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All content following this page was uploaded by Nicolas Roche on 09 March 2016.
L’
tant and will increase because of the growth of
Sewage sludge reuse with the population and the number or the capacities tion d’épuration se fait actuelle-
thermochemical processes : of treatment plants. For example, France counts ment selon différentes filières
gasification processes, an at present about 12 000 wastewater treatment classiques : utilisation agricole, épandage,
alternative in sewage sludge plants which produce a year about 850000 tons mise en décharge, incinération. Les pre-
treatments - State of the art of sewage sludge (expressed in dry material). mières filières citées sont soumises à des
and future prospects One can consider that on the horizon 2005, this normes de plus en plus sévères. Récem-
Studies are at present made to decrease the production will affect 1,3 Mt, in reason notably ment, les dépôts en mer ont été interdits et
quantity of sewage sludge produced by water- of the application of the European Directive les lois européennes sur l’épandage sont
treatment plants. It is however unmistakable 91/271 of 1991 on urban wastewater (source : devenues beaucoup plus sévères. D’autre
that this quantity of muds will remain impor- Ademe). part, à partir de juillet 2002, seuls les déchets
1 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 247
sont promulguées pour les rejets de micro
polluants et de métaux lourds.
Une technique consiste à réaliser un com-
poste par mélange des boues (50 % en
masse) avec des co-produits (paille, sciure,
écorces, déchets verts). Le compostage
consiste en une dégradation par voie aéro-
bie des matières organiques fermentes-
Figure 1: Répartition des différentes destinations des boues en 1998 (entre parenthèses sont don- cibles. La température doit atteindre entre
nés les pourcentages correspondants en France) 55 et 65 °C pendant quatre heures. Elle
conduit à la production d’un compost riche
ultimes seront acceptés en décharge (il ¨ le dernier point concerne le transport en matières humiques et à un dégagement
devrait cependant y avoir, au moins au éventuel des boues avant ou après traite- de CO2, NH3, H2O, N2, de chaleur…
niveau des échéances, un assouplissement). ment, qui doit être réduit au minimum car il Même si cette option est importante du
La filière thermique est en pleine expansion entraîne rapidement une augmentation des point de vue de la quantité de boues traitées,
(incinération), en particulier en co-incinéra- coûts du traitement. elle ne concerne actuellement qu’environ
tion avec des déchets ménagers par Les différentes options d’utilisation des 1 % de la surface agricole française.
exemple. Dans ce cas, les déchets sont inci- boues qui vont être décrites par la suite sont
nérés à des températures voisines de 800- les suivantes: Mise en décharge sur sites appropriés
900 °C et une partie de la chaleur des ¾ valorisation agricole Le principal avantage de cette méthode est
fumées de sortie est récupérée. Le traite- ¾ séchage des boues sa simplicité. Les inconvénients sont d’une
ment thermique comprend également les ¾ incinération part les mauvaises odeurs si les boues sont
différents procédés de valorisation thermo- ¾ valorisation thermochimique mal stabilisées, et d’autre part la présence
chimique qui sont actuellement très peu La partie suivante est une présentation suc- de métaux lourds qui peuvent s’accumuler.
développés pour les boues. cincte des filières classiques. Elles seront Enfin, à terme, seuls les déchets ultimes
Les différentes options de réutilisation des distinguées des filières de valorisation ther- seront acceptés dans les décharges. Il est
boues utilisées actuellement en Europe sont mochimique présentées dans la partie sui- également à noter que la mise en décharge à
présentées sur la figure 1. vante. D’autre part, pour ces dernières, l’ac- la mer est interdite en Europe depuis 1998.
Des critères ont été définis pour qualifier la cent sera mis plus particulièremenr sur les Enfin, cette solution ne donne en aucun cas
qualité des différentes options possibles procédés de gazéification. une valeur ajoutée aux boues issues de sta-
pour l’utilisation des boues (Bridle et al., tions d’épuration.
2000a): Les filières classiques
¨ environnement, protection de la santé: les d’utilisation des boues Séchage thermique des boues
boues contiennent des organismes patho- de station d’épuration Il peut s’agir d’un traitement à part entière
gènes, des virus, des métaux lourds, des ou d’un précurseur à la conversion ther-
composés organochlorés et d’autres pro- Valorisation agricole mique (incinération ou valorisation thermo-
duits chimiques. Selon la filière choisie, cer- Les produits contenant N, P et K peuvent chimique par exemple) ou à l’épandage. Les
taines normes de rejet doivent être suivies. être valorisés en engrais ou par un simple boues subissent préalablement une opéra-
En principe, à partir de 2002, toutes les épandage sur les terres agricoles ou les tion de digestion anaérobie et une déshydra-
boues devront subir une étape de pasteuri- forêts. Cela permet un remplacement des tation mécanique avant le séchage pour
sation (65 °C pendant au moins 30 min, Fur- engrais artificiels, souvent chers, et un diminuer la masse à sécher et fournir une
ness et al., 2000) ce qui est déjà le cas pour retour des matières organiques dans un source d’énergie pour le séchage (biogas,
les procédés de séchage, d’incinération et cycle naturel. Furness et al., 2000). Le taux en eau est
thermochimiques. Il est important de noter que dans ce cas, réduit par vaporisation.
¨ valorisation des boues: les boues utilisées une attention particulière doit être apportée On trouve généralement deux types procé-
doivent apporter une valeur ajoutée, que ce à la qualité des boues (présence de virus, dés de séchage thermique:
soit d’un point de vue nutritionnel dans le produits chimiques, métaux lourds…) pour ¨ séchage direct (les boues sont mises en
cas de l’agriculture (N, P, K) ou par apport que ces polluants ne remontent pas la contact direct avec le gaz caloporteur)
d’énergie dans les options thermiques. chaîne alimentaire (Bridle et al., 2000a). Des ¨ séchage indirect (les apports calorifiques
¨ les valeurs ajoutées définies précédem- contrôles rigoureux doivent donc être effec- se font par l’intermédiaire d’une surface
ment doivent être supérieures à l’investisse- tués. D’autre part, la digestion anaérobie des d’échange).
ment nécessaire à leur création. boues ne permet pas d’éliminer tous les Ces deux techniques permettent d’obtenir
¨ les bénéfices retirés doivent être supé- organismes pathogènes et les virus. Cet des boues granulées jusqu’à 99 % de siccité.
rieurs à l’impact total, sur les plans environ- objectif est atteint soit par séchage ther- Elles peuvent ensuite servir à l’épandage ou
nemental, social et économique, en particu- mique des boues soit par stabilisation chi- à une valorisation thermochimique. Dans le
lier en ce qui concerne la production de CO2. mique. Des normes de plus en plus sévères premier cas, le taux en métaux lourds doit
N° 247 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES -2
Tableau 1 : Exemples d’incinération de boues en Europe
La pyrolyse
Il s’agit d’une dégradation thermique des
composés carbonés à une température com-
prise entre 400 et 800 °C en absence d’oxy-
Figure 3: Filières de traitement thermochimique gène. Elle produit un gaz de qualité
moyenne (11-22 MJ m-3), des liquides (huiles
thermochimiques sont intéressantes. Ce en épandage soit en décharge. de pyrolyse) et du charbon (“char”), leurs
sont des filières thermiques qui présentent Les produits obtenus (solide, liquide ou proportions dépendant des conditions opé-
l’avantage de produits des composés stoc- gazeux) peuvent servir à produire des gaz ratoires (vitesse de chauffage, température
kables et valorisables, au contraire de l’inci- combustibles pour fournir de la vapeur qui atteinte, temps de séjour).
nération. Ce sont à ces filières que nous permet la production d’électricité; être une La pyrolyse rapide, qui nécessite une vitesse
allons nous intéresser plus particulièrement. source de chaleur pour sécher les boues ; de chauffage élevée et des températures
produire directement de l’électricité dans importantes, permet de produire principale-
La valorisation thermochimique des moteurs après nettoyage. Les cendres ment des liquides. Ceux-ci ont une viscosité
résiduaires peuvent être utilisées comme importante et une valeur calorifique de
Généralités additif dans la fabrication du béton (Bridle l’ordre de 29-38 MJ kg-1. Après traitement, ils
Six types de valorisation thermochimique et al, 2000a). peuvent servir de combustible et/ou dans
peuvent être définis. Cette classification D’autre part, le tableau 3 donne des l’industrie chimique. La pyrolyse rapide des
repose sur les conditions opératoires de exemples de procédés industriels de valori- boues présente l’avantage de concentrer les
température, de vitesse de chauffage, de
pression et de type d’atmosphère. Dans tous
les cas, chaque procédé produit de l’eau, des Tableau 3 : Procédés de conversion thermique
huiles, du gaz et du charbon. En général, ces
procédés permettent une réduction du Compagnies (pays) Procédés Technologies
volume initial des boues de 10 à 20 % (Fur-
ness et al., 2000). On distingue donc: Siemens (Allemagne) TWR Pyrolyse + Combustion
Compact power (GB) Compact power Pyrolyse + Gazéifica-
¨ la pyrolyse tion
¨ la pyrolyse incinération Krupo Uhdo (Allemagne) HTW Gasifier Gazéification
¨ la gazéification Kurgi (Allemagne) Okogas Gazéification
Kurgi (Allemagne) LR Pyrolyse
¨ l’oxydation en voie humide Nexus (France) Softer Pyrolyse sous vide
¨ digestion aérobic thermophile. OSG/WGT (GB) WGT Pyrolyse
¨ la combustion. Atlas Stord/Schielde (Norvège/Hollande) Scheilde Gazéification
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