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Département de Physique
Casablanca
Module
Réalisé par
JAIDANE HANANE
Sous la direction de
Pr. M. El Hafidi
I. Introduction :
Comme on le sait, les aimants permanents Nd2 Fe14 B ont été largement utilisés dans les
téléphones mobiles, les disques durs et les moteurs de véhicules. Le champ coercitif est l'un
des indices significatifs pour caractériser les propriétés magnétiques des aimants Nd2 Fe14 B.
En fait, de nombreux facteurs pourraient influencer le champ coercitif, comme la composition
chimique, la forme des grains, la taille des grains, etc. De nombreux résultats expérimentaux
ont prouvé que l'ajout de Dy ou de Tb pourrait augmenter le champ d'anisotropie magnéto-
cristallin des aimants Nd2 Fe14 B améliorant ainsi le champ de nucléation du domaine inverse,
qui se traduit par le renforcement du champ coercitif. Quant à la façon dont la forme du grain
ou la taille du grain affecte le champ coercitif, à part les explorations expérimentales,
beaucoup d’aide a été offerte par des simulations micro-magnétiques. Par exemple, Yi et al a
conçu des modèles Nd2 Fe14 B avec des couches de défauts et analysé l'effet de la forme du
grain sur le champ coercitif à partir de la contribution d'anisotropie et de la contribution de
forme. L’étude a également révélé que les grains sphériques présentent le champ coercitif le
plus élevé au même volume. D'autres chercheurs ont étudié l'effet de la taille des grains sur le
champ coercitif à travers la perspective du champ de démagnétisation ou du facteur de
démagnétisation.
Généralement, on considère que le champ de démagnétisation plus fort correspond à un
champ coercitif plus petit. Cependant, cette règle ne fonctionne pas partout. Thielsch et al ont
signalé que pour les grains en forme de plaque, ayant le même volume, les grains plats ont un
champ de démagnétisation plus grand, mais un champ coercitif plus élevé. De toute évidence,
la recherche sur la relation entre le domaine de la démagnétisation et le domaine de la
coercition est insuffisante. Dans ce travail, les effets de la forme du fond du grain, du volume
du grain et du rapport d'aspect du grain ont été systématiquement étudiés par simulation
micro-magnétique. En outre, sur la base du vecteur champ de démagnétisation, un indice de
référence, le champ critique, a été proposé pour mesurer l'amplitude du champ coercitif. Les
résultats ont montré qu'un champ critique plus grand est responsable d'un champ coercitif plus
élevé.
I. Description théorique
1. Aimant au néodyme :
Lorsque la seule source du champ magnétique est une distribution connue d'aimantation, dans
la matière on parle de champ démagnétisant. En effet, comme 1'illustre
la figure dans le cas d'un cylindre uniformément aimante, le champ H m dans la
matière est généralement oppose a 1'aimantation (plus précisément en un point
considère, la projection de H d sur la direction de 1'aimantation est opposée a cette
dernière), d'ou le qualificatif de démagnétisant et la notation habituelle H d au lieu
de H m Par extension, un certain nombre d'auteurs utilisent le terme de champ
démagnétisant pour désigner le champ crée par la matière aimantée même a
L’extérieur de celle-ci. Par ailleurs et malheureusement certains auteurs désignent
aussi H m ou H d par le terme de champ dipolaire, quand ce n'est pas champ d'interaction
dipolaire. On précisera dans la seconde partie de ce chapitre la
différence entre énergie dipolaire et énergie de champ démagnétisant.
Figure 2 :
Cylindre aimante selon son axe
3. Champ coercitif :
En science des matériaux, le champ coercitif d'un matériau ferromagnétique désigne
l'intensité du champ magnétique qu'il est nécessaire d'appliquer, à un matériau ayant
initialement atteint son aimantation à saturation, pour annuler l'aimantation du matériau. Le
champ coercitif est usuellement noté Hc ou Bc . Lorsque le champ coercitif d'un
ferromagnétique est très élevé, le matériau est qualifié de dur. Il est alors très approprié
comme matériau pour la fabrication d'aimants permanents, par exemple à l'intérieur de
moteurs électriques ou des supports d'enregistrement magnétiques (disques durs, disquettes,
bandes magnétiques, etc.). À l'inverse, un matériau ferromagnétique possédant un champ
coercitif faible est qualifié de doux et peut être utilisé dans le blindage magnétique, dans des
transformateurs ou des têtes d'enregistrement.
La mesure du champ coercitif peut être typiquement réalisée à l'aide d'une mesure du
cycle d'hystérésis, par exemple à l'aide d'un magnétomètre, par exemple un magnétomètre à
échantillon vibrant ou un magnétomètre à gradient de champ. Le champ coercitif est
déterminé par la demi-largeur de la courbe d'hystérésis. Dans le cas où aucun matériau
antiferromagnétique n'est présent dans l'échantillon, le champ coercitif se mesure au point où
la courbe traverse l'axe des champs. Si un matériau antiferromagnétique est présent, l'effet du
couplage d'échange peut induire un décalage du cycle d'hystérésis sur l'axe des champs,
modifiant ainsi la procédure de mesure.
5. L'anisotropie magnéto-cristalline :
Une anisotropie magnétique est présente lorsque les propriétés magnétiques d'un
système sont orientées selon des axes privilégiés. C'est le cas dans les matériaux
ferromagnétiques, où l’aimantation suit des directions privilégiées appelées axes de facile
aimantation. Dans les matériaux cristallins, il existe des directions selon lesquelles il est facile
d'aimanter le cristal1 (axes faciles), et des directions de difficile aimantation, on parle
d'anisotropie magnéto-cristalline. De même, l'interaction dipolaire entre tous les moments
magnétiques locaux d'un matériau en couche mince induit généralement un axe d’aimantation
facile et un axe difficile. À ceci s'ajoutent des effets magnéto-élastiques où l’aimantation est
modifiée lors d'une déformation mécanique du système. De plus, l'anisotropie magnétique
varie avec la température dans pratiquement tous les matériaux. En général l'anisotropie
s'affaiblit quand on augmente la température, avec une décroissance souvent plus rapide que
celle de l'aimantation spontanée.
Dans la plupart des matériaux, les moments magnétiques interagissent avec le champ
électrique des ions environnants par 1'intermediaire de leur composante orbitale. Une
première conséquence de cette interaction avec le réseau est 1'apparition de 1'anisotropie
magnéto-cristalline. Celle-ci agit individuellement sur chaque moment magnétique, qu'elle
tend a orienter selon une direction du réseau, privilégiée du fait de sa symétrie particulière.
Toutes les directions de même symétrie sont théoriquement équivalentes, et 1'alignement des
moments selon chaque direction est donne également probable. Ainsi, 1'interaction magnéto-
cristalline
conduit a elle seule a 1'existence d'une aimantation résultante nulle. L’énergie d'anisotropie
magnéto-cristalline est très variable d'un matériau a un autre, et son expression a été donnée
pour les symétries les plus courantes. Cette expression mesure la densité d’énergie que coute
une rotation de 1'aimantation locale a partir de 1'une des directions de facile aimantation. Les
énergies d'anisotropie magnéto-cristalline et d'échange peuvent souvent coexister sans
frustration. Dans les systèmes ferromagnétiques en particulier, elles favorisent ensemble
1'existence d'une aimantation spontanée. En symétrie cubique, 1'anisotropie magnéto-
cristalline est également compatible avec 1'interaction dipolaire, (a condition de négliger les
effets magnétostrictifs dans les domaines de fermeture. En revanche, dans les systèmes
ferromagnétiques uniaxes, la minimisation de 1'energie d'échange et de 1'energie magnéto-
cristalline ne correspond jamais a la pleine satisfaction de 1'energie dipolaire.
Le comportement des matériaux ferromagnétiques est fondamentalement régi par les
interactions d'échange entre proches voisins qui conduisent à un arrangement des moments
magnétiques atomiques parallèles les uns aux autres. On constate néanmoins que les diverses
orientations ne sont pas équivalentes en ce sens qu'il est plus « facile » d'aligner l'aimantation
sur certains axes cristallographiques appelés pour cela axes de facile aimantation que sur
d'autres. Cela est lié à l'organisation cristallographique qui fait que les propriétés
environnementales d'un atome dépendent fortement de la direction considérée, à la différence
de ce que l'on observerait au sein d'un liquide ou un matériau amorphe.
Cette anisotropie est dénommée anisotropie magnéto-cristalline et provient de
l'interaction électrostatique entre les orbitales des électrons responsables du magnétisme de
l'atome et du champ électrique lié à la distribution de charges de l'environnement et dénommé
champ cristallin. Cet effet d'anisotropie se manifeste au niveau du moment atomique global
par l'intermédiaire du couplage spin-orbite qui rend donc indirectement le Spin sensible au
champ cristallin.
Il s'ensuit donc que les substances dont les atomes magnétiques présentent un moment
orbital L nul (on parle alors d'état S car ne subsiste que le moment de Spin) ou faible
donneront lieu à une anisotropie magnéto-cristalline faible. Les composés issus du groupe du
Fer, Nickel, Cobalt, réalisent ce cas de figure, soit parce qu'ils sont naturellement à l'état S
(Mn2+, Fe3+), soit parce que leur moment orbital, conséquent à l'état libre, se trouve
« éteint » par le champ cristallin.
A l'inverse, les composés issus des Terres rares présentent un moment orbital élevé et
donneront lieu à des anisotropies magnéto-cristallines marquées liées à l'importance du
couplage Spin-Orbite.
On rend compte de l'anisotropie magnéto-cristalline en exprimant la densité volumique
d'énergie libre Fk qui lui correspond au moyen d'un polynôme développé en fonction des
puissances croissantes paires des cosinus directeurs ai de l'aimantation, exprimés dans un
repère lié à la maille cristalline. La valeur des coefficients associés aux différents monômes
diminue très vite avec l'ordre de ceux-ci, de sorte qu'on se limite généralement au premier ou
aux deux premiers termes du développement. L'expression analytique est fonction de la
symétrie cristalline.
B = µ0(H + M) (1)
Les états de magnétisation des grains isolés au Nd2Fe14B pendant les processus de
démagnétisation sont résolus au moyen de la théorie micro-magnétique. L'équation de
Landau-Lifshitz-Gilbert a été appliquée pour explorer la dynamique de magnétisation.
L'équation de base de l'évolution temporelle de la magnétisation M est décrite comme suit :
dM
dt
= -
α
|γ| M× H eff + M M ×
s
dM
dt((2) )
Où γ, α et M s sont respectivement le rapport gyromagnétique de Gilbert, la constante
d'amortissement et l'aimantation à saturation. Le champ effectif H eff est représenté par
l'équation suivante :
H eff = H d + H ani + H exc + H ext (2)
Les courbes de démagnétisation de plus de sept modèles pour h = 30 nm sont données dans la
Fig. 5 pour comparaison.
Il est évident que les sept courbes correspondantes se chevauchent presque. La figure 6
montre les champs coercitifs des sept modèles lorsque la hauteur h a été réglée
respectivement à 10, 30 et 50 nm. Évidemment, les champs coercitifs dépendent de la hauteur
du grain en colonnes mais ne montrent presque aucune différence lorsque h reste constant
pour différents modèles. D'après les résultats de la comparaison, on pourrait conclure que la
forme du fond du modèle de grain a peu d'effet sur la détermination du processus de
démagnétisation et du champ coercitif. Afin d'améliorer la précision de la modélisation et des
résultats de simulation, la forme du fond carré a été choisie pour la simulation et la discussion
ultérieures.
Normalement, on sait que les avantages d'un champ de démagnétisation plus important
sont les suivants l'inversion de magnétisation. Lors du processus d'inversion de la
magnétisation, il existe un point spécifique (point de nucléation) dans le modèle de grain où le
moment magnétique inverse sa direction en avant de l'axe d'autres points. Afin de mieux
comprendre la relation entre le volume de grain et la démagnétisation, l l'amplitude du champ
de démagnétisation au point de nucléation de chaque modèle à l'état de rémanence,
représentée par Hdn(0) a été analysée. Comme le montre la Fig. 8, le Hdn(0) augmente avec le
grain ascendant volume. Par conséquent, il est raisonnable de supposer qu'un volume de grain
plus important implique un volume de grain plus important. Champ de démagnétisation, ce
qui peut entraîner une réduction du champ coercitif.
Figure 8 : Illustration d'un grain Nd2Fe14B de forme cuboïde avec un certain
rapport d'aspect
Résumé : Des grains individuels avec divers paramètres dimensionnels ont été
introduits pour étudier les inversions de magnétisation dans les aimants
anisotropes Nd2 Fe14 B. Les simulations micro-magnétiques étaient les suivantes
réalisées par l'intermédiaire d'un Micro-Magnetic Framework orienté objet
(OOMMF). Avec la même surface et la même hauteur de fond, les résultats de
l'analyse montrent que les champs coercitifs pour différentes formes de fond
sont de valeurs similaires. Conçu comme un grain cubique, le champ coercitif
présente une tendance descendante au fur et à mesure que le volume de grain
augmente. À volume de grain constant, lorsque le rapport de forme augmente, le
champ coercitif décroît au début et augmente rapidement. Sur la base du vecteur
de champ de démagnétisation, on peut expliquer les effets de la forme du fond,
du volume des grains et du rapport d’aspect sur le champ coercitif. Sur la base
du vecteur de champ de démagnétisation, on peut expliquer les effets de la
forme du fond, du volume des grains et du rapport d’aspect sur le champ
coercitif. Le point de nucléation est choisi pour discuter. Son champ synthétique
et son champ d'inversion sont calculés par la loi des parallélogrammes et
l'équation de champ externe inverse, respectivement. Le champ synthétique égal
au champ d'inversion est défini comme champ critique, qui présente toujours la
même tendance que le champ coercitif pour tous les cas de cette étude. On peut
conclure que le champ critique est qualifié d'indice de référence pour mesurer
l'ampleur du champ coercitif..