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sciences sociales
Sportetviolence
NorbertElias
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EliasNorbert.Sportetviolence.In:Actesdelarechercheensciencessociales.Vol.2,n°6,décembre1976.Lesport,l’Et
laviolence.pp.2-1 ;
doi : https://doi.org/10.3406/arss.1976.3481
https://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1976_num_2_6_3481
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Zusammenfassung
SportundGewalt.
Die Entstehung und Entfaltung des modernen Sports sind eine Illustration der The
ZivilisationvonNorbertElias. DieWettspielederAntikegeltenallgemeinalsArchetypundMo
modernen Sports, unterscheiden sich von diesem aber in wesentlichen Zü gen. So erlaubten
Regeln des Kampfsports, wie des olympischen Kampfes, einen wesentlich höheren Grad der
Gewaltanwendung als in den entsprechenden modernen Sportarten. Das Pankration und griech
"Boxen" galten als eine Vorbereitung auf den Krieg ; sie vermittelten die Tugend
kriegführendenAristokratie.DieBrutalitätundGewaltsamkeitderantikenSpiele,diekeini
abwegigerBestandteilderantikenKultursind, wieesihrIdealbildvortauschenkönnte,weis
SozialstrukturganzGriechenlandshin,insbesondereaufdiestaatlicheOrganisationmitd
auf physische Gewalt. Die Schwäche und 1nstabilita't der institutionellen Kontrolle der Gew
antiken Stadtstaaten erhellt zecrn, don Kult der Gewalt und des körperlichen Aussehens
Abstract
SportsandViolence
The study of the genesis and spread of the modem forms of sport illustrates the theory
civilizing process developed by Norbert Elias. Commonly thought to be the archetype and mod
today' s sports, the competitive games of antiquity differ in a number of ways from mod
competitive sports. For example, the customs which governed combat " sports" like boxing
Olympicwrestlingpermittedadegreeolphysicalviolencemuchgreaterthanthattoleratedb
of the corresponding modem sports. Greek " boxing" and pancratium ( a combination of boxing and
wrestling) were considered good training for war ; the qualities they called for and that the
were those of a warrior aristocracy. Far from being an isolaled and abberant element of a
culture,asouridealizedimageofthelatterleadsustobelieve,thebrutalityandviolenceo
games reflected the overall social structure of Greece, and more precisely the level rea
organizationofstateandthedegreetowhichitheldmonopolyofphysicalviolence.Theweaknes
instability of the institutional control of violence in the ancient city-states undoubt
aspectsofthecivilizationofthatagesuchastheacceptanceofmassacresinwarandthecult
andofphysicalbeauty.
Résumé
L'étude de la genèse et de la diffusion des formes modernes de sport illustre la théorie du pro
de civilisation développée par Norbert Elias. Considérés communément comme l' archétype
modèledessportscontemporains,lesjeuxdecompétitiondel'Antiquitésedistinguentparno
traitsdescompétitionssportivesmodernes.Ainsilescoutumesquiréglaientlapratiquede
combat, comme le pugilat ou la lutte olympiques, admettaient un degré de violence phys
beaucoup plus élevé que le niveau toléré par les règlements des sports contemporain
correspondent. Lepancraceetla"boxe"grecsétaientconsidéréscommeunepréparationàlaguerre
;lesvertusqu'ilsmettaientenoeuvreetqu'ilsreprésentaientétaientcellesd'unearist
Loin d' être un élément isolé et aberrant de la culture antique, comme tend à le faire croir
idéalequenousnousfaisonsdecelle-ci,labrutalitéetlaviolencedesjeuxdel'Antiquitéren
structuresocialed'ensembledelaGrèce et, plusprécisément,auniveauatteintparl'organis
l' Etat et par le degré de monopolisation de la violence physique qui lui correspond. La faib
l'instabilité du contrôle institutionnel de la violence dans les cités-états antiques
d'autres traits de civilisation, comme la tolérance à l'égard des massacres guerriers ou le c
force et de l'apparence physique.
sportet uiolence
NORBERT ELIAS
Comme le montrentde nombreux indicateurs ,6)( le variante canadienne du football"rugby" ou "rugger", rival
type de loisir "mondain" ou aristocratique que désignait anglaisdu "soccer", certaines grandesuniversités américaines
principalement letermede "sport" en Angleterre s'écartèrent des règlesde celui-ci. Le termede "football"
demeura associé à cettemanière différentede jouerqui évolua
même, danslapremière moitiédu 19e siècle,s'étendit progressivement versdes règlespropresaux Etats-Unis,la
aux autres pays où il fut adoptépar lesélites variante "FootballAssociation" étantconnuepurementet
nationalesavantque despratiques pluspopulaires comme le simplementsouslenom de "soccer" à( l'inverse desétats
football acquièrentlescaractéristiques d'un "sport", d'Amérique latine où l'usagede "fútbol" et " futebol" se
soient perçuescomme telles en Angleterre,et se maintint pour laforme "soccer".)
répandentsouscette forme à l'étrangercomme passe-
temps pour laclasse ouvrièreou laclasse moyenne.
Il estsignificatif autantpour notrecompréhensionde Spécificité
du sport
moderne
l'évolution dessociétés européennesque pour celle
du sportlui-même, que lescoursesde chevaux, la On pourrait donnerde nombreux exemplesde cette
boxe, lachasseau renardetdespasse-tempsdu diffusiondu sportetdestermesqui luisontassociés.
même genre aient été lespremierstypes de "sports" En première analyse, ces quelques indications
à se diffuseretque ladiffusiondesjeuxde balle suffisentà délimiter le problème : comment expliquer
etdes"sports" en généraldansl'acception laplus qu'une forme anglaise de passe-tempsappelée"sport"
moderne du terme, n'aitcommencé que dans la aitpu servirde modèle, principalement aux 19e et
seconde moitié du 19e siècle.La transformation en football 20e siècles,pour un développement desloisirs à
d'un jeupopulaire anglaisaux multiples
variantes est l'échelle mondiale? Des passe-tempsde ce type
caractérisée par une évolution assezlongueversune correspondent évidemmentà desbesoinsde loisirs
régulation etune uniformitéplusgrandesqui aboutit, spécifiquesqui se font sentirdansde nombreux pays
vers1863, à une codification à un niveauplusou durantcettepériode. Pourquoiapparaissent-d'ils abord
moins national 7)( en Angleterre? Quelles sontlescaractéristiques de
lastructure et de l'évolution de lasociétéanglaise
qui peuventexpliquerledéveloppement de ces
Au fur et à mesureque lejeuse répandait,le termede activitésde loisirs dotéesde propriétés particulières que
"football", associé dans la plupartdes cas, mais pas toujours au nous désignonspar "sport" ? Quelles sontces
type anglais de footballsoccer)
( , s'introduisait, souventaprès des propriétés ? Et qu'est-cequi distingue cetteforme nouvelle
modifications appropriées,danslesautres langues.En France,
il conservasa forme originale; en Allemagne, il fut transformé de passe-tempsdespasse-tempstraditionnels ?
sansgrandedifficultéen "Fussball" ; en Espagne, il devint
"fútbol" avecdes dérivéscaractéristiques comme "futbolero" et A première vue, on peuttrèsbien imaginerque cet
"futbolista"au ; Portugal,"futebol", aux Pays-Bas, "voetball". ensemblede questions reposesur, une supposition
Aux Etats-Unis,leterme "football", un moment associéà la fausse. Il sembleévidentque lessociétés
forme anglaise du jeusoccer)
( , changeade sensen même temps contemporainesne sontni lespremières, ni lesseules à
que lejeului-même changeaitde forme ; sousl'influenced'une trouver plaisir dans le sport. Ne jouait-on pas au
"football" en Angleterre etdansd'autres pays européens
au Moyen-Age ? Les courtisans de Louis XIV n'avaient-
ilspas leurscourtsde "tennis", ne s'adonnaient-ils
pas à leurjeude Paume ? On songe surtout aux Grecs
de l'Antiquité,grandspionniers de 1' "athlétisme"et
6)( Déjà, sous Louis XVI, lescoursesde chevauxet lesparis des autres "sports" ; n'organisaient-pas ils sur une
étaient en coursde réglementation,conformément aux modèles grande échelle,comme nous, desjeuxde compétition
anglais.La mode disparutdurantlaRévolution,mais reprit avec locauxet entreétats? La renaissance desJeux
lerétablissement d'une classe supérieure plus ou moins Olympiques n'apporte-t-elle pas une preuvesuffisante que le
aristocratique. Un jockey-clubfut fondé à Parisen 183. En Allemagne "sport" n'estpas quelquechosede nouveau? Mais
comme en France, destermesanglaisappartenant au langage
dessportsde type aristocratique furentempruntésdès le 18e pour savoirsi letype de jeuxde compétitionqui s'est
siècle. développéen Angleterre sousle nom de "sport" au
18e etau 19e siècles estun phénomène relativement
7)( Le premierclubde footballallemandjouantselonlesrègles nouveauou la renaissance d'une pratique ancienne
anglaises fut fondé, de manière assezcaractéristique, à Hanovre inexplicablement disparue,il faut au moins se demander
en 187. Aux Pays-Bas, le premierclub fut fondé en 1879-0, brièvementsi lesjeuxde compétition de laGrèce
en Italie vers1890. En 1892, le premiermatch de footballentre anciennepossédaient réellement les caractères de ce
une équipe françaisele ( StadeFrançais) et une équipe anglaise que nous considérons
Rosslyn
( Park) fut jouéà Parissouslesauspicesde aujourd' hui
comme du sport"
" .
l'ambassadeur anglaisLord Dufferin il ( estprobableque ce match fut Il en va aujourd'hui du mot "sport", qui recouvredes
disputé suivant lesrèglesdu "rugger" -ou "rugby"- plutôtque cellesjeuxde compétition de toutes sortes,comme du terme
du "soccer".) Indicateur de l'accroissement du nombre de clubs d' "industrie": ilestemployé, souvent de manière
dans chaquepays, des Fédérationsde footballfurent fondées en abusive,à lafois dansun senslargeet dansun sens
Suisseen 1895, en Allemagneen 190 etau Portugalen 1906.
Rien qu'aux Pays Bas, on recenseen 190- vingt-cinqclubs strict. Au senslarge, il renvoie,comme le terme
de football.A partirde 1908, le footballfigura régulièrement, industrie"
" ,aussi bien aux activités spécifiques des
avec quelques interruptions, aux Jeux Olympiques. sociétés tribales pré-étatique s, qu'à celles des socié-
tésétatiques pré -industrielles ou desEtats-nations sportdurantl'ère victorienne en Angleterre.Le
industriels. Lorsqu'onutilise ainsile terme "industrie", rétablissement desJeux Olympiques à Athènesen 1896
on n'ignore pas pour autant son sensstrict ; on sait couronnale renouveau athlétique du 19e siècle.A
bienque le "processusd'industrialisation" des19e et l'aubedu 20e siècle,l'intérêt portéaux sports
20e siècles estnouveauet que lesmodes spécifiques compétitifsatteignait un sommet, et en dépitde deux
de production etde travail qui se sontdéveloppésdans guerresmondiales etde nombreux conflitsmineurs,
lapérioderécentesousle nom d' "industrie"présentent cetintérêtcontinuede croître".
des structures uniquesqu'on peutdéterminersociologi-
quementavecune précisionconsidérable et distinguer Comme on peutle constater, ce résumé expose un
nettement desautres modes de production.Le terme certain nombre de faits bien établis ; ilfait
de "sport" renvoieaussi bienaux jeuxde compétition occasionnellement allusion à une explication, telle l'impulsion
et aux exercices physiquesde toutes lessociétés qu'au communiquée au sport par l' initiative de Thomas
type particulier de jeux de compétition apparu, avecle Arnold. Mais il n'estguère faitpour ouvrirlesyeux
mot, en Angleterre.A proposde ce processus -qu'on du lecteur sur lesnombreux problèmes non résolus
pourrait nommer la"sportification" desjeuxde que masque l'évidence du discours.Comment expliquer,
compétitionsi le mot ne sonnait aussi mal- ilfaut se par exemple, la"brutalité" desjeuxqui accompagnaient
demander si l'on peut trouver dansl'évolution récente les fêtes religieuses du Moyen Age si l'on considère
de lastructure et de l'organisation desactivités de que les fêtes religieuses de l' Antiquité, à Olympie et
loisir que nousappelons"sports" destendances aussi ailleurs, étaient moins brutales, et par là, plus
uniquesque celles qui caractérisent lastructure et proches de celles du e
9 1 et du e
0 2 siècles ? Et comment
l'organisation du travail dansle processus prouver que ces dernières étaient moins brutales,
d'industrialisation. comment détermineravecun degré de précision
suffisantlesvariations de la"brutalité"? Comment
expliquer"le grand développement du sport", "le renouveau
Il estfacilede mal Interpréter ce genrede question.A partir athlétique du e
9 1 siècle" ? La différenceentreles
de la conceptionhiérarchique des rapportsentretravail et loisir jeuxde compétition en vogue avantle 18e sièclequ' ( on
qui prévautactuellement la
( valeurdu travail étanttoujours songe aux tournois,aux innombrables jeuxpopulaires
considéréecomme supérieure)on estfacilementconduità supposer du Moyen-Age, jamaissupprimés, impossibles à
que toutetransformation desactivités de loisir etdes jeuxde interdire) et ceux qui apparurent à l' époque de la
compétitionsurvenuedanslesdeux centsdernières années, a "révolution industrielle" tient-elle seulement à un plusou
été 1' "effet" dontla "cause" fut l'industrialisation. L'attente
implicitede relations causales de ce genre clôtle débatavantqu'il moins haut degré de brutalité"
" ? Le mouvement
ne soitréellement ouvert,alorsqu'on pourrait,par exemple, "sportif" des19e et 20e siècles est-ilune autre
envisager l'hypothèseque l'industrialisation et la transformation "Renaissance"une , inexplicable "reviviscence"de
en sportsde certaines activités de loisir sontdes évolutions quelque chosequi exista dans l'
Antiquité, disparut durant
partielles interdépendantes à l'intérieur d'une transformation le Moyen Age et, pour desraisons inconnues,
d'ensembleet récentedes sociétés étatiques ; c'estseulement réapparut à notreépoque ? Les jeuxde compétitionde
en cessant d'assignerlestatut de "causes" aux changements
survenus danslesdomaineset danslessphèresd'activités qui l'Antiquité témoignaient-ils comme lesnôtresd'une
occupentune position dominantedans l'échelle des valeurs de la sensibilité relativement forte, interdisant que les
sociétécontemporaine que l'on peutespérerclarifier le adversaires s'infligentmutuellement desblessures graves
problème. pour leplaisir du public ? Ou bienlatendance à
présenterlemouvement sportifmoderne comme l'héritier
de l'Antiquité n'est-elle qu'une de ces légendes
idéologiquesqui servent à renforcerl'unitéd'un mouvement
.L'extraitsuivant,tirede l'article sur l'athlétisme de pleinde tensions etde tendances conflictuelles et à
laplusrécenteéditionde 1' EncyclopaediaBritannica , rehausser son attrait etson prestige? Une étude
peutêtreconsidérécomme un bon résumé de la concrètedesconditions particulières qui expliquent la
formulationconventionnelle de la question."Les genèse et lesprogrès du mouvement sportif
documents historiques lesplusancienssur l'athlétisme contemporain montrerait sansdouteque lesjeuxde compétition
sontceux desJeux Olympiques 80( av. J.C.) .)( du type "sportif", comme lesEtats -nationsindustriels
supprimessur ordrede l'empereurThéodoreen 394. danslesquels ilss'inscrivent, présentent certaines
L'histoire de l'athlétisme entrela chutede Rome au caractéristiques uniques.
5e siècleet le 19e sièclerestetrèsfloue. Les fêtes
religieuses au Moyen Age s'accompagnaient souvent
de jeuxde balleassezrudesentrevilles ou Le degré de violence légitime
corporationsrivales.Ils préfigurèrentlesgrandssportsà
spectacle du 20e siècle: football,baseball,tennis,
football américain, etc. L'avènementde larévolution En approfondissant un peu, on voitaisémentque les
industrielle au milieudu 18e siècle, l'introduction jeuxde compétition de l'Antiquité classique, que l'on
ultérieure dessportsparmi lesactivités régulières présentesouventcomme le paradigmedu sport, se
en dehorsdeshoraires d'étudedanslesPublic distinguent par nombre de traits de nos compétitions
Schoolspar Thomas Arnold vers ( 1830) apportaune sportives et se sontdéveloppésdansdes conditions
stimulation qui aboutit au grand développement du trèsdifférentes.Bienque la plupartdestextesmo-
Sportetviolence5
aujourd' hui.
Nombre d'indicessuggèrentque la
l'Occident , Paris, Calman-Levy, 1975. disparitéentre,d'une part, leniveaude lasécurité physi-
que, du contrôlesocial etindividuel despulsions
violentes et de laconscience atteintaujourd'hui à l'intérieur
desEtatset, d'autrepart, leniveaude sécurité Les jeuxd'Olympie etlTethos
de laguerre
physique etde régulation sociale des sentiments -et par
intermittence- desactesviolents danslesrelations
entre Etats, estaujourd'hui plus grandeque jamais. Ainsi, lesniveauxhabituels de violence employés et
Môme s'ilpeutparaîtreassezfaibleà ceux qui y vivent, autorisés au coursdesjeuxde compétitiondans des
toutporteà croireque leniveaude sécurité physique sociétés parvenues à desstades différentsde
esten temps ordinaire plus élevédanslesEtats -nations développementjettent une lueursurun problème bienplus
industriels lesplusavancésque dans lessociétés moins vasteetplus fondamental.Soitl'exemple de lalutte
développées ; mais en môme temps l'insécurité dans les telle qu'elleestpratiquée de nos joursetdans
relations entreEtatsn'a guère décru. Au stadeactuel l'Antiquité. Aujourd'hui,ce sport, dirigépar une
du développement social lesconflitsviolents entreEtats Fédération internationale de lutte dontle siège esten Suisse,
sontaussiincontrôlables que jamaispour ceux qui y esthautement organiséet réglementé. Suivantle
sontengagés; c'estpourquoilesnormes du règlement olympique de janvier 1967, l'étranglement,le
comportement civilisé sontrelativement faibleset semi-étranglement,et souscertaines conditions,le
l'intériorisationdestaboussociauxrelatifs à laviolence physique, double-nelson figurentparmi lesprisesdéloyales en
laformationde laconscience,sontsousce rapport lutte libre; lescoups de poing, lescoups de pied, les
momentanéesetpeu solides. Que lesconflitsetles coupsde têtesonttousinterdits. Les rencontres, ne
tensions au seindesEtats-nations industriels soient dépassant pas neuf minutes, divisées en troispériodes
devenus, sauf exception,moins violents eten quelque de troisminuteschacuneavecdeux pausesd'une
sorteplusfacilesà maîtriserrésulte d'un minute, sontcontrôlées par un arbitre,troisjugeset
développement non planifiéetne tientcertainement pas au un chronométreur.En dépitde cetteréglementation
mérite des générations présentes,même si celles-ci ont trèsétroite,lalutteapparaîtaujourd'hui ä beaucoup
tendance à considérer qu'ilen va bien ainsiet à juger comme une desformes de sportslesmoins raffinées,
lesgénérations passées dontle seuilde répulsionface lesplus "brutales"Pratiquée . comme un sportde
à laviolence physique étaitplus élevépar
( exemple spectacle par desprofessionnels, une version
danslesrelations entrelesdirigeants etlesdirigés) légèrement plusrude, quoiquepré-arrangée, estencore
comme sil'abaissement de leurpropre seuilde extrêmement populaire.Mais lescatcheurs s'infligent
répulsion étaitun accomplissement personnel. rarement des blessures graves; selontoute
vraisemblance, lepublicn'apprécierait ni lesfractures
Le niveaude violence physique observédanslesjeux osseusesni lesflotsde sang; si lesprotagonistes donnent
de compétitiondu passéestsouvent jugé de cette vraimentl'impression de se fairemal, c'estl'artifice
manière; nous omettonsfréquemment de distinguer entre que lesspectateurs semblentaimer .9)(
latransgression des règlesdu contrôle de laviolence
en usagedansnotresociétéet lesactes en apparence Parmi lescompétitions des Jeux Olympiques antiques,
semblables,réalisés dansd'autres sociétés le pancrace, sortede lutteau solétait l'unedesplus
conformément à leursnormes etau niveaude violence qu'elles populaires.Le niveaude violence légitimeautorisé
admettent.Notreréflexe émotionnel immédiatnousa- dansle combat était trèsdifférentde celuiqu'admetla
mène souventà jugerdes sociétés ayantdescritères lutte librecontemporaine.Ainsi, Léontiskos de Messè-
de contrôle de laviolence etdesniveauxde répulsion ne qui remportadeux fois lacouronneolympique durant
différents, comme si lesmembres de ces sociétés é- lapremière moitiédu cinquièmesiècleav. ( J.C.,)
taient libresde choisirentrecescritères etles obtintsesvictoires non pas en renversant ses
nôtres, etoptaient pour la"mauvaise" solution; etnous adversaires mais en leurbrisant lesdoigts.Arrachionde Phi-
éprouvons, à leurégard, lamême impressionde galie, deux fois vainqueur olympique au pancrace, fut
supériorité moraleque nous ressentons dansnotre étrangléen 564 lorsde sa troisième tentative pour
propre sociétéà l'égarddescriminelsdontla conduite obtenirla couronneolympique; mais comme il avait
nousparait"non civilisée" ou "barbare". Nous réussi, avantd'être tué, à briserlesorteils de son
considéronsleuradhésionà desnormes sociales qui adversaireque la douleuravait contraintà l'abandon,les
autorisent desformes de violence que nos propres juges couronnèrent son cadavre;sescompatriotes lui
sociétés condamnentcomme un défautde caractère, érigèrentpar lasuiteune statue sur la placedu marché
comme un signe de leurinfériorité humaine. En règle de leurville,10)( C'étaitlà, semble-t-il, une pratique
générale, nousne nous demandonspas, eten
conséquence, nous ne savonspas quelssontleschangements
qui affectentle niveaudu contrôle de laviolence,les
normes sociales qui larégissent ou lessentiments )9( Voir G. P. Stone, "American Sports: Play andDisplay", et
qui luisontassociés ni pourquoices changementsse "Wrestling : The GreatAmerican PassionPlay", réédités in Eric
produisent. Dunning ed. ( ,) The Sociologyof Sport, Londres, Frank Cassand
Co, 197, où on trouvera
uneanalysestimulante etoriginalede la
lutte moderneprofessionnellecomme genrede farce.
10)( H. Foerster,Die Sieger in den Olympischen Spielen,
Zwickau, 189.
Sportetviolence7
3 3 h(9«
glements. Si un homme réussissait à faire tomber son étaient trèsdifférentsde ceux qui caractérisent le
adversaire, ilétaitautorisé à s'asseoir sur luiet à le frapper à la type de combat que nousdéfinissons aujourd'huicomme
tête, à lafigure ou aux oreilles; ilpouvaitaussi luidonner des du "sport". Soitencorel'exemple de laboxe. Comme
coups de pied et lepiétiner.Il va sansdireque lesconcurrents lalutte du type pancrace, elleétait dansl'Antiquité
de ce combatbrutalrecevaient parfoislesblessures lesplus
effroyableset qu'iln'étaitpas rareque deshommes soient tués. bien moins réglementéeetdépendait par conséquent
Le pancracedes éphèbes Spartiates étaitprobablement leplus dansune plusgrande mesure de laforce physiquedes
brutalde tous; Pausanias nous rapporteque lescombattants adversaires, de leurrage spontanée de combattreet
luttaient avec lesdentset lesongles, se mordaientet de leurendurance.Comme on ne distinguait pas
s'arrachaientlesyeux" .13)( différentescatégories de boxeurs, on ne cherchait pas
à opposerlesadversaires en fonctionde leurpoids;
on distinguait seulemententrelesgarçons etles
hommes. Les boxeurs ne luttaientpas seulement avec
1)( F. Mezoe, Geschichteder Olympischen Spiele, Munich, 1930, leurs poings : comme dans presque toutesles
pp. 10-; citéin L. Drees, Olympia Gods, Artistsand Athletes,
London, PallMall Press, 1968, p. 83 paru
( en allemand,sousle anciennes formes de boxe, lesjambesjouaient un rôle
:
titre : Olympia, Stuttgart, Kohlhammer, 19G7.) offensif; le coup de pied danslestibias de l'adversaire
étaitune chosenormale.12)( On entouraitseulement tantque sport. Comme c'estle caspour tousles
la main et lapartiesupérieure desdoigtsavecdes "agôn" grecs en général, 1' ethosdu pancracedérivait
lanièresde cuir assujettiesà l'avant-bras
; on pouvait bien plus directement que celuidesrencontres
ainsiserrer lespoings ou déplierlesdoigtset jeter sportivesde 1' ethosdu combatd'une aristocratie
lesonglesau corps ou à laface de l'adversaire;avec guerrière. Il fautreplacer1' ethosdescompétitions sportives
danslatradition d'un pays qui, plusqu'aucunautre
pays européen, organisa de manière originalela
guerre maritime, se dotad'une organisation navaletrès
différentede celle de laguerre surterre( 14) etdont
lesgrandspropriétaires fonciers, l'aristocratie
et la
gentry développèrent un codedu comportementqui, à
ladifférencede celuiqu'adoptèrent laplupartdes
autresclasses supérieures d'Europe, n'étaitpas
directementinspirépar le code de l'honneuren usagechez
de terre.
Illustration non autorisée à la diffusion formes d'entraînement etde
danslesCités-états grecques, et à
boxe anglaise des 18e et 19e
grecqueétait considérée comme un
guerretoutautant qu'aux jeux.
que latechnique du pancrace
aux citoyensgrecs pendant
qui tournaen mêlée générale,
quicombattirent à mainsnues
quand leursépées et leursjavelots
A l'époqueoù ilécrit, sous
guerresn'étaient plus faites par des
mais par lessoldats
La différenceentrela
laconduite de laguerred'une part
traditionnelle desjeuxde
s'était accentuée; le grec
versl'âge classique avecune
Certes,lestechniques de la
jeuxn'étaient peut-êtrepas aussi
qu'il le dit, même au temps des
mais larelation était bien plusé-
techniques de combat sportives et
lui-même estpeut-êtreerroné; ce n'estpas lestechniques de combatguerrières contemporaines
seulementdanslesformes, mais aussipar le but et par desEtats-nations industriels. Philostrate n'était
1' ethosque ce genre de combatdiffère de la boxe en probablementpas loinde lavéritélorsqu'il écrivait qu'on
considérait autrefois lesjeuxde compétitioncomme
une préparation à laguerre,etlaguerrecomme un
exerciceen vue de lacompétition.16)( L'ethosdes
jeuxde compétition desgrandesfêtes grecques
reflétaitencoreceluidesancêtres héroïquestelque le
représentait l'épopée homérique etqu'il se perpétuait
dansune certaine mesure de générationen génération,
comme instrument d'éducation pour lajeunesse. Par
nombre de sescaractéristiques, il se rapprochait de
12)( Philostrate, Sur lagymnastiquePéri
( Gymnastikès),
première moitiédu troisièmesiècleaprèsJ.C., chapitreII édition
(
avectraduction françaisepar C. Daremberg, Paris, F. Didot,
.185)
13)( Philostraterapporteque leslanières de peau de porc étaient
interdites parce qu'on pensait que lesblessures faitesavec elles
étaient tropdouloureuses ; en outreon ne devaitpas, d'après lui, 14)( Cf. N. Elias, "Studiesin theGenesisof theNaval
frapper avecle pouce. Il ne faudrait donc pas s'imaginerque les Profession", British
Journalof Sociology, 1 ,4)( dec. 1950.
règlescoutumièresdesjeuxde compétitionantiques ne tenaient
aucun compte des participants. Mais des règlescomme celles-ci, 15)( Philostrate, op. cit., chap. 1 .
conservées par une tradition orale,étaient loind'empôcher les
blessures graves. 16)( Ibid., chap. 43.
Sport etviolence
9
V ethosde laparade, qui réglait lesrivalités de statut Les peintures des vasesgrecsmontrentfréquemment
etde pouvoirentreélites noblesdansun grand desboxeursdansune posturetraditionnelle, si
nombre de sociétés.Au jeucomme à laguerre, la proches l'un de l'autre que chacuna un pied près du pied
pratiquedu combatétait centréesur une représentation de son adversaire ou dessus.Il y avait peu d'espace
ostentatoire desvertus guerrières,moyen de recevoir pour le jeude jambesqui permetaux boxeurs
lesélogeset leshonneurslesplushautsà l'intérieur modernes de bouger rapidement,de gauche à droite,ou
du groupe, ou de lesprocurerà son groupe, sa pa- d'arrièreen avant: dansle code desguerriers,
rentèle ou sacité. S'il était glorieuxde vaincre,il reculer était un signe de lâcheté, esquiver lescoups de
ne l'était pas moins d'être vaincu, comme Hectorle l'adversaire en s'écartant de sa ligneétait déshonorant.
fut par Achille,pourvu qu'on aitlutté autant qu'on ait Comme lesguerriers au corps à corps, lesboxeurs
pu jusqu'ce à que l'on soitestropié,blesséou tuéet devaient tenirfermement et ne pas céder. Un bon
qu'on ne puisselutter davantage: victoire ou défaite boxeur avait une défenseimpénétrableetpouvait en
étaient danslamain desDieux. Ce qui était infamant fatiguantson adversaire gagner sansêtreblessé; mais si
ethonteux, c'était d'abandonner la victoire sansune le combat duraittroplongtemps, un jugepouvait
démonstration suffisante de bravoureetd'endurance. demander aux adversaires d'encaisser etde donnercoup
C'estdanslalignede cetethosguerrierqu'un pour coup sansse défendrejusqu'àce que l'un d'eux
garçon ou un homme tué dans une desrencontres soithors de combat. Ainsice type agonistique de boxe
olympiques de lutte ou de boxe était souventsacré mettait l'accent surle pointculminant,lemoment
vainqueurà lagloirede son clanetde saCitéet que le décisif, celuide lavictoire ou de ladéfaite, considéré
survivant -le "meurtrier"- n'était jamaispuni ni comme lapartielaplusimportante etlaplus
stigmatisé. significativede larencontre,plusimportante que lejeului-
même, qui était autant une épreuve d' endurance
Les jeuxgrecs n'obéissaient guère à l'esprit de physique etde force musculaire pure que d'adresse.
"loyauté". Il faut rapprocherl'histoire de l'ethosanglais Oreilles enflées, dentscassées,nez écrasésétaient chose
de laloyauté, dontlesoriginessontnon militaires, fréquente, comme les blessures graves aux yeux et
de latransformation spécifiquesurvenue dansla même au crâne. Témoin l'histoire qui nousest
naturedesplaisirs etdessensations procuréspar les parvenue de ces deux boxeursqui acceptèrent d'échanger
jeuxde compétition: le plaisir tropbref qu'offrent coup pour coup. Le premierportaun coup à latêtede
le résultat etle dénouementdu combat sportiffut son adversaire qui survécut; quandil abaissa sa
prolongéet étenduaux sensations qu'on peut retirer de garde, celui-cilefrappa souslescôtesaveclesdoigts
ce qui était à l'origineun prélude, laparticipation ou étendus,luiouvrit le flanc avecsesonglesdurs,
l'assistance aux péripéties etaux tensions du jeului- luiarrachalesentrailles etle tua ( .18)
même. Cette attention nouvelle portéeau plaisir et
à l'excitation que procurelejeuen tantque teln'est
pas sansliensavecle plaisir de parierqui, en
Angleterre,jouaun rôleconsidérable à lafois dans "De touslesconcoursolympiques, celuiqui nous estleplus
latransformation en sportsdesformes lesplus étrangerestlaboxe : quelqu'effort que nous tentions,il nous
"grossières" de compétitionetdansledéveloppement d'un estimpossible de comprendrecomment un peupleaussicultivé
et au goûtesthétique aussiraffiné pouvaitprendreplaisir à ce
ethosde laloyauté. Les gentilshommes qui assistaientspectacle barbaredans lequeldeux hommes se frappaientl'un
à une compétitionoù leursfils, leursserviteurs ou des l'autreà latêteavecleurspoings lourdement gantés.)(
professionnels célèbresétaient engagés, aimaient parier jusqu'àce que l'un desadversaires s'avouâtvaincuou soitmis
de l'argentpour ajouter à l'excitationcauséepar le horsd'étatde poursuivre lecombat. Pratiquée non seulement
jeu, celui-ciétantdéjàtempéré par lescontraintes du sous lesRomains, mais aussi sous les Grecs, cetteforme de
rencontre n'avaitrien d'un sport; c'étaitune affaire
processus de civilisation. Mais laperspective de gagner mortellementsérieuse .)( Plusd'un concurrent olympique perditsa
leparine pouvait ajouter à l'émotiondu spectacle que vie sur lestade'. Cettecritique,formulée en 182 par Adolf
si leschancesinitiales étaient plusou moins équitable- Boetticher, un des premiersspécialistes desjeuxolympiques,
ment partagées entrelesdeux camps, touten offrant reste valableaujourd'hui.Comme leurscollèguesde lalutte
un minimum de prévisibilité. Toutcecirequiert un et du pancrace, lesboxeurs étaient décidésà vaincreà tout
prix" .19)(
degré d'organisation plusélevéque celuiqu'avaient
atteint lesCités-états de laGrèce ancienne.
Si lesfaitsne sontpas douteux, il n'en va pas du tout
"[A OlympieJ iln'y avait pas de ring de boxe, lesrencontres de même de leurinterprétation. Cette citation
étantdisputées sur un terrain ouvertà l'intérieurdu stade.La représenteun exemple quasiparadigmatique de
partieviséeétaitlatêteet la figure .)( Le combatdurait l'incompréhension à laquelle
s'exposentceux qui font un usage
jusqu'àce que l'un desdeux concurrents ne soitplusen état
de se défendre ou reconnaisse sadéfaite. Il pouvaitlefaire
soiten levant l'index, soiten étendant deux doigtsversson
adversaire".17)(
18)( Ibid.
17)( L. Drees, op. cit., p. 82. 19)( Ibid., p. 81.
10
PUGILISTES
La grèce antique
etlaculture
du corps
temps, à l'inverse desformes de violence physique L'apparition de lasculpture grecquedanssa forme ar-
que comportentlesjeuxgrecs comme le pancrace.Du chai'queet le réalismeidéaliste de lapériode
fait que l'on accordeà l'une une valeurfortement classiquerestent
incompréhensibles si l'on ne prend pas en
positiveetaux autresune valeurfortementnégative, compte le rôlejouédanslesCités-états grecquespar
ceux qui acceptent que leurcompréhensionsoitguidée l'apparence physique en tantque déterminant du
par desjugementsde valeurs préconçus se trouvent prestige social
desdirigeants. Dans cettesociété,il
affrontésà un problème insoluble etces faitsleur n'étaitguère possible à un homme au corps faibleou dit-
paraissentinconciliables. forme d'atteindre ou de conserver une positionsociale
ou un pouvoirpolitique importants;laforce physique,
labeautéphysique, l'équilibre etl'endurance jouaient
danslasociété grecqueun rôlebeaucoupplusgrand
dansladétermination de laposition socialed'un
homme qu'ilsne le font danslanôtre. Qu'un homme
20)( Pour une explication
de ce termeetsur leproblème de physiquementhandicapépuisseatteindre ou conserver une
l'objectivité
en sociologie,voirN. Elias: "Problems of Invo- position de commandement ou un pouvoiretun rang
lvmentand Detachment", British Journalof Sociology, 1 ,3)( social élevésestun phénomène relativement récent
sept. 1976. dansledéveloppement dessociétés ce
( donton n'a pas
Sportetviolence1
HOPLITES
Sensibilité
à laviolence
etcivilisation 1)( "Dans lescommunautésagraires primitives
, les
enfantsroyaux étaient en danger permanentdu fait
qu'ilsreprésentaient une menace potentielle vis-à-
En comparantle niveaude violencecaractéristique visde lapossession du trônepar leroi, ou de l
desjeuxde laGrèce classique, ou encorelestournois ambition
' d'une belle1mère
é pour sespropresfils. Peu
et lesjeuxpopulaires du Moyen Age et celuiqui de princes, dans lesmythes et lesl':gfndcr. grecs,
furentélevésà lamaison. Certains furentenvoyés
caractérise lessportsde compétition actuels,on met en au Centaure Chironmais la plupartétaient
évidenceune ligneparticulière du processus de abandonnés, avec lespreuvesde leurorigine, pour être
élevéspar des étrangers.Le roi Latosabandonnason
civilisation.L'étude d'un aspectparticulier,ici le degré de filsOedipe de peur d'être tuépar lui. Zeus fut ê-
civilisation qui se manifestedanslesjeuxantiques, levépar des nourrices et éduqué en secret parceque
son père, Chronos,le percevait comme une menace et
demeure inappropriée etincomplètesi on ne lareliepas essayait de letuer. Zeus lui-même, toutcomme Jahvé,
à celle desautres aspectsde lasociété;bref, le craignait que l'homme puisseapprendreà partager
son savoirmagique, et punitle jeuneProméthée, qui
niveaude civilisation desjeuxde compétitionet ses osadéroberlefeu du cielet le donneraux hommes".
variations restentincompréhensiblessi on ne les E.M. Hooker, "The Goddessof the GoldenImage", in
rapproche pas au moins du niveaude violence socialement G.T.W. Hooker éd. ( ,) "Parthenosand Parthenon",
Greeceand Rome, supplémentau volume X, Oxford,
toléré, du niveauetde l'organisation atteints par le con- ClarendonPress, l'JG'á, p. 18.
Sportetviolence13
traduction
J. etAJ)efrance
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POST-SCRIPTUM
1)(
Cf. N. Elias, Über den Prozessder Zivilisation , op. cit.
2)( Cf. E.P. Thompson, "Modes de dominationet révolutions en Angleterre", Actesde
larechercheen sciences sociales,2-3, 1976, p. 13-5.
3)( Cettecitation,etcelles qui suivent,sontextraites d'un ouvrageinéditque N. Elias
a bien voulunous communiquer etd'où sonttirésaussilescommentairessur lesjeux
du Moyen -Age.
Sportetviolence
21