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XII
Polyevcte || martyr. || Tragedie. || A Paris, || Chez Antoine de
Sommauille, en || la Gallerie des Merciers, à l'Escu || de France. ||
Au Pa- || lais. || & Augustin Courbé, en la mesme || Gallerie, à la
Palme. || M. DC. XLIII [1643]. || Auec Priuilege du Roy. In-4 de 8 ff.
prél., 121 pp. et 1 f.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente les
chrétiens brisant les idoles dans un temple; on lit sur le mur du
temple le titre: Polieucte, martir; titre imprimé; 3 ff. pour la dédicace
à la reine régente; 3 ff. pour l'Abregé du martyre de saint Polyeucte
et le nom des Acteurs.
Au verso de la page 121 commence le privilége, qui se développe
sur le recto du feuillet suivant. Il est daté du 30 janvier 1643, et est
accordé pour dix ans à Corneille lui-même. On lit à la fin: Acheué
d'imprimer à Roüen pour la premiere fois, aux dépens de l'Autheur,
par Laurens Maurry, ce 20. jour d'Octobre 1643. Il n'est pas fait
mention de la cession aux libraires. L'achevé d'imprimer ne se trouve
pas dans un exemplaire que nous avons vu chez M. Benzon.
A l'époque où Corneille entreprit de mettre sur la scène un martyr
chrétien, il y avait plus de vingt ans que les drames religieux,
renouvelés des mystères du moyen âge, avaient disparu du théâtre.
Dans les premières années du dix-septième siècle, quelques auteurs
de province, comme J. Gauché, J. Boissin de Gallardon, Denis
Coppée, etc., avaient emprunté à la Bible ou aux légendes des Saints
le sujet de plusieurs tragédies; mais, à mesure que le goût s'était
formé, la fable avait été remise en honneur. Les pièces de Hardy, de
Rotrou et de Scudéry sont entièrement païennes, et l'auteur du
Traité de la disposition du poëme dramatique ne fait que se
conformer aux usages reçus, quand il reconnaît que les arguments
tirés des livres saints «sont plus propres en particulier qu'en public,
et dans les colléges de l'Université ou dans les maisons privées, qu'à
la cour ou à l'Hôtel de Bourgogne». Baro songea le premier à revenir
aux sujets chrétiens. Il mit sur la scène un Saint Eustache, martyr,
qui donna peut-être à Corneille l'idée de Polyeucte. La pièce de Baro
ne fut publiée qu'en 1649, mais nous savons qu'elle avait été jouée
vers 1639.
Dans un chapitre manuscrit ajouté à l'exemplaire de la Pratique du
Théatre que possède la Bibliothèque nationale, l'abbé d'Aubignac dit
ce qui suit: «Depuis peu d'années, Barreau mit sur le théatre de
l'Hostel de Bourgogne le martyre de saint Eustache, et Corneille ceux
de Polyeucte et de Theodore» (Voy. Marty-Laveaux, t. IIIe, p. 467);
Baro lui-même s'exprime ainsi dans la préface de Saint-Eustache:
«Cher lecteur, je ne te donne pas ce poëme comme une piece de
théatre, où toutes les regles seroient observées, le sujet ne s'y
pouvant accommoder: c'est sans doute que je n'y aurois point
travaillé, si je n'y avois été forcé par une autorité souveraine; la
mesme obéissance qui me le fit composer, me le fait mettre en
lumiere, apres m'en estre défendu depuis dix ans: et j'ay cru enfin
que je devois ceste justice au sieur des Fontaines, qui a fait
imprimer le sien sans se nommer [des Fontaines avait publié, en
1643, un nouveau Martyre de saint Eustache], de ne souffrir que son
nom et le mien fussent confondus dans un mesme ouvrage.»
Corneille, dominé par des idées pieuses, crut pouvoir suivre
l'exemple donné par Baro. Il mit Polyeucte sur la scène, malgré
l'accueil assez froid que la pièce avait reçu à l'hôtel de Rambouillet.
S'il faut en croire Voltaire, ce serait un prélat, Godeau, évêque de
Grasse, qui aurait été le plus opposé à l'introduction des sujets
chrétiens sur la scène.
On admet généralement que Polyeucte fut représenté à la fin de
l'année 1640. M. Marty-Laveaux lui-même adopte cette opinion dans
la notice qu'il a mise en tête de la tragédie (t. IIIe, p. 468); mais il
s'est aperçu plus tard, en reproduisant une lettre latine adressée à
Corneille par le conseiller Claude Sarrau (t. Xe, pp. 438 sq.), que la
représentation ne pouvait être antérieure à l'année 1643. Dans cette
lettre, datée de la veille des ides de décembre (12 décembre) 1642,
Sarrau parle des trois grandes pièces déjà composées par Corneille
et de la quatrième qu'il prépare: «Ut valeas tu cum tuis Musis scire
imprimis desidero, et utrum tribus eximiis et divinis tuis dramatis
quartum adjungere mediteris... Inaudivi nescio quid de aliquo tuo
poemate sacro, quod an affectum ac perfectum sit, quæso,
rescribe.» Comme cette lettre contient une allusion à la mort de
Richelieu, arrivée le 4 décembre 1642, on ne peut supposer que la
date en ait été altérée. On doit donc placer la représentation de
Polyeucte en 1643, et reculer en conséquence celle des pièces
suivantes.
Le succès de Polyeucte fut éclatant et rappela celui du Cid. Les
acteurs de l'Hôtel de Bourgogne, qui le représentèrent, y gagnèrent
autant d'argent qu'à aucune tragédie profane.
On peut affirmer que Corneille n'emprunta rien à Baro; il n'emprunta
rien non plus au Saül ni à l'Esther de Du Ryer (1642 et 1644), pièces
qui avaient sans doute aussi précédé Polyeucte. Si le sujet de ces
tragédies est tiré de la Bible, ce ne sont pourtant pas des pièces
chrétiennes.
On ne sait rien de positif sur les acteurs qui jouèrent Polyeucte à
l'origine. M. Lefèvre indique, dans son édition, une distribution de
fantaisie, dont il se garde bien de faire connaître la source. Le
Journal (manuscrit) du Théatre François, qui appartenait autrefois à
M. Beffara et qui est conservé maintenant à la Bibliothèque
nationale, indique comme la distribution primitive celle que nous
fournit le Manuscrit du Dauphin (voy. ci-dessus, no 9). Voici, d'après
ce manuscrit, la liste des acteurs qui jouaient Polyeucte au
commencement de l'année 1685:
DAMOISELLES.
Pauline: le Comte
Stratonice: Guiot
HOMMES.
Polyeucte: La Tuillerie
Severe: Baron
Felix: Chanmeslé
Nearque: la Torilliere
Fabian: Hubert
Albin: Guerin
Cleon: Beauval
XII
La Mort || de Pompee. || Tragedie. || A Paris, || Chez || Antoine de
Sommauille, en la Gallerie || des Merciers, à l'Escu de France. || Au
Pa || lais. || & || Augustin Courbé, en la mesme Gallerie à la Palme.
|| M. DC. XLIV. [1644]. || Auec Priuilege du Roy. In-4 de 8 ff prél. et
100 pp.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente
l'assassinat de Pompée dans une barque, sur la mer, et qui porte le
titre de la tragédie et les noms des deux libraires; Au palles [sic],
1644, avec la signature: F[rançois] C[hauveau] in. et fecit; 1 f. pour
le titre; 2 ff. pour la dédicace à «Monseigneur l'éminentissime
Cardinal Mazarin;» 2 ff. pour le remercîment à Son Éminence (en
vers), et 2 ff. pour l'avis Au Lecteur, les extraits de Lucain et de
Velleius Paterculus, et pour les noms des Acteurs. M. Brunet indique
par erreur 9 ff. prélim.
Le dernier feuillet, paginé 99-100, contient le privilége accordé à
Corneille, pour la Mort de Pompée et le Menteur. Ce privilége, daté
du 22 janvier 1644, lui est donné pour dix ans. Il déclare en faire
cession à Antoine de Sommaville et à Augustin Courbé. L'achevé
d'imprimer est du 16 février 1644.
Nous donnons la collation de l'édition d'après plusieurs exemplaires
semblables que nous avons eus entre les mains; mais l'exemplaire
de la Bibliothèque Cousin contient, après l'indication des Acteurs,
deux feuillets préliminaires pour la traduction latine du Remercîment
à Mazarin: Gratiarum Actio eminentissimo Cardinali Iulio Mazarino,
ex gallico Cornelii, traduction qui compte 79 vers hexamètres et qui
est signée A. R. (Abrahamus Remius). La place occupée par ces
deux feuillets, qui portent à dix le nombre des feuillets préliminaires,
est une preuve, croyons-nous, qu'ils ont été intercalés après coup
dans l'édition dont ils ne faisaient primitivement pas partie. Du reste,
le Remercîment parut d'abord en édition séparée; nous aurons
l'occasion d'en parler plus loin.
C'est à Lucain, son auteur favori, que Corneille a emprunté le sujet
de la Mort de Pompée. Il le déclare dans son avis Au Lecteur, où il
ajoute que la lecture de ce poëte l'a rendu si amoureux de la force
de ses pensées et de la majesté de son raisonnement, qu'afin d'en
enrichir notre langue, il a fait cet effort pour réduire en poëme
dramatique ce que Lucain a traité en épique. «On trouvera icy, dit
Corneille, cent ou deux cents vers traduits ou imités de luy.» En
dehors de ces emprunts et de ceux qu'il a faits à Velleius Paterculus,
Corneille a tiré quelques idées de deux tragédies françaises qui
avaient précédé sa pièce: la Cornélie de Robert Garnier (Paris,
Robert Estienne, 1574, in-8), et la Mort de Pompée, de Charles
Chaulmer (Paris, Antoine de Sommaville, 1638, in-4). Voltaire a le
premier fait connaître les analogies qui existent entre ces deux
pièces et celle de Corneille. On trouve dans celle de Garnier une
scène entre la veuve de Pompée et Philippe, l'affranchi du triumvir,
qui permet quelques rapprochements curieux avec la tragédie de
Corneille. Quant à celle de Chaulmer, «cette pièce, dédiée à
Richelieu, dit M. Marty-Laveaux, diffère tout à fait, par le plan, de
celle de Corneille. Elle a, il est vrai, le mérite de mieux justifier son
titre, car Pompée en est le principal personnage; mais ce mérite est
à peu près le seul qu'elle possède. L'auteur a eu cependant la
pensée de substituer à l'unique discours de Photin sur le parti à
prendre à l'égard de Pompée, une véritable délibération, déjà
dramatique, qui a été de quelque utilité à Corneille pour l'admirable
scène par laquelle sa pièce commence.» On conçoit à peine
comment le savant rédacteur du Catalogue Soleinne a pu dire, en
parlant de la tragédie de Chaulmer (no 1168): «On pourrait avancer
et soutenir, avec quelques bonnes raisons, que ce Ch. Chaulmer
n'est qu'un pseudonyme, et que le grand Corneille est l'auteur de
cette première ébauche de la Mort de Pompée.»
Le poëte nous apprend, dans l'épître qui précède le Menteur, qu'il fit
Pompée «pour satisfaire à ceux qui ne trouvaient pas les vers de
Polyeucte si puissants que ceux de Cinna, et leur montrer qu'il en
saurait bien trouver la pompe quand le sujet le pourrait fournir». Il
l'écrivit, ajoute-t-il, dans le même hiver que le Menteur. Si l'on
adopte pour Polyeucte la date de 1643, comme la lettre du conseiller
Sarrau oblige de le faire, il faudra dire que ce n'est pas deux pièces,
mais trois pièces, que Corneille a écrites dans le seul hiver de 1642,
et l'on a encore plus de «peine à croire qu'elles soient parties de la
même main». La représentation dut avoir lieu, au théâtre du Marais,
dans les premiers mois de l'année 1643. Jusqu'à ces derniers temps,
il n'avait pas été possible de déterminer, avec une entière certitude,
la scène sur laquelle cette pièce fit son apparition. La découverte
d'un projet de lettres patentes, présenté au roi par Corneille en
1643, afin d'obtenir qu'il pût empêcher les comédiens de jouer ses
œuvres sans son autorisation, a dissipé tous les doutes. «Le sieur
Corneille, y est-il dit, nous a fait remonstrer qu'il a cy-devant
employé beaucoup de temps à composer plusieurs pieces tragiques
nommées Cinna, Polyeucte et la Mort de Pompée, lesquelles il auroit
fait representer par nos comédiens ordres, representant au Marais du
Temple à Paris; et d'autant qu'il a appris que depuis quelque temps
les autres comediens auroient, à son grand prejudice, entreprins de
representer lesdictes pieces et que si ils avoient cette liberté,
l'exposant seroit frustré de son labeur, nous suppliant sur ce luy
pourvoir et luy accorder nos lettres necessaires, etc.» Cette
demande si juste ne fut d'ailleurs pas admise, et les comédiens
continuèrent de jouer Corneille malgré lui, parce qu'il était d'usage
que les pièces une fois imprimées appartinssent au domaine public.
(Voy. Marty-Laveaux, tome Ier, pp. LXXIV sq.)
Le Registre de Lagrange nous apprend que Molière en donna trois
représentations en 1659: le jeudi 16 mai, avec une recette de 135
livres; le jeudi 19 juin, avec une recette de 153 livres, et le mardi 26
août, avec une recette de 90 livres seulement. Cette dernière soirée,
qui ne rapporta que 3 livres à chacun des comédiens, fit abandonner
Pompée, que nous ne voyons plus mentionner jusqu'à la fin du
registre de Lagrange. Lors des trois représentations que nous
venons de citer, ce fut Molière lui-même qui remplit le rôle de César,
ainsi que nous l'apprend un passage de l'Impromptu de l'Hostel de
Condé (Paris, N. Pépingué, 1664, in-12), cité par M. Marty-Laveaux.
Dans cette comédie, Montfleury, relevant les attaques que Molière
avait dirigées contre les comédiens de l'Hôtel de Bourgogne dans
l'Impromptu de Versailles, met dans la bouche de ses personnages
les vers suivants:
LE MARQUIS.
ALCIDON.
LA MARQUISE.
Ouy.
LE MARQUIS.
Belles railleries.
ALCIDON.
Il répond:
Connoissez-vous Cesar de luy parler ainsi?
Que m'offriroit de pis la Fortune ennemie,
A moy qui tient le Sceptre egal à l'infamie?
DAMOISELLES.
Cornelie: Beauval.
Cleopatre: le Comte.
Charmion: Raisin.
HOMMES.
Ptolomée: Baron.
Cesar: Chanmeslé.
Antoine: le Comte.
Achorée: la Tuillerie.
Photin: Dauvilliers.
Achillas: Villiers.
Septime: Raisin L.
Philippe: Beauval.
XIV
Le Mentevr, || Comedie. || Imprimé à Roüen, & se vend || A Paris, ||
Chez || Antoine de Sommauille, || en la Gallerie des Merciers, || à
l'Escu de France. || Au || Palais || Et || Augustin Courbé, en la
mesme || Gallerie, à la Palme. || M. DC. XLIV [1644]. || Auec
Priuilege du Roy. In-4 de 4 ff. prélim., 136 pp. et 1 f.
Collation des feuillets prél.: titre, avec le fleuron de Laurens Maurry
et les initiales L. M.; 3 ff. pour la dédicace et les noms des Acteurs.
M. Brunet indique un front. gravé que nous n'avons jamais
rencontré.
Le privilége, qui occupe le dernier f., est accordé à Corneille pour la
Mort de Pompée et le Menteur, à la date du 22 janvier 1644; il est
d'une durée de dix ans. On lit à la fin: Acheué d'imprimer pour la
premiere fois, à Roüen, par Laurens Maurry, le dernier d'Octobre
1644. Il n'est pas fait mention de la cession du privilége aux
libraires.
Après avoir emprunté aux Espagnols le sujet du Cid, Corneille leur
emprunta le sujet de sa première comédie sérieuse. La Verdad
sospechosa, qui lui servit de modèle, parut en 1630 sous le nom de
Lope de Vega (Parte veynte y dos de las Comedias del Fenix de
España, Frey Lope Felix de Vega Carpio; Çaragoça, Pedro Verges,
1630, in-4), mais elle fut revendiquée en 1630, par son véritable
auteur, D. Juan de Alarcon. (Parte segunda de las Comedias del
licenciado Don Juan Ruyz de Alarcon y Mendoça; Barcelona,
Sebastian de Cormellas, 1634, in-4.) C'est de cette pièce, dont on
trouvera facilement le texte dans les Comedias escogidas de Don
Juan Ruiz de Alarcon y Mendoza; Madrid, Ortega y Compañia, 1826-
29, 2 vol. in-8, t. Ier, dans les Comedias escogidas de Don Juan Ruiz
de Alarcon; edicion de la real Academia española; Madrid, 1867, 3
vol. in-8, t. IIIe, et dans le Tesoro del Teatro español, desde su
orígen hasta nuestros dias, arreglado y dividido en cuatro partes, por
D. Eugenio de Ochoa; Paris, Baudry, 1838, 5 vol. in-8, t. IVe, que
Corneille a tiré les traits principaux du Menteur; il ne fait point
difficulté de le reconnaître, et il ajoute dans l'Examen joint à la
comédie en 1660, «qu'il voudrait avoir donné les deux plus belles
pièces qu'il ait faites et que ce sujet fût de son invention.» M. Marty-
Laveaux a donné place dans son édition de Corneille (t. IVe, pp. 241-
273) à une intéressante étude de M. Viguier, sur l'original espagnol
et sur l'imitation française. On peut y suivre, scène par scène, les
deux comédies, et s'y rendre compte de tous les détails que
Corneille a dû modifier, tant pour accommoder son modèle au goût
du temps que pour rester fidèle aux règles qu'il s'était prescrites.
L'avantage n'est pas toujours pour Corneille, moins libre dans ses
allures que l'écrivain espagnol, mais le poëte français l'emporte par
la précision et l'élégance. On ne peut donc que négliger des critiques
superficielles comme celles d'un auteur allemand, dont M. Viguier a
pris la peine de relever les erreurs. Dans un accès de gallophobie, M.
Ad. Fréd. de Schack (Geschichte der dramatischen Literatur und
Kunst in Spanien; Berlin, 1845-1846, 3 vol. in-8, t. IIe, pp. 430 et
625) a pris plaisir à célébrer les poëtes espagnols aux dépens du Cid
et du Menteur, mais toutes ses études sur le théâtre espagnol ne lui
ont même pas appris à quelle époque écrivait au juste Diamante!
Le Menteur fut représenté au Marais en 1643. Dans une de ses
lettres à Corneille, Balzac, s'il ne témoigne pas encore du succès
qu'obtint la nouvelle comédie, semble tout au moins indiquer qu'on
en parlait déjà dans le public: «Vous serez Aristophane, quand il
vous plaira, lui dit-il, comme vous estes déjà Sophocle (Lettres
choisies du sieur de Balzac; Paris, 1647, in-8, 2e partie, p. 535, lettre
du 10 février 1643; Œuvres de Corneille, éd. Marty-Laveaux, t. Xe,
pp. 442 sqq).» Le Registre de Lagrange nous apprend que la troupe
de Molière en donna 3 représentations en 1659. Le Menteur occupait
alors une soirée à lui seul; mais, le vendredi 14 novembre de cette
année, il ne rapporta aux comédiens que 70 livres, soit 3 livres 3 sols
pour chacun des membres de la troupe. Il fut dès lors établi qu'il ne
suffisait plus pour «faire la recette». Molière, qui jouait volontiers les
œuvres de Corneille et qui appréciait sans doute le Menteur, ne
renonça pourtant pas à le jouer, mais il l'accompagna d'une seconde
pièce: le Cocu imaginaire, l'École des Maris, etc. Le Registre de
Lagrange mentionne 18 représentations de 1660 à 1666.
La distribution du Menteur indiquée par le Manuscrit du Dauphin, au
commencement de 1685, est la suivante:
DAMOISELLES.
Lucresse: Poisson.
Clarice: Raisin.
Sabine: Beauval.
Isabelle: Guiot.
HOMMES.