsten Wahrheiten der natülichen Religion
Es mußte dahin kommen, daß der ganze Mensch mit (principales vérités de la Religion naturelle). Il en vint
allen seinen Fähigkeiten sich als religiös erwies: Herz à considérer l'homme entier comme tendant à la
und Gemüt, Verstand und Vernunft, Fühlen, Wissen religion par toutes ses facultés ; cœur, sentiment,
und Wollen, kurz alles am Menschen erschien religiös. intelligence, raison, sentir, savoir, vouloir, tout chez
Hegel hat gezeigt, daß selbst die Philosophie religiös l'homme lui parut religieux. Hegel a bien montré que
sei. Und was wird heutigestages nicht alles Religion la philosophie elle-même est religieuse ! Et que ne
genannt? Die »Religion der Liebe«, die »Religion der décore-t-on point de nos jours du nom de Religion ?
Freiheit«, die »politische Religion«, kurz jeder La "Religion de l'Amour", la "Religion de la Liberté",
Enthusiasmus. So ist's auch in der Tat. la "Religion politique", bref, tout enthousiasme. Et,
au fond, on n'a pas tort !
Noch heute brauchen wir das welsche Wort Aujourd'hui encore nous employons ce mot
»Religion«, welches den Begriff der Gebundenheit d'origine latine "Religion", qui, par son étymologie,
ausdrückt. Gebunden bleiben wir allerdings, soweit exprime l'idée de lien. Et liés nous sommes en effet,
die Religion unser Inneres einnimmt; aber ist auch der et liés nous resterons tant que nous serons
Geist gebunden? Im Gegenteil, der ist frei, ist imprégnés de religion. Mais l'Esprit aussi est-il lié ?
alleiniger Herr, ist nicht unser Geist, sondern absolut. Au contraire, l'Esprit est libre ; il est l'unique maître,
Darum wäre die richtige affirmative Übersetzung des il n'est pas notre Esprit, mais il est absolu. Aussi, la
Wortes Religion die – »Geistesfreiheit«! Bei wem der vraie traduction affirmative du mot Religion serait
Geist frei ist, der ist gerade in derselben Weise "Liberté spirituelle". Celui dont l'Esprit est libre est
religiös, wie derjenige ein sinnlicher Mensch heißt, bei par là même religieux, comme celui qui donne libre
welchem die Sinne freien Lauf haben. Jenen bindet cours à ses appétits est sensuel ; l'Esprit lie l'un, la
der Geist, diesen die Lüste. Chair lie l'autre.
Gebundenheit oder religio ist also die Religion in Liaison, dépendance, Religio, telle est la Religion par
Beziehung auf mich: ich bin gebunden; Freiheit in rapport à moi : je suis lié ; Liberté, voilà la Religion
Beziehung auf den Geist: der Geist ist frei oder hat par rapport à l'Esprit : il est libre, il jouit de la liberté
Geistesfreiheit. spirituelle.
Le mal que peut nous faire le déchaînement de nos
Wie übel es uns bekommt, wenn frei und zügellos die passions, combien le connaissent pour en avoir
Lüste mit uns durchgehen, davon wird mancher die souffert! Mais que le libre Esprit, la radieuse
Erfahrung gemacht haben; daß aber der freie Geist, spiritualité, l'enthousiasme pour des intérêts idéaux
die herrliche Geistigkeit, der Enthusiasmus für geistige puissent nous plonger dans une détresse pire que ne
Interessen, oder wie immer in den verschiedensten le ferait la plus noire méchanceté, c'est ce que l'on
Wendungen dies Juwel benannt werden mag, uns ne veut pas voir ; et l'on ne peut d'ailleurs s'en
noch ärger in die Klemme bringt, als selbst die aviser, si l'on n'est et ne fait profession d'être un
wildeste Ungezogenheit, das will man nicht merken, égoïste [pas consciemment égoïste].
und kann es auch nicht merken, ohne bewußterweise
ein Egoist zu sein.[61]
Reimarus und alle, welche gezeigt haben, daß auch Reimarus, et avec lui tous ceux qui ont montré que
unsere Vernunft, unser Herz usw. auf Gott führe, notre raison aussi bien que notre cœur, etc.,
haben damit eben gezeigt, daß wir durch und durch conduisent à Dieu, ont montré du même coup que
besessen sind. nous sommes complètement et totalement
possédés. Assurément, ils faisaient tort aux
Freilich ärgerten sie die Theologen, denen sie das théologiens, auxquels ils enlevaient le monopole de
Privilegium der religiösen Erhebung nahmen, aber der l'illumination religieuse ; mais ils n'en élargissaient
Religion, der Geistesfreiheit eroberten sie dadurch nur pas moins d'autant le domaine de la Religion et de la
noch mehr Terrain. Denn wenn der Geist nicht länger liberté spirituelle. En effet, si par Esprit vous
auf das Gefühl oder den Glauben beschränkt ist, n'entendez plus seulement le sentiment ou la foi,
sondern auch als Verstand, Vernunft und Denken mais l'Esprit dans toutes ses manifestations,
überhaupt sich, dem Geiste, angehört, also auch in intelligence, raison et pensée en général, et si vous
der Form des Verstandes usw. an den geistigen und lui permettez en tant qu'intelligence, etc., de
himmlischen Wahrheiten teilnehmen darf, dann ist participer aux vérités spirituelles et célestes, en ce
der ganze Geist nur mit Geistigem, d.h. mit sich cas c'est l'Esprit tout entier qui s'élève à la pure
beschäftigt, also frei. spiritualité et qui est libre.
Jetzt sind wir so durch und durch religiös, daß <Maintenant, nous sommes si religieux de part en
»Geschworene« uns zum Tode verdammen, und jeder part que des "jurés" nous condamnent à mort, et
Polizeidiener als guter Christ durch »Amtseid« uns ins chaque policier, en bon chrétien avec "serment
Loch bringt. officiel" nous emmène dans le trou.>
Die Sittlichkeit konnte erst von da ab gegen die Partant de ces prémisses, la Moralité était autorisée
Frömmigkeit in einen Gegensatz treten, wo überhaupt à se mettre en opposition absolue avec la Piété. <La
der brausende Haß wider alles, was einem »Befehle« morale ne pourra s'opposer à la piété qu'à partir de ce
(Ordonnanze, Gebote usw.) ähnlich sah, sich moment où la haine rugissante de tout ce qui «
revoltierend Luft machte und der persönliche commande »C'est cette opposition qui se fit jour
»absolute Herr« verhöhnt und verfolgt wurde: révolutionnairement sous forme d'une haine
brûlante contre tout ce qui ressemblait à un
"commandement" (ordonnance, décret, etc.) se
révoltait contre la personne honnie et persécutée du
"maître absolu".
sie konnte folglich zur Selbständigkeit erst durch den Elle s'affirma dans la suite comme doctrine et trouva
Liberalismus kommen, dessen erste Form als d'abord sa formule dans le Libéralisme, dont la
»Bürgertum« sich weltgeschichtliche Bedeutung "bourgeoisie constitutionnelle" est la première
verschaffte und die eigentlich religiösen Gewalten expression historique, et qui éclipsa les puissances
schwächte (siehe unten »Liberalismus«). religieuses proprement dites (voir plus loin le
"Libéralisme").
Denn das Prinzip der neben der Frömmigkeit nicht La moralité ne dérivant plus simplement de la piété,
bloß beihergehenden, sondern auf eigenen Füßen mais ayant ses racines propres, le principe de la
stehenden Sittlichkeit liegt nicht mehr in den morale ne découle plus des commandements divins,
göttlichen Geboten, sondern im Vernunftgesetze, von mais des lois de la raison; pour que ces
welchem jene, soweit sie noch gültig bleiben sollen, commandements restent valables, il faut d'abord
zu ihrer Gültigkeit erst die Berechtigung erwarten que leur valeur ait été contrôlée par la raison et
müssen. Im Vernunftgesetze bestimmt sich der qu'ils soient contresignés par elle. Les lois de la
Mensch aus sich selbst, denn »der Mensch« ist raison sont l'expression de l'homme lui-même, car l’
vernünftig, und aus dem »Wesen des Menschen« "Homme" est raisonnable, et l' "essence de
ergeben ich jene Gesetze mit Notwendigkeit. l'homme" implique ces lois de toute nécessité. Piété
Frömmigkeit und Sittlichkeit scheiden sich darin et moralité diffèrent en ce que la première reconnaît
voneinander, daß jene Gott, diese den Menschen zum Dieu et la seconde l'Homme pour législateurs.
Gesetzgeber macht.
Von einem gewissen Standpunkte der Sittlichkeit aus En se mettant à un certain point de vue de la
räsonniert man etwa so: entweder treibt den moralité, on raisonne à peu près comme suit : Ou
Menschen seine Sinnlichkeit, und er ist, ihr folgend, bien l'homme obéit à sa sensualité et par là il est
unsittlich, oder es treibt ihn das Gute, welches, in den immoral, ou bien il obéit au Bien, lequel, en tant que
Willen aufgenommen, sittliche Gesinnung (Gesinnung facteur agissant sur la volonté, s'appelle sens moral
und Eingenommenheit für das Gute) heißt: dann (sentiment, préoccupation du Bien), et dans ce cas il
beweist er sich als sittlich. Wie läßt sich von diesem est moral. Comment, à ce point de vue, peut-on
Gesichtspunkte aus z.B. die Tat Sands gegen Kotzebue appeler immoral l'acte de Sand tuant Kotzebue ?
unsittlich nennen?
Was man so unter uneigennützig[62] versteht, das Ce qu'on appelle désintéressé, cet acte l'était
war sie doch gewiß in demselben Maße als unter sûrement autant que, par exemple, les larcins de
anderem die Diebereien des heiligen Crispin saint Crispin au profit des pauvres. "Il ne devait pas
zugunsten der Armen. »Er hätte nicht morden sollen, assassiner, car il est écrit :"tu ne tueras pas !"
denn es stehet geschrieben: du sollst nicht morden!« Poursuivre le bien, le bien public (comme Sand
Also dem Guten zu dienen, dem Volkswohl, wie Sand croyait le faire) ou le bien des pauvres (comme
wenigstens beabsichtigte, oder dem Wohl der Armen, Crispin), est donc moral, mais le meurtre et le vol
wie Crispin, das ist sittlich; aber der Mord und sont immoraux : but moral, moyen immoral.
Diebstahl ist unsittlich: der Zweck sittlich, das Mittel Pourquoi ?
unsittlich. Warum?
»Weil der Mord, der Meuchelmord etwas absolut
Böses ist.« Wenn die Guerillas die Feinde des Landes "Parce que le meurtre, l'assassinat, est mal en soi,
in Schluchten verlockten und sie ungesehen aus den d'une manière absolue." Lorsque les Guérillas
Büschen niederschossen, so war das etwa kein entraînaient les ennemis de leur pays dans les ravins
Meuchelmord? et les canardaient à loisir, embusqués derrière les
buissons, n'était-ce pas un assassinat ?
Ihr könntet dem Prinzip der Sittlichkeit nach, welches Si vous vous en tenez au principe de la morale qui
befiehlt, dem Guten zu dienen, doch nur fragen, ob prescrit de poursuivre partout et toujours le Bien,
der Mord nie und nimmer eine Verwirklichung des vous en êtes réduits à vous demander si, en aucun
Guten sein könne, und müßtet denjenigen Mord cas, le meurtre ne peut arriver à réaliser ce Bien;
anerkennen, der das Gute realisierte. dans l'affirmative, vous devez liciter ce meurtre dont
le Bien est sorti.
Ihr könnt die Tat Sands gar nicht verdammen: sie war Vous ne pouvez condamner l'action de Sand : elle
sittlich, weil im Dienst des Guten, weil uneigennützig; fut morale, parce que désintéressée et sans autre
sie war ein Strafakt, den der einzelne vollzog, eine mit objectif que le Bien ; ce fut un châtiment infligé par
Gefahr des eigenen Lebens vollzogene – Hinrichtung. un individu, une exécution., pour laquelle il risquait
sa vie.
Was war am Ende sein Unterfangen anders gewesen, Que voir dans l'entreprise de Sand, sinon sa volonté
als daß er Schriften durch rohe Gewalt unterdrücken de supprimer de vive force certains écrits ? N'avez-
wollte? Kennt ihr dasselbe Verfahren nicht als ein vous jamais vu appliquer ce même procédé comme
»gesetzliches« und sanktioniertes? très "légal" et très sanctionné ?
Und was läßt sich aus eurem Prinzip der Sittlichkeit Et que répondre à cela au nom de votre principe de
dagegen einwenden? – »Aber es war eine la Moralité ? "C'était une exécution illégale !"
widergesetzliche Hinrichtung.« Also das Unsittliche L'immoralité du fait était-elle donc dans son
daran war die Ungesetzlichkeit, der Ungehorsam illégalité, dans la désobéissance à la loi ? Accordez-
gegen das Gesetz? So räumt ihr ein, daß das Gute moi tout d'un coup que le Bien n'est autre chose que
nichts anderes ist als das – Gesetz, die Sittlichkeit la Loi, et que Moralité égale Légalité !
nichts anderes als Loyalität.
Es muß auch bis zu dieser Äußerlichkeit der Votre moralité doit se résigner à n'être plus qu'une
»Loyalität« eure Sittlichkeit heruntersinken, bis zu vaine façade de "légalité", une fausse dévotion à
dieser Werkheiligkeit der Gesetzerfüllung, nur daß die l'accomplissement de la loi [cette sainteté de
letztere zugleich tyrannischer und empörender ist als l’œuvre d’application de la loi], bien plus tyrannique
die einstige Werkheiligkeit. et plus révoltante que l'ancienne <sainteté [des
œuvres]> ;
Denn bei dieser bedurfte es nur der Tat, ihr aber celle-ci n'exigeait que la pratique extérieure [l’acte],
braucht auch die Gesinnung: man soll das Gesetz, die tandis que vous exigez en plus l'intention [l’attitude,
Satzung in sich tragen, und wer am gesetzlichsten la mentalité]: on doit porter en soi la règle et le
gesinnt ist, der ist der Sittlichste. dogme [la loi et ses décrets], et le plus légalement
intentionné [celui avec un mentalité légaliste] est le
plus moral.
Auch die letzte Heiterkeit des katholischen Lebens La dernière clarté de la vie catholique s'éteint dans
muß in dieser protestantischen Gesetzlichkeit cette légalité protestante. Ainsi finalement se
zugrunde gehen. Hier endlich erst vollendet sich die complète et s'absolutise la domination de la Loi. "Ce
Gesetzesherrschaft. Nicht »ich lebe, sondern das n'est pas moi qui vis, c'est la Loi qui vit en moi." J'en
Gesetz lebt in mir«. So bin ich denn wirklich so weit arrive à n'être plus que le "vaisseau de sa gloire".
gekommen, nur das »Gefäß seiner (des Gesetzes) "Chaque Prussien porte son gendarme dans sa
Herrlichkeit« zu sein. »Jeder Preuße trägt seinen poitrine", disait, en parlant de ses compatriotes, un
Gendarmen in der Brust« sagt ein hoher preußischer officier supérieur <prussien>.
Offizier.

** **
Warum wollen gewisse Oppositionen nicht gedeihen? D'où vient l'incurable impuissance de certaines
[63] Lediglich aus dem Grunde, weil sie die Bahn der oppositions ? Uniquement de ce qu'elles ne veulent
Sittlichkeit oder Gesetzlichkeit nicht verlassen wollen. point s'écarter du chemin de la Moralité ou de la
Daher die maßlose Heuchelei von Ergebenheit, Liebe Légalité, ce qui les condamne à jouer cette
usw., an deren Widerwärtigkeit man sich täglich den monstrueuse comédie de dévouement, d'amour,
gründlichsten Ekel vor diesem verdorbenen und etc., dont l'hypocrite mauvaise grâce achève
heuchlerischen Verhältnis einer »gesetzlichen d'écœurer ceux que dégoûtent la pourriture et la
Opposition« holen kann. cafarderie de ce qui s'intitule "opposition légale".
– In dem sittlichen Verhältnis der Liebe und Treue Un accord moral conclu au nom de l'amour et de la
kann ein zwiespältiger, ein entgegengesetzter Wille fidélité ne laisse place à aucune volonté discordante
nicht stattfinden; das schöne Verhältnis ist gestört, et opposée ; la belle harmonie est rompue si l'un
wenn der eine dies und der andere das Umgekehrte veut une chose et l'autre le contraire. Or, l'usage et
will. Nun soll aber nach der bisherigen Praxis und dem un vieux préjugé exigent avant tout de l'opposition
alten Vorurteil der Opposition das sittliche Verhältnis le respect de ce pacte moral.
vor allem bewahrt werden. Was bleibt da der Que reste-t-il à l'opposition ? Peut-elle vouloir une
Opposition übrig? Etwa dies, eine Freiheit zu wollen, liberté lorsque l'élu, la majorité trouvent bon de la
wenn der Geliebte sie abzuschlagen für gut findet? repousser ? Non! Elle n'oserait vouloir la liberté ;
Mit nichten! Wollen darf sie die Freiheit nicht; sie tout ce qu'elle peut faire, c'est la souhaiter, et pour
kann sie nur wünschen, darum »petitionieren«, ein l'obtenir, "pétitionner" et tendre la main en la
»Bitte, bitte!« lallen. Was sollte daraus werden, wenn demandant par charité. Voyez-vous ce qui arriverait
die Opposition wirklich wollte, wollte mit der vollen si l'opposition voulait réellement, si elle voulait de
Energie des Willens? Nein, sie muß auf den Willen toute l'énergie de sa volonté ? Non, non : qu'elle
Verzicht leisten, um der Liebe zu leben, auf die sacrifie la Volonté à l'Amour, qu'elle renonce à la
Freiheit – der Sittlichkeit zuliebe. Sie darf nie »als einLiberté pour les beaux yeux de la Morale. Elle ne doit
Recht in Anspruch nehmen«, was ihr nur »als Gunst zu jamais "réclamer comme un droit" ce qu'il lui est
erbitten« erlaubt sei. Die Liebe, Ergebenheit usw. seulement permis de "demander comme une grâce".
heischt mit unabwendbarer Bestimmtheit, daß nur ein L'amour, le dévouement, etc., exigent
Wille sei, dem die andern sich ergeben, dem sie impérieusement qu'il n'y ait qu'une seule volonté
dienen, folgen, den sie lieben. Ob dieser Wille für devant laquelle toutes les autres s'inclinent, à
vernünftig oder für unvernünftig gelte: man handelt in laquelle elles obéissent avec amour et soumission.
beiden Fällen sittlich, wenn man ihm folgt, und Que cette volonté soit raisonnable ou déraisonnable,
unsittlich, wenn man sich ihm entzieht. il est en tout cas moral de s'y soumettre et immoral
de s'y soustraire.
Der Wille, der die Zensur gebietet, scheint vielen La volonté qui régit la censure paraît déraisonnable à
unvernünftig; wer aber sein Buch im Lande der Zensur beaucoup de gens. Cependant, dans un pays où sévit
dieser unterschlägt, der handelt unsittlich, und wer la censure, celui qui lui soustrait ses écrits fait mal et
ihr's vorlegt, handelt sittlich. Quittiere einer sein celui qui les lui soumet fait bien. Que quelqu'un,
sittliches Urteil, und errichte z.B. eine geheime Presse, dûment averti et rappelé à l'ordre par le censeur,
so müßte man ihn unsittlich nennen, und unklug passe outre et installe par exemple une presse
obenein, wenn er sich erwischen ließe? Aber wird ein clandestine, on sera en droit de l'accuser
solcher Anspruch darauf machen, in den Augen der d'immoralité, et, qui plus est, de sottise s'il se fait
»Sittlichen« einen Wert zu haben? Vielleicht! – Wenn prendre ; son aventure ne lui donnera-t-elle pas
er sich nämlich einbildete, einer »höheren Sittlichkeit« quelque titre à l'estime des "honnêtes gens"? Qui
zu dienen. sait ? Peut-être s'imaginait-il servir une "moralité
supérieure"?

Das Gewebe der heutigen Heuchelei hängt an den La toile de l'hypocrisie moderne est tendue aux
Marken zweier Gebiete, zwischen denen unsere Zeit confins des deux domaines entre lesquels,
herüber und hinüber schwebt und ihre feinen Fäden alternativement ballotte, notre époque tend les fils
der Täuschung und Selbsttäuschung anklebt. Nicht déliés du mensonge et de l'erreur. Trop faible
mehr kräftig genug, um zweifellos und ungeschwächt désormais pour servir la morale sans hésitation et
der Sittlichkeit zu dienen, noch nicht rücksichtslos sans défaillance, trop scrupuleuse encore pour vivre
genug, um ganz dem Egoismus zu leben, zittert sie in tout à fait selon l'égoïsme, elle passe en tremblant,
dem Spinnennetze der Heuchelei bald zur[64] einen, dans la toile d'araignée de l'hypocrisie, d'un principe
bald zum andern hin, und fängt, vom Fluche der à l'autre, et, paralysée par le fléau de l'incertitude,
Halbheit gelähmt, nur dumme, elende Mücken. Hat ne capture plus que de sottes et pauvres mouches.
man's einmal gewagt, einen »freien« Antrag zu A-t-on eu l'audace grande de dire carrément son
stellen, gleich verwässert man ihn wieder mit avis, aussitôt on énerve la liberté du propos par des
Liebesversicherungen und – heuchelt Resignation; hat protestations d'amour : résignation hypocrite. A-t-
man anderseits die Stirne gehabt, den freien Antrag on, au contraire, eu le front de combattre une
mit sittlichen Verweisungen auf Vertrauen usw. affirmation libre en invoquant moralement la bonne
zurückzuschlagen, gleich sinkt auch der sittliche Mut, foi, etc., aussitôt le courage moral s'évanouit et l'on
und man versichert, wie man die freien Worte mit assure que c'est avec un plaisir tout particulier qu'on
besonderem Wohlgefallen usw. vernehme: man – a entendu cette vaillante parole : approbation
heuchelt Anerkennung. Kurz man möchte das eine hypocrite. Bref, on voudrait tenir l'un, mais ne pas
haben, aber das andere nicht entbehren: man möchte lâcher l'autre ; on veut vouloir librement, mais on
einen freien Willen haben, aber den sittlichen beileibe n'entend pas, à Dieu ne plaise, cesser de vouloir
nicht missen. – Kommt nur zusammen, ihr Liberalen, moralement. Voyons, Libéraux, vous voilà en
mit einem Servilen. Ihr werdet jedes Wort der Freiheit présence d'un de ces adversaires dont vous
mit einem Blick des loyalsten Vertrauens versüßen, méprisez la servilité ; nous vous écoutons : vous
und er wird seinen Servilismus in die atténuez l'effet de chaque mot un peu libéral par un
schmeichelndsten Phrasen der Freiheit kleiden. Dann regard, de la plus loyale fidélité ; lui habille son
geht ihr auseinander, und er wie ihr denkt: Ich kenne servilisme des plus chaudes protestations de
dich, Fuchs! Er wittert an euch so gut den Teufel, als libéralisme. Maintenant, séparez-vous ; chacun
ihr an ihm den alten finstern Herrgott. pense de l'autre : je te connais, masque ! Il a flairé
en vous le Diable, aussi bien que vous avez flairé en
lui le vieux Bon Dieu.
Ein Nero ist nur in den Augen der »Guten« ein Un Néron n'est "mauvais" qu'aux yeux des bons ; à
»böser« Mensch; in den meinigen ist er nichts als ein mes yeux, il est simplement un possédé, comme les
Besessener, wie die Guten auch. Die Guten sehen in bons eux-mêmes. Les bons voient en lui un franc
ihm einen Erzbösewicht und delegieren ihn der Hölle. scélérat et le vouent à l'enfer. Comment se fait-il
Warum hinderte ihn nichts in seinen que rien ne se soit opposé à ses caprices ? Comment
Willkürlichkeiten? Warum ließ man sich so viel a-t-on pu tant supporter ? Les Romains domestiqués
gefallen? Waren etwa die zahmen Römer, die von valaient-ils un liard de plus pour se laisser fouler aux
einem solchen Tyrannen sich allen Willen binden pieds par un tel tyran ? Dans l'ancienne Rome, on
ließen, um ein Haar besser? Im alten Rom hätte man l'eût immédiatement supprimé, et on ne fût jamais
ihn augenblicklich hingerichtet, wäre nie sein Sklave devenu son esclave. Mais les "honnêtes gens" [les
geworden. « bons gens »] de son temps se bornaient, dans leur
Aber die jetzigen »Guten« unter den Römern setzten moralité, à lui opposer leurs vœux [leurs exigences
ihm nur die sittliche Forderung entgegen, nicht ihren morales], et non leur volonté. Ils chuchotaient que
Willen; sie seufzten darüber, daß ihr Kaiser nicht der leur empereur ne se soumettait pas comme eux aux
Sittlichkeit huldige wie sie: sie selber blieben »sittliche lois de la Morale, mais ils restaient des "sujets
Untertanen«, bis endlich einer den Mut fand, die moraux", en attendant que l'un d'eux osât passer
»sittliche, gehorsame Untertänigkeit« aufzugeben. franchement par-dessus "ses devoirs de sujet
obéissant".
Und dann jauchzten dieselben »guten Römer«, die als Et tous ces "bons Romains", tous ces "sujets
»gehorsame Untertanen« alle Schmach der soumis", abreuvés d'outrages par leur manque de
Willenlosigkeit ertragen hatten, über die frevelhafte, volonté, d'acclamer aussitôt l'action criminelle et
unsittliche Tat des Empörers. immorale du révolté.

Wo war denn bei den »Guten« der Mut zur Où était, chez les "bons", le courage de faire la
Revolution, den sie jetzt priesen, nachdem ein anderer Révolution, cette Révolution qu'ils vantent et
ihn gefaßt hatte? Die Guten konnten diesen Mut nicht exploitent aujourd'hui, après qu'un autre l'a faite ?
haben, denn eine Revolution, und gar eine Ce courage ils ne pouvaient l'avoir, car toute
Insurrektion, ist immer etwas »Unsittliches«, wozu révolution, toute insurrection est toujours quelque
man sich nur entschließen kann, wenn man aufhört, chose d' "immoral", auquel on ne peut se résoudre à
»gut« zu sein, und entweder »böse« wird, oder – moins de cesser d'être "bon" pour devenir
keins von beiden. "mauvais" ou ni bon ni mauvais.
Nero war nicht schlimmer als[65] seine Zeit, in der Néron n'était pas pire que le temps où il vivait ; on
man nur eins von beiden sein konnte, gut oder böse. ne pouvait alors être que l'un des deux : bon ou
Seine Zeit mußte von ihm urteilen: er sei böse, und mauvais. Son temps a jugé qu'il était mauvais, et
zwar im höchsten Grade, nicht ein Flauer, sondern ein aussi mauvais qu'on peut l'être, non par faiblesse,
Erzböser. Alle Sittlichen können nur dieses Urteil über mais par scélératesse pure; quiconque est moral doit
ihn fällen. Schurken, wie er war, leben heute noch ratifier ce jugement. On rencontre encore parfois
mitunter fort (siehe z.B. Memoiren des Ritters von aujourd'hui des coquins de son espèce mêlés à la
Lang) inmitten der Sittlichen. Bequem lebt sich's foule des honnêtes gens (voyez, par exemple, les
allerdings unter ihnen nicht, da man keinen Mémoires du chevalier de Lang). En vérité, il ne fait
Augenblick seines Lebens sicher ist; allein lebt man pas bon vivre avec eux, car on n'a pas un instant de
unter den Sittlichen etwa bequemer? Seines Lebens sécurité ; mais est-il plus commode de vivre au
ist man da ebensowenig sicher, nur daß man »im milieu des bons ? On n'y est guère plus sûr de sa vie,
Wege Rechtens« gehängt wird, seiner Ehre aber ist sauf que quand on est pendu, c'est du moins pour la
man am wenigsten sicher, und die Nationalkokarde bonne cause ; quant à l'honneur, il est encore plus
fliegt im Umsehen davon. Die derbe Faust der en danger, bien que le drapeau national le couvre de
Sittlichkeit geht gar unbarmherzig mit dem edlen ses plis tutélaires. Le rude poing de la morale est
Wesen des Egoismus um. sans miséricorde pour la noble essence de l'égoïsme.

»Aber man kann doch nicht einen Schurken und einen "On ne peut cependant pas mettre sur la même
ehrlichen Mann auf gleiche Linie stellen!« Nun, kein ligne un gredin et un honnête homme !" Eh! qui
Mensch tut das öfter als ihr Sittenrichter, ja noch donc le fait plus souvent que vous, Censeurs ? Bien
mehr als das, einen ehrlichen Mann, der offen gegen mieux, l'honnête homme qui s'élève ouvertement
die bestehende Staatsverfassung, gegen die contre l'ordre établi, contre les sacro-saintes
geheiligten Institutionen usw. redet, den sperrt ihr ein institutions, etc., vous le coffrez comme un criminel,
als Verbrecher, und einem verschmitzten Schurken tandis qu'à un subtil coquin vous confiez vos
überläßt ihr Portefeuille und noch wichtigere Dinge. portefeuilles et des choses encore plus précieuses.
Also in praxi habt ihr mir nichts vorzuwerfen. »Aber in Donc, in praxi, vous n'avez rien à me reprocher.
der Theorie!« Nun, da stelle ich beide in der Tat auf "Mais en théorie !" En théorie, je les mets sur la
eine Linie als zwei entgegengesetzte Pole: beide même ligne, sur la ligne de la moralité, dont ils sont
nämlich auf die Linie des Sittengesetzes. Sie haben les deux pôles opposés. Bons et mauvais, ils n'ont de
beide nur Sinn in der »sittlichen« Welt, gerade so, wie signification que dans le monde "moral", juste
in der vorchristlichen Zeit ein gesetzlicher Jude und comme, avant le Christ, être un Juif selon la Loi ou
ein ungesetzlicher nur Sinn und Bedeutung hatten in non selon la Loi n'avait de signification que par
bezug auf das jüdische Gesetz, dagegen vor Christus rapport à la Loi mosaïque. Aux yeux du Christ, le
der Pharisäer nicht mehr war als die »Sünder und pharisien n'était rien de plus que "les pécheurs et les
Zöllner«. So gilt auch vor der Eigenheit der sittliche publicains", et de même, aux yeux de l'individualiste,
Pharisäer so viel als der unsittliche Sünder. le pharisien moral vaut le pécheur immoral.
Nero wurde durch seine Besessenheit sehr Néron était un possédé très malcommode, un fou
unbequem. Ihm würde aber ein eigener Mensch nicht dangereux. C'eût été une sottise de perdre son
albernerweise das »Heilige« entgegensetzen, um zu temps à le rappeler au "respect des choses sacrées",
jammern, wenn der Tyrann des Heiligen nicht achtet, pour lamenter ensuite parce que le tyran n'en tenait
sondern seinen Willen. Wie oft wird die Heiligkeit der aucun compte et agissait à sa guise. À chaque
unveräußerlichen Menschenrechte den Feinden instant, on entend des gens invoquer la sacro-
derselben vorgehalten und irgendeine Freiheit als ein sainteté des imprescriptibles droits de l'Homme
»heiliges Menschenrecht« erwiesen und devant ceux-là mêmes qui en sont les ennemis, et
vordemonstriert. s'efforcer de prouver et de démontrer par
anticipation que telle ou telle liberté est un des
"droits sacrés de l'Homme". Ceux qui se livrent à ces
Die das tun, verdienen ausgelacht zu werden, wie's exercices méritent d'être raillés comme ils le sont, si,
ihnen wirklich geschieht, wenn sie nicht eigentlich fût-ce inconsciemment, ils ne prennent pas
doch, sei's auch unbewußt, den zum Ziele führenden résolument le chemin qui conduit à leur but. Ils
Weg einschlügen. Sie ahnen es, daß, wenn nur erst die pressentent que ce n'est que lorsque la majorité
Mehrzahl für jene Freiheit gewonnen ist, sie auch sera acquise à cette liberté qu'ils désirent qu'elle la
dieselbe wollen und dann nehmen[66] wird, was sie voudra et la prendra. Ce n'est pas la sainteté d'un
haben will. Die Heiligkeit der Freiheit und alle droit et toutes les preuves qu'on peut en fournir qui
möglichen Beweise dieser Heiligkeit werden sie en font approcher d'un pas : se lamenter,
niemals verschaffen: das Lamentieren und pétitionner ne convient qu'aux mendiants.
Petitionieren zeigt eben nur Bettler.
Der Sittliche ist notwendig darin borniert, daß er L'homme "moral" est nécessairement borné, en ce
keinen andern Feind kennt als den »Unsittlichen«. qu'il ne conçoit d'autre ennemi que l' "immoral"; ce
»Wer nicht sittlich ist, der ist unsittlich!«, mithin qui n'est pas bien est "mal" et, par conséquent,
verworfen, verächtlich usw. Darum kann der Sittliche réprouvé, odieux, etc. Aussi est-il radicalement
niemals den Egoisten verstehen. Ist nicht unehelicher incapable de comprendre l'égoïste. L'amour en
Beischlaf eine Unsittlichkeit? Der Sittliche mag sich dehors du mariage n'est-il pas immoral ? L'homme
drehen, wie er will, er wird bei diesem Ausspruch moral peut tourner et retourner la question, il
bleiben müssen; Emilia Galotti ließ für diese sittliche n'échappera pas à la nécessité de condamner le
Wahrheit ihr Leben. Und es ist wahr, es ist eine fornicateur. L'amour libre est bien une immoralité,
Unsittlichkeit. Ein tugendhaftes Mädchen mag eine et cette vérité morale a coûté la vie à Emilia Galotti.
alte Jungfer werden; ein tugendhafter Mann mag die Une jeune fille vertueuse vieillira fille ; un homme
Zeit damit hinbringen, sich mit seinen Naturtrieben vertueux usera sa vie à refouler les aspirations de sa
herumzuschlagen, bis er sie vielleicht verdumpft hat, nature jusqu'à ce qu'elles soient étouffées, il se
er mag sich um der Tugend willen verschneiden, wie mutilera même par amour de la vertu, comme
der heilige Origenes um des Himmels willen: er ehrt Origène par amour du ciel : ce sera honorer la
die heilige Ehe, die heilige Keuschheit dadurch als sainteté du mariage, l'inviolable sainteté de la
unverletzlich, es ist – sittlich. Unkeuschheit kann nie chasteté, ce sera moral. L'impureté ne peut jamais
zu einer sittlichen Tat werden. Mag der Sittliche den, porter un bon fruit ; avec quelque indulgence que
der sie beging, auch noch so nachsichtig beurteilen l'honnête homme juge celui qui s'y livre, elle reste
und entschuldigen, ein Vergehen, eine Sünde wider une faute, une infraction à une loi morale, et
ein sittliches Gebot bleibt sie, es haftet daran ein entraîne une souillure ineffaçable. La chasteté, qui
unauslöschlicher Makel. Wie die Keuschheit einst zum faisait jadis partie des vœux monastiques, est entrée
Ordensgelübde, so gehört sie zu sittlichem Wandel. dans le domaine de la morale commune.
Keuschheit ist ein – Gut. – Dagegen für den Egoisten Pour l'égoïste, au contraire, la chasteté n'est pas un
ist auch Keuschheit kein Gut, ohne das er nicht bien dont il ne puisse se passer ; elle est pour lui
auskommen könnte: es ist ihm nichts daran gelegen. sans importance. Aussi, quel va être le jugement de
Was folgt nun für das Urteil des Sittlichen hieraus? l'homme moral à son égard ? Celui-ci : il classera
Dies, daß er den Egoisten in die einzige Klasse von l'égoïste dans la seule catégorie de gens qu'il
Menschen wirft, die er außer den sittlichen Menschen conçoive en dehors des "moraux", dans celle des
kennt, in die der – Unsittlichen. Er kann nicht anders, immoraux. Il ne peut faire autrement; l'égoïste,
er muß den Egoisten in allem, worin dieser die n'ayant aucun respect pour la moralité, doit lui
Sittlichkeit nicht achtet, unsittlich finden. Fände er ihn paraître immoral. S'il le jugeait autrement, c'est que,
nicht so, so wäre er eben schon der Sittlichkeit sans se l'avouer, il ne serait plus un homme
abtrünnig geworden, ohne sich's zu gestehen, er wäre véritablement moral, mais un apostat de la Moralité.
schon kein wahrhaft sittlicher Mensch mehr. Man Ce phénomène, qui n'est plus fort rare aujourd'hui,
sollte sich durch solche Erscheinungen, die ne doit pas nous induire en erreur; il faut bien se
heutigentags allerdings nicht mehr zu den seltenen dire que celui qui tolère la moindre atteinte à la
gehören, nicht irreführen lassen, und bedenken, daß, moralité ne mérite pas plus le nom d'homme moral
wer der Sittlichkeit etwas vergibt, so wenig zu den que Lessing ne méritait celui de pieux chrétien, lui
wahrhaft Sittlichen gezählt werden kann, als Lessing, qui dans une parabole bien connue compare la
der in der bekannten Parabel die christliche Religion, religion chrétienne aussi bien que la mahométane et
so gut als die mohammedanische und jüdische, einem la juive à une "bague fausse". Souvent les gens sont
»unechten Ringe« vergleicht, ein frommer Christ war. déjà beaucoup plus loin qu'ils ne voudraient en
Oft sind die Leute schon weiter, als sie sich's zu convenir.
gestehen getrauen.[67]
– Für Sokrates wäre es, weil er auf der Bildungsstufe C'eût été de la part de Socrate, une immoralité
der Sittlichkeit stand, eine Unsittlichkeit gewesen, d'accueillir les offres séduisantes de Criton et de
wenn er der verführerischen Zusprache Kritons hätte s'échapper de sa prison ; rester était le seul parti
folgen und dem Kerker entrinnen wollen; zu bleiben qu'il pût moralement prendre. Et c'était le seul,
war das einzig Sittliche. Allein es war es lediglich simplement parce que Socrate était un homme
darum, weil Sokrates – ein sittlicher Mensch war. moral.
Die »sittenlosen, ruchlosen« Revolutionsmänner Les hommes de la Révolution, "immoraux et impies",
dagegen hatten Ludwig XVI. Treue geschworen, und avaient, eux, juré fidélité à Louis XVI, ce qui ne les
dekretierten seine Absetzung, ja seinen Tod, die Tat empêcha pas de décréter sa déchéance et de
war aber eine unsittliche, worüber die Sittlichen sich l'envoyer à l'échafaud ; action immorale, qui fera
in alle Ewigkeit entsetzen werden. horreur aux honnêtes gens de toute éternité.

* *

Mehr oder wenger trifft jedoch dies alles nur die Ces critiques ne s'appliquent toutefois qu'à la
»bürgerliche Sittlichkeit«, auf welche die Freieren mit "morale bourgeoise", que tout esprit un peu libre
Verachtung herabsehen. Sie ist nämlich, wie fait profession de dédaigner. Cette morale, comme
überhaupt die Bürgerlichkeit, ihr heimischer Boden, la bourgeoisie dont elle est la fille, est encore trop
von dem religiösen Himmel noch zu wenig entfernt près du ciel, trop peu affranchie de la Religion, pour
und frei, um nicht die Gesetze desselben kritiklos und ne pas se borner à s'en approprier les lois. N'exigez
ohne weiteres nur auf ihr Gebiet herüber zu pas d'elle de la critique, et ne lui demandez pas de
verpflanzen, statt eigene und selbständige Lehren zu tirer de son propre fond une doctrine originale. C'est
erzeugen. Ganz anders nimmt sich die Sittlichkeit aus, sous un tout autre aspect que se présente la morale,
wenn sie zum Bewußtsein ihrer Würde gelangt, und lorsque, consciente de sa dignité, elle prend pour
ihr Prinzip, das Wesen des Menschen oder »den unique règle son principe, l'essence humaine ou
Menschen«, zum einzigen Maßgebenden erhebt. l’ "Homme". Ceux qui parviennent à transporter
Diejenigen, welche so zu entschiedenem Bewußtsein résolument le problème sur ce terrain rompent pour
sich durchgearbeitet haben, brechen vollständig mit toujours avec la Religion : il n'y a plus de place pour
der Religion, deren Gott neben ihrem »Menschen« son Dieu auprès de leur Homme ; de plus, comme ils
keinen Platz mehr findet, und wie sie (s. unten) das coulent à fond le vaisseau de l'État (voir plus loin), ils
Staatsschiff selbst anbohren, so zerbröckeln sie auch anéantissent du même coup toute "moralité"
die im Staate allein gedeihende »Sittlichkeit« und procédant du seul État et s'interdisent, par
dürfen folgerichtig nicht einmal ihren Namen weiter conséquent, d'en invoquer jamais même le nom. Ce
gebrauchen. Denn, was diese »Kritischen« Sittlichkeit que ces "Critiques" désignent sous le nom de
nennen, das scheidet sich sehr bündig von der moralité s'écarte définitivement de la morale dite
sogenannten »bürgerlichen oder politischen Moral« "bourgeoise" ou "politique", et doit paraître aux
ab und muß dem Staatsbürger wie eine »sinn- und hommes d'État et aux bourgeois une "licence
zügellose Freiheit« vorkommen. Im Grunde aber hat effrénée". Cependant, cette conception nouvelle de
es nur die »Reinheit des Prinzips« voraus, das, aus la moralité n'a rien de neuf et d'inédit ; elle ne fait
seiner Verunreinigung mit dem Religiösen befreit, nun que s'adapter au progrès réalisé dans la "pureté du
in seiner geläuterten Bestimmtheit als – principe". Ce dernier, lavé de la souillure de son
»Menschlichkeit« zur Allgewalt gekommen ist. adultère avec le principe religieux, se précise et
Deshalb darf man sich nicht wundern, daß auch der atteint son plein épanouissement en devenant
Name Sittlichkeit neben andern, wie Freiheit, l' "Humanité". Aussi ne faut-il pas s'étonner de voir
Humanität, Selbstbewußtsein usw., beibehalten und conserver ce nom de moralité, à côté d'autres
nur etwa mit dem Zusatze einer »freien« Sittlichkeit comme liberté, humanité, conscience, etc., en se
versehen wird, gerade so wie auch, obgleich der contentant d'y ajouter tout au plus l'épithète "libre".
bürgerliche Staat Unglimpf erfährt, doch der Staat als La morale devient "morale libre", comme l'État
»freier Staat«, oder, wenn selbst so nicht, doch als bourgeois, quoique bouleversé de fond en comble,
»freie Gesellschaft« wieder erstehen soll.[68] devient "État libre" ou même "Société libre", sans
cesser d'être l'une la morale et l'autre l'État.
Weil diese zur Menschlichkeit vollendete Sittlichkeit La morale étant désormais purement humaine et
mit der Religion, aus welcher sie geschichtlich complètement séparée de la Religion <Parce que
hervorgegangen, sich völlig auseinandergesetzt hat, cette morale, perfectionnée dans l'humanité, avec la
so hindert sie nichts, auf eigene Hand Religion zu religion dont elle est historiquement issue>, rien ne
werden. l'empêche de devenir une religion à part
entière.dont, historiquement, elle est sortie, rien ne
s'oppose à ce qu'elle devienne elle-même une
religion. En effet, la Religion ne diffère de la Morale
Denn zwischen Religion und Sittlichkeit waltet nur so que pour autant que nos relations avec le monde
lange ein Unterschied ob, als unsere Beziehungen zur des hommes sont réglées et sanctifiées par nos
Menschenwelt durch unser Verhältnis zu einem rapports avec un être surhumain, et que nous
übermenschlichen Wesen geregelt und geheiligt n'agissons plus que par "amour de Dieu". Mais
werden, oder so lange als unser Tun ein Tun »um admettez que "l'Homme est pour l'homme l'être
Gottes willen« ist. Kommt es hingegen dahin, daß suprême", et toute différence s'efface ; la Morale
»dem Menschen der Mensch das höchste Wesen ist«, quitte son rang subalterne, elle se complète,
so verschwindet jener Unterschied, und die Sittlichkeit s'absolutise et devient Religion. L'Homme, être
vollendet sich, indem sie ihrer untergeordneten supérieur, jusqu'ici subordonné à un Être suprême,
Stellung entrückt wird, zur – Religion. Es hat dann s'élève à la hauteur absolue, et nous sommes dans
nämlich das bisher dem höchsten untergeordnete nos rapports avec Lui ce que nous sommes aux pieds
höhere Wesen, der Mensch, die absolute Höhe d'un être suprême, religieux. Moralité et Piété
erstiegen, und wir verhalten uns zu ihm als zum redeviennent ainsi aussi parfaitement synonymes
höchsten Wesen, d.h. religiös. Sittlichkeit und qu'au début du Christianisme. Si le sacré n'est plus
Frömmigkeit sind nun ebenso synonym als im Anfang "saint" mais "humain", c'est simplement que l'être
des Christentums, und nur weil das höchste Wesen suprême a changé et que l'Homme a pris la place du
ein anderes geworden, heißt ein heiliger Wandel nicht Dieu. La victoire de la Moralité aboutit simplement à
mehr ein »heiliger«, sondern ein »menschlicher«. Hat un changement de dynastie.
die Sittlichkeit gesiegt, so ist ein vollständiger –
Herrenwechsel eingetreten.
Nach der Vernichtung des Glaubens wähnt Feuerbach La Foi détruite, Feuerbach croit trouver un asile dans
in die vermeintlich sichere Bucht der Liebe l'Amour. "La première et la suprême loi doit être
einzulaufen. »Das höchste und erste Gesetz muß die l'amour de l'homme pour l'homme. Homo homini
Liebe des Menschen zum Menschen sein. Homo Deus est, telle est la maxime pratique la plus haute ;
homini Deus est – dies ist der oberste praktische par elle, la face du monde est changée [c'est le
Grundsatz – dies der Wendepunkt der tournant de l'histoire du monde]5 . Mais il n'y a à
Weltgeschichte«12. Eigentlich ist aber nur der Gott proprement parler que le dieu, Deus, de changé ;
verändert, der Deus, die Liebe, ist geblieben; dort l'amour reste : vous adoriez le dieu surhumain, vous
Liebe zum übermenschlichen Gott, hier Liebe zum adorerez le dieu humain, l'Homo qui est Deus.
menschlichen Gott, zum homo als Deus. Also der L'Homme m'est sacré, et tout ce qui est "vraiment
Mensch ist mir – heilig. Und alles »wahrhaft humain" m'est sacré ! Le mariage est par lui-même
Menschliche« ist mir – heilig! »Die Ehe ist durch sich sacré ; de même toutes les relations de la vie morale
selbst heilig. Und so ist es mit allen sittlichen : l'amitié, la propriété, le mariage, le bien de chacun
Verhältnissen. Heilig ist und sei dir die Freundschaft, sont et doivent être sacrés, en eux et par eux-
heilig das Eigentum, heilig die Ehe, heilig das Wohl mêmes6."
jedes Menschen, aber heilig an und für sich selbst«13.
5 Wesen des Christentams, zw. Aufl., p. 402.
6 Ibid., p. 403.
Hat man da nicht wieder den Pfaffen? Wer ist sein Est-ce un prêtre qui parle ? Quel est son dieu ?
Gott? Der Mensch! Was das Göttliche? Das L'Homme ! Qu'est-ce que le divin ? C'est l'humain !
Menschliche! So hat sich allerdings das Prädikat nur in Le prédicat n'a fait en définitive que prendre la place
Subjekt verwandelt, und statt des Satzes »Gott ist die du sujet; la proposition "Dieu est l'amour" devient
Liebe« heißt es »die Liebe ist göttlich«, statt »Gott ist"l'Amour est divin" ; continuez à appliquer le
Mensch geworden« – »der Mensch ist Gott procédé : "Dieu s'est fait Homme" vous donnera
geworden« usw. Es ist eben nur eine neue – Religion. "l'Homme s'est fait Dieu", etc., et voilà une nouvelle
Religion.
»Alle sittlichen Verhältnisse sind nur da moralische, "Tous les phénomènes de la vie morale constituant
sie werden[69] nur da mit sittlichem Sinne gepflogen, les mœurs ne sont moraux, ne prennent une
wo sie durch sich selbst (ohne religiöse Weihe durch signification morale, que s'ils ont en eux-mêmes
den Segen des Priesters) als religiöse gelten.« (sans que la bénédiction du prêtre les consacre) une
Feuerbachs Satz: die Theologie ist Anthropologie, valeur religieuse" Le sens de la proposition de
heißt nur »die Religion muß Ethik sein, die Ethik ist Feuerbach : "La théologie est une anthropologie", se
allein Religion.« précise et se réduit à : "La religion doit être une
éthique, l'éthique est la seule religion."
Überhaupt bewirkt Feuerbach nur eine Umstellung Feuerbach se contente de renverser l'ordre du
von Subjekt und Prädikat, eine Bevorzugung des prédicat et du sujet, de faire un usteron proteron
letzteren. logique [avec une préférence pour ce dernier].
Comme il le dit lui-même : "L'amour n'est pas sacré
Da er aber selbst sagt: »Die Liebe ist nicht dadurch (et n'a jamais passé pour sacré aux yeux des
heilig (und hat den Menschen niemals dadurch für hommes) parce qu'il est un prédicat de Dieu, mais il
heilig gegolten), daß sie ein Prädikat Gottes, sondern est un prédicat de Dieu parce qu'il est par lui-même
sie ist ein Prädikat Gottes, weil sie durch und für sich et pour lui-même divin." Pourquoi donc ne déclare-t-
selbst göttlich ist,« so konnte er finden, daß der il pas la guerre aux prédicats eux-mêmes, à l'amour
Kampf gegen die Prädikate selbst eröffnet werden et à toute sacro-sainteté ? Comment peut-il se
mußte, gegen die Liebe und alle Heiligkeiten. Wie flatter de détourner les hommes de Dieu, s'il leur
durfte er hoffen, die Menschen von Gott abzuwenden, laisse le divin ? Et si, comme il le dit, l'essentiel pour
wenn er ihnen das Göttliche ließ? Und ist ihnen, wie eux n'a jamais été Dieu, mais ses seuls prédicats, à
Feuerbach sagt, Gott selbst nie die Hauptsache quoi bon leur enlever le mot si on leur laisse la chose
gewesen, sondern nur seine Prädikate, so konnte er ? [leur laisser le décor plus longtemps, puisque la poupée
ihnen immerhin den Flitter noch länger lassen, da ja restait, le véritable noyau].
die Puppe doch blieb, der eigentliche Kern. Er erkennt Il proclame d'autre part que son but est "de détruire
das auch, daß es sich bei ihm »nur um die Vernichtung une illusion 7", une illusion pernicieuse "qui a si bien
einer Illusion handelt«14, meint jedoch, sie »wirke faussé l'homme, que l'amour même, son sentiment
grundverderblich auf die Menschen, da selbst die le plus intime et le plus vrai, est devenu, par le fait
Liebe, an sich die innerste, wahrste Gesinnung, durch de la religiosité, vain et illusoire, vu que l'amour
die Religiosität zu einer unscheinbaren, illusorischen religieux n'aime l'homme que par amour de Dieu,
werde, indem die religiöse Liebe den Menschen nur c'est-à-dire aime en apparence l'homme et en
um Gottes willen, also nur scheinbar den Menschen, réalité Dieu". Mais en est-il autrement de l'amour
in Wahrheit nur Gott liebt.« Ist dies anders mit der moral ? S'attache-t-il à l'homme, à tel ou tel homme
sittlichen Liebe? Liebt sie den Menschen, diesen en particulier, par amour de lui, cet homme, ou par
amour de la Moralité, de l'Homme en général, et, en
7 Wesen des Christentums, zw, Aufl., p.408.
Menschen um dieses Menschen willen, oder um der définitive puisque Homo homini Deus , par amour de
Sittlichkeit willen, um des Menschen willen, also – Dieu ?
denn homo homini Deus – um Gottes willen?
*
* **

Der Sparren hat noch eine Menge von formellen La marotte se manifeste encore sous une foule
Seiten, deren einige hier anzudeuten nützlich sein d'autres formes ; il est nécessaire d'en énumérer ici
möchte. quelques-unes.
So ist die Selbstverleugnung den Heiligen gemein mit Parmi elles, le renoncement, l'abnégation sont
den Unheiligen, den Reinen und Unreinen. Der communs <commun> aux saints et aux non-saints,
Unreine verleugnet alle »besseren Gefühle«, alle aux purs et aux impurs. L'impur renonce à tout bon
Scham, ja die natürliche Furchtsamkeit, und folgt nur sentiment, "renie" toute pudeur, tout respect
der ihn beherrschenden Begierde. Der Reine humain; il obéit en esclave docile à ses appétits. Le
verleugnet seine natürliche Beziehung zur Welt pur renonce au commerce du monde, "renie le
(»verleugnet die Welt«) und folgt nur dem ihn monde", pour se faire l'esclave de son impérieux
beherrschenden »Verlangen«. Von Gelddurst idéal. L'avare que ronge la soif de l'or renie les
getrieben verleugnet der Habgierige alle Mahnungen avertissements de sa conscience, il renonce à tout
des Gewissens, alles Ehrgefühl, alle Milde und alles sentiment d'honneur, à toute bienveillance et à
Mitleid; er setzt alle[70] Rücksichten aus den Augen: toute pitié ; sourd à toute autre voix, il court où
ihn reißt die Begierde fort. Gleiches begeht der l'appelle son tyrannique désir. Le saint fait de
Heilige. Er macht sich zum »Spotte der Welt«, ist même ; impitoyable aux autres et à lui-même,
hartherzig und »strenggerecht«; denn ihn reißt das rigoriste et dur, il affronte la "risée du monde" et
Verlangen fort. Wie der Unheilige vor dem Mammon court où l'appelle son tyrannique idéal. De part et
sich selbst verleugnet, so verleugnet der Heilige sichd'autre, même abnégation de soi-même : si le non-
vor Gott und den göttlichen Gesetzen. saint abdique [renonce à soi] devant Mammon, le
saint abdique [renonce] devant Dieu et les lois
divines.
Wir leben jetzt in einer Zeit, wo die Unverschämtheit Nous vivons en un temps où l'impudence du Sacré
der Heiligen täglich mehr gefühlt und aufgedeckt [ou : de Saints] se fait sentir et se révèle chaque jour
wird, wodurch sie zugleich gezwungen ist, sich selbst davantage, parce qu'elle est chaque jour plus
täglich mehr zu enthüllen und bloßzustellen. obligée de se découvrir et de s'exposer. Peut-on rien
Übersteigt nicht die Unverschämtheit und Dummheit imaginer qui surpasse en insolence et en stupidité
der Gründe, mit denen man dem »Fortschritt der les arguments que l'on oppose par exemple aux
Zeit« entgegenwirkt, längst alles Maß und alle "progrès du temps"? La naïveté de leur effronterie
Erwartung? Aber es muß so kommen. Die passe depuis longtemps toute mesure et toute
Selbstverleugnenden müssen als Heilige denselben attente ; mais comment en serait-il autrement ?
Gang nehmen wie als Unheilige, und wie diese nach Saints et non-saints, tous ceux qui pratiquent
und nach ins vollste Maß selbstverleugnender l'abnégation doivent prendre un même chemin, qui,
Gemeinheit und Niedrigkeit versinken, so müssen jene d'abdication en abdication, conduit les uns à
zur entehrendsten Erhabenheit aufsteigen. Der s’enfoncer dans la plus ignominieuse dégradation, et
Mammon der Erde und der Gott des Himmels fordern les autres à s'élever à la plus déshonorante
beide genau denselben Grad der – Selbstverleugnung. sublimité. Le Mammon terrestre et le Dieu du ciel
Der Niedrige wie der Erhabene langen nach einem exigent exactement la même somme de
»Gute«, und beide ergänzen zuletzt auch einander renoncement. Le dégradé et le sublime aspirent tous
wieder, indem der »materiell Gesinnte« einem deux à un "bien", l'un à un bien matériel, l'autre à un
ideellen Schemen alles opfert, seiner Eitelkeit, der bien idéal, et finalement l'un complète l'autre,
»geistlich Gesinnte« einem materiellen Genüsse, dem l' "homme de la Matière" sacrifiant à sa vanité, but
Wohlleben. idéal, ce que l’ "homme de l'Esprit" sacrifie à une
jouissance matérielle, le confort [bien-vivre].
Ungemein viel glauben diejenigen zu sagen, welche Ceux-là s'imaginent dire énormément qui placent
den Menschen »Uneigennützigkeit« ans Herz legen. dans le cœur de l'homme le "désintéressement".
Was verstehen sie darunter? Wohl etwas Ähnliches Qu'entendent-ils par là ? Quelque chose de très
als unter »Selbstverleugnung«. Wer aber ist dieses voisin de l’"abnégation de soi". De soi ? De qui
Selbst, das verleugnet werden und keinen Nutzen donc ? Qui est-ce qui sera nié et dont l'intérêt sera
haben soll? Du scheinst es selber sein zu sollen. Und mis de côté ? Il semble que ce doit être toi. Et au
zu wessen Nutzen empfiehlt man dir die profit de qui te recommande-t-on cette abnégation
uneigennützige Selbstverleugnung? Wiederum dir zu désintéressée ? De nouveau à ton profit, à ton
Nutzen und Frommen, nur daß du durch bénéfice, à charge simplement de poursuivre par
Uneigennützigkeit deinen »wahren Nutzen« dir désintéressement ton "véritable intérêt".
verschaffst.
Dir sollst du nutzen, und doch sollst du deinen Nutzen On doit tirer profit de soi s’intéresser à soi, mais ne
nicht suchen. pas chercher son intérêt.
Für uneigennützig hält man den Wohltäter der Le bienfaiteur de l'humanité, comme Franke, le
Menschen, einen Franken, welcher das Waisenhaus créateur des orphelinats, ou O'Connell, l'infatigable
stiftete, einen O'Connell, der für sein irisches Volk défenseur de la cause irlandaise, passe pour
unermüdlich arbeitet; aber auch den Fanatiker, der, désintéressé, de même le fanatique comme saint
wie der heilige Bonifacius, sein Leben für die Boniface, qui expose sa vie pour la conversion des
Heidenbekehrung einsetzt, oder wie Robespierre alles païens, Robespierre, qui sacrifie tout à la vertu, ou
der Tugend opfert, wie Körner für Gott, König und Körner, qui meurt pour son Dieu, son Roi et sa
Vaterland stirbt. Daher versuchen unter andern die Patrie. Leur désintéressement est chose admise.
Gegner O'Connells, ihm eine Eigennützigkeit oder Aussi les adversaires de O'Connell, par exemple,
Gewinnsucht unterzuschieben, wozu ihnen die s'efforçaient-ils de le représenter comme un homme
O'Connell-Rente Grund[71] zu geben schien; denn cupide (accusations auxquelles sa fortune donnait
gelänge es, seine »Uneigennützigkeit« zu quelque vraisemblance), sachant bien que s'ils
verdächtigen, so trennten sie ihn leicht von seinen parvenaient à rendre suspect son désintéressement,
Anhängern. il leur serait facile de détacher de lui ses partisans.
Was könnten sie indes weiter beweisen, als daß Tout ce qu'ils pouvaient prouver, c'est que O'Connell
O'Connell auf einen andern als den vorgeblichen visait un autre but que celui qu'il avouait. Mais qu'il
Zweck hinarbeite? Ob er aber Geldgewinn oder eût en vue un avantage pécuniaire ou la liberté de
Volkbefreiung erzielen mag, daß er einem Zwecke, son peuple, il est en tout cas évident qu'il
und zwar seinem Zwecke zustrebt, bleibt doch im poursuivait un but et même son but : dans un cas
einen wie im andern Falle gewiß: Eigennutz hier wie comme dans l'autre il avait un intérêt, seulement il
da, nur daß sein nationaler Eigennutz auch andern se trouvait que son intérêt national était utile à
zugute käme, mithin gemeinnützig wäre. d'autres, ce qui en faisait un intérêt commun.
Ist nun etwa die Uneigennützigkeit unwirklich und N'existe-t-il donc pas de désintéressement et ne
nirgends vorhanden? Im Gegenteil, nichts ist peut-on jamais en rencontrer ? Au contraire, rien
gewöhnlicher! Man darf sie sogar einen Modeartikel n'est plus commun ! On pourrait appeler le
der zivilisierten Welt nennen, den man für so désintéressement un article de mode du monde
unentbehrlich hält, daß man, wenn er in solidem civilisé et on le tient pour si nécessaire que lorsqu'il
Stoffe zu viel kostet, wenigstens mit seinem coûte trop cher en étoffe solide on s'en paie un de
Flitterschein sich ausputzt und ihn erheuchelt. Wo camelote : on singe le désintéressement. Où
beginnt die Uneigennützigkeit? Gerade da, wo ein commence le désintéressement ? Précisément au
Zweck aufhört, unser Zweck und unser Eigentum, mit moment où un but cesse d'être notre but et notre
dem wir als Eigentümer nach Belieben schalten propriété et où nous cessons de pouvoir en disposer
können, zu sein; wo er ein fixer Zweck oder eine – fixe à notre guise, en propriétaire, lorsque ce but devient
Idee wird, wo er anfängt, uns zu begeistern, un but fixe ou une idée fixe, et commence à nous
enthusiasmieren, fanatisieren, kurz, wo er zu unserer inspirer, à nous enthousiasmer, à nous fanatiser,
Rechthaberei ausschlägt und unser – Herr wird. Man bref, quand il devient notre maître. On n'est pas
ist nicht uneigennützig, solange man den Zweck in désintéressé tant qu'on tient le but en son pouvoir ;
seiner Gewalt behält; man wird es erst bei jenem on le devient lorsqu'on pousse le cri du cœur des
»Hier steh' ich, ich kann nicht anders«, dem possédés : "Je suis comme ça, je ne saurais être
Kernspruche aller Besessenen, man wird es bei einem autrement, et qu'on applique à un but sacré un zèle
heiligen Zwecke durch den entsprechenden heiligen sacré.
Eifer. –
Ich bin nicht uneigennützig, solange der Zweck mein Je ne suis pas désintéressé tant que mon but reste à
eigen bleibt, und ich, statt zum blinden Mittel seiner moi et que je le laisse perpétuellement en question
Vollführung mich herzugeben, ihn vielmehr allezeit in au lieu de me faire l'instrument aveugle de son
Frage lasse. Mein Eifer braucht darum nicht geringer accomplissement. Je peux ne pas déployer pour cela
zu sein als der fanatischste, aber ich bleibe zu gleicher moins de zèle que le fanatique, mais tout mon zèle
Zeit gegen ihn frostig kalt, ungläubig und sein me laisse, en face de mon but, froid, calculateur,
unversöhnlichster Feind; ich bleibe sein Richter, weil incroyant et [implacablement] hostile ; je reste son
ich sein Eigentümer bin. juge, parce que je suis son propriétaire.
Die Uneigennützigkeit wuchert üppig, soweit die Le désintéressement pullule là où règne la
Besessenheit reicht, gleich sehr auf "possession", aussi bien sur les possessions du
Teufelsbesitzungen wie auf denen eines guten Diable que sur celles du bon Esprit : là, vice, folie,
Geistes: dort Laster, Narrheit usw.; hier Demut, etc.; ici, résignation, soumission, etc.
Hingebung usw.
Wohin könnte man blicken, ohne Opfern der Où tourner ses regards sans rencontrer quelque
Selbstverleugnung zu begegnen? Da sitzt mir victime du renoncement ? En face de chez moi
gegenüber ein Mädchen, das vielleicht schon seit zehn habite une jeune fille qui depuis tantôt dix ans offre
Jahren seiner Seele blutige Opfer bringt. Über der à son âme de sanglants holocaustes. C'était jadis une
üppigen Gestalt neigt sich ein todmüdes Haupt, und adorable créature, mais une lassitude mortelle
bleiche Wangen verraten die langsame courbe aujourd'hui son front, et sa jeunesse saigne
Verblutung[72] ihrer Jugend. Armes Kind, wie oft et meurt lentement sous ses joues pâles. Pauvre
mögen die Leidenschaften an dein Herz geschlagen, enfant, que de fois les passions ont dû frapper à ton
und die reichen Jugendkräfte ihr Recht gefordert cœur, et réclamer pour ton printemps une part de
haben! Wenn dein Haupt sich in die weichen Kissen soleil et de joie ! Quand tu posais ta tête sur
wühlte, wie zuckte die erwachende Natur durch deine l'oreiller, comme la nature en éveil faisait tressaillir
Glieder, spannte das Blut deine Adern, und gössen tes membres, comme ton sang bondissait dans tes
feurige Phantasien den Glanz der Wollust in deine artères! Toi seule le sais, et toi seule pourrais dire les
Augen. Da erschien das Gespenst der Seele und ihrer ardentes rêveries qui faisaient s'allumer dans tes
Seligkeit. Du erschrakst, deine Hände falteten sich, yeux la flamme du désir. Mais, soudain, à ton chevet
dein gequältes Auge richtete den Blick nach oben, du se dressait un fantôme : l'Âme, le salut éternel !
– betetest. Die Stürme der Natur verstummten, Effrayée, tu joignais les mains, tu levais vers le ciel
Meeresstille glitt hin über den Ozean deiner ton regard éploré, tu priais. Le tumulte de la nature
Begierden. Langsam senkten sich die matten s'apaisait et le calme immense de la mer
Augenlider über das unter ihnen erloschene Leben, s'appesantissait sur les flots mouvants de tes désirs.
aus den strotzenden Gliedern schlich unvermerkt die Peu à peu la vie s'éteignait dans tes yeux, tu fermais
Spannung, in dem Herzen versiegten die lärmenden tes paupières meurtries, le silence se faisait dans ton
Wogen, die gefalteten Hände selbst lasteten cœur, tes mains jointes retombaient inertes sur ton
entkräftet auf dem widerstandslosen Busen, ein sein sans révolte, un dernier soupir s'exhalait de tes
leises, letztes Ach stöhnte noch nach, und – die Seele lèvres, et l'âme était en repos. Tu t'endormais, et le
war ruhig. Du entschliefst, um am Morgen zu neuem lendemain c'étaient de nouveaux combats et une
Kampfe zu erwachen und zu neuem – Gebete. Jetzt nouvelle prière. Aujourd'hui, l'habitude du
kühlt die Gewohnheit der Entsagung die Hitze deines renoncement a glacé l'ardeur de tes désirs et les
Verlangens, und die Rosen deiner Jugend erblassen in rosés de ton printemps pâlissent au vent desséchant
der – Bleichsucht deiner Seligkeit. Die Seele ist de ta félicité future. L'âme est sauve, le corps peut
gerettet, der Leib mag verderben! O Lais, o Ninon, wie périr. Ô Laïs, ô Ninon, que vous eûtes raison de
tatet ihr wohl, diese bleiche Tugend zu verschmähen. mépriser cette blême sagesse ! Une grisette, libre et
Eine freie Grisette gegen tausend in der Tugend grau joyeuse, pour mille vieilles filles blanchies dans la
gewordene Jungfern! vertu !
Auch als »Grundsatz, Prinzip, Standpunkt« u. dergl. « Axiome, principe, point d'appui moral », autres
läßt sich die fixe Idee vernehmen. Archimedes formes sous lesquelles s'exprime l'idée fixe.
verlangte einen Standpunkt außerhalb der Erde, um Archimède demandait, pour soulever la terre, un
sie zu bewegen. Nach diesem Standpunkte suchten point d'appui en dehors d'elle. C'est ce point d'appui
fortwährend die Menschen, und jeder nahm ihn ein, que les hommes ont sans cesse cherché et que
so gut er vermochte. Dieser fremde Standpunkt ist die chacun a pris où il l'a trouvé et comme il l'a trouvé.
Welt des Geistes, der Ideen, Gedanken, Begriffe, Ce point d'appui étranger est le monde de l'Esprit, le
Wesen usw.; es ist der Himmel. Der Himmel ist der monde des idées, des pensées, des concepts, des
»Standpunkt«, von welchem aus die Erde bewegt, das essences, etc., c'est le Ciel. C'est sur le ciel qu'on
irdische Treiben überschaut und – verachtet wird. Sich s'appuie pour ébranler la terre, et c'est du ciel qu'on
den Himmel zu sichern, den himmlischen Standpunkt se penche pour contempler les agitations terrestres
fest und auf ewig einzunehmen, wie schmerzlich und et les mépriser. S'assurer le ciel, s'assurer
unermüdlich rang danach die Menschheit. solidement et pour toujours le point d'appui céleste,
combien a peiné pour cela la douloureuse et
inlassable humanité !
Es hat das Christentum dahin gezielt, uns von der Le Christianisme s'est proposé de nous délivrer du
Naturbestimmung (Bestimmung durch die Natur), von déterminisme de la nature et de la fatalité des
den Begierden als antreibend, zu erlösen, mithin appétits, Son but était donc que l'homme ne se
gewollt, daß der Mensch sich nicht von seinen laissât plus déterminer par ses désirs et ses passions,
Begierden bestimmen lasse. Darin liegt nicht, daß er ce qui n'implique pas que l'homme ne doit pas avoir
keine Begierden haben solle, sondern daß die de désirs, de passions, etc., mais qu'il ne doit pas se
Begierden ihn nicht haben sollen, daß sie nicht fix, laisser posséder par eux, qu'ils ne doivent pas être
unbezwinglich, unauflöslich werden sollen. Was dans sa vie des facteurs fixes, incoercibles et
nun[73] das Christentum (die Religion) gegen die inéluctables. Mais ce que le Christianisme (la
Begierden machinierte, könnten wir das nicht auf Religion) a machiné contre les appétits, ne serions-
seine eigene Vorschrift, daß uns der Geist (Gedanke, nous pas en droit de le retourner contre l'Esprit
Vorstellungen, Ideen, Glaube usw.) bestimmen solle, (pensées, représentations, idées, croyances, etc.),
anwenden, könnten verlangen, daß auch der Geist par lequel il prétend que nous soyons déterminés ?
oder die Vorstellung, die Idee uns nicht bestimmen, Ne pourrions-nous exiger que l'Esprit, les
nicht fix und unantastbar oder »heilig« werden dürfe? représentations, les idées, ne pussent plus nous
Dann ginge es auf die Auflösung des Geistes, déterminer, cessassent d'être fixes et hors
Auflösung aller Gedanken, aller Vorstellungen aus. d'atteinte, autrement dit "sacrées"? Cela aurait pour
Wie es dort heißen mußte: Wir sollen zwar Begierden effet de nous affranchir de l'Esprit, de nous délier du
haben, aber die Begierden sollen uns nicht haben, joug des représentations et des idées. Le
Christianisme [Comme on] disait : "Nous devons
bien posséder des appétits, mais ces appétits ne
doivent pas nous posséder."
so hieße es nun: Wir sollen zwar Geist haben, aber der
Nous lui répondons on répond : "Nous devons bien
Geist soll uns nicht haben. Scheint das Letztere eines
posséder un esprit, mais l'Esprit ne doit pas nous
rechten Sinnes zu ermangeln, so denke man z.B.
posséder." Si cette dernière phrase ne vous offre pas
daran, daß bei so manchem ein Gedanke zur
de prime abord un sens satisfaisant, réfléchissez au
»Maxime« wird, wodurch er selbst in dessen
cas de celui chez qui, par exemple, une pensée
Gefangenschaft gerät, so daß nicht er die Maxime,
devient "maxime" de telle sorte qu'il s'en fait lui-
sondern diese vielmehr ihn hat. Und mit der Maxime
même le prisonnier : ce n'est plus lui qui possède la
hat er wieder einen »festen Standpunkt«. Die Lehren
maxime, c'est plutôt elle qui le possède. Et lui, en
des Katechismus werden unversehens unsere
revanche, possède dans cette maxime un "solide
Grundsätze und ertragen keine Verwerfung mehr. Der
point d'appui". Les leçons du catéchisme deviennent
Gedanke derselben oder der – Geist hat die alleinige
peu à peu, sans qu'on s'en aperçoive, des axiomes
Gewalt, und keine Einrede des »Fleisches« wird weiter
qui ne permettent plus le moindre doute ; leurs
gehört. Gleichwohl aber kann ich nur durch das
pensées ou leur Esprit deviennent tout-puissants et
»Fleisch« die Tyrannei des Geistes brechen; denn nur,
aucune objection de la chair ne prévaudra plus
wenn ein Mensch auch sein Fleisch vernimmt,
contre eux. Ce n'est cependant que par la "chair"
vernimmt er sich ganz, und nur, wenn er sich ganz
que je puis secouer la tyrannie de l'Esprit, car ce
vernimmt, ist er vernehmend oder vernünftig.
n'est que quand un homme comprend aussi sa chair
qu'il se comprend entièrement, et ce n'est que
quand il se comprend entièrement qu'il est
Der Christ vernimmt den Jammer seiner geknechteten intelligent ou raisonnable.
Natur nicht, sondern lebt in »Demut«; darum murrt er Le Chrétien ne comprend pas la détresse de sa
nicht gegen die Unbill, welche seiner Person nature asservie, l'"humilité" est sa vie ; c'est
widerfährt: mit der »Geistesfreiheit« glaubt er sich pourquoi il ne murmure point contre l'iniquité
befriedigt. Führt aber einmal das Fleisch das Wort und lorsque sa personne en est victime : il se croit
ist der Ton desselben, wie es nicht anders sein kann, satisfait de la "liberté spirituelle". Mais si la chair
»leidenschaftlich«, »unanständig«, »nicht élève la voix, et si son ton est, comme il doit l'être,
wohlmeinend«, »böswillig« usw., so glaubt er "passionné", "inconvenant", "malintentionné",
Teufelsstimmen zu vernehmen, Stimmen gegen den "malicieux", etc., le Chrétien croit ouïr des voix
Geist (denn Anstand, Leidenschaftlosigkeit, diaboliques, des voix contre l'Esprit (car la
Wohlmeinung u. dergl. ist eben – Geist), und eifert bienséance, l'absence de passion, les bonnes
mit Recht dagegen. Er müßte nicht Christ sein, wenn intentions, etc., sont Esprit) ; il fulmine contre elles,
er sie dulden wollte. Er hört nur auf die Sittlichkeit et avec raison : il ne serait pas chrétien s'il les
und schlägt die Sittenlosigkeit aufs Maul, er hört nur écoutait sans révolte. N'obéissant qu'à la moralité, il
auf die Gesetzlichkeit und knebelt das gesetzlose stigmatise l'immoralité ; n'obéissant qu'à la légalité,
Wort: der Geist der Sittlichkeit und Gesetzlichkeit hält
il bâillonne, il muselle la voix de l'anarchie : l'Esprit
ihn gefangen, ein starrer, unbeugsamer Herr. Das de moralité et de légalité, maître inflexible et
nennen sie die »Herrschaft des Geistes« –, es ist inexorable, le tient captif. C'est l ce qu'ils appellent
zugleich der Standpunkt des Geistes. la "royauté de l'Esprit" c'est en même temps le point
d'appui de l'Esprit.
Und wen wollen nun die gewöhnlichen liberalen Et qui messieurs les Libéraux veulent-ils libérer ?
Herrn frei machen? Nach wessen Freiheit schreien Quelle est la liberté qu'ils appellent de tous leurs
und lechzen sie[74] denn? Nach der des Geistes! Des vœux ? Celle de l'Esprit, de l'esprit de moralité, de
Geistes der Sittlichkeit, Gesetzlichkeit, Frömmigkeit, légalité, de piété, etc. Mais messieurs les
Gottesfurcht usw. Das wollen die antiliberalen Herren Antilibéraux n'ont pas d'autre désir, et le seul objet
auch, und der ganze Streit zwischen beiden dreht sich de la dispute, c'est l'avantage, que chacun
um den Vorteil, ob die letzteren das Wort allein haben ambitionne, d'avoir seul la parole. L'Esprit reste le
oder die ersteren einen »Mitgenuß desselben maître absolu des uns et des autres, et s'ils se
Vorteils« erhalten sollen. Der Geist bleibt für beide querellent, c'est uniquement pour savoir qui
der absolute Herr, und sie hadern nur darum, wer den s'assiéra sur le trône héréditaire de "lieutenant du
hierarchischen Thron, der dem »Statthalter des Seigneur". Ce qu'il y a de meilleur dans l'affaire, c'est
Herrn« gebührt, einnehmen soll. Das Beste an der qu'on peut rester tranquille spectateur de la lutte,
Sache ist, daß man dem Treiben ruhig zusehen kann avec la certitude que les bêtes féroces de l'histoire
mit der Gewißheit, daß die wilden Tiere der s'entre-déchirent juste comme celles de la nature ;
Geschichte sich ebenso zerfleischen werden, wie die leurs cadavres en se putréfiant engraisseront le sol
der Natur; ihre verwesenden Kadaver düngen den pour nos moissons.
Boden für – unsere Früchte.
Auf manchen andern Sparren, wie den des Berufes, Nous reviendrons par la suite sur une foule d'autres
der Wahrhaftigkeit, der Liebe usw., kommen wir marottes : Vocation, Véracité, Amour, etc.
später zurück.
* *

Wenn das Eigene dem Eingegebenen entgegengestellt Si j'oppose la spontanéité de l'inspiration la passivité
wird, so will der Einwurf nichts verschlagen, daß wirde la suggestion, et ce qui nous est propre à ce qui
Isoliertes nicht haben können, sondern alles im nous est donné, on aurait tort de me répondre que,
Weltzusammenhange, also durch den Eindruck des tout tenant à tout et l'univers entier formant un tout
um uns Befindlichen empfangen, mithin als ein »Ein solidaire, rien de ce que nous sommes ou de ce que
gegebenes« haben; nous avons n'est par conséquent isolé, mais nous
vient des influences ambiantes et nous est en
denn es ist ein großer Abstand zwischen den Gefühlen somme "donné" ; l'objection porterait à faux, car il y
und Gedanken, welche durch anderes in mir angeregt, a une grande différence entre les sentiments ou les
und denen, welche mir gegeben werden. pensées que ce qui m'entoure éveille en moi, et les
Gott, Unsterblichkeit, Freiheit, Menschlichkeit usw. sentiments et les pensées qu'on me fournit tout
werden uns von Kindheit an als Gedanken und faits. Dieu, immortalité, liberté, humanité, sont de
Gefühle eingeprägt, die kräftiger oder flauer unser ces derniers : on nous les inculque dès l'enfance et
Inneres bewegen, und entweder unbewußt uns ils enfoncent en nous plus ou moins profondément
beherrschen, oder in reicheren Naturen zu Systemen leurs racines ; mais, soit qu'ils gouvernent les uns à
und Kunstwerken sich darlegen können, immer aber leur insu, soit que chez les autres, natures plus
nicht angeregte, sondern eingegebene Gefühle sind, riches, ils s'épanouissent et deviennent le point de
weil wir an sie glauben und an ihnen hängen müssen. départ de systèmes ou d'œuvres d'art, ce n'en sont
pas moins des sentiments que nous avons toujours
Daß ein Absolutes sei und dieses Absolute von uns reçus tels quels, et jamais produits ; la preuve en est
aufgenommen, gefühlt und gedacht werden müsse, que nous y croyons et qu'ils s'imposent à nous.
stand als Glaube bei denen fest, die alle Kraft ihres Qu'il y ait un Absolu, et que cet Absolu puisse être
Geistes darauf verwandten, es zu erkennen und perçu, senti et pensé, c'est un article de foi pour
darzustellen. Das Gefühl für das Absolute besteht da ceux qui consacrent leurs veilles à le pénétrer et le
als ein eingegebenes und kommt fortan nur zu den définir. Le sentiment de l'Absolu est pour eux un
mannigfaltigsten Offenbarungen seiner selbst. So war datum, le texte sur lequel toute leur activité se
in Klopstock das religiöse Gefühl ein eingegebenes, borne à broder les gloses les plus diverses. De même
das sich in der Messiade nur künstlerisch verkündete. le sentiment religieux était pour Klopstock une
Wäre hingegen die Religion, welche er vorfand, für ihn "donnée" qu'il ne fit que traduire sous forme
nur eine Anregung zu Gefühl und Gedanke gewesen, d'œuvre d'art dans sa Messiade. Si la Religion n'avait
und hätte er sich ganz eigen dagegen zu stellen fait que le stimuler à sentir et à penser, et s'il avait
gewußt, so ergab sich statt religiöser Begeisterung pu prendre lui-même position en face d'elle, il eût
eine Auflösung und[75] Verzehrung des Objektes. abouti à analyser et finalement à détruire l'objet de
Dafür setzte er im reifen Alter nur seine kindischen, in ses pieuses effusions. Mais, devenu homme, il ne fit
der Kindheit empfangenen Gefühle fort und verpraßte que ressasser les sentiments dont avait été farci son
die Kräfte seiner Mannheit in dem Aufputz seiner cerveau d'enfant, et il gaspilla son talent et ses
Kindereien. forces à habiller ses vieilles poupées.

Der Unterschied ist also der, ob mir Gefühle On comprendra à présent de quelle valeur pratique
eingegeben oder nur angeregt sind. est la différence que nous faisons entre les
sentiments qui nous sont donnés et ceux dont les
circonstances extérieures ne font que provoquer en
Die letzteren sind eigene, egoistische, weil sie mir nous l'éclosion. Ces derniers nous sont propres, ils
nicht als Gefühle eingeprägt, vorgesagt und sont égoïstes, parce qu'on ne nous les a pas soufflés
aufgedrungen wurden; zu den ersteren aber spreize et imposés en tant que sentiments ; les premiers, au
ich mich auf, hege sie in mir wie ein Erbteil, kultiviere contraire, nous ont été donnés, nous les soignons
sie und bin von ihnen besessen. comme un héritage, nous les cultivons et ils nous
possèdent.
Wer hätte es niemals, bewußter oder unbewußter Qui a pu ne pas remarquer ou tout au moins
gemerkt, daß unsere ganze Erziehung darauf ausgeht, éprouver que toute notre éducation consiste à
Gefühle in uns zu erzeugen, d.h. sie uns einzugeben, greffer dans notre cervelle certains sentiments
statt die Erzeugung derselben uns zu überlassen, wie déterminés, au lieu d'y laisser germer au petit
sie auch ausfallen mögen. Hören wir den Namen bonheur ceux qui y auraient trouvé un sol
Gottes, so sollen wir Gottesfurcht empfinden, hören convenable ? Lorsque nous entendons le nom de
wir den der fürstlichen Majestät, so soll er mit Dieu, nous devons éprouver de la crainte; que l'on
Ehrfurcht, Ehrerbietung, Untertänigkeit prononce devant nous le nom de Sa Majesté le
aufgenommen werden, hören wir den der Moral, so Prince, nous devons nous sentir pénétrés de respect,
sollen wir etwas Unverletzliches zu hören meinen, de vénération et de soumission ; si l'on nous parle
hören wir von dem und den Bösen, so sollen wir de moralité, nous devons entendre quelque chose
schaudern usw. Auf diese Gefühle ist's abgesehen, d'inviolable ; si l'on nous parle du mal ou des
und wer z.B. die Taten der »Bösen« mit Wohlgefallen méchants, nous ne pouvons nous dispenser de
vernähme, der müßte durch die Zuchtrute »gezüchtigt frémir, et ainsi de suite. Ces sentiments sont le but
und erzogen« werden. de l'éducateur, ils sont obligatoires ; si l'enfant se
délectait, par exemple, au récit des hauts faits des
So mit eingegebenen Gefühlen vollgestopft, méchants, ce serait au fouet à le punir et à le
erscheinen wir vor den Schranken der Mündigkeit und "ramener dans la bonne voie". Lorsque nous
werden »mündig gesprochen«. Unsere Ausrüstung sommes ainsi bourrés de sentiments donnés, nous
besteht aus »erhebenden Gefühlen, erhabenen parvenons à la majorité et nous pouvons être
Gedanken, begeisternden Grundsätzen, ewigen "émancipés". Notre équipement consiste en
Prinzipien« usw. Mündig sind die Jungen dann, wenn "sentiments élevés, pensées sublimes, maximes
sie zwitschern wie die Alten; man hetzt sie durch die édifiantes, éternels principes", etc. Les jeunes sont
Schule, damit sie die alte Leier lernen, und haben sie majeurs quand ils gazouillent comme les vieux ; on
diese inne, so erklärt man sie für mündig. les pousse dans les écoles pour qu'ils y apprennent
les vieux refrains, et, quand ils les savent par cœur,
l'heure de l'émancipation a sonné.
Wir dürfen nicht bei jeder Sache und jedem Namen, Il ne nous est pas permis d'éprouver, à l'occasion de
der uns vorkommt, fühlen, was wir dabei fühlen chaque objet et de chaque nom qui se présentent à
möchten und könnten, dürfen z.B. bei dem Namen nous, le premier sentiment venu ; le nom de Dieu,
Gottes nichts Lächerliches denken, nichts par exemple, ne doit pas éveiller en nous d'images
Unehrerbietiges fühlen, sondern es ist uns risibles ou de sentiments irrespectueux ; ce que nous
vorgeschrieben und eingegeben, was und wie wir devons en penser et ce que nous devons sentir nous
dabei fühlen und denken sollen. est d'avance tracé et prescrit.
Tel est le sens de ce qu'on appelle la "charge d'âme"
Das ist der Sinn der Seelsorge, daß meine Seele oder [soin de l’âme] : mon âme et mon esprit doivent être
mein Geist gestimmt sei, wie andere es recht finden, façonnés d'après ce qui convient aux autres, et non
nicht wie ich selbst möchte. d'après ce qui pourrait me convenir à moi-même.
On sait combien il faut se donner de peine pour
acquérir une façon à soi de sentir [un sentiment
Wie viele Mühe kostet es einem nicht, wenigstens bei propre] vis-à-vis de bien des noms que l'on prononce
dem und jenem Namen endlich sich ein eigenes même tous les jours ; on sait aussi combien il est
Gefühl zu sichern und manchem ins Gsicht zu lachen, difficile de rire au nez de celui qui attend de nous,
der von uns bei seinen Reden ein heiliges Gesicht und lorsqu'il nous parle, un air pénétré et un ton de
eine unverzogene Miene erwartet. bonne compagnie. Ce qui nous est donné nous est
étranger, ne nous appartient pas en propre ; aussi
Das Eingegebene ist[76] uns fremd, ist uns nicht eigen, est-ce "sacré" et est-il malaisé de se dépouiller du
und darum ist es »heilig«, und es hält schwer, die "saint émoi" que cela nous inspire.
»heilige Scheu davor« abzulegen.
Heutigestags hört man auch wieder den »Ernst« On entend beaucoup vanter
anpreisen, den »Ernst bei hochwichtigen aujourd'hui le "sérieux", la
Gegenständen und Verhandlungen«, den »deutschen "gravité dans les sujets et les
Ernst« usw. Diese Art der Ernsthaftigkeit spricht affaires de haute importance", la
deutlich aus, wie alt und ernstlich schon die Narrheit "gravité allemande", etc. Cette
und Besessenheit geworden ist. Denn es gibt nichts façon de prendre les choses au
Ernsthafteres als den Narren, wenn er auf den sérieux montre clairement combien
Kernpunkt seiner Narrheit kommt: da versteht er vor déjà invétérées et graves sont
großem Eifer keinen Spaß mehr. (Siehe Tollhäuser.) devenues la folie et la possession.
[77] Car il n'y a rien de plus sérieux
que le fou lorsqu'il se met à
Fußnoten chevaucher sa chimère favorite ;
9 Achtzehntes Jahrhundert II, 519. devant son zèle, il ne s'agit plus
10 De la création de l'ordre etc., pag. 36. de plaisanter. (Voyez les maisons
11 Anekdota. II, 64. de fous.)
12 Wesen des Christentums, zweite Auflage S. 402.
13 S. 403
14 S. 408.

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